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Classiques Garnier

Répertoire biographique

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RÉPERTOIRE BIOGRAPHIQUE

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Afflitto, Rodolfo d', marquis de Montefalcone (Ariano di Puglia, 19 mars 1809 - Naples, 26 janvier 1872). Sous-intendant de Bovino (Foggia), il abandonna cette charge en 1848, au début de la réaction. Arrêté en octobre 1859, libéré rapidement, il fit partie l'année suivante du gouvernement provisoire. Ministre durant la lieutenance de Luigi Carlo Farini, nommé sénateur en janvier 1861, il fut gouverneur, puis préfet de Naples (avril-juil- let 1861), préfet de Gênes (17 novembre 1861-11 janvier 1863), à nouveau préfet de Naples Qanvier 1863-16 octobre 1864, commis- saire royal à Trévise (28 juiIIet-9 décembre 1866), une dernière fois préfet de Naples (31 octobre 1869-26 juillet 1872) et vice-pré- sident du sénat de 1867 à 1871. Albini, Giovanni Battista (La Maddalena, 20 septembre 1812 - Cassano Spinola, 14 août 1876). Capitaine de vaisseau le 10 octobre 1855, contre-amiral le P' octobre 1860 et vice-amiral le P' mars 1864, il participa à la campagne dans l'Adriatique (1848-49), à celle de Crimée (1855- 56), à celle d'Italie méridionale et au siège d'Ancone, enfin à la campagne de 1866, où l'Italie perdit la bataille de Lissa. Antonelli, Giacomo (Sonnino, 2 avril 1806 - Rome le 6 novem- bre 1876). Diacre, collaborateur de Grégoire XVI, nommé sous- secrétaire aux affaires internes (1841), puis second trésorier et grand trésorier des finances (1844-1845), il participa, après l'élection de Pie IX, aux tentatives de réforme libérale du nou- veau pape. Créé cardinal (12 juin 1847), il assura en mars 1848 la présidence du gouvernement mixte composé de clercs et de laïcs. Une constitution proclamée (14 mars), il envoya 10000 hommes aux frontières des États pontificaux afin de s'unir aux troupes piémontaises contre l'Autriche, avec laquelle il se rap- procha après la capitulation des troupes romaines à Vicence (16 juin). Devant le mécontentement de la population, il fut remplacé par Pellegrino Rossi, mais n'en continua pas moins à diriger en sous main la politique pontificale, poussant le pape en novembre 1848 à se réfugier à Gaète où le cardinal fut nommé secrétaire

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d'État. Il remplit la fonction de conseiller d'État après la restau- ration, grâce à rintervention française, du pouvoir pontifical (15 juillet 1849): il instaura un régime policier, ne faisant aucune concession aux désirs d'unification des Italiens et protestant contre Tannexion au Royaume d'Italie de territoires pontificaux. Aumale, Henri Eugène Philippe Louis d'Orléans, duc d' (Paris, 16 janvier 1822 - Zucco,7 mai 1897). 11 suivit en 1840 son frère aîné en Algérie et, promu chef de bataillon, participa à l'expédition de Médéa et à la prise du col de Mouzaïa, ce qui lui valut le grade de lieutenant-colonel Quin); en 1841, il ravitailla Médéa assiégée et prit part aux combats du Bois des Oliviers et de la plaine de Chétif (3-4 avril et 3-5 mai). Nommé gouverneur général des pos- sessions françaises en Afrique (1847), il se retira en Angleterre après la Révolution de 1848 et s'adonna à l'étude de l'histoire (Histoire des princes de Condé). De retour en France après 1870, député de l'Oise, académicien français, remis en ativité (mars 1872) comme général de division, il présida le conseil de guerre chargé de juger Bazaine. Mis en non-activité par retrait d'emploi en 1883, rayé des cadres en 1886, il protesta hautement et fut proscrit par décret. 11 fut autorisé à rentrer en France en 1889, après avoir par testament fait don à l'Institut de son domaine de Chantilly. Azeglio, Massimo Taparelli d' (Turin, 15 octobre 1798 - Milan, 15 janvier 1866). De la famille des marquis d'Azeglio, officier de cavalerie passionné de peinture, il épousa la fille d'Alessandro Manzoni, fondateur de la langue italienne moderne et écrivit, lui aussi des romans historiques comme Ettore Fieramosca, ο la dis- fida di Barletta (1833) ou Niccolo de' Lapi, ovvero i Palleschi e i Piagnoni (1841), développant le sentiment national et défendant l'unification de l'Italie sous la tutelle de la Maison de Savoie. En 1848, engagé comme colonel dans l'armée piémontaise, il fut gra- vement blessé à la bataille de Vicence. Le 11 mai 1849, Victor- Emmanuel 11, le nomma premier ministre et ministre des Affaires étrangères, s'attirant l'hostilité de la papauté et faisant entrer au gouvernement Cavour, qui le remplaça comme premier ministre le 16 mai 1852. Successivement commissaire de Victor-Emma- nuel 11 à Bologne pendant la deuxième guerre d'Indépendance, ambassadeur à Londres, préfet de Milan, il fut nommé sénateur, général de brigade et aide de camp du roi.

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Baciocchi, Félix Marius Joseph François (Ajaccio, 13 pluviôse an XI [2 février 1803] - Paris le 23 septembre 1866). Neveu de Félix Baciocchi, mari d'Élisa Bonaparte, il fut nommé en 1855 surintendant des spectacles de la Cour, surintendant général des Théâtres de l'Empire et enfin sénateur à partir du 5 mars 1866. Bandiera, Attilio (Venise, 24 mai 1810 - Rovito, 25 juillet 1844) et Emilio (Venise, 20 juin 1819 - Rovito le 25 juillet 1844). Fils de l'amiral Francesco Bandiera, officiers eux-mêmes de la marine austro-hongroise, Attilio fonda une société secrète, l'Esperia, inspirée par les idées de Mazzini; ses projets trahis, il fuit vers Corfou, rejoint par son frère. Encouragés par Mazzini, les frères rassemblèrent une vingtaine d'hommes et, le 16 juin 1844, ils débarquèrent en Calabre, près de Crotone, dans l'intention de soulever le royaume des Deux-Siciles, mais ils ne trouvèrent pas les insurgés promis. Ils partirent cependant pour la Sila, mais, trahis par un des leurs et par des paysans, ils furent capturés, aux portes de San Giovanni in Fiore, au lieu-dit la Stragola, emme- nés dans la prison de la ville, présentés devant la cour martiale et condamnés à mort. Avec sept autres de leurs compagnons, ils furent fusillés. Barbier, Elisabeth Nicod de Laserve, baronne Paul Edouard (Chalonnes-sur-Loire, Maine-et-Loire, 4 août 1818 - Paris, rue Bertin, 16", 19 décembre 1894). Fille de Pierre Antoine Nicod, capitaine de cavalerie, et de Marie Louise Contran, veuve en pre- mières noces du comte Charles Louis Lheure d'Hyenville (mort au château de Boisnormand, dans l'Eure le 7 octobre 1837), elle épousa le 11 août 1838 le baron Paul Edouard Barbier, intendant général et membre du Conseil privé. Elle fut «pendant de Ion- gues années en qualité de dame d'honneur auprès de S.A.R. la princesse Clotilde qu'elle a suivi à Prangins et à Moncalieri. » (Le Figaro, 22 décembre 1895). Elle fut inhumée à Draveil. Benedetti, Vincent comte (Bastia, 29 avril 1817 - Paris le 28 mars 1900). Ami personnel de Napoléon 111, négociateur de la cession de Nice et de la Savoie à la France, il fut ensuite nommé en 1861 ministre plénipotentiaire de France à Turin, puis, à partir de 1864, ambassadeur à Berlin jusqu'au moment du déclenche- ment de la guerre franco-prussienne de 1870. Béthune, Maximilien Henri Joseph (Saint-Amé-lez-Douay, Nord, 30 mars 1793 - 1865). Après des études à Louis-le-Grand, il

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suivit d'abord une carrière militaire, il fit la campagne de 1813 en Allemagne (sous-lieutenant le 15 juillet 1814), puis la campagne de France. Maintenu dans son corps et son grade à la Restaura- tion, il entra dans les gardes du corps de Monsieur, rejoignant le roi à Gand. Affecté le 12 octobre 1815 au 2e Régiment des cuiras- siers de la Garde Royale, il quitta l'armée le 16 décembre 1819. 11 se fit négociant, breveté imprimeur le 30 mai 1826, succédant à Beaucé-Rusaud, », chez qui il travaillait depuis août 1825. Le 9 novembre 1833, il s'établit 6, rue de Vaugirard, imprimant La Chronique de Paris, L'Europe, La Presse, Le Bulletin des lois. Le Corsaire-Satan, le Moniteur des Théâtre. Son nom figure sur la cou- verture d'un seul titre de Dumas {Le Capitaine Aréna, Béthune et Dolin, 1842), mais il semble mêlé à plusieurs affaires éditoriales entre 1842 et 1845, comme les ouvrages issus de La Galerie de Florence d'A. Dumas. Après une faillite, qui emportait «52 000 f. sur Monte-Cristo et Les Mousquetaires», d'après Dumas, il donna sa démission d'imprimeur le 28 février 1845, Henri Philippe Pion prenant sa succession. 11 finit son existence professionnelle comme commissaire de surveillance administrative des chemins de fer (voir Caran, F/14/2768). Bixio, Jacques Alexandre (Chiavari, Italie, 20 novembre 1808 - Paris, 16 décembre 1865). Docteur en médecine, il exerça peu avant de fonder des journaux d'agriculture et de collaborer au National. Appartenant à l'opposition modérée, élu député du Doubs en 1848, il fut ministre de l'Agriculture dans le premier ministère Odilon Barrot (20 décembre 1848), mais démissionna au bout de huit jours; réélu à la Législative, il fut emprisonné quelques jours après le coup d'État. Il se lia avec A. Dumas sur les barricades de 1830. Bonaparte, Marie Laetitia Eugénie Catherine Adélaïde Bona- parte (Paris, 20 novembre 1866 - Moncalieri, 25 octobre 1926). Fille du prince Napoléon et de la princesse Clotilde de Savoie, elle épousa à Turin, le 11 septembre 1888, son oncle maternel, fils du roi d'Italie Victor-Emmanuel 11, Amedeo de Savoie-Aoste, duc d'Aoste (1845-1890), ancien roi d'Espagne (de 1870 à 1873), dont elle eut Umberto de Savoie-Aoste, comte de Salerne (1889-1918). Borges, José Borjes, nom en catalan Josep (Vernet, Artesa de Segre-Lleida Catalogne, 1813 - Tagliacozzo, 8 décembre 1861). Général carliste espagnol, exilé en France, envoyé par François

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II pour reconquérir son royaume perdu après la proclamation de l'unité italienne, il chercha à s'appuyer sur le brigandage. Débarqué sur la plage de Brancoleone dans la nuit du 13 au 14 septembre, il s'allia avec Don Ferdinando Mittija, à la tête d'une bande de 120 hommes, mais l'union dura peu. Au mois d'octobre, en Basilicate, il rencontra Carmine Crocco, dans les bois de Cas- tel Lagopesole: il s'agissait de transformer la bande de celui- ci en une armée régulière, qui grâce à des tactiques militaires précises, conquerrait Potenza. Crocco, avec le soutien des 500 soldats que Borjes lui apportait obtint plusieurs victoires mais connut l'échec devant Potenza. Crocco rompit son alliance avec Borjes, lequel partit pour Rome informer le roi François II de ce qui se passait. Arrivé aux frontières des Abruzzes et du Lazio, il ordonna à ses hommes de faire une halte durant la nuit du 7 au 8 décembre dans la commune de La Luppa, où il fut arrêté par un corps de bersaglieri. Transporté à Tagliacozzo, il y fut fusillé. Boulanger, Louis (Vercelli, Piémont, 11 mars 1806 - Dijon, 5 mars 1867) Élève de Lethière et d'Achille Devéria, ami d'Eugène Devéria et de Victor Hugo, pour qui il dessina des costumes de théâtre, il fut le peintre romantique par excellence, après le vif succès de son Supplice de Mazeppa au Salon de 1827. Portrai- tiste de nombreuses personnalités contemporaines, il fut l'ami intime de Dumas, décorant l'appartement lors du bal de 1833, l'accompagnant en Espagne en 1846, étant en 1856 témoin au mariage de Marie Dumas, qu'il avait accueillie dans son atelier en 185^3. En 1860, il fut nommé directeur de l'École des Beaux- Arts de Dijon. Bourbier, Marie Virginie Catherine Delyille, dite Virginie Bour- hier (Paris, 1804 - Paris, 29 mai 1857). Élève du Conservatoire (1821), débuta au Théâtre-Français le 25 avril 1825, mais dut attendre le P' avril 1828 pour être nommée pensionnaire: elle créa Marie, femme de chambre de la duchesse de Guise dans Henri III et sa cour de Dumas, qui, succombant à ses charmes, récrivit Christine à Fontainebleau en composant le rôle de Paula pour elle. Réengagée jusqu'au 31 mars 1830, Virginie Bourbier résilia son engagement, le 1®' octobre 1829, «pour raisons fami- liales graves», peut-être pour suivre un amant en Russie, où, en 1831, elle fut engagée dans la troupe du Théâtre-Français de Saint-Petersbourg. D'après certaines rumeurs, elle y aurait fait la conquête de Nicolas PL Après six ans d'exil et une amère décep-

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tion sentimentale, elle revint en août 1836 à Paris, où se renoua son amitié amoureuse avec Dumas. Périodiquement, Le Courrier des théâtres annonçait ses adieux à Saint-Petersbourg, mais ce ne fut que le 16 juillet 1841 qu'elle revint définitivement à Paris. Elle fit ses premiers débuts à la Comédie-Française le 2 décembre 1841, tenant le rôle de la duchesse de Guise dans Henri III et sa cour (24 décembre et 4 janvier 1842). 11 semble que cet hiver- là la liaison avec Dumas reprit. Le 16 octobre 1843, la corné- dienne débutait à l'Odéon, où le 5 novembre elle reprit Henri III et sa cour et le 30 décembre créa Le Laird de Dumbicky, l'un des échecs retentissants de Dumas. Après le départ du théâtre de Marie Dorval mai 1844), elle reprit tous ses rôle, et fut l'étoile féminine de l'Odéon qui survivait difficilement. Puis elle disparut de la scène parisienne. Dressant, Elisabeth Augustine Dupont Elisabeth, dite Mme Dressant (1818 - Paris, 1er juillet 1869). Comédienne, épousa en 1834 l'acteur Jean-Baptiste Dressant, avec qui elle eut une fille, Alix Dressant. «La jolie Mme Dressant a créé le rôle de Jenny [dans Halifax, comédie, mêlée de chants, en trois actes, avec un prologue de Dumas et Dennery, Variétés, 2 décembre 1842] avec cette ingénuité charmante et cette grâce infantile qui n'appar- tiennent qu'à elle» (Théophile Gautier, La Presse, 6 décembre 1842). Autres créations : Le Diable à quatre, vaudeville en 3 actes, par Leuven, Brunswick et Siraudin. [Paris, Variétés, 13 octobre 1845.], Colombe et perdreau, idylle en 3 actes, par Cordier et Clairville. [Paris, Variétés, 15 août 1846]. A-t-elle été la maîtresse de Dumas, comme semble l'annoncer Mme de La Roche-Pouchin ? Brunei, Jules Adolphe, baron (Anneau, 2 mai 1831 - Paris 23 mai 1911). Entré dans la Marine en 1847, enseigne de vaisseau le 25 mars 1854, il participa à l'expédition de Crimée comme lieutenant de vaisseau (26 août 1861), il fut nommé officier d'or- donnance du prince Napoléon (1®' janvier 1869) et prit part au siège de Paris. Receveur des Finances à Loches de 1875 à 1879, il devint chambellan du prince Napoléon, puis chambellan de la princesse Clotilde. Membre du Jockey-Club, conseiller général du Calvados (de 1885 à 1911), il fut anobli par lettres patentes de Victor-Emmanuel 11. Brutus Marcus Junius (c.86 - Philippes, 23 octobre 42 av. J.-C.). Élevé dans le stoïcisme, il entra dans la conjuration contre César,

