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Classiques Garnier

Chronologie

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Anatomie du « mauvais goût » (1628-1730)
  • Pages : 431 à 447
  • Collection : Lire le xviie siècle, n° 72
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406113959
  • ISBN : 978-2-406-11395-9
  • ISSN : 2257-915X
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-11395-9.p.0431
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 27/10/2021
  • Langue : Français
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CHRONOLOGIE

La période détude de ce travail débute par la querelle de la régularité au théâtre (1628) qui pose le problème du lien entre raison et plaisir et voit émerger la notion de goût, et sachève sur une autre querelle des règles dans la tragédie où se rejoue ce lien (1730). Toutefois nous avons indiqué, à titre de repères, les dates importantes pour notre propos à partir de 1606 et jusquen 1757.

1606

Malherbe annote son exemplaire des Premières Œuvres (Paris, Mamert Patisson, 1600) de Desportes.

Date probable de composition de la satire IX de Mathurin Régnier contre Malherbe.

1610

Publication de lAcadémie de lArt poétique du malherbien Pierre de Deimier.

1615

Mort de la reine Marguerite et disparition de la cour ronsardienne de la rue de Seine.

1617

Parution du Banquet des sages [] pour servir davant-goût à linventaire de quatre mille grossières ignorances et fautes notables, de Garasse.

1619

Parution des Histoires tragiques de F. de Rosset.

1623

Théophile, Première Journée, perçue par le ronsardien Claude Garnier comme une attaque contre Ronsard.

Préface de Chapelain à LAdone du Cavalier Marin, où Chapelain montre que LAdone nenfreint nullement les règles sur le poème épique fixées par Aristote.

Traduction en français de louvrage de Francis Bacon paru en 1605 en latin, sous le titre Du progrès et de la promotion des savoirs : « Les parties du savoir humain correspondent respectivement aux trois parties de lentendement de lhomme, qui est le siège du savoir : lhistoire correspond à sa mémoire, la poésie à son imagination, et la philosophie à sa raison ».

1624

Réponse à Théophile du ronsardien Claude Garnier, dans Le Frelon du temps et La Muze infortunée.

Publication des Premières Lettres de Guez de Balzac.

432

1626

Marie de Gournay, LOmbre de la Demoiselle de Gournay, qui reparaîtra, avec dimportants ajouts et variations, en 1634 et en 1641 sous le titre Les Advis, ou les présents de la Demoiselle de Gournay.

1627

Sorel, « Le Banquet des dieux » au sein du troisième livre du Berger extravagant.

Ogier, Apologie pour Mr de Balzac, manifeste en faveur des modernes, contre les savants de la Montagne Sainte-Geneviève et Goulu en particulier.

1628

Ogier, « Préface au Lecteur » en tête de Tyr et Sidon de Jean de Schélandre, véritable apologie de la modernité théâtrale (et à ce titre de la tragi-comédie).

Publication du cinquième et dernier tome du Théâtre dAlexandre Hardy, précédé dune violente préface anti-malherbienne, qui vise particulièrement P. Du Ryer et J. Auvray, malherbiens auteurs de tragi-comédies.

Réponse de P. Du Ryer et J. Auvray dans la Lettre à Poliarque et Damon sur les médisances de lAuteur du Théâtre.

Réplique de Hardy à P. Du Ryer et J. Auvray, La Berne des deux rimeurs de lHôtel de Bourgogne.

Mort de Malherbe. Inventaire de la bibliothèque de sa dernière demeure (rue des Fossés-Saint-Germain-lAuxerrois) établi le 14 octobre 1628. Figure dans cette bibliothèque lexemplaire annoté des Premières Œuvres de Desportes (Paris, Mamert Patisson, 1600), que Guez de Balzac, partisan et admirateur de Malherbe, acquiert en 1653.

1629

N. Faret, préface aux Œuvres de Saint-Amant dans laquelle Faret célèbre lalliance de lingéniosité et de la mesure de son ami.

Chapelain, Lettre sur la règle des vingt-quatre heures.

1630

Dernière édition collective des Œuvres de Ronsard avant le xixe siècle, Paris, Buon et Macé, 1629-1630, 5 vol.

Réunion des œuvres de Malherbe en un recueil, Œuvres complètes de Malherbe, par Arbaud de Porchères. Godeau préface ce recueil de son Discours sur les œuvres de M. de Malherbe, texte très important qui était paru séparément un an auparavant, en 1629. Ce Discours assure la promotion de la notion de « goût du siècle ».

Godeau, Préface à Des causes de la corruption de léloquence, dialogue attribué par quelques-uns à Tacite et par dautres à Quintilien, traduit par L. Giry, Paris, Charles Chappelain, 1630.

N. Faret, LHonnête homme ou lart de plaire à la cour.

Camus, Spectacles dhorreur, avec une préface.

1634

Marie de Gournay, Les Advis et presens de la demoiselle de Gournay.

Léon Alacci, Des fautes des grands hommes dans le discours, relais important dans la théorie du sublime.

433

1635

Discours sur Homère prononcé par Boisrobert devant lAcadémie française (non conservé).

1637

Vers 1636-1637, Desmarets de Saint-Sorlin commence son Clovis.

Création des Visionnaires de Desmarets de Saint-Sorlin, comédie qui se moque de la figure du poète renaissant.

