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Classiques Garnier

Jean de Vignay : actualités et perspectives Introduction

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Jean de Vignay :
actualités et perspectives

Introduction

La critique récente : un bilan sélectif

Lépoque des jugements défavorables, aussi faciles quexpéditifs, portés sur Jean de Vignay semble définitivement achevée. Dans les vingt dernières années, on a assisté à une réévaluation progressive de cet « honnête artisan de la prose française au xive siècle1 » auquel on attribue onze traductions. La place quil occupe dans le récent ouvrage de référence Translations médiévales2 reflète bien son importance dans le panorama de la traduction au Moyen Âge.

Déjà dans les années quatre-vingt, la plus importante – en termes quantitatifs – de ses traductions, à savoir le Miroir historial, avait attiré lattention de Frankwalt Möhren et de lécole lexicologique de Heidelberg3. En plus de souligner la richesse du vocabulaire utilisé par Jean de Vignay, les chercheurs allemands ont mis laccent sur les décalages importants

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qui existent entre les anciens manuscrits et les éditions de 1495 et 1531. Ces éditions, rappelons-le, ont alimenté les références doutils lexicologiques tels le dictionnaire de Frédéric Godefroy et le Trésor de la Langue Française, contribuant de facto à fausser limage de notre traducteur auprès des chercheurs non avertis. Les linguistes français, notamment Claude Buridant et ses élèves, ont mené des études sur son style et sa technique de traduction4. Ils se sont concentrés en particulier sur les traductions de Végèce, Li livres Flave Vegece de la chose de chivalerie et de Gervais de Tilbury, Les Oisivetez des emperieres5, ce dernier ayant été édité par Dominique Gerner6. Pour sa technique de traduction, Jean de Vignay est considéré aujourdhui comme lun des traducteurs les plus fidèles au texte latin. La question de « léquivalence formelle » avec la source – ou traduction-calque – a été interprétée et analysée dans des perspectives assez différentes (cf. larticle de Ludmilla Evdokimova dans le présent recueil). Très récemment, Nathalie Bragantini-Maillard et moi-même avons publié une étude consacrée aux traits régionaux normands présents dans les plus anciens manuscrits contenant les quatre premiers livres

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du Miroir historial et qui ont toutes les chances de refléter la langue de Jean de Vignay lui-même autour des années 13307.

Quant aux approches plus proprement littéraires, elles se sont concentrées pour la plupart sur les prologues de ses traductions. Je pense surtout aux travaux de Ludmilla Evdokimova8 et au récent article de Catherine Gaullier Bougassas consacré à lesthétique de la brièveté9. Signalons enfin la thèse de doctorat que Florence Ninitte (université catholique de Louvain) consacre actuellement à la vie de Mahomet et à la tradition arabo-musulmane dans le Miroir historial10.

La vie et lœuvre

Depuis les recherches menées par Christine Knowles, on considère que Jean de Vignay est né entre 1282 et 1285 dans les environs de Bayeux11. Dans sa traduction de la Chronique de Primat, exécutée vers la fin de sa carrière, il a inséré le récit dun miracle survenu à « la vegille de la feste du benoit Saint Loys » en la chapelle de Saint Michel de Bayeux en précisant quil en a été témoin oculaire. Ch. Knowles note que la date de la canonisation de Louis IX, à savoir lan 1297 doit être considéré le

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terminus post quem pour dater cette anecdote12 : cela nous fait penser que Jean de Vignay a passé son enfance et son adolescence en Normandie.

À une date qui reste à définir, mais quil est possible de situer aux alentours de 1300, Jean de Vignay sinstalle à Paris où il rentre dans un ordre hospitalier, comme en témoigne la mention « hospitalier de lOrdre de saint Jacques du Haut Pas », présente dans plusieurs manuscrits conservant son œuvre.

Dans un manuscrit conservant le deuxième volume du Miroir historial, en revanche, le nom de Jean de Vignay est accompagné par la mention « clerc escolier a Paris en decrez » située à lintérieur dune rubrique13. Cette indication nous avait conduits à supposer, Laurent Brun et moi-même, quavant de rejoindre les frères hospitaliers notre traducteur était passé par la faculté de droit canonique de lUniversité de Paris14. Il sagissait pourtant dune erreur de lecture, ou plutôt de perspective : le microfilm en noir et blanc dont nous disposions ne nous avait pas permis de noter que cette rubrique est « apocryphe ». En effet, le manuscrit A2 (Paris, Arsenal, no 5080) a subi un processus de révision de la part dun copiste qui a gratté et réécrit plusieurs passages du texte, y compris une partie de ladite rubrique. La mention « clerc escolier a Paris en decrez » na donc très vraisemblablement pas de fondement historique. En revanche, elle a certainement une valeur documentaire par rapport à la version révisée du Miroir historial, sur laquelle je reviendrai plus loin.

