Avant-propos
- Type de publication : Article de revue
- Revue : Bulletin de la Société Paul Claudel
2020 – 2, n° 231. Autour de l'Extrême-Orient - Auteurs : Mayaux (Catherine), Nantet (Marie-Victoire)
- Pages : 9 à 10
- Revue : Bulletin de la Société Paul Claudel
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- EAN : 9782406108511
- ISBN : 978-2-406-10851-1
- ISSN : 2262-3108
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-10851-1.p.0009
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 12/08/2020
- Périodicité : Quadrimestrielle
- Langue : Français
AVANT-PROPOS
Encore Claudel et l’Extrême-Orient !, auront pensé certains lecteurs devant le titre de la nouvelle livraison du Bulletin, mais tout a déjà été dit ! En lisant, ils verront qu’il n’en est rien, que décidément la Chine et le Japon demeurent – comme d’autres sujets – des ancrages dynamiques des études claudéliennes actuelles, et qu’il reste encore à dire, et même de l’inédit !… Que savions-nous en effet des relations des peintres Harada et Foujita avec Claudel ? Magali Bugne fait une belle moisson en pistant soigneusement les sources françaises et japonaises pour sortir de l’oubli la figure de Harada qui illustra Dodoitzu et nous annoncer une biographie à laquelle elle travaille. En regard, le matériau concernant Claudel et Foujita, collaboration peu étudiée jusque-là, reste mince – alors que l’artiste est très en vue –, mais nous espérons voir cette recherche relayée au Japon où les archives seront peut-être plus bavardes. Quant aux Cent Phrases qu’on ne se lasse de lire et d’étudier, elles trouvent ici encore un renouvellement inespéré par l’étude de Pascal Lécroart et grâce aux dons et traductions de Shinobu Chujo et Yasuo Yamamoto, petit-fils de Yoshio Yamanouchi : ce dernier a confié, d’abord pour l’exposition de Yokohama (mai-juillet 2018), puis au chercheur, une première version inédite, calligraphie partielle des Cent Phrases, antérieure à celle de la BnF et écrite sur un même support que la version définitive. Une telle découverte, cent ans après, nous ferait presque rêver de retrouver bientôt le premier manuscrit de la troisième Journée du Soulier de Satin… Après tout, Michel Wasserman ne nous annonce-t-il pas que « La Resserre sacrée réapparaît ! », tableau de Tomita Keisen que Claudel avait tenu à faire envoyer à Paris, devenu introuvable au début des années 2000 ? Nous avons la chance encore d’accueillir de Siweon Kim, de l’université de Yonsei à Séoul, une étude sur la part de connaissance du feng-shui et du yin-yang qui nourrit la sensibilité écologique – avant l’heure – de Claudel dans Connaissance de l’Est. Les hasards de l’édition permettent aussi deux recensions liées à l’Extrême-Orient : Thierry Maré commente la traduction en japonais des « petites comédies » de Claudel, qu’il pilota dans le cadre de son enseignement à l’université Gakushûin à Tôkyô 10et désormais publiée ; Cécile Sakai, ancienne directrice de l’Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise, qui accueillit le colloque consacré à Claudel à Tokyo en 2018, rend compte du dernier ouvrage de Michel Wasserman consacré à l’action culturelle de Claudel au Japon et aux heureuses suites de cette action. La recension de Dominique Millet-Gérard sur la cinquième réédition, corrigée et augmentée, du catalogue raisonné de l’œuvre sculpté de Camille Claudel établi par Reine-Marie Paris et Philippe Cressent vient aussi rappeler, au-delà de ses immenses talents de sculptrice, la figure de celle qui initia son frère au Japon.
Catherine Mayaux
et Marie-Victoire Nantet