1597

Baptême de Jean-Louis Guez de Balzac, fils de Guillaume Guez, secrétaire du duc d’Épernon, seigneur de Balzac et de Marie de Nesmond.

1605-1612

Années de formation. Balzac fait ses études chez les jésuites à Angoulême, Poitiers, puis à Paris, aux collèges Sainte-Barbe et de La Marche. Il complète sa formation par un voyage en Hollande. Un premier séjour, en compagnie de Théophile de Viau, aurait eu lieu en 1612, mais il reste soumis à conjecture. En 1615, son nom apparaît, aux côtés de celui de Théophile, sur les registres de l’université de Leyde. Balzac rédige un discours qui célèbre la liberté des Provinces-Unies, émancipées du joug espagnol, Le Discours politique sur l’état des Provinces-Unies qui sera publié, sans l’aveu de son auteur, par Daniel Heinsius en 1638 au moment de la querelle sur l’Herodes infanticida.

1618-1619

Balzac séjourne, avec l’historiographe Nicolas Coeffeteau et l’abbé Ruccelaï à Metz, dans le gouvernement du duc d’Épernon, en disgrâce. Ce dernier prépare l’évasion de Marie de Médicis, retenue captive du château de Blois, après la guerre dite « de la mère et du fils ». À sa libération la souveraine séjourne à Angoulême et au manoir de Balzac, qui reçoit également à cette occasion la visite de Richelieu.

1620

En septembre, Balzac arrive à Rome. Il agit à la fois comme « informateur du cardinal de La Valette, fils d’Épernon, et comme auxiliaire de Sébastien Bouthillier, chargé d’avancer la promotion de Richelieu au cardinalat » (R. Zuber). Il quitte la ville en 1622.

1624

Publication des Lettres qui rencontrent un succès de scandale. Balzac, célébré comme l’unico eloquente de son temps, fréquente le salon de Mme Desloges. Il séjourne fréquemment à Paris. Entre 1624 et 1627, la « querelle des Lettres » fait rage dans la république des lettres. Balzac est notamment pris à parti par André de Saint-Denis (Conformité des manuscrits de M. de Balzac avec celle des plus grands personnages du temps présent et du temps passé, 1625) et par le P. Goulu, supérieur des Feuillants (Lettres de Phyllarque à Ariste, 1627). François Ogier, Descartes, prennent la défense de celui que l’on surnomme désormais « Narcisse ». En 1627, Balzac fait paraître une seconde version de ses Lettres sous le titre Les Œuvres, préfacées par J. de Silhon. Il participe au recueil de lettres publiées en l’honneur de Richelieu coordonné par Nicolas Faret (dit « recueil Faret »). La querelle ne reflue qu’en 1630.

1628

Balzac se retire sur ses terres en province. Il médite un ouvrage en trois volumes, à la gloire de Louis XIII et de son principal conseiller depuis 1624, Richelieu, dont la position est affermie après la « journée des dupes » de novembre 1630.

1631-1634

Publication du Prince, présenté comme un panégyrique de Louis XIII, victorieux de La Rochelle. Le traité suscite différentes critiques, politiques (de la part, notamment, de Mathieu de Morgues, un libelliste aux gages de Marie de Médicis, opposé à la dérive « absolutiste » du pouvoir monarchique) ou théologiques (Balzac, qui a peint un souverain impeccable, est inquiété par la Sorbonne). Selon Tallemant des Réaux, la publication de ce traité et des deux lettres adressées à Richelieu qui l’accompagnent aurait causé la disgrâce de leur auteur. Le début des années 1630 est également marqué par la relation naissante de Balzac et Chapelain, dont une partie seulement de la correspondance a été conservée. En 1633, une querelle oppose Balzac au pasteur Du Moulin.

1635

Fondation de l’Académie française sous l’égide de Richelieu, aux travaux de laquelle Balzac est associé.

1636-1637

Balzac fait son dernier séjour à Paris et prend part à différentes querelles littéraires : la querelle sur la tragédie Herodes infanticida, de Daniel Heinsius, et la querelle du Cid. Elles nourriront les réflexions critiques que Balzac réunit, dans les années 1640, dans ses Œuvres diverses (1644) et ses Entretiens.

Dans les années 1640

Balzac reprend le traité consacré au Ministre d’État, qui devait compléter la publication du Prince. Il songe à intituler son volume Cléophon sive de la cour et à le dédier à Mazarin, qui gouverne aux côtés d’Anne d’Autriche depuis la mort de Louis XIII en 1643. Les négociations échouent, et Balzac continue son travail qu’il veut désormais à offrir à Christine de Suède.

Les années 1640 sont celles d’un commerce lettré entretenu à distance avec ses principaux correspondants parisiens (Jean Chapelain, qui l’informe des conversations tenues dans le salon de Mme de Rambouillet, puis V. Conrart, qui devient son interlocuteur privilégié à partir de 1647). Il reçoit de nombreuses visites (François de Thou, le fils de l’historien, le duc de Montausier, gouverneur de Saintonge et de l’Angoumois, Maynard, Méré). Il publie en 1644 ses Œuvres diverses, qui contiennent plusieurs discours fameux dédiés à Mme de Rambouillet (le « cycle du Romain »), un recueil de Lettres choisies (1647), une satire burlesque (Le Barbon, 1648) dédiée au grammairien Gilles Ménage.

1648-1654

Les dernières années de Balzac sont assombries par le deuil (le père de Balzac, Guillaume Guez, meurt en septembre 1650), la maladie, la violente querelle littéraire qui l’oppose, par l’intermédiaire de Costar, à V. Voiture, et les événements de la Fronde. Balzac publie, grâce à Conrart, des recueils de lettres latines (Epistolæ selectæ, 1650). Au printemps 1652, alors qu’il achève son Socrate chrétien, Balzac se retire au couvent des Capucins d’Angoulême. Il reçoit les fréquentes visites du duc de Montausier, blessé en juin pendant les combats de la Fronde.

8 février 1654

Balzac meurt à Angoulême. Claude Girard hérite de ses papiers dont il coordonne, avec V. Conrart, la publication posthume : Les Entretiens (1657) ; Aristippe ou de la cour (1658).