Résumé : Le projet de Joseph Conrad et de Louis-Ferdinand Céline se définit volontiers comme une poétique du regard. La nouvelle anglophone Au cœur des ténèbres (1899) et le roman français Voyage au bout de la nuit (1932) partagent une vision hallucinée de l’Afrique coloniale. Une surréalité perceptive inédite y transforme l’expérience vécue en un tableau démystifiant de l’âme humaine. Cette étude examine la teneur et la finalité de cet imaginaire critique qui subvertit et révise les codes du récit d’aventures contemporain.