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Classiques Garnier

Éditorial Pour un dictionnaire d’histoire de la construction

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Ædificare Revue internationale d’histoire de la construction
    2020 – 2, n° 8
    . Comptabilités de la construction
  • Auteur : Guillerme (André)
  • Résumé : Depuis Viollet-le-Duc, aucun dictionnaire n’a été tenté pour l’histoire de la construction alors que de nouveaux rapports s’installent entre le citadin politisé et ses milieux. Les Académies ont conservé les arts et métiers. Les Encyclopédistes exposèrent « l’ordre et l’enchaînement des connaissances humaines ». La fin du XIXe s. a mémorisé les constructions. A l’orée du XXe s., les savoirs dépassent l’entendement. Un dictionnaire collectif mettrait en relief les termes et les sens inédits.
  • Pages : 15 à 29
  • Revue : Ædificare
  • Thème CLIL : 3076 -- TECHNIQUES ET SCIENCES APPLIQUÉES -- Architecture, Urbanisme
  • EAN : 9782406129141
  • ISBN : 978-2-406-12914-1
  • ISSN : 2649-177X
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-12914-1.p.0015
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 23/03/2022
  • Périodicité : Semestrielle
  • Langues : Français, Anglais
  • Mots-clés : dictionnaire raisonné, Encyclopédie, Académies, outil pédagogique, conservation, protection, innovation
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Éditorial

Pour un dictionnaire dhistoire
de la construction

La construction signe la présence humaine manifeste, outillée, qui valorise une civilisation. Viollet-le-Duc est un des tout premiers a lavoir montré dans son Dictionnaire qui couvre la période du xie au xvie siècle et quil nous semblerait nécessaire de prolonger jusquau xxe siècle. Tel est notre propos.

Pour lingénieur Bernard Forest de Bélidor, professeur à lÉcole militaire de Paris, en 1729, « la main dœuvre, savoir, la maçonnerie, la charpenterie, la menuiserie, la serrurerie, etc. le choix, la préparation et lemploi des matériaux [font] lobjet essentiel de la construction1. » Vicq dAzyr, médecin, au nom de la Commission des arts de la République de lan II (1794) y intègre la peinture, la sculpture et larchitecture, ces arts de lhistoire expressions figuratives de la construction monumentale « dans la vue de prolonger le souvenir des actions utiles et de faire vivre longtemps la mémoire des bienfaiteurs de lhumanité que les arts sont invités à répandre sur la route des temps des monuments divers2. »

Lhistoire de la construction témoigne, complète, collabore au défrichement de savoirs longtemps délaissés – histoires de la santé, du confort, des pollutions, des ambiances – dont lintégralité – au sens mathématique – fait aujourdhui de lHistoire, une discipline académique trop souvent glorieuse. Pour lingénieur Louis Vicat, inventeur des chaux hydrauliques artificielles, vers 1816, lhistoire des constructions3 est 16surtout nécessaire parce quelle « se compose du chapitre des succès et de celui des fautes : peut-être le dernier, quand il est sincère, offre-t-il plus dintérêt que lautre, cest du moins leffet qua produit en nous le détail des évènements où lhomme, aux prises avec les agents de la nature, a tristement succombé. Les leçons dune expérience funeste se gravent dans lesprit en caractères ineffaçables ; les succès inspirent de la confiance et portent à la présomption, de là à la témérité et aux catastrophes qui en sont les suites, il ny a quun pas4. » 

