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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : André Gide et le Théâtre. Un parcours à retracer
  • Pages : 441 à 447
  • Collection : Bibliothèque gidienne, n° 17
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406109679
  • ISBN : 978-2-406-10967-9
  • ISSN : 2494-4890
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-10967-9.p.0441
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 05/05/2021
  • Langue : Français
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RÉSUMÉS

Jean Claude, « Avant-propos »

Les nombreuses déclarations contradictoires dAndré Gide sur le théâtre confirment la complexité de ses rapports avec les arts de la scène. La question du dialogue est centrale pour comprendre la portée de son écriture dramatique. Il sagit dun théâtre où lexistence littéraire lemporte sur lexistence scénique.

Vincenzo Mazza, « Introduction. André Gide et le théâtre : remonter aux sources »

De lexpérience de la mise en scène du Roi Candaule à la relation avec Barrault, on explore les raisons dun rendez-vous manqué – si lon excepte les adaptations – dAndré Gide avec le théâtre. Cependant, son apport à lhistoire du théâtre est important, et incite à la poursuite du travail de recherche sur les documents darchives méconnus ou inexploités.

Peter Schnyder, « Regards sur la critique dramatique de Gide. Éléments herméneutiques de lécrivain ? »

Dans sa jeunesse, André Gide sest rêvé poète et romancier, mais également auteur dramatique. Seulement voilà : ses exigences littéraires ne lui ont pas permis de sauter le pas et de se défaire dune dramaturgie restée pour une large part littéraire plutôt que scénique. De là, sans doute, les déboires essuyés. Si nous proposons de revenir brièvement sur la critique dramatique de Gide, cest pour aborder sa réflexion comme une partie de son esthétique générale, enrichissant lherméneutique de lécrivain.

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David H. Walker, « Gide et lart de la scène. Prolégomènes à une étude de ce qui aurait pu être »

Dès le début de sa carrière littéraire, André Gide a fait preuve dun intérêt marqué pour le théâtre. En cela, il était sans doute influencé par les tentatives entreprises par ceux de sa génération pour renouveler lart de la scène. Bien quayant opté pour le roman, Gide a suivi de près ces expériences, et tout porte à croire quil caressait quand même des ambitions dramaturgiques, malgré le statut problématique que représentait le théâtre pour un artiste de son genre.

Laurette Burgholzer, « “Cest lanimalité qui ruine la beauté humaine”. Les démons masqués de Saül, dAndré Gide à Jacques Copeau »

La création de Saül au Théâtre du Vieux-Colombier en 1922, un quart de siècle après la rédaction de la pièce, est étudiée sous langle de la transposition scénique du personnage choral des démons. La mise en scène des démons masqués, imprégnée dexotisme, conjugue les essais de rénovation dramatique dAndré Gide avec les recherches pédagogiques menées par Jacques Copeau et Suzanne Bing à lÉcole du Vieux-Colombier.

Vincenzo Mazza, « Antoine et Cléopâtre adaptée par Gide. Un théâtre propulsé par lexpression corporelle »

En pleine Occupation, André Gide et Jean-Louis Barrault commencent un échange épistolaire qui sera à lorigine de leurs trois collaborations, qui constituent les trois plus grands succès de Gide au théâtre. La première production, ladaptation dAntoine et Cléopâtre de Shakespeare à la Comédie-Française, est un spectacle où sintègrent les parties plastiques des combats à un texte que la presse considère « admirable ».

Pierre Masson, « Entre modernité et engagement, Robert ou LIntérêt général »

Ayant conçu, au début des années 30, le projet dune pièce « moderne », André Gide, évoluant vers le communisme, va tenter de lui donner comme intrigue un conflit social et ses répercussions dans une famille bourgeoise. Il va alors se heurter à de nombreux problèmes techniques, liés à lobligation de soumettre son inspiration à son engagement. Mais finalement, cest en 443exprimant sa propre difficulté face à lengagement, quil va réussir à donner à sa pièce une modernité remarquable.

Stéphane Poliakov, « Dialogismes gidiens, une formule dramatique ? »

À côté des grandes pièces, le théâtre dAndré Gide comporte des traités indiquant la possibilité dun théâtre conceptuel, une tentation du dialogue. On peut relire son œuvre à travers le dialogisme quel que soit le genre. Des conflits dialectiques, parfois embryonnaires, sy construisent. Corydon est un « dialogue socratique » ; le genre des « interviews » témoigne dune théâtralité critique. Les questions du conflit, du paradoxe, du renversement ironique sont posées par ces virtualités dialogiques.

