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Classiques Garnier

Dictionnaires Références utilisées par Dumas

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Cahiers Alexandre Dumas
    2010, n° 37
    . L’art et les artistes contemporains au salon de 1859
  • Auteurs : Razgonnikoff (Jacqueline), Schopp (Claude)
  • Pages : 200 à 243
  • Réimpression de l’édition de : 2010
  • Revue : Cahiers Alexandre Dumas
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406095118
  • ISBN : 978-2-406-09511-8
  • ISSN : 2275-2986
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-09511-8.p.0202
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 22/07/2019
  • Périodicité : Annuelle
  • Langue : Français
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Références utilisées par Dumas

A. ABD-EL-KADER ben Muiéddine ou Abd-el-kader el-Djazaïri (Mascara, 6 mai, ou 6 septembre 1808 ~ Damas, 26 mai 1883) — p. 65. Écrivain, philosophe et théologien algérien, incarnation de la résistance algérienne contre le colonialisme français, il prit la tête de l'armée résistant à la conquête de l'Algérie. Une fois vaincu, il resta l'ami de la France, qui respectait en lui un ennemi loyal, et se retira en Syrie. AGRICOLA, Georges (Glauchen 24 mars 1494 - Chemoritz, 21 novembre 1555) — p. 149. Ce savant allemand, dont l'ouvrage De la Chose métallique (De Re metallica) est la somme de tout ce que l'on savait de la métallurgie, peut être considéré comme le père de la minéralogie et de la sidérurgie. 11 s'intéressa également à la recherche alchimique, écrivant un traité sur la pierre philosophale (1531). ANGELICO, Guido di Pietro, Era Giovanni, dit Era ou Beato Angelico (Vicchio di Mugello, 1395 - Rome, 18 février 1455) — p. 132. Frère dominicain, avant même d'apprendre la peinture à Florence, dont l'art se situe au tournant de l'art médiéval et de celui de la Renaissance, il reçut commande des Médicis de la décoration du tout nouveau couvent San Marco et d'un certain nombre d'églises florentines, devenant dès lors le plus important centre artistique d'Europe. Appelé à Rome par le pape Eugène IV pour peindre la chapelle du Saint-Sacrement de la Basilique Saint-Pierre, il resta fidèle à ses vœux de pauvreté. Baptisé Beato Angelico par Giorgio Vasari, il a réellement été béatifié en 1984 par le pape Jean-Paul 11.

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ANNE de Bretagne (Nantes, 25 janvier 1477 - Blois, 9 janvier 1514) —p. 125. Fille du duc de Bretagne, François II, et de Marguerite de Foix, elle fut tour à tour duchesse de Bretagne, puis, par ses mariages successifs, archiduchesse d'Autriche, et deux fois de suite reine de France, ayant épousé successivement Charles VIII, puis Louis XII, et enfin à nouveau duchesse de Bretagne. Son alliance avec la France engagea le rattachement de la Bretagne, dont elle défendit néanmoins les prérogatives. Elle est souvent représentée coiffée d'une sorte de chaperon dont dépasse une coiffe de lingerie plissée. ANNIBAL, Hannibal Barca, dit Hannibal ou (Carthage, 247 avant J.C. - Bithynie, 183 av. J.C.) — p. 131. Ce général et homme politique carthaginois, conquit une partie de l'Espagne actuelle, ce qui déclencha à Rome la déclaration de guerre contre Carthage, Hannibal entraîna ses troupes vers l'Italie, en passant par les Pyrénées, puis par les Alpes. II remporta plusieurs batailles, dont celle qui se déroula près du lac Trasimène, puis, après avoir trop longtemps profité de ses victoires à Capoue, il fut vaincu par les Romains à Zama (202 av. J.C.), s'enfuit d'abord en Crète, puis en Bithynie, où il préféra se suicider, plutôt que d'être livré aux Romains. La bataille du lac Trasimène, racontée par les historiens Polybe et Tite-Live, fut un modèle de stratégie. APELLE ou APELLES (né à Cos ou Colophon, vers 352 av. J.-C.) — p. 31. Fils de Pythéas, peintre grec originaire de Colophon, apprécié d'Alexandre le Grand, il doit sa réputation aux écrits de Pline l'Ancien et de Lucien, qui rapportent à son propos plusieurs anecdotes. Aucune œuvre n'a été conservée, mais on possède des descriptions de deux de ses toiles les plus célèbres, La Calomnie et Vénus anadyomène. B. BACH, Sébastien, Johann Sebastian (Eisenach, 31 mars 1685 - Leipzig, 28 juillet 1750 — p. 122. Quelque peu oublié après sa mort, admiré de Mozart, Beethoven et Berlioz, redécouvert au XIX^ siècle par Mendel-

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ssohn, étudié par les romantiques, il est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands compositeurs de l'époque baroque. BAOUR-LORMIAN, Pierre Marie François, né Louis Pierre Baour (Toulouse, le 24 mars 1770 - Paris, 18 décembre 1854) — p. 73. Auteur de deux tragédies, Omasis et Mahomet //, créées à la Comédie-Française et de livrets d'opéra, élu à l'Académie française en 1815, anti-romantique y votant contre Hugo et Vigny, il donna une traduction en vers des Poésies gaéliques d'Ossian et de la Jérusalem délivrée, du Tasse, grande œuvre de sa vie, qu'il revit avant de mourir aveugle. BARTOLINI, Lorenzo (Vernio, 7 janvier 1777 - Florence, 20 jan- vier 1850) — p. 78, 100. Sculpteur italien, auteur à Paris du bas-relief de la Bataille d'Austerlitz sur la colonne Vendôme, de bustes de Méhul, Chérubini, Rossini, et surtout du buste colossal de Napoléon, il fut le sculpteur officiel de la famille Bonaparte. Après la chute de Napoléon, il retourna en Italie, où il œuvra à de nombreux monuments publics et développa à l'Académie des Beaux-Arts de Florence le style dit « puriste ». Son portrait par Ingres, peint à Florence en 1820, est considéré, avec celui de Bertin, comme un modèle du genre (tous deux tableaux conservés au Musée du Louvre.) BARYE, Antoine Louis (Paris, 24 septembre 1795 - Paris, 25 juinl875) — p. 28, 44, 87. Élève de Gros pour la peinture, et pour la sculpture du néo- classique Bosio, à l'École des Beaux-Arts, second prix de Rome dès les premières années de son activité, il débuta avec succès au Salon en 1827 par des bustes avant de devenir ranimalier le plus renommé de son siècle, en appliquant à sa sculpture, en tant que professeur d'anatomie animale au Muséum d'Histoire naturelle, ses connaissances scientifiques. Sa sculpture animalière, puissante et fougueuse, à l'égal de certaines toiles de Delacroix, en fait un grand sculpteur romantique. Dumas a possédé jusqu'à sa mort un bronze à cire perdue du sculpteur, représentant un cerf terrassant un loup, offert par Ferdinand d'Orléans à l'occasion de la première représentation de Caligula. À Marly, le sculpteur participe le 5 septembre 1847 à la première séance de magnétisme organisée au château de Monte-Cristo.

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BELLANGÉ, Hippolyte (Paris, 17 janvier 1800-Paris, 10 avril 1866). — p. 54. Élève de Gros, il fit sensation au Salon de 1822 avec sa Bataille de la Moskowa, devenant dès lors, avec Charlet et Raffet, l'un des peintres de batailles et de scènes anecdotiques à sujets militaires les plus appréciés de son temps. 11 publia entre 1823 et 1835 des albums lithographiques consacrés à des sujets militaires et patriotiques. BERTIN, Louis François (Paris, 14 décembre 1766 - Paris, 13 septembre 1841) — p. 78, 100. Journaliste et publiciste, il racheta en 1799, après le 18 brumaire, le Journal des Débats, afin d'y défendre les idées conservatrices. Malgré son succès, le journal fut malmené par Napoléon, et son directeur exilé. Il reprit la direction du journal en 1814 et soutint la Restauration, puis, en 1824, il se tourna vers les doctrines constitutionnelles, se séparant notamment de Chateaubriand, avant de se rallier en 1830 à Louis-Philippe, dont il fut un des plus solides soutiens. Son portrait par Ingres, peint en 1832 et conservé au Musée du Louvre, est considéré comme l'archétype du portrait bourgeois. BERTIN, Jean-Victor (Paris, 20 mars 1767 - Paris, 11 juin 1842) — p. 128. Élève de Valenciennes, spécialiste du paysage héroïque dans la tradition de Poussin, il exposa au Salon à partir de 1793, réalisant par ailleurs entre 1811 et 1817 plusieurs œuvres pour la décoration du Trianon et du château de Fontainebleau. Maître des paysagistes Michallon, Roqueplan, Daubigny et Corot., il est considéré comme l'un des meilleurs peintres de paysages historiques, souvent inspirés de l'Italie. BIARD, François Auguste (Lyon, 30 juin 1799 - Les Plâtreries, 20 juin 1882) — p. 53, 79. Après avoir été l'élève de Revoil, à Lyon, ce peintre lyonnais de mœurs et de scènes anecdotiques composées avec minutie, exposa son premier tableau de genre au Salon de 1818, puis entreprit de nombreux voyages, en Italie, en Grèce et au Moyen- Orient, En 1838 il participa à l'expédition polaire dirigée par Paul Gaimard, en compagnie de sa femme, Léonie d'Aunet (Paris, 1820-Paris, 21 mars 1879), dont Le Mousquetaire, sous le titre « Voyage d'une femme au pôle arctique », imprima, les 4 et 5

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juillet 1854, un extrait de Le Voyage d'une femme au Spitzberg. En 1859, il se fixa pour deux ans au Brésil. 11 fut le compagnon de voyage impromptu de Dumas partant le 9 mai 1849 pour la Hollande afin d'assister au couronnement de Guillaume 111 : « Biard, c'est le spirituel pinceau qui a fait la Revue de la garde nationale dans un village, Le Baptême du bonhomme Tropique, Les Honneurs partagés. C'est le pinceau poétique qui vous a montré, au pied de cette montagne de glace qui craque et qui se fend les deux Lapons qui passent chacun dans une pirogue, et qui s'embrassent en passant ; c'est l'auteur enfin de tous ces ravissants portraits de femmes pleins de coquetterie et de lumières [...] ; mais c'est surtout, et plus que tout cela, car j'ai la mauvaise habitude de mettre l'homme avant l'artiste, c'est l'esprit charmant, l'infatigable conteur, le voyageur du midi et du nord, l'ami bienveillant, le confrère sans jalousie qui s'oublie quand il parle des autres ; c'est enfin un compagnon de voyage comme j'en souhaite un à mon lecteur pour faire le tour du monde. » (« Causerie », Le Monte-Cristo, 29 octobre 1857). BONINGTON, Richard Parkes (Arnold (Nottingham), 25 octobre 1802 - Londres, 23 septembre 1828) — p. 127. Peintre romantique anglais de paysage et de marine, installé en France, il devint l'ami de Delacroix et entra dans l'atelier de Gros, avec qui il ne s'entendit guère. Peignant les paysages entiers de la Normandie, il exposa au Salon de 1822.11 parcourut l'Italie, l'Ecosse et l'Angleterre, où il exposa les deux dernières années de sa courte vie, interrompue par la tuberculose. Malgré la brièveté de sa carrière, il exerça une influence considérable sur la peinture de paysage, au même titre que Turner ou Constable. BOUCHER, François (Paris, 29 septembre 1703 - Paris, 30 mai 1770) —p. 59, 143. Élève de François Lernoyne, Prix de Rome en 1720, il séjourna en Italie de 1727 à 1731. À son retour à Paris, successeur de Carie Van Loo comme peintre du Roi, il fut le peintre favori de Mme de Pompadour, auteur de nombreuses décorations d'intérieurs, scènes pastorales et mythologiques, empreintes de sensualité et d'un maniérisme représentatif du style rococo. BRASCASSAT, Jacques Raymond (Bordeaux, 30 août 1805 - Paris, 28 février 1867) — p. 41. Peintre d'animaux et paysagiste, élève de Richard et de

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Hersent, second prix de Rome en 1828 pour le paysage historique, il fut le maître de Daubigny. 11 fit partie du jury au Salon de 1859. BREUGHEL, ou Bruegel — p. 61. Le plus ancien et le plus fameux de la dynastie des Breughel, peintres primitifs flamands, est Pieter Brueghel Eancien, auteur de tableaux aussi célèbres que La Tour de Babel, La Chute d'Icare ou Le Combat de Carnaval et Carême. c. CANALETTl, ou plutôt CANALETTO, Giovanni Antonio Canal, dit (Venise, 7 octobre 1697 - Venise, 19 avril 1768) — p. 130, 131. Peintre vénitien connu pour ses panoramas de Venise et sa représentation minutieuse et lumineuse des fêtes vénitiennes, il vint en 1746 à Londres où il peignit des paysages anglais ; aussi de nombreuses toiles de Canaletto figurent-elles à la Wallace Collection de Londres et dans d'autres collections anglaises. CELLINI, Benvenuto (Florence, le 3 novembre 1500 - Florence, 13 février 1571) — p. 107. Sculpteur et orfèvre italien de la Renaissance, à la renommée internationale dès son époque, qui fut appelé à Rome par le pape Clément Vil, il travailla aussi pour les Médicis et pour François P', auprès de qui il se réfugia après avoir tué l'assassin de son frère. De retour à Florence il réalisa son chef-d'œuvre, Persée tranchant la tête de Méduse, exposé dans la Loggia dei Lanzi. 11 publia ses Mémoires et un Traité sur la sculpture et la manière de travailler l'or. Sa vie aventureuse en fit un personnage prisé des romantiques (Ascanio de Dumas et Paul Meurice). CERVANTES, Miguel de Cervantès Saavedra (Alcala de Henares, 29 septembre 1547 - Madrid, 22 avril 1616) — p. 115. Romancier, poète et dramaturge espagnol, universellement connu comme l'auteur des Aventures de Don Quichotte de la Manche, parodie des romans de chevalerie et somme de toutes les expériences littéraires de son temps, il connut une existence romanesque : blessé à la bataille de Lépante, au service de Don Juan d'Autriche, puis emprisonné à Alger lors de son retour vers l'Espagne, il finit par s'évader, après plusieurs tentatives, et revint en Espagne où il écrivit une œuvre colossale.