Les encyclopédies

Moins dun siècle sépare Bélidor de Vicat. Un siècle bouleversant les paysages, les horizons, les mœurs, les villes, les toitures, les matériaux, les alliages… Signes de changement de et dans la société, les néologismes bourgeonnent à la fin du xviiie siècle en France comme dans les pays en voie dindustrialisation : technique, technologie, travaux publics, canton, territoire, fonctionnaire, utilité publique, service public, agence vicinale, entrepreneur, réseau… Tous ces mots visent des rapports nouveaux entre le citadin qui se politise et ses milieux – ambiance, atmosphère, hygroscopie, lumière, etc. Pour les académiciens de Paris, comme pour la Société de gens de Lettres, les meilleurs moyens dacquérir cette nouvelle culture savante est de réunir « sous un même point de vue les connaissances acquises par successions de temps… Quil sorte du sein des académies, quelquhomme qui descende dans les ateliers, qui y recueille les phénomènes des arts, et qui nous les expose dans un ouvrage qui détermine les artistes à lire, les philosophes à penser utilement, et les grands à faire enfin un usage utile de leur autorité et de leurs récompenses » espèrent Diderot, DAlembert et Condorcet en publiant lEncyclopédie ou dictionnaire raisonné, comme ceux, contemporains des Descriptions des arts que publie lAcadémie des sciences de Paris « animée de lamour du bien public »… qui fait, en 1761, « de pressantes invitations aux citoyens de sunir à elle pour la description des arts, afin quen réunissant sous un 17même point de vue les connaissances acquises par succession de temps, on pût les conduire à leur perfection, ou du moins les mettre à labri des révolutions quils ont éprouvées si souvent. Le public a pris à cœur ces invitations5 ».

Pour lAcadémie, les Descriptions, sont donc un conservatoire des arts et des métiers ; pour les encyclopédistes, il sagit « dexposer autant quil est possible lordre et lenchaînement des connaissances humaines6 » : deux positions complémentaires, une somme.

Les nouveaux outils pédagogiques

La fin du xixe siècle multiplie les supports pour mémoriser les constructions : ouvrages techniques, dictionnaires, collections, revues, périodiques, manuels ; des aide-mémoires très illustrés, détaillés, reliés, qui tapissent les murs du bureau du maître dœuvre. Un appétit culturel qui vise à reconnaître le patrimoine bâti, avant de le restaurer, connaître les qualités et les défauts, les propriétés mécaniques des matériaux nouveaux – zinc, acier, aluminium, lamellé, bétons armés, verre, colle – et à représenter très clairement et avec exactitude toutes les parties de la construction pour faciliter lexécution sur le chantier. Dans le bâtiment, le second œuvre ne cesse de se démultiplier pour assurer le confort bourgeois. Pour Siegfried Giedion, la mécanisation prend les commandes des travaux publics.

À lorée du xxe siècle, larchitecte, lingénieur civil ou militaire, lentrepreneur, doivent connaître aussi lessentiel de la distribution électrique, la connexion des divers réseaux souterrains – gaz, eau potable, assainissement, téléphone, pneumatique, vide ordure – les raccordements, la coordination du chantier dont il est le maître, les assurances. Des formations de hauts niveaux sont transmises par la lecture souvent fastidieuse de calculs, dabaques. Des concepts – servitude, utilité, 18élasticité, temporalité – et des catégories émergentes – frottement, confort, réseau, énergie, risque, ossature, échelle, norme – de la pensée constructive – émergent, sont analysés et mis en relation, hiérarchisés, corrélés, discutés pour dégager des spécificités discrètes – verticalité, exactitude, légèreté, uniformité.

La somme des savoirs du bâtisseur nouveau – mais apprenti ancien – quest lentrepreneur ou lagence, dépasse lentendement. Voici la bibliographie des ouvrages déposés au Conservatoire National des Arts et Métiers relatifs à la construction – la plupart disponibles par internet sur le Cnum (Conservatoire numérique des arts et métiers), publiés entre 1830 et 18907, soit au moins 30 000 pages. Le seul moyen de réduire le 19savoir sans trop perdre de connaissances, est de supprimer les longues démonstrations déductives, simplifier les dessins, éviter les fréquentes répétitions, synthétiser ; en somme, de concentrer sa mémoire, de définir clairement le vocabulaire.

