Résumé : Lecteur des paradoxes humanistes contre les lettres, Montaigne s’approprie librement cette tradition dans l’« Apologie de Raymond Sebond », où il donne une dimension nouvelle à l’ambiguïté caractéristique de ces textes. Le cas des animaux, qui incarnent les avantages de l’ignorance mais ne semblent pas pouvoir être imités par le lettré, participent du caractère déceptif du chapitre, comme le confirme la comparaison avec le bestiaire d’Agrippa et de certains irregolari italiens.