Résumés
- Type de publication : Article de revue
- Revue : Cahiers d’études nodiéristes
2018 – 2, n° 6. Charles Nodier et le roman gothique - Pages : 213 à 216
- Revue : Cahiers d'études nodiéristes
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- EAN : 9782406078869
- ISBN : 978-2-406-07886-9
- ISSN : 2556-2371
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-07886-9.p.0213
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 16/03/2018
- Périodicité : Semestrielle
- Langue : Français
Résumés/Abstracts
Tomonao Fujita, « Le château gothique chez Nodier. Réflexion autour d’un motif »
Nodier écrit : « L’originalité devient tous les jours plus rare en littérature ». Le recours aux éléments éculés du gothique peut être une réponse aux exigences liées à sa réflexion sur l’originalité en littérature. À une époque où l’image du château gothique se trouvait banalisée, quel intérêt motive Nodier à exploiter ce motif ? Une analyse du rôle joué par le château dans son imaginaire montre qu’il considère l’espace gothique comme un cadre de l’action et comme un lieu d’investigation du psychisme humain.
Nodier wrote that “Originality is increasingly rare in literature.” The use of hackneyed Gothic elements may be a response to the demands of engaging with the issues he raised about originality. At a time when the image of the Gothic castle had become banal, what interest motivates Nodier to exploit this motif? Analyzing the role played by the castle in his imaginary shows that he treats the Gothic space as a frame of action and as a site where the human psyche can be investigated.
Nicolas Leblanc, « Jean Sbogar, un roman gothique ? »
Cet article interroge les relations entretenues par le roman Jean Sbogar de Nodier avec les œuvres des deux auteurs de romans gothiques les plus célèbres au début du xixe siècle, Ann Radcliffe et Matthew Gregory Lewis. En questionnant le traitement réservé par Nodier à des aspects fondamentaux de l’esthétique gothique (caractère de l’héroïne, motif du château, dynamique de la persécution, type d’émotion visée), cet article montre en détail comment Jean Sbogar se nourrit du roman gothique tout en s’en distanciant.
This article examines the relationship between Nodier’s novel Jean Sbogar and the works of the two most famous Gothic novelists of the early nineteenth century, Ann Radcliffe and Matthew Gregory Lewis. By questioning Nodier’s treatment of fundamental aspects of Gothic aesthetics (the heroine’s character, the castle motif, the 214dynamics of persecution, and the kind of emotion intended to be evoked), this article shows in detail how Jean Sbogar simultaneously draws on and distances itself from the Gothic novel.
Marta Sukiennicka, « Souvenirs gothiques d’Italie. Mademoiselle de Marsan »
L’ambiguïté des rapports de Charles Nodier avec le roman gothique est particulièrement visible dans son traitement de l’espace romanesque. Roman italien, Mademoiselle de Marsan (1832) fait coexister l’esthétique du roman noir anglais avec une écriture historique et mémorialiste proche de ses Souvenirs et portraits et des Souvenirs de jeunesse, prouvant ainsi que le noir peut se marier avec différents genres romanesques. Dans Mademoiselle de Marsan, le gothique du Nord est tempéré par un certain néoclassicisme du Sud.
The ambiguity of Charles Nodier’s relationship with the Gothic novel is particularly visible in his treatment of the novelistic space. The Italian novel Mademoiselle de Marsan (1832) combines an English gothic aesthetic with a historical and memorialist writing close to his Souvenirs et portraits and Souvenirs de jeunesse, thus proving that gothic can be hybridized with different novel genres. In Mademoiselle de Marsan, northern Gothic is tempered by a certain neoclassicism from the South.
Georges Zaragoza, « Le gothique entre réalité et fiction. Le château dans Inès de Las Sierras et les Voyages pittoresques »
Parmi les œuvres fantastiques de Nodier, Inès de Las Sierras est la seule à pouvoir véritablement s’apparenter au genre gothique, principalement en ce qu’elle se déroule en grande partie dans un château que l’on peut deviner gothique. Mais la pratique de ce genre initié par les Anglais ne passe pas, chez Nodier, par les mêmes schémas et n’emprunte pas les mêmes topoï. Sa connaissance réelle des édifices gothiques via Les Voyages pittoresques et son admiration pour Piranèse l’incitent à pratiquer d’autres voies.
