Résumé : Dans cet article nous nous intéressons à un phénomène de tactique sémantique, c’est-à-dire au fait que le signifié ou l’emploi de certaines unités lexicales peuvent varier en fonction de sa position dans le texte. Ces variations d’emplois peuvent être observées dans le cadre d’un genre donné (ou, plus généralement, d’une tradition discursive) : ce sont en effet les genres qui déterminent les propriétés des textes et qui fixent ces associations entre positions et emplois d’une unité lexicale. Nous utiliserons les mesures d’attirance entre mots pour montrer ces variations d’emploi : les cooccurrents sont en effet régulièrement différents, pour les unités examinées, entre début et fin des textes. Deux corpus sont utilisés : un corpus d’articles de journaux, permettant d’observer une norme sociolectale, et un corpus composé d’un essai philosophique, permettant d’observer une norme idiolectale. Les résultats encouragent à envisager un modèle plus complexe du contexte sémantique ; ils intéressent la description des valeurs lexicales dans les textes et les usages.