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CÉSAR, Caïus Julius Caesar (Rome, le 12 ou 13 juillet 100 avant J.C. - Rome, le 15 mars 44 avant J.C.) — p. 49, 50, 52, 55, 101, 131. Après avoir gravi tous les échelons de la hiérarchie politique romaine dans les dernières années de la République, marquées par de sanglants conflits de pouvoir, près avoir conquis la Gaule et réformé l'administration, il fut victime d'un complot de républicains hostiles à ses aspirations à la royauté, ou du moins à sa dictature absolue. Sa destinée exceptionnelle a toujours fasciné les historiens et les écrivains : Alexandre Dumas en fait le héros d'un récit de sa série Les Grands hommes en robe de chambre (Le Mousquetaire, 31 août-19 décembre 1855). CHARLES-EDMOND, Charles-Edmond Chojecki, dit (Wisky, Pologne, 16 novembre 1822 - Paris, décembre 1899) — p. 104. A Ecrivain et journaliste polonais, militant de la cause polonaise, contraint de quitter la Pologne pour échapper aux autorités russes, il s'installa en France en 1844, collabora à plusieurs journaux engagés et voyageant dans toute l'Europe. 11 se lia avec le prince Napoléon qui l'emmena dans sa croisière sur le Reine Hortense et lui procura un poste de bibliothécaire au ministère de l'Algérie, puis au Sénat en 1869. 11 composa de nombreux romans et des pièces de théâtre sous le pseudonyme de Charles- Edmond, et traduisit en polonais Le Manuscrit trouvé à Saragosse de son compatriote Jan Potocki. CHARLES P' Stuart, roi d'Angleterre (Dunfermline, 19 novem- bre 1600 - Londres, 30 janvier 1649) — p. 101, 102, 103. Second fils de Jacques II d'Écosse et époux d'Henriette de France, sœur de Louis Xlll, roi d'Angleterre de 1628 à 1649, aspirant à une royauté absolue, il se heurta au Parlement et dut affronter en guerre civile Oliver Cromwell. 11 fut décapité à Londres. Alexandre Dumas s'inspira de ces événements dans un célèbre épisode de Vingt ans après. CHARLES QUINT, Charles de Habsbourg, archiduc d'Autriche (Gand, 25 février 1500 - Yuste en Espagne, 25 septembre 1558) — p. 149. Par le jeu de la généalogie et des héritages, il fut successivement duc de Brabant, roi d'Espagne, roi de Sicile et empereur du Saint- Empire germanique. 11 régna de 1515 à 1556 sur un empire « sur lequel le soleil ne se couche jamais », mais, dans sa tentative

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d'hégémonie des Habsbourgs sur l'Europe, se heurta aux rois de France et à la Réforme luthérienne, CHARLET, Nicolas Toussaint (Paris, 20 décembre 1792 - Paris, 30 décembre 1845) — p. 54. Élève de Gros, rendu célèbre par sa première lithographie La Garde meurt et ne se rend pas, il se lia d'amitié avec Géricault, qu'il accompagna en Angleterre. Professeur de dessin à l'École polytechnique, il consacra son immense œuvre lithographique à la gloire des armées napoléoniennes et à l'évocation de scènes populaires. CHARTIER, Alain (Bayeux, vers 1385 - Orléans, entre 1430 et 1440, d'autres disent à Avignon, en 1449) — p. 108, 109. « Noble poète et orateur » du XV siècle, l'un des fondateurs de la poésie et de l'éloquence française, surnommé « le Sénèque de la France », il fut secrétaire des rois Charles VI et Charles Vil, à plusieurs reprises ambassadeur, notamment à Venise, et surtout en Écosse, pour demander la main de Marguerite d'Écosse, fille de Jacques P' pour le jeune dauphin, futur Louis XI, il est l'auteur de longs poèmes allégoriques (La Belle Dame sans mercy, Le Livre des Quatre dames, etc.) et d'ouvrages en prose. CHASSÉRIAU, Théodore (Sainte-Barbe de Samana, Saint- Domingue, 20 septembre 1819 - Paris, le 8 octobre 1856) — p. 28, 66. A Elève précoce d'Ingres, dont il adopte la pureté du dessin, puis de Delacroix, qui lui transmet la fougue romantique, il expose dès le Salon de 1837, à peine âgé de dix-huit ans. Peintre de portraits et des scènes historiques ou mythologiques, il décora en outre quelques églises de Paris et l'escalier de la Cour des Comptes. Son voyage en Algérie en 1846 lui fit découvrir de nouveaux horizons, et suscita des toiles orientales proches de celles de Delacroix. Son style, synthèse entre le classicisme et le romantisme, influença Gustave Moreau et Puvis de Chavannes. CHÉNIER, André de Chénier, dit André (Constantinople, 30 octobre 1762 - Paris, 25 juillet 1794) — p. 126. Journaliste, diplomate et publiciste, frère de Marie-Joseph Chénier, il embrassa comme lui les idées révolutionnaires, mais, suspect pour en avoir dénoncé les excès, il fut guillotiné parmi les dernières victimes de la Révolution. Son œuvre poétique.

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marquée par le retour à l'hellénisme, fut redécouverte en 1819 grâce à l'édition de ses Œuvres complètes par Henri de Latouche (Baudouin frères). CHOISEUL, Etienne François, comte de Stainville, puis duc de (Nancy, 28 juin 1719 - Chanteloup, 8 mai 1785) — p. 103. Fin diplomate, ministre laïc, libéral de Louis XV, soutenu par Mme de Pompadour, il négocia le mariage du futur Louis XVI avec Marie-Antoinette d'Autriche. Soutenu par les Encyclopédistes, il lutta contre l'influence des Jésuites ; mais, après la mort de Mme de Pompadour, il tomba en disgrâce, à la suite des conflits entre le roi et les parlements, et de la découverte d'une négociation occulte avec l'Espagne. Certains courtisans et Mme du Barry ne furent pas étrangers à sa chute. 11 mourut en exil dans son château de Chanteloup. ClCÉRl, Pierre Luc Charles (Saint-Cloud, 17 août 1782 - Saint- Chéron, 22 août 1868) — p. 144. D'origine milanaise, il renonça à sa première vocation, le chant, à la suite d'un accident, et, après avoir étudié le dessin avec l'architecte Bellangé, il se tourna vers la décoration théâtrale, à l'Opéra comme à la Comédie-Française. Peintre-décorateur (1810), décorateur en chef (1818) à l'Opéra, tout en dirigeant ses propres ateliers, il réalisa plus de trois cents décorations de théâtre, et notamment, pour Dumas, ceux d'Henri III et sa cour, à la Comédie-Française, et ceux de Hamlet et de Monte-Cristo au Théâtre-Historique. CLAUDE, Tiberius Claudius Drusus (Lyon, U' août 10 av. J.C. - Rome, 13 octobre 54) — p. 51. Succédant en tant que dernier homme de sa famille à Caligula, il se montra, malgré ses infirmités congénitales, son manque d'expérience et la méfiance de la noblesse romaine, un administrateur plutôt avisé, constructeur et rassembleur de terres. Sa dernière épouse, Agrippine la jeune, après s'être débarrassée de Britannicus, le fils que Claude avait eu de Messaline, et lui avoir fait adopter son propre fils Néron, le fit empoisonner. CLÉOPÂTRE, Cléopâtre Vil Théa Philopator (Alexandrie, 69 av. J.C. - Alexandrie, 12 août 30) — p. 98, 142. Reine d'Egypte de la famille des Lagides, régnant depuis 51

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avant J.C. avec ses frères et époux Ptolémée XIII, puis Ptolémée XV, elle devint la maîtresse de Jules César, qui avait débarqué en Egypte après sa victoire à Pharsale sur Pompée et l'assassinat de ce dernier ; emmenée à Rome, elle rentra en Egypte, fit assas- siner son frère/époux et régna seule, jusqu'au moment où elle gouverna avec son amant Marc-Antoine, à qui l'Orient était échu dans le partage du monde romain réalisé après la défaite des républicains. Leur liaison dura dix ans, pour se terminer, après la victoire d'Octave sur Marc-Antoine à Actium, par la mort tra- gique des deux amants. Ses amours et sa vie mouvementée lui valurent un statut légendaire dès l'Antiquité. Dumas en fit son héroïne, dans un récit inséré dans Les Étoiles du monde, galerie des femmes les plus célèbres de tous les temps et de tous les pays, Garnier frères 1858. CLOTILDE, Marie Clotilde Thérèse Louise de Savoie, dite CIo- tilde de Savoie (Turin, 2 mars 1843 - Moncalieri, 25 juin 1911) — p. 125. Fille de Victor-Emmanuel II d'Italie, épouse en 1859 le prince Napoléon, cousin de Napoléon III. COLLOT, Jean-Pierre (Montpellier, 5 mars 1764 - Paris, 6 août 1852) —p. 77, 78. Financier, fournisseur de l'armée française, proche de Bonaparte qu'il aida à financer le coup d'État du 18 brumaire, il fut directeur de la Monnaie de 1821 à 1842, il fit bâtir un superbe hôtel particulier situé sur le quai Anatole France, par Visconti dont il connaissait intimement le frère. Passionné d'archéologie, il collectionna les statues, les vases anciens et les tableaux italiens, achetés pendant la campagne de Bonaparte. Ces collections furent vendues après sa mort en 1852, au cours de plusieurs ventes aux enchères. CONSTABLE, John (East Bergholt, 11 juin 1776 - Londres, 31 mars 1837) — p. 128, 130. Paysagiste de son Suffolk natal, il se spécialisa dans l'étude des ciels. Ses tableaux exposés au Salon de Paris en 1824 eurent une influence décisive sur les paysagistes français. Millet et les peintres de l'École de Barbizon. CORDAY, Marie Anne Charlotte de Corday d'Armont (Saint-

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Saturnin des Ligneries, 27 juillet 1768 - Paris, 17 juillet 1793) — p. 98. De petite noblesse normande, arrière-arrière-arrière petite- fille de Pierre Corneille, exaltée par les idées nouvelles, elle fut scandalisée par la façon dont le jacobin Jean-Paul Marat se félicitait du sang versé lors des massacres de septembre, puis par ses attaques contre les Girondins, dont certains vinrent se réfugier dans le Calvados. Elle décida alors de se sacrifier et de débarrasser le pays de celui qu'elle considérait comme un menteur sanguinaire. Elle parvint à se faire admettre chez lui et le poignarda dans la baignoire où il soignait une maladie de peau. CORNÉLIE (189 - 110 av. J.C.) — p. 98. Fille de Scipion l'Africain et mère des Gracques, veuve de Tiberius Sempronius Gracchus dont elle avait eu douze enfants, cette femme lettrée, issue de la gens Cornelia, une des grandes familles nobles de Rome, se consacra à l'éducation de ses trois enfants survivants, une fille (qui épousa Scipion Émilien) et deux fils, dont l'histoire a conservé le souvenir sous le nom de « Gracques », lesquels firent voter des lois agraires favorables aux pauvres et furent tous deux assassinés. Cornélie est souvent considérée comme le modèle de la matrone romaine. CORREGGIO, Antonio Allegri, dit 11 (Correggio, 1489 ou 1494 ? - Correggio, 5 mars 1534) — p. 36. Peintre pour le duc de Mantoue de séries mythologiques, puis décorateur de la chambre de l'abbesse au Couvent Saint-Paul de Parme, il réalise ensuite de grandes fresques et des toiles religieuses dans lesquelles il se révèle un maître du clair-obscur et, par sa maîtrise de la perspective, un précurseur de l'art baroque. COURBET, Gustave (Ornans, 10 juin 1819 - La Tour de Peilz, Suisse, 31 décembre 1877) — p. 41, 57, 58. D'origine terrienne, Courbet apprit le dessin à Besançon avec un élève de David, puis à Paris, fit des études de droit, fréquentant divers ateliers et étudiant les maîtres espagnols et hollandais au Musée du Louvre. Peignant dès 1842 des autoportraits, exposant au Salon de 1845, il se lia dans la bohème parisienne des artistes en rupture avec les écoles précédentes ; avec le journaliste Champfleury il jeta les bases du réalisme pictural. Après avoir en Hollande étudié Frans Hais et Rembrandt

