Résumé : À l’âge classique, Lysistrata cristallise le malaise qu’éprouvent ceux qui tentent de présenter Aristophane à un public enclin à juger la comédie en fonction du canon moliéresque. Le paradoxe d’une pièce à la fois éminemment morale et scandaleusement licencieuse dérive sans doute du sujet même de la pièce : l’abstinence comme arme politique des femmes ne peut se manifester sur la scène que par l’exacerbation du désir masculin et par une érotisation généralisée des corps comme du langage.