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qui était peut-être son père. Vaincu par Antoine à Philippes, il se donna la mort. Cadoudal, Georges (Kerléano-en-Brech, Morbihan, janvier 1771 - Paris, 25 juin 1804). Engagé dès 1793 dans l'armée de Stof- flet, il prit part à tous les combats de la guerre de Vendée. Refu- sant la trêve de 1795, il tenta en 1799 une nouvelle insurrection. 11 résista aux avances de Bonaparte, reçut du comte d'Artois le titre de lieutenant général, fomenta le complot de la machine infernale exécutée par Saint-Régeant (24 décembre 1800); pour- suivi comme complice^^ réfugié en Angleterre, il débarqua à Biville le 21 août 1803. Ame du complot, dans lequel Moreau et Pichegru furent impliqués, il fut pris et condamné à mort. Caracciolo, Francesco (Naples, 18 juillet 1752 - à bord de la Minerve, 29 juin 1799). Fils de Michèle des Caracciolo di Brienza, embarqué à quatorze ans, promu lieutenant de vaisseau (1781), puis capitaine de frégate (1784), capitaine de vaisseau (1790), il mena des campagnes victorieuses contre les pirates barba- resques, les poursuivant, en 1792, jusque dans les eaux terri- toriales françaises, ce qui lui valut quelques mois d'emprison- nement dans la forteresse de Gaète. En 1793, il prit part, sous les ordres de l'amiral anglais Hood, au siège de Toulon et pro- tégea, l'année suivante, le débarquement en Corse des troupes anglaises. L'année suivante, ayant rejoint la flotte anglaise de la Méditerranée, il se distingua à la bataille du cap Noli (14 mars 1794). Brigadier le 10 janvier 1797, devenu à la mort de son père (3 février) duc de Brienza, et gentilhomme de la Chambre, il fut l'acteur des événements rapportés dans le roman de Dumas La San Felice: fuite royale à Palerme, 23-26 décembre; destruc- tion de la marine napolitaine, 28 décembre, 8 janvier; permis- sion accordée par le roi de retourner à Naples, 11 février 1799; accueil enthousiaste du gouvernement républicain ; nomination de l'amiral comme directeur général de la Marine de la Répu- blique, début avril; attaque de la flotte bourbonienne, 17 mai; défense par mer du pont de la Madeleine, 13 juin; fuite à Cal- vizzano, dénonciation et arrestation de l'amiral, 25 juin; procès devant le conseil de guerre et pendaison sur la Minerva, 29 juin. Carelli, Consalvo (Arenella, 29 mars 1818 - Naples, 28 décem- bre 1900). Initié à la peinture par son père Raffaele Carelli, élève de l'Anglais Leith, il participa aux Salons parisiens de 1842 et

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1843. De retour à Naples, il fut nommé professeur à l'École des Beaux-Arts. En 1860, il s'engagea aux côtés de Garibaldi, com- battant à Volturne. Membre de l'École du Pausilippe, il a laissé d'inombrables desssins, aquarelles ou toiles. Carnet, Lazare Nicolas Marguerite (Nolay, Côte-d'Or, 13 mai 1753 - Magdebourg, 2 août 1823). Député du Pas-de-Calais, à la Législative, puis à la Convention, il se consacra aux questions militaires, vota la mort du roi en avouant que ce «devoir lui pesait sur le cœur»; membre du Comité de salut public, il prit la plus grande part aux mesures adoptées pour la défense du pays. Élu directeur en décembre 1796, il fut accusé de royalisme et dut s'exiler après le 18 Fructidor an V. Éphémère ministre de la Guerre en 1800, puis membre du Tribunal, il vota contre l'empire et choisit la retraite. Ministre de l'Intérieur pendant les Cent- Jours, frappé d'exil par l'ordonnance du 24 juillet 1815, il s'éta- blit à Varsovie (janvier 1816), avant de se fixer à Magdebourg Castellani, Alessandro (Rome, 2 février 1823 - Naples, 10 juin 1883). Fils du suivant, adepte de Mazzini impliqué dans la Répu- blique romaine, ce qui lui valut, après la restauration de Pie IX, l'emprisonnement (1849 et 1853), puis l'exil en 1859, il ouvrit à Paris, sur les Champs-Élysées, une succursale de la société de son père qui rencontra un succès foudroyant. Napoléon 111 fut l'un de ses clients. En 1862, il quitta Paris à cause de ses amours adultères avec Henriette Charlon Verdot, qui deviendra sa seconde épouse. 11 s'installa à Naples où il ouvrit un nouveau bureau à Chiatamone et reprit son activité politique dans les rangs des démocrates. Castellani, Fortunato Pio (Rome, 6 mai 1794 - Rome, P' janvier 1865). Orfèvre, il ouvrit sa première boutique à Rome en 1815, se spécialisant à partir de 1820 dans la recréation des anciens bijoux, en particulier étrusques. Avec l'appui du marquis Giam- pietro Campana et de Michelangelo Caetani avec qui il s'associa pour son propre atelier (1826), il connut un grand succès . La dynastie des Castellani s'étendit sur trois générations. Cavour, Camille Benso, comte (Turin, 10 août 1810 - Turin, 6 juin 1861). Préparé par des séjours en France et en Italie aux respon- sabilités politiques, fondateur du journal influent II Risorgimento, il travailla avec ardeur à l'unité italienne et, devenu président du

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conseil du royaume de Piémont-Sardaigne, manœuvra pour arra- cher à TAutriche la Lombardie et préparer l'unité italienne. Césena, Amédée Barthélémy Gayet de (Sestri Levante, Italie, 15 septembre 1810 - Paris, 14 octobre 1889). Entré dans la car- rière des lettres par une tragédie, Les Natchez, refusée à l'Odéon, il aborda peu après 1830 le journalisme,qu'il ne quitta plus: fon- dateur Courrier du Dimanche, il fut aussi rédacteur en chef du Constitutionel, puis du Figaro. Charles II de Bourbon-Parme (Madrid, 22 décembre 1799 - Nice, 16 avril 1883). Fils de Louis 1er d'Étrurie et de Marie-Louise de Bourbon, infante d'Espagne, roi d'Étrurie de 1803 à 1807, il fut duc de Lucques de 1824 à 1849, duc de Parme de 1847 au 14 mars 1849 date de son abdication. Charlet, Mco/as Toussaint (Paris, 20 décembre 1792 - Paris, 30 décembre 1845). Élève de Gros, rendu célèbre par sa première lithographie La Garde meurt et ne se rend pas, professeur de dessin à l'École polytechnique, il consacra son immense œuvre lithographique à la gloire des armées napoléoniennes et à l'évo- cation de scènes populaires. Chiavone, Luigi Alonzi, dit (Sora, paroisse de San Silvestro, 19 juillet 1825 - Trisulti, 28 juillet 1862). Garde forestier attaché aux Bourbons, il se livra à la chasse aux libéraux, se réfugiant dans les montagnes devant les menaces de l'armée piémontaise ; il ravagea toute la région de la frontière entre l'ex-royaume des Deux-Siciles et l'État pontifical, en prenant pour base Sora, où il pouvait rester en contact avec François 11 détrôné, et se réfu- gier, en cas de besoin, dans les États du pape. Au début de mai 1861, il envahit et pilla la région de Monticelli, tuant le syndic et se sauvant, après l'intervention des troupes, de l'autre côté de la frontière. François 11 lui conféra le titre de Commandant en chef de toutes les troupes du Roi des Deux-Siciles. Poussé par sa maîtresse Olimpia Cocco, il multiplia pendant l'été 1861 pillages et assassinats, remporta un combat sur le général De Sonnaz, fit des incursions à Monticelli, Lenola, Castelliri, Val Roveto, Sora (26 mai 1861). Mais, abandonné peu à peu par sa bande, obligé de se plier aux injonctions de l'Espagnol Rafael Tristany, envoyé par François 11 pour réorganiser les troupes, il ne reprit son acti- vité qu'au printemps de 1862, dans l'unique but de se ravitailler. Vers la fin de juin, Chiavone et ses hommes furent interceptés

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par une compagnie de partisans de Tristany et arrêtés. Un tri- bunal, improvisé présidé par Tristany, le condamna à mort. La sentence fut exécutée dans un bois voisin de Tabbaye de Trisulti. Cialdini, Enrico (Castelvetro di Modena, 10 août 1811 - Livourne, 8 septembre 1892). Exilé à Paris en 1831 pour avoir participé à l'insurrection de Modène, il lutta en Espagne contre les carlistes. Rentré en Italie en 1848, général de l'armée piémon- taise, il remporta la victoire de Castelfidardo sur les troupes pon- tificales de Lamoricière (18 septembre 1860) avant de diriger le siège de Gaète (1860 -1861). Après la prise de la ville, il fut chargé de réprimer le brigandage. En 1862, il commanda les troupes qui arrêtèrent Garibaldi dans l'Aspromonte. En 1866, succédant à La Marmora comme commandant en chef dans la guerre contre l'Autriche, il subit la défaite de Custoza. Après la guerre de 1870, pendant il avait milité en faveur d'un intervention de l'Italie aux côtés de la France, il fut nommé ambassadeur du Royaume d'ita- lie auprès de la République française (1873 — 1882). Clotilde de Savoie, Marie-Clotilde Thérèse Louise, dite (Turin, 2 mars 1843 - Moncalieri, 25 juin 1911). Fille aînée de Victor- Emmanuel 11, roi de Sardaigne, puis d'Italie (1861-1878) et de Marie-Adélaïde de Habsbourg-Lorraine, elle épousa, en 1859, le prince Napoléon, dans le cadre de la politique italienne de Napo- léon 111. Le couple eut trois enfants: Victor (1862 -1926), Louis (1864-1932) et Letizia (1866 -1926), mariée à son oncle Amédée de Savoie, duc d'Aoste, puis roi d'Espagne. Coquereau, Félix (Laval, 27 novembre 1808 - Paris, 11 décem- bre 1866). Reçu avocat, il entra dans les ordres et fut ordonné en 1833. Protégé de l'abbé Olivier, alors curé de Saint-Roch, il prê- cha avec succès avant d'être nommé aumônier de la Belle-Poule lors du transfert des cendres de Napoléon. Chanoine de Saint- Denis, aumônier de la flotte en 1850, il prit part à la campagne de Crimée. Très engagé dans le bonapartisme, fondateur de la Société du Dix-Décembre, en faveur aux Tuileries, il n'était pas en odeur de sainteté parmi le clergé. Czartoryska, Marcelline Radziwill, princesse (Wola Justowska, 18 mai 1817 - Wola Justowska, 5 juin 1894). De la puissante famille des Radziwill, elle épousa en 1840 Alexandre Romuald Czartoryski (7 février 1811 — 9 juillet 1886), élève de Cari Czery à Vienne et de Frédéric Chopin à Paris, elle donna des concerts

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à travers l'Europe, souvent avec des artistes de premier plan (Liszt, Pauline Viardot). À Paris, elle fut l'hôtesse de l'Hôtel Lam- bert, acheté par son beau-frère Adam Jerzy Czartoryski. À partir de 1870, elle se fixa à Cracovie, y donnant des concerts privés et contribuant à la création d'un Conservatoire. Dauzats, Adrien (Bordeaux, 16 juillet 1804 - Paris, 18 février 1868). Élève de Michel Julien Gué, choisi en 1827 comme peintre, graveur et dessinateur par le baron Taylor pour illustrer les Voyages pittoresques et romantiques dans l'Ancienne France, il accompagna le baron dans ses missions en Égypte (acquisition des obélisques de Thèbes) et dans tout le Moyen Orient, voyage évoqué dans Quinze jours au Sinaï (écrit par Dumas sur des notes fournies par Dauzats) qui détermina sa vocation de peintre orientaliste. Déjazet, Pauline Virginie (Paris, 30 août 1797 - Belleville, 1®"^ décembre 1875). Débutant sur les planches à cinq ans, elle triom- pha sur les planches, en interprétant des rôles masculins, au Gymnase, aux Nouveautés, au Palais-Royal, aux Variétés. Delacroix, Eugène (Saint-Maurice, 26 avril 1798 - Paris, 13 août 1863). Élève de Guérin, il fut considéré comme l'artiste majeur de la peinture romantique. Peintre d'histoire, proche des poètes qu'il a abondamment illustrés, mais aussi peintre animalier et orientaliste, il fut attaqué par la critique, mais ardemment défendu par Théophile Gautier, Dumas ou Baudelaire. Depretis, Agostino (Mezzana-Corti, 31 janvier 1813 - Stradella, 29 septembre 1887). Avocat adhérant aux idées républicaines de Giuseppe Mazzini, élu en 1848 au parlement de Turin, il se détacha du mazzinisme pour se rapprocher de Cavour. En 1860, après avoir participé à la conquête de la Sicile, il fut chargé, à partir de la fin juillet 1860, de préparer les institutions civiles de l'île dont il devint prodictateur. 11 joua ensuite un rôle parle- mentaire de premier plan comme chef de l'extrême-gauche, puis comme membre ou chef du gouvernement. 11 inaugura par sa première présidence du Conseil (18 mars 1876) l'avènement de l'extrême-gauche. Dufour, Guillaume Henri (Constance, 15 septembre 1787 - Genève, 14 juillet 1875). Capitaine de l'armée française et chevalier de la Légion d'honneur à la chute de l'Empire, chef d'état-major

