Résumé : Toute science cherche à isoler des unités dans son objet de recherche. La linguistique ne fait pas exception : les analyses de Martinet et de Benveniste, remontant aux années 1960, restent présentes dans les mémoires de chacun, même si elles avaient été largement précédées par celles de Karl Bühler (1934) ou même de Gottlob Frege (1923). L’originalité du présent article est de proposer une définition de type sémantique, et non plus formel, de chacune des unités linguistiques identifiées. D’ailleurs, la sémantique appelée à définir ces unités est à chaque fois spécifique : les lexèmes relèvent de la sémantique lexicale, faisant appel aux principes des champs sémantiques et à ceux de l’analyse sémique ; les connexions, au sens de Lucien Tesnière (1959), appartiennent à la sémantique connexionnelle, fondée sur des relations hiérarchisées entre des signifiés ; les « catégories » au sens de Jean Fourquet sont l’objet de la sémantique catégorielle, distinguant des catégories nominales (définitude et nombre) et des catégories verbales (temps et mode), organisées en micro-systèmes ; les « opérateurs modaux » sont la propriété de la sémantique des jugements, séparant jugements de vérité (sur l’énonciation) et jugements de réalité (du procès), et aussi les appréciatifs ; enfin, les particules se rapportent à la sémantique phrastique, permettant de reconnaître des particules portant sur l’organisation de l’énoncé et d’autre part des particules énonciatives, notamment argumentatives.