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Classiques Garnier

Glossaire

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Almanach pour l’an M.D.XXXV
  • Pages : 141 à 147
  • Collection : Les Mondes de Rabelais, n° 3
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782812433177
  • ISBN : 978-2-8124-3317-7
  • ISSN : 2264-427X
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-3317-7.p.0141
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 29/11/2014
  • Langue : Français
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GLOSSAIRE

I :Almanach, de par sa nature très particulière, offre un lexique sérieux et ordinaire, bien distinct du lexique des oeuvres littéraires de Rabelais, qui fondent leur nature linguistique sur l'infraction aux habitudes de la langue ordinaire. Il faut chercher à rendre compte de la langue non-rabelaisienne des Almanachs pour saisir au moins en partie la distance qui sépare les deux modèles. Il est légitime d'atrendre un Rabelais « en grisaille  » ; en effet on le trouve pauvre et probablement on ne lui attribuerait pas facile- ment l'Almanach, sans avoir l'évidence de sa paternité témoignée par sa propre signature.
Pourtant on peut observer des traits linguistiques, surtout lexico-syntaxiques, qui mnferent un certain intérêt à son texte, intérêt qui est accru par une autre considération. La tendance qu'on observe dans le texte, à constituer des séries synonymiques (p. ex. frustratoyre/depravé ; sçavoir/connoistre; estat/disposition) montre très clairement ses habitudes à la distinction de type scolastique (distinction entre les quatre causes d'Aristote ; distinction d'une même action a parte subiecti, ou bien a parte obiecti)
nous voyons sortir de la plume de Rabelais les mêmes habitudes linguistiques et le même style d'argumentation dont il se moque au cours de toutes ses oeuvres, et en particulier, pour ce qui nous concerne en ce moment, dans la Pantagrueline prognosti- cation. Le fait de disposer d'un bon échantillon linguistique nous permet de mieux évaluer la variété de style et de forme de pensée dont il disposait.

Sans vouloir exagérer l'importance de ces considérations, nous pouvons penser à la possibilité d'ouvrir une perspective qui, dans l'état actuel de la recherche, n'est pas beaucoup plus qu'une réserve mentale. La vie de Rabelais, telle que nous la connaissons à travers ses oeuvres et les autres documents, laisse des zones peu déterminées. Au cours de ses séjours à Lyon, on sait qu'il a eu des rapports presque quotidiens avec les typographes qui publiaient des textes classiques et techniques ; il semble probable que sa collaboration ait pu laisser des traces anonymes, non signées, qu'on ne reconnaîtrait que sur la base de correspondances textuelles avec le corpus « joyeux » de Rabelais. Ces considérations, qui nécessitent de mûrir encore, surgissent de l'observation des textes et des conversations épistolaires avec Mireille Huchon, que je remercie.
Pour cette raison le glossaire a une nature et une forme particulières. On a pri- vilégié la comparaison avec les autres oeuvres de Rabelais, en soulignant la présence ou l'absence d'un lemme particulier, pour mettre en lumière les constances et les inconstances de style, ou bien de l'auteur. Très souvent les entrées de ce glossaire n'ont pas une fonction de traduction ou d'explication, mais de considération linguistique, cherchant à mettre en évidence des tournures de pensée. Certains lemmes auront parfois la forme de séries de termes, lorsque le fait à mettre en valeur n'est pas le mot, mais la série de mots. On aurait pu, parfois, mettre ces observations sous forme de notes au texte, mais on a préféré ne pas trop encombrer les notes et recueillir ensemble les aspects plus proprement linguistiques.
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Le texte étant si bref, il n'a pas semblé opportun d'introduire une numérotation des lignes ou des paragraphes. Pour la liste des saints et, en général, des dates et des fêtes, on a renvoyé au jour et au mois. La liste alphabétique met en évidence certains noms de saints qui reviennent plusieurs fois ;par exemple saint Eustache est présent quatre fois ;Apollinaire, Estienne, Eulalie deux fois. On pourra mieux évaluer ces cas après la découverte d'autres Almanachs de Rabelais.