Si lintense activité de traduction de Jean de Vignay est liée au patronage de la cour des Valois, la nature exacte de ses rapports avec la famille régnante ne peut être définie avec précision. En fait, nous ne disposons daucun témoignage documentaire confirmant lexistence dune commande passée par lentourage du roi ni dune éventuelle charge institutionnelle qui lui aurait été attribuée.

Pourtant, presque toutes ses traductions sont dédicacées au couple royal et à leur héritier aîné, le futur roi Jean le Bon. Trois sont dédiées à Philippe VI de Valois, qui régna de 1328 à 1350, à savoir le Directoire pour faire le passage de la Terre Sainte, traduction du traité anonyme Directorium ad passagium faciendum ad Terram sanctam, le Mirouer de

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lEglise traduction du Speculum ecclesiae de Hugues de Saint-Cher et de lExpositio orationis dominicae de Richard de Saint-Victor, et les Enseignements ou ordenances pour un seigneur qui a guerres et grans gouvernemens a faire, traduction du De reginime principum de Théodore Paléologue15 ; quatre sont dédiées à sa femme Jeanne de Bourgogne, reine de France de 1328 à 1349, notamment les Épîtres et Évangiles, traduction des Évangiles et des Épîtres du Nouveau Testament (attribution incertaine), le Miroir historial, traduction du Speculum historiale de Vincent de Beauvais, la traduction de la Chronique de Primat, la Légende dorée, traduction de la Legenda Aurea de Jacques de Voragine16 ; une enfin à leur fils Jean, duc de Normandie, qui succédera à son père et régnera de 1350 à 1364, à savoir le Jeu des échecs moralisé traduction du De ludo scacchorum de Jacques de Cessoles. Les autres traductions, dont on ne connaît pas le dédicataire, sont les suivantes : De la chevalerie, traduction du De re militari de Végèce (attribution incertaine), les Oisivetez des Emperieres, traduction des Otia imperialia de Gervais de Tilbury, et les Merveilles de la terre dOutremer, traduction du récit de voyage dOdoric de Pordenone17.

Ces traductions ne sont pas datées, si bien quil est difficile de les situer dans un ordre chronologique précis. Sur base dindices codicologiques et stylistiques, on considère néanmoins le Miroir historial comme lun de ses premiers travaux – accompli autour de 1330 – et la Chronique de Primat et le Jeu des échecs moralisé comme les dernières de ses traductions, réalisées quant à elles dans les années 1340-1350.

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Le chantier dédition du Miroir historial

Les jugements peu favorables de la critique ont été engendrés, entre autres, comme il a déjà été souligné18, par lutilisation de supports peu fiables, notamment, en ce qui concerne le Miroir historial, lédition dAntoine Vérard de 1495-1496 et/ou les manuscrits du xve siècle.

Notre édition du Miroir historial, dont le premier volume, contenant les livres I à IV, sera bientôt proposé à la Société des Anciens Textes Français, repose sur un travail philologique minutieux et livrera un corpus textuel très conséquent. Notre philosophie dédition se fonde sur labolition de tous les a priori concernant la langue et le style de Jean de Vignay. Certaines tournures syntaxiques quelque peu déroutantes ou alambiquées, qui pouvaient passer pour être le fait de « maladresses », sont en effet à considérer, à mon avis, comme reflétant certains aspects moins connus dune langue, celle du xive siècle, que Jean de Vignay a personnellement contribué à élaborer. En analysant ses prologues, il apparaît clairement que la souplesse et la complexité de sa prose ne sont pas tout simplement le fruit dun calque mécanique sur le modèle latin, mais participent dune esthétique et dune stylistique entièrement assumées par un traducteur qui fait ici œuvre de véritable écrivain.

À côté des aspects formels, la question des fautes de traduction se pose avec force. Karl Lachmann nous la appris : la faute est un témoin précieux dans la vie de tout texte ; cette réalité dépasse de loin le cadre de lecdotique. La faute du traducteur est tout aussi révélatrice que celle du copiste, si ce nest plus encore. Lune et lautre doivent être pondérées et évaluées à laune de critères épistémologiques spécifiques.