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(1849), il peignit, de retour à Ornans, de grands tableaux, dont Un enterrement à Ornans, qui fit scandale au Salon de 1851, puis Les Baigneuses, qui choquèrent en 1853. Sa rencontre avec le collectionneur montpelliérain Alfred Bruyas fut décisive pour la suite de sa carrière, au cours de laquelle il développa sa science du paysage et de la nature morte. Politiquement engagé du côté de la Commune de Paris, il fut arrêté après la semaine sanglante, ruiné et exilé en Suisse. CRANACH, Lucas Millier, dit Lucas (Kronach, 4 octobre 1472 - Weimar, 16 octobre 1553) — p. 61. Peintre et graveur allemand de la Renaissance, dans le style proche de celui d'Albrecht Diirer, il travailla pour la cour de Saxe, et pour différents princes et ecclésiastiques, créant une figure féminine idéale stylisée. Ami de Martin Luther, acquis aux idées de la Réforme, il participa à l'élaboration d'une iconographie religieuse propre au protestantisme en illustrant les thèmes bibliques. Son fils, Lucas Cranach le jeune continua une œuvre déjà riche de plus de quatre cents toiles. D. DANTE, Dante Alighieri (Florence, mai 1265 - Ravenne, 13/14 septembre 1321) — p. 70, 73, 74, 101. Le poète de la Divine Comédie, unanimement admiré des représentants de l'École romantique, figure avec Virgile sur le chef-d'œuvre de Delacroix, la barque de Dante. Alexandre Dumas a traduit le Chant 1 de l'Enfer lors de son premier voyage en Italie. DECAMPS, Alexandre Gabriel (Paris, 3 mars 1803 - Fontaine- bleau, 22 août 1860) — p. 28, 35, 39, 78, 79, 127. Élève d'Abel de Pujol, il débuta au Salon de 1827. Peintre de paysage et de genre renommé, il fut l'un des premiers peintres romantiques à visiter l'Orient. 11 fut aussi l'un de ceux qui décorèrent l'appartement de Dumas lors du bal de 1833. Le Christ au prétoire, p. 34 — L'École turque, p. 34. DELAROCHE, Paul, Hippolyte De La Roche dit (Paris, 17 juillet 1797 - Paris, 4 novembre 1856) — p. 85, 148. Élève de Watelet et de Gros, spécialiste des scènes anecdotiques à contenu historique, débutant au Salon de 1822, il fut, entre 1832 et 1841, professeur à l'École des Beaux-Arts, où

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il forma d'innombrables élèves et dont il décora l'hémicycle. 11 peignit aussi pour Versailles de grands tableaux, ainsi que des portraits d'hommes politiques contemporains. DELILLE, Jacques, dit aussi l'abbé Delille, en raison d'un béné- fice qu'il possédait sur une abbaye (Clermont-Ferrand, 22 juin 1738 - Paris, 2 mai 1813) — p. 73. Enfant naturel, après de brillantes études, il devint professeur à Amiens, puis à Paris. En 1770, il connut la célébrité en traduisant en vers Les Géorgiques de Virgile (dont il traduisit ensuite L'Enéide et Les Bucoliques). Admis à l'Académie Française en 1774, nommé à la chaire de poésie latine du Collège de France, considéré comme l'un des plus grands poètes de son époque, il publia en 1782 les Jardins, poème encensé dans les salons qu'il fréquentait. Pendant la révolution, il continua à publier, voyagea beaucoup, traduisit à Londres le Paradise Lost de Milton ; revenu en France en 1802, il reprit sa chaire au Collège de France. A sa mort, il reçut des funérailles grandioses. DENECOURT, Claude François (Neurey-en-Vaux, Haute-Saône, 4 décembre 1788 - Fontainebleau, 24 mars 1875) — p. 80. Ancien soldat de la Grande armée, premier éditeur d'un guide complet de la forêt de Fontainebleau en 1839 {Guide du voyageur dans le palais et la forêt de Fontainebleau, ou Histoire et description abrégées de ces lieux remarquables et pittoresques, Fontainebleau: l'auteur, 1840, 113 p. et planches, puis Guide du voyageur et de l'artiste à Fontainebleau, itinéraire du palais et de la forêt avec les promenades les plus pittoresques, Paris, aux librairies du Palais-National, 1850, Vl-80 p. et planches), il fit bâtir en 1851 la « tour Denecourt » qui permettait d'avoir de beaux points de vue sur la région et qui fut détruite en 1878 par un tremblement de terre avant d'être reconstruite et restaurée. « Sylvain de la forêt de Fontainebleau », il consacra l'essentiel de sa vie à faire connaître (et contribuer à créer de toutes pièces) les richesses de la forêt de Fontainebleau. DESBORDES-VALMORE, Marceline Félicité Josèphe Desbordes, Mme (Douai, 20 juin 1786 - Paris, 23 juillet 1859) — p. 67. Actrice de théâtre, épouse de l'acteur François Prosper Lanchantin, dit Valmore, elle publia un premier volume de poésie en 1819 {Élégies). Dumas a donné une préface aux P/ei/rs, recueil de la poétesse à la sensibilité exacerbée, exaltant l'amour et la

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maternité, ainsi que la compassion pour les êtres souffrants, très admirée de ses contemporains romantiques. DOW, Gérard (Leyde, 7 avril 1613 - Leyde, 9 février 1675) — p. 107, 144. Peintre hollandais, élève de Rembrandt, au style très proche de celui de son maître, auteur de nombreux tableaux de petit format, scènes de genre et natures mortes, il fut le maître de Gabriel Metsu. DU BARRY, Jeanne Bécu de Cantigny, dite aussi Mlle de Vauber- nier, comtesse (Vaucouleurs, 19 août 1743 - Paris, 8 décembre 1793) —p. 103, 144. Après avoir reçu une éducation soignée, vendeuse à dix-sept ans dans une luxueuse boutique de mode rue Saint-Honoré, elle fut remarquée pour sa beauté par Jean-Baptiste Du Barry, qui l'installa chez lui et lui fit rencontrer le monde de la littérature et des arts. Le maréchal de Richelieu eut l'idée de la présenter au Roi Louis XV vieillissant. Pour être présentée à la Cour, elle fut mariée au frère aîné de son amant, le comte Guillaume du Barry et devint la favorite en titre du roi. Sans se mêler de politique, comme Mme de Pompadour, elle fut néanmoins mêlée aux petites intrigues des coteries de la cour et s'attira l'hostilité de la jeune dauphine Marie-Antoinette. Dans son domaine de Louveciennes, elle favorisa l'épanouissement des artistes et artisans français. En disgrâce après la mort de Louis XV, elle se retira à Louveciennes d'où elle ne fut arrachée que pour être jugée et guillotinée. Elle est l'une des héroïnes de Joseph Balsamo. DU BARRY, Guillaume Dubarry, comte Du Barry et de Roque- laure (Saint-Maur de Lévignac, 11 juin 1732 - Toulouse, 2 août 1811) —p. 103. Originaire d'une ancienne famille noble, il fut sollicité par son frère Jean-Baptiste, dit le Roué, pour épouser la propre maîtresse de celui-ci, Jeanne Bécu, afin qu'elle fût présentée au Roi. Après ce mariage de façade, le comte regagna sa province, nanti d'une substantielle pension. DUMAS, Alexandre, fils (Paris, 27 juillet 1824 - Marly-le-Roi, 27 novembre 1895) — p. 114, 115, 116. Fils d'Alexandre Dumas et de Catherine Laure Labay, il entretint

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des relations orageuses avec son géniteur jusqu'en 1844, date de la séparation d'Alexandre Dumas père et de son épouse Ida Ferrier. Dès lors, le père et le fils voyagèrent ensemble, se consultèrent mutuellement, partagèrent parfois une vie tumultueuse. Auteur de pièces à thèse qui remportèrent de son vivant un très vif succès, il survit dans la littérature française comme l'auteur de La Dame aux camélias, évoquant sa liaison avec Marie Duplessis et la fin tragique de cette courtisane. DUPONT, Pierre (Lyon, 23 avril 1821 - Lyon, 24 juillet 1870) — p. 73, 74. Ouvrier de filature puis employé de banque, monté à Paris, il se mit à écrire après une rencontre avec Victor Hugo se lia aux jeunes romantiques et à Charles Gounod, avec qui il écrivit Les Bœufs, chanson qui le rendit célèbre. En 1848, il composa Le Chant des ouvriers, hymne de la Révolution et participa à la barricade du Faubourg Saint-Antoine. Auteur du Chant des paysans, hostile au futur Napoléon 111, il fut condamné à la déportation et s'enfuit en Savoie, où il se fit oublier ; sa chanson Les Carriers, cependant, fut adoptée par la Commune de 1870. DUPREZ, Gilbert Louis (Paris, 6 décembre 1806 - Valmondois, 23 septembre 1896) — p. 130. Célèbre ténor français qui débuta à l'Odéon dans le Barbier de Séville en 1825, il alla perfectionner sa technique en Italie où il remporta un grand succès. De retour en France, il triompha dans les œuvres de Rossini et de Meyerbeer, se retirant de la scène en 1849 pour enseigner le chant au Conservatoire, puis dans sa propre école. DÛRER, Albrecht ou Albert (Nuremberg, 21 mai 1471 - Nurem- berg, 6 avril 1528) — p. 112. Formé à l'orfèvrerie, il se mit à dessiner et à peindre, voyagea en Allemagne, à Venise et en Hollande, peignant, dessinant, gravant, et composant des traités d'anatomie, d'architecture et de mathématiques. 11 fut redécouvert par les romantiques, qui lui vouèrent un véritable culte. DU TREMBLAY, François Leclerc, dit le père Joseph (Paris, 4 novembre 1577 - Rueil, 18 décembre 1638) — p. 108, 109. Après d'excellentes études et des débuts dans la vie militaire, puis une entrée en 1599 dans l'ordre des Capucins, il fit ses

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débuts en politique à la Conférence de Loudun (1619), obtenant l'abandon du gallicanisme. 11 devint alors l'ami et le confident de Richelieu, son « éminence grise », allusion à sa robe de bure. Créateur d'un service de renseignements au service de Richelieu, présent aux côtés de Richelieu au Siège de La Rochelle, sur lequel il écrivit une sorte d'épopée, il fut ensuite l'un des artisans de la paix de Westphalie. Alexandre Dumas lui donne un petit rôle équivoque dans Les Trois mousquetaires. E. ÉLÉONORE DE GUYENNE, autre nom d'Aliénor d'Aquitaine (1122 ou 1124 - Poitiers, 31 mars ou U' avril 1204) — p. 98. Duchesse d'Aquitaine, elle épousa successivement le roi de France Louis Vil, et Henri Plantagenêt (futur Henri 11) et entretint à Poitiers une « cour d'amour » où s'exprimaient poètes et troubadours, représentants de l'amour courtois. Elle suivit Louis VII dans la deuxième croisade, avec toute une suite, y compris le troubadour Jaufré Rudel. Son mariage annulé, sous prétexte d'infidélité avec son oncle Raymond de Poitiers, elle rentra à Poitiers pour épouser Henri Plantagenêt. Après une révolte en 1173 contre son mari - elle n'avait pas supporté l'assassinat de Thomas Becket —, elle fut emprisonnée pendant une quinzaine d'années. Une fois libérée, elle exerça le pouvoir, et, après la mort de son mari, elle joua un rôle essentiel dans la politique de la France et de l'Angleterre. Elle se retira à l'abbaye de Fontevraud en 1200. ÉTAMPES, Anne de Pisseleu, duchesse d'Étampes (vers 1508 - après 1575) — p. 98. Épouse de Jean IV de Brosse, duc d'Étampes, maîtresse de François P', dont elle resta la favorite jusqu'à la mort du roi, elle fut alors écartée de la cour par la jalousie de Diane de Poitiers, maîtresse de Henri 11, contrainte de rendre les bijoux que lui a donnés François PL François P' lui avait fait construire un château à Angervilliers. Elle est l'une des héroïnes du roman d'Alexandre Dumas, Ascanio.