Publication de la lettre latine adressée par Guez de Balzac à Silhon (lettre sans doute écrite vers 1635) qui pose Malherbe en rénovateur absolu et établit une ligne de fracture radicale entre Ronsard et lui, correspondant à la différence de deux siècles. Célébration de la douceur, qui est celle de Malherbe mais aussi de Cicéron (contre Sénèque).

Vaugelas offre aux Messieurs de lAcadémie Françaises ses « observations sur la langue », sous forme de manuscrit.

Adrien de Monluc (comte de Cramail), Le Philosophe gascon. Discours moral dans le goût de Montaigne.

Création du Cid de Corneille, suivie dune vive querelle.

1638

Ménage, La Requête des Dictionnaires (contre la réforme puriste de la langue).

La Mothe Le Vayer, Considérations sur léloquence française de ce temps (contre la réforme puriste également).

Saint-Évremond, La Comédie des Académistes (contre lAcadémie Française) circule sous forme de manuscrit.

Cotin, Discours sur les énigmes.

1639

La Mesnardière, La Poétique.

1641

Nouvelle édition avec des modifications des Advis ou Présens de la demoiselle de Gournay.

1642

Grenaille, La Mode, contre ceux qui malmènent lusage, tels Ronsard.

1643

La Mothe Le Vayer, Petit traité sceptique sur cette commune façon de parler : Navoir pas le sens commun.

1644

Camus, Rencontres funestes, préface.

1647

Chapelain écrit entre octobre 1646 et août 1647 « De la lecture des vieux romans ».

Vaugelas, Remarques sur la langue française.

La Mothe Le Vayer, Nouvelles Remarques sur la langue française.

1649

Sarasin compose « Sil faut quun jeune homme soit amoureux ».

Abraham Bosse, Sentiments sur la distinction des diverses manières de peinture.

1651

Scipion Dupleix, Liberté de la langue française dans sa pureté.

La Varenne, Le Cuisinier français.

1652

En 1652-1653, composition du dernier des jugements de Balzac sur Malherbe, Entretien XXXI, « Comparaison de Ronsard et Malherbe », qui souligne la faveur de Ronsard en province

434

Ménage, Dissertation sur les sonnets pour la Belle matineuse. Les commentaires de Ménage font intervenir la notion de « goût ».

P. Mambrun, Dissertatio peripatetica de epico carmine.

1653

Préface de Moïse sauvé de Saint-Amant, où il se justifie davoir sous-titré son poème « idylle héroïque » et non pas « poème héroïque » ou « épopée ». Il dit sêtre fait de nouvelles règles, inconnues dAristote, du fait de la « nouveauté de linvention » et se réclame de « la seule Raison » qui permet de juger si « une chose [est] judicieuse et [] convien[t] aux personnes, aux lieux et aux temps ».

P. Le Moyne, Saint Louis, épopée.

Colletet, Épigrammes avec un discours de lépigramme.

1654

G. de Scudéry, Alaric ou Rome vaincue, avec une préface.

Godeau, Saint Paul, poème chrétien (épopée) avec une préface.

1656

Chapelain, La Pucelle ou la France délivrée, dotée dun important « avis ».

La Mesnardière critique La Pucelle dans sa Lettre du Sieur Du Rivage contenant quelques observations sur le poème épique, et sur le poème de La Pucelle qui souligne les « messéances » de lépopée de Chapelain.

Très longue réponse de Chapelain à La Mesnardière : Réponse du Sieur de la Montagne au Sieur du Rivage où ses observations sur le poème de La Pucelle sont examinées.

1657

Desmarets, Clovis ou la France chrétienne, avec un « avis » au lecteur contre le caprice de certains qui sautorisent à pratiquer une nouvelle prononciation et méprisent les vieux mots dans le poème héroïque.

Publication de La Pratique du théâtre de dAubignac, composée avant la mort de Richelieu.

Guez de Balzac, Entretiens.

[enfant Beauchâteau], La Lyre du jeune Apollon ou la Muse naissante du petit de Beauchâteau.

1658

P. Le Moyne, Traité du poème héroïque en tête de la seconde édition de son Saint Louis, remanié à la suite des remarques du P. Mambrun.

1659

Dissertation De vera pulchritudine et adumbrata, en tête du recueil Epigrammatum delectus, attribuée à Nicole.

1660

Corneille, Discours sur le poème dramatique.

Découverte du canal de Sténon par Niels Stensen.

1661

P. L. Le Brun, Dissertatio de epico carmine.

1662

Marolles, Traité du poème épique, conçu comme une sorte de complément aux remarques contenues dans sa traduction en prose des œuvres de Virgile (publiée en 1649, revue en 1662) : LÉnéide, les Bucoliques et les Géorgiques de Virgile en latin et en français [] accompagnées dun traité du poème épique.

435

Arnaud et Nicole, La logique, ou lart de penser.

Identification par Niels Stensen des canaux palatins et sublinguaux (G. Guéret fera allusion aux découvertes de Stensen dans sa Requête et arrêt en faveur dAristote, parue en 1671).

1663

Coras, Jonas ou Ninive pénitente, épopée précédée dune importante préface. Coras, calviniste qui se convertit au catholicisme, préfère, même dans une épopée, « la douceur et la clarté à la force et à léclat des expressions ».

DAubignac, dans ses dissertations contre Sophonisbe et Sertorius de Corneille (Deux dissertations concernant le poème dramatique, en forme de remarques sur deux tragédies de M. Corneille intitulées Sophonisbe et Sertorius), évoque le « tribunal secret » des honnêtes gens qui leur permet de juger sans connaître les règles.

Molière, La Critique de lÉcole des Femmes.

Cotin, Lettre à Monsieur Tuffier [] sur la satire et principalement sur le Madrigal.

1664

Louis Le Laboureur publie les trois premiers livres de son Charlemagne, précédés dune importante préface peu encline à lenthousiasme et lénergie, même pour la poésie épique : est préféré le style simple et naturel.

Sorel, La Bibliothèque française.

Les Chevilles de Maître Adam, menuisier de Nevers.

1665

La Rochefoucauld, Réflexion X, « Des goûts ».

La Fontaine, préface de la première partie des Contes et nouvelles en vers.

Lorenzo Bellini propose une interprétation de la fonction des papilles gustatives et Marcello Malpighi découvre la couche réticulaire muqueuse de la langue.

1666

Publication des Satires I-VII de Boileau qui osent nommer les personnes.

Première publication des Scaligerana qui rapportent les bons mots de lhumaniste protestant Joseph-Juste Scaliger. Louvrage, plein de moqueries acerbes à légard des savants de son époque (dont les descendants sont bien vivants dans les années 1660), voire de termes orduriers, est suivi dun parfum de scandale, qui lui vaudra dêtre sans cesse réimprimé ou contrefait, jusquà lédition Des Maizeaux en 1740.

La Fontaine, préface de la deuxième partie des Contes et nouvelles en vers.

Ménage, Observations sur les poésies de Malherbe.

Carel de Sainte-Garde, Les Sarrasins chassés de France, épopée qui a pour héros Childebrand, dont se moquera Boileau dans son Art poétique.

Louis Le Laboureur publie les livres IV, V et VI de son épopée Charlemagne.

Furetière, Le Roman bourgeois, précédé dun « Avis au Lecteur » qui sachève sur la promesse de lauteur décrire une suite au Roman bourgeois si le lecteur « y trouve du goût ».

436

Félibien, Entretien sur les vies et les ouvrages des plus excellents peintres anciens et modernes.

1667

Date probable de la composition par Chapelain de la préface des livres XIII à XXIV de La Pucelle.

Traduction en français du Nouveau Testament par les Messieurs de Port-Royal (traduction dite du Nouveau Testament de Mons).

Nicole, Lettres sur lhérésie imaginaire (également appelées Les Imaginaires).

Nicole, Traité de la comédie.

Début des conférences de lAcadémie Royale de peinture et de sculpture (éditées par Félibien).

1668

Bouhours, Lettre à un seigneur de la Cour, contre la traduction du Nouveau Testament élaborée à Port-Royal.

Méré, « De la conversation ».

Guéret, Le Parnasse réformé.

Segrais, longue préface à sa Traduction de lÉnéide de Virgile (qui est une traduction des six premiers livres de lÉnéide, sa traduction des six derniers livres paraissant en 1681).

La Fontaine, publication du premier recueil des Fables. Contient une importante préface et, dans le livre II, une fable intitulée « Contre ceux qui ont le goût difficile ».

Subligny, La Folle Querelle ou la Critique dAndromaque.

L Art de peinture de Charles-Alphonse Dufresnoy traduit en français [par Roger de Piles], avec un glossaire ajouté par R. de Piles.

1669

Huet, Lettre sur lorigine des romans.

Vavasseur, De epigrammate liber.

Molière, La Gloire du Val-de-Grâce, qui célèbre le coloriste Pierre Mignard.

La Fontaine, Les Amours de Psyché et de Cupidon, qui contiennent lhistoire enchâssée de Myrtis et Mégano, « la grâce plus belle que la beauté ».

Boileau, Dissertation sur Joconde, où Boileau trouve quil faut avoir « le goût bizarre » pour préférer la froide narration de Bouillon au conte de La Fontaine.

Louis Le Laboureur, Les Avantages de la langue française sur la langue latine.

La Mothe Le Vayer, Discours pour montrer que les doutes de la philosophie sont de grand usage dans les sciences. Sur les « démangeaisons décrire » qui poussent à écrire ceux qui devraient sabstenir.

1670

[Desmarets de Saint-Sorlin] « Lexcellence et les plaintes de la poésie héroïque », en tête de son poème héroïque Esther.

Desmarets de Saint-Sorlin, Comparaison de la langue et de la poésie française avec la grecque et la latine, et des Poètes grecs, latins et français.

437

La première partie de louvrage est consacrée à la critique des auteurs anciens et à la défense des poètes français du xviie siècle, la deuxième contient pour lessentiel diverses pièces de Desmarets, des extraits de Virgile traduits et comparés à divers passages de Clovis.

La Mothe Le Vayer, Hexaméron rustique. La « quatrième journée » reprend, dans une version différente, LExplication de lantre des nymphes qui circulait sous forme de manuscrit.

Nicole, De léducation dun Prince.

1671

Sorel, De la connaissance des bons livres.

Guéret, La Guerre des Auteurs anciens et modernes.

Recueil de poésies chrétiennes et diverses, avec une importante préface attribuée à Nicole.

Bouhours, Entretiens dAriste et dEugène. Le second entretien « De la langue française » trouve que lagréable « je ne sais quoi » fait défaut aux solitaires de Port-Royal dans leurs traductions.

Barbier dAucour, Sentiments de Cléante sur les Entretiens dAriste et dEugène.

Montfaucon de Villars, De la délicatesse.

Rapin, Réflexions sur lusage de léloquence de ce temps.

Conférence du coloriste Louis-Gabriel Blanchard prononcée à lAcadémie Royale de peinture et de sculpture, « Sur le mérite de la couleur ».

1672

Parution de la Vie de Malherbe écrite par Racan.

Ménage, Observations sur la langue française.

1673

Desmarets de Saint-Sorlin publie une nouvelle version de son Esther ainsi quune nouvelle version, fortement remaniée, de son Clovis. Cette nouvelle version de Clovis est précédée dun « Discours pour prouver que les sujets chrétiens sont les seuls propres à la poésie héroïque », où il défend de nouveau le merveilleux chrétien, contre Boileau qui à cette époque lisait déjà son Art poétique dans les salons. Cette édition de Clovis est aussi pourvue de la « seconde épître au Roi », du « Traité pour juger des poèmes grecs, latins et français » qui reprend La Comparaison de la langue et de la poésie française avec la grecque et la latine parue en 1670.

Marolles, Discours apologétique pour Virgile et Considérations sur le poème épique de Clovis composé par Monsieur Des Marets.

[Desmarets], Lettre de Monsieur des Marets à Monsieur labbé de La Chambre sur le sujet apologétique de Monsieur labbé de Villeloin pour Virgile, et de ses Observations sur le poème de Clovis.

Marolles, Quelques Observations sur la lettre de Monsieur Desmarets à Monsieur labbé de la Chambre, concernant un discours apologétique pour Virgile, avec des considérations sur le poème de Clovis.

438

Molière, Le Malade imaginaire, dont lintermède final est en latin macaronique.

Montfleury fils, LAmbigu comique ou les Amours de Didon et Énée, qui crée le genre de lambigu au théâtre.

René Bary, Journal de conversation. Contient un dialogue sur les mauvais lecteurs.

Saint-Glas, Contes nouveaux en vers.

Roger de Piles, Dialogue sur le coloris.

Claude Perrault traduit le De architectura de Vitruve afin dintroduire, selon ses propres termes, « le bon goût » en architecture et den diffuser la pratique.

1674

Rédaction de lÉpître à Huet (qui défend les Anciens) de La Fontaine qui, explique Huet dans ses Mémoires, sajoute à un cadeau (une édition de Quintilien en italien) que La Fontaine lui avait fait pour célébrer lélection de Huet à lAcadémie Française, le 13 août 1674. LÉpître à Huet ne sera publiée quen 1687, lors du déclenchement officiel de la Querelle des Anciens et des Modernes.

P. Rapin, Réflexions sur la poétique dAristote et sur les ouvrages des poètes anciens et modernes.

Parution de lArt poétique de Boileau et de sa traduction du Traité de sublime.

Desmarets de Saint-Sorlin, La Défense du poème héroïque, avec quelques remarques sur les œuvres satiriques du Sieur D***, qui réagit à la publication de lArt poétique de Boileau.

Malebranche, De la recherche de la vérité, dont le livre II est consacré à limagination.

L. S. R., LArt de bien traiter, ouvrage qui connaît un très grand succès et qui contribue à hausser la cuisine au rang des arts nobles.

1675

Pierre Perrault, Critique de lopéra ou examen de la tragédie lyrique intitulée Alceste ou le triomphe dAlcide.

Racine, préface dIphigénie.

Pierre Perrault, Lettre à M. Charpentier de lAcadémie française sur la préface de lIphigénie de M. Racine.

Desmarets, Défense de la poésie et de la langue française adressée à Ch. Perrault. Desmarets sinsurge contre les Français qui écrivent des poésies en latin, comme le P. Commire et Santeuil.

P. René Le Bossu, Traité du poème épique, qui na pas pour dessein, explique Le Bossu, denseigner à faire une épopée mais bien « de faire mieux concevoir lÉnéide ».

[Carel de Sainte-Garde], Défense des beaux esprits de ce temps contre un satirique, où lauteur justifie le choix de Childebrand comme héros dépopée.

439

Bouhours, Remarques nouvelles sur la langue française.

1676

Carel de Sainte-Garde, « La défense dHomère et de Virgile, ou la belle manière de composer un poème héroïque » (dans Réflexions académiques sur les orateurs et sur les poètes), où il défend Homère, Virgile et Aristote contre les Modernes qui les avaient attaqués.

François Charpentier, Défense de la langue française pour linscription de larc de Triomphe.

1677

Racine, préface de Phèdre.

Subligny, Dissertation sur la tragédie de Phèdre et Hippolyte.

Saint-Évremond, Dissertation sur le mot vaste, qui est aussi une réflexion sur « le mauvais goût » (lexpression figure au début du texte).

Marolles, dans ses Considérations en faveur de la langue française, est favorable aux écritures en français plutôt quen latin sur les monuments royaux.

Roger de Piles, Conversations sur la connaissance de la peinture.

1678

Fontenelle, Description de lempire de la poésie : contre « les pensées sublimes » qui ont « quelques pointes si élevées, quelles donnent presque dans les nues ».

B. Lamy, La Rhétorique ou lart de parler suivie des Nouvelles réflexions sur lart poétique. Dans « Du poème épique » (qui figure dans les Nouvelles Réflexions sur lart poétique), Lamy insiste notamment sur la nécessaire « modestie » de lauteur épique quand il annonce le dessein de son ouvrage.

Alemand, Nouvelles Observations, ou Guerre civile des Français sur la langue.

Bernier, Abrégé de la philosophie de Gassendi.

1679

Huet, Demonstratio evangelica, où Huet conteste que Fiat lux soit un exemple de sublime.

Carel de Sainte-Garde, Charles Martel ou les Sarrasins chassés de France, nouvelle version de son épopée parue pour la première fois en 1666.

1680

Parution de LAcadémie des Dames.

1681

1681-1686 : Date de composition probable des Dialogues sur léloquence de Fénelon parus après la mort de leur auteur.

André Dacier publie entre 1681 et 1689 une traduction dHorace avec des remarques : Remarques critiques sur les œuvres dHorace avec une nouvelle traduction.

Anne Dacier fait paraître sa traduction des Poésies dAnacréon et de Sapho, avec une préface.

Segrais fait paraître sa traduction des six derniers livres de lÉnéide, la parution des six premiers datant de 1668.

Martignac propose sa traduction des œuvres de Virgile (Virgile, de la traduction de M. de Martignac avec des remarques).

440

[Anonyme], Entretiens galants ou conversations sur la solitude, le tête à tête, le bon goût, la coquetterie.

1682

Fleury, Les Mœurs des israélites.

Perrault, Le Banquet des dieux.

1683

Du Plaisir, Sentiments sur lHistoire.

Fontenelle, Dialogues des morts.

Boileau publie une nouvelle édition du Traité du sublime qui intègre une grande partie des remarques que lui avait communiquées André Dacier sur la traduction du texte grec, et insère dans sa préface à la fois un hommage à André et Anne Dacier et une contestation de la position de Huet.

Huet réplique dans une « Lettre à M. de Montausier dans laquelle il examine le sentiment de Longin sur le passage de la Génèse : Et Dieu dit : Que la lumière soit, et la lumière fut », datée du 26 mars 1683.

Duverney, Traité de lorgane de louïe, qui met à mal la distinction aristotélicienne entre sens de contact et sens à distance, distinction qui contribuait à disqualifier le goût.

1684

Saint-Évremond, « Observations sur le goût et le discernement des Français ».

Rapin publie une nouvelle édition, fortement remaniée, de ses Réflexions critiques sous le titre Réflexions sur la poétique et sur les ouvrages des poètes anciens et modernes.

Anne Dacier fait paraître les premières traductions françaises en prose de deux pièces dAristophane, le Ploutos et Les Nuées avec une ample préface théorique qui comporte de nombreuses considérations sur le goût, à tel point quelle doit se reprendre : « Mais ce nest pas une Dissertation sur le goût, cest une Préface que je fais sur Aristophane » (Le Plutus et Les Nuées dAristophane. Comédies grecques traduites en français. Par Mademoiselle le Fèvre)

Fontenelle, De lorigine des fables.

Traduction de lOraculo manual y arte de prudencia de B. Gracian par Amelot de la Houssaye sous le titre LHomme de cour. Une place de choix est accordée au goût comme faculté de bien juger pour plaire en société.

1685

Adrien Baillet, « Des jugements sur les livres en général », traité destiné à servir de préface aux premiers volumes des Jugements des savants.

1686

Rapin, Observations sur léloquence des bienséances (dans Du grand et du sublime dans les mœurs avec quelques observations sur léloquence des Bienséances).

Fontenelle, Préface à lHistoire des oracles : « Les matières que javais en main [] mont invité à une manière décrire fort éloignée du sublime. Il me semble quil ne faudrait donner dans le sublime quà son corps défendant ; il est si peu naturel ».

441

Charles Perrault, Saint Paulin évêque de Nole (épopée).

Saint-Évremond, Sur les poèmes des Anciens.

1687

Charles Perrault, Le Siècle de Louis-le-Grand.

Publication de lÉpître à Huet de La Fontaine.

Longepierre, Discours sur les Anciens.

Bouhours, La Manière de bien penser dans les ouvrages desprit.

Fontenelle, Digression sur les Anciens et les Modernes.

1688

1688-1697, Perrault, Parallèle des Anciens et des Modernes en ce qui regarde les Arts et les Sciences.

Fontenelle, Poésies pastorales avec un Traité sur la nature de léglogue.

Fontenelle, Digression sur les Anciens et les Modernes.

La Bruyère, Les Caractères. Définition du goût dans « Des ouvrages de lesprit », 10.

Andry de Boisregard, Sentiments de Cléarque sur les Dialogues dEudoxe et de Philante[contre Bouhours].

1689

Locke, Essai sur lentendement humain, dont le résumé de louvrage, en français, avait été diffusé dès 1688 en France par Jean Le Clerc.

1690

Regnard, La Critique de lhomme à bonnes fortunes.

Pierre de Villiers, Réflexions sur les défauts dautrui.

1692

1692-1694 : composition des neuf premières Réflexions critiques sur quelques passages de Longin de Boileau, parues ensemble en 1694.

Parution de la traduction française de La Poétique dAristote établie par André Dacier, avec des commentaires.

Début de la parution des Dialogues des morts de Fénelon.

Parution du traité « Du merveilleux qui se trouve dans les poèmes des Anciens » de Saint-Évremond. Est souligné que les dieux de lantiquité sont souvent invraisemblables et immoraux, dans la mesure où ils inspirent aux hommes et accomplissent eux-mêmes des actions pernicieuses.

Parution du traité « Sur la dispute touchant les Anciens et les Modernes » de Saint-Évremond.

Bouhours, Suite des Remarques nouvelles sur la langue française.

1693

Boileau, Ode sur la prise de Namur, précédée dun « Discours sur lode » (réhabilitation de linspiration).

Perrault, Lettre à Monsieur D*** touchant la préface de son ode sur la prise de Namur.

1694

Publication par Boileau des neuf premières Réflexions critiques sur quelques passages de Longin et de la Satire X.

Perrault, Réponse aux réflexions critiques de M. Despréaux sur Longin.

Perrault, Apologie des femmes (contre la Satire X de Boileau).

Réconciliation entre Perrault et Boileau.

442

1695

Perrault, préface des Contes en vers.

Pierre de Villiers, Traité de la satire.

1696

1696-1711 : Charles Perrault, Des hommes illustres qui ont paru en France.

Martignac, Entretiens sur les anciens auteurs. Débute par un entretien entre Cléante et Timandre sur Homère. Timandre daffirmer : « Notre siècle a donc le goût dépravé de se déchaîner contre Homère ».

Gacon, Le Poète sans fard.

1697

Ch. Perrault, Adam ou la création de lhomme, sa chute et sa réparation, « poème héroïque » précédé dune préface où Perrault soutient que le poème héroïque se peut « construire en cent manières différentes, rien nétant plus agréable que la diversité dans les productions de lesprit ».

Contes et nouvelles de Boccace  [ ] Traduction libre accommodée au goût de ce temps.

Bayle, Dictionnaire historique et critique.

1698

André Dacier, Dissertation critique sur lArt poétique dHorace, où lon donne une idée générale des pièces de théâtre.

1699

Fénelon, Les Aventures de Télémaque.

Pierre de Villiers, Entretiens sur les contes de fées et sur quelques autres ouvrages du temps, pour servir de préservatif contre le mauvais goût.

Roger de Piles, Abrégé de la vie des peintres.

1700

Régnier-Desmarais, Dissertation sur Homère.

Regnard, Critique de lhomme à bonne fortune.

1701

Traduction par Houdar de La Motte du chant I de lIliade, dédiée au duc de Bourgogne.

1702

Jean-Baptiste Rousseau, Odes.

Morvan de Bellegarde, Lettres curieuses de littérature et de morale. Contient une lettre « Sur le bon goût ».

Blaise Gisbert, Le Bon goût de léloquence chrétienne.

Bayle, « Éclaircissement sur les obscénités »

1704

Abbé de Gamaches, Système du cœur, ou Conjectures sur la manière dont naissent les différentes affections de lâme par rapport aux objets sensibles.

1705

Le Passe-temps des gens de goût.

Baraton, Poésies diverses.

1706

Massieu, Défense de la poésie.

Félibien, Conférences de lAcadémie Royale [] augmentées [] des traités des dessins, des estampes, de la connaissance des tableaux et du goût des nations.

Naissance dun fœtus formé de deux enfants unis par le bassin, qui meurt rapidement et que Duverney dissèque. Il conclut que le monstre a une conformation interne particulière, merveilleuse dingéniosité, qui permettrait presque dimaginer que le monstre puisse rester longtemps en vie. Début en médecine de « la querelle des monstres ».

443

1707

La Motte publie des Odes avec un Discours sur la poésie en général et sur lode en particulier.

Genest, Dissertation sur la poésie pastorale.

Lesage, Critique de la comédie de Turcaret.

1708

Regnard, La Critique du légataire [universel].

Fin de la rédaction du Traité du sublime de Silvain qui ne sera publié quen 1732.

André Dacier, Nouveaux Éclaircissements sur les œuvres dHorace.

1709

1709-1710 : composition des Réflexions X (contre Pierre-Daniel Huet et Jean Le Clerc ne voyant pas le sublime du Fiat lux), XI (contre Houdar de La Motte sen prenant à Racine)et XII de Boileau qui paraîtront, de manière posthume, en 1713.

Fraguier, Le Caractère de Pindare.

Saint-Gilles, La Muse mousquetaire.

1711

Traduction de lIliade en français par Anne Dacier, « avec des remarques » (LIliade dHomère traduite en français avec des remarques).

Pierre de Villiers, Épître sur lopéra.

Dufresny, Parallèle burlesque, ou Dissertation ou discours quon nommera comme on voudra, sur Homère et Rabelais (dans Œuvres de Monsieur Dufresny, Paris, Briasson, 1731, t. V).

Shaftesbury, Caractéristiques des hommes, des mœurs, des opinions, des temps.

1712

Huet, Lettre de M. Huet à M. Perrault sur le Parallèle des Anciens et des Modernes.

1713

Parution des trois dernières Réflexions critiques de Boileau dans lédition de ses Œuvres complètes.

Frain du Tremblay, Discours sur lorigine de la poésie, sur son usage et sur le bon goût.

1714

Publication de la traduction dHoudar de La Motte, LIliade, poème, avec un Discours sur Homère.

Fénelon, Lettre à lAcadémie.

1713-1714 : Correspondance entre La Motte et Fénelon sur Homère : Lettres de La Motte et de Fénelon sur Homère et sur les anciens, éd. M. E. Dubois, Paris, 1845.

Abbé de Pons, Lettre à M*** sur lIliade de M. de La Motte (en faveur de La Motte).

La Motte, Réponse à la onzième Réflexion de M. Despréaux sur Longin.

[Van Effen ?]Dissertation sur Homère et Chapelain.

Fontenelle, De lorigine des fables.

Thémiseul de Saint-Hyacinthe, Le Chef dœuvre dun inconnu.

1715

Salengre, Histoire de Pierre de Montmaur.

444

Crousaz, Traité du Beau.

Suite de la Querelle dHomère déclenchée lannée précédente.

Anne Dacier, Des causes de la corruption du goût (février 1715).

La Motte publie les trois premières parties des Réflexions sur la critique.

Gacon, Dissertations sur les ouvrages de M. de La Motte [contre les Réflexions sur la critique de La Motte].

Gacon, Homère vengé, ou Réponse à M. de La Motte sur lIliade [défendant Homère].

Boivin, Apologie dHomère, et Bouclier dAchille[défendant Homère et Anne Dacier].

Buffier, Homère en arbitrage, tente de réconcilier les deux partis (mai 1715).

Terrasson, Dissertation critique sur lIliade [favorable à La Motte] (juillet 1715).

Publication posthume des Conjectures académiques ou dissertation sur lIliade de labbé dAubignac, qui met en doute lexistence dHomère (novembre 1715).

Thémiseul de Saint-Hyacinthe, Lettre à Madame Dacier puis Seconde Lettre à Madame Daciersur son livre Des causes de la corruption du goût. Dans cette seconde lettre, Saint-Hyacinthe reproche à Anne Dacier de ne pas avoir défini précisément le goût et le mauvais goût.

1716

Fourmont, Examen pacifique de la querelle entre Mme Dacier et M. de La Motte sur Homère.

Abbé de Pons, Observations sur divers points concernant la traduction dHomère [contre Mme Dacier et Fourmont].

Hardouin, Apologie dHomère, février-mars 1716 : Hardouin soutient que lIliade a été écrite pour célébrer le seul Énée et quil faut procéder à une lecture allégorique du poème (les dieux figurent des vertus morales ou des forces météorologiques).

Anne Dacier, Homère défendu contre lapologie du P. Hardouin.

Terrasson, Addition à la Dissertation critique sur lIliade dHomère (décembre 1716).

Anne Dacier, LOdyssée dHomère, traduite en français.

Réconciliation de La Motte avec ses adversaires par lintermédiaire de Valincour le 3 avril 1716.

Seconde édition des Réflexions sur la critique de La Motte, qui contient le Discours sur le différent mérite des ouvrages desprit.

1717

Marivaux, Homère travesti ou Iliade en vers burlesques.

Ramsay, Discours de la poésie épique et de lexcellence du poème de Télémaque.

Abbé de Pons, Dissertation sur le poème épique contre la doctrine de M. D. [Dacier].

445

Abbé Trublet, Réflexions sur le Télémaque.

[Anonyme], La Critique des Eaux dEauplet.

1718

Traduction de Quintilien (qui contient lunique occurrence de gustus au sens figuré) par labbé Gédoyn.

Fénelon, Dialogues sur léloquence.

Abbé de Gamaches, Les Agréments du langage réduits à un même principe.

1719

Parution des Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture de Du Bos.

Parution de lŒdipe de Voltaire qui avait été représenté triomphalement en 1718, avec, dans un même volume, les Lettres sur Œdipe qui répondent aux critiques. Œdipe travesti, parodie de la pièce de Voltaire, est donnée sur la scène du Théâtre Italien le 17 avril 1719. Le déclenchement de la querelle dŒdipe est comparé par le satirique Gacon (qui est un Ancien, auteur dun Homère vengé en 1715) à la querelle dHomère.

Nouvelle édition, par Mme Dacier, de son Odyssée, avec une réponse à la préface que Pope avait donnée de sa propre traduction de lIliade en 1715.

1721

Traduction française de la Bataille des livres et du Conte du tonneau de Swift.

La Motte, Les Macchabées et « Discours à loccasion des Macchabées ».

1722

Parution des Huetiana ou pensées diverses de M. Huet.

La Motte, Romulus et « Discours à loccasion de Romulus ».

Pierrot Romulus, parodie de Lesage et Fuzelier représentée à la Foire Saint-Germain.

1723

Vers 1723 : date probable de composition des Réflexions sur le goût de labbé Gédoyn, qui seront publiées tardivement, en 1767, dans un Recueil dopuscules littéraires.

La Motte, Inès de Castro et « Discours à loccasion de la tragédie dInès ».

Parodie dInès de Castro : Agnès de Chaillot de Dominique et Legrand jouée à la Foire Saint-Laurent par les Italiens le 24 juillet.

Bel, Apologie de M. Houdar de La Motte.

Abbé Desfontaines, Paradoxes littéraires. Anti-paradoxes.

1726

La Motte, Œdipe et « Discours à loccasion de la tragédie dŒdipe ».

Labbé Sallier prononce devant lAcadémie des Inscriptions et Belles-Lettres son « Discours sur lorigine et sur le caractère de la parodie », qui sera publié en 1733.

1727

Baratier, Contes et nouvelles.

1728

Publication du dialogue de Chapelain De la lecture des vieux romans, écrit en 1647, dans la Continuation des mémoires de Littérature et dHistoire de M. de Salengre, par Desmolets et Goujet.

446

1729

[Saint-Hyacinthe ?], LAnti-Mathanase ou critique du chef-dœuvre dun inconnu, le tout critiqué dans le goût moderne.

1730

La Motte publie, en deux volumes, ses Œuvres de théâtre. Avec plusieurs discours sur la tragédie. Le premier volume propose un ensemble de textes critiques : (1) quatre discours composés chacun à loccasion dune des tragédies (Les Macchabées, Romulus, Inès, Œdipe) augmentés dun Discours préliminaire ; (2) deux textes nouveaux : Comparaison de la première scène de Mithridate avec la même scène réduite en prose et une ode en prose (La Libre Éloquence) contestant la suprématie du vers. Cet ensemble de textes est communément appelé Réflexions (parfois Discours) sur la tragédie

Voltaire riposte en donnant une nouvelle édition de son propre Œdipe, avec une nouvelle et importante préface qui remplace les lettres critiques originales (LŒdipe de M. de Voltaire. Nouvelle édition. Avec une préface dans laquelle on combat les sentiments de M. de La Motte sur la poésie). Cette préface entreprend de réfuter les thèses de La Motte et réaffirme la nécessité des trois unités et de la versification dans la tragédie.

En mars 1730, La Motte répond à Voltaire dans une Suite des réflexions sur la tragédie où lon répond à M. de Voltaire.

1731

Fuzelier, Discours à loccasion dun discours de M. de La Motte contre les parodies.

1732

Publication du Traité du sublime de Silvain.

1733

Voltaire, Temple du Goût.

D. M. Perrin, Entretien de deux Gascons à la promenade sur le Temple du Goût.

Pierre-Charles Roy, Essai dapologie des auteurs censurés dans leTemple du Goût de Voltaire.

Claude-Pierre Goujet, Lettre à M*** à un ami au sujet du Temple du Goût de M. de V***.

Jean Du Castre dAuvigny, Observations critiques sur le Temple du Goût.

Jean-Antoine Romagnesi, Le Temple du Goût représenté pour la première fois par les Comédiens Italiens [] le 11 juillet 1733.

Mme de Saintonge, LOrigine des contes, ou le triomphe de la folie sur le bon goût.

Réédition, avec des modifications, des Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture de Du Bos.

Publication du Discours sur lorigine et sur le caractère de la parodie de labbé Sallier.

1734

Rémond de Saint-Mard, Trois lettres sur la décadence du goût précédées de Réflexions sur la poésie en général.

Nicolas, Lettres au sujet dun livre intitulé Réflexions sur la poésie en général.

1735

Baumgarten, Méditations philosophiques. Est employé pour la première fois le terme esthétique, en latin (aesthetica)

447

Abbé Trublet, Essais sur divers sujets de littérature et de morale (parution des deux premiers tomes).

1736

Cartaud de la Vilate de Maudouyt, Essai historique et philosophique sur le goût.

Louis-Bernard Castel, Lettre de Monsieur *** à Madame la Princesse *** au sujet des Essais historiques et philosophiques sur le goût.

Luigi Riccoboni, Observations sur la parodie.

1737

[Saint-Mard]Lettre de Madame de *** à Monsieur de ***. Avec la réponse de M. de *** sur le goût et le génie, et sur lutilité dont peuvent être les règles.

Pope, Les Principes de la morale et du goût, traduits par M. Du Rensel.

1738

Publication de la Lettre à M. D*** de labbé Nadal qui contient une vive réfutation des Réflexions sur la critique de La Motte.

1739

Gachet dArtigny, Relation de ce qui sest passé dans une assemblée tenue au bas du Parnasse pour la réforme des Belles Lettres.

1741

P. André, Essai sur le beau.

1743

Jean-Basptiste de Boyer, marquis dArgens, Réflexions historiques et critiques sur le goût et sur les ouvrages des principaux auteurs anciens et modernes.

1744

Le Dénonciateur du mauvais goût, et observations critiques sur l ode de l abbé Pellegrin.

Fougeret de Montbron, Odes dans le goût des autres.

1746

Condillac, Essai sur lorigine des connaissances humaines (sur limagination).

Batteux, Les Beaux-Arts réduits à un même principe.

1747

Jean Fontaine-Malherbe, Le Goût et le Caprice. Épître à Mme du B***.

Lévêque de Pouilly, Théorie des sentiments agréables.

Leblanc, Lettre sur lexposition de 1747.

1748

Louis Travenol, Épître chagrine du chevalier Pompon à La Babiole contre le bon goût, ou Apologie de Sémiramis, tragédie de Voltaire.

La Mettrie, LHomme-machine (sur limagination).

1750

Baumgarten, Æsthetica (publication du premier volume).

1752

Anneix de Souvenel, Épître à lombre de Despréaux, ou Essai sur le goût moderne.

Pierre-Thomas-Nicolas Hurtaud, Trois ouvrages de goût. Contient Dissertation sur un ancien usage de la ville de Troyes ; LArt de péter, essai théori-physique ; Sirop-au-cul, tragédie héroï-merdifique.

1754

Claude-Pierre Patu, Les Adieux du Goût. Comédie représentée par les Comédiens Français le 13 février 1754.

François-Antoine Chevrier, Le Retour du Goût. Comédie représentée par les Comédiens Italiens le 25 février 1754.

1755

Réédition, avec des coupes et des corrections, du Système du cœur de labbé Gamaches.

1757

Montesquieu, Essai sur le goût (publié de façon posthume dans lEncyclopédie, Montesquieu étant mort en 1755).