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du général Gugier de Frangins, commandant du corps d'armée destiné à faire respecter la neutralité suisse (1831), puis quartier- maître général, il se distingua comme instructeur en chef du corps du génie à l'École militaire de Thun. En 1847, la Diète fédérale, le nommant général, le mit à la tête du corps d'armée de cent mille hommes qui soumit les factieux du Sonderbund. Dumas, Marie Louise Elisabeth Labouret, Mme Alexandre (Vil- lers-Cotterêts, 3 juillet 1769 - Paris, P' août 1838). Fille de l'auber- giste Claude Labouret et de Marie-Josèphe Prévost, elle épousa le 28 novembre 1792 le lieutenant-colonel Dumas. Elle ne connut, compte tenu des campagnes et de la détention du général, que quelque six ans de vie conjugale. Après son veuvage, elle lutta pour survivre et élever ses deux enfants, tenant à partir de 1814 un bureau de tabac. Elle suivit son fils à Paris, lorsque celui-ci obtint une place d'employé dans les bureaux du duc d'Orléans (1824). Dumas fils, Alexandre Dumas Davy de La Pailleterie, dit (Paris, 27 juillet 1824 - Marly-le-Roi, 27 novembre 1895). Fils naturel de Laure Labay ou Labeye, reconnu par son père le 17 mars 1831 et placé en pension, dans l'institution Goubaux, fit de bonnes études au lycée Bourbon, qu'il quitta lorsqu'il eut seize ans. 11 entretint des relations souvent difficiles avec son père à cause de la haine qu'il portait à Ida Ferrier. Après la rupture du couple Dumas, il devint le compagnon favori de son père dans la vie mondaine et artistique, se lançant lui aussi dans la carrière des lettres {Les Péchés de jeunesse, poèmes, 18, Aventures de quatre femmes et d'un perroquet, 1846-1847; La Dame aux camélias, 1848 ; Le Roman d'une femme, 1848). Après le triomphe de l'adap- tation théâtrale de La Dame aux camélias (Vaudeville, 1852) qui préludait à d'autres succès dramatiques (Diane de Lys, 1853; Le Demi-Monde, 1855; La Question d'argent, 1857; Le Fils naturel, 1858; Le Père prodigue, 1859, etc...), il fut la fierté de son père. Dumas, Marguerite Joséphine Ferrand, dite Ida Ferrier, Mme (Nancy, 31 mai 1811 - Gênes, 11 mars 1859). Fille de Mathias Ferrand et d'Anne Calais, reconnue par son père par acte du 5 mars 1812, puis légitimée par ses parents lors de leur mariage (Metz, 17 novembre 1813), elle reçut chez les chanoinesses aile- mandes de Strasbourg une bonne éducation. C'est en jouant dans le petit théâtre de la pension qu'elle prit goût à l'art dramatique.

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À dix-sept ans, à la mort de son père qui laissait une situation financière embarrassée, elle vint à Paris, s'adressant aux frères Sevestre qui dirigeaient les théâtres de banlieue. Sous le nom d'Ida, elle débuta au théâtre de Belleville (50 fr. par mois). Grâce à la protection de Jacques Domange, son «bon oncle», elle put louer un appartement rue Cadet et se fit engager au théâtre des Nouveautés, mais pour rupture de contrat, le tribunal de Com- merce la condamna à payer 200 fr. par représentation manquée. En décembre 1831, lors des répétitions de Têrésa, elle rencontra A. Dumas qui l'engagea immédiatement pour jouer le rôle-titre de son drame, dans lequel, le 6 février 1832, elle remporta un grand succès. Elle passa au Théâtre du Palais-Royal (1832-1833), puis elle fut engagée à la Porte-Saint-Martin, où elle remplaça Juliette Drouet dans Marie Tudor (9 novembre) avant d'obtenir un triomphe dans le rôle d'Angèle dans le drame homonyme de Dumas (28 décembre). Elle s'installa alors chez Dumas 30, rue Bleu. Elle créa à la Porte-Saint-Martin La Vénitienne (7 mars 1834), le rôle-titre de Catherine Howard d'A. Dumas (2 juin 1834). En 1835, le couple quitta Paris pour un voyage en Italie (12 mai- 25 décembre). Le 25 janvier 1836, elle fit dans Angèle sa rentrée à la Porte-Saint-Martin où elle créa le Bon Ange dans Don Juan de Marana (30 avril). Le 24 février 1837, imposée par Dumas, elle signa avec la Comédie-Française un engagement comme jeune premier rôle pour la période du P' octobre 1837 au 31 mars 1838. Dumas lui tailla le rôle de Stella de son Caligula (26 décembre 1837), mais la critique fut féroce. Après un voyage en Allemagne, en compagnie de Gérard de Nerval, le couple s'installa 22, rue de Rivoli et Ida fit ses débuts, le 14 janvier 1839, au nouveau théâtre de la Renaissance, où elle créa le 10 avril le rôle de Francesca dans LAlchimiste. Après sept ans de vie commune, les amants se marièrent. Les nouveaux époux quittèrent Paris le 7 juin pour Florence avec le but avoué de mener un train de vie moins dis- pendieux. Après le long séjour à Florence, entrecoupé de longs séjours à Paris pour Dumas et marqué par des infidélités de part et d'autre, le retour à Paris (45, rue de la Chaussée-d'Antin), à l'automne 1843, s'acheva par une séparation à l'amiable (15 octobre 1844): Dumas promettait de verser à Ida 10 000 f. par mois et de payer sa voiture, tandis qu'Ida se chargeait de l'édu- cation et de l'entretien de la fille de l'écrivain, Marie. Après la séparation, Ida, en février 1845, s'installa à Florence.

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Dumas Marie Alexandrine (Paris, 5 mars 1831 - Courbevoie, 26 mars 1878). Fille d'A. Dumas et de Belle Kreilssamner, élevée par Ida Ferrier à Paris, puis à Florence (1845), vivant ensuite près de son père (1847), se consacra au dessin et à la peinture, exécutant des marines et des scènes d'intérieur, à Paris, puis à Bruxelles. Elle épousa le 6 mai 1856 Pierre Auguste Olinde Petel. À son retour d'un voyage en Orient (mailBGl), elle se sépara de son mari et se réfugia au couvent des Dames de l'Assomption à Auteuil, engageant une procédure de séparation dont elle fut déboutée (Tribunal de Châteauroux, 5 mai 1862). Ensuite, elle vécut près de son père, 107, boulevard Malesherbes, tenant sa maison, peignant toujours (Salon de 1865), écrivant des romans (Au lit de mort, 1866; Madame Benoit, 1868) et priant. Dumoulin, Jean (Grenoble, 30 juin 1786 - Paris, 1^' janvier 1856). Fils d'un riche gantier de Grenoble, il vint à l'île d'Elbe mettre sa fortune au service de Napoléon, l'assurant que la gar- nison de la ville lui ouvrirait les bras; nommé en 1815, capitaine de la garde et officier d'ordonnance lors du retour de l'empe- reur, il fut blessé et fait prisonnier à Waterloo ; il persista dans son bonapartisme, comme en 1830, où, nommé commandant de l'hôtel de ville par le gouvernement provisoire, il fit proclamer, sans suite. Napoléon 11 empereur. Dunoyer, Charles Marie (Reims, 8 mai 1799 - 12 février 1881). Normalien, agrégé de philosophie et docteur ès lettres, il ensei- gna la philosophie à Besançon puis au collège royal de Marseille ; il entra ensuite dans les services préfectoraux, nommé secrétaire général de la préfecture des Bouches-du-Rhône le 24 juillet 1837. Premier adjoint au maire de Marseille, préfet des Hautes-Alpes et des Basses-Alpes (1851-1852), il fut nommé recteur de l'acadé- mie du Var (septembre 1852), puis de celle de l'Isère (1853-1854), enfin, après avoir été chef de division de l'enseignement secon- daire, recteur de l'académie de Nancy (17 juillet 1857 — 1865). Élisabeth de Saxe, Marie Elisabeth Maximiliane (Dresde, 4 février 1830 - Stresa, 14 août 1912). Fille du roi Jean 1er de Saxe, mariée le 22 avril 1850 à Ferdinand de Savoie, duc dont elle eut deux enfants, elle épousa en secondes noces le 4 octobre 1856 Nicolas, marquis Rapallo (1825-1882). Fazy, Jean Jacob, dit James (Genève, 12 mai 1794 - Petit-Sacon- nex, 6 novembre 1878). Après avoir fait un apprentissage com-

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mercial en France, il créa à Genève le Journal de Genève (1825), puis à Paris La France Chrétienne (1827) et le Mercure de France du XIXe siècle. Rédacteur de Le Pour et le Contre en 1830, il fut l'un des rédacteurs de la protestation des journalistes contre les Ordonnances (27 juillet ). Après avoir refusé le poste de préfet de l'Isère, il contesta à la Chambre le droit de nommer un roi, ce qui lui valut quatre mois de prison. Revenu en Suisse (1835), il se mit à la tête du parti radical, fonda L'Europe centrale, puis la Revue de Genève ; militant pour une nouvelle constitution, il chercha à déposer le Grand-Conseil conservateur. 11 exerça le pouvoir de 1846 à 1853 et de 1855 à 1862, comme président du Conseil d'État. Ferdinand II des Deux-Siciles (Palerme, 12 janvier 1810 - Caserte, 22 mai 1859). Fils de François 1er, il eut à réprimer sans cesse des tentatives révolutionnaires, montrant d'abord une certaine indulgence, ensuite une grande rigueur ; mais il ne put résister au mouvement de 1848: déchu par le parlement de Sicile, il ne se maintint à Naples qu'en accordant une constitu- tion ; il reprit Messine en la bombardant (d'où son surnom de Re Bomba ), puis Palerme. Finzi. Peut-être Raffaello Finzi Morelli, riche banquier israélite dont, d'après le recensement, la maison comptait une gouver- nante juive et six domestiques chrétiens (servantes, valets, cui- sinier et aide de cuisine).. Fiorentino, Pier Angelo (Naples, 18 mai 1809 - Paris, 31 mai 1864). Après des études de droit, il fonda à Naples de petites revues et écrivit des nouvelles, un roman, un drame. Durant un premier séjour en France, il vit de leçons d'italien, et, recommandé à Girardin par Dumas,rencontré à Naples, donna des articles dans La Presse, collabora avec Alexandre Dumas, participant à la tra- duction des Ultime lettere di Jacopo Ortis d'Ugo Foscolo signée par Dumas et aux Crimes célèbres ] il fonda en 1838 une revue II Bravo] puis le Museo scientifico, letterario, artistico. De retour à Naples, il remporta du succès en adaptant Le Médecin du Pecq de Gozlan sous le titre de II Medico di Parma. Revenu en France, il collabora ensuite à La Sylphide, au Corsaire, à La Presse et, après le retour de Dumas de Florence, il prêta encore sa plume à son protecteur; certains chapitres du Corricolo pourraient être de lui. Après un séjour à Naples au moment de la révolution de 1848, il

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assura les feuilletons dramatiques du Constitutionnel, du Moniteur et, plus tard, de La France, sous le pseudonyme de A. de Rouvray, donnant pour chacun un jugement différent. Dans La France du 28 septembre 1863 fut imprimé de lui « Théâtre complet d'Alexandre Dumas», article recueilli dans Comédies et comédiens. Feuilletons (Michel Lévy frères, 1866-1867, 2® série, p. 340-358). Florio, Vincenzo (Bagnara, 4 avril 1799 - Palerme, 11 septembre 1868). Simple boutiquier de Palerme à son origine, il fonda un empire industriel, comprenant une puissante compagnie de navi- gation. Fould, Achille Marie (Paris, 17 novembre 1800 - Lacorbière, Hautes-Pyrénées, 5 octobre 1867). Fils d'un banquier israélite, il étudia la finance, après de bonnes études dans la maison pater- nelle, puis voyagea en Italie et en Orient pour compléter sa for- mation. Entré en politique, il se fit élire député de Tarbes en 1842 et 1846, votant avec les conservateurs. Après la révolution de 1848, il devint représentant de la Seine à la Constituante, puis à la Législative : son autorité en matière financière lui valut, à partir d'octobre 1849 le portefeuille des Finances dans plusieurs ministères. Après le coup d'Etat, Napoléon en fit un ministre d'État et de la Maison de l'Empereur de juillet 1852 à novembre 1860, sénateur, membre du conseil privé. Revenu aux Finances le 12 novembre 1861, il y demeura jusqu'en février 1867, date à laquelle il donna sa démission. François V des Deux-Siciles, (Naples, 14 août 1777 - Naples, 8 novembre 1830). Malgré les promesses libérales qu'il donna comme duc de Calabre, il rétablit après le congrès de Leybach l'absolutisme et, devenu roi en 1825, abolit les milices nationales pour leur substituer des régiments suisses. 11 eut à réprimer, à partir de 1827, des troubles, en particulier la révolte du Cilento. François II des Deux-Siciles, Francesco Maria Léopoldo (Naples, 16 janvier 1836 - Arco, Trentin, 27 décembre 1894). Fils de Ferdinand 11 et de Marie-Christine de Savoie, il succéda à son père le 22 mai 1859, mais ne put, malgré l'octroi d'une constitu- tion et une tentative tardive d'alliance avec le Piémont, empê- cher l'expédition triomphante des Mille de Garibaldi en Sicile (mai 1860) et à Naples — que Dumas rejoignit et accompagna. 11 dut s'enfuir de sa capitale le 5 septembre et se retira à Gaète,

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OÙ il capitula le 13 février 1861 après Tintervention de Victor- Emmanuel 11 ; réfugié à Rome, il protesta en vain contre Tunion des Deux-Siciles au royaume d'Italie et encouragea les mouve- ments loyalistes en Calabre. Contraint d'abandonner Rome en 1870, il s'établit à Paris. Galitzine, Caroline Tatiana Walewska, comtesse (Kazatskoye 1778 - Saint-Pétersbourg, 14 février 1846). Épouse en premières noces d'Alexandre ou Stanislaw, comte Chodkiewicz, (1776- 1838), brillant officier, féru de chimie et de littérature, déchu par le tsar de ses titres de sénateur et castellan pour avoir critiqué les pratiques anticonstitutionnelles de grand-duc Constantin, elle épousa en secondes noces, le 12 septembre 1822, à Kazats- koye, après des aventures romanesques Alexandre Serguievitch Galitzinee (Zubrilovka, 21 novembre 1789 — Kalicz, Pologne, 12 septembre 1858). Celui-ci qui avait fait toutes les campagnes de 1805, 1807 et 1812-1815, s'installa en Suisse, à la suite d'une altercation avec le grand-duc Constantin, commandant en chef à Varsovie ; plus tard après la mort de sa première femme, il ren- tra au service. C'était « une Polonaise fanatique rêvant insurrec- tion, reconstitution du royaume de Pologne, etc et il me semble que ces ressentiments politiques troublaient le ménage de mon grand-père.» écrit N. Galitzinee (Caran, 400AP/ 156). Elle est la dédicataire d'Un drame au bord de la mer de Balzac. Galitzine, Vladimir Alexandrovitch (Kiev; 1821 - 1846). Fils d'Alexandre Serguievitch Galitzine et de Caroline Tatiana Walewska, comtesse Galitzine. Avant son mariage, Caroline Tatiana Walewska eut un fils — Vladimir, qui, d'après le prince N. Galitzine, neveu de Vladimir, était «homme exceptionnelle- ment doué, parlant à la perfection six langues, très érudit, ayant reçu une excellente éducation dirigée par le professeur Cherbu- liez, mais très maladif, d'une santé fragile, traînant à peine ses jambes, il est mort en 1846 à 25 ans » Garibaldi, Giuseppe (Nice, 4 juillet 1807 - Caprera, 2 juin 1882). Dumas, après sa première rencontre avec Garibaldi à Turin le 4 janvier 1860 se voulut le «pèlerin d'une idée» dont le héros cha- rismatique du Risorgimento était le «représentant», autrefois chanté dans Montevideo, ou une Nouvelle Troie. Chargé par le général de rédiger ses Mémoires (Le Siècle, 30 mai-5 septembre I860), il le rejoignit à Palerme et participa à la campagne de

