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Classiques Garnier

Protocole éditorial

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Œuvres. Tome IX. Le Printemps
  • Pages : 177 à 180
  • Collection : Textes de la Renaissance, n° 248
  • Thème CLIL : 3439 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- Moderne (<1799)
  • EAN : 9782406142423
  • ISBN : 978-2-406-14242-3
  • ISSN : 2105-2360
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-14242-3.p.0177
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 25/10/2023
  • Langue : Français
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Protocole éditorial

Selon les principes qui régissent les Œuvres dAgrippa dAubigné publiées chez Classiques Garnier, il sest agi pour nous, sans appliquer un protocole qui serait exactement le même pour chacun de volumes concernés, de demeurer le plus fidèle possible à létat du texte de référence, ce qui nest pas sans poser un certain nombre de difficultés, comme souvent avec Aubigné. Les deux cent trente-cinq poèmes publiés ici proviennent en effet pour lessentiel de sources manuscrites (les volumes T153, T157 et T159 des archives Tronchin et lalbum de poésies de Marguerite de Valois) et seuls six dentre eux sont publiés à partir dune source imprimée. Les principaux copistes sont des secrétaires professionnels intervenant pour les premiers dentre eux entre 1602 et 1605 à Maillezais (T159) et ensuite vers 1623-1624 à Genève (T157). Dautres mains, dont celle dAubigné lui-même, sont par ailleurs intervenues ponctuellement, sur une période de près de trente ans, sans même tenir compte des copies manuscrites plus anciennes encore qui ont pu servir de modèles. Autant dire que les normes (graphie, orthographe, ponctuation, usage des majuscules, etc.) varient fortement au sein du corpus de référence. Il est par ailleurs très difficile de savoir qui est le garant de létat du texte, au sens où lentendrait un esprit contemporain. Si le secrétaire de T157 travaille par exemple à partir de la première version manuscrite de lHécatombe de T159, relue et corrigée par Aubigné, cela ne lempêche pas dajouter ou de supprimer des virgules ou des majuscules, de changer les graphies, sans quon puisse directement imputer ces choix à Aubigné lui-même. Quant au principal secrétaire de T159, il se fonde pour sa part en grande partie sur des manuscrits beaucoup plus anciens, quil recopie fidèlement (avant quAubigné intervienne). Ces manuscrits (aujourdhui disparus), ne sont sûrement pas autographes, car beaucoup de poèmes semblent avoir été dictés au(x) copiste(s), comme en témoignent un certain nombre de graphies phonétiques, voire de confusions homonymiques. Or ni le principal secrétaire de T159, ni Aubigné lui-même par la suite, ne 178corrigent systématiquement ces incorrections parfois flagrantes, même si la tolérance orthographique qui continue de régner nous empêche souvent distinguer une erreur dune idiosyncrasie propre au copiste, ou bien dune variante en usage. Doù la très grande prudence dont nous avons fait preuve au cours de létablissement du texte. Et si Aubigné sest par ailleurs livré à des corrections très importantes au cours de ses relectures, celles-ci concernent très rarement lorthographe, et pour ainsi dire jamais les graphies, la ponctuation (très souvent absente), le choix des majuscules (aléatoire), etc. Le texte que nous reproduisons, à quelques opérations de modernisation près listées ci-dessous, nest donc pas toujours révélateur des choix de lauteur, mais plutôt dun état de langue et dusages qui sont très largement ceux de secrétaires (pour les manuscrits) intervenant sur plusieurs décennies et/ou, dans une moindre mesure, douvriers typographes eux-mêmes actifs à la charnière des xvie et xviie siècles (pour les quelques imprimés de référence). Cette disparité linguistique, que les modernisations ne suppriment pas, est constitutive dun recueil dont Aubigné demeure le maître dœuvre, mais qui est passé entre plusieurs mains sur une très longue période.

Modernisations

1. Réalisation de lesperluette et du tilde.

2. Rétablissement des cédilles.

3. Dissimilation des u/v, i/j, a/à, la/là, ou/où, des/dès, apres/après.

4. Rétablissement des apostrophes utiles (la, dune, lor, cest, etc.) et suppression des apostrophes inutiles (ny pour ny, quelle pour quelle, etc.).

