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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : André Suarès, écrivain de la Méditerranée
  • Pages : 259 à 262
  • Collection : Rencontres, n° 573
  • Série : Littérature des xxe et xxie siècles, n° 45
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406144885
  • ISBN : 978-2-406-14488-5
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-14488-5.p.0259
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 19/04/2023
  • Langue : Français
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Résumés

Michel Murat, « Avant-propos »

On trouvera dans ce livre la Méditerranée de Suarès, et toutes les manières dont il la fait sienne : à travers une idée ou un moment de lesprit ; par un moment de lexpérience, comme la réclusion à Marseille ; par lamitié avec dAnnunzio, le compagnonnage avec Gustave Fayet ; dans les feuillets dun livre rêvé sur la Provence, dans une ville ou un port. Toutes portent sa marque, et sont une invitation au voyage.

Antoine de Rosny, « Ports et rivages de la Méditerranée »

Ports et rivages méditerranéens constituent un aspect non négligeable de la vie et de lœuvre dAndré Suarès. Lauteur en parle selon des approches variées : tantôt, cest larrière-plan familial qui affleure (Gênes, Marseille, Toulon) ; tantôt, cest une approche plus idéologique qui transparaît (lopposition de la Grèce et de Rome, de lOrient et de lAfrique) ; ailleurs, la fréquentation des petits ports suscite un désir de magnifier par lécriture leur beauté toute picturale.

Giovanni Dotoli, « Un classicisme méditerranéen »

Pour André Suarès le classicisme est un art créateur, à lopposé de toute doctrine de limitation. Sa culture lui permet de relire lhistoire entière de la Grèce et de Rome, et den tirer à la fois un esthétique et une éthique, sous le signe de la grandeur. La beauté, dont il fait son unique préoccupation, est harmonie et ordre, dans le respect de la nature. Cest une philosophie méditerranéenne, qui nous invite au banquet de la vie.

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Pauline Bruley, « Le français méditerranéen de Suarès »

Attaché à cinq langues méditerranéennes, André Suarès écrit à une époque où lon observe le déclin des variantes diatopiques. En y adjoignant lépaisseur diachronique, Suarès discerne une « nomade permanence » dans le français, dont il commente la latinité, en consonance avec les linguistes contemporains, et non par idéologie politique. Il sonde le caractère de ses langues, tout en prenant des libertés avec elles, voire en forgeant quelques variantes singulières.

Isabelle Pantin, « La Renaissance (italienne) dAndré Suarès »

Les rencontres dAndré Suarès avec la Renaissance ont été précoces et répétées. Il se reconnaissait dans diverses figures de cette période. Pour autant, son œuvre exprime-t-elle une idée de la Renaissance ? Cette expression ne saurait être directe, vu son refus dagir en historien, ou demprunter aux historiens leurs synthèses – qui, selon lui, tuaient le contact vivant avec les vestiges du passé. Cette étude enquête donc sur les expressions indirectes et paradoxales dune telle idée.

Frédéric Gagneux, « André Suarès et la musique italienne »

Lamour inconditionnel dAndré Suarès pour lItalie nous a valu des pages somptueuses et enthousiastes. Pourtant, cet amour de lart italien ne sapplique pas à la musique. Suarès exècre le bel canto et Donizetti en fait tout particulièrement les frais. Sa conception de la musique lunit profondément avec les romantiques allemands. Pour autant, ses réflexions lamènent à exalter la musique de Monteverdi et de Palestrina, faisant de lui un précurseur bien avant la redécouverte de la musique ancienne.

Liana Nissim, « Milan, lourde, et compacte, et grasse »

Dans Le Voyage du Condottière, André Suarès manifeste les contradictions de sa vision du monde romantique et symboliste, hostile à la modernité mais capable de visions qui semblent annoncer notre réalité actuelle. Milan lui paraît une ville abominable, à cause de sa dissemblance par rapport à son idée préconçue de la ville italienne idéale. Malgré ce regard entravé, Suarès emploie à la décrire une écriture somptueuse, chargée de métaphores monstrueuses mais non dépourvues dune sorte de prescience.