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Sicile, puis à la révolution qui chassa de Naples les Bourbons. Fondant à Naples le journal L'Indipendente, Dumas apporta un soutien sans faille au Dictateur contre Cavour, avant de se déso- 1er de sa retraite, mettant à sa disposition L'Emma pour distraire ses loisirs. Par la suite, il se refusa à cautionner, en août 1862, la marche sur Rome parce que Garibaldi sortait de la légalité, se désolant après Aspromonte (29 août 1862) des malheurs du héros fourvoyé par naïveté politique. Garibaldi, Menotti (camp militaire près de Mustarda, 16 sep- tembre 1840 - Rome, 23 août 1903). Premier enfant de Garibaldi et d'Anita, il rentra à la fin de 1847 avec sa mère en Italie, où il vécut à Nice jusqu'en 1856, puis son père l'emmena à Caprera. 11 participa à toutes les campagnes garibaldiennes de 1859 à 1870. Géniple, Alfred (Nancy, (1®' janvier 1813 - Bicêtre, 12 janvier 1861). Élève de Gros, peintre, dessinateur, illustrateur, il colla- bora à L'Artiste et à des journaux satiriques comme La Silhouette et Le Charivari, auquel il donna une suite de lithographies inti- tulée Les Femmes de Paris. 11 sombra dans la folie et mourut à Bicêtre avant la cinquantaine. Gérard, Maurice Etienne, maréchal-comte (Damvilliers, Meuse, 4 avril 1773 - Paris, 17 avril 1852). Général de l'Empire qui combattit à Austerlitz, Wagram, en Russie, puis à Waterloo, il fut exilé jusqu'en 1817. Élu, à Paris, député de l'opposition libé- raie en 1822 et 1827, il fut sous Louis-Philippe maréchal, ministre de la Guerre et président du Conseil (18 juillet — 10 novembre 1834), puis commandant général des gardes nationales de la Seine (1838). Gibet, Luc Anatole Charles Philippe, marquis de (Angers, 1824 — Paris, 21, rue Malesherbes, 8®, 8 mars 1873). Fils de Luc Jean, comte de Gibot et de Sophie Louise Berault de Bois-Girault, il épousa Mary Mac Allister. 11 avait orné le parc de son château de la Mauvaisinière à Bouzillé (arrondissement de Cholet) de vingt belles statues de marbre provenant du château de Richelieu. Girardin, Émile de (Paris, déclaré le 21 ou 22 juin 1806 - Paris 27 avril 1881). Fils adultérin du comte Alexandre de Girardin, élevé à la campagne, il commença par des petits emplois, à la Maison du Roi, puis chez un agent de change. En 1827, il publia un roman autobiographique, Émile, avant de prendre, de sa propre

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autorité, le nom de son père. Inspecteur-adjoint des Beaux-Arts (1828), il lança Le Voleur (avril 1828) et La Mode (octobre 1829) qui rencontrèrent le succès, et, avec Balzac le Feuilleton des jour- naux politiques (1830). 11 épousa Delphine Gay le P' juin 1831, créa le Musée des familles, L'Almanach de France, le Panthéon littéraire, tout en multipliant les spéculations qui asseyaient sa fortune. En 1836, il fonda La Presse, bouleversant l'économie des journaux en fixant l'abonnement à 40 f. pr an (au lieu de 80), grâce au développement des annonces. Parallèlement, il se lança dans la politique, se faisant élire député dans la Creuse (1834). Conservateur progressiste, appartenant à la monarchie par ses goûts et ses relations, il se rallia en 1848 à la République. Sous le second Empire, après avoir reçu plusieurs avertissements, il finit par abandonner La Presse pour relever le journal La Liberté. De Gori Pannilini, Auguste (Sienne, 12 octobre 1820 - Flo- rence, 20 janvier 1877). Ancien chambellan du grand-duc de Toscane, sénateur du royaume d'Italie (1860), colonel chargé du commandement du 3® régiment d'infanterie (août 1849), puis, général envoyé contre Borgès pour le combattre en septembre 1861, il mit fin aux bandes de Mittica et de Borjès, ce qui lui valut d'être nommé officier de l'ordre militaire de Savoie (30 janvier 1862). En 1865, il commandait la division territoriale de Chieti. Goyon, Charles Marie Augustin de (Nantes, 13 septembre 1803 - Paris, 17 mai 1870). Sorti de Saint-Cyr en 1821, capitaine de hus- sards en 1831, colonel de dragons en 1848, il fut nommé en 1850 général de brigade, puis commandant de l'École de cavalerie de Saumur. Partisan de Louis-Napoléon Bonaparte, général de divi- sion (1853), il fut choisi pour commander le corps expédition- naire de Rome le 5 octobre 1856. Après des démêlés avec le pro- ministre des armes Mérode, il quitta Rome le 28 mai 1862 et fut, à son retour, nommé sénateur. Gramont, Antoine Alfred Agénor, prince de Bidache, duc de (Paris, 14 août 1819 - Paris, 18 janvier 1880). Fils d'Antoine, duc de Gramont, polytechnicien (1837), sous-lieutenant démissionnaire en 1840, entré dans la diplomatie au début du second empire, il fut successivement ministre plénipotentiaire à Cassel, à Stut- tgart (1852), à Turin (1853), ambassadeur à Rome (1859-1861), à Vienne (de 1861 au 15 mai 1870), avant d'être ministre des Affaires étrangères, à la place du comte Daru, dans le cabinet Ollivier (15

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mai 1870): il donna à Bismarck roccasion de modifier la dépêche d'Ems, ce qui provoqua la déclaration de guerre. Gramont tomba avec Ollivier (9 août 1870) et se retira dans la vie privée. Grzymala, Albert (Dunajowcy, Podolie, 23 avril 1793 - Nyon, Vaud, 16 décembre 1870). Aide de camp du général Zajonczek, puis du prince Poniatowski, blessé pendant la campagne de 1812, trois ans prisonnier à Poltawa, il appartint à la Société patrio- tique, ce qui lui valut d'être interné. Député, maître des requêtes, directeur de la Banque de l'éphémère gouvernement polonais, il vint en France pour négocier l'emprunt des « subsides polo- nais » et ne put retourner dans son pays, le mouvement ayant été écrasé. Gruzewki, Juliusz (Kielmy, province de Zmudz, 27 janvier 1809 - Paris, 3 novembre 1865). Membre du Comité révolutionnaire du district de Raseiniai qui décida le soulèvement le 26 mars 1831 à Kelme et dispersa l'administration tsariste, il participa à l'attaque de Raseiniai avant de former, à ses frais, la première troupe de lanciers. Membre du gouvernement provisoire dans le district de Raseiniai, il émigra, après l'échec du mouvement, en France avant de s'établir à Genève. Guidi, Marguerite Véronique Carreau, Mme Jean-Baptiste Marie (naissance: Paris, 13 mars 1810). Épouse de Jean-Baptiste Guidi, joaillier, de trente-trois ans son aîné (17 janvier 1827), elle devint en 1849 la maîtresse de Dumas, à laquelle il emprunta de l'argent. Lors de l'exil de l'écrivain à Bruxelles (1851-1853), elle fut sa représentante officieuse auprès des libraires et de la Comé- die-Française. Après la signature du concordat entre Dumas et ses créanciers (2 mai 1853), elle devint officiellement son fondé de pouvoir. À chacun de ses voyages à Paris, de plus en plus nombreux, il descendait chez elle au 1 rue d'Enghien. Après le retour à Paris, les seules mentions à Mme Guidi sont relatives aux dettes qu'il a envers elle. Guillaume V de Wurtemberg/ Wilhelm 1. Friedrich Karl von Wurtemberg (Lubin, 27 septembre 1781 - Stuttgart, 25 juin 1864). Fils de Frédéric 111, électeur de Wurtemberg, devenu Frédéric 1er, roi de Wurtemberg, par la volonté de Napoléon, il régna du 30 octobre 1816 à sa mort, donnant en 1819 une constitution à son pays. 11 était l'oncle maternel du prince Napoléon.

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Hautpoul, Alphonse Henri, comte d' (Versailles, 4 janvier 1789 - Saint-Papoul, Aude, 27 Juillet 1865). Soldat de l'Empire fait pri- sonnier au Portugal par les Anglais, ne revenant en France qu'au retour des Bourbons, il fut, après les Cent Jours, élevé au grade de colonel (4 juillet 1815), commandant de la légion de l'Aude (en novembre 1815). 11 prit part, en 1823, à la campagne d'Espagne, ce qui lui valut le grade de maréchal de camp (2 octobre 1823) et le commandement du 3e régiment d'infanterie de la garde royale. Directeur du personnel au ministère de la Guerre (1830), il fut un des organisateurs de l'expédition d'Alger. Député de l'Aude (3 juil- let 1830), il fut, bien qu'ayant prêté serment à Louis-Philippe, mis en disponibilité pour avoir, pendant les journées de juillet, rempli les fonctions d'aide de camp de Marmont. Élu député de l'Hérault (1834), il reçut le commandement militaire de la Charente-lnfé- Heure. Puis, nommé lieutenant-général (26 avril 1841), et inspec- teur de l'infanterie de l'armée d'Afrique, celui de la 8e division militaire (Marseille). 11 entra à la Chambre des pairs le 21 juillet 1846. Après la révolution de Février, mis d'office à la retraite (8 juin 1848), il fut élu, représentant de l'Aude à l'Assemblée légis- lative, votant avec la droite et soutenant la politique du prince- président. Remis en activité (10 août 1849), puis placé à la tête de l'armée expéditionnaire de Rome (10 octobre) et nommé ministre plénipotentiaire auprès du Saint-Siège, il fut appelé quelques jours plus tard au poste de ministre de la Guerre (31 octobre). Ses dis- sentiments avec le général Changarnier l'amenèrent à donner sa démission (22 octobre 1850). Nommé gouverneur général de l'Ai- gérie (22 octobre 1850), il fut appelé au Sénat, le 26 janvier 1852. Heeckeren d'Anthès, Georges Charles (Colmar, 5 février 1812 - Soultz, 2 novembre 1895). Officier au service de la Russie à par- tir de 1834, il tua en duel le poète Pouchkine, son beau-frère (il avait épousé Catherine, sœur de Natalia Gontcharova le 8 février 1837). Élu à la Constituante, puis à la Législative, applaudissant au coup d'État, il fut, en vertu d'un décret du 27 mars 1852, envoyé siéger au Sénat où il fut un des membres les plus zélés de la droite et où il défendit les intérêts de la papauté. Hiéron F l'Etnéen (478-466 av. J.-C.). Fils de Dinomène, il rem- porta la victoire de la course de chars au cours des soixante- treizième et soixante dix-huitième olympiades et fut chanté par Pindare, avant d'être le second tyran de Syracuse, successeur de son frère Gélon 1er. 11 poursuivit la politique expansionniste de son

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frère, battant en brèche l'hégémonie étrusque sur le commerce de Campanie et faisant passer Agrigente sous son contrôle. Janin, Jules (Saint-Etienne, 16 février 1804 - Paris le 19 juin 1874). Critique au Journal des débats, Jules Janin attaqua si vio- lemment Caligula, représenté le décembre 1837, que Dumas le provoqua en duel, provocation qui n'est pas suivie d'effet. Il en fut de même après la première des Demoiselles de Salnt-Cyr (25 juillet 1843) et la critique assassine de Janin. Dumas juge ainsi sa critique : « Ce fantaisiste n'a pas son libre arbitre ; il dépend de tout, de son chat qui joue avec un peloton de fil, de sa per- ruche qui dit — baisez Cocotte! — de son chien qui emporte sa pantoufle en aboyant.» («De la critique et des critiques». Le Mousquetaire, n°l, 12 novembre 1853). Après la mort d'A. Dumas, Janin lui consacra un sympathique hommage funèbre (1871). Joinville, François Ferdinand Philippe Louis Marie d'Orléans, prince de (Neuilly-sur-Seine, 14 août 1818 - Paris, 16 juin 1900). Troisième fils de Louis-Philippe, il participa à la prise de Saint- Jean-d'Ulloa, forteresse protégeant Santa-Cruz le 27 novembre 1838, l'expédition ayant pour origine le mauvais traitement subi par des Français au Mexique ; il commanda ensuite la Belle-Poule, transportant les cendres de Napoléon qui arriva à Cherbourg le 30 novembre 1840. Juliani. Sans doute Giuliani, mais nous ne sommes pas parve- nus à l'identifier. Kerhoënt, Achille André de Kerhoënt de Kergournadech, marquis de Coëtanfao, dit comte de Querhoent, ou (Saint-Pol, Finistère, 1804 - Paris, 11, rue Saint-Gilles, 111e, 7 octobre 1863). Capitaine des hussards, chevalier de Saint-Louis, il appartenait, selon une brève notice nécrologique, imprimée dans la Revue de Bretagne et de Vendée (Septième année, deuxième série, tome IV, Nantes; 1863, p. 416), «à cette héroïque phalange d'officiers qui brisèrent leur épée en juillet 1830, quand l'émeute des trois jours eut brisé le sceptre du roi auquel ils avaient prêté serment. » et, « marchant au-devant de la misère », il « s'attacha à M. Alexandre Dumas. 11 devint l'ami, le suivant, le commensal assidu de l'au- teur des Trois Mousquetaires. 11 était le témoin de ses travaux lit- téraires et de ses combats.... singuliers, le porteur de tous ses cartels, le répondant de son honneur. »