5. désambiguïsations de certains homophones (ces/ses, leurs/leur).

6. Accentuation.

On a conservé les accents (très peu nombreux) figurant dans les manuscrits de référence.

On a ajouté, en suivant lusage moderne, des accents pour dissimiler certains mots (voir supra). On les a aussi ajoutés sur les participes passés masculins (passé, passés) et féminin (passée, passées) singuliers ou pluriels, ainsi que les impératifs quand le copiste utilise un -s plutôt quun -z quon na pas rétabli (passés !). On a également accentué les « ô » (majuscule et minuscule) des apostrophes.

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7. Certaines lettres sont très difficiles à distinguer dans les manuscrits, notamment, en finale de mot, en particulier le -s et le -z et, à lintervocalique, les groupes -ff ou -sf. Le choix de la transcription est donc parfois conjectural. Il est également difficile de savoir si le secrétaire a séparé ou non certains termes (bon heur ou bonheur, pour quoy ou pourquoy, dequoy ou de quoy, lors que ou lorsque, madame ou ma dame, etc.). Les tirets sont eux aussi parfois conjecturaux, surtout dans des constructions comme « est-il », où il est difficile de distinguer la barre du -t et le tiret. Dans tous ces cas, nous avons cherché, dans la mesure du possible, à rester fidèle au choix du copiste et si nous avons opéré quelques corrections afin déviter des contresens, nous navons pas chercher à uniformiser.

8. Lusage des majuscules et des minuscules a été harmonisé à partir des normes contemporaines : dune part, parce que la distinction est parfois impossible à faire dans les manuscrits entre minuscule et majuscule, et dautre part parce que le recours aux majuscules, quand il est incontestable, nest pas régularisé et ne possède donc pas une signification sûre, en dehors des noms propres. On a donc choisi de conserver (ou bien dajouter le cas échéant) la majuscule à tous les noms propres (Orion, Diane, Océan, Tauroscythie, etc.). « Amour » ne prend ou ne conserve la majuscule que lorsquil sagit de la divinité. De la même façon, nous avons conservé ou ajouté la majuscule aux rares personnifications (Fortune, Inconstance) dont le statut rhétorique nous a semblé sans ambiguïté. En dépit dune préférence marquée des copistes pour la majuscule de certains termes (Ciel, Cieux, Dieu, Déesse, etc.), on a préféré ne pas faire dexception, surtout dans un recueil dinspiration profane (doù lexception quand il sagit du Dieu judéo-chrétien). On a en revanche conservé lusage des majuscules pour certains adjectifs de localisation (Achérontide, Affricain, etc.).

9. Certains usages orthographiques, parfois difficilement dissociables de licences poétiques, par ailleurs signalées, nont pas été corrigés pour ne pas fausser le mètre (comme les deuxièmes personnes du singulier sans -s ou « même » souvent écrit avec un -s final).

10. Nous avons conservé toutes les lettres quiescentes (faict, sainct, traict, parfaict, etc.), la graphie latinisante du son /s/ intervocalique (malitieux, vitieux), les consonnes intervocaliques redoublées 180(parolle, souhaitte, etc.) sauf pour certains noms propres (Dianne). Certaines corrections ont été effectuées quand il sagissait déviter au lecteur des confusions sémantiques et/ou phonétiques jugées dommageables à la lecture (rigeur pour rigueur, ceur pour cueur, oieil pour œil, milleure pour meilleure, A ! pour Ah !, etc.), ou pour corriger certaines variantes graphiques (serveau, sest, adnimer, etc.).

11. Dans certains cas, nous avons généralisé des corrections orthographiques apportées par Aubigné lui-même ponctuellement (tuhe/tue).

12. Dans de très rares cas, des mots oubliés ont été restitués. Ils sont alors ajoutés entre crochets droits.

13. Les variantes orthographiques repérées dun manuscrit à lautre (T157, T159, M) ou dans les imprimés ne sont pas relevées, sauf lorsquelles entraînent une modification de sens.