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Classiques Garnier

L’orientation pratique de l’essai Le scepticisme et l’usage persuasif du discours

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Bulletin de la Société internationale des amis de Montaigne
    2016 – 2, n° 64
    . varia
  • Auteur : Querubini (Edson)
  • Résumé : Associé au scepticisme, le biais critique des Essais a été privilégié par le commentaire au cours du xxe siècle et a établi une lecture qui le distancie des pratiques des humanistes, fondées sur l’imitation et l’autorité. Par contre, ce travail voudrait attirer l’attention sur la présence dans les Essais d’un discours réglé par la rhétorique, plus conforme, à notre avis, au souci de l’essayiste d’inscrire, avec convenance, un éthos fiable dans les pages de son autoportrait.
  • Pages : 103 à 110
  • Revue : Bulletin de la Société internationale des amis de Montaigne
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406066323
  • ISBN : 978-2-406-06632-3
  • ISSN : 2261-897X
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-06632-3.p.0103
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 22/12/2016
  • Périodicité : Semestrielle
  • Langue : Français
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Lorientation pratique de lessai

Le scepticisme et lusage persuasif du discours

Les Essais se montrent explicitement comme des « exercices du jugement », les résultats de cette « activité », enregistrés sous forme de texte, constituent, dans son mouvement, les chapitres du livre. Laffirmation peut paraître banale : quelle œuvre (opus) na comme cause et origine l« activité » de son auteur, dont la « capacité » (vis), instruite et exercée dans le cadre de modèles exemplaires et dans lenseignement des arts, invente et dispose les matières, les habille et les garnit de mots et dimages ? Néanmoins, dans les Essais, les modes dopération de cette « capacité » et leur rapport avec les sources, les autorités, les modèles à imiter, les préceptes empruntés aux arts et toutes les sortes dexemples et de maximes, sont actuellement interprétés de façon à éclipser le rapport entre les Essais et les techniques de production du discours persuasif. La tendance est de souligner le biais éminemment critique de lœuvre, associé au scepticisme, ce qui établit une interprétation en rupture avec lusage de préceptes en vogue dans les Lettres. Disons que lhumaniste cède, peut-être excessivement, le terrain au philosophe sceptique. Les notes suivantes ont lintention de problématiser cette position, en présentant quelques hypothèses de travail qui orientent jusquà présent mes études sur Montaigne.

Commençons par un extrait des Essais où lon signale nettement le rapport de Montaigne avec les savoirs scientifiques et dans lequel il prescrit la façon correcte de lire son livre :

Qui sera en cherche de science, si la pesche où elle se loge : il nest rien dequoy je face moins de profession. Ce sont icy mes fantasies, par lesquelles je ne tasche point à donner à connoistre les choses, mais moy [] [A] Ainsi je ne pleuvy aucune certitude, si ce nest de faire connoistre jusques à quel poinct monte, pour cette heure, la connoissance que jen ay. Quon ne sattende pas aux matieres, mais à la façon que jy donne1. (II, 10, p. 407-408)

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Cela est conforme au scepticisme professé par Montaigne et aussi au projet dautoportrait. Il ne sagit pas de rechercher la « science » des matières traitées dans les Essais, puisque lessayiste ne fait quenregistrer ses « fantaisies ». Il sagit, bien au contraire, de chercher à connaître, dans les multiples « essais du jugement » inscrits dans le livre, les traits de caractère, les attitudes, les opinions et les performances intellectuelles de lauteur lui-même. Cest, pour ainsi dire, un éthos qui sinscrit dans ces pages. Il se laisse connaître par la « manière » dont il expose ces mêmes « matières », sans se porter garant de la vérité du discours produit, comme on le verra dire une fois de plus, et de façon encore plus emphatique, lorsquil dissocie la valeur de ce quil dit dune éventuelle rencontre avec la vérité :

