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Classiques Garnier

Avant-propos

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Avant-propos

Le Théâtre-Historique, dont ont été précédemment documentés le répertoire et la troupe, produit en sa première année (1847) sept cent mille francs de recettes, mais la révolution de 1848 fait chuter les recettes l'année suivante à quelque trois cent cin- quante mille francs. Malgré tous ses efforts, le premier directeur, Hippolyte Hostein, s'avoue vaincu en décembre 1849, entraînant une succession de directeurs ou d'administrateurs plus ou moins éphémères, plus ou moins officiels, mais généralement suscités par Alexandre Dumas dans ses tentatives désespérées de sauver son théâtre. : Max de Revel, Alexandre de Dollon, Alexandre Doli- gny, Paul de Guerville, Vivien David. Après avoir esquissé une notice biographique de ces directeurs défaillants et mal connus, cette livraison se penche sur les décorateurs et les musiciens qui ont participé à la mise en scène des drames représentés, grands artisans du spectacle total dont rêvait Dumas. Suivent les lettres et documents divers (comptes rendus de procès, entre autres), relatifs à ce théâtre qu'Alexandre Dumas ne peut se résigner à voir couler, car c'est une entreprise sur laquelle il a, selon les réquisitions de l'avocat général Metzinger, fondé ses espérances de succès et de fortune. Après avoir épuisé ses efforts et ses res- sources à faire vivre ce théâtre, il est jugé comme «spéculateur, entrepreneur de spectacles publics, assumant ainsi la qualité de commerçant», dont il doit subir les conséquences, c'est-à-dire la déclaration de faillite, puis l'exil pour échapper à la contrainte par corps, enfin un concordat, obtenu en 1853, qui désormais grèvera ses rentrées littéraires. L'exploration du Théâtre-Histo- rique est complétée par les regards qu'ont portés sur le théâ- tre et son répertoire des contemporains aussi différents que les censeurs, qui avant la Révolution de 1848 ont droit de vie et de

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Cahiers Alexandre Dumas n°36

mort sur les pièces, et les échotiers des coulisses, représentés ici par le rédacteur du Coureur des spectacles. Enfin, comme en codicille, est relatée l'histoire finale de ce théâtre qui a eu aussi bien la fulgurance que la brièveté de l'éclair.