5 1959 - 1989...

BON ANNIVERSAIRE AUX CAHIERS DE LEXICOLOGIE


C'est en effet il y a trente ans que nos Cahiers voyaient le jour sous forme de publication irrégulière, avant de devenir, dès 1964, le périodique semestriel que nous connaissons aujourd'hui.
Dès ses débuts, le programme des Cahiers était bien déterminé  :faire connaître les nouvelles orientations et les nouveaux travaux relevant du domaine des "sciences des mots". Ainsi se trouvait délimité le vaste champ de recherches qui, au-delà des études historiques et philologiques, s'ouvrait alors aux travaux formalisés ou quantitatifs et aux applications informatisées. Et ceci toutes écoles ou tendances confondues, avec l'intention déclarée de favoriser la confrontation scientifique la plus ouverte. Ces options demeurent.
Depuis un quart de siècle, les Cahiers ont réussi à tenir leur cap en dépit des difficultés que connaît tout périodique spécialisé, difficultés démultipliées lorsqu'il entend atteindre un statut international en restant totalement ou très majoritai- rement d'expression française. À cet égard, il n'est pas indifférent de constater que nos sommaires attestent toujours d'une importante participation d'auteurs étrangers non spécialistes de français.
Le rôle historique tenu par les Cahiers dans le renouveau des études lexicales et lexicographiques est chose reconnue. Je le regretterais s'il ne fallait y voir qu'un effet de l'âge, mais peut-être y-a-t-il plus que cela  ? Si les Cahiers échappent à la marque du temps, c'est grâce à la relève assurée par les jeunes chercheurs. Ceux-ci confient leurs travaux à cette publication comme avant eux d'autres contributeurs dont les noms sont devenus prestigieux, attirés comme leurs aînés par l'esprit d'innovation et de constante recherche qui y est de règle. Les lecteurs pourront apprécier cette continuité en se reportant aux Tables cumulatives des volumes parus incluses dans le numéro 2 de 1989 (vol. 55).
6

Puisque cette célébration me permet d'exprimer ici des remerciements à tous les auteurs, je tiens à associer les diffuseurs au succès de la collection. Nous comptons aujourd'hui sur Didier-Érudition pour conserver aux Cahiers leur rayonnement. Mais je nbublie ni Marcel Didier ni la Librairie Larousse qui, en leur faisant confiance d'emblée, leur avaient permis d'atteindre très vite une notoriété internationale, et je pense aussi aux engagements généreux pris•à leur suite par Jacques et Demontrond. Je les évoque dans un fidèle témoignage de gratitude, même si leur soutien a dû céder à "la dure loi du marché".
Les Cahiers, eux, n'ont rien cédé. Je les ai voulus publication de recherche, publication de chercheurs ils demeurent. Dans cette pérennité ils ont gagné un peu d'embonpoint (toujours l'âge  ?). Leurs liens avec les organismes de recherche que j'ai créés et dirigés (successivement le Centre d'Étude du Vocabulaire Français, le Centre d'Étude du Français Moderne et Contemporain, l'Institut National de la Langue Française du CNRS) ont soutenu cette vocation. Que tous ceux de leurs collaborateurs qui ont participé ou participent à la réalisation des Cahiers trouvent ici de nouveaux remerciements pour leur concours actuel ou passé.
Je me garderai d'omettre les voeux attendus lors d'une célébration. Alors, bonne route aux Cahiers de Lexicologie pour la prochaine étape. Objectif, l'an
2014  !

Bernard QUEMADA