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Classiques Garnier

Nécrologie In Memoriam

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Nécrologie

In Memoriam

HENRI CLAUDEL

Henri Claudel, notre père, était un homme de conviction, de Foi et dengagement.

Prenant la vie du bon côté jusquà sa 105e année, il a su très vite assumer des responsabilités et suivre sa propre voie. Homme daction, débordant de forces et despérances, il sadaptera à toutes les circonstances, que ce soit dans sa jeunesse dès 1921, en repos forcé durant quatre années, ou par la suite, une fois marié et déjà père de deux enfants, en quittant la France pour aller aux États-Unis et non à Londres après avoir entendu lappel du Général de Gaulle.

À la naissance de son second fils, le 24 août 1912 à Francfort-sur-le-Main, Paul Claudel écrit : « Je lui ai donné le nom dHenri en souvenir dun petit frère que jai perdu. »

Cest en 1921, que commencera leur longue correspondance témoignant dune grande tendresse et de lintérêt quil lui portait.

Loin de ses parents, Henri est pensionnaire pour ses études terminales durant deux années à lÉcole des Roches, dans lEure, puis part comme stagiaire en 1930 à la Banque à New York, à Londres et enfin pour y faire un dernier stage à Vienne.

Il rentre dans la vie active chez Paul Louis Weiller et deviendra directeur commercial de la société « Bougies B.G. », filiale de Gnome et Rhône, dont il nous parlera souvent avec amusement.

Il se marie à 24 ans avec Christina Diplarakos, notre mère, ce qui lui donnera de lassurance et de lentrain mais aussi le sens des responsabilités et de léconomie.

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En 1940 notre père quitte la France pour Lisbonne et passe par Madrid où il entend lappel du Général de Gaulle qui lui demande de se mettre au service de la France Libre pour plaider auprès du Président Franklin Roosevelt la cause du Général. Arrivé à New York avec notre mère et ses deux enfants, rallié au Comité Français de Londres, il aura la charge du ravitaillement français en Afrique Orientale et de cette époque naîtra une amitié avec Antoine de Saint-Exupéry dont il aimera évoquer avec nous les péripéties à lépoque où il écrivait le Petit Prince.

Cest alors que débute sa carrière diplomatique à Washington à la Légation de la France Libre, opposée à la Légation Officielle du Maréchal Pétain. Il intègrera en 1945 les cadres du Ministère des Affaires Étrangères manifestant des qualités de discrétion et de modération. Entraînant sa famille dans ses postes, il habitera Bruxelles, Naples, Tanger, New York puis Barcelone, en tant que premier secrétaire puis consul général.

Il fera confiance au bon goût de notre mère, rentrée en France en 1946 avec ses enfants, qui achètera lancien Bailliage de Chatou en très mauvais état dont les jardins donnent sur la Seine. Cette maison restera son point dancrage lors de ses retours, mais il appréciera aussi les étés à Brangues où il recevait sa famille.

Il suit toujours de près lœuvre de son père, travaillant à sa diffusion en faisant de nombreuses conférences et témoignages. En 1977, élu Maire adjoint de Chatou où il a pris sa retraite, il reste très actif en soccupant de la restauration de « la Maison Fournaise » sur lîle des Impressionnistes pour laquelle il réussira à obtenir des fonds de ses nombreux amis américains.

À la mort de son frère Pierre en 1979, il hérite de ses responsabilités dans la Société Paul Claudel et il saura partager ses engagements et son enthousiasme pour les jeunes claudéliens avec sa sœur Renée Nantet. Entraînant ses amis, Il participe chaque été aux Rencontres de Brangues. De nature réservée et parfois anxieux, sans se départir jamais de son humour, il sest toujours montré accueillant, faisant preuve de gaîté et de sensibilité.

En 2012, nous, ses quatre enfants, fêtions ses premiers cent ans au Bailliage. Jusquà son décès le 14 novembre 2016, Il manifestera sa joie 109pour le mouvement et la vie autour de lui et tout particulièrement envers ses arrières-petits-enfants.

François Claudel

ANDRÉE HIRSCHI

Andrée Hirschi nous a quittés en ce mois de janvier 2017, en sa quatre-vingt douzième année. Sa mince silhouette, son sourire et son regard avenants sont bien connus de tous ceux qui ont travaillé au Centre Jacques-Petit à lUniversité de Franche-Comté. Mais ils se souviennent surtout dune travailleuse assidue, qui a mené tantôt seule, tantôt sous la direction de Jacques Petit qui lavait recrutée comme Maître Assistante en 1969, puis de Michel Malicet, enfin de Jacques Houriez, des travaux très importants sur Claudel. Nous en donnons la liste ci-dessous ; Andrée Hirschi a aussi travaillé à lédition de la Correspondance générale de Barbey dAurevilly quelle a codirigée avec Philippe Berthier de 1982 à 1989. Lâge de la retraite venue, Andrée a continué à venir travailler chaque après-midi jusquau début des années 2000, et nous avions tous grand plaisir à échanger avec elle. Chaleureuse et amicale, elle laisse un souvenir heureux à ceux qui lont connue.

Jacques Houriez
et Catherine Mayaux

Travaux sur Claudel dAndrée Hirschi

Paul Claudel, La Légende de Prâkriti, Ossements, Le Bestiaire spirituel, édition critique et commentée par Andrée Hirschi, Annales littéraires de luniversité de Besançon, 1972.

Bibliographie des œuvres de Paul Claudel, établie par Andrée Hirschi, Annales littéraires, 1973.

Paul Claudel, Figures et paraboles, édition critique et commentée par Andrée Hirschi, Annales littéraires, 1974.

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Paul Claudel, Œuvres complètes, tome XXIX : Proses et poésies diverses, volume réalisé par Maryse Bazaud et Andrée Hirschi, sous la direction de Michel Malicet, Gallimard, 1986.

Paul Claudel, Supplément aux Œuvres complètes, tome II, volume réalisé par Maryse Bazaud et Andrée Hirschi, sous la direction de Jacques Houriez, lÂge dHomme, 1991.

Paul Claudel, Supplément aux Œuvres complètes, tome III, volume réalisé par Maryse Bazaud et Andrée Hirschi, sous la direction de Jacques Houriez, lÂge dHomme, 1994.

Paul Claudel, Livre sur la Chine, volume réalisé par Andrée Hirschi, sous la direction de Jacques Houriez, lÂge dHomme, 1995.

Paul Claudel-Jacques Madaule, Connaissance et reconnaissance. Correspondance 1929-1954. Texte établi et présenté par Andrée Hirschi et Pierre Madaule, Desclée de Brouwer, 1996.

Paul Claudel, Correspondance consulaire de Chine (1896-1909), texte établi et annoté par Andrée Hirschi, introduction par Jacques Houriez, Annales littéraires, 2005.