Nécrologie
- Type de publication : Article de revue
- Revue : Bulletin de la Société Paul Claudel
2014 – 1, n° 212. Correspondance Paul Claudel - Édouard Herriot - Pages : 97 à 98
- Revue : Bulletin de la Société Paul Claudel
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- EAN : 9782812428593
- ISBN : 978-2-8124-2859-3
- ISSN : 2262-3108
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-2859-3.p.0097
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 19/05/2014
- Périodicité : Quadrimestrielle
- Langue : Français
NÉCROLOGIE
Jean Bastaire
(1927-2013)
L’écrivain Jean Bastaire est mort assez soudainement, à 86 ans, le samedi 24 août dans sa maison de Meylan, près de Grenoble, veillé par quelques amis dont Michel Péguy. Il a rejoint dans l’éternité sa femme Hélène, morte en 1982, dont il était resté très proche. Aujourd’hui, Jean Bastaire nous manque terriblement. C’en est fini de nos fréquents appels, de ses précieux conseils empreints d’indéfectible amitié.
Nombre des amis s’étaient réunis le 14 octobre pour lui rendre hommage à Saint-Roch, à l’appel conjoint de l’ancien curé, Thierry de L’Épine, président de l’Association internationale Saint-Roch et de Claire Daudin, présidente de l’Amitié Charles Péguy. Parmi eux, en présence de Damien Le Guay et de Mgr Olivier de Berranger, ont pris la parole Michel Péguy, Yves Avril, le pasteur Michel Leplay, Pierre-Yves Le Priol, Robert Marcy, Patrick Kechichian…
Comment mieux présenter notre ami qu’en citant le cardinal Philippe Barbarin d’après les Cahiers de Saint-Lambert : « Je ne sais pas si vous connaissez Jean Bastaire, un vieux monsieur enthousiaste, admirateur de saint François d’Assise et passionné d’écologie, un cœur pur. Je crois que par des publications, il aide la conscience chrétienne à se réveiller sur la question de la Création. Aujourd’hui, il va plus loin encore et travaille le lien entre écologie et Rédemption. Il s’y aventure humblement en chrétien, en théologien et en poète ». De fait, Jean aura promu avec détermination l’écologie, notamment dans ses derniers livres Pour une écologie chrétienne, Pour un Christ vert, ou La Création, pour quoi faire1 ?
Mieux que beaucoup, n’aura-t-il pas rapproché la théologie et l’écologie qui sont désormais comme deux sœurs. Elles se tiennent par la main
pour affirmer la primauté du Christ cosmique er rédempteur. Mieux que beaucoup n’aura-t-il pas honoré l’œuvre des grands prophètes de notre temps, Charles Péguy, Pierre Teilhard de Chardin, et plus encore Paul Claudel qui l’a tant impressionné. C’est à lui qu’il avait consacré son dernier ouvrage, en attente de publication aux Éditions du Cerf et qui devait succéder ainsi aux Conversations écologiques2.
Jean Bastaire était l’un des meilleurs parmi les meilleurs d’entre nous. Qui mieux que lui aura fait l’éloge de la fidélité au temps de l’éphémère. Qui mieux que lui aura fait l’apologie des noces et glorifié l’éternel féminin, qui mieux que lui aura fait audience à la Création humiliée et à ses convulsions contemporaines, qui mieux que lui aura célébré cette terre de gloire dans laquelle il est entré aux côtés d’Hélène, son épouse. Il aura eu une grande joie de l’arrivée du pape François et d’un retour à l’esprit d’Assise. En tout et avant tout, Jean se référait à l’apôtre Paul. Dans la seconde Épitre aux Colossiens, Paul rapporte que demandant de l’aide au Seigneur, il entendit le Seigneur répondre « Paul, ma grâce te suffit ». Cette grâce, elle a abondé pour Jean Bastaire. Puisse-t-elle l’accompagner dans son nouveau parcours.
Olivier Moulin-Roussel
Président d’honneur de l’espace Bernanos et vice-président de l’association internationale Saint-Roch