Résumé : La production
lexicographique française fait une place non négligeable, à côté des dictionnaires de
langue et encyclopédiques généraux, à des usuels spécialement dédiés aux difficultés de
langue : les dictionnaires de difficultés. La question se pose de savoir si ces ouvrages
se singularisent par une spécificité réelle de leur programme malgré les justifications
apportées dans leurs préfaces. Comment abordent-ils les difficultés orthographiques ? Les
gèrent-ils de manière cohérente ? De l’un à l’autre, le traitement apporté est-il homogène ?
Sinon, pourquoi ? Dans une première partie, nous nous interrogeons sur la notion même de
difficulté de langue, et spécifiquement dans le domaine orthographique : la difficulté est
inhérente à l’identité de code de toute langue. Une seconde partie est consacrée à la relation
entre difficulté de langue et dictionnaire de difficultés, et notamment à la construction de la
difficulté (orthographique) de langue comme prérequis méthodologique par ces ouvrages.
Dans une troisième partie, nous envisageons concrètement la posture des dictionnaires
retenus dans le corpus au regard de la difficulté orthographique.