Résumé : Dans le cadre professionnel, la notion de « norme langagière » est souvent considérée comme équivalente à celle de « langue contrôlée », c’est-à-dire un ensemble de recommandations censées limiter les difficultés liées à l’utilisation de la langue naturelle. Ce point de vue ne tient pas compte du fait qu’un autre type de norme s’instaure spontanément dans des groupes de locuteurs, en particulier quand ils ont un objectif en commun. L’article vise à montrer que ces deux types de normes, prescrite et spontanée, doivent être pris en compte par les linguistes s’ils espèrent contribuer à améliorer la transmission d’informations. Les résultats obtenus pour deux études systématiques, l’une, réalisée sur un corpus oral, dans le domaine du contrôle aérien, l’autre, réalisée sur un corpus écrit, dans celui du spatial sont présentés. Ils montrent comment se fait, en situation réelle, la mise en oeuvre des normes langagières. Les auteurs émettent des propositions pour améliorer la
constitution de langues contrôlées, qui tiennent compte non seulement des connaissances des experts du domaine mais aussi des connaissances sur le fonctionnement de la langue, ce qui est peu souvent le cas actuellement.