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F. FEUILLET, Octave (Saint-Lô, 10 août 1821 - Paris, 28 décembre 1890) — p. 79. Romancier et dramaturge à la mode, habile à représenter la société du Second Empire, notamment la femme de son époque, surnommé « le Musset des familles », il fut élu à l'Académie en 1862 et nommé bibliothécaire du château de Fontainebleau en 1868. Dalila, drame écrit en 1857, lui fut peut-être inspiré par une aquarelle de Cabanel. FOURNIER, Jean Marc Louis Fournier, dit aussi Marc-Fournier (Genève, 25 novembre 1815 - Saint-Mandé, 5 janvier 1879) — p. 148. Collaborateur de nombreux journaux, auteur de mélodrames, dont certains écrits avec Paul de Kock, il prit en 1851 la direction du Théâtre de la Porte-Saint-Martin, qu'il conserva jusqu'en 1869 et où il monta plusieurs œuvres, créations ou reprises, d'Alexandre Dumas. G. GAIMARD, Joseph Paul (Saint-Zacharie, Var, 31 janvier 1796 - Paris, 10 décembre 1858) — p. 126. Après avoir servi, entre 1826 et 1829, aux côtés de Jean René Constant Quoy, comme naturaliste à bord des vaisseaux La Coquille, sous le commandement de Duperrey, et L'Astrolabe, sous le commandement de Dumont d'Urville, il dirigea l'expédition scientifique La Recherche (1835-1836), explorant l'océan Arctique. En 1835, il visita l'Islande, y revenant l'été suivant à la tête d'une autre expédition scientifique commissionnée par le gouvernement français. Le compte rendu de ce voyage parut en neuf volumes sous le titre de Voyage en Islande et au Groënland. En 1838, il conduisit une nouvelle expédition aux Svalbard. Deux espèces lui ont été dédiées : Eualus gaimardii (H. Milne Edwards, 1837) et Byblis gaimardi (Kr0yer, 1846). GALLAIT, Louis (Tournai, 10 mars 1810 - Schaerbeek, 20 novembre 1887) — p. 29. Peintre de genre et de sujets mondains, portraitiste, aquafortiste et lithographe. Elève de Hennequin à l'Académie de

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Tournai et d'Ary Scheffer à Paris. II fut directeur de l'Académie de Tournai et, à partir de 1871, président de l'Académie royale de Belgique. II a laissé de nombreux dessins et aquarelles, mais a bâti sa grande réputation, en Belgique et à l'étranger, sur ses portraits historiques et de personnalités officielles. II a fait le portrait de la plupart des membres de la famille royale belge, réalisé des portraits historiques pour la salle des séances du Sénat à Bruxelles, et quelques grands toiles de genre pour la galerie de Versailles GEORGE, Marie-Joséphine Weimer, dite Mlle George (Bayeux, 24 février 1787 - Passy, 12 janvier 1867) — p. 98. Élève de Mlle Raucourt, elle débuta toute jeune à la Comédie- Française dans le rôle de Clytemnestre, le 3 août 1802, et conquit par sa beauté et sa force les suffrages du public ; sociétaire en 1804, maîtresse du premier consul, rivale de Mlle Duchesnois, elle remporta de grands succès dans la tragédie classique ; elle suivit en 1808, en Russie le danseur Duport, mais participa cependant aux représentations de prestige données par Napo- léon à Erfûrt et à Dresde. Elle regagna en 1813 la Comédie-Fran- çaise qu'elle quitta après l'exil de Napoléon et dont elle fut radiée en 1817, menant désormais une vie de comédienne nomade, don- nant des représentations en province et à l'étranger jusqu'à ce qu'elle rentrât à l'Odéon en 1821. Maîtresse d'Harel à partir de 1825, elle fut la reine des théâtres dirigés par son amant, Odéon et Porte-Saint-Martin, scènes sur lesquelles elle interpréta la plupart des grands rôles des drames romantiques (hors Comé- die-Française), créant entre autres à l'Odéon le rôle-titre dans Christine à Fontainebleau de Frédéric Soulié (13 octobre 1829), Christine dans Stockholm, Fontainebleau et Rome (30 mars 1830) et Bérangère dans Charles VII chez ses grands vassaux ; à la Porte Saint-Martin, Marguerite de Bourgogne dans La Tour de Nesle (29 mai 1832) et Mme Humbert dans Le Fils de l'émigré (8 août 1832) d'A. Dumas, les rôles-titres dans Lucrèce Borgia (2 février 1833) et Marie Tudor (6 novembre 1833) de V. Hugo ; le rôle- titre dans La Maréchale d'Ancre de Vigny (25 juin 1831). « Elle fut la Clorinde de la nouvelle école, plus brave au combat que bien des hommes. Elle brûla ses vaisseaux après Christine et se jeta corps et âme dans la lutte romantique. » écrit Dumas dans l'article nécrologique qu'il lui consacre (« La nouvelle du jour. Mort de Mlle Georges », Le Mousquetaire, n°58, 14 janvier 1867).

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Actrice puissante, d'une beauté imposante, elle joua le drame avec la même passion que la tragédie. Harel devenu fou, elle le soigna jusqu'à sa mort, et continua à donner des représenta- tions en tournée, terminant sa vie dans un dénuement proche de la misère. Elle demanda à être enterrée dans le manteau de Rodogune. Dumas, qui lui avait ouvert son Théâtre-Historique, où elle reprit Marie Tudor (17 au 30 août, 16 au 24 septembre, 2 et 3 octobre 1848), Lucrèce Borgia (7, 8, 9, 10 octobre 1848) et La Tour de Nesle (3, 4, 12, 14, 21 décembre 1848), inscrit sa carrière dans trois chapitres de Mes mémoires (LXXXVV, LXXXVI, LXXX- Vil, LXXXVll) 1 avant de lui consacrer le chapitre CXXXV. GÉRICAULT, Jean Louis André Théodore (Rouen, 26 septembre 1791 - Paris, 26 janvier 1824). — p. 35, 128. Peintre romantique, dont le chef-d'œuvre. Le Radeau de la Méduse, reste une des œuvres les plus caractéristiques de son attrait morbide pour les anatomies souffrantes. Dumas lui consacre le chapitre XCVlll de Mes mémoires [préoriginale : La Presse, 16 juin 1852]. GOETHE, Johann Wolfgang von (Francfort, 28 août 1749 - Wei- mar, 22 mars 1832) — p. 73, 74. La figure de Goethe, poète, romancier, auteur dramatique, essayiste, esprit à la fois scientifique et poétique, constitue, avec celle de Schiller, une inspiration constante pour les artistes romantiques. Faust fut l'œuvre sans doute la plus citée, la plus exaltée, la plus illustrée par la nouvelle École. GRANIER DE CASSAGNAC, Bernard Adolphe (Avéron, 11 août 1806 - Couloumé, 31 janvier 1880) — p. 115. Journaliste, il débuta en 1832 à Toulouse, où il fut trois fois lauréat des Jeux floraux. Monté à Paris, il rencontra Victor Hugo, prit parti pour l'École romantique, et fut engagé par Bertin aîné comme critique littéraire au Journal des Débats. Collaborateur à plusieurs journaux, auteur de nombreux ouvrages historiques, il soutint la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République. Mis dans le secret du Coup d'État, il fut député de 1852 à 1870, et de 1876 à 1880. GREUZE, Jean-Baptiste (Tournus, 21 août 1725 - Paris, 21 mars 1805) — p. 54. Élève de Natoire à l'Académie royale de peinture, représentant

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d'un sentimentalisme de mise à la fin de l'époque des Lumières, il reçut les éloges de Diderot pour les sujets qu'il choisit de peindre, des scènes de genre, dans le style du mélodrame bourgeois. Outre les scènes de genre, il peignit de nombreux portraits, des œuvres allégoriques, mythologiques et religieuses, et des toiles érotiques. GRINGONNEUR, Jacquemin — p. 61. Peintre français du XIV"^ siècle qui aurait peint pour le roi Charles VI des jeux de cartes (tarot). GROS, Antoine Jean, baron (Paris, 16 mars 1771 - Meudon, 25 juin 1835) — p. 65, 128. Peintre d'histoire qui suivait Napoléon dans ses campagnes, il réalisa un certain nombre de peintures de ses batailles, notamment La Bataille d'Aboukir (1806). Membre de l'Institut et professeur à l'École des Beaux-Arts, en désaccord profond avec la vague romantique, il finit par se suicider. GUÉRIN, Pierre-Narcisse, baron (Paris, 13 mai 1774 - Rome, 6 juillet 1833) — p. 128. Peintre de style néo-classique et académique, inspiré par des thèmes empruntés à l'Antiquité, il débuta, après un voyage en Italie, au Salon de 1810, puis ouvrit un atelier qui forma une par- tie de la génération des grands peintres romantiques (Géricault, Ary Scheffer, Léon Cogniet, Paul Huet, Delacroix). Professeur à l'École des Beaux-Arts en 1814, il fut nommé directeur de l'Aca- démie de France à Rome, poste qu'il occupa de 1822 à 1828. H. HENRI IV (Pau, 14 décembre 1553 - Paris, 14 mai 1610) — p. 79. Fils d'Antoine de Bourbon, duc de Vendôme, et de Jeanne 111 d'Albret, reine de Navarre, il abjura sa foi protestante et épousa Marguerite de Valois (la Reine Margot) pour sceller la réconciliation des Catholiques et des Protestants ; il succéda à Henri 111, fondant ainsi la dynastie des Bourbons. Divorcé d'avec Marguerite, il épousa Marie de Médicis, et mourut assassiné. 11 apparaît comme personnage épisodique dans la trilogie de Dumas (La Reine Margot, la Dame de Monsoreau, les Quarante- cinq). 11 est représenté en grande pompe par les peintures de Rubens conservées au Louvre.

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HOBBEMA, Meindert (Amsterdam, 31 octobre 1638 - Amster- dam, 7 décembre 1709) — p. 76. Élève, ami et néanmoins rival de Ruysdael, il fut l'un des plus grands peintres paysagistes hollandais, peignant essentiellement des paysages de son pays, avec une attention toute particulière aux effets de lumière et de pénombre. HOGUET, Charles (Berlin, 21 novembre 1821 - Berlin, 4 août 1870) —p. 164. Né à Berlin de parents français, peintre paysagiste venu terminer à Paris ses études de peinture, commencées à Berlin, il fut surnommé « le Raphaël des moulins à vent ». HOLBEIN, Hans (Augsbourg, 1497 - Londres, 29 novembre 1543) —p. 61, 104, 112. Issu d'une famille de peintres, et lié avec Érasme, il s'installa à Baie, où il réalisa des portraits, des compositions religieuses, des décorations murales et des gravures. Teinté de l'humanisme de la Renaissance, il subit aussi l'influence de la nouvelle peinture italienne. Fuyant la Réforme, il s'installa à Londres, où il devint peintre-valet de chambre de Henri Vlll, portraitiste attitré de la cour d'Angleterre. 11 mourut de la peste en pleine gloire. HOMÈRE, aède grec du VHP siècle avant J.C. — p. 47, 150. On lui attribue l'invention de l'épopée et la composition de L'Iliade et de L'Odyssée. Ces deux poèmes épiques, fondateurs d'une grande partie de la littérature postérieure, qu'ils soient ou non l'œuvre d'un seul homme, d'un groupe de rhapsodes, et d'auteurs différents, sont une référence essentielle pour tout homme de lettres. Dumas n'échappe pas à cette tradition et cite Homère, comme il cite Plutarque ou les historiens latins. HUGO, Victor Marie (Besançon, 26 février 1802 - Paris, 22 mai 1885) —p. 114. Malgré certaines divergences et quelques moments de refroidissement dans leurs relations (1833-1836), Victor Hugo et Alexandre Dumas restèrent jusqu'à la mort de Dumas, les amis qu'ils avaient été au moment de la bataille des jeunes dramaturges romantiques.

HUYSMANS DE MALINES, Cornelis Huysmans, dit (Anvers, 1648 - Malines, 1727) — p. 128.