Concluons simplement que les dictionnaires et encyclopédies condensent et codifient les savoirs nouveaux en regard des sens anciens devenus obsolètes. Leur lecture réclame une grande concentration, de lattention, voire un service documentaire. Les principaux ouvrages sont des collections.

Conserver, protéger et innover :
une forte demande

Les constructions dressées aux xixe et xxe siècles doivent être particulièrement étudiées pour leurs usages pluriels et multiples (remise, puis écurie, atelier, garage, réparation, pressing), leur maintenance et leur conservation (câbles dinstallation électrique ou téléphonique) dans un environnement spécifique (station-service, terrain de camping). Dans leurs fondations, leurs distributions, leurs évolutions internes, leurs diversités on y décèle des concepts, des catégories, de nouveaux métiers, des marchés, des droits, des usages non fondés, de nouvelles couches sociales, des innovations (peintures, mastics, plaques, multicouches), les matériaux (matières plastiques), les structures (autoroute, engin de 20chantier, éclairage public, chauffage individuel). Le tiers des constructions européennes est édifié entre 1930 et 1970.

De toutes ces entrées de la construction (près de 3 000 mots), on ne connaît ni les liens, ni les fabriques, ni les points de vente, ni les moyens de remplacer ou réparer, ni les métiers associés, ni les périodiques techniques, ni la préfabrication. Un désert.

Trop souvent les maîtres à penser larchitecture de la modernité ont voué les constructions des rivaux aux gémonies et affirmé que la nouvelle architecture dont ils étaient les promoteurs figurait ailleurs. Les mêmes ont incendié de leurs plumes les quelques maisons de bois pour tendre les fers des nombreux types de béton (alumineux ou à prise rapide, cyclopéen, armé, de bambou, précontraint) et en faire le matériau le moins durable. Ils ont adopté les façades en verre, un quotidien du voyeurisme et un gâchis énergétique. À ces a priori se joignent les constructions industrielles, changeantes selon le métier exercé, la fortune de loccupant ; les hangars, boutiques, auvents, galetas, trop pauvres pour être décrits et étudiés, ne sont pas au programme des Beaux-Arts « civils ». La baraque « maison de guerre » est industrialisée dès 1792 par larmée révolutionnaire ; 20 000 baraques dites Adrian en 1917, 500 000 Qonsets par an aux USA en 1944. Quant à la construction métallique, longtemps réduite à une histoire héroïque dingénieurs, elle a engendré de nouveaux matériaux antirouille, plus résistants, plus légers : acier, aluminium, zinc, cuivre… Surtout, elle tire parti des sciences appliquées comme la mécanique des milieux continus, la géotechnique, la rhéologie, de la très grande précision mécanique, des articulations, de lapplication des matières plastiques et surtout de lélectricité. Ces manifestes et manifestations industriels que sont les expositions universelles vulgarisent ces innovations. À ces nouveaux paysages de la Reconstruction correspondent de nouveaux vocabulaires, de nouvelles structures que bien peu dentre nous connaît. Un travail de Titans, européen, érudit, synthétique, dont seul, un dictionnaire collectif multilingue mettrait en relief les termes et les sens nouveaux.

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Conclusion

Ce dictionnaire encyclopédique que quelques historiens, architectes, ingénieurs parisiens esquissons depuis une dizaine dannées, sadresse à celles et ceux qui veulent bâtir, restaurer, réhabiliter, inventorier, comparer, évaluer, comprendre une construction ancienne, un pan-de-bois, une charpente métallique, un logement moderne. Il doit servir doutil aux experts en architecture (industrielle), aux ingénieurs du génie civil et urbain, aux officiers dintendance, aux conservateurs du patrimoine, aux enseignants-chercheurs et aux praticiens de la construction. Il doit être un référent européen culturel pour les archivistes, les bibliothécaires, les documentalistes, les historiens dart, des techniques, des sciences.

