![Cahiers de l'Association Internationale des Études Françaises. 2024, 76. varia - The President’s foreword](https://classiques-garnier.com/images/Vignette/CafMS01b.png)
The President’s foreword
- Publication type: Journal article
- Journal: Cahiers de l'Association Internationale des Études Françaises
2024, 76. varia - Author: Zaiser (Rainer)
- Pages: 15 to 22
- Journal: Cahiers de l'association internationale des études françaises
- CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- EAN: 9782406171188
- ISBN: 978-2-406-17118-8
- ISSN: 2076-8443
- DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-17118-8.p.0015
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 07-03-2024
- Periodicity: Annual
- Language: French
AVANT-PROPOS DU PRéSIDENT
Chères consœurs et chers confrères, chères amies et chers amis,
Je vous souhaite à toutes et à tous la bienvenue au 75e congrès de l’Association Internationale des Études françaises. Je salue chaleureusement celles et ceux qui sont venus pour la première fois et je salue avec gratitude les fidèles qui fréquentent régulièrement notre congrès annuel. Je n’oublie pas celles et ceux qui ne sont pas dans la salle, mais nous suivent de loin, en visioconférence. Merci à toutes et à tous pour votre venue et pour votre présence qui me permet d’ouvrir cette assemblée générale, la première que je préside. Je profite de cette occasion pour remercier tout d’abord les membres du Conseil de leur confiance quand ils et elles m’ont élu Président de l’AIEF lors de leur réunion le 5 juillet 2022. Je suis entré dans cette fonction le premier janvier 2023, étant donné que le mandat du Président se mesure à l’aune de l’année calendaire.
Aujourd’hui, dans cette assemblée générale, le moment est venu pour remercier coram publico mon prédécesseur Charles Mazouer d’avoir dirigé notre association à contre-courant des difficultés causées par une pandémie qui nous a surpris tous et toutes, quasiment du jour au lendemain, à la mi-mars 2020 et qui a paralysé de longs mois notre vie publique. Le mandat de Charles Mazouer comportait toutes les phases de cette pandémie qui a rendu impossible le rythme habituel de nos travaux, y compris celui de nos rencontres et de nos réunions en présentiel. Ceci a eu pour conséquence l’annulation du congrès de 2020 – on était alors encore peu expert dans l’organisation de tout un congrès en ligne, pour ne pas parler des préoccupations personnelles auxquelles chacune et chacun d’entre nous devait faire face –, puis en 2021 un congrès en visioconférence – la nécessité d’enseigner à distance avait entre-temps fait de nous des experts et expertes en la matière – et 16enfin en 2022 un format mixte avec un nombre déjà considérable de participantes et participants sur place, ici dans l’amphi Guizot de la Sorbonne, et avec des communicantes et communicants, des auditrices et auditeurs qui ont parlé ou écouté devant les écrans de leurs ordinateurs. On peut facilement s’imaginer les soucis d’un Président responsable du fonctionnement d’une société savante dans ces conditions exceptionnelles et peu propices à ce que l’on appelle en anglais « business as usual ». Je remercie donc Charles Mazouer d’avoir maîtrisé avec énergie et efficacité les défis imposés par la pandémie au cours de son mandat de Président. Je suis très heureux d’avoir pris la relève à un moment où la vie suit de nouveau son cours habituel. Je me réjouis de pouvoir parler aujourd’hui devant une assemblée qui s’est vraiment rassemblée ici et maintenant. En même temps, il est possible de nous suivre de loin en streaming. S’il y a quelque chose d’utile qui est ressortie de la pandémie – à part le développement d’un vaccin efficace, bien sûr – c’est que nous avons appris tous et toutes à nous servir des technologies de la télécommunication pour enseigner, pour rester en contact personnel et professionnel et pour se retrouver virtuellement en groupe, que ce soit pour des colloques ou pour d’autres réunions. Nous aimerions maintenir ce double format à l’avenir, à savoir un colloque sur place à Paris, avec la participation la plus nombreuse possible des membres de l’Association et un format en streaming qui permettra à celles et à ceux qui ne peuvent pas se joindre à nous en présentiel de nous suivre en ligne. En ce qui concerne l’organisation de notre congrès sur place, je tiens ici à remercier vivement Madame Christine Noille, directrice du Centre d’étude de la langue et des littératures françaises de la Faculté des Lettres de Sorbonne Université de son soutien et de nous avoir généreusement laissé les salles pour nos réunions.