[B] Lagitation et la chasse est proprement de nostre gibier : nous ne sommes pas excusables de la conduire mal et impertinemment ; de faillir à la prise, cest autre chose. Car nous sommes nais à quester la vérité ; il appartient de la posseder à une plus grande puissance. [] [C] Le monde nest qune escole dinquisition. [B] Cest nest pas à qui mettra dedans, mais à qui fera les plus belles courses. Autant peu faire le sot celuy qui dict vray, que celuy qui dict faux : car nous sommes sur la maniere, non sur la matiere du dire. (III, 8, p. 928)

Ce texte, généralisant la profession de foi dans la zétesis, ne laisse pas de place au doute : Montaigne est un sceptique. De ce fait, il apporte au domaine du « discours » en général ce qui précédemment sappliquait au livre : le discours de Montaigne ne véhicule pas un savoir sur les « matières » mais attire lattention sur ses propres performances. Toutefois, ce dernier passage comporte un nouvel élément pour la compréhension de ce que signifie mettre laccent sur la façon de présenter les matières : disons que cest sur un élément dordre à la fois « esthétique » – le terme est déjà anachronique – et « éthique » que Montaigne fonde un critère de distinction parmi les hommes, les partageant selon leur convenance ou disconvenance dans le discours, mais aussi dans laction. Enfin, en termes strictement montaigniens, les hommes se distinguent quant à leur « suffisance ». Cest précisément à travers les performances de cette « suffisance » qui, articulée au « jugement », engendre de façon exemplaire les Essais, que jaimerais entamer mon argument et avancer certaines raisons pour expliquer la présence déléments « persuasifs et probables » dans la composition de lautoportrait montaignien.

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Prenons un élément paradigmatique, entouré de lironie type des Essais. On sait que les allégations de Montaigne dans lesquelles il sabaisse et se méprise lui-même ainsi que son œuvre, sont fréquentes. On peut les comprendre, selon les usages du temps, comme lexpression dune « modestie affectée ». Cette modestie équilibre le projet dune œuvre qui construit lautoportrait de son auteur – présenté toutefois dans cette peinture comme un personnage peu distingué –, ce qui, par conséquent, transgresse un decorum séculaire. Cette interprétation est dhabitude écartée demblée avec plus ou moins de force : soit parce quelle est soi-disant fort simple ou trop évidente, soit parce quelle serait incompatible avec la notion « dautonomie » autour de laquelle sordonne le projet des Essais. Or pour quelle raison Montaigne obéirait-il à une prescription des arts rhétoriques, en imitant les façons ordinaires de lhomme de lettres de son temps ?

Cest sans doute pour soutenir cette réfutation des préceptes de lart que le livre compte un vaste nombre de textes qui lancent lanathème sur lartifice. Ils sont tous articulés, de façon vraisemblable, afin de produire chez les lecteurs leffet dun « portrait au naturel » excluant les moyens de lart qui ne serviraient quà aiguiser la capacité de dissimuler et de tromper par le discours. Ce refus ne se limite pas à lutilisation de techniques ; il concerne aussi lexemplarité des modèles à imiter. Certaines lectures considèrent que ces exemples et préceptes semblent étrangers à lhorizon et aux perspectives des Essais qui, au contraire, se placeraient à la frontière entre les usages du temps, fondées sur limitation et lautorité, et laffirmation dune liberté – toutes deux en radicale rupture lune de lautre. De plus, le scepticisme corrobore linstauration de ce lieu du « libre examen » et en même temps tient en suspicion le répertoire des opinions réputées, héritées de la tradition, vues alors comme spectacle diaphonique et illusoire auquel on ne peut plus donner son assentiment. Contre cet assentiment qui révère lautorité et le respect des préceptes, sérige lexpression, bien que sans garantie, des opinions elles-mêmes, et laffirmation des choix moraux dans sa relativité assumée.