André Guillerme

Professeur émérite dhistoire
des techniques au CNAM

Vice-président de lAssociation francophone dhistoire
de la construction

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Editorial

For a Dictionary of the History of Construction

Construction serves as a manifest sign of the presence of human beings, equipped with tools, which enhances a civilisation. Among the first to demonstrate this was Viollet-le-Duc, whose Dictionary covers the period from the 11th to the 16th century, and which we feel should be extended to the 20th century. Herein lies our objective.

In 1729, the engineer Bernard Forest de Bélidor, Professor at the École militaire de Paris, suggested that “workmanship, namely, masonry, carpentry, joinery, locksmithing, etc., as well as the selection, preparation and use of materials [are] the essential components of construction”.8 On behalf of the Commission des arts de la République, in its second year (1794) the doctor Vicq dAzyr included painting, sculpture and architecture as historical arts which constitute figurative expressions of monumental construction, “with a view to prolonging – throughout the course of history – the memory of useful actions and the benefactors of humanity through various monuments.”9

The history of construction bears witness to, completes, and helps clarify areas of knowledge that have long been neglected. This includes, for instance, the history of health, comfort, pollution, and the environment – the mathematical completeness of which establishes history as an often glorious academic discipline. Around 1816, the engineer Louis Vicat, inventor of artificial hydraulic lime, made the point that the history of constructions10 is necessary above all because it “sets out a full catalogue of successes and faults: the latter, when truthfully recorded, are perhaps of more interest 24than the former. That is, at least, how we come to learn of the details of the failings to which man, at the mercy of nature, has sadly succumbed. The lessons from such disastrous experiences are indelibly engraved in our minds; successes inspire confidence and lead to presumption, which is only a short step away from temerity and the disasters to which it leads.”11

The encyclopedias

Less than a century separated Bélidor from Vicat. This was a century that led to dramatic changes in landscapes, horizons, customs, towns, roofs, materials, and alloys. Such developments were the mark of changes in and of society. At the end of the 18th century, both in France and other countries undergoing industrialization, neologisms sprang up: technics, technology, public works, county, territory, official, public utility, public service, vicinal agency, contractor, network, and so on. These words all refer to the new relationship between the politicizing city-dweller and his or her environment – ambiance, atmosphere, hygroscopy, lighting, and so on. For the academics of Paris, as for the Société de gens de Lettres, the best means of mastering this new scholarly culture was to bring together “under a single point of view the knowledge acquired through the passage of time… Let someone emerge from the bosom of the academies who will go down into the workshops, collect the phenomena of the arts, and expose them to us in a work that will determine artists to read, philosophers to think usefully, and the great ones to finally make a useful use of their authority and their rewards” Such was the hope of Diderot, DAlembert and Condorcet when publishing the Encyclopédie or dictionnaire raisonné. Such an aim also drove the publication of the Descriptions des arts by the Academy of Sciences of Paris in 1761, “animated by the love of public good”. The Academy “urged citizens to join it in describing the arts, so that by bringing together under a single point of view the knowledge acquired through the passage of time, they could be brought to perfection, or at least protected from 25the revolutions they have so often experienced. The public has taken these invitations to heart.”12

For the Académie, the Descriptions therefore serve as a conservatory of arts and crafts; for the encyclopedists, what mattered was to “expos[e] as far as possible the order and sequence of human knowledge”.13 These positions were complementary, in short, a unit.

New educational tools

The end of the 19th century witnessed a proliferation of media for committing constructions to memory: technical works, dictionaries, collections, reviews, periodicals, manuals; elaborately illustrated, detailed, bound aide-mémoires that lined the walls of the master builders office. This was the mark of a cultural appetite to truly appreciate built heritage before restoring it, to understand its qualities and defects, to identify all the mechanical properties of new materials – zinc, steel, aluminum, laminated materials, reinforced concrete, glass, glue – and to clearly and accurately represent all the parts of the construction to facilitate execution on the site. In the building industry, finishing touches were constantly being added to ensure the comfort of the bourgeoisie. For Siegfried Giedion, mechanisation was taking over public works.