Je reviens encore un instant sur les technologies de la télécommunication. Cliquer sur un lien pour se connecter à une visioconférence est devenu pour nous un acte facile à effectuer et menant dans quatre-vingt-dix pour cent des cas au résultat souhaité. Mais installer une telle connexion et savoir quoi faire au moment où elle est perturbée demandent une expertise qui excède de loin celle dont la plupart d’entre nous disposent. Heureusement que nous avons un secrétaire général qui dispose de cette expertise. Je rappelle qu’Andrea Del Lungo est non seulement professeur de littérature française du dix-neuvième siècle en 17Sorbonne, mais qu’il est aussi spécialiste des humanités numériques et nous profitons beaucoup de ses connaissances dans ce domaine. Je remercie donc Andrea de nous tenir en contact avec nos collègues qui se joignent à nous en ligne, mais pas seulement pour ceci. La liste serait trop longue pour énumérer ici tous les détails de ses activités au sein de notre association. En une seule phrase, il est en fait le pivot de notre communauté.
Je tiens à remercier aussi Jean Garapon, vice-président de notre association et rédacteur en chef des Cahiers pour ses conseils et pour le soin qu’il prend afin que les fascicules de notre revue paraissent chaque année avec une ponctualité scrupuleuse et dans une qualité impeccable.
Je me réjouis de vous présenter un nouveau membre du bureau. À sa réunion en janvier, le Conseil a élu Angela Ryan vice-présidente de l’Association. Angela nous est bien connue depuis longtemps comme membre du Conseil et elle s’est beaucoup investie ces dernières années dans la communication externe de notre Association. Elle a notamment pris des initiatives pour attirer l’attention des collègues sur l’AIEF dans le monde entier. Elle est professeur de littérature française à l’Université de Cork en Irlande. En sa qualité de vice-présidente, Angela continuera à promouvoir nos activités à l’échelle internationale dans l’espoir d’attirer de cette manière de nouveaux membres. Nous lui en sommes très redevables.
Je remercie également Anne Régent-Susini d’avoir accepté d’assumer la responsabilité de coordonnatrice dans le contexte de la mise au concours du prix de l’AIEF. Au début de cette année, elle a lancé un appel aux universités des deux pays sélectionnés pour le prix de 2023, à savoir le Portugal et le Brésil. Je reviendrai tout à l’heure sur le résultat de cet appel.
Pour terminer ces remerciements adressés aux membres du bureau dont le soutien a rendu très agréable les six premiers mois de ma présidence, j’exprime ma gratitude envers Romain Jalabert, notre trésorier qui a succédé à Jean-Baptiste Amadieu dans cette fonction et nous présentera tout à l’heure son rapport.
Quand j’ai été élu Président de l’AIEF, je me sentais très honoré pour plusieurs raisons. Tout d’abord, je l’ai déjà mentionné, par la confiance que les membres du Conseil m’ont témoignée. Deuxièmement, par la 18longue liste d’éminents prédécesseurs qui m’inspirent du respect envers les tâches qui m’attendent, respect qui est en même temps accompagné par la joie d’accepter ce défi. Et troisièmement, par le fait que je succède dans cette fonction à mon ancien directeur de thèse et mon maître à penser, le professeur Wolfgang Leiner qui a présidé l’AIEF de 1992 à 1995 et qui a parrainé la soutenance de ma thèse d’habilitation à diriger des recherches à l’Université de Tübingen en Allemagne. C’est lui qui m’a encouragé à devenir membre de l’AIEF dans les années de sa présidence et je n’ai jamais regretté d’avoir suivi son conseil. L’AIEF est devenu pour moi un lieu d’échanges intellectuels et de découvertes continues. C’est la seule société savante que je connaisse qui ne se consacre pas à un seul siècle ou à un seul auteur, mais s’ouvre dans les programmes de ses congrès à des sujets variés, choisis parmi les œuvres de toutes les époques de la littérature française et de toutes les aires géographiques de la francophonie. Il va de soi que les présidentes et présidents des séances ainsi que les communicantes et communicants sont tous spécialistes dans un certain domaine, comme nous autres, auditeurs et auditrices, le sommes aussi, mais la participation à ces journées d’études annuelles début juillet à Paris nous permet de regarder au-delà des limites de nos spécialités et d’en profiter pour nos propres travaux de recherche. La vue macroscopique sur l’objet littéraire qui attire notre attention est parfois aussi fructueuse que la micro-analyse de ce dernier. Mais nos réunions ne sont pas seulement un forum d’échanges intellectuels, ce sont aussi des rencontres amicales. J’ai senti cet esprit de convivialité dès ma première participation au congrès de l’AIEF, je l’ai senti chaque fois que je suis revenu à Paris pour participer au congrès annuel et au conseil en janvier et je le sens aussi aujourd’hui.