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Labanoff de Rostov, Nadine, princesse (t 1889). Elle épousa le 25 novembre 1853 William Rumbold, enseigne et lieutenant des grenadiers de la garde, frère de Sir Arthur Carlos Henry, 5® baron Rumbold (3 septembre 1830 — 26 décembre 1893). Lacapelle, Jean Claude Philibert Corentin (Châlons-sur-Saône, 29 août 1806 - Toulon, P' janvier 1879). Enrôlé dans la Marine en 1821, aspirant le 20 mai 1823, enseigne de vaisseau le 27 sep- tembre 1827, lieutenant de vaisseau le 15 mai 1833, capitaine de frégate le 17 octobre 1844, capitaine de vaisseau le 4 septembre 1851, il commanda à partir du P' janvier 1861, TÉcole navale impériale établie sur le vaisseau Le Borda en rade de Brest et fut nommé contre-amiral le 25 mars 1860. La Marmora, Alfonso Ferrero, marquis de (Turin, 17 novembre 1804 - Florence, 5 janvier 1878). Sorti lieutenant d'artillerie de l'Académie militaire (1823), promu chef d'escadron puis géné- ral de brigade (1848), il participa à la campagne de l'armée sarde contre les Autrichiens pendant la première guerre d'Indé- pendance. Nommé après la déroute de Novare (23 mars 1849) ministre de la Guerre, il réorganisa l'armée. En 1855-56, il com- manda les troupes envoyées en Crimée. Chef d'État major géné- ral pendant la deuxième guerre d'Indépendance, il fut, après le rattachement du royaume des Deux-Siciles au royaume d'Italie, envoyé à Naples comme lieutenant général (1861-1864). En 1864, nommé président du conseil et ministre des Affaires étrangères, il démissionna l'année suivante, mais fut chargé de former un nouveau gouvernement, qui signa un accord d'alliance avec le royaume de Prusse (1866). Ministre de la guerre, il dirigea la désastreuse campagne de la troisième guerre d'Indépendance, démissionnant à la suite des défaites (18 août 1866). La Roche-Pouchin, dit de Rochefort Saint-Louis, Ferdinand Achille Pierre de (Toulon, 7 décembre 1804 - Florence, 19 février 1883). Fils du général Pierre Guillaume Pouchin de La Roche et de Marie Agnès Cécile Maurice Ferdinandine Caroline Walburge, baronne d'Eschenbrender et de Breilbach, selon l'acte de nais- sance de son second fils (1844), appartenant aux princes de la Roche, il était duc d'Athènes, marquis de Caintelou, vicomte de Saint-Sauveur, sire et baron de Pouchin, de la Roche, de Saint- Laurent-des-Monts, de la Pouchinière, de l'Épinay, d'Eschenbren- der, de Breilbach et d'autres lieux, patricien de Saint Marin, etc.

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et affichait un tableau de décorations impressionnant : chance- lier de Tordre militaire de Saint Georges de Lucques et chevalier de 2ème classe du même ordre, grand croix de Tordre royal et militaire de Saint Michel de Bavière, chevalier de Tordre royal et militaire des Saints Maurice et Lazare de Sardaigne, comman- deur de Tordre royal de la Sainte Conception et de Charles 111 d'Espagne, chevalier de Sème classe de Tordre royal de l'Aigle rouge de Prusse, chevalier de Tordre militaire hospitalier et sou- verain de Saint Jean de Jérusalem, chevalier de Tordre royal du Mérite civil de Saxe, chevalier de l'ordre militaire et angélique de Saint Georges constantinien de Parme et de plusieurs autres ordres distingués, aide de camp général en chef d'État-major et chambellan de S.A.R l'Infant d'Espagne don Charles Louis de Bourbon duc régnant de Lucques — D'un premier mariage avec Rose de Pasini, il eut un fils Pierre Guillaume Achille (futur chef d'escadron et chevalier de la Légion d'honneur) et d'un second, contracté à Nice, en 1839, avec la princesse Maria Zuzanna Cecy- lia Czartoryska, un autre fils, né le 1er mars 1844 à l'Hôtel de l'Europe de Langres : Ferdinand Achille Pierre Guillaume Joseph Hubert Charles Louis Constantin Victor Marie. La Roche Pouchin, Maria Zuzanna Cecylia, princesse Czar- toryska, comtesse de (Vienne, 18 août 1817 - Paris, 16 juin 1847). Fille du prince Konstanty Adam Aleksander Czartoryski (Pulawny, Pologne, 28 octobre 1773 -Vienne, 23 avril 1860) et de la comtesse Maria Dzierzanowa, de la maison royale des Jagel- Ions (Vienne, 1790 -Vienne, 28 novembre 1842), elle épousa, le 22 mai 1839 à Nice, Ferdinand Achille Pierre de La Roche Pouchin dont elle eut Ferdinand Achille Pierre Guillaume Joseph Hubert Charles Louis Constantin Victor Marie (Langres, 1®' mars 1844 - Florence, 25 février 1870). Elle est enterrée, avec son mari et son fils, au Père-Lachaise. La Roche Pouchin, Pierre Guillaume Joseph Arnold, comte de. Frère et beau-frère des précédents, colonel d'état-major, il fit la campagne d'Alger en 1830 avant de passer au service de l'Autriche et d'être attaché à l'infant d'Espagne, duc de Lucques, dont il devint aide de camp, chambellan et secrétaire des com- mandements (1832). La Rochejaquelein, Henri Auguste Georges du Vergier de (châ- teau de Citran, Gironde, 28 septembre 1805 - 7 janvier 1867). Fils

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de Louis du Vergier de La Rochejaquelein, général royaliste de la guerre de Vendée, entré à TEcole militaire de Saint-Cyr (1823), officier de cavalerie, il prit part à rexpédition d'Espagne de 1823 et à la guerre russo-turque de 1828-1829. Membre de la Chambre des pairs dès 1825^ il démissionna après Laccession au trône de Louis-Philippe. Élu député du Morbihan en 1842, il siégea à droite, parmi les légitimistes, si bien que, en 1848, la Gazette de France soutint sa candidature à l'élection présidentielle, où il n'obtint qu'un nombre de votes insignifiants. Fait sénateur par Napoléon III en 1852, au grand étonnement des légitimistes, il se fit le défenseur ardent du catholicisme, mais se rallia sur la question romaine à la politique impériale. Il publia des ouvrages traitant de questions économiques ou politiques, entre autres Situation de la France (1849), La France en 1853 (1853), La Poli- tique internationale et le droit des gens (1860). Latour-Dumoulin, Pierre Célestin (Paris, 18 mars 1824 - châ- teau de Beau-Olivet, Loiret, 23 février 1888). Avocat, spécialiste d'économie politique et de droit administratif, collaborateur du Courrier français, du Commerce, rédacteur à UAssemblée natio- nale, rédacteur en chef du Courrier français, directeur du Bulletin de Paris, il fonda en 1849 le comité de la presse modérée, adhéra au coup d'État et fut nommé, le 6 avril 1852, directeur général de l'imprimerie, de la librairie et de la presse au ministère de la police générale, créant la commission de colportage. Député gouvernemental du Doubs en 1853, 1857 et 1863, il se vit opposer en 1869 un candidat officiel, qu'il battit au second tour. La Valette, Charles Jean Marie Félix, marquis de (Senlis, 25 novembre 1806 - Paris, 2 mai 1881) Député de la monarchie de Juillet, sénateur du Second Empire, il mena une carrière de diplo- mate: secrétaire d'ambassade à Stockholm en 1837, consul géné- ral à Alexandrie en 1841, ministre plénipotentiaire à Hesse-Cassel en 1846, envoyé extraordinaire à Constantinople (1849-1853), à nouveau à Constantinople comme ambassadeur (1860). En août 1861, il succéda à Grammont, comme ambassadeur de France auprès du pape; il quitta ce nouveau poste le 18 octobre 1862. Ministre de l'Intérieur du 28 mars 1865 au 13 novembre 1867, il se signala par des mesures rigoureuses contre la presse. Ministre des Affaires étrangères par intérim du P' septembre au 2 octobre 1866, puis de plein exercice du 17 décembre 1868 au 17 juillet

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1869, il fut nommé ambassadeur à Londres, où il resta jusqu'à l'avènement du cabinet Ollivier (3 janvier 1870). Lichnowsky, Félix Maria Vincenz Andreas Fiirst von (château de Grâtz, 5 avril 1814 - 19 septembre 1848). Entré dans l'armée prussienne en 1834, qu'il quitta en 1838 pour se mettre au ser- vice de Don Carlos, il reçut le grade de brigadier général. II fut gravement blessé lors de son duel avec le général Montenegro et. Élu de droite à la Diète prussienne (1847), puis à l'Assemblée nationale (1848), il fut blessé à mort lors du soulèvement du 18 septembre 1848 auquel il tentait de s'opposer. Lucchesini, Franz Friedrich Wilhelm, marquis (Potsdam, 4 décembre 1787 - Berlin, 11 août 1867). Fils du marquis Girolamo Lucchesini (Lucques, 7 mai 1751 — Florence, 20 octobre 1825), diplomate des rois de Prusse (qui avait signé avec Stanislas Poniatovski en 1790 un traité d'alliance anti-russe), puis passé au service d'Élisa Bonaparte, il fut chambellan du prince Charles de Prusse, puis de la princesse Marie de Prusse. Manhès, Charles Antoine, comte (Aurillac, 4 novembre 1777 - Naples, 26 août 1854). Capitaine le 6 juin 1806, chef d'escadron le 4 avril 1807, il passa dans l'État-Major de Murât qu'il ne quitta plus. II fut élevé en modèle de la lutte contre le brigandage par A. Dumas qui lui consacra plusieurs articles de L'Indipendente, citant en particulier les Memorie autografe del générale Manhès intorno ai brigand, compilate da Francesco Montefredine. Napoli, stamperia dei fratelli Morano, 1861. Manzoni, Alessandro (Milan 7 mars 1785 - Milan, 23 mai 1873). Petit-fils de Cesare Beccaria et fils adultérin de Giovanni Verri, qui subit à Paris l'influence des Idéologues, il commença par écrire des poèmes politiques et des tragédies historiques (Adelchi, 1822, Fermo et Lucia 1821-1823), cette dernière œuvre pouvant être considérée comme la matrice de son chef-d'œuvre romanesque. Les Fiances (1827), dont l'action, située en Lombar- die au XVIIP siècle, culmine dans l'évocation de la peste de Milan en 1630. Maquet, Auguste Jules (Paris, 13 septembre 1813 - Sainte- Mesme, 8 janvier 1886). Professeur suppléant d'histoire au collège Charlemagne, il fut introduit par Nerval auprès de Dumas afin que ce dernier remaniât la pièce du débutant, Bathilde (Théâtre de la

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Renaissance, 14 janvier 1839). Ce fut le début d'une collaboration majeure qui produisit dix-huit romans : Le Chevalier d'Harmental, Sylvandire, Les Trois Mousquetaires, Le Comte de Monte-Cristo, La Reine Margot, Vingt ans après, La Guerre des femmes. Le Cheva- lier de Maison-Rouge, La Dame de Monsoreau, Le Bâtard de Mau- léon, Joseph Balsamo, Le Collier de la reine, Ange Pitou, Les Qua- rante-Cinq, Le Vicomte de Bragelonne, Olympe de Clèves, La Tulipe noire. Ingénue. La faillite du Théâtre-Historique, qui avait essen- tiellement présenté des adaptations, signées de leurs deux noms, entraîna la fin de la collaboration et de l'amitié, avant que Maquet n'enchaînât, à partir de 1857, une série de procès tendant à faire reconnaître sa co-paternité pour les romans. Marie-Caroline, Maria Carolina de Habsbourg-Lorraine (Vienne, 13 août 1752 - Vienne, 8 septembre 1814). Fille de Marie- Thérèse, sœur de Marie-Antoinette, elle épousa en 1768 Fer- dinand IV de Naples qu'elle domina par sa forte personnalité: soutenue par son ministre, Jean Acton, et par l'ambassadeur d'Angleterre, sir William Hamilton — on l'accusait d'entretenir des relations lesbiennes avec lady Hamilton — elle engagea les hostilités contre les armées de la Révolution, qui avait guillotiné sa sœur. Après la victoire française, elle fuit à Palerme d'où elle incita ses envoyés à une lutte et à une répression sans merci. Son retour sur le trône fut de courte durée, puisque les victoires de la France l'obligèrent une fois de plus à trouver refuge en Sicile. En 1806, Napoléon Bonaparte, qui auparavant l'avait obli- gée de se séparer de son favori Acton, décréta la déchéance des Bourbons du royaume de Naples. Dans son exil, elle s'indigna, en 1810, du mariage de sa petite-fille, l'archiduchesse Marie-Louise, avec son ennemi juré. Napoléon 1er, et encore plus de la nais- sance de son arrière-petit-fils, le roi de Rome. Marlot, Louis (Bligny, Aube, 1777 - Marseille, 30 juin 1844). Ancien officier de paix à Paris, Commissaire central de Marseille, il fut fait chevalier de la Légion d'honneur (21 juin 1833), après avoir été blessé à la main lors des troubles survenus à Marseille à l'occasion du débarquement en Provence de la duchesse de Berry. Mathilde Laetitia Wilhelmine Bonaparte, princesse Mathilde (Trieste, 29 mai 1820 - Paris, 2 janvier 1904). Fille de Jérôme Bonaparte et de Catherine de Wurtemberg, cousine du futur

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Napoléon III, avec qui elle fut un temps fiancée. Élevée à Rome et à Florence, elle épousa le 10 octobre 1841 à San Donato le richis- sime prince Anatole Demidoff dont elle se sépara en 1845, le tri- bunal de Saint-Pétersbourg lui allouant une pension de deux cent mille francs par an. Installée à Paris en 1846 avec son amant le comte Émilien de Nieuwerkerke, elle fit, après l'accession de son cousin Louis-Napoléon à la Présidence de la République, puis à la dignité impériale, les honneurs de l'Elysée Qusqu'au mariage de l'empereur) avant d'ouvrir aux littérateurs et aux artistes ses salons, soit 10 rue de Courcelles, soit dans sa résidence d'été de Saint-Gratien, salons que fréquentèrent Dumas père et surtout Dumas fils. Après la chute de l'Empire en 1870, elle s'exila en Belgique, puis revint en France, où elle se remaria en décembre 1873 avec le poète Claudius Popelin. Matteucci, Carlo (Forli, 21 juin 1811 - Ardenza, 25 juin 1868). Physicien, pionnier de l'électrophysiologie, il fut une figure mar- quante du Risorgimento, commissaire de Toscane auprès de Charles-Albert (1848) et, après la défaite de Custoza, plaidant la cause de son pays devant l'Assemblée allemande. Directeur des télégraphes toscans jusqu'en 1859, représentant du gouverne- ment provisoire de Toscane à Turin, il fut envoyé à Paris pour y appuyer l'annexion au Piémont. Sénateur en 1860, il fut en 1862 ministre de l'Instruction publique dans le cabinet d'Urbano Rat- tazzi. Maupas, Charlemagne Emile de (Bar-sur-Aube, 8 décembre 1818 - Paris, 19 juin 1888). Sous-préfet d'Uzès et de Beaune sous Louis-Philippe, destitué en 1848, il reprit du service après les journées de juin, comme sous-préfet de Boulogne-sur-Mer, préfet de l'Allier, puis de la Haute-Garonne. Nommé préfet de police en novembre 1851, il prépara et exécuta le coup d'État; ministre de la Police du 22 janvier 1852 au 10 juin 1853, il fit appliquer avec rigueur le décret sur la presse : il fut ensuite sénateur, ministre plénipotentiaire à Naples, préfet des Bouches-du-Rhône. Medici, Giacomo, marquis del Vascello (Milan, 15 janvier 1817 - Rome, 9 mars 1882). Après avoir servi en Èspagne contre les car- listes (1836-1840), il rejoignit Garibaldi à Montevideo. De retour en Italie en 1848, il leva une compagnie de volontaires contre l'Autriche, puis accourut à Rome où il fut blessé pendant le siège (1849). 11 se distingua encore dans la campagne de 1859 et dans

