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Classiques Garnier

Résumés

  • Prix de la Fondation Catherine Gide 2018
  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : André Gide et ses critiques (1951-1969)
  • Pages : 399 à 404
  • Collection : Bibliothèque gidienne, n° 30
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406165477
  • ISBN : 978-2-406-16547-7
  • ISSN : 2494-4890
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-16547-7.p.0399
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 24/04/2024
  • Langue : Français
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Résumés

Paola Codazzi, « Introduction. Regards sur la critique gidienne des années 1950-1960 »

Cet ouvrage collectif propose un premier bilan de la critique gidienne des années 1950 et 1960. De la disparition de lécrivain jusquau centenaire de sa naissance, on ne compte pas moins de quatre-vingts essais – dont plusieurs thèses de doctorat –, et des centaines darticles, parus dans les revues du monde entier. La variété dapproches et de méthodes quils mobilisent permet douvrir une réflexion sur le passé, mais aussi sur le présent et lavenir de cette critique.

Maaike Koffeman, « “Tout comme on avait rouvert sa maison…”. Le numéro dhommage à André Gide de La Nouvelle Revue française (1951) »

Fidèle à une tradition bien établie dans lhistoire de la revue, La NRF salua la mort de son fondateur André Gide par la publication dun numéro commémoratif. Dans cet article, nous employons la méthode de la lecture à distance afin didentifier les lignes de force de son portrait tel quil est dessiné collectivement par les contributeurs du numéro dhommage. Il sagira de montrer que cette représentation de Gide est en même temps un autoportrait rétrospectif de la revue.

Camille Koskas, « La mort de Gide dans La NRF. Le numéro dhommage de novembre 1951 et ses coulisses »

En novembre 1951, La NRF consacre un numéro dhommage à André Gide. Piloté par Jean Paulhan, il se présente comme un ensemble de témoignages, rassemblant des textes écrits par des générations nées entre 1870 et 1900, mais aussi par une génération décrivains nés entre 1912 et 1922 pour qui la présence de Gide représente une autorité intellectuelle. Quel héritage Gide laisse-t-il aux hommes de La NRF ? Quelles réactions, souvent contrastées, ce numéro suscite-t-il dans la correspondance de Paulhan ?

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Ian Curtis, « Critiques dAndré Gide dans “lAffaire des J3” »

En 1948, un meurtre commis à Paris provoque une série de critiques de Gide et de son œuvre. Notre article examine sa participation implicite et explicite dans ce scandale, décrit en son temps comme lune des affaires judiciaires (et littéraires) les plus importantes du xxe siècle. On souhaite montrer comment Gide et son œuvre se placent au centre du débat de la période, où il est question des effets de la culture sur la santé morale de la jeunesse, et par extension, de la société française entière.

Paola Fossa, « Mort (et résurrection) dAndré Gide dans la presse italienne (1951-1952) »

Depuis ses premiers séjours en Italie, André Gide entretient des liens étroits avec les milieux culturels de la péninsule ; la critique, de son coté, démontre une attention constante pour ses œuvres, qui se manifeste à travers les articles parus dans la presse. Dans cet article, nous nous proposons détudier comment la mort de Gide, ainsi que la mise à lIndex de ses textes de la part de lÉglise catholique en 1952, influencent sa réception et le discours critique autour de son œuvre.

Augustin Voegele, « “Je ne sais sil a écrit dimpérissables choses”. Gide vu par Jules Romains »

Si lon devait en croire le Jules Romains dAmitiés et rencontres (1970), André Gide serait : un homme dinfluence… peu influent ; un écrivain « classique »… mais pas « un classique » ; un aîné ami de la jeune littérature… ou qui se voudrait tel ; un Machiavel (maladroit) du champ littéraire ; une éminence grise… plus grise quéminente ; un auteur audacieux et singulier… mais peut-être un peu plagiaire ; un apôtre de lhomosexualité… mais qui prêche dans le désert.

