Principes d’édition
- Publication type: Book chapter
- Book: Œuvres complètes. Tome V. Œuvres politiques et pédagogiques : Vœux d’un solitaire et textes périphériques
- Pages: 589 to 590
- Collection: Eighteenth-Century Library, n° 59
- CLIL theme: 3439 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- Moderne (<1799)
- EAN: 9782406140986
- ISBN: 978-2-406-14098-6
- ISSN: 2258-3556
- DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-14098-6.p.0589
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 01-18-2023
- Language: French
Principes d’édition
Dans les deux versions de L’Amazone éditées ci-après, la première issue de l’édition posthume d’Aimé-Martin, la seconde du manuscrit autographe de la collection Charavay, ainsi que dans l’ensemble des transcriptions de manuscrits de Bernardin figurant dans l’introduction et dans les notes, nous avons normalisé l’orthographe conformément à la règle suivie dans les Œuvres Complètes. Toutefois nous avons respecté les graphies de l’auteur concernant les toponymes lorsqu’elles diffèrent de l’usage actuel. La ponctuation d’Aimé-Martin a été conservée. En revanche il nous est apparu rapidement que celle des manuscrits ne pouvait être maintenue sans gêner considérablement la lecture : Bernardin fait de la ponctuation un usage très personnel, n’utilisant dans la pratique que le point et la virgule, sans d’ailleurs les distinguer dans leur emploi et sans égard à la syntaxe, de sorte que nous avons opté pour une réfection de la ponctuation selon le sens et rétabli les capitales.
Il n’y a pas de variantes, le texte d’Aimé-Martin étant le même dans toutes ses éditions, mais nous avons reproduit en annexe la transcription des premières pages du roman sous sa forme épistolaire primitive selon le MS 86 ainsi que sa conclusion, ce qui permet d’apprécier l’ampleur du travail de mise en forme et d’abrègement effectué par l’éditeur. La crainte de lasser la patience du lecteur, les problèmes de cohérence interne du récit et la difficulté de la tâche en raison de l’écriture nous ont dissuadé d’entreprendre la transcription intégrale de ce manuscrit autographe ainsi que nous l’avions un moment envisagé.
Les manuscrits de Bernardin posent en effet des problèmes spécifiques liés à ses méthodes de travail et à ses habitudes graphiques. Ils se présentent souvent sous la forme de feuillets isolés, parfois précédés d’un titre qui aide à les rattacher à tel personnage ou à tel ouvrage spécifique, mais dont le point d’insertion en son sein est extrêmement incertain. Même lorsqu’ils appartiennent à une rédaction suivie formée de pages numérotées, ce qui est le cas du manuscrit Charavay par exemple, la 590continuité du texte est perturbée par l’insertion d’ajouts ou de feuillets provenant d’autres rédactions concurrentes, ou par la bifurcation de l’intrigue vers des récits annexes susceptibles eux-mêmes de prendre la dimension de massifs romanesques en voie d’autonomisation, comme l’Histoire de l’Indien ou l’Histoire de la Régente Anne. Nous avons essayé de donner au moins une idée dans l’introduction et les notes de ces narrations parallèles appartenant à la nébuleuse textuelle de L’Amazone, elle-même composante d’un univers scripturaire certes chaotique, mais dans lequel, selon la formule-clé énoncée dès 1773 dans le Voyage à l’île de France (lettre X), « tout est lié dans tous les sens ». Bernardin n’a jamais écrit qu’un ouvrage unique, condamné à l’inachèvement et miné par un principe de désordre mais, à l’image qu’il se fait de la Nature, unifié en profondeur par un système de correspondances infinies.
L’écriture calamiteuse de l’auteur, son indifférence totale aux règles orthographiques les plus élémentaires lorsqu’il écrit pour lui-même, la conception même qu’il se fait du manuscrit comme réservoir de variantes, plutôt que comme mise au point d’un texte ne varietur,font de la transcription, si elle se veut exacte, une entreprise quasi impossible : il faut choisir entre laisser en blanc ce qui est illisible, ou transcrire des lectures inévitablement conjecturales, reproduire les formulations multiples proposées et les mots répétés en divers points de la phrase afin de juger de leur effet, ou bien trancher à la place de l’auteur, aucune de ces solutions n’étant vraiment satisfaisante. Dans le doute, on pourra se reporter aux clichés numérisés des manuscrits du Havre, désormais accessibles sur le site de l’université d’Exeter1.
Le code ci-dessous a été utilisé pour la transcription :
[] : lacune (mot laissé en blanc volontairement par l’auteur ou oubli manifeste rectifié par l’éditeur).
[-] : mot ou passage raturé.
[- +] : mot ou passage raturé rétabli.
[+] : ajout en surcharge.
[+ -] : surcharge raturée.
[?] : lecture conjecturale.
[? ?] : mot ou passage illisible.
Les paginations indiquées entre crochets sont celles du document.
1 Adresse : <http://projects.exeter.ac ;uk/bsp/frameset.htm>.