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Franco de Merolis, « Gabriele DAnnunzio et André Suarès, une amitié dans la culture »

André Suarès sintéresse dès 1895 à Gabriele DAnnunzio et à son œuvre. Il devine en lui un frère en littérature, en quête, comme lui, de grandeur et de beauté. Les deux hommes se rencontrent en 1910, à loccasion du séjour français de lécrivain italien. Les échanges épistolaires témoignent dès lors dune admiration réciproque. Avec la Première Guerre mondiale, Suarès découvre en DAnnunzio un homme daction qui le fascine : en lui sépanouit lidéal du poète condottière.

Christel Brun-Franc, « Marseille au double visage vue par André Suarès et par les Cahiers du Sud »

Aucun compte rendu du Marsiho ne figure dans les Cahiers du Sud. Le livre dAndré Suarès donne de Marseille limage dune cité pleine de vitalité mais réfractaire à la culture, proche de celle quen donnait en 1928 un numéro spécial de la revue. Gabriel Audisio, auteur du compte rendu refusé par Jean Ballard, poursuit Suarès de son indignation, alors quil sagit plus dune divergence esthétique que dun désaccord sur le fond, tous deux entretenant avec leur ville une relation ambivalente.

Stéphane Cunescu, « Lenfance marseillaise dAndré Suarès. Des Rêves de lombre »

À partir des deux sources que sont la correspondance de jeunesse avec Romain Rolland (1887-1891) et les chapitres autobiographiques de Marsiho (1933), cette contribution sattache à démontrer comment Marseille devient le lieu matriciel de la vocation négative dAndré Suarès. En analysant les discours de lauteur formulés sur sa ville natale, notre étude identifie lenfance marseillaise de Suarès comme étant à lorigine de motifs récurrents au sein de lœuvre et structurant lethos suarèsien.

Michel Murat, « Le Prince des Baux. Suarès en Provence »

En Provence André Suarès est sur sa terre, comme un prince à la fois régnant et dépossédé. Sa Provence est une terre classique, dépositaire de lhéritage grec, contemplée depuis les ruines des Baux ou le théâtre antique 262dArles. Les figures littéraires nen sont pas absentes : Suarès caricature Léon Daudet, prend ses distances avec Mistral et constate léchec du mouvement félibrige. Maurras nest pas loin, mais du même ciel de Provence tous deux tirent une leçon différente.

Élodie Cottrez, « Litinéraire méditerranéen de Gustave Fayet et dAndré Suarès »

Grand propriétaire viticole, collectionneur dart moderne, Gustave Fayet est aussi dessinateur et graveur. Mis en relation avec André Suarès par Odilon Redon, il sest lié damitié avec lui. Les deux hommes ont collaboré à des livres illustrés, notamment Sur le pont de la lune et Le Nuage messager. Suarès a suivi Fayet de loin, par correspondance, dans un voyage aux Baléares dont est issu Fleurs, et na pu laccompagner, malgré ses vœux, dans un dernier voyage en Italie.

Dominique Millet-Gérard, « Lotium chez André Suarès »

Si André Suarès nutilise pas le mot dotium, la notion de « loisir cultivé » est très présente dans son œuvre. Dabord par opposition au negotium, ce monde de largent et de la politique quil hait. Le véritable otium, Suarès le trouve en pays méditerranéen, dans lharmonie contrastée de la lumière et de lombre propice à la méditation et à la création. Lotium litteratum de Suarès est aussi un art poétique exigeant, qui rejette le pittoresque au profit de la concision qui traduit lénergie intérieure.

Antoine de Rosny, « Terres et hommes de Provence, dEspagne et dItalie. Extraits dAndré Suarès »

Dans limmense somme de notes que forment les carnets de Suarès, un certain nombre de pages font écho aux différentes orientations dessinées par les communications réunies dans ce volume : réflexions sur la Méditerranée et sur ses langues, notes sur lItalie, lEspagne et la Provence, remarques sur certains contemporains majeurs (Unamuno, DAnnunzio et Gustave Fayet). Autant dextraits inédits révélateurs dun rapport souvent inattendu de Suarès à la Méditerranée.