At the dawn of the 20th century, the architect, civil or military engineer, and contractor also needed to understand the essentials of electrical distribution, how the various underground networks were connected – gas, drinking water, sewage, telephones, pneumatics, waste disposal – as well as how the building site for which he was responsible was connected and coordinated, and insurance. A high level of training was transmitted by the often tedious reading of calculations and charts. Concepts – such as that of easement, utility, elasticity, and temporality – and emerging categories – e.g., friction, comfort, network, energy, 26risk, framework, scale, standard – of constructive thinking emerged, were analysed, related, hierarchised, correlated, and discussed in order to draw out discrete specific features – verticality, accuracy, lightness, and uniformity.

The sum of knowledge possessed by the new builder – in fact an experienced apprentice – that is, the contractor or agency, is beyond comprehension. The bibliography of works deposited at the Conservatoire National des Arts et Métiers relating to construction - most of which are available on the internet via the CNUM (Conservatoire numérique des arts et métiers), published between 1830 and 1890,14 covers 27at least 30,000 pages. The only way to reduce knowledge without losing too much is to eliminate long deductive demonstrations, simplify drawings, avoid frequent repetition, and synthesise; in short, to concentrate ones memory and to define terms in the clearest manner possible.

Let us simply conclude that dictionaries and encyclopedias condense and codify new knowledge in relation to old meanings that have become obsolete. Reading them requires a great deal of concentration, attention, and even a documentation service. The main works are collections.

Conserving, protecting, and innovating:
a matter of the utmost importance

When studying the buildings erected in the 19th and 20th centuries, it is particularly important to pay attention to their multiple uses (as a shed, then as a stable, workshop, garage, repair shop, or dry cleaning facility, for example), and their maintenance and conservation (through electrical or telephone installation cables) in a specific environment (such as a service station or campsite). Their foundations, distribution, internal evolution and diversity reveal interesting concepts, categories, new trades, markets, rights, unfounded uses, new social layers, innovations (e.g., paints, mastics, plates, multi-layers), materials (plastics), and structures (motorways, construction equipment, public lighting, individual heating). One third of European buildings were constructed between 1930 and 1970.

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For all these construction entries (which total nearly 3,000 words), we know neither the links between them, nor their factories, points of sale, means of replacement or repair, associated trades, technical periodicals, or method of prefabrication involved. This constitutes a veritable gap in our knowledge.

All too often, the masters of modern architecture have condemned the buildings of their rivals to oblivion and claimed that the new architecture they were promoting already existed elsewhere. The same people have condemned the few wooden houses in order to reinforce, with metal, the many different types of concrete (aluminous or quick-setting, cyclopean, reinforced, bamboo, and pre-stressed) and make it the least sustainable material. They have employed glass facades, promoting a daily form of voyeurism and energy wastage. They have also promoted industrial constructions, which vary depending on the trade practised and the fortune of the occupant: sheds, shops, awnings and galetas, too lowly to be studied, do not feature on the programme of the “civil” Beaux-Arts. The “war house” barrack was industrialised as early as 1792 by the revolutionary army; 20,000 so-called Adrian barracks in 1917; 500,000 Qonsets per year in the USA in 1944. Metal construction, on the other hand, long reduced to a heroic story of engineers, has generated new materials that are rustproof, more resistant, and lighter: steel, aluminium, zinc, copper, etc. Above all, it benefits from applied sciences such as the mechanics of continuous media, geotechnics, rheology, high mechanical precision, joints, the application of plastics, and, above all, electricity. These innovations were popularised by the industrial manifestos and events of the World Fairs. These new landscapes of the Reconstruction were accompanied by new vocabularies, and new structures about which little is known. This was a work of Titans, a European, erudite, synthetic feat the terms and meanings of which could only be covered by a multilingual, collective dictionary.