Je me limiterai ici à un cas exemplaire. LHistoria naturalis de Pline, citée souvent dans le Speculum historiale, ne figure pas parmi les livres de chevet de Jean de Vignay. Comme en témoigne le plus ancien manuscrit conservant le Miroir historial, le nom latin de lauteur, Plinius, a été déformé en Perlin et le titre de son ouvrage a été traduit par Histoires materiaus. Or la faute, qui sest conservée dans le ms. J1 (Paris, BNF, fr. 316) a été corrigée par le réviseur ainsi que le confirme le ms. A1

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(Leiden, Bibliotheek der Rijksuniversiteit, Voss. Gall. Fol. 3 A) où on lit Plinien, Des hystoires natureles (noté par la main du correcteur). Dans le ms. Or1 (Paris, BNF, fr. 312), qui reflète également, en partie, la version révisée, on lit Plinien, Des hystoires machabees (cf. aussi mon article dans le présent recueil).

Quelles observations peut-on tirer dune telle collation ? Tout dabord, léditeur sefforcera de comprendre lorigine de la faute qui, de toute évidence, repose sur une double mélecture. Pour ce qui concerne le nom de lauteur, il sagit dune surinterprétation du p initial, dans lequel le traducteur a cru reconnaître un p barré, sans doute à cause de la pratique, très courante dans les manuscrits encyclopédiques latins, de souligner les noms des auteurs et des sources cités : doù la leçon P(er)lin. Quant au titre de louvrage, la proximité graphique des deux adjectifs explique le remplacement de naturalis par materialis. Par la suite, il sagira de constater que la faute sest propagée dans la tradition manuscrite : les copistes des mss J1 et A1 (avant correction) avaient accepté la leçon aberrante et un troisième scribe, celui du ms. Or1, a même poussé plus loin la faute en copiant hystoires machabees.

Un cas aussi exemplaire conduit à se demander dans quelle mesure lerreur de Jean de Vignay, bien plus que le seul fait dun traducteur isolé, nest pas, à une échelle plus vaste, emblématique dune époque et dun milieu culturel. En plus de remettre tout simplement en cause la culture personnelle du traducteur, cette faute, et surtout sa propagation, nous invitent à nous interroger sur la réception de Pline lAncien dans le milieu vernaculaire français du xive siècle.

Je conclurai ce développement en revenant très brièvement sur la version révisée. Vers le milieu du xive siècle, la traduction de Jean de Vignay a été reprise et corrigée, en grande partie, grâce à une nouvelle lecture du texte latin. Les deux premiers manuscrits formant le témoin A (notés A1 et A2, cf. ci-dessus) portent sur eux les traces bien visibles dune correction qui a été opérée par un scribe très habile. Sur la base darguments philologiques, jai pu démontrer que, loin dêtre autographes, les corrections opérées sur ces manuscrits ne sont en réalité que les retranscriptions dune révision opérée sur un modèle disparu, probablement loriginal issu de la plume de Jean de Vignay lui-même. La question cruciale de lidentité du reviseur reste ouverte, même si plusieurs indices me font penser quil sagit dun anonyme et non de notre

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traducteur. Tous les détails de mon analyse sont en cours de publication dans la revue Medioevo romanzo19. Il va de soi que lédition sattachera à mettre en exergue toutes les parties qui ont fait lobjet dune révision.

Présentation du dossier

Le présent recueil darticles fait état dun regard neutre et renouvelé sur lœuvre de Jean de Vignay.

Les deux premières contributions découlent directement du chantier dédition du Miroir historial. Larticle de Nathalie Bragantini-Maillard analyse les modalités de traduction adoptées par Jean de Vignay en présence dun champ disciplinaire très spécifique : le discours théologique sur la nature de Dieu et de la Trinité. Son analyse semble contrecarrer, en partie, la théorie selon laquelle dans ses débuts Jean de Vignay aurait traduit dune façon aussi servile que maladroite, tandis que cette tendance au mot-à-mot se serait estompée dans les traductions les plus tardives20. N. Bragantini-Maillard montre que derrière le souci de fidélité au texte latin on aperçoit une volonté, précise et consciente, dorienter le texte vers une perspective morale.

Ma propre contribution présente le premier relevé systématique, quoique non exhaustif, des termes relevant du lexique scientifique, notamment des domaines de la théologie, météorologie, zoologie, médicine, anatomie, dans les quatre premiers livres du Miroir historial. Le dépouillement des outils lexicologiques ainsi que dun certain nombre déditions de textes scientifiques médiévaux ma permis de démontrer que Jean de Vignay mérite à plein droit dêtre accueilli parmi les traducteurs qui ont joué un rôle actif dans le développement du lexique scientifique en langue française au xive siècle.