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Elève de Caspar de Witte et de Jacques d'Arthois, il travailla à Malines, puis à Anvers. 11 renouvela la tradition du paysage flamand héroïque initiée par Rubens, introduisant dans ses tableaux de petites figures d'humains ou d'animaux qui leur donnent un pittoresque particulier, et travaillant les oppositions d'ombres et de lumière, dans ses grands paysages de forêts. I. INGRES, Jean Auguste Dominique (Montauban, 29 août 1780 - Paris, 14 janvier 1867) — p. 31, 48, 49, 59, 78, 85, 100, 101. Grand prix de Rome en 1801, élève de David, peintre acadé- mique que l'on encensait d'autant plus que l'on attaquait Eugène Delacroix, son contraire et son adversaire, il exécuta des por- traits considérés comme un miroir de la société bourgeoise de son temps. Portraits de Bartolini et de Bertin, p. 78, 100. Dumas a consacré une notice nécrologique au grand peintre raphaélesque (« Les Morts vont vite. Ingres », Le Mousquetaire, 18 janvier 1867). j. JOHANNOT, Tony (Offenbach, 9 novembre 1803 - Paris, 4 août 1852) —p. 28. Ayant appris la gravure auprès de ses frères Charles et Alfred, l'un des plus remarquables illustrateurs romantiques, illustrant un nombre incalculable d'œuvres littéraires, tant anciennes que modernes. 11 fréquentait les salons de Charles Nodier à l'Arsenal, où Alexandre Dumas fit sa connaissance. JULES 11, Giuliano délia Rovere, pape sous le nom de (Savone, 5 décembre 1443 - Rome, 21 février 1513) — p. 114. Pape de 1503 à 1513, succédant de Pie 111 qui ne régna que quelques jours, après une longue lutte contre Alexandre VI Borgia, il n'eut de cesse de faire de l'État pontifical une grande puissance politique et militaire. Pape soldat, il combattit avec toutes les armes possibles, loyales ou non, se montrant finalement ennemi de la France et des Français. Grand protecteur des arts, il commanda à l'architecte Bramante la Basilique de Saint-Pierre à Rome, dont il posa la première pierre, mais dont il

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ne vit pas l'achèvement ; il commanda à Raphaël les décorations du Vatican et protégea Michel-Ange, à qui il passa commande des fresques de la chapelle Sixtine, et avec qui il entretint des relations orageuses et qui réalisa son mausolée, où figure le célèbre Moïse, dans la Basilique Saint-Pierre-aux-Liens de Rome. K. KOSCIUSKO, Andrzej Tadeusz Bonawentura (Mereszowsz- czysna, 4 février 1746 - Soleure, 15 octobre 1817) — p. 79-80. Après avoir participé à la guerre d'indépendance américaine et avoir défendu la Pologne contre la Russie, il émigra en France pendant la Révolution. Ensuite il retourna en Pologne qu'il souleva contre la Russie et la Prusse. Prisonnier des Russes, libéré, il finit par s'exiler en France, à Montigny-sur-Loing. Grâce à son intervention lors de la Campagne de France en 1815, le village fut épargné par l'armée russe. Un monument est élevé à la lisière de la forêt de Fontainebleau en mémoire de son intervention. L. LA FONTAINE, Jean de (Château-Thierry, 8 juillet 1621 - Paris, ISavril 1695) —p. 41, 110, 111, 112, 113. La Mort et le bûcheron. Le fabuliste n'est ici mentionné qu'à cause de la fable illustrée par Millet qui a les honneurs d'un refus de la part du jury du Salon de 1859. LAMARTINE, Alphonse Marie Louis de Prat de (Maçon, 21 octobre 1790 - Paris, U' mars 1869) — p. 103. Grand poète romantique de la première génération admiré par Victor Hugo et les plus jeunes poètes de l'École nouvelle, engagé dans la politique républicaine, il présida en 1848 le gouvernement provisoire de la Seconde République. Après l'échec de ce gouvernement et l'élection de Louis-Napoléon, futur Napoléon 111, Dumas apporta un constant réconfort à son vieil ami, qui fut témoin au mariage de Marie Dumas en 1856. Malgré la maladie qui l'affaiblissait, Dumas suivit les obsèques de Lamartine le 4 mars 1869.

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LANDSEER, sir Edwin Henry (Londres, 7 mars 1802 - Londres, octobre 1873) — p. 36, 71, 134. Peintre animalier des plus importants de l'art britannique au XIX^ siècle, admiré par Dedreux et Géricault, membre très jeune de la Royal Academy, il sculpta les fameux lions de Trafalgar Square. 11 est enterré dans la Cathédrale Saint-Paul de Londres. LAWRENCE, Sir Thomas (Bristol, 13 avril 1769 - Londres, 7 jan- vier 1830) — p. 128. Membre de la Royal Academy de Londres, où il fut reçu par Reynolds, il fit à Aix-la-Chapelle en 1818 le portrait des personnalités présentes au Troisième Congrès, avant de visiter Vienne et l'Italie. Ses portraits pleins de charme et de mouvement, qu'il exposa à Paris en 1824, ont influencé le portraitiste français Louis Ricard. LEBRUN, Charles (Paris, 24 février 1619 - Paris, 12 février 1690) — p. 63. 11 commença par décorer le château de Vaux-le-Vicomte pour le surintendant Fouquet, après la disgrâce de qui il passa au service de Louis XIV, exécutant une peinture reflet de la grandeur du règne du roi-soleil. 11 s'illustra dans la décoration du château de Versailles, notamment dans la Galerie des Glaces. Les peintures de bataille d'Alexandre le Grand appartiennent à la série de VHistoire d'Alexandre. LÉON X, Giovanni di Lorenzo de Medici (Florence, 11 décembre 1475 - Rome, V décembre 1521) — p. 114. Successeur de Jules 11, pape de 1513 à 1521, sous le pontificat de qui eut lieu la rupture avec Martin Luther, il fut, comme son prédécesseur, un très grand protecteur des arts, faisant travailler Raphaël, qui réalisa un beau portrait de lui. 11 assista à l'édification de la Basilique Saint-Pierre de Rome. LÉONARD DE VINCI — voir ; VINCI. LETHIÈRE, Guillaume Guillon, dit (Sainte-Anne, Guadeloupe, 10 janvier 1760 - Paris, 22 avril 1832) — p. 148. Fils d'une esclave guadeloupéenne et du procureur du roi en Guadeloupe, reconnu par son père, Lethière, élève de Doyen jusqu'en 1786, remporta le prix de Rome, où il séjourna jusqu'en 1792. De retour à Paris, peintre d'ouvrages inspirés de l'antique.

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il fut nommé en 1811 directeur de l'Académie de Rome. Élu à l'Académie des Beaux-Arts (1815), professeur à l'École des Beaux-Arts à Paris (1819), il ouvrit un atelier où il forma toute une génération de jeunes peintres. LEYS, baron Hendrik ou Henri Jan Augustijn (Anvers, 18 février 1815 - Anvers, 26 août 1869) — p. 29, 60, 62. Peintre de portraits, d'histoire à vocation archéologique, influencé par Durer, Cranach, Holbein, A Elève à Anvers de Braekeleer et à Paris de Delacroix, il remporta, après avoir visité les musées d'Allemagne et de Hollande, son premier grand succès à l'Exposition universelle de 1855 avec Promenade hors des murs qui s'inspirait du Faust de Goethe. 11 est considéré comme un maître par rapport à son compatriote Lies. LOUIS IX, saint (Poissy, 25 avril 1214 - Tunis, 25 août 1270) — p. 79. Fils de Louis Vlll et de Blanche de Castille, roi de France de 1226 à 1270, il réorganisa la justice et participa à la septième, puis huitième croisade, au cours de laquelle il mourut à Tunis. LOUIS XI (Bourges, 3 juillet 1423 - Plessis-lez-Tours, 30 août 1483) — p. 108, 109. Fils de Charles Vlll et de Marie d'Anjou, roi de France de 1461 à 1483, il épousa Marguerite d'Écosse à l'âge de treize ans, alors qu'elle n'en avait que onze. 11 mit fin aux pratiques médiévales et mena une guerre sans merci contre la maison de Bourgogne et Charles le Téméraire. Malgré sa cruauté, ce fut un grand politique. Le personnage est marqué à l'époque romantique par le portrait qu'a fait de lui Walter Scott dans Quentin Durward. LOUIS XIV (Saint-Germain-en-Laye, 5 septembre 1638 - Ver- sailles, U' septembre 1715) — p. 63, 103, 131, 144. Fils de Louis Xlll et d'Anne d'Autriche, il connut un très long règne, correspondant à une époque de grand prestige politique et culturel et à l'établissement d'une monarchie autoritaire et centralisatrice. Le Vicomte de Bragelonne raconte sa prise de pouvoir.

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LOUIS XV (Versailles, 15 février 1710 - Versailles, 10 mai 1774) — p. 103. Arrière-petit-fils de Louis XIV, il ne régna effectivement qu'à partir de 1723, après la Régence exercée par Philippe d'Orléans. Relativement peu concerné personnellement par la politique, il laissa plutôt gouverner ses ministres et subit l'influence de ses favorites successives, en particulier Mme de Pompadour. LOUIS XVI (Versailles, 23 août 1754 - Paris, 21 janvier 1794) — p. 103, 104, 144. Petit-fils de Louis XV, époux de Marie-Antoinette d'Autriche, guillotiné en 1793, il est le héros historique des Mémoires d'un médecin (Joseph Balsamo, Le Collier de la reine, Ange Pitou, La Comtesse de Charny). LOUlS-PHlLlPPE P', Louis- Philippe, duc d'Orléans, puis (Paris, 6 octobre 1773 - Claremont, 20 août 1850) — p. 100. Fils de Louis-Philippe-Joseph, duc d'Orléans (Philippe-Egalité), le futur Louis-Philippe P' porta le titre de duc d'Orléans de 1793 à 1830, date de sa proclamation comme roi des Français ; en février 1848, l'insurrection le contraignit à l'exil en Angleterre. Dumas entra comme expéditionnaire surnuméraire dans les bureaux du duc d'Orléans, et, après avoir été confirmé dans ses fonctions (U' janvier 1824), fut affecté au Bureau des secours. Après le succès d'Henri III et sa cour, il fut nommé bibliothécaire- adjoint du duc, donnant sa démission le 15 février 1831. Dumas accueillit la Monarchie de Juillet, sans trop de déplaisir, avant de s'en détourner pour rejoindre le camp des républicains modérés. Après la chute de Louis-Philippe, Dumas publia Le Dernier Roi, Souverain, 1852, 8 vol., repris la même année sous le titre d'Histoire de la vie politique et privée de Louis-Philippe, Dufour, 2 vol. et, en 1853, sous celui de Histoire de dix-huit ans, depuis Pavènement de Louis-Philippe jusqu'à la Révolution de 1848, Kolb, 2 vol, violent réquisitoire contre la politique du roi déchu. M. MACAIRE, Louis Cyrus (Doudeville, 14 août 1807 - Paris, 125 rue Montmartre, 2% 24 avril 1871) — p. 29. 11 fut l'un des premiers photographes français, associé à ses frères, Hippolyte (1804-1852) et Jean Victor Macaire (Paris,

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ancien 10^ 11 avril 1812-après 1886), qui, en 1848, abandonna son nom pour celui de sa femme Louise Amélie Warnod (Bulletin des lois, 5 juillet 1848, ordonnance n° 534). 11 voyagea au Canada, où les deux frères réalisèrent de très nombreuses photographies. En 1855, il proposa la création d'une section de photqgraphie au Ministère d'État. 11 épousa le 7 avril 1836 Marie Éléonore Euselne Martin, tandis que son frère Jean Victor épousait Louise Amélie Warnod le 25 mars 1843. À cause des événements de la Commune, son décès ne fut déclaré à la mairie du deuxième arrondissement que le 24 août 1871. MADOU, Jean-Baptiste (Bruxelles, 3 février 1796 - Saint Josse ten Noode, 3 avril 1877) — p. 29. Peintre de genre, aquarelliste et lithographe, il donna ses premières œuvres à Paris et à Bruxelles en 1830, illustrant par ailleurs de nombreux ouvrages, notamment consacrés aux peintres flamands et hollandais. MARC-FOURNIER — voir FOURNIER. MARGOT (La reine), Marguerite de Valois, surnommée Margot par Charles IX (Saint-Germain-en-Laye, 14 mai 1553 - Paris, 27 mars 1615) — p. 98. Première épouse de Henri de Navarre, futur Henri IV, héroïne du roman de Dumas La Reine Margot. Les sources de Dumas sont les Mémoires de la reine de Navarre elle-même et la Vie des dames galantes de Brantôme. MARGUERITE D'ÉCOSSE (Edimbourg, 1425 - Châlons-en-Cham- pagne, 16 août 1445) — p. 108, 109. Fille aînée de Jacques P' d'Écosse, elle épousa le futur Louis XI, alors qu'elle n'était encore âgée que de onze ans. Belle, intelli- gente et cultivée, elle tenta d'organiser autour d'elle une véri- table cour policée, mais elle ne s'entendit guère avec son époux et mourut à vingt et un ans, sans doute de tuberculose. Elle est l'héroïne de l'anecdote qui la confronte avec le poète Alain Char- tier, à qui elle aurait donné un baiser, par reconnaissance des belles choses qu'il était capable de proférer. MARIE d'ORLÉANS, Marie Christine Caroline Adélaïde Fran- çoise Léopoldine d'Orléans, duchesse de Wurtemberg (Palerme, 12 avril 1813 - Pise, 6 janvier 1839) — p. 85.