Ces interprétations – qui néchappent pas au piège biographique et psychologisant dont Hugo Friedrich fournit le modèle le plus achevé2 – fixent une image des Essais comme un livre déjà moderne. De ce fait, 106les Essais sengageraient dans une vaniteuse « subjectivité fluente » qui senregistre sans règles et sans art – fruits du hasard, de linconstance ou de lineptie dun esprit oisif et mélancolique qui engendre « des grotesques et des corps monstrueux ». Ne serait-ce pas le cas de se demander si cette lecture nefface pas, du même coup, ce que les Essais ont de paradigmatique parmi les œuvres produites en leur temps ? Ce qui est paradigmatique de cette œuvre est lingénieuse, discrète et judicieuse construction qui engagerait tous les moyens de lart rhétorique en composant et proposant au public le portrait dun homme ordinaire ou « médiocre », qui ose quand même parler si librement de soi.

Par cette brève allusion à un trait récurrent dans les lectures – non totalement erronées bien entendu – des Essais, je voudrais souligner laccent mis presque exclusivement sur la présence dun axe de la critique épistémologique, aux dépens dun axe moral et politique de la pensée montaignienne qui exige dautres considérations. Il faudrait encore souligner limportance attribué à ce pari dune libération du discours par rapport à lensemble des règles et des leçons que – si lon considère les circonstances historiques dans lesquelles il écrit – Montaigne ne pouvait pas ignorer, au risque de rendre son discours tout simplement inefficace. Sans nier limportance de laxe critique, alimenté par le lien étroit entre lessayiste et le pyrrhonisme, je vois, de façon très diverse et nuancée, quen un peu plus dun siècle de commentaires, les lectures se sont additionnées pour combattre les codes de la culture du temps, surtout celle des humanistes, et de son rapport aux auctoritates anciennes, essayant toujours de voir dans les Essais une conception de l« autonomie » qui mérite, peut-être, une révision. Car ces lectures prennent en effet la production de son portrait « au naturel » comme une donnée positive confortant laffirmation dune éthique du penseur et dune esthétique de l“écrivain radicalement neuves et consubstantielles à la pratique de lessai. Je pense quil serait important de commencer à réviser ce point de vue, en jetant une lumière sur une autre notion de l« autonomie » récupérée à partir des pratiques et des perspectives qui règlent la production du discours, et qui sont partagées par les divers projets intellectuels de la Renaissance.

Cette notion de l« autonomie », fréquemment oubliée par la critique, se dessine plus nettement par son appartenance à une série de pratiques réglées qui sappuient sur un ensemble de leçons véhiculées par les préceptes, par les œuvres des anciens remises en circulation, et par celles que 107la Renaissance elle-même se chargeait de produire. Cette notion doit être pensée comme le résultat de larticulation, courante en ce temps, entre génie, enseignements des arts et exercice (ingenium, praecepta, exercitatio).

Si linsistance et la récurrence du discours contre lartifice, repris maintes fois dans les Essais, est indéniable, cela ne doit pas être compris comme le refus tout net des enseignements des arts et de la culture dexemplarité, mais comme la critique dune « inadéquation » dans lapplication des règles comme des recettes toutes prêtes qui ignoreraient lopportunité des circonstances et démontreraient lineptie de celui qui discourt. Autrement dit ce quen rhétorique lon nomme mala affectatio et qui, chez Montaigne, passe par la mauvaise formation et formulation du jugement. Cette ineptie ou disconvenance qui nentre pas dans lentendement des matières, ne les assimile pas et ne les digère pas dûment, amorce les nombreuses formes de « sottise » comme celle du pédantisme, dénoncé satiriquement dans plusieurs pages des Essais. Si lon observe les perspectives et les œuvres type du temps de Montaigne, qui établissent un dialogue au sein duquel se forge le livre des Essais, on verra que leurs leçons ne sont pas différentes. On est obligé de constater que lessayiste ne fait quappliquer et amplifier des topiques contre lobéissance servile aux règles et, en outre, contre limitation servile de ces modèles. Il sagit donc de dénoncer une inadéquation et une « mauvaise affectation » de la part de ceux qui sattachent simplement à répéter par cœur les discours des anciens, et non pas dun effacement et dun abandon de ces leçons.