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rexpédition des Mille avant d'entrer dans l'armée régulière et de commander une division (1866). Victor-Emmanuel le nomma sénateur et marquis. Méry, François Joseph Pierre Agnès (Marseille, 2 pluviôse, an V/ 21 janvier 1797 - Paris, 35, rue Notre-Dame-de-Lorette, 9®, 17 juin 1866). Après des études de droit, il se lança dans le journa- lisme, fondant à Marseille Le Phocéen, antimonarchiste, puis, en 1824, monta à Paris où il collabora au Nain jaune et publia avec Barthélémy des pamphlets satiriques qui, violentes attaques contre les ministres de la Restauration et les Jésuites, obtinrent un immense succès. Ce fut à cette époque, en 1827, qu'il rencon- tra pour la première fois dans les jardins du Luxembourg le jeune Dumas presque inconnu, dont il fut un ami fidèle. Combattant les Bourbons, il chanta et magnifia la geste impériale, fustigea les repus du nouveau régime (Némésis, 1831) avant de répandre vers et prose surabondants dans les journaux, en particulier dans La Presse, donnant des romans de tous genres (exotiques, d'anticipation, à mystères). 11 pratiqua également, sans grand succès, le livret d'opéra et le théâtre. Meynard, Armand Charles François de (Kingston, Jamaïque, 17 septembre 1814-31 août 1881). 11 fut membre de la Commis- sion d'examen des ouvrages dramatiques du 1®' août 1850 au 31 mai 1857 avant d'être, à partir du P' juin 1859, inspecteur par- ticulier puis inspecteur principal de l'exploitation commerciale des chemins de fer. Millaud, Polydore Moïse Millaud (Bordeaux, 28 juin 1813 - Paris, 13 octobre 1871). Fils de petits marchands israélites, auto- didacte, clerc de notaire attiré par la littérature, fondateur à Bordeaux d'un petit journal Le Lutin (1833), il poursuivit à Paris son expérience journalistique avec Le Gamin de Paris, vendu aux portes des théâtres et Le Négociateur, consacré aux affaires de commerce (1836). En 1839, il créa L'Audience, concurrençant jusqu'en 1845 la Gazette des Tribunaux. Le 24 février 1845 il fit paraître le premier numéro de La Liberté, qu'il mit au service du prince Louis-Napoléon. Avec Mirés il lança une feuille financière. Le Journal des Chemins de fer, qui fit bientôt autorité. Ils créèrent Le Conseiller du Peuple, dont il donna la direction à Lamartine en tablant sur sa popularité, avant de fonder deux établissements banquiers : la Caisse des actions réunies et la Caisse des chemins

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de fer, d'où Millaud se retira en faveur de Mirés (1853), après que chacun eut fait un bénéfice de trois millions de francs. La Caisse générale des actionnaires et le rachat de la part de Girardin dans La Presse qu'il tenta de relancer en donnant en 1856 et 1857, furent moins profitables, et il fut contraint en 1859 de revendre le journal à Félix Solar. En 1863, il lança un quotidien à un sou. Le Petit Journal, dont le succès fut immense et autour duquel il créa d'autres feuilles {Le Journal Illustré, Le Soleil et le Journal des Voyageurs), constituant ansi le premier empire de presse auquel Dumas collabora. Minervini, Giulio. (Naples, 9 août 1819 - Rome, 18 décembre 1891). Correspondant dès 21 ans de YAccademia Ercolanese, il commença en 1842 sa collaboration au Bollettino archeologico napoletano, qui venait d'être fondé en tant qu'organe du Museo Borbonico. Secrétaire perpétuel de YAccademia Pontaniana en 1851, il fit montre d'une intense activité scientifique au cours des années suivantes, multipliant les monographies de caractère his- torico-artistique et numismatique et les articles dans la nouvelle série du Bullettino archeologico. En 1860, il fut nommé inspecteur du Musée national pour l'épigraphie et la numismatique et éta- blit le catalogue et l'exposition des objets donnés au Musée en 1861 par le prince Eugène de Savoie-Carignan. À la fin de l'année il refusa la chaire de littérature grecque de l'Université, préfé- rant conserver son poste d'inspecteur, qu'il abandonna pourtant après l'échec de sa candidature à la direction de la surintendance de Naples. Traducteur de VHistoire de Jules César de Napoléon 111, il fut nommé en 1867 bibliothécaire de la Bibliothèque univer- sitaire de Naples, charge qu'il exerça pendant près de vingt ans. Miraglia, Biagio Gioacchino (Cosenza, 21 août 1814 - Naples, 14 mars 1885). Tenté par les lettres, composant en 1832 la tragédie de Coriolano, il étudia cependant la médecine à l'Université de Naples; reçu médecin en 1837, il pratiqua d'abord dans un petit bourg de Calabre avant de revenir à Naples perfectionner sa for- mation médicale, se consacrant particulièrement aux maladies mentales (1841). En 1842 il fut nommé médecin au Reale Moro- trofio d'Aversa, qui fut pendant de nombreuses années l'unique hôpital psychiatrique des provinces des Deux-Siciles. 11 chercha à appliquer la théorie phrénologique à la classification des mala- dies mentales. En 1843, Miraglia fonda et dirigea la la première revue italienne de psychiatrie. Malgré son intense activité médi-

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cale, il n'en continua pas moins à cultiver ses intérêts pour la littérature. Son poème / martiri di Cosenza, dédié à l'expédition des frères Bandiera, publié à Naples durant la brève période constitutionnelle du gouvernement de Carlo Troya (1848), lui valut d'être destitué de sa charge hospitalière (octobre 1848); emprisonné d'abord à Aversa, puis au Castel Capuano, il fut enfin condamné à dix ans de prison (1851). Gracié en 1853, il ne lui fut pas accordé de retourner au Morotrofio. 11 mit à profit son inac- tivité, pour écrire le Traité de phrénologie en deux volumes. Les Bourbons agonisant, il revint à l'hôpital d'Aversa en août 1860 pour en assumer la direction, et révolutionna la vie de l'établis- sement, en recommandant l'abandon des moyens coercitifs et un traitement humain des malades avec recours à l'ergothérapie, à la musicothéraphie et au psychodrame. Des spectacles joués par les malades d'Aversa furent représentés au Théâtre del Fondo en 1862 et 1863, suscitant l'intérêt d'Alexandre Dumas par leur bonne tenue artististique. En 1860, il créa une nouvelle revue de psychiatrie qui, en 1863, après la création en 1861 de la Société phrénopatique, prit le titre deAnnali frenopatici italiani. En 1862, Miraglia obtint la création chaire d'enseignement de Clinique des maladies nerveuses et mentales à la faculté de médecine de l'Université de Naples. Mirés, Jules Isaac (Bordeaux, 9 décembre 1809 - Marseille, 6 juin 1871). D'une famille juive de Bordeaux, petit courtier d'agent de change (1848), il devint l'un des brasseurs d'affaires du Second Empire (Société des ports de Marseille, mines, chemins de fer romains, emprunts), acquérant et dirigeant des journaux (Le Conseiller du peuple, Journal des chemins de fer, Le Constitu- tionnel. Le Pays, La Presse}. Après des ennuis judiciaires et sa réhabilitation (1861-1862), il tenta de refaire fortune, mais mou- rut ruiné. Mittica ou Mittiga, Ferdinando (Piati, 1827 — près de Natile Vecchio, 1861). Sous-officier de l'armée bourbonienne licencié en 1861, il se mit à la tête, dans le district de Gerace, à la tête de quatre cents combattants légitimistes calabrais, pillant et assassinant. Ses actions firent croire aux légitimistes en France et à Naples qu'il disposait de forces importantes, si bien que fut envoyé le général Borjès, avec mission de galvaniser les com- battants. Mais l'expédition échoua devant Piati, défendue par le général Gori. Trahi par les siens, il fut capturé par le comman-

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dant Ferrari et ses Piémontais qui le décapitèrent et exposèrent sa tête à Platî comme un trophée et un avertissement pour tous ses paysans. Voir Ulndipendente, Anno II, n°3, 17 mai 1862. 1862: « Storia delFuItimo brigante delle Calabrie. Mittica. » Montebello, Gustave Olivier Lannes de (Paris, 4 décembre 1804 - Pennepie, 18 juillet 1874). Fils cadet du maréchal Jean Lannes, engagé volontaire dans la cavalerie (expédition d'Alger, 1830), il servit en Pologne contre la Russie, avant d'être promu, en France chef d'escadron (1840), puis colonel du 7e chasseurs à cheval (1847). Aide de camp du prince président, qui parti- cipa au coup d'État de 1851, il fut nommé général de brigade (22 décembrel851), puis général de division (28 décembre 1855); chargé en 1861 d'une mission à Rome auprès du pape Pie IX, il prit, le 28 mai 1862, le commandement du corps d'occupation de Rome, qu'il exerça jusqu'au 19 décembre 1866 (corps réduit en 1863 à une seule division de trois brigades et à un régiment de cavalerie). Sénateur le 6 janvier 1867, il fut admis en 1869 dans le cadre de réserve. Montfort, Jérôme Napoléon Charles Frédéric Bonaparte, prince de (Trieste, 24 août 1814 - Florence, 12 mai 1847). Fils aîné de Jérôme Bonaparte, il vécut à partir de 1832 à la cour allemande de son oncle, Guillaume 1er de Wurtemberg. Formé à l'Académie militaire de Ludwigsburg, il intégra l'armée wurtem- bergeoise, dont il devint Hauptmann (capitaine) en 1834, major en 1840, puis colonel du 8® régiment de ligne. Selon d'Arlincourt, : « Le prince Jérôme de Montfort, doué d'un beau visage et d'une physionomie gracieuse, est français d'esprit et de cœur. » De santé fragile, il mourut, sans descendance. Montigny, Auguste Adolphe Lemoine, dit Lemoine— (Mons, 5 octobre 1805 - Paris, 8 mars 1880). Auteur dramatique, générale- ment en collaboration, il fut avant tout un directeur de théâtre qui, après un coup d'essai à la Gaîté, succéda en 1844 à Delestre- Poirson à la tête du Gymnase, dont il parvint à faire, avec l'aide de son actrice Rose Chéri, épousée en mai 1847, l'un des meil- leurs théâtres de Paris pendant vingt ans, y jouant des pièces de George Sand, de Dumas fils, d'Émile Augier, etc. Sur la scène de son théâtre sont données trois comédies en un acte de Dumas père: Le Cachemire vert (15 décembre 1849), L'Invitation à la valse (2 août 1857), L'Honneur est satisfait ( (9 avril 1858), ainsi

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que Le Verrou de la reine, comédie en trois actes (15 décembre 1856). Le 6 décembre 1870, résidant lui aussi à Puys, il déclara à la mairie de Neuville, en compagnie de Dumas fils, le décès d'Alexandre Dumas. Montpensier, Antoine Marie Philippe Louis d'Orléans, duc de (Neuilly-sur-Seine, 1824 - San Lucar 1890). Cinquième fils de Louis-Philippe, entré dans l'armée comme lieutenant d'artillerie (1842), il prit part aux campagnes d'Afrique et fut nommé maré- chai de camp en 1846, avant son mariage le 10 octobre 1846 à Madrid avec Maria Luisa Fernanda, infante d'Espagne, mariage auquel il invita A. Dumas. 11 quitta la France après la révolution de Février, et, pendant près de trente ans, intrigua en Espagne pour conquérir le trône. χ Munié, Mlle. Sœur d'Alexandre Turlin, elle débuta aux Fran- çais en 1841, passa par l'Odéon, et le Vaudeville (fin 1842), joua à la Porte Saint-Martin (1847) avant de s'exiler à San Francisco. De retour à la Porte Saint-Martin, elle abandonna le théâtre pour devenir baronne. Murât, Joachim (Labastide-Fortunière, 25 mars 1767 - Pizzo, 13 octobre 1815). Maréchal des Logis, puis lieutenant en 1792, chef de brigade après le 13-vendémiaire, pour avoir pourvu Bona- parte d'artillerie, il suivit ce dernier pendant la campagne d'ita- lie comme aide de camp. Commandant de la cavalerie de l'ar- mée d'Orient, il se couvrit de gloire en Egypte. Après le 18-bru- maire, au cours duquel il joua un rôle considérable, il fut chef de la garde consulaire, époux de Caroline Bonaparte, maréchal, grand-duc de Berg. En 1809, il remplaça comme roi de Naples Joseph Bonaparte, nommé roi d'Espagne. II signa le 11 janvier 1814 un traité avec l'Autriche qui lui permit de conserver son trône bien que le Congrès de Vienne continuât à débattre de son sort. Dans La Salle d'Armes, Dumont, 1838, Dumas a recueilli Scène historique, récit de la tentative de Murât pour reconquérir son royaume perdu et de sa mort, qui avait été imprimé dans La Presse du 2 au 16 octobre 1836. Napoléon Joseph Charles Paul Bonaparte, dit le prince (Trieste, 9 septembre 1822 - Rome, 18 mars 1891). Second fils du roi Jérôme et de la princesse Catherine de Wurtemberg, frère de la princesse Mathilde, il se rallia, après avoir vécu en exil, en février 1848, très ouvertement à la République et fut élu à la