Ludmilla Evdokimova étudie une autre œuvre inédite, Le Directoire, cest a dire lesdroicement ou voie droituriere a faire le passage de la terre sainte,

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quelle situe dans un contexte culturel et politique très précis : celui du projet de croisade conçu par Philippe VI de Valois. Une comparaison avec dautres traductions, réalisées dans le même contexte, lui permet de souligner que la technique de traduction sadapte avant tout à lobjet et aux finalités de louvrage, si bien que, pour reprendre ses propres mots, « la traduction littérale se charge dune fonction sociale spécifique ».

Le dossier se clôt sur lintervention dun historien, Ludovic Nys, qui retrace avec une précision surprenante lhistoire et litinéraire dun manuscrit contenant le Miroir historial et ayant appartenu, entre autres, à Louis VII de Bavière, Marguerite de Bourgogne et Charles dOrléans. Son étude, très documentée, est dautant plus précieuse que le manuscrit nexiste quà létat fragmentaire et quil revêt, à lintérieur du stemma codicum, un rôle de tout premier plan. Il sagit en effet des deux seuls feuillets conservés du quatrième volume du témoin A, à savoir le témoin dont les deux premiers volumes conservés ont fait lobjet dune révision.

Avant de céder la plume aux quatre contributeurs du dossier, je souhaiterais rendre hommage à mon ami et néanmoins collègue Laurent Brun. Si, pour des raisons strictement personnelles, il a choisi dabandonner le projet dédition que nous avons mis sur pied ensemble, je ne doute pas que notre collaboration, toujours enrichissante et toujours harmonieuse, est destinée à durer longtemps. Ce dossier lui est amicalement dédié21.

Mattia Cavagna

Université catholique de Louvain

1 Ph. Ménard, « Les manuscrits de la version française dOdoric de Pordenone », « Qui tant savoit dengin et dart ». Mélanges de philologie médiévale offerts à Gabriel Bianciotto, éd. Cl. Galderisi et J. Maurice, Poitiers, Centre détudes supérieures de civilisation médiévale, 2005, p. 483-492, ici p. 485.

2 Voir Translations médiévales. Cinq siècles de traductions en français au Moyen Âge (xie-xve). Étude et Répertoire, éd. C. Galderisi avec la coll. de V. Agrigoroaei, Turnhout, Brepols, 2011. Pour une bibliographie sur Jean de Vignay, voir les Archives de littérature du Moyen Âge, éd. L. Brun, disponibles à ladresse http://www.arlima.net.

3 Voir F. Möhren, « De la datation du vocabulaire des imprimés des textes anciens », Revue de linguistique romane, 46, 1982, p. 3-28 ; S. Dörr, Untersuchungen zu Jean de Vignays « Miroir historial » : Textüberlieferung, Teiledition, kritisches Glossar, mémoire dactyl., Ruprecht-Karl-Universität Heidelberg, 1988 ; M. Fietz-Beck, Jean de Vignay, Miroir historial. Teiledition und lexikologische Untersuchung, mémoire dactyl., Ruprecht-Karl-Universität Heidelberg, 1990.

4 Voir Cl. Buridant, « La “traduction interlinguale” en moyen français à travers la modernisation et le rajeunissement des textes manuscrits et imprimés : quelques pistes et perspectives », Traduction, dérimation, compilation. La phraséologie, éd. G. Di Stefano et R. M. Bidler, Le moyen français, 51-52-53, 2002-2003, p. 113-157 ; Cl. Buridant, « Vers un lexique de Jean de Vignay traducteur : contribution à lessor de la traduction au xive siècle », The Dawn of the Written Vernacular in Western Europe, éd. M. Goyens et W. Verbeke, Leuven, Leuven University Press, 2003, p. 303-321.

5 Voir Cl. Buridant, « La traduction du latin au français dans les encyclopédies médiévales à partir de lexemple de la traduction des Otia imperialia de Gervais de Tilbury par Jean de Vignay et Jean dAntioche », Translation Theory and Practice in the Middle Ages, éd. J. Beer, Kalamazoo, 1997 ; Cl. Buridant, « Le rôle des traductions médiévales dans lévolution de la langue française et la constitution de sa grammaire », Médiévales, 45, 2003, p. 67-84 ; D. Gerner, « La traduction des Otia imperialia de Gervais de Tilbury par Jean de Vignay dans le ms. Rothschild no 3805 de la Bibliothèque nationale de Paris : édition et étude », Perspectives médiévales, 24, 1998, p. 72-77 ; D. Gerner, « Analyse de quelques glossaires déditions de Jean de Vignay », Le Moyen Français. Le traitement du texte. Actes du IXe Colloque international sur le moyen français (Strasbourg, 29-31 mai 1997), éd. Cl. Buridant, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2000, p. 253-265 ; C. Pignatelli, « Jean de Vignay et Jean dAntioche traducteurs des Otia imperialia de Gervais de Tilbury : style, syntaxe, vocabulaire », Le Moyen Français. Le traitement du texte, éd. Buridant, p. 223-252.

