Résumé : Cet article compare la critique à de la pensée utopique d’Emil Cioran avec la caricature des utopies de Jonathan Swift. D’après Cioran, Les Voyages de Gulliver représentent la vision d’une « utopie sans espoir ». La lecture de la misanthropie swiftienne que Cioran propose peut être rapprochée d’une anamorphose philosophique, qui utilise les déformations de la raison comme un miroir où contempler les vraies proportions de l’animal rationnel.