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Constituante par la Corse, puis réélu à la Législative, votant le plus souvent à gauche. Après le coup d'État, il se tint un temps à l'écart, mais le 18 décembre 1852 un sénatus-consulte le nomme prince français, appelé à succéder à son cousin. Sénateur de droit, général de division, ministre de l'Algérie et des colonies en 1858-1859, il prit cependant des positions hétérodoxes, qui lui attirèrent désaveux et disgrâces. Nelson, Horatio (Burnham-Thorpe, Norfolk, 29 septembre 1758 - Cap Trafalgar, 21 octobre 1805). Capitaine de vaisseau en 1779, il servit en 1793 dans l'escadre de l'amiral Hood en Médi- terranée, s'emparant en 1794 Bastia et Calvi, dont le siège lui coûta un œil. Après la bataille du cap Saint-Vincent livrée contre la flotte espagnole, il fut nommé contre-amiral. En 1797, il per- dit un bras lors d'une attaque manquée contre Santa Cruz de Ténériffe. Ayant laissé échapper la flotte française transportant l'expédition d'Egypte, il la retrouva en rade d'Aboukir où il la détruisit les P' et 2 août 1798. Ensuite, comme le relate le roman de Dumas La San Felice, il séjourna à Naples où, influencé par sa maîtresse, lady Hamilton, il prêta la main à la répression qui suivit la chute de la République parthénopéenne. Vice-amiral en 1801, envoyé dans la Baltique, il bombarda Copenhague et anéantit la flotte danoise (2 avril). Mis à la tête de l'escadre de Méditerranée, il laissa échapper de Toulon la flotte de Villeneuve (janvier 1805), qu'il poursuivit jusqu'aux Antilles sans pouvoir livrer bataille. 11 prit sa revanche à Trafalgar où il détruisit les forces navales françaises et espagnoles sortant de Cadix, mais il y laissa la vie. Nemours, Louis Charles Philippe Raphaël d'Orléans, duc de (Paris, 25 octobre 1814 - Versailles, 26 janvier 1896). Scientifique de la famille d'Orléans, après avoir vu le feu au siège d'Anvers (novembre 1832), il participa à l'expédition de Constantine qui s'acheva par une retraite difficile (novembre-décembre 1836); l'année suivante, il commanda les troupes au siège de la même ville qui se rendit le 13 novembre 1837; en 1841, pour la troi- sième fois en Algérie, il s'empara du campement d'Abd-el Kader. Après 1848, en exil, il œuvra en vain à la réconciliation des deux branches de la maison de France. Nigra, Costantino (Villa Castelnuovo, province de Turin, 11 juin 1828 - Rapallo, P' juillet 1907). Fils de Ludovico Nigra,

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chirurgien dans Tarmée napoléonienne qui avait participé aux mouvements insurrectionnels de 1821, il s'inscrivit en 1845, grâce à une bourse, à la faculté de droit de l'université de Turin. En 1848, engagé comme volontaire dans le corps des bersagliers étudiants, il participa aux batailles de Peschiera del Garda, Santa Lucia et Rivoli où il fut blessé au bras, puis l'année sui- vante à celle de Novare. Détenteur de son diplôme en droit de l'université de Turin, il entra en 1851 au ministère des Affaires extérieures, avant d'être nommé secrétaire du Premier ministre Massimo d'Azeglio et par la suite de Camille Cavour qu'il accom- pagna au Congrès de Paris de 1856 comme chef de cabinet. En 1858, il fut envoyé en mission secrète à Paris pour concrétiser l'alliance de Plombières entre Napoléon III et Cavour et préparer la guerre entre le Royaume de Sardaigne et l'Autriche. Après la mort de Cavour (1861), il joua un rôle déterminant dans le pro- cessus de l'unification italienne. Il devint par la suite ambassa- deur à Paris (1860), Saint Pétersbourg (1876), Londres (1882) et Vienne (1885). En 1887 il refusa la charge de ministre des Affaires étrangères que lui offrait le roi Humbert 1er, et devint sénateur du Royaume d'Italie en 1890. Olivier, Nicolas Théodore (Paris, 28 avril 1798 - Évreux, 21 octobre 1854). Ordonné prêtre en 1821, vicaire à Saint-Denis, premier vicaire à Saint-Étienne-du-Mont (1825), curé de Chaillot (1827), de Saint-Étienne-du-Mont (1828), de Saint-Roch p833), confesseur de la reine Marie-Amélie, il fut nommé évêque d'Évreux en 1841. Orléans, Ferdinand Philippe Louis Charles Henri, duc de Chartres, puis duc d' (Palerme, 3 septembre 1810 - Neuilly-sur- Seine, 13 juillet 1842). Fils aîné de Louis-Philippe, il fit la connais- sance de Dumas au Palais-Royal lorsque celui-ci était biblio- thécaire adjoint du duc d'Orléans. Une amitié naquit entre les deux jeunes gens, qui résista aux pompes du pouvoir et à la rupture d'Alexandre avec le roi Louis-Philippe. En 1836, le jeune duc, menant une vie de plaisirs qui menaçait sa santé, la famille royale demanda à Dumas d'intervenir auprès du duc pour qu'il se ménageât et Dumas lui écrivit une lettre dans ce sens. Le duc n'y répondit pas, mais changea d'existence et se maria. Grâce à son intervention, Dumas reçut la Légion d'honneur. 11 fut invité à Versailles à la soirée donnée en l'honneur du mariage du duc avec Hélène de Mecklembourg. Signe de la faveur ducale, le duc

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et la duchesse d'Orléans assistèrent généralement aux premières des pièces de leur ami et ce fut encore grâce au duc que Dumas obtint, en 1836, le privilège d'un théâtre consacré au répertoire romantique: le Théâtre de la Renaissance. En décembre 1837, Dumas offrit à la duchesse d'Orléans le manuscrit de Caligula, orné de dessins de Dauzats et de Barye ; il en fut remercié par un bronze de Barye au chiffre ducal qu'il conserva à travers toutes les vicissitudes de son existence. Orléans, Louis Philippe Joseph, duc d', dit Philippe-Égalité (Saint-Cloud, 13 août 1747 - Paris, 6 novembre 1793). Duc d'Or- léans à la mort de son père (1785), immensément riche et dépen- sier. Grand Maître de la Franc-maçonnerie, joueur, amateur de femmes et de chevaux, il adhéra aux idées nouvelles. Arrêté le 6 avril 1793, enfermé à Marseille, il fut ramené à Paris pour être jugé, et envoyé à la guillotine. Pacini, Émilien Joseph Alexandre (Paris, 17 novembre 1811 - Neuilly, 23 novembre 1898). Fils du compositeur Antonio Pacini (1778-1866), lui-même compositeur, librettiste et éditeur de musique, il fut membre de la Commission d'examen des ouvrages dramatiques (1853-1870). Pajol, Charles Pierre, comte (Besançon, 3 février 1772 - Paris, 19 mars 1844). Ancien aide de camp de Kléber, brillant soldat de l'Empire, général de divison en 1812, il se rallia, bien que nommé comte par Louis XVIll, à Napoléon pendant les Cent-Jours. Retraité, il poursuivit les Bourbons de son hostilité. Il fut fait pair de France et gouverneur de Paris sous la Monarchie de Juillet. Parfait, Noël (Chartres, 28 novembre 1813 - Paris, 19 novembre 1896). Homme de lettres, élu à la Législative en 1849, exilé à Bruxelles après le Deux-Décembre, il fut recueilli par A. Dumas dans sa maison du 77 boulevard Waterloo. Homme de confiance de l'écrivain, il assura l'intendance de la maison Dumas, tour à tour copiste, secrétaire, trésorier, homme à tout faire, surnommé Jamais-Content; après le départ de Dumas, il s'occupa avec Hetzel des éditions belges de l'écrivain. Rentré en France après l'amnis- tie de 1859, il en fut le fondé de pouvoir, tout en devenant lecteur et secrétaire de Michel Lévy, qui, par le traité du 20 décembre 1859, avait acquis les droits de publication des œuvres de l'écri- vain. Sous la Troisième République, il fut élu représentant, puis député d'Eure-et-Loir (1871-1876 et 1876-1893).

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Persano Pellion, Carlo di (Verceil, 11 mars 1806 - Turin, 28 juil- let 1883). Engagé dans la marine sarde dans laquelle il accéda à de hautes fonctions, il commanda la flotte royale entre 1860 et 1861, devenant un membre actif de la réunification de Tlta- lie. Après l'unification, il fut élu à l'Assemblée législative et fut chargé des fonctions de ministre de la Marine dans le gouverne- ment de Urbano Rattazzi en 1862. Commandant de la flotte ita- lienne, qui subit la défaite de la bataille de Lissa (1866), il fut jugé par le tribunal militaire pour incapacité, mais fut acquitté. Peuchet, Jacques (Paris, 6 mars 1758 - Paris, 28 septembre 1830). Avocat à Paris avant la Révolution, rédacteur de la Gazette de France, collaborateur du Dictionnaire de Commerce, et de VEn- cyclopédie méthodique, électeur de Paris pour les États Généraux, il fut placé à la tête de l'administration de la police de la commune de Paris, se montrant un opposant résolu de l'arbitraire. Rédac- teur au Moniteur universel, emprisonné après le 10 août 1792, il devint directeur au ministère de la Police, et fut destitué après le 18 fructidor. En 1803, «membre du Conseil de Commerce au ministère de l'Intérieur, et de plusieurs sociétés savantes », il col- labora à la Statistique générale et particulière de la France et de ses colonies», 11 devint plus tard garde des archives à la Préfecture de police. 11 a laissé, outre des ouvrages sur la statistique et les règle- ments de police. Mémoires tirés des archives de la police (1837- 1838), dont Dumas s'est inspiré pour Le Comte de Monte-Cristo. Pie IX, Giovanni Maria Ferretti (Sinigaglia, 13 mai 1792 - Rome, 7 février 1878). Élu pape à la mort de Grégoire XVI (2 juin 1846), il dut affronter au cours d'un pontificat, particulièrement long, les mouvements de l'unité italienne qui réclamaient la séculari- sation de Rome. Pisaceme, Carlo (Naples, 22 août 1818 - Sanza, 2 juillet 1857). Militaire influencé par les idées de Mazzini, il émigra en 1847, servit dans l'armée française en Algérie. Rappelé en Italie par la révolution de 1848, il participa à la défense de la République romaine de 1849 ; capturé par les Français, il s'exila, tout d'abord à Londres puis à Gênes. Envoyé par Mazzini pour soulever le Royaume de Naples, il partit de Gênes avec quelques partisans le 25 juin 1857. L'expédition est écrasée à Padula. Pisani, Marcel Victor Paul Camille Ferri— (Le Coudray-Mont- ceaux, Seine-et-Oise, 25 juin 1819 - Blancat, Basses-Pyrénées, 29

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mars 1893). Aide de camp du prince Napoléon qu'il accompagna aux Etats-Unis au début de la guerre de Sécession, il fut nommé général de brigade le 6 novembre 1870 et continua sa carrière sous la Troisième République: général de division (3 juin 1879), commandant la 3® division d'infanterie (2® corps d'armée) et les subdivisions de la région de Péronne, d'Abbeville, de Beauvais et d'Amiens. Pistilli, Achille ( Montagano, juillet 1820 - Aversa, 29 janvier 1869). Compositeur dramatique, élève de Donizetti, il se consa- era essentiellement à l'enseignement. 11 est l'auteur d'Il saluto del popolo italiano a Vittorio Emmanuele IL Pion, Philippe Henri (Paris, 26 avril 1806 - Paris, 25 novembre 1872). Descendant de six générations de typographes, il fut d'abord l'associé de Maximilien Béthune (1832 à 1845). Nommé imprimeur par ordonnance du 28 février 1845 en remplace- ment de ce dernier, il s'associa avec ses deux frères Hippolyte et Charles. Installée 36, rue de Vaugirard, leur maison connut la prospérité. 11 fut nommé, en 1852, imprimeur de l'Empereur, puis, en 1861, président de la Chambre des Imprimeurs de Paris. Poniatowski, Joseph Michel Xavier François Jean (Rome, 20 février 1816 - Londres, 3 juillet 1873). Petit-neveu de Stanislas 11, dernier roi de Pologne, fils naturel de Stanislas Poniatowski et de Cassandra Luci reconnu en 1822, il débuta sa carrière musicale en 1838 comme ténor dans son premier opéra, Giovanni di Pro- cida, donné au théâtre Standish à Florence, puis, pendant dix ans, à Pise, Lucques, Rome, Venise et Florence, il fit représenter des opéras, succès ou fiascos. Fn 1848, après la révolution de Février, il fut nommé par le grand-duc de Toscane Léopold II, ministre plé- nipotentiaire à Paris. Naturalisé français après avoir démissionné, nommé sénateur par Napoléon 111, il reprit ses activités lyriques, (Pierre de Médicis, opéra en 4 actes. Opéra de Paris 9 mars 1860; Au travers du Mur et LAventurier, Théâtre Lyrique, 9 mai 1861 ; ia Contessina, Théâtre Italien, Théâtre Italien, 28 avril 1868). Après la chute de l'Empire, il gagna l'Angleterre où il fit entendre son dernier opéra Gelmina (Covent Garden, 4 juin 1872). Potocki, Vladimir (Daszow, 1810 - Winnica, 5 juillet 1880). Fils du héros polonais Vladimir Poniatowski (1789-1812) et de Thècle Sanguszko-Kowelska, il finança le soulèvement de 1831, affran- chit ses paysans, se mit à la tête d'un escadron et d'une compa-

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gnie d'artillerie équipée à ses frais qu'il mit au service du géné- ral Kolyszko qui choisit comme point central de ses opérations Daszow, ville des Potocki. Après une première défaite, il servit d'aide de camp au général pendant le reste de la campagne. 11 émigra à Paris et ses immenses biens furent confisqués (2 230 paysans et 7 806 florins). Rattazzi, Urbano (Alexandrie, 20 juin 1803 - Frosinone, 5 juin 1873). Professeur de droit, avocat, élu en 1848 au parlement du Piémont, il en devint l'un des chefs du centre gauche. En 1848-1849, il occupa successivement le ministère de l'instruc- tion publique, celui de l'Intérieur et celui de la Justice. Après le désastre de Novare, il s'allia avec Cavour, devint président de la Chambre, puis ministre de l'Intérieur. 11 assuma par trois fois la présidence du Conseil: après le traité de Villafranca Quillet 1859), après la démission de Cavour Qanvier 1860) et après la retraite de Ricasoli et jusqu'à l'affaire d'Aspromonte (3 mars-4 décembre 1862). 11 revint brièvement au pouvoir (10 avril-27 octobre 1867), avant de n'être plus que le chef de l'opposition au gouvernement de droite. Riso, Francesco (Palerme, 15 octobre 1826 - Palerme, P' mai 1860). Fontainier de Palerme, ardent propagandiste de la liberté dans les classes populaires, il fit partie du Comité secret qui hâta le soulèvement du 4 avril 1860. Encerclé dans le couvent de la Gancia, il fut blessé, transporté à l'hôpital où Maniscalco tenta en vain de lui arracher ses secrets. Romieu, François Auguste (Paris, 17 septembre 1800 - Nyons, 16 novembre 1855). Écrivain, il mena une carrière administra- tive: conservateur des Antiquités du Morbihan (1828) puis sous- préfet de Quimperlé (août 1830), sous-préfet de Louhans, préfet de la Dordogne (14 juillet 1833 — 9 juillet 1843), de la Haute- Marne (9 juillet 1843-3 janvier 1847) et d'Indre-et-Loire (4 janvier 1847 — 28 février 1848). Rallié à la politique de Louis-Napoléon Bonaparte, il fut nommé directeur des Beaux-Arts (1852), puis inspecteur général des bibliothèques de la Couronne (1853). Rouart, Alexis Stanislas (Montcornet, Aisne, 2 septembre 1800 - Paris, 36, rue de Lisbonne, 8'', 16 février 1875). Riche galonnier et passementier, établi au 84 rue Richelieu: «brodeur et bou- tonnier, fabric[ant d']équip[ements] milit[aires] et ornem[ents]

