Résumé : Cet article tente d’éclairer l’importance du chant des femmes chez Nodier et son rapport avec l’imaginaire d’une humanité naïve. En partant de l’Essai sur l’origine des langues de Rousseau et de son influence sur la linguistique nodiériste, nous examinons comment le mythe d’une parole chantée originelle s’incarne dans les personnages d’enchanteresses de Nodier, notamment dans L’homme et la fourmi, Smarra et La Fée aux Miettes. Le retour ainsi opéré vers un temps mythique participe à la remise en cause de plusieurs catégories de pensée interdépendantes : l’anthropocentrisme, le patriarcat et le culte de la rationalité.