6 D. Gerner, La traduction des Otia imperialia de Gervais de Tilbury par Jean de Vignay dans le Ms. Rothschild de la B.N. de Paris : édition et étude, thèse dactyl., université de Strasbourg, 1995 ; voir aussi Les traductions françaises des « Otia imperialia » de Gervais de Tilbury par Jean dAntioche et Jean de Vignay, éd. D. Gerner et C. Pignatelli, Genève, Droz, 2006.

7 Voir N. Bragantini-Maillard et M. Cavagna, « La langue de Jean de Vignay dans le Miroir historial : perspectives philologiques », Revue de linguistique Romane, 77/1, 2013, p. 203-235.

8 Voir L. Evdokimova, « Commentaires pour le prologue du Miroir historial de Jean de Vignay. Le dessein et la stratégie du traducteur », La traduction vers le moyen français. Actes du colloque de Poitiers (27-29 avril 2006), éd. Cl. Galderisi et C. Pignatelli, Turnhout, Brepols, 2007, p. 75-87 ; L. Evdokimova, « Le Miroir historial de Jean de Vignay et sa place parmi les traductions littérales du xive siècle », Eustache Deschamps, témoin et modèle. Littérature et société politique (xive xvie siècles), éd. Th. Lassabatère et M. Lacassagne, Paris Presses universitaires de Paris-Sorbonne, 2008, p. 175-191.

9 C. Gaullier-Bougassas, « Une pédagogie et une éthique de la brièveté : Jean de Vignay et sa traduction du libellus apologeticus de Vincent de Beauvais », Faire court. Lesthétique de la brièveté dans la littérature du Moyen Âge, éd. C. Croizy-Naquet, L. Harf-Lancner, M. Szkilnik, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2011, p. 91-103.

10 Le projet de thèse a déjà abouti à une publication : M. Cavagna et F. Ninitte, « Cronotopi biblici in alcune leggende relative a Maometto nella tradizione francese medievale », Forme del tempo e del cronotopo nelle letterature romanze e orientali, éd. G. Lalomia et A. Pioletti, Soveria Mannelli, Rubbettino, 2013, p. 557-574.

11 Ch. Knowles, « Jean de Vignay, un traducteur du xive siècle », Romania, 75, 1954, p. 353-383, ici p. 355.

12 Ibid.

13 Ms. Arsenal, 5080, fol. 8vb ; voir L. Brun et M. Cavagna, « Pour une édition du Miroir historial de Jean de Vignay », Romania, 124, 2006, p. 378-428, ici p. 398.

14 Ibid.

15 Pour plus de détails, voir Translations médiévales, éd. Galderisi et al., vol. 2, respectivement les entrées 207, 313 + 488 et 507. À la dernière traduction sajoute, dans deux manuscrits, un court traité intitulé La maniere des richesses et povretez de ce monde, dont la source latine est sans doute attribuable également à Théodore Paléologue.

16 Translations médiévales, éd. Galderisi et al., vol. 2, entrées 62, 522, 449, 329.

17 Translations médiévales, éd. Galderisi et al., vol. 2, entrées 96 et 239 ; pour le troisième texte, voir Jean de Vignay, Les merveilles de la terre doutremer. Traduction du xive siècle du récit de voyage dOdoric de Pordenone, éd. D. A. Trotter, Exeter, University of Exeter, 1990.

18 Voir Möhren, « De la datation du vocabulaire des imprimés des textes anciens », et Brun et Cavagna, « Pour une édition du Miroir historial ».

19 M. Cavagna, « Variantes dauteur in absentia ? La version révisée du Miroir historial, encyclopédie du xive siècle », Medioevo romanzo, 28/1, 2014, sous presse.

20 Voir par exemple C. Knowles et S. Lefèvre, « Jean de Vignay », Dictionnaire des lettres françaises. Le Moyen Âge, éd. G. Hasenohr et M. Zink, Paris, Fayard, 1964, p. 858a-860b.

21 Je remercie aussi Florence Ninitte et Ludovic Nys pour leurs relectures et suggestions.