Résumé : Aubigné témoigne de mutations dans sa perception de l’exil. Dans les écrits politiques (1620-1623), l’éloignement permet de définir une action protestante dans la guerre nationale et internationale ; dans Sa vie à ses enfants, l’exil terminal assumé est une devotio. La composition de la correspondance laisse apparaître les dissensions, le conflit latent des appartenances publiques et privées, et le désir de les masquer. L’exil est moins une perte des origines, que l’entrée dans l’ambiguïté.