Patrick Pollard, « Gide et la folie dAjax »

LAjax de Sophocle offre à André Gide des éléments importants : la folie (le jeu de la réalité et de lillusion) ; la femme craintive ; lidéal du héros ; lapprentissage du disciple ; le devoir civique. Il ne mène à bien que la première scène de son projet, ce qui en constitue en effet le prétexte. Une analyse thématique de la maladie, de la cécité, de la faillite du héros individualiste des années 1894-1907, nous aide à mieux comprendre pourquoi il fut tenté de renouveler ce drame qui lui résistait.

Frank Lestringant, « Saül le Furieux de Jean de La Taille et Saül dAndré Gide. La préfiguration huguenote dune pièce symboliste »

Saül est tirée du premier Livre de Samuel, qui conte lhistoire de Saül, premier roi dIsraël. Or, André Gide nest pas le premier auteur à mettre en scène son histoire. Cest déjà, au xvie siècle, le cas de Jean de La Taille, auteur de Saül le Furieux. Gide en a-t-il eu connaissance ? Le protestant Jean de La Taille décrit lincertitude des temps à la veille de la Saint-Barthélemy ; André Gide montre la déchéance dun roi amoureux dun berger.

Amina Ben Damir, « La royauté dans le théâtre dAndré Gide. Saül, Bethsabé et Amal et la lettre du roi »

Saül et Bethsabé réécrivent lhistoire des deux premiers rois hébreux, et Amal et la lettre du roi – de Rabindranâh Tagore, traduite par André Gide – montre 444lintérêt de ce dernier pour le mysticisme hindou. Le thème de la royauté est commun à ces trois œuvres, notamment la royauté divine et la royauté terrestre en relation avec les questions sous-jacentes relatives aux genres, à la sexualité et à la transmission, en rapport avec la vie de Gide mais qui ne cessent dêtre actuelles.

Frédéric Canovas, « Un classicisme suspect. Saül ou lautobiographie à lépreuve de la scène »

Saül correspond à une période où André Gide travaille à LImmoraliste, où lécrivain cherche à évoquer de façon plus frontale la question de lhomosexualité. Dans Saül, lauteur tente encore une fois daborder le problème de façon indirecte en transposant le « drame » dun homme comme Michel dans un lieu et une époque éloignés du présent. Lobjectif de Gide est de pouvoir libérer sa parole et daller plus loin dans lévocation de lhomosexualité sous couvert de grandes figures de lAntiquité.

Augustin Voegele, « Œdipe, de Sophocle à Gide (via Freud ?) »

Notre but est de repenser les relations dAndré Gide à Sophocle, dune part, et à Freud, dautre part en nous penchant sur deux textes : lŒdipe (1930) de Gide, bien sûr, mais aussi la conférence intitulée « De lévolution du théâtre », que Gide prononça le 25 mars 1904 à La Libre Esthétique de Bruxelles.

Clara Debard, « Gide et la critique dramatique, “un four noir” »

LorsquAndré Gide publie à nouveau Le Roi Candaule en 1904, sa seconde préface est un collage darticles dépréciant sa pièce. Lorsque Copeau crée Saül en 1922, vingt-quatre ans après son écriture, Gide résume laccueil du public et le dossier de presse par limage hyperbolique un four noir. Quel rôle la critique dramatique a-t-elle joué dans léchec des premières pièces de Gide ? Lauteur des Lettres à Angèle exagère-t-il la bêtise critique pour mettre en garde sur la subtilité de son univers dramatique ?

Hélène Baty-Delalande, « “Cédez tentation pour amour Melpomène et amis.” Gide et Martin du Gard : critiques croisées »

Roger Martin du Gard et André Gide ont en commun une ambition dramatique réelle, mais intermittente et parfois décevante. Courant tout au long 445de leur dialogue littéraire, depuis le début de leur amitié, les réflexions et les conseils sur leurs œuvres dramatiques témoignent dune attention commune portée au dialogue de théâtre et à la vérité humaine quil suggère, par-delà les différences esthétiques : réalisme ou distance ironique, objectivité ou creusement subjectif des caractères.

Maja Vukušić Zorica, « Gide bordé de pourpre. “Deux conférences” »

Représentant dune génération qui prisait plus le texte que la scène, le sens que le jeu, lintelligence que lémotion, André Gide introduit dans les « Deux conférences » les questions du classicisme, du goût, des contraintes et de lart. Face au Crayonné au théâtre de Mallarmé, le postsymbolisme gidien survit dans le concept de la figure, tout en voulant être dépassé par un théâtre moderne. Inauguré comme un théâtre tripartite, il devait devenir à la fois scénique et non spectaculaire.