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Conclusion

This encyclopedic dictionary, which a number of historians, architects and engineers in Paris have been working on for the past ten years, will be of interest to anyone wishing to build, restore, renovate, make an inventory of, compare, evaluate and understand an old building, a timber frame, a metal structure, or a modern dwelling. It should serve as a tool for (industrial) architectural experts, civil and urban engineers, stewards, heritage curators, teachers-researchers, and construction practitioners. It is intended to provide a European cultural reference for archivists, librarians, documentalists, art historians, historians of technology, and scientists.

André Guillerme

Emeritus Professor of the History of Technology at the CNAM

Vice President of the Association francophone dhistoire
de la construction

1 Bernard Forest de Bélidor, Dictionnaire portatif de lingénieur, Paris, 1755, p. 175.

2 Félix Vicq dAzyr, Commission temporaire des arts. Instruction sur la manière de conserver, dans toute létendue de la République tous les objets qui peuvent servir aux arts, aux sciences et à lenseignement, Paris, an II, p. 60.

3 Vicat ne semble pas distinguer la construction des constructions : lhistoire de la construction est somme des histoires de chaque construction.

4 Louis Vicat, Pont de Souillac sur la Dordogne. Moyens employés pour foncer les pieux, Souillac, 1824.

5 Académie des sciences, « Descriptions des arts et métiers, faites ou approuvées par Messieurs de lAcadémie royale des sciences de Paris », LArt du plombier et du fontainier, Paris, 1761, p. v.

6 Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des arts et métiers, par une société de gens de Lettres, 1, 1750, p. iv.