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Deuxième fille de Louis-Philippe et de Marie-Amélie de Bour- bon, elle fut l'élève d'Ary Scheffer pour le dessin et la sculpture, exécutant un grand nombre d'œuvres dont certaines se trouvent au Château de Versailles (la célèbre Jeanne d'Arc) et au Musée de la vie romantique à Paris. MATHILDE, Mathilde Laetitia Wilhelmine Bonaparte, princesse (Trieste, 29 mai 1820 - Paris, 2 janvier 1904). — 108, 125. Fille de Jérôme Bonaparte et de Catherine de Wurtemberg, cousine du futur Napoléon 111, avec qui elle fut un temps fiancée. Élevée à Rome et à Florence, elle épousa le 10 octobre 1841 à San Donato le richissime et violent prince Anatole Demidoff dont elle se sépara en 1845, le tribunal de Saint-Pétersbourg lui allouant une pension de deux cent mille francs par an. Peintre, élève d'Fu- gène Giraud, et, plus tard, d'Hébert, elle s'établit en 1846 à Paris après son divorce, avec son amant le comte Fmilien de Nieuwer- kerke. File fit, après l'accession de son cousin Louis-Napoléon à la Présidence de la République, puis à la dignité impériale, les honneurs de l'Flysée Qusqu'au mariage de l'empereur) avant d'ouvrir aux littérateurs et aux artistes ses salons, soit 10 rue de Courcelles, soit dans sa résidence d'été de Saint-Gratien, salons que fréquentèrent Dumas père et surtout Dumas fils. Grâce à elle la censure pesant sur le drame Les Mohicans de Paris fut levée en août 1864, Dumas résidant alors lui aussi à Saint-Gratien, villa Catinat. Mais, après s'en être amusée, la princesse Mathilde se lassa du vieil écrivain, qui était « devenu tout à fait impossible », et qui « ne l'avait d'ailleurs jamais attirée que comme un pan- tin amusant ». Après la chute de l'Fmpire en 1870, elle s'exila en Belgique puis revient en France, où elle se remaria en décembre 1873 avec le poète Claudius Popelin. MAUD'HUY, Pierre Louis Joseph Victor de (né à Nancy, 14 mai 1783) —p. 80. Auteur d'un livre sur le Mont Saint-Michel (Du Mont-Saint- Michel au péril de la mer, dans son état actuel, physique et social, Paris, Librairie Marie-Louise, 1835), où il se désigne comme « marin retiré du service », et de Les Carriers de Fontainebleau, leur profession et manière d'être aux rocheux du forestier terroir, ce qu'ils sont ailleurs, concertant ou influences de toutes choses, aperçus sociaux et philosophiques, Fontainebleau, Mme Cudot, 1846), il publia aussi des ouvrages d'archéologie.

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MEISSONNIER, Jean Louis Ernest (Lyon, 21 février 1815 - Paris, 21 janvier 1891) — p. 78, 107, 108. ~ Elève de Léon Cogniet, il exposa pour la première fois en 1834 et fut un peintre de genre apprécié pour ses tableaux réalisés avec une technique proche de celle de la miniature se souciant du détail authentique, en particulier dans ses tableaux militaires. La Barricade, p. 78. METSU, Gabriel (Leyde, janvier 1629 - Amsterdam, 24 octobre 1667) —p. 144. Peintre hollandais, auteur de toiles à sujets très divers, religieux, scènes de genre et portraits, il eut une influence considérable sur les peintres hollandais de la génération suivante. MICHEL-ANGE, Michelangelo di Lodovico Buonarotti Simoni, dit (Caprese, 6 mars 1475 - Rome, 5 mars 1564) — p. 52, 149. Comme Shakespeare ou Homère, Michel-Ange est la référence essentielle à toute comparaison en matière d'art. « Ecrivain et poète élégant, citoyen austère, stratégiste célèbre, il a laissé, dans trois arts différents [peinture, sculpture, architecture], les trois plus grands ouvrages qui existent : Le Jugement, le Moïse et la coupole de Saint-Pierre », Dumas, Trois Maîtres (1845). MIRBEL, Lizinska Aimée Zoé Rue, Mme de (Cherbourg, 26 juil- let 176 - Paris, 31 août 1849) — p. 145. Elève d'Augustin, elle se spécialisa dans l'art de la miniature, mais réalisa aussi des portraits à l'aquarelle. Elle exécuta le portrait de nombreux personnages officiels et de la plupart des souverains de son temps, ce qui lui valut le titre de peintre de la Maison de Louis XVlll et de Charles X. Elle épousa le botaniste Mirbel en 1824 et mourut du choléra en 1849. MURILLO, Bartolomé Esteban (Séville, V janvierl618 - Cadix, 3 avril 1682) — p. 137. Influencé par la technique flamande que lui enseigna un élève de Van Dyck, subissant aussi à Madrid l'influence de Zurbaran, il peignit des tableaux à sujets religieux ou des scènes de la vie populaire. En 1660, il fonda l'académie des Beaux-Arts de Séville et la dirigea. 11 mourut à la suite d'une chute d'un échafaudage. Napoléon 111 fit acheter plusieurs tableaux de lui qui sont

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aujourd'hui au Louvre ; La Cuisine des anges fut achetée en 1858 aux héritiers du maréchal Soult. MUSSET, Alfred de (Paris, 11 décembre 1810 - Paris, 2 mai 1857) —p. 47. Alexandre Dumas et Alfred de Musset ont peu de choses en commun, sinon le sujet de Lorenzaccio et Lorenzino. Le caractère difficile de Musset fut pour Dumas un obstacle à une amitié qu'il aurait voulue égale à l'admiration qu'il portait à son œuvre. N. NADAR, Gaspard Félix Tournachon, dit (Paris, 9 avril 1820 - Paris, 21 mars 1910) — p. 29, 143. Fils d'un imprimeur lyonnais, il entama des études de médecine qu'il abandonna pour fonder un journal judiciaire, fréquentant la bohème, écrivant des romans, dessinant des caricatures. Il lança plusieurs publications, se consacra à la caricature. Combattant auprès des Polonais, agent secret de Jules Hetzel, chef de cabinet du ministre des Affaires étrangères du gouvernement provisoire, il fonda en 1848 La Revue comique, puis entreprit ce qu'on appelle le Panthéon de Nadar. À partir de 1853, il se consacra à la photographie, activité qui allait faire sa gloire, ainsi que celle de son fils Paul. NAPOLÉON Ier, Napoléon Bonaparte (Ajaccio, 15 août 1769 -île de Sainte-Hélène, 5 mai 1821) — p. 131. Alexandre Dumas est, à l'égard de Napoléon, partagé entre l'admiration que lui porte sa génération et la rancœur que lui laisse la façon dont Napoléon a abandonné le général Dumas lorsque sa santé ne lui permettait plus de le servir. Il lui consacre une pièce fleuve, créée à l'Odéon par Frédérick Lemaître, et l'évoque à plusieurs reprises dans sa trilogie révolutionnaire. NAPOLÉON, Napoléon Joseph Charles Paul Bonaparte, dit le prince (Trieste, 9 septembre 1822 - Rome, 17 mars 1891) — p. 126. Second fils du roi Jérôme et de la princesse Catherine de Wurtemberg, frère de la princesse Mathilde, séjournant à Florence en même temps Dumas, il accomplit avec lui, partant de Livourne, un voyage jusqu'à l'île d'Flbe, au cours duquel ils découvrirent l'île de Monte-Cristo. Après avoir vécu en exil, il se rallia, en février 1848, très ouvertement à la République et fut élu

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à la Constituante par la Corse, puis réélu à la Législative, votant le plus souvent à gauche. Après le coup d'État, il se tint un temps à l'écart, mais à la fin de 1852 un sénatus-consulte le nomma prince français, appelé à succéder à son cousin. Sénateur de droit, général de division, ministre de l'Algérie et des colonies en 1858-1859, il prit cependant des positions hétérodoxes, qui lui attirèrent désaveux et disgrâces. Dumas continua à entretenir avec le prince des relations amicales. NÉRON, Lucius Domitius Ahenobarbus (Rome, 15 décembre 37 - Rome, 9 juin 68) — p. 51. Cinquième et dernier empereur de la dynastie julio-claudienne, il succéda à son beau-père et père adoptif Claude et régna de 54 à 68. Les premières années de son règne, sous l'influence conju- guée de son précepteur Sénèque et du préfet du prétoire Bur- rus, semblèrent bénéfiques à Rome. Les choses se dégradèrent ensuite, et Néron, petit à petit, aveuglé par sa passion pour Poppée, commença à se débarrasser de tous les membres de sa famille qui s'opposaient à ses volontés. L'incendie de Rome, en 64, au cours duquel il prit un plaisir d'« artiste », le rendit impo- pulaire, la conjuration de Pison, où étaient impliqués ses anciens amis, Sénèque, Lucain et Pétrone (qu'il condamna au suicide) rendit son autorité caduque. Après un voyage en Grèce, au cours duquel il fit valoir ses qualités artistiques, il rentra dans une Rome de plus en plus hostile, où il finit par se suicider. Néron était-il fou ou fabulateur ? 11 est difficile d'en juger, car les récits des historiens Suétone et Tacite ne semblent pas dénués de par- tialité. NIEUWERKERKE, Alfred Émilien O'Hara van Nieuwerkerke, comte de (Paris, 16 avril 1811 - Gattaiola, 16 janvier 1892) — p. 126. D'origine hollandaise, passionné de sculpture antique, il prit des leçons chez Pradier, exposa au Salon de 1842, et réalisa un certain nombre de statues officielles. Visitant à Florence en 1845 la collection du prince Anatole Demidoff, il fit la connaissance de l'épouse de celui-ci, la princesse Mathilde, nièce de Napoléon P'. Leur liaison dura de 1846 à 1869, la princesse Mathilde réunissant autour d'elle le tout Paris de l'art et de la littérature. 11 fut nommé ~ directeur des Musées à la fin de 1849, soutint le coup d'Etat de Louis-Napoléon et devint intendant des Beaux-Arts de la Maison

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de l'Empereur. Jusqu'à la chute du Second Empire, il joua un rôle capital dans la politique culturelle de la France, responsable des Musées et des Collections nationales, ainsi que de l'organisation du Salon, plus favorable à l'art académique qu'aux nouvelles formes qui se révèlent à la fin des années 1850. Après 1870, il s'exila en Italie. NIOBÉ — p. 132. Figure mythologique, fille de Tantale et épouse d'Amphion, elle vanta présomptueusement devant Léto, mère d'Artémis et d'Apollon, la beauté et le nombre de ses sept garçons et de ses sept filles et fut punie par les dieux, qui massacrèrent les Niobides. Sa douleur fut telle que Zeus, pris de pitié, la changea en rocher, dont s'écoula une source éternelle, figurant les larmes de la mère inconsolable. Son personnage a inspiré de nombreuses figurations picturales. p. PALISSY, Bernard (Saint-Avit, vers 1510 - Paris, 1589 ou 1590) De la Terre, des Eaux et des Fontaines, Métaux et Alchimie, des Pierres et des Terres d'argile — p. 149. D'abord au service de la famille de Montmorency, avant d'être protégé par Catherine de Médicis, ce céramiste, peintre émailleur, écrivain et philosophe de la Renaissance, converti au protestantisme, n'échappa à la Saint-Barthélemy que par les protections dont il jouissait. 11 fut néanmoins arrêté et finit ses jours à la Bastille, victime de l'intolérance de la Ligue. Savant géomètre, géologue, minéralogiste, il publia de nombreux traités : Discours admirables de la nature des eaux et fontaines, tant naturelles qu'artificielles, des métaux, des sels et salines, des pierres, des terres, du feu et des émaux, Paris : Martin le jeune, 1580, Xll-361 p. ; De l'art de terre, de son utilité, des esmaux et du feu. PERSÉE —p. 106. La légende de Persée, vainqueur de la gorgone Méduse, puis libérateur d'Andromède, offerte en tribut à un monstre marin, a inspiré les sculpteurs comme les peintres.

PORPORA, Nicola Antonio Giacinto (Naples, 10 août 1686 - Naples, 3 mars 1768) — p. 122.