Lucie Carlier, « Madeleine et André Gide (1956). Jean Schlumberger sort du silence »

Lœuvre de Jean Schlumberger, Madeleine et André Gide, dont le titre mentionne Madeleine en premier, restaure le portrait quelque peu mutilé de celle-ci dans Et nunc manet in te, lié à un « point de vue étroitement égocentrique » 401dAndré Gide. Nous montrerons comment à travers la revalorisation de limage de Madeleine élaborée par Jean dans son ouvrage, lauteur engendre par-delà une rectification du portrait dAndré, et par extension, propose un nouveau regard sur lœuvre gidienne.

Robert Kopp, « “Il eût dû emporter avec lui le salut de tous les hommes libres”. Lhommage de Breton à Gide »

Si Breton na pas participé à lhommage que La NRF a rendu à Gide en 1951, il a néanmoins accepté linvitation de Jean Amrouche pour évoquer à lORTF la figure du grand aîné au moment du premier anniversaire de sa mort. Rappelant tout ce qui sépare le Surréalisme du « littérateur professionnel », qui, dans les débuts de Littérature représentait pourtant encore « lesprit nouveau », il tient à rappeler son estime pour lauteur de Paludes, et, surtout, à saluer le courage dun homme libre.

Alain Moreews, « Déconstruire sans trahir. À la recherche dAndré Gide (1952) de Pierre Herbart »

En 1952, Pierre Herbart fait paraître, chez Gallimard, À la recherche dAndré Gide. Louvrage sappuie sur une notion clé, quil sagira dans cet article délucider : « la peur dêtre le déçu-décevant ». Herbart sen prend à lensemble du système gidien de valeurs morales. Sa critique, en dehors de toute contextualisation, dénie à lécrivain le droit à lindécision. Herbart reconnaît cependant le travail de libération quil a accompli, au risque de ne pas permettre à lHistoire de le décevoir.

Eduardo AceitunoMartínez, « Le regard de Roger Nimier sur lœuvre de Gide. De la critique sévère à léloge original »

La figure de Gide est lune de celles qui reviennent le plus souvent sous la plume de Roger Nimier. Ce dernier sintéresse surtout aux relations que son œuvre entretient avec son contexte littéraire, en établissant des parallèles éclairants entre lauteur de Paludes et dautres écrivains contemporains. Les raisons qui expliquent linfluence unique exercée par Gide sont également examinées par le critique, dans sa tentative de faire un bilan objectif de la portée de lhéritage gidien.

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Peter Schnyder, « André Gide et ses critiques allemands »

Après sa mort, en 1951, Gide intéresse moins en Allemagne et le silence quentoure son œuvre sy prolonge, car la société la juge quelque peu trop lisse, trop psychologisante ou encore trop individualiste, bref, trop soucieuse de la forme. En 1969, lors du centenaire de sa naissance, aucune université ne propose ni colloque ni exposition. Quelle distance par rapport aux années précédant la Deuxième Guerre mondiale, si attachées, en Allemagne, à souligner son humanisme !

Maja Vukušić Zorica, « Gide en ex-Yougoslavie. Gide et le classicisme français (1961) de Slobodan Vitanović »

La thèse de doctorat de Slobodan Vitanović, soutenue en 1961 à Belgrade et publiée en 1967, se présente comme lun des rares exemples détude dédiée exclusivement à Gide en ex-Yougoslavie avant 1969. Professeur de littérature française à luniversité de Belgrade, Slobodan Vitanović reconnaît en Gide un fin critique. Il essaie den déceler la méthode afin de proposer une définition du classicisme de lécrivain, considéré comme laboutissement de son art.

Patrick Pollard, « Gide et son public anglais. Les avis du Times Literary Supplement »

Lanalyse des comptes rendus relatifs à Gide dans les pages du Times Literary Supplement, nous révèle les multiples aspects de la vie littéraire et personnelle de lécrivain (éditions, correspondances, traductions…) et de la critique (ouvrages sur sa vie et ses écrits). En comparant la critique post mortem avec celle de lépoque de ses amitiés avec Gosse, Bennett et les personnages du Bloomsbury Group, nous pouvons constater que lécrivain continue doccuper une place de choix outre-Manche.