Among Nodier’s fantastic texts, Inès de las Sierras is the only one that may truly count as Gothic, mainly because it largely takes place in a castle that can be surmised to be Gothic. But the practice of this genre, which began with the English, does not involve, in Nodier’s work, the same patterns and does not revisit the same topoï. His real knowledge of Gothic edifices via Les Voyages pittoresques and his admiration for Piranesi spur him to pursue other avenues.
215Fiona McIntosh-Varjabédian, « Réception et légitimité du roman gothique en Grande-Bretagne jusqu’en 1840 »
L’étude de la réception d’Ann Radcliffe, de Clara Reeve, de Mary Shelley, de Charles Maturin et de Matthew G. Lewis dans la presse anglo-saxonne jusqu’en 1840 montre que seuls les deux derniers ont suscité une forte réprobation. Le roman gothique se fait le support de discours critiques qui plaident pour une moralisation de l’écriture romanesque et qui s’interrogent sur les rapports entre le lectorat et la fiction. Cette double interrogation fait du genre gothique un cas exemplaire des débats sur la fiction.
Studying the reception of Ann Radcliffe, Clara Reeve, Mary Shelley, Charles Maturin and Matthew G. Lewis in the Anglo-Saxon press up to 1840 shows that only the latter aroused harsh condemnation. The Gothic novel provides supports for critical discourses that plead for a moralization of novel writing and question the relationship between readers and the fiction. This double interrogation makes the Gothic genre an exemplary case of debates about fiction.
Olivier Larizza, « Charles Robert Maturin et “l’école frénétique” de Nodier »
Charles Nodier forgea en 1821 l’appellation « école frénétique », faisant de Charles Robert Maturin le maître de cette école. En quoi consiste le frénétisme et comment s’y rattache Maturin ? Après avoir mis en évidence le flou qui entoure la définition du frénétisme selon Nodier, cet article montre qu’il relève d’abord d’une posture. Il en détaille l’esthétique et insiste sur le moralisme qui la juge. La notion de dynamisme contenue dans le frénétisme conditionna Nodier dans son interprétation de l’œuvre maturinienne.
In 1821 Charles Nodier coined the phrase école frénétique and designated Charles Robert Maturin as the master of this so-called school. What is frénétisme and to what extent does Maturin exemplify it? After highlighting the vagueness surrounding Nodier’s definition of frénétisme, this article shows that the latter is firstly a sort of pose. The article then details its aesthetics and insists on the moralism that judges it. The notion of dynamism contained in frénétisme conditioned Nodier in his interpretation of Maturin’s work.
216Émilie Pézard, « Édition des articles de Charles Nodier sur le “genre frénétique” »
Sont reproduits, dans cet article, les cinq textes dans lesquels Charles Nodier a traité la notion de « genre frénétique » : les deux parties du compte rendu du Petit Pierre de Spiess, dans les Annales de la littérature et des arts en 1821, où Nodier invente l’appellation générique ; l’« Avertissement des traducteurs » de Bertram, la même année ; le compte rendu de Han d’Islande de Victor Hugo, dans La Quotidienne en 1823 ; enfin, dans ce même périodique, l’article sur Les Albigeois de Maturin, en décembre 1825.
This article reproduces the five texts in which Charles Nodier explored the notion of genre frénétique: the two parts of his report on Spiess’ Le Petit Pierre in the Annales de la littérature et des arts in 1821, where Nodier coined the genre’s name; the “translators’ note” for Bertram from that same year; the account of Victor Hugo’s Han d’Islande in La Quotidienne in 1823; finally, in this same periodical, the article on Maturin’s Les Albigeois in December 1825.