Les œuvres anciennes portaient encore une autre leçon qui ordonnait l« émulation » – imitation rivale des modèles – et la maîtrise des règles au point de pouvoir les mépriser. Montaigne nous propose cette leçon jusquà lexhaustion, jusquà ce quil nous persuade effectivement de la spontanéité, de la franchise et de la sincérité du discours quil produit. On devrait alors voir dans la composition du « naturel » le produit dune firma facillitas, une performance habile à travers lart, une « naturalisation de lart », cest à dire le produit dune capacité à occulter les artifices et lobéissance à diverses « convenances », parmi lesquelles lappartenance de l« essai » au décorum du sermo, qui imite à lécrit le mode de conversation appliqué aux discussions philosophiques, comme lenseignait déjà Sénèque dans ses épîtres morales3.

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Car il est vrai que lexcellence de lécrivain et du penseur se mesure, dans le temps des Essais, à son « autonomie », celle qui se définit par le fait de connaître les règles et les modèles et de les mettre en œuvre – dans une œuvre qui connaît bien le moment « opportun » pour mépriser ces règles au nom dune plus grande convenance ; par, en somme, lhabilité et la maîtrise qui étaient déjà propres aux auteurs que Montaigne lit et compulse. Car ce nest pas sans difficulté que lon écarte la façon de penser des anciens, en général, et en particulier celle de Cicéron et de Quintilien : lexcellence comme vertu dun vir bonus dicendi peritus – selon la formule du vieux Caton – qui produit lefficace du dire à partir de laptitude à appliquer lart à chaque cas et circonstance. Ainsi, la compétence de lécrivain et du penseur est mesurée et conçue, chez Montaigne aussi, comme le sens dune adéquation que les Grecs avaient déjà définit sous le nom de prépon, et les Latins sous le nom de decorum.

Il semblerait toutefois que cela met en cause un lieu commun qui sest établit autour de lœuvre : celui du moraliste qui refuse les masques et la dissimulation et qui veut sexhiber tel quil est. En réalité, Montaigne combat âprement le mensonge et lart de « simuler ce que lon nest pas » en feignant ce qui na pas dêtre, ce que le machiavélisme, et peut-être Machiavel lui-même, avaient mis en évidence. Il est difficile daffirmer toutefois que cela signifie que Montaigne nengage pas les ressources de lart pour « exhiber ce que lon est » en vérité, en construisant un discours vraisemblable et persuasif qui a pour but de promouvoir la fides comme une de ses valeurs centrales. De là le fait, inspiré par Plutarque, dinsister sur sa propre « véracité » qui dit sans gêne le contenu actuel de la conscience. Ce qui nimplique pas la description de lessayiste comme un moraliste « pur » – opposé au moraliste « pratique » qui sengage à se défendre ou qui se lance, par la politique, à la conquête du monde où il vit. Ce moralisme est, selon Friedrich4, proposé et pratiqué par Montaigne qui, dans un sens déjà nouveau, se dédie au plaisir de lobservation et à leffort de juger et dattribuer du sens au spectacle auquel il assiste du dehors et au fond de lui-même, se dirigeant notamment vers la philosophie et vers la description phénoménologique des mores. Sans artifice, en somme, et sans intention normative.

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Dans une autre optique, si lon parle de la présence dun art de la persuasion proposée dans les Essais et destinée à la production du « naturel », celle-ci doit supposer un concept de « dissimulation de lart » en même temps moral et politique, qui dépasse cette opposition facile et commode. Ce concept admet la présence incontournable, pour la conscience, dun monde changeant et corrompu, inconstant, habité par des hommes changeants et inconstants – monde dans lequel aucune philosophie ne peut servir de guide infaillible dans les multiples circonstances de la vie mais dont les hommes ne peuvent pas éviter daffronter les pièges et les obstacles. Des hommes dont les intentions exigent un maximum dacuité de jugement pour quelles soient pénétrées et connues.