Walter Temple, « LImmoraliste dAndré Gide à la lumière de ses critiques. Une (re)lecture »

Cet article propose une lecture renouvelée de LImmoraliste (1902) à partir de létude douvrages critiques sur Gide parus dans les années 1950 et 1960. Les « tissages » de lécrivain en Afrique du Nord et ailleurs révèlent un désir inébranlable pour le « Sud » ainsi quune volonté de redéfinir son 403Moi. Lérudition du milieu du xxe siècle nous offre loccasion de revenir sur limportance des écrits de Gide à une époque où son travail était envisagé sous différents angles et perspectives.

Cameron Tolton, « Entretien. Les monographies en anglais consacrées à André Gide (1951-1969), érudition ou exploitation éditoriale ? »

Une vingtaine de monographies sur Gide écrites en anglais sont sorties entre 1951 et 1969. Nombreuses, elles reflètent le grand intérêt que sa renommée soulevait chez le public anglophone – souvent puritain – de lépoque. Mais la plupart de ces biographies critiques, toutes dune qualité excellente, présentaient au lecteur la même matière. Peut-on parler dune exploitation de la vie et des œuvres de cet auteur « sulfureux » ? Cette question mérite discussion.

Pierre Masson, « Entre biographie et psychiatrie. Jean Delay et La Jeunesse dAndré Gide »

Jean Delay, neuropsychiatre épris de littérature, devenu ami de lécrivain, fut jugé par Martin du Gard et ses amis le biographe idéal pour donner de Gide limage la plus exacte. Publié en 1957, La Jeunesse dAndré Gide reste à ce jour comme lexemple fondateur de la psychobiographie. Une de ses caractéristiques est lutilisation des fictions comme révélatrices du caractère et des problèmes de Gide. Delay produit ainsi une enquête éclairante, dont il est cependant possible dindiquer quelques limites.

Martine Sagaert, « Gide, la critique gidienne et les manuscrits de travail. Aperçu historique »

André Gide sait linstruction que promettent les manuscrits, ceux des autres comme les siens. Remettant plusieurs de ses manuscrits à la bibliothèque littéraire Jacques Doucet, il permet aux conservateurs des bibliothèques de les exposer et aux chercheurs de les étudier. Nous évoquons dans ces pages les grandes étapes de cette histoire, des expositions les plus célèbres aux premières éditions critiques. Sans oublier, à la fin du xxe siècle, les découvertes de la génétique textuelle et de la critique génétique.

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François Bompaire, « Gide précurseur du Nouveau Roman ? Enjeu, fortune et histoire dun mythe »

Un doublelieu commun fait de Gide le dernier humaniste et le précurseur dun Nouveau Roman anti-humaniste, alors que les nouveaux romanciers parlent peu de lui. Lévocation récurrente sans détail textuel de Gide a peut-être été le mode de son inclusion dans le dispositif moderne, et une des façons que les nouveaux romanciers ont eues de faire émerger une variante française du modernisme : les lectures rejetantes de Gide par Robbe-Grillet, Sarraute, Ricardou sont étudiées sous cet angle.

Vincenzo Mazza, « Vision posthume du théâtre de Gide. Notes sur la conférence de Guy Dumur (1958) »

Guy Dumur, qui a été rédacteur de la revue Théâtre populaire avec Roland Barthes, Bernard Dort et Jean Duvignaud, donne, en décembre 1957 à Paris, une conférence sur le théâtre dAndré Gide. Après une présentation de lœuvre et de limpact de Gide dans la culture française, Dumur sattarde sur les différentes phases de lécriture théâtrale gidienne : des malheureuses tentatives de Saül et du Roi Candaule au succès de sa troisième adaptation des Caves du Vatican pour la Comédie-Française en 1950.

Martina Della Casa, « André Gide et la question religieuse, un sujet critique »

Au cours de sa vie, Gide développe avec le christianisme un rapport controversé. La question occupe lensemble de son œuvre, du Journal aux fictions, sans oublier son Christianisme contre le Christ, resté à létat de projet. Sa pensée religieuse a toutefois fait lobjet de maintes études déjà à partir des années 50. Dans le but dinterroger les diverses facettes « critiques » du sujet, cet article se propose dexplorer comment il a été traité dans ces ouvrages et les postures assumées par leurs auteurs.