Résumé : L’histoire de la Calabre de la fin du vie au viiie siècle reste à écrire. L’interprétation de certains textes comme le Liber Pontificalis doit être revue à la lumière des réalités locales et les récits hagiographiques, soumis à une analyse critique, permettent de renouveler la question. L’Empire défendit l’extrémité sud de la péninsule contre les Lombards jusqu’à ce que les ambitions territoriales du duché de Bénévent se reportent vers le nord dans les années 730. Ce furent d’abord les ressources minières de la Calabre qui intéressèrent Byzance, mais d’autres industries jouèrent un rôle tout aussi important, comme la production d’amphores et l’exportation du vin. Cette activité industrielle tirait profit des importantes ressources forestières. Le contrôle de ces richesses fut l’occasion d’un bras-de-fer entre les autorités byzantines et la Papauté jusqu’à ce que Léon III transfère la juridiction des évêchés au patriarcat de Constantinople. Bien que la crise démographique et économique culmine au début du viiie siècle, la période qui suit se caractérise par une stabilité politique propice à une exploitation rationnelle des richesses calabraises.