7 Guillaume Abel-Blouet, Traité théorique et pratique de lart de bâtir de Jean Rondelet. Supplément. Paris, 1868, 2 t. ; Jean-Pierre-Joseph dArcet, Collection de mémoires relatifs à lassainissement des ateliers, des édifices publics et des habitations particulières, Paris, 1847 ; Paul-Joseph Ardan, Études théoriques et expérimentales sur létablissement des charpentes à grande portée, Metz, 1840 ; Charles Armengaud, Louvrier-mécanicien. Guide de mécanique pratique, Paris, 1857 ; Édouard Arnaud, Cours darchitecture et de constructions civiles, Paris, 1920-1923, 4 vol. ; Eugène Aucamus, Fumisterie, chauffage et ventilation, Paris, 1898 ; Pierre Chabat, Dictionnaire des termes employés dans la construction, Paris, 1875-1876, 2 vol. et supp. 1878, 1 vol. ; Théodore Château, Technologie du bâtiment…, Paris, 1880, 2 vol. ; Cyclopedia of Architecture, Carpentry and Building, Chicago, American Technical Society, 1908, 3 vol. (en réalité 10 vol.) ; Henri-Jean-Baptiste Davenne, Recueil méthodique et raisonné des lois et règlements sur la voirie, les alignements et la police des constructions, Paris, 1830, 2 vol. ; Joseph-Marie-Anne Dégousée et Charles Laurent, Guide du sondeur ou Traité théorique et pratique des sondages, Paris, 2 éd. 1886 ; Charles-Louis-Gustave Eck, Recueil de machines appropriées à lart de batir, et à diverses opérations de lindustrie, Paris, 1840 ; Encyclopédie darchitecture, revue mensuelle des travaux publics et particuliers, (Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, directeur), Paris, Veuve Morel, 1871-1892 ; Collection Encyclopédie des travaux publics, fondée par Marc Clément Lechalas, Paris, 1884 ; M. Fleurigeon, « Vocabulaire technologique », Code de la grande et petite voirie, Paris, 1821, p. 271-299 ; Louis-Benjamin Francœur, François Étienne Molard, Louis Sébastien Le Normand et al., Dictionnaire technologique ou nouveau dictionnaire universel des arts et métiers, et de léconomie industrielle et commerciale. Paris, 1821-1832. 10 vol. ; Charles de Freycinet, Traité de lassainissement industriel, Paris, 1869 ; Charles Laboulaye, Dictionnaire des arts et manufactures, Paris, 1845-1847, 2 vol. ; Baldwin Latham, Sanitary engineering ; a guide to the construction of works of sewerage, Londres, 1878 ; François Liger, Dictionnaire historique et pratique de la voirie, de la construction, de la police municipale et de la contiguïté, Paris, 1867 ; Henri Porée et Achille Livache, Traité des manufactures et ateliers dangereux et insalubres, Paris, 1872 ; Londons Encyclopædia of Cottage, Farm and Villa Architecture, Londres, 1832 ; Ministère de lIntérieur, Instruction et programme pour la construction des maisons darrêt et de justice, Paris, 1841 ; Morel, A. Dictionnaire des termes employés dans la construction, Paris, 1875-1876, 2 vol. ; Nosban, Nouveau manuel complet du menuisier, 1857, 2 vol. ; Gustave Oslet, Traité de charpente en bois et en fer, Paris, 1898, 3 vol. ; David de Penanrun, Les architectes et leurs rapports avec les propriétaires, les entrepreneurs et les tiers dans les travaux particuliers et publics, Paris, 1892 ; Paul Planat, Encyclopédie de lArchitecture et de la construction, Paris, 1888, 7 vol. ; Paul Planat, Pratique de la mécanique appliquée à la résistance des matériaux, Paris, 1898 ; Paul Planat, Cours de construction civile, Paris, Ed. Société Centrale des Architectes. 1881 ; Antoine Chrysostome Quatremère de Quincy, Dictionnaire historique darchitecture, Paris, 1832, 2 vol. ; Théodore Ravinet, Dictionnaire hydrographique, Paris, 1824 ; Théodore Ravinet, Code des Ponts et chaussées et des mines, Paris, 1828 ; Henri Ravon et G. Collet-Corbinière, Dictionnaire juridique et pratique de la propriété, Paris, 1895 ; Léon Renier Encyclopédie moderne. Dictionnaire abrégé des sciences, des lettres, des arts, de lindustrie, de lagriculture et du commerce, Paris, 2e éd., 1861-1866, 17 vol. ; Léonce Reynaud, Traité darchitecture, Paris, 1894, 2 vol. ; Jean Bernard Tarbé de Vaulxclairs, Dictionnaire des Travaux Publics civils, militaires et maritimes, Paris, 1835 ; Émile Trélat, Questions de salubrité, Paris, 1903 ; Eugène Viollet Le Duc, Dictionnaire raisonné de larchitecture française du xve au xvie siècle. Paris, 1868.

8 Bernard Forest de Bélidor, Dictionnaire portatif de lingénieur, Paris, 1755, p. 175.

9 Félix Vicq dAzyr, Commission temporaire des arts. Instruction sur la manière de conserver, dans toute létendue de la République tous les objets qui peuvent servir aux arts, aux sciences et à lenseignement, Paris, an II, p. 60.

10 Vicat does not seem to distinguish construction from constructions themselves: the history of construction is taken as the sum of the histories of each individual construction.

11 Louis Vicat, Pont de Souillac sur la Dordogne. Moyens employés pour foncer les pieux, Souillac, 1824.

12 Académie des sciences, « Descriptions des arts et métiers, faites ou approuvées par Messieurs de lAcadémie royale des sciences de Paris », LArt du plombier et du fontainier, Paris, 1761, p. V.

13 Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des arts et métiers, par une société de gens de Lettres, 1, 1750, p. IV.

14 Guillaume Abel-Blouet, Traité théorique et pratique de lart de bâtir de Jean Rondelet. Supplément. Paris, 1868, 2 t.; Jean-Pierre-Joseph dArcet, Collection de mémoires relatifs à lassainissement des ateliers, des édifices publics et des habitations particulières, Paris, 1847; Paul-Joseph Ardan, Études théoriques et expérimentales sur létablissement des charpentes à grande portée, Metz, 1840; Charles Armengaud, Louvrier-mécanicien. Guide de mécanique pratique