Martina Della Casa, « Sur Antoine et Cléopâtre. “Jépouse avec ravissement le texte de Shakespeare” »

Cette contribution porte sur la traduction gidienne dAntony and Cleopatra de Shakespeare et sur le travail dadaptation de la pièce en vue de sa mise en scène en 1920, travail qui a passionné lécrivain de manière tout à fait singulière dans le cadre de son parcours de traducteur. De quelle manière ses interventions sur la structure du texte peuvent-elles nous renseigner sur la nature de cette adaptation et sur lorigine du ravissement quil éprouve en travaillant sur ce texte ?

Ophélie Colomb, « Empreintes gidiennes dans la réécriture théâtrale du Procès kafkaïen »

En 1942, André Gide se voit suggérer par Jean-Louis Barrault ladaptation au théâtre du Procès de Franz Kafka. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, en 1947, Gide questionne de nouveau la justice des hommes en adaptant lœuvre de lécrivain tchèque. Au regard dune comparaison entre lœuvre originelle et la création dramaturgique, les empreintes gidiennes et contextuelles dévoilent une conception gidienne de la justice.

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Floriane Toussaint, « Gide, dramaturge de Copeau pour Les Frères Karamazov ? »

En avril 1911, le Théâtre des Arts présente ladaptation des Frères Karamazov par Jacques Copeau. Le rôle central qua joué André Gide dans ce projet a été occulté par lhistoire théâtrale, alors quil a été conseiller littéraire, confident, premier lecteur et premier spectateur de Copeau – soit son dramaturge. La lecture de leurs Journaux respectifs et de leur Correspondance permet de réévaluer limportance de Gide dans le mouvement de rénovation du théâtre qua initié Copeau avec ce premier spectacle.

Elena Chashchina, « Le reflet dostoïevskien dans Œdipe dAndré Gide »

Le présent article propose une interprétation de la pièce Œdipe dAndré Gide, qui vise à déterminer les liens explicites et implicites avec lœuvre de Fiodor Dostoïevski. Sont également évoquées dautres pièces gidiennes, telles que Philoctète, Le Roi Candaule et Saül. La nature tragique des romans de Dostoïevski est commentée. Lanalyse est centrée sur les personnages du drame, qui se regroupent daprès leur orgueil et leur humilité, tout comme les héros dostoïevskiens.

Vincenzo Mazza, « Les premières étapes de la traduction dHamlet. Dune mise en échec à un succès tardif »

Le travail de Gide sur la traduction dHamlet, puis auprès de Jean-Louis Barrault pour son adaptation, représente un souffle nouveau que peut apporter une collaboration. Avec « la » pièce de Shakespeare, Gide passe par une phase enjouée, avant dabandonner au début des années vingt son projet, rencontrant finalement le succès qui fera de la Compagnie Renaud-Barrault un symbole de la production théâtrale pendant plus de deux décennies.

Paola Fossa, « La réception des premières œuvres dramatiques de Gide en Italie. Le regard des revues »

Au seuil du xxe siècle, les revues littéraires italiennes présentent les œuvres dAndré Gide aux lecteurs. Lintérêt pour le théâtre fait pleinement partie de la réception de lauteur, mais il faudra attendre 1932 avant de voir une de ses pièces sur scène. Nous allons parcourir la réception « du théâtre avant le théâtre » : la présence des pièces de Gide dans les revues italiennes avant leur représentation, la réception écrite engendrant une abstraction de la spécificité du langage théâtral.

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Mechthilde Fuhrer, « André Gide, adaptation du Procès de Franz Kafka »

André Gide a adapté au Théâtre Marigny Le Procès de Franz Kafka, en 1947. Cette œuvre, traduite de lallemand et remaniée par lui-même et Jean-Louis Barrault, a connu un certain succès. Cette adaptation scénique fait référence et a influencé dautres mises en scènes du Procès, en France et surtout en Allemagne. Nous analysons comment André Gide revêt de ce fait le rôle de médiateur culturel.

Marco Longo, « Le Roi Candaule de Cutrufelli. Un souvenir pour des réflexions sur le désir et les avatars du triangle dans le théâtre de Gide »

La reconstruction détaillée de la mise en scène par Giovanni Cutrufelli du Re Candaule en 1951 est prétexte à une réflexion sur le théâtre gidien, projection de hantises et véritable « laboratoire du désir » de lauteur, notamment le triangle, filtré à travers ses expériences personnelles. Limaginaire triangulaire se manifeste dans les pièces de jeunesse et constitue le fil rouge des tentatives dadaptation théâtrale.

Vincenzo Mazza, « Gide in scaena. Principales représentations en langue française de lœuvre de Gide »

Cette liste restitue les spectacles ayant été créés à partir de la production non exclusivement dramatique de lauteur du Roi Candaule. Loin dêtre exhaustif, cet ensemble de données se veut être à la fois une recherche in fieri et un outil de travail pour chercheurs et passionnés de théâtre.