Le scepticisme sest constitué comme une arme dans ce monde et avec ces hommes – arme cependant non exclusive. Lhomme est, dans ce cadre, obligé demployer des moyens discrets de produire une apparence, en assurant laccord entre le decorum social et les exigences de la conscience morale. Afin de réussir dans ce monde et vis-à-vis de ces hommes, il est impossible déviter les procédures volontaires, basées sur des vertus intellectuelles instruites techniquement, qui produisent une dissimulation dans un sens positif, très éloigné de nos perspectives sur la moralité, puisque ces vertus impliquent une « méthode » pour que la personne (persona) se construise selon un modèle que lon suppose contraire au mensonge, à limposture et à lhypocrisie, et relié à linverse à un idéal honnête de maîtrise, de composition et de présentation de soi5. Une attitude où lessayiste propose, en filigrane, une convenance – acceptée et reconnue par le lecteur – dans ce quil dit faire et dans ce quil juge, en lentourant en outre de sa modestie ironique. Elle représente, dans cette signification, une chose semblable à ce que la catégorie de la « discrétion » représentera dans le xviie siècle : son principal emploi était d« être ce quon veut paraître » ; et son engagement avait pour but la « flexibilité » afin de saccommoder à loccasion, aux lieux et aux humeurs variables de chacun, tout en conservant la distance qui préserve la conscience morale des entreprises trop ambitieuses et incertaines. Flexibilité dun homme de multiples modes, polýtropos, qui permet à la dissimulation de se constituer aussi comme un puissant « art de plaire » qui nest pas nécessairement opposé à leffet de « naturel », à la liberté 110et à la non-affectation réclamés par les Essais : le plaisir que nous voyons associé par Montaigne à la « conférence », par exemple, dans « De lart de conférer ». Ainsi, sans écarter la question de la véracité du « portrait » – en quoi consiste bien au contraire lun des éléments fondamentaux que leffort de lessayiste cible dans sa construction vraisemblable – cette sincérité simulée et produite, contraire à nos habitudes mentales, constitue une partie importante de la réussite et de la réalisation dune œuvre qui parvient à inscrire léthos fiable de son auteur dans un livre, et qui fait le portrait de celui-ci en pensant et jugeant de manière excellente et exemplaire malgré toute la modestie ironique mobilisée par lui-même dans linsistance à sabaisser.

Comme on peut lentrevoir, il sagit de tout autre chose quune fidélité envers le registre des « fantaisies » comme résidus dune nature qui na pas été dressée et que Montaigne sent éclore dans son être, ou encore dune sincérité première et « naïve ». Cest le résultat dune activité consciente des moyens et des instruments techniques de production de persuasion qui conduisent la manus de lessayiste et qui, substantiellement, nous donnent à lire les multiples opérations de lesprit qui intègrent la « manière » dune persona constituée pour nous convaincre que son livre coïncide avec son existence spontanée et « fortuite ». Il faut ne pas oublier que, dans son portrait, Montaigne se donne « un peu plus de forme » (II, 37, p. 785) et quil se peint en soi « de couleurs plus nettes que nétaient les [siennes] premières » (II, 18, p. 665).

Edson Querubini

Université de São Paulo, Brésil

1 Montaigne, Les Essais, éd. Villey-Saulnier, Paris, PUF/Quadrige, 1999. Les références aux Essais seront prises de cette édition et notées entre parenthèses dans le corps du texte.

2 Dans son Montaigne, R. Rovini (trad.), Paris, Gallimard, 1968.

3 Senèque, Lettres à Lucilius, François Préchac (éd.), Henri Noblot (trad.), Paris, Les Belles Lettres, 1969-1971. Voir, en particulier, les Épitres 38, 40, 52, 59, 75, 100, 108, 114 et 115, où Senèque expose les préceptes sur lart épistolaire.

4 Friedrich, op. cit., p. 13 et passim.

5 Cf. Jean Rousset, La Littérature de lâge baroque en France. Circé et le paon, Paris, José Corti, 1954, p. 220 sqq.