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Compositeur et maître de chant, il fut l'un des plus grands compositeurs de son temps, dans le domaine de l'opéra séria, où il eut pour élèves Joseph Haydn et les plus grands castrats contemporains, Farinelli, Caffarelli, etc. De Naples, il se rendit à Vienne, puis à Venise et à Londres, où il fut mis en compétition avec Haendel. 11 revint sur le continent, circulant entre Venise, Dresde et Vienne, avant de retourner finir ses jours dans sa ville natale. PRUD'HON, Pierre, dit Pierre-Paul (Cluny, 4 avril 1758 - Paris, 16 février 1823) — p. 36. Peintre et dessinateur néo-classique, il annonçait cependant, par son utilisation du clair-obscur, le romantisme. Illustrateur de nombreuses éditions de la littérature, il devint peintre et décorateur de la cour de Napoléon, pour laquelle il créa des décors de fêtes. En 1816, il fut élu membre de l'Académie des Beaux-Arts. PYGMALION — p. 86. La légende de Pygmalion, sculpteur cypriote amoureux d'une statue de Galatée qu'il a sculptée, et à qui Aphrodite donne vie, est racontée par Ovide dans les Métamorphoses, et a donné naissance à de très nombreuses œuvres littéraires, musicales et picturales. R. RAPHAEL, Raphaël Urbinas Sanzi ou Sanzio, dit (Urbino, 26 ou 28 mars 1483 - Rome, 6 avril 1520) — p. 30, 99, 129, 132. La Dont — p. 89. Formé à Pérouse dans l'atelier du Pérugin, il y peignit ses premiers tableaux à sujet religieux. À Florence, il côtoya Léonard de Vinci et Michel-Ange et exécuta de nombreuses figures de vierges et de madones. Appelé à Rome par Jules 11, il décora une partie des appartements du Vatican, alors que Léon X, successeur de Jules 11, lui confia de nouvelles responsabilités dans le chantier de la Basilique Saint-Pierre. Sa mort précoce, à trente-sept ans, accrédita le mythe de l'artiste parfait, représentant idéal de l'art de la Haute Renaissance italienne. Son influence fut considérable et toucha toutes les écoles du

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début du XIX^ siècle. Ingres et Delacroix partageaient la même admiration sans réserve pour le maître italien. Dumas lui a consacré une biographie, recueillie dans Trois maîtres (1845). REMBRANDT, Rembrandt Harmenszoon van Rijn (Leyde, 15 juillet 1606 - Amsterdam, 4 octobre 1669) — p. 70, 99, 101, 127, 128, 129. La Femme à la perle — p. 99. Portrait du bourgmestre Six — p. 101. Grand peintre de l'art baroque européen, l'un des plus importants de l'École du Siècle d'or hollandais, il composa plus de quatre cents toiles et presque autant d'eaux-fortes et de dessins. Ses thèmes sont variés, scènes bibliques, historiques ou de la vie quotidienne, mais aussi portraits et autoportraits, où il traque l'humanité du sujet, et crée une atmosphère qui lui est particulière par l'utilisation de la lumière et du clair-obscur. REYNOLDS, Sir Joshua (Plympton Saint-Maurice, 16 juillet 1723 - Londres, 23 février 1792) — p. 128. Après trois années en Italie, il se fixa à Londres, participant à la fondation de la Royal Academy dont il fut le premier président, fréquentant l'aristocratie et le monde littéraire et artistique, dont il exécuta d'innombrables portraits, marqués par ses talents de coloriste. Son œuvre considérable (plus de sept cents toiles), lui valut une belle fortune qu'il géra avec intelligence. RICHELIEU, Louis François Armand de Vignerot du Plessis, duc de (Paris, 13 mars 1696 ~ Paris, 8 août 1788) — p. 103. Petit-neveu du cardinal de Richelieu, élu à l'Académie française en 1720, Premier gentilhomme de la Chambre du Roi, diplomate habile et plusieurs fois ambassadeur, chef militaire victorieux, le duc de Richelieu traversa le XVllP siècle couvert d'honneurs, de charges et d'amours. Dumas l'introduit à plusieurs reprises dans son théâtre (Mademoiselle de Belle-Isle) et ses romans (Le Chevalier dLLarmentaL Joseph Balsamo, Olympe de Clèves). ROLAND, Mme, Jeanne Marie, dite Manon Philippon, Mme (Paris, 17 mars 1754 - Paris, 8 novembre 1793) — p. 98. Fille d'un maître graveur, férue de belles lettres, elle épousa Jean Marie Roland de la Platière, de vingt ans son aîné. Prenant fait et cause pour la Révolution, elle réunit dans son salon de

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la rue Guénégaud, un grand nombre d'hommes politiques et, Roland devenu ministre de l'Intérieur, fut l'égérie du parti girondin, de Buzot en particulier, avec qui elle avait une liaison. Ecœurée par les massacres de septembre, elle prit en haine Danton et le parti montagnard. Lors des persécutions contre les girondins, elle fut arrêtée, jugée et exécutée ; son mari, en fuite, se suicida en apprenant son exécution. ROMAIN, Jules, Giulio Pippi Jannuzzi, dit Giulio Romano, dit (Rome vers 1499 - Mantoue V novembre 1546) — p. 63. Élève favori de Raphaël, qu'il assista dans la décoration des stanze du Vatican, il acheva, après la mort de son maître, certaines de ses toiles. En 1527, il travailla à Mantoue au service de la famille de Gonzague pour qui il construisit et décora un palais consacrant son style maniéré. 11 illustra les sonnets libertins de l'Arétin. ROSA, Salvator. (Arenella, juin 1615 - Rome, mars 1673) — p. 63, 130. Poète satirique, peintre, graveur, acteur, auteur dramatique, et peut-être un peu brigand, peignant d'abord des batailles imaginaires, des paysages fantastiques, des scènes pittoresques, il mena une vie chaotique, mêlant épisodes sombres et de réelle notoriété : brigand dans sa jeunesse, acteur et auteur satirique à Rome, réfugié à Florence, où il jouit d'un grand prestige, de retour à Naples, et enfin à Rome où il termina sa carrière, enfin apaisé, conduisant de front sa carrière de peintre, et celles de poète et de satiriste. 11 fut, pour les romantiques, une figure de référence. RUBENS, Peter Paul (Siegen, 28 juin 1577 - Anvers, 30 mai 1640) — p. 30, 32, 36, 52, 70, 129. L'un des plus grands peintres flamands de l'époque baroque, peintre officiel à la cour des Pays-Bas espagnols, il a laissé une œuvre considérable : portraits, grandes toiles mythologiques, religieuses ou historiques. Qu'il s'agisse des décorations réalisées pour Whitehall, en Angleterre, pour la Torre de la Parada, en Espagne, ou de la Galerie Médicis au palais du Luxembourg en France, il fut sollicité par tous les grands d'Europe. La renommée et l'influence de celui que Delacroix surnommait « l'Homère de la peinture », furent exceptionnelles.

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Dumas qui l'admirait comme le "Shakespeare de la peinture" lui a consacré une notice dans sa Galerie de Florence. RUYSDAEL, Jacob Izaaksz van (Haarlem, vers 1628 - Amster- dam ou Haarlem, 14 mars 1682) — p. 84, 85, 128, 130. Peintre paysagiste hollandais du XVIP siècle, il composa des paysages, empreints d'une vision tragique de la nature, se détachant sur des ciels tourmentés. 11 fut le maître d'Hobbéma et exerça une influence capitale non seulement sur le paysagiste anglais Turner, mais aussi sur la plupart des paysagistes romantiques français. s. SAINT AUGUSTIN, Aurelius Augustinus, Augustin d'Hippone, (Thagaste, aujourd'hui Souk-Ahras, Algérie, 13 novembre 354 - Hippone, aujourd'hui Annaba, Algérie, 28 août 430) — p. 73, 74. Fils de sainte Monique, après une jeunesse tumultueuse, il se convertit au christianisme et élabora un système de pensée, appelé augustinisme, qui influença toutes les discussions théologiques, et en fit un père et docteur de l'Église. SAND, George Amandine Lucie Aurore Dupin, dite (Paris, juillet 1804 - Nohant, 8 juin 1876) — p. 116. Auteur prolifique de romans et pièces de théâtre, elle n'entretint avec Alexandre Dumas des relations réellement amicales qu'à partir de 1850, tandis qu'elle nourrissait pour Alexandre Dumas fils un sentiment presque maternel. SFORZA, Ludovic Marie Sforza, dit le More (Vigevano, 27 juillet 1452 - Loches, 27 mai 1508) — p. 149. Duc de Milan, l'un des chefs de guerre opposés à la France au ΧΨ siècle, il fut un grand mécène, qui accueillit à Milan de très nombreux peintres, architectes et sculpteurs. Léonard de Vinci y résida de 1482 à 1500, et y peignit quelques-uns de ses plus grands chefs-d'œuvre : La Vierge aux rochers, La Belle Ferronnière, La Dame à la Licorne, et surtout La Cène, dans le réfectoire de l'église Santa Maria delle Grazie. SHAKFSPFARF, William (Stratford-upon Avon, 23 avril 1564 - Stratford, 23 avril 1616) — p. 114, 115. Le plus grand et le plus universel des dramaturges

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élisabéthains fut une découverte essentielle pour les jeunes écrivains romantiques, surtout lorsqu'ils purent le voir représenter dans sa langue originelle lors de la tournée des Comédiens anglais à Paris, à lOdéon, en 1827. Hamlet est pour tous une source inépuisable d'inspiration, en peinture comme en littérature. SCHEFFER, Ary (Dordrecht, 10 février 1795 - Argenteuil, 15 juin 1858) — p. 35, 73, 74, 85. D'origine hollandaise, élève de Guérin à Paris, il connut la célébrité pour ses sujets tirés de Dante, Byron et Goethe. Professeur de dessin du duc d'Orléans, il profita de l'avènement au trône de son élève, dont il reçut commande de tableaux historiques destinés au Musée de Versailles. SOULIÉ, Frédéric (Foix, 23 décembre 1800 - Bièvres, 23 sep- tembre 1847) — p. 140. Monté à Paris en 1824, il publia quelques poèmes avant de donner une traduction de Roméo et Juliette à l'Odéon. Sa Christine à Fontainebleau rencontra en 1829 un échec sanglant, le cantonnant au journalisme et à la composition de nouvelles. En 1832, le succès de Clothilde au théâtre le fit accéder à une notoriété comme romancier et auteur dramatique, qui alla grandissant, 11 est, entre autres, l'auteur des Mémoires du diable et, au théâtre, de la célèbre Closerie des genêts, aujourd'hui bien oubliée. Alexandre Dumas lui rend hommage à plusieurs reprises. STEVENS, Alfred (Bruxelles, 11 mai 1823 - Paris, 24 août 1906). Frère de Joseph — p. 29. Élève de Navez à l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, et de Roqueplan à Paris à l'École des Beaux-Arts, disciple de Florent Willems, fixé à Paris, il acquit la réputation universelle d'un peintre mondain, habile à rendre la légèreté de la société du Second Empire, ce qui entraîna, en France comme en Belgique, bon nombre d'imitateurs. Courbet et Gervex ont fait chacun un portrait d'Alfred Stevens. SUÉTONE, Gains Suetonius Tranquillus (Rome, 69 après J.C. - vers 125 après J.C.) — p. 49, 50. Polygraphe et historien latin, auteur d'innombrables traités, secrétaire de l'empereur Hadrien, il se servit de l'accès qu'il avait

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aux archives impériales pour écrire sa Vie des Douze Césars, ouvrage dans lequel Alexandre Dumas, comme beaucoup de ses contemporains, puise abondamment. T. TALLIEN, Juana Maria Ignazia Theresa Cabarrus, Mme (Madrid, 31 juillet 1773 - Chimay, 15 janvier 1835) — p. 98. D'origine espagnole, mariée une première fois à un jeune noble français dont elle divorça en 1793, elle devint la maîtresse de Tallien, intervenant à plusieurs reprises pour sauver des accusés des griffes du Tribunal révolutionnaire. Arrêtée à son tour, elle poussa Tallien à agir pour la sauver de la guillotine, et fut, à ce titre, une des causes du 9 thermidor. Surnommée Notre-Dame de Thermidor, elle régna sur la société frivole du Directoire, parmi les « merveilleuses », et eut pour amants successifs Barras et Ouvrard. Brouillée avec Bonaparte après le 18 brumaire, elle épousa le prince de Caraman-Chimay et termina sa vie en excellente châtelaine. TAMBERLICK, Enrico (Rome, 16 mars 1820 - Paris, 14 mars 1889) — p. 130. 11 débuta à Naples, entamant une carrière internationale, qui fit de lui l'un des plus célèbres ténors de son époque : chanteur de l'Empereur à Saint-Pétersbourg, il se produisit en Amérique, à Madrid et à Paris (à partir de 1858, excellant dans les œuvres de Bellini, Rossini et Verdi (Otello, le Trouvère, Rigoletto, etc.). 11 se retira en 1877 et mourut à Paris, où il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise. TAYLOR, Isidore Justin Séverin, baron (Bruxelles, 5 août 1789 - Paris, 6 septembre 1879) — p. 129. Aide de camp du comte d'Orsay, accompagnant en 1815 Louis XVIll à Gand, il conçut, avec Charles Nodier, les Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France. Auteur de mélodrames, directeur du Panorama-Dramatique, il devint, en juillet 1825, commissaire royal près le Théâtre-Français. Dénué de tous préjugés et voulant rendre à la Maison de Molière un prestige qu'elle avait perdu, il ouvrit le répertoire aux auteurs de la nouvelle école, renouvelant le matériel décoratif et envisageant sa fonction comme celle d'un véritable administrateur. 11 fut