Continuons donc à cultiver et notre amitié et la belle tradition des études littéraires dans toute l’étendue historique de leurs objets constituant les archives de la littérature française et francophone. Oui, je le sais bien, les études littéraires sont aujourd’hui en crise. Mais quand je regarde de plus près ma trajectoire universitaire – j’ai commencé mes études de lettres modernes en 1976 – il me faut constater que les études littéraires ont été constamment en crise ces dernières décennies et elles ont tout de même survécu. J’avoue que les voix qui contestent aujourd’hui les études littéraires sont plus fortes et plus nombreuses qu’elles ne l’étaient dans le passé, mais les difficultés qui en résultent – pour une large part 19la réduction des budgets disponibles – ne sont pas insurmontables. En tout cas, je peux vous assurer que nous, les membres du bureau, ferons de notre mieux pour maintenir le fonctionnement de notre Association. En cette tâche, nous nous en remettons également à votre soutien, à vos cotisations par exemple et à votre collaboration. Vous pouvez nous faire parvenir des propositions de sujets pour le programme de nos futurs congrès ou vous pouvez faire de la publicité pour notre Association auprès des collègues de vos pays pour qu’ils deviennent membres de notre communauté. Si nous défendons de cette manière notre cause commune, je suis sûr et certain que l’avenir de notre société sera couronné de succès.
Un de ces succès est d’ailleurs le prix que nous décernons chaque année à une jeune chercheuse ou à un jeune chercheur pour un article consacré à un sujet des littératures en langue française. Cette année nous avons reçu onze articles en provenance du Brésil et du Portugal. Le jury a sélectionné un lauréat brésilien qui a soumis un article sur le caractère philosophique de l’œuvre du marquis de Sade. Le prix sera remis au lauréat en visioconférence à la fin de la troisième journée de notre congrès.
Il revient au Président aussi le rôle douloureux de commémorer les membres de l’AIEF qui ont disparu l’année précédente et au fil des six premiers mois de l’année en cours. Je remercie vivement Jean Garapon de son aide précieuse dans cette triste tâche.
Madeleine Lazard, figure familière de nos congrès et longtemps membre du Conseil, est décédée, centenaire, le 15 mai 2022. À la fin de sa longue vie, elle avait réuni en 2016 ses souvenirs dans un beau livre au titre baudelairien Vois se pencher les défuntes années. Elle a également écrit un livre sur ce poète qu’elle aimait. Pour évoquer sa mémoire, il suffirait de citer le titre du volume de Mélanges que ses élèves et amis lui avaient offert en 2000 – Joyeusement vivre et honnêtement penser –,titre qui fait écho à l’élan fécond, multiforme de la Renaissance dont elle était notamment spécialiste. Se consacrant d’abord à l’histoire du théâtre (La Comédie humaniste au xvie siècle et ses personnages est le titre de sa thèse de 1978), elle fut vite recrutée par l’Université de Paris III, où elle fit toute sa carrière. Vinrent ensuite de nombreuses biographies, qui la firent connaître du grand public : Montaigne, Rabelais l’humaniste, Brantôme, Agrippa d’Aubigné, Louise Labbé, lyonnaise. À cela s’ajoutent des éditions savantes de comédies ou du 20Registre-Journal de Pierre de l’Étoile, de très nombreux actes de colloques sur la reine Marguerite de Valois, sur Brantôme ou d’Aubigné, qui disent le rayonnement et la générosité de la chercheuse qu’elle était, sans oublier des synthèses qui ont fait date sur les femmes au xvie siècle. Nous pensons en particulier à l’ouvrage Les femmes et la Renaissance, paru aux éditions Fayard en 2001. Je rappelle enfin que Madeleine Lazard avait en 1999 dirigé une journée de notre Association sur la biographie.
La même année a vu disparaître une autre seiziémiste de renom en la personne de Nicole Cazauran, professeur émérite à Paris IV, elle aussi membre fidèle de notre Association. Longtemps maître de conférences à l’École Normale Supérieure de Jeunes Filles, Nicole Cazauran y avait formé des générations de sévriennes avant d’être élue à Paris IV. Sa thèse en premier lieu, publiée chez Droz en 1976, portait sur Catherine de Médicis et son temps dans La Comédie humaine. Elle se dirigea rapidement ensuite vers l’étude de Marguerite de Navarre, qui devait être au centre de sa vie entière de chercheuse. Elle multiplia en effet les éditions critiques et les analyses des œuvres de Marguerite, depuis L’Heptaméron jusqu’au théâtre et aux œuvres mystiques. Elle dirigea ensuite, à partir de 2001, en dix tomes aux éditions Honoré Champion, l’édition monumentale des Œuvres complètes de cette grande figure de la Renaissance. Et n’oublions pas les éditions de Pantagruel et de Gargantua à l’Imprimerie Nationale, ni l’apport de Nicole Cazauran à l’étude de la littérature polémique du xvie siècle. Elle avait ainsi participé en 1983 à la journée de l’Association consacrée au pamphlet jusqu’à la Révolution, avec une communication sur « Polémique et comique dans La Satire ménippée ».