Abréviations. Pour les textes de Rabelais on utilisera l'édition de la Pléiade. Les renvois se réferent aux chapitres des textes et aux pages de l'édition. Les titres sont abrégés  : G =Gargantua ; P = Pantagruel ; T =Tien livre ; Q =Quart livre ; C =Cinquième livre ; PP = Pantagrueline prognostication ; PN = Pronostication nouvelle ; Al =Almanach.
On a utilisé les abréviations ordinaires pour définir la nature grammaticale des entrées. On a sacrifié la plupart des renvois aux répertoires lexicaux, en les gardant seulement lorsqu'ils étaient l'objet d'une discussion.

acquiescer et arrester en asseurance. Les deux verbes indiquent une décision définitive (arrester), soumise à l'autorité (acquiescer). Rabelais s'oppose aux deux attitudes. L'emploi des deux verbes, renforcé par en asseurance, n'est pas sans ironie.
advenir, utilisé et perçu comme un adjectif indéclinable, plus que comme «  à venir  ».
advertissement, « perception  », «  le fait de percevoir » ;cet emploi se trouve quelquefois dans l'oeuvre de Rabelais, parfois dans un sens qui se rapproche des autres sens du mot. T 16, 400.
affection, « disposition morale, inclination  », fréquent chez Rabelais, par ex. P. 5, 229, par affection naturelle; affection mauvaise, Sciomachie 970.
almanach, s. m., « almanach  », depuis 1303 (TLF), sans nuance négative, P. 7, 239  : Almanach perpetuel pour les gouteux et verollex. Huchon p. 1266 y voit, à juste titre, une allusion possible à l'activité de compilateur d'almanachs, et, dans les gouteux et verollez, les destinataires de Gargantua, « Buveurs tresillustres, et vous Uerolex tresprecieux  ». I :association entre les almanachs et des imperfections physiques se retrouve, un peu plus
tard, par exemple dans le Messager boîteux, diffusé dans l'aire romande et valdôtaine, un peu plus tard dans le Tessin (1756-1762), avec un jeu de mots implicite dans les textes imprimés auparavant  : Il Corner xoppo o Mercurio storico e politico. La nuance négative qu'on trouve en italien, dans le mot almanaccare, se retrouve aussi en Vallée d'Aoste, armanaquer « réfléchir  », Nice armanaka « faire des châteaux en Espagne » ; (FEWl, 1, p. 74) en français elle doit être considérée comme un italianisme, qui ne semble pas toucher Rabelais.
appetit, latinisme du langage philosophique, comme le latin appetitus, une sorte de force qui attire (ou bien pousse) vers un but.
art, s., « recherche bien menée  », dont on souligne la longue experience. Mais la qualité des études et leur longueur sont frustrées par la brièveté de la vie, selon l'énoncé de l'aphorisme cité immédiatement après.
assouvyr, v. t. et r., « rassasier, accomplir  ». Le terme correspond ici au lat. adimplere, qui est, dans cette acception, de tradition plutôt chrétienne que classique.
143 baigner, v. t. et i., « administrer, prendre un bain médical  ».
brouilatx, 2 févr. 19 sept, 12 oct., 19 nov. ; -ax, 11 sept., seuls cas dans Rabelais. La forme en -atx sera remplacée plus tard par la forme actuelle, tout en restant fréquente jusqu'au xviiie siècle.
calculer, v. t., ici spécifiquement « rédiger sur la base de données numériques  », comme dans la PP, 923. Le calcul, fondé sur les coordonnées de chaque lieu, fait des almanachs un genre littéraire à diffusion locale. Dans le cas spécifique, la détermination de la position astrale est le résultat d'un calcul.
causse, s. f., « cause  ». La graphie avec double s, qui probablement correspond à une prononciation identique à celle avec s simple, reprend la forme latine archaïque causa (comme Tissus pour risus), qui a été remise en vogue par l'humanisme. On peut la considérer comme un cultisme dans la langue française, et ici en particulier chez Rabelais et chez Juste. Seul exemple dans l'ceuvre de Rabelais.