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pour costumes de cour (Almanack Bottin, 1843); en 1854, son adresse est 2, Porte Saint-Sauveur. Ruffo Scilla, Fabrizio Dionigi, cardinal (San Lucido, 16 sep- tembre 1744 - Naples, 13 décembre 1827). Nommé par Pie VI assesseur général, puis trésorier de la Chambre pontificale, mais en butte à une opposition violente, il retourna à Naples où Fer- dinand IV le nomma intendant du palais et du domaine royal de Caserte. Cardinal en 1794, il suivit le roi et la cour à Palerme, en fuite devant l'avancée des Français. 11 repassa en février 1799 sur le continent comme vicaire général du roi chargé de combattre la République parthénopéenne; il organisa le soulèvement des Fouilles et de la Calabre, puis des Abbruzzes. 11 entra à Naples, mais, la capitulation qu'il avait signée n'ayant pas été ratifiée, il démissionna. 11 fut nommé par Pie Vil préfet des subsistances. Sainson, Louis Auguste (Paris, 6 floréal an Vlll / 26 avril 1801 - Martizay, 1887). Artiste de talent qui, par goût, s'orienta vers les croquis de voyage et d'histoire naturelle, il fut attaché, comme dessinateur, à la première expédition de Dumont d'Urville et effectua deux séjours en Nouvelle-Zélande (1827). Saint-Front, San Front, Alessandro Negri di/de (Ponzone, 11 février 1804 - Chiavari, 25 février 1884). Officier du bataillon des Chasseurs de la Reine, du régiment de Cavalerie Légère Piémon- taise, puis de la Cavalerie de Novare, il commanda, lors de la campagne de 1848 les trois Squadroni di Guerra chargés d'assu- rer sa sécurité de Charles-Albert sur le champ de bataille et réus- sit à éviter qu'il fût fait prisonnier. 11 participa ensuite, avec le grade de colonel à la première guerre d'indépendance dans le Régiment de Cavalerie légère lombards. Major général en 1859 et aide de camp du roi Charles- Albert, puis lieutenant général (1862) et aide camp de Victor- Emmanuel. Salerne, Salerne, Léopold Jean Joseph Michel de Bourbon des Deux-Siciles, prince de (Naples, 2 juillet 1790 - Naples, 10 marsl851). Quinzième enfant de Ferdinand 1er et de Marie-Caro- line, destiné par la volonté de son père et des Anglais, à monter sur le trône d'Espagne en Amérique (1808) qu'il devait rejoindre, mais il fut arrêté en route à Gibraltar par les récents événements (abdication de Charles IV d'Espagne en faveur de Joseph Bona- parte, révolte espagnole contre les Français, proclamation du roi

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Ferdinand IV de Naples comme roi d'Espagne). Après avoir été régent à Naples du 22 mai au 2 juin 1815, il épousa, en 1816, sa nièce Marie-Clémentine d'Autriche. Sand, Maurice Dudevant, dit (Paris, 30 juin 1823 — Nohant, 4 septembre 1889). Fils de George Sand, dessinateur de talent, il publia des romans et des nouvelles dans la Revue des deux mondes. Sella, Quintino (Mosso, 7 juillet 1827 - Biella, 14 mars 1884 Ancien élève de l'École des mines de Paris (1847 - 4 juin 1851), professeur à l'École d'application de l'ingénieur de Turin, il fut ministre des Finances, sous le gouvernement d'Urbano Rattazzi, comme plus tard des gouvernements de Alfonso La Marmora et de Giovanni Lanza. Soulange-Bodin, Henri Etienne (Paris, 12 janvier 1819 - après 1887). Fils du chevalier Étienne Soulange-Bodin, diplomate et botaniste, il entra dans la diplomatie : consul de France à Mos- cou (1853-1854), consul général de France à Naples (1855-1868), consul à Anvers (1868-1870). 11 épousa, le 10 juin 1854, Marie Marthe Charlotte Louise Mariani. Souvorov, Alexandre Vassilievitch (Moscou, 13 novembre 1729 - Saint-Petersbourg, 6 mai 1800). Général russe réputé après ses campagnes contre les Turcs, il commanda l'armée de coalition qui avait envahi l'Italie en 1799, remportant plusieurs victoires (Novi, 15 août 1799), mais, défait à Zurich (27 septembre 1799), il dut se retirer dans des conditions désastreuses. Stoelting, Jean Christian Lpuis (1789 - Paris, Palais-Royal, 1853). Auditeur au Conseil d'État du royaume de Westphalie, secrétaire de la Légation de cet état à Dresde, Saxe (1812-1813), puis secrétaire des commandements de la reine Catherine de Wurtemberg, il fut arrêté dans la nuit du 23 au 24 juin, au château de Goeppingen, accusé de vouloir remettre le prince de Montfort à son père. 11 rentra cependant dans la Maison de la reine, resta auprès de Jérôme après la mort de cette dernière, et fut nommé secrétaire des commandements de Jérôme Bonaparte après le rétablissement de l'Empire (voir Almanack impérial, 1853). Sue, Marie Joseph, dit Eugène (Paris, 26 janvier 1804 - Annecy- le-Vieux, 3 août 1857). Après des expériences de chirurgien mili- taire ou maritime, il se plongea en 1828 dans le monde des petits

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théâtres du boulevard, puis embrassa la carrière de romancier: Atar-Gull (1831), La Salamandre (1832) puis La Vigie de Koat-Ven (1833) assirent sa réputation d'introducteur en France du roman maritime. Après l'échec en livraisons hebdomadaires de Histoire de la marine française (1835-1837), il fit retour au roman, publiant successivement Lautréamont (1837), Arthur (1838-1839), Le Mar- quis de Létorière (1839), Jean Cavalier (1840), Le Commandeur de Malte (1841), Mathilde (1841). De juin 1842 à octobre 1843, Les Mystères de Paris, imprimés en feuilleton dans le Journal des débats rencontre un succès extraordinaire. Promu défenseur des classes pauvres, il découvre plus avant les réalités économiques et sociales dans ses romans suivants: Le Juif errant, Martin l'en- fant trouvé et Les Sept Péchés capitaux. Élu député de l'extrême gauche à Paris en avril 1850, rédigeant avec Les Mystères du peuple (1849-1857) la vaste histoire d'une famille prolétaire à tra- vers les âges, il fut arrêté lors du coup d'État avant de choisir l'exil en Savoie. Dumas lui consacra,dans Le Monte-Cristo du 13 août 1857, un long article Eugène Sue, recueilli dans Les Morts vont vite. Sussy, Jean Baptiste Honoré Louis Collin, vicomte de (Paris, 14 pluviôse an Xlll / 3 février 1805 - Paris, 5 janvier 1853). Fils de Jean Baptiste Henry Collin, administrateur des Droits-Réu- nis, et de Victoire Batistine Muraire, petit-fils de Jean-Baptiste Collin, conseiller d'État, directeur général des Douanes, il rem- plit la charge de conservateur du Musée monnétaire et fut fait chevalier de la Légion d'honneur le 20 février 1836. 11 apparaît dans le chapitre « Saint-Bernard » des Impressions de voyage de Dumas, lequel peut lui donner des nouvelles de [sa] sœur, Mme la duchesse d'0[trante]. «Je l'ai vue, il y a huit jours à Genève; elle y était belle à désespérer. » Talleyrand-Périgord, Charles Angélique, baron de (Laon, 8 novembre 1821 - Florence, 29 février 1896). Fils d'Alexandre Daniel, baron de Talleyrand-Périgord, pair de France (1838), il fut secrétaire à Vienne (13 juin 1840), à Londres (10 janvier 1843), deuxième secrétaire à Madrid (8 novembre 1845), avant d'être ministre plénipotentiaire à Weimar (1852-1854), à Baden (1854), à Turin (7 décembre 1859), à Bruxelles (24 juin 1861-1862) à Berlin (30 octobre 1862)), et à Saint-Pétersbourg (novembre 1864-1869). Thouvenel, Edouard Antoine (Verdun, 11 novembre 1818

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- Paris, 18 octobre 1866). Attaché d'ambassade en Belgique, il devint en 1848 chargé d'affaires à Athènes puis ministre pié- nipotentiaire à Munich. Après le Coup d'État, il fut appelé à la direction des affaires politiques au ministère des Affaires étran- gères, puis nommé ambassadeur à Constantinople (1855). Séna- teur (1856), il fut chargé du ministère des Affaires étrangères (24 janvier 1860), ministère marqué par l'annexion de Nice et de la Savoie, par l'expédition de Syrie et la guerre civile américaine. 11 démissionna à la suite de l'hostilité des catholiques soulevée par la question romaine (15 octobre 1862). Valéry, Joseph (Poretta di Brandu, 1828 - Florence, 26 mars 1879). Fils de l'armateur Jean Mathieu Valéry, il entra en 1854 dans la Compagnie Maritime fondée en 1835 sous le nom de Joseph et Frères Valéry changeant ce nom en Valéry Frères et Fils. Il en devint directeur en 1861. Il fut par ailleurs président de la Chambre de Commerce de Bastia de 1859 à 1877, conseiller général bonapartiste de Bastia en 1871, sénateur de la Corse de 1876 à 1879. Varcollier, Michel Augustin (Marseille, 22 juin 1795 - Paris, 26 septembre 1882). Établi en 1819 à Rome où ses parents avaient été exilés, il y rencontra Ingres, ainsi que sa future femme, Atala Stamaty, fille du consul de France à Civitavecchia, élève d'Ingres et filleule de Chateaubriand. De retour à Paris en 1828, il entra à la préfecture de la Seine, où il exerça les fonctions de chef de la division des Beaux-Arts, menant par ailleurs une activité lit- téraire (édition des Poésies de Michel-Ange Buonarroti, peintre, sculpteur et architecte florentin, Hesse, 1826). Le P' février 1853, il fut nommé intendant général de l'ex-roi Jérôme et en octobre 1853 devint secrétaire des commandements du prince Napoléon. Par décret du 28 juin 1856, il fut nommé conseiller à la préfecture de la Seine. Vaugrigneuse, Ancelin Joseph Édouard Melchior de (né à Turnhout, 19 janvier 1806). Ex-officier de la garde royale, gérant de La Quotidienne, journal où il traitait les questions militaires, il fut condamné à un an de prison et à 8000 fr. d'amende, par arrêt de la Cour d'assises de la Seine, du 9 janvier 1845, pour publica- tion d'articles contenant «offenses envers la personne du roi et adhésion publique à une autre forme de gouvernement». «Fami- lier avec l'absinthe», il aurait quitté, par la protection du prince

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Napoléon, la presse légitimiste pour être consul à New York, selon Joseph Joseph d'Arçay {Indiscrétions contemporaines ; sou- venirs intimes, 1884, p. 181-182), plus vraisemblablement chan- celier du consulat. Victor-Emmanuel II, Marie Albert Eugène Ferdinand Thomas (Turin, 14 mars 1820 - Rome, 9 janvier 1878). Fils de Charles- Albert, il fit montre de sa valeur militaire pendant les guerres d'Indépendance de 1848 et 1849, et monta sur le trône le 23 mars 1849, quand son père eut abdiqué après la défaite de Novare. Entre 1849 et 1858, sous l'inspiration de Cavour, son premier ministre à partir de 1852, il fit du Piémont l'espoir des patriotes italiens, en suivant une politique libérale à l'intérieur par la conservation du Statut, la pratique du régime parlemen- taire, le maintien du drapeau tricolore, l'envoi d'un corps d'ar- mée en Crimée (1855), la rupture des relations diplomatiques avec l'Autriche. À compter de l'entrevue de Plombières entre Cavour et Napoléon 111 (1858), il commença l'annexion à ses états héréditaires en juillet 1859 la Lombardie, à la suite de la guerre soutenue en commun avec la France, contre l'Autriche ; en mars 1860, l'Italie centrale (Toscane, duchés de Romagne), à la suite de mouvements populaires qui s'étaient déclarés et des plébiscites qui les avaient sanctionnés; à la fin de 1860 le royaume des Deux-Siciles, conquis par l'expédition des Mille; en 1866, la Vénétie, à la suite d'une nouvelle guerre conduite en alliance avec la Prusse; le 20 septembre 1870, enfin, Rome et son territoire que venaient d'évacuer les troupes françaises. Pendant la dernière partie de son règne, Victor-Emmanuel 11 réussit à consolider les conquêtes, en se rapprochant de l'Aile- magne et de l'Autriche. Villot, Florimonde Pauline Barbier, Mme Frédéric (Paris, 1812 - Paris, 26, rue de la Ferme des Mathurins, 9®, 9 février 1875). Fille du baron Paul Barbier, intendant militaire (1762-1848) et de Marie Catherine Joséphine Florimonde Gondran (tl8 août 1830), dessinatrice, elle épousa le 21mai 1831 à Paris Marie Joseph Fré- déric Villot (Liège, 31 octobre 1809 — Paris, 27 mai 1875), ami de Delacroix, qui avait été conservateur du Musée du Louvre (1848- 1861). Les membres des familles Sand et Dumas fils, ainsi que le prince Napoléon, figurent parmi ses légataires (testament du 20 février 1875, devant Me Desmont,).

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Vimercati, Antonio Ottaviano (Milan, 26 mars 1815 - Monza, 25 juillet 1879). Appartenant à l'aristocratie de Crémone, engagé en 1841 dans la Légion étrangère française, commandant d'un bataillon de spahis algériens, il participa à l'expédition de Mas- cara, qui lui valut la Légion d'honneur. De retour en Italie, il parti- cipa à la campagne de 1848 dans l'armée piémontaise, devenant officier d'ordonnance de Victor-Emmanuel et combattit à Novare en 1849. Aide de camp du roi, il participa à l'expédition de Cri- mée (1854-1855) et à la campagne de 1859 comme officier d'État- Major du général Canrobert. Après l'armistice de Villafranca, il fut à Paris un précieux informateur de Cavour. En 1860, il se ran- gea aux côtés de Garibaldi avant de retourner à Paris pour mener les négociations pour la reconnaissance du Royaume d'Italie et pour le retrait des troupes françaises de Rome, puis comme atta- ché militaire de la légation italienne. Ami du prince Napoléon, beau-père d'Alexandre de Girardin (fils d'Emile de Girardin), il termina sa carrière comme sénateur du royaume d'Italie. Virte de Rathsamhausen, Jean Thomas Antoine Léopold de, chevalier de. En 1843, officier d'état-major à Bône, lieutenant (21 janvier 1844), il était, tout comme La Roche-Pouchin, membre de la Société orientale. 11 fut naturalisé Anglais, par acte privé du Parlement le 11 juin 1877, ainsi que sa femme Margaret et sa fille Emma Maria Isabella.