Autre disparition, celle de Michel Autrand, historien du théâtre et grand spécialiste de Paul Claudel. Il avait parmi nous, en 1999, dirigé la journée sur le vers théâtral. Normalien de la promotion 1954, il fut professeur aux Universités de Poitiers, puis de Nanterre et enfin de Paris IV. Il donna d’abord une excellente édition scolaire des Pensées de Pascal, rééditée par la suite, et contribua avec d’autres au célèbre Manuel de la littérature française depuis 1945, chez Bordas. C’était en effet la littérature du xxe siècle qui l’attirait et particulièrement celle de Claudel, dont il donna des éditions critiques de L’Annonce faite à Marie, de Protée, du Soulier de satin, œuvre dont il ne cessa d’analyser la dramaturgie et les personnages, de scruter le sens profond. Mais il fut également un éditeur infatigable de textes, contribuant à de multiples 21éditions d’œuvres complètes dans la collection de La Pléiade : Claudel bien sûr, mais aussi Malraux et Saint-Exupéry. Il laisse également des synthèses sur Le théâtre en France de 1870 à 1914, sur l’humour de Jules Renard, des travaux sur Michel Butor et sur Anatole France. Une œuvre critique au total vaste et diversifiée, unifiée par une extrême rigueur dans la lecture des textes.
Très remarquable fut aussi la trajectoire de chercheur et d’enseignant de Bernard Beugnot qui est décédé le 6 mars 2023 à Nice à l’âge de 91 ans. Né à Paris, il fit ses études de lettres modernes à l’École Normale Supérieure, rue d’Ulm et fut reçu à l’agrégation en 1958. Après quelques années dans l’enseignement secondaire, il s’était installé au Canada pour enseigner à l’Université de Montréal à laquelle il est resté fidèle jusqu’à sa retraite en 1997. À Montréal, Bernard Beugnot est devenu ce qu’il restera pour toujours dans notre mémoire : un éminent dix-septiémiste. Au début de sa carrière universitaire, il s’est consacré à l’étude de l’œuvre de Jean-Louis Guez de Balzac : une bibliographie critique publiée en 1967, une édition critique des Entretiens parue en 1972 et un livre sur le genre de l’Entretien au xviie siècle en 1971. Y succéda une étude sur la vie retirée sous le titre Discours de la retraite au xviie siècle (PUF, 1996). Mais tout dix-septiémiste qu’il était, il avait aussi une prédilection pour quelques auteurs du XXe siècle. C’est ainsi qu’il dirigea les deux volumes des Œuvres complètes de Francis Ponge dans la collection de la Pléaide (parus respectivement en 1999 et en 2002) et les deux volumes du Théâtre de Jean Anouilh, parus également dans la Pléiade en 2007. Membre de l’AIEF depuis les années 1970, il figura trois fois comme orateur sur le programme de nos congrès. En 1972, il parla sur « Le dialogue comme forme littéraire au xviie siècle », en 1977 sur le roman par lettres au xviie siècle et en 1986 sur la mode dans l’œuvre de Francis Ponge.
Pour terminer cet hommage rendu à nos regrettés collègues, j’aimerais citer un passage tiré d’un article que Bernard Beugnot a publié juste un an avant sa disparition dans un ouvrage collectif consacré à la fonction de la littérature :
Faire l’apologie de la littérature, écrit-il, […] c’est revendiquer la liberté de penser, d’écrire, de parler, la possibilité de parcourir et de découvrir le monde dans l’espace d’une chambre, de refuser la pensée unique, la mode, la brièveté 22à la place de la méditation, la dévoration du temps à la place de sa dégustation. C’est aussi affirmer que le legs du futur s’accumule sur le legs du passé1.
Ce sont de très belles paroles susceptibles de nous motiver à poursuivre nos études littéraires dans l’esprit humaniste qu’était celui de Bernard Beugnot.
Pour terminer, il ne me reste qu’à remercier les présidentes et le président des journées du congrès actuel d’avoir organisé ce beau programme et je remercie les oratrices et les orateurs de nous avoir fait aujourd’hui et de nous faire demain et après-demain parcourir et découvrir le monde varié, ouvert, illimité de la littérature dans l’espace clos d’un amphithéâtre où nos pensées sont libres de jouir et de profiter du rayonnement esthétique, épistémologique, éthique ou moral de l’œuvre littéraire.
Rainer Zaiser
1 Bernard Beugnot, « À l’écoute du singulier : paysages littéraires, paysages intérieurs », dans Pascal Bastien, éd., Notre première modernité. Éloge des humanités en onze parcours, Montréal, Leméac, coll. « Domaine histoire », 2022, p. 171-185, p. 176.