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également chargé d'importantes missions archéologiques et muséographiques à l'étranger. Après son départ de la Comédie- Française, il fonda plusieurs associations destinées à venir en aide aux artistes (musiciens, artistes dramatiques) dans le dénuement. TENIERS, David, dit le Jeune (Anvers, 15 décembre 1610 - Bruxelles, 25 avril 1690). — p. 54. Membre d'une célèbre dynastie de peintres flamands, fils de David Teniers l'Ancien, il composa des paysages et des scènes de genre bénéficiant d'une construction toujours très élaborée, où est donnée une importance particulière aux effets de lumière. TERBURG TER BORCH ou TERBURG, Gérard, dit le Jeune (Zwolle, décembre 1617 - Deventer, 8 décembre 1681), — p. 144. Peintre de genre et portraitiste hollandais, élève de son père Gérard ter Borch le Vieux, peintre d'histoire, il voyagea à travers toute l'Europe, avant de se fixer à Deventer où il réalisa les portraits de la plupart des bourgeois de la ville. Son influence est visible dans l'œuvre de Caspar Netscher, dont il fut le maître, et dans celles de Metsu et de Vermeer. TEXIER, Edmond Auguste (Rambouillet, 25 mars 1816 - Paris, 19 octobre 1887) — p. 104. Journaliste et chroniqueur, « incontestablement l'un des rédacteurs du Siècle les plus spirituels, les plus originaux » (Alfred Sirven, Journaux et Journalistes, vol., p. 309), il publia, entre autres, une Histoire des Journaux. Biographie des journalistes. Paris, 1850, un Voyage pittoresque en Hollande et en Belgique, 1851, des Tableaux de Paris, 1852, des Portraits et Nouveaux portraits de Kel-kun, 1875-76, etc. THÉOCRITE (Syracuse, ou Cos, vers 315 av. J.C. - vers 250 avant J.C.) — p. 126. Presque rien n'est connu de sa vie, si ce n'est qu'il voyagea en Egypte et en Sicile et qu'on peut le considérer comme le créateur, avec ses Idylles, de la poésie bucolique grecque. TITE-LIVE, Titus Livius (Padoue, 59 av. J.C. - Padoue, 17 après J.C.) — p. 131. Historien de la Rome antique, l'un des plus grands écrivains latins de l'époque d'Auguste, il rédigea une monumentale Histoire

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romaine (Ab urbe condita Libri), rédigée à des fins politiques avec le soutien d'Auguste et pour la plus grande gloire de Rome. Malheureusement, des pans entiers de cette histoire ont été perdus, connus seulement en résumé. Cependant l'essentiel de son œuvre a été conservé. TITIEN, Tiziano Vecelli ou Vecellio, dit Tiziano ou Le (Pieve di Cadore, vers 1485 /1488-89 - Venise, 27 août 1576). — p. 36, 129, 140. Peintre italien de l'école de Venise, auteur d'une œuvre considérable : portraits, scènes mythologiques, fresques historiques, il exerça une influence qui rayonna dans toute l'Europe du XVIP. « Au seul nom de Titien, ce Rubens de l'Italie, ce peintre enthousiaste de la couleur et de la forme, mille idées de volupté, de plaisir et d'amour se réveillent dans les cœurs les plus froids, dans les imaginations les plus engourdies », A. Dumas, Trois maîtres, qui contient une biographie du Titien. TITUS, Titus Flavius Vespasianus (Rome, 30 décembre 39 - Rome, 13 septembre 81) — p.52. Fils de Vespasien, à la fois chef militaire (11 prit Jérusalem en 70) et diplomate au service de son père, il cumula les charges dans le cursus honorum romain et se signala par une jeunesse cruelle et dépravée à l'image de celle de Néron. Néanmoins, lorsqu'il succéda à son père, il se montra un empereur responsable. Son court règne fut marqué par des catastrophes successives : l'éruption du Vésuve, qui détruisit Pompéi et Herculanum, un grave incendie de Rome et une épidémie de peste qui finit par l'emporter. TURNER, Joseph Mallord TT/V/zam (Londres, 25 avril 1775 - Chelsea, 19 décembre 1851) — p. 128. Peintre, aquarelliste et graveur anglais, il exposa, à partir de 1796, à la Royal Academy de Londres des paysages renommés pour les effets de lumière et des reflets qui le désignent comme un des précurseurs de l'impressionnisme. u. ULYSSE, en grec Odysseus — p. 150. L'un des plus fameux héros de l'épopée homérique, il participa

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à la guerre de Troie, et, par sa ruse et sa subtilité, en inventant le stratagème du cheval de Troie, permit aux Achéens de prendre la ville. Après la guerre, en butte à de multiples épreuves, il mit dix ans avant de pouvoir rejoindre à Ithaque, île dont il était le roi, sa femme Pénélope et son fils Télémaque. Apparaissant très souvent dans l'Iliade, il est le principal héros de lOdyssée. V. VAN DYCK, Antoon, Anthonis ou Sir Anthony (Anvers, 22 mars 1599 - Blackfriars, Londres, 9 décembre 1641) — p. 99, 101, 103, 104, 129. Disciple de Rubens, après avoir voyagé en Angleterre, puis en Italie pour étudier Titien et Véronèse, il établit sa réputation de portraitiste à Gènes, où il décora également de nombreux palais. Appelé à la cour d'Angleterre par Charles F il s'établit à Londres, où il exécuta les portraits de tous les membres de la famille royale, et où il fut nommé en 1633 premier peintre ordinaire de Sa Majesté. À sa mort, il fut inhumé dans la Cathédrale Saint-Paul de Londres. VELASQUEZ, Diego Rodriguez de Silva y Velasquez, dit Diego (Séville, 6 juin 1599 - Madrid le 6 août 1660) — p. 45. Peintre espagnol du Siècle d'or, représentant du baroque espagnol, il commença par peindre des scènes de la vie quotidienne, dans le style du Gréco et du Caravage, avant d'aborder les sujets religieux. Au cours de ses voyages, à Madrid et en Italie, il peignit d'innombrables portraits de la famille royale d'Espagne et de personnalités européennes. Son portrait de l'infante Marguerite et son chef-d'œuvre, ses Mênines, ont fait l'objet d'innombrables imitations par de nombreux peintres. VÉRONÈSE Paolo CALIARI, dit Paul (Vérone, 1528 - Venise, 19 avril 1588) — p. 30, 32, 36, 70, 140. Peintre reconnu pour ses qualités de coloriste et sa science du tromped'œil, il décora de nombreuses églises et édifices publics à Venise et dans d'autres villes d'Italie. L'un de ses chefs- d'œuvre. Les Noces de Cana, exposé au Musée du Louvre, fut un sujet d'inspiration pour la plupart des peintres romantiques. VÉSALE André, André Wytinck dit de Wesel, dit Andreas Vesa-

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lius, dit (Bruxelles, 31 décembre 1514 - Zakynthos, 15 octobre 1564) —p. 70. Après des études de médecine à Bruxelles, à Paris, et à Louvain, il enseigna aux universités de Padoue, Bologne et Pise, utilisant la dissection de cadavres humains pour expliquer ses théories, qui s'opposaient au système de Galien, jusqu'alors enseigné. 11 s'attira des contradicteurs et des ennemis, mais continua à publier de nombreux traités en latin. À la fin de sa vie, il fut le médecin de Charles-Quint et de Philippe 11 d'Espagne. Au retour d'un pèlerinage à Jérusalem, son bateau ayant fait naufrage, il mourut d'épuisement sur les côtes de l'île grecque de Zakynthos. VESPASIEN, Titus Flavius Vespasianus (Reate, 17 novembre 9 - Rome, 23 juin 79) — p. 52. Empereur romain de 69 à 79, succédant à Vitellius, il se consacra à la réorganisation de l'empire, ébranlé par deux années de guerre civile, raffermit son pouvoir face au Sénat, consolida les frontières et rétablit la paix. 11 mena à Rome une politique de grandes constructions publiques, parmi lesquelles le futur Colisée et le Temple de la Paix. VIGÉE-LEBRUN, Louise Elisabeth Vigée, épouse Lebrun, dite Mme (Paris, 16 avril 1755 - Paris, 30 mars 1842) — p. 67. Portraitiste réputée de la fin du XVIIP siècle, elle peignit les portraits de toutes les notabilités, aussi bien dans l'entourage de la reine Marie-Antoinette que dans les milieux littéraires et artistiques. Exilée de 1789 à 1802, elle revint à Paris où elle fit les portraits de certains membres de la famille Bonaparte. VINCI Leonardo da (Anchiano, 15 avril 1452 - Le Clos Lucé, 2 mai 1519) — p. 30, 99, 129, 149. Peintre italien, ingénieur, inventeur, sculpteur, poète, etc., il est considéré comme le représentant du génie universel de la Renaissance et de l'humanisme. Élève de Verrocchio pour la peinture et la sculpture, il œuvra d'abord pour le duc de Milan Ludovic Sforza, puis passa par Rome, Bologne et Venise, avant de terminer sa vie en France, invité par le roi François PL Ses œuvres picturales sont parmi les plus connues au monde (La Joconde, La Belle Ferronnière, La Vierge aux rochers, La Cène, Bacchus, etc.), mais ses dessins, ses ouvrages d'anatomie, ou ses carnets d'ingénieur, en font l'inventeur de la science moderne.

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VITELLIUS, Aulus Vitellius Germanicus (Rome, 24 septembre 15 - Rome, 22 décembre 69) — p. 51, 52. Après s'être insinué dans les bonnes grâces des empereurs successifs, Caligula, Claude et Néron, et avoir été protégé par Galba, qui le nomma en Germanie, il partagea un temps le pouvoir avec Othon, assassin de Galba, avant de se retourner contre lui et de régner seul de janvier à décembre 69. Cruel, jouisseur, paresseux, il sombra dans l'impopularité et fut lynché par la foule. w. WATELET, Claude Henri (Paris, 28 août 1718 - Paris 12 janvier 1786) —p. 128. Peintre et écrivain, auteur d'un Essai sur les jardins (1774). Critique d'art, aquafortiste, graveur et collectionneur, après avoir voyagé en Italie dès sa jeunesse, il fréquenta à Paris les salons de Mme de Pompadour et de Mme de Tencin, se lia avec les auteurs de VEncyclopédie, dont il rédigea certaines notices relatives au dessin et à l'art. 11 publia un traité en vers sur L'Art de peindre WATTEAU, Antoine (Valenciennes, 10 octobre 1684 - Nogent- sur-Marne, 18 juillet 1721) — p. 46. Élève de Claude Gillot, admis à l'Académie en 1712, il est l'un des premiers représentants du mouvement rococo et, puisant son inspiration dans le théâtre et peignant comédiens, scènes de comédie et fêtes galantes, évoque avec une mélancolie légère l'esprit de la Régence, dont il n'a pourtant connu que les premières années. WILKIE, sir David (Edimbourg, 18 novembre 1785 - en mer près de Malte, P' juin 1841) — p. 53. Fils du ministre protestant David Wilkie, il étudia à la Trustees Academy d'Edimbourg avant de s'établir à Londres (1805), où, élève de la Royal Academy, il remporta, lors des expositions un grand succès. Académicien, il sillonna l'Europe (Paris en 1814, Écosse où il rencontra Walter Scott en 1817), subissant l'influence de la peinture espagnole. De retour en Angleterre en 1828, il poursuivit une œuvre considérable, très admirée dans toute l'Europe et succéda en 1830 à Sir Thomas Leslie comme

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peintre ordinaire du Roi. Il mourut en mer, au retour d'un voyage en Orient. WILLEMS, Florent (Liège, 8 janvier 1823 - Neuilly-sur-Seine, 9 octobre 1905) — p. 29, 78. Après des études à l'Académie de Malines, il débuta à Bruxelles en 1840, avant de se fixer à Paris en 1844, où il se consacra, s'inspirant de la technique des maîtres hollandais (Terburg, Metsu) et subissant l'influence d'Alfred Stevens, à la peinture d'intérieurs ou de scènes de genre. La Veuve, p. 78.