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Classiques Garnier

Éditions des Études de la Nature consultées

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Éditions des Études de la Nature
consultées

Études de la Nature, par Jacques-Henri-Bernardin de Saint-Pierre, à Paris, de limprimerie de Monsieur, chez P. F. Didot le jeune, Libraire, quai des Augustins, 1784, avec approbation et privilège du Roi. (3 vol.)

Études de la Nature, par Jacques-Henri-Bernardin de Saint-Pierre, seconde édition, revue, corrigée et augmentée, à Paris, de limprimerie de Monsieur, chez P. F. Didot le jeune, Libraire, quai des Augustins, et Méquignon laîné, Libraire, rue des Cordeliers, 1787, avec approbation et privilège du Roi (3 vol.)

Études de la Nature, par Jacques-Bernardin-Henri de Saint-Pierre, troisième édition, revue corrigée et augmentée, à Paris, de limprimerie de Monsieur, chez P. F. Didot le jeune, Libraire, quai des Augustins, et Méquignon laîné, Libraire, rue des Cordeliers, 1788, avec approbation et privilège du Roi (4 vol.)

Études de la Nature, par Jacques-Bernardin-Henri de Saint-Pierre, quatrième édition, revue et corrigée par lauteur, à Paris, de limprimerie de Didot jeune, chez P. F. Didot le jeune, quai des Augustins, Née La Rochelle, rue du Hurepoix, De Senne, au Palais de légalité, 1792 [la page de titre indique 4 vol., mais en réalité, il y en a 5, comme le précise lAvis au lecteur]

Études de la Nature, nouvelle édition, avec figures, à Bâle, chez Tourneizen, imprimeur-libraire, 1797.

Études de la Nature, nouvelle édition, revue et corrigée par Jacques-Bernardin-Henri de Saint-Pierre, avec dix planches en taille-douce, de limprimerie de Crapelet, à Paris, chez Deterville, Libraire, rue du Battoir, an XII, 1804.

Lédition qui nous a servi de base pour cette publication est celle de 1804, dernière édition officielle du vivant de lauteur. Louis Aimé-Martin dans ses éditions des Études postérieures à la mort de Bernardin 46de Saint-Pierre se réfère à celle de 1792, comme « la plus estimée de lauteur ». Mais lédition quil propose nest en réalité pas tout à fait conforme à celle de 1792. Ceci dit, il ne fait pas de doute que cette dernière est une belle édition, du point de vue de la netteté et de lélégance des caractères comme du soin de la présentation. Au reste, le texte des Études proprement dites connaît peu de variations dune édition à lautre, comme on sen apercevra en consultant les variantes que nous donnons ici à la fin de chaque étude. Les différences les plus significatives se trouvent dans lAvis préliminaire, absent de la première édition, et qui change un peu à chaque édition suivante et, bien sûr, dans les ajouts à la suite des Études. À partir de 1788, Bernardin de Saint-Pierre ajoute un quatrième volume, qui comprend Paul et Virginie et lArcadie. En 1792, il ajoute un cinquième volume, qui comprend les Vœux dun solitaire, paru séparément en 1789, et la Chaumière indienne, paru séparément en 1791.

La principale nouveauté de lédition de 1804 est quelle est la première « officielle » en format in-8o, les précédentes étant en in-12o. LAvis de léditeur explique en tête du quatrième volume quil sest déterminé pour ce format, plus à la mode, et à limpression plus agréable (plus de marges, plus grand intervalle entre les lignes).

LAvis sur cette édition, à la suite, se plaint également des contrefaçons. De fait, les catalogues des bibliothèques témoignent que quantités déditions contrefaites ont circulé du vivant de lauteur, dont les moyens de protestation semblent assez limités et de peu deffet. B. Le Franc, à Bruxelles, produit ainsi une édition copiée sur la troisième en 1788-1789, et copiée sur la quatrième dès 1792.

Après la mort de Bernardin de Saint-Pierre, Louis Aimé-Martin reprend en main lédition des œuvres de celui dont il a épousé la veuve. Il publie ainsi des Œuvres complètes en 17 vol. en 1820 chez Méquignon-Marvis, les Études de la Nature en 5 vol. en 1825 chez Aimé André, ou encore des Œuvres en 1833 chez Lefèvre, en deux forts volumes… Comme les biographes de Saint-Pierre (F. Maury, M. Souriau) lont abondamment souligné, il sagit dun éditeur assez peu rigoureux – du moins si on se réfère aux exigences actuelles en matière dédition, car il est finalement assez correct au regard de celles qui prévalaient à son époque. Les dégâts sont limités pour les œuvres publiées du vivant de Saint-Pierre auxquelles il reste globalement fidèle, malgré quelques aménagements marginaux ; mais on ne saurait en dire autant pour les œuvres 47posthumes, notamment les Harmonies de la Nature dont on aurait bien du mal à restituer avec certitude le texte voulu par lauteur puisque, selon une pratique courante à lépoque, Louis Aimé-Martin jetait ou donnait les manuscrits dont il navait plus besoin après limpression, ce qui fait quil est difficile de dire sur quelle base il travaillait et de quelle façon.

Par la suite, les Études de la Nature sont rééditées durant tout le xixe siècle, mais de plus en plus souvent sous forme de morceaux choisis, telles ces Beautés des Études de la Nature qui connaissent plusieurs rééditions jusquen 1885. Quelquefois ces éditions dextraits accompagnent une édition de Paul et Virginie (la dernière du genre semble dater de 1912). Il est significatif de voir que ces éditions de morceaux choisis sont souvent le fait de maisons spécialisées dans les livres bien pensants, ce qui guide évidemment la sélection opérée par léditeur. Exemplaire par son explicite est cette édition des Études de la Nature (Bar-le-duc, Constant-Laguerre, 1878, 1 vol. 316 p.) dans la collection « morceaux choisis pour la Bibliothèque des chefs-dœuvre », où quelques mots de préface de léditeur décrivent sans fard selon quel principe simple les morceaux sont sélectionnés : « La jeunesse studieuse ne trouvera ici que le tableau harmonieux et vivant des beautés de la Nature, lapologie de la Providence et du Christianisme. »