L’erreur chez Montaigne
- Type de publication : Article de revue
- Revue : Bulletin de la Société internationale des amis de Montaigne
2015 – 2, n° 62. varia - Auteur : Guerrier (Olivier)
- Pages : 19 à 20
- Revue : Bulletin de la Société internationale des amis de Montaigne
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- EAN : 9782406057482
- ISBN : 978-2-406-05748-2
- ISSN : 2261-897X
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-05748-2.p.0019
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 04/04/2016
- Périodicité : Semestrielle
- Langue : Français
L’erreur chez Montaigne
Dans le sillage des grands colloques qui ont marqué l’histoire de la SIAM et du BSAM, les textes qu’on va lire dans les deux prochains numéros constituent les Actes du colloque international et pluridisciplinaire des 3, 4 et 5 décembre 2014, organisé à la bibliothèque Mériadeck de Bordeaux, avec la collaboration de l’Université Bordeaux Montaigne (Centre Montaigne – TELEM EA 4195), de la Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine (Programme « Formes du savoir »), et avec le soutien de la Région Aquitaine et de la Mairie de Bordeaux. La SIAM tient à remercier chaleureusement tous ces partenaires pour leur accueil et leur soutien, sans oublier la cellule de Canal U de l’Université de Toulouse II Jean Jaurès, qui a filmé l’ensemble alors1.
La thématique retenue s’inscrit dans le cadre de l’intérêt suscité ces dernières années par la question générale de la « vérité » à la Renaissance et chez Montaigne, par polarisation sur l’« erreur » qui, à la différence de la vérité, présente « mille formes » si l’on se rapporte à un lieu commun hérité d’une remarque d’Aristote dans l’Éthique à Nicomaque À cet égard et concernant une époque qui se plaît à faire l’inventaire de ces « mille formes », l’œuvre de Montaigne peut apparaître comme un creuset remarquable des visages de celles-ci. Elle décline ainsi les erreurs en tout genre : erreurs des sens ou de la « fantasie », « erreurs médicinales », juridiques, philosophiques, religieuses, politiques, voire naturelles, le tout encore fondé sur une pensée de la « Chute » qui fait de la Créature une errans mus.
Cette perspective descriptive, spectatrice ou « inquisitrice », se double d’une perspective critique qui s’emploie, avant le cartésianisme, à réfléchir sur le statut de l’erreur, mais également son ou ses usages : erreurs volontaires ou involontaires, « particulières » ou « populaires », rapport
à la représentation, au simulacre, au mensonge, mais également gestion de l’erreur par l’institution ou le sujet.
Enfin, il importe de se demander quel rôle joue l’erreur dans le fonctionnement même du texte des Essais, et dans l’éthique singulière qu’il élabore et pratique. Le procès incessant des leurres du savoir et du pouvoir informe ainsi le mouvement d’une « chasse de connaissance » inédite, et l’image du sujet écrivant et pensant qu’elle s’emploie à refléter.
Olivier Guerrier
Président de la SIAM
1 http://www.canal-u.tv/producteurs/universite_toulouse_ii_le_mirail/colloques/l_erreur_chez_montaigne.