changement d'air, 10 févr., 30 juin  ; changement de temps, 10 avr., 26 oct. ; on trouve le changement d'air dans Q 42, 637 ; le changement de temps dans le C 9, 747 et dans la PN Lunes 953.
charactere, s. m., seul exemple dans l'oeuvre de Rabelais ; le terme possède une riche histoire dans son sens général depuis le ps. Denis l'Aréopagite, mais dans le sens de « signe graphique  » il n'était pas encore répandu, et
celle-ci semblerait être la première
attestation écrite ; le mot doit-il son emploi et sa diffusion en français à la langue spéciale des imprimeurs comme Gryphe et Juste, avec qui Rabelais était étroitement lié  ? En rout cas, charactère, en français comme
en italien (où son emploi était bien plus fréquent), garda longtemps une connotation particulière, négative signe mystérieux, magique, sinistre, comme le signum characteris que l'Antéchrist aurait dû porter sur son front. Moins fréquemment, le terme a aussi une connotation positive, par exemple pour indiquer la tonsure, mais le sens se rapproche alors du sens général plus que du sens spécifique de « signe graphique  ».
chartre, s. f., « prison  ». L'expression chartre tenebreuse est fréquente ; cf. M. SCREECH, Clement Marot a Renaissance Poet Discovers the Gospel,
Leiden, Bri11,1994, p. 59. Son emploi métaphorique s'adapte à des situations diverses, pourtant sur un fond commun ; par exemple, la première Eclogue de Garcilaso de la Vega, ciego sin lumbre en carcel tenebroso, v. 295.
cité, s. f., dans l'oeuvre de Rabelais, le terme est employé pour des villes anciennes, avec la seule exception de Lyon, alors que, dans les Almanachs, le terme n'est utilisé que pour Lyon (mais Lyon est la seule ville mentionnée).
conclure, conclure à, dans le sens de « arriver à une conclusion, à une énonciation  » se retrouve déjà en ancien français
dans des contextes de nature
philosophique. La forme du participe conclud est analogique et se trouve souvent jusqu'au xi~ siècle.
conjonction, s. f., toujours dans le sens astronomique de « disposition correspondante de deux ou plusieurs astres  » ; aussi dans G 23,70 ; C 11,750 ; T 32,453, sans plaisanterie.
corneter, v. t., « appliquer un cornet » (une sorte de ventouse médicale) ; corneté seulement dans T, 28,440 ; cf. p. 87, n.1.
couvoitise, sans connotation négative. Dans l'expression couvoitise, desir et appetit il faut observer que l'ordre habituel des mots est perturbé ; en effet, les
144 séries synonymiques, commencent le plus souvent par le mot le moins ordinaire, et l'expliquent par des mots de plus en plus simples. Ici Rabelais place le terme le plus familier et s'élève vers l'abstraction ou vers le technicisme. Les mots couvoitise, couvoyteux, soulignent un désir qui n'est pas guidé par la volonté.
couvoyteux, adj., les formes cou-/con- alternent souvent, sans pertinence linguistique (sauf l'absence, délibérée ou pas, de jeux de mots dans les formes cou-).
curieux, adj., curieuse inquisition, probablement avec nuance négative, « vainement curieux ». Dans C, 12, 754  : les ocieux veneurs et inquisiteurs de verité.
de main en main. L'expression revient cinq fois dans l'aeuvre de Rabelais (P prol. 213 ; T 4, 365 ; T 15, 398, T 35, 461; Q 3, 544), souvent avec une connotation négative, en parlant d'une chose qui est transmise par voie directe acritique et non savante (Q 15, 398)  : non escripte mais baillée de main en main ;dans le passage de l'Almanach on ne remarque pas directement une nuance négative, qu'on peut pourtant saisir par la comparaison avec les autres passages. Une allusion à l'autorité de la transmission catholique  ?
decreté, part. passé. Probablement il ne s'agit pas du verbe decreter, « delibérer  », mais d'une forme tirée du supin decretum, du verbe decerno, ou bien discerno, « distinguer  », et par conséquent « affirmer  ».
degré, s. m. Comme terme indiquant une position géométrique ou astronomique, seulement dans les Almanachs et dans la PP, les autres oeuvres l'utilisant soit dans des sens techniques (degré universitaire etc.), soit dans le sens ordinaire.
delaicter, v. t., « sevrer » ; le mot est marqué

comme mot régional, cf, p. 33, n. 1. deporter (se), « s'abstenir, se désister  »,
emploi très commun au xv~ siècle. depravé, cf, frustratoyre.
desirer, « aspirer par nature à quelque chose  », correspondant au latin appetere, et au substantif appetitus, « penchant naturel  », qu'on trouve quelques lignes après, appetit et désir.
docteur, s. m. ; on sait que Rabelais n'obtint le titre de docteur en médecine à Montpellier qu'en 1537. Ses connaissances en médecine étaient bien vastes, mais le fait de s'attribuer un titre qu'il ne possédait pas reste un problème ; on peut imaginer un emploi large du terme, ou bien l'utilisation d'un degré auquel manquaient quelques formalités finales, ou encore à un titre obtenu dans une autre université.
elevation s. f., ici « hauteur angulaire du pôle »;utilisé par Rabelais dans la plupart des cas pour des mesures T 11, 384 (en médecine, « intensité du pouls  ») ; Q 1, 539 et 63, 687 (en astronomie). Le sens moral seulement une fois, dans Q 51, 658, dans un contexte ironique.
empescher, « entraver  », «  se mettre en oppositions  » à la lune. Cf, p. 87, n. 2.
encxa, adv., «  en arrière  » ;cette forme, certainement due à l'auteur, se retrouve trois fois dans la deuxième Lettre italienne.
entendement, faculté intellectuelle supérieure, qui est ici opposée aux facultés naturelles (l'ouïe, la vue).
entierement, adv., non seulement pour répondre à une curiosité banale, mais pour avoir une connaissance pleine.
estatldisposition, s., les deux mots indiquent respectivement un état naturel (quantum ad se) et une inclination
145 active, qui peut influencer les actes humains.
face du ciel / venture de la terre /maintien du peuple. Trois figures du bonheur de nature politique, dans un passage qui se rapporte ou s'adresse aux princes de la terre  : le salut de l'âme, la richesse de la terre, le bon gouvernement du peuple.
fertile, cf, salubre.
fervent, adj. ;l'expression fervent desir est calquée sur le latin fervens desiderium, qui fait partie de la tradition mystique et contemplative. Appliquée à la prévision du futur, elle ne manque pas de prendre une connotation ironique.
fondement et semence, loc., présupposé et cause active  : la distinction implique le fait qu'on peut s'opposer aux deux principes en recourant à des attitudes et comportements différents.
foyre; le début des foires est indiqué par les verbes commencer, entrer, aussi dans Pronostication nouvelle, p. 956-957.
frustratoyreldepravé. La négation de l'immortalité de l'âme (qui dérive de l'appétit naturel pour la connaissance) serait ou frustratoyre, de la part de Dieu, qui crée une inclination et ne permet pas d'atteindre sa conséquence naturelle ; ou bien dépravée, de la part de qui contredirait sa propre inclination naturelle.
gouvernement et decret, loc., « conduite
générale, et norme particulière  ».
guaing, s. m., « gain, avantage au-delà

des attentes  ».
hospital, s. m., ce terme est très peu utilisé par Rabelais  : Q 50, 655 ; P. 3, 927 ; plut. T 2, 355, même si on attendrait le contraire.
humain, « homme  ». Rabelais utilise volontiers les humains pour les hommes, ici comme dans les oeuvres proprement
littéraires. Cet emploi particulier du terme, qui plut beaucoup aussi à Clément Marot, est plutôt rare dans la littérature latine ; on le trouve chez Lucrèce, De rerum ratura, 3,80 et 838, ce qui pourrait être l'indice d'une connaissance directe de cet ouvrage de la part de Rabelais. C.A. Fusil, Rabelais et Lucrèce, dans « Revue du Seizème Siècle » 12 (1925), p. 157-161 ne s'éloigne pas des considérations générales sur le caractère des deux auteurs et sur le fait que Rabelais, à Lyon au moment de la publication de plusieurs éditions de Lucrèce (cinq chez Sébastien Gryphe), a certainement vu le texte, sans pourtant en subir une forte influence. Au contraire, nous pourrions voir ici le signe d'une lecture attentive.
indiction, s. f., «  indictio romana  », v. note au texte.
indifférent, adj., peu fréquent, deux fois dans T, où il garde le sens ordinaire. Ici, le sens est technique.
infelicité ... malheur. Les deux termes sont rapportés, l'un au passé, l'autre au futur, peut-être avec la trace de la composante étymologique augurium dans malheur
latitude, s. f., « distance entre un point et l'équateur, exprimée en mesure angulaire  », seulement en T Prol,
350 ; 2, 357.
legereté, s. f., « acte peu sérieux » ;une fois dans Rabelais, G, prol., 6.
letre dominicale, s.f., Rabelais utilise le mot seulement dans les oeuvres de pronostication.
longitude, s. f., « distance d'un point par rapport à un plan méridien choisi  », T Prol, 350, et 2, 357 ;pour les valeurs numériques exprimées par Rabelais, cf, note au texte de l'Almanach, p. 85.
146 maintien du peuple, cf, face du ciel.
maistre, s. m., terme qui désigne un individu à qui on reconnaît des compétences particulières, ou bien qui exerce des fonctions qui comportent ce titre. Dans le cas de Rabelais, il s'agit certainement du titre universitaire de magister artium, qui était acquis à la fin des études des Arts. En tout cas, il indique un degré inférieur à celui de docteur.
malheur, cf, infelicité.
medicine, s. f., « médecine  » et « médicament » ;l'emploi de medecine, medicine pour « médicament  » est normal jusqu'au xixe siècle.
minute, s. f., « soixantième partie d'un degré  », seulement dans les textes techniques, dans les textes de Pronostication et dans les Almanachs, toujours pour mesurer la position d'un astre.
mirificque, adj. ; le mot arrive à Rabelais avec une connotation plutôt ironique (bien que l'emploi non ironique existe cf. HUGUET, V p. 282, Marguerite de Navarre, Les marguerites, Triomphe de l'agneau, III 47 « Mais ton parler tres haut et mirifique / a l'homme restant inconnu et estrange)  ». Il est présent une vingtaine de fois dans le « corpus large  » de Rabelais ; dans le cas de l'Almanach, oeuvre en soi sérieuse, il garde son caractère ironique, « et reputeriez en guaing mirificque sy certainement on vous en predisoyt la verité  ». On ne prédit pas une vérité certaine.
moderé, froid moderé, 12 oct. ;seul exemple chez Rabelais.
muable adj, 4 mars, 24 avril, 8 juillet, attribué à temps, comme technicisme, on le retrouve par exemple dans la Pronostication nouvelle et prediction portenteuse pour l'an M.D.L.V, Lyon, Jean Brotot, de Michel de Nostredame. Plus souvent temps
muable désigne l'inconstance du temps, la mutation des conditions humaines au cours du temps.
nativité, s. f. En astrologie — ou bien en astronomie prédictive — le moment de la naissance est caractérisé par un ensemble de tendances, sous l'influence de la position des astres. Rabelais affirme à plusieurs reprises de ne pas y croire. Pourtant il applique bien les règles.
naturellement, « par sa propre nature  ».
noble, adj., référé à une ville  : Tubingue P. 7, 241 ; Chinon Q, Prologue (p. 532 : « noble ... premiere du monde  ») ; Lyon, C 29, 802 ; A133.
nubileux, 11 janv., 27 mars, 4 oct., 19 oct, 25 oct. / nebuleux 26 janv. Dans la PN nous avons nebuleux; au Tiers livre (13, 391 et 50, 502) seulement nubileux.
on, pour ou (en+le) ; la forme n'est pas rare  ; elle est présente ici à la fin du mois de février.
paisible, cf, salubre.
passions, affections et imperfections humaines, terme ayant une valeur technique  :altérations qu'on subit de l'extérieur, de l'intérieur, ou de la nature imparfaite de l'homme.
perfection, « plénitude  ».
persuader, v. absolu, « démontrer  », seul
exemple en ce sens chez Rabelais.
plenitude, non seulement « habondance  »,

mais « totalité  ».
pluvieux, 11 sept, 1 déc., seulement dans son emploi technique chez Rabelais, fréquent dans PN.
pole, s. m., « pôle  », fréquent, toujours dans le sens astronomique.
presentement, adv. ; Rabelais aime beaucoup ce mot (28 occurrences dans le corpus « large  »). En général, bien que normalement il possède le sens ordinaire de « en ce moment  »,
147 le contexte semble montrer une connotation de rapidité, comme dans incontinent.
protester, v. t., « affirmer avec certitude  ».

quelque foys. Formule d'indétermination une condition qui peut se produire, ou pas, et certainement sans régularité.
roggner, « rogner les ongles  ».
romaniste, adj., seulement dans les Almanachs et dans la P. 6, 932 ;dans les Almanachs sans nuance ironique ; le sens ici est purement technique « ceux qui utilisent le calcul des indictions romaines  » ; HUGUET, VI p. 621, cite aussi Calvin ...les romanistes cherchent ailleurs leur primauté qu'en la parole de Dieu, Instit., IV, vi, 17.
salubre/paisible/fertile. Répartition des compétences  :salubre (salutaire) pour le corps, paisible pour l'âme, fertile pour la nature.
sçavoirlapprendre. Les deux verbes se trouvent plusieurs fois ensemble dans l'oeuvre de Rabelais (P. 18, 285  ; T 16, 480 ; T 47, 495 — à peine différent —, Q 25, 598 ; Q 53, 663), selon une distinction scolastique qui sépare la connaissance et son acquisition (a ratura, ab acquinitione).
signe, s. m., est le mot technique normal pour indiquer, sans adjectif, les signes du zodiaque.
nimplenne, s. f., « simplicité, stupidité  », ici

sans connotation positive. singulierement, «  en particulier, plus
spécifiquement  ».
studieux, s. m., normalement adjectif chez Rabelais ;ici probablement avec nuance négative, (vainement) studieux.
suspends, adj., participe rhizotonique de suspendre ; Rabelais utilise tantôt cette forme (P. 24, 302 ; Q 57, 673), tantôt le participe arhizoronique (Q 6, 551, au pluriel T), qui est peut-être forcé par le contexte, serez quelque jour suspendu et pendu et sont nupendux et tenduz. Au féminin on trouve toujours la forme arhizotonique, ce qui est normal à une époque où on abandonne progressivement les formes épicènes des adjectifs.
traicté ou baillé. Rabelais sépare l'activité de composition (traicter) de la diffusion (bailler) du texte. De la même manière, creé et dispensé.
transitoyre, souligne la limitation de sa durée plus que sa brièveté.
trempé, 4 mars l temperé 2 avr., 10 mai, 21 juillet, 6, 19 oct., 31 déc., 6 août ;attrempé 14 août. La forme métathétique tr- ne se trouve pas ailleurs chez Rabelais ;avec préfixe, une fois, dans G, 16, 47.
variable, 23 mai / 15 juin, 20 juillet, 29 août, seule attestation de l'emploi technique du mot chez Rabelais.
vent marin, 30 juillet ; 20 août, aussi dans P. 8, 933.
venté, s. f., non pas dans le sens ordinaire et abstrait de « venté  », mais plutôt la ventas rerum.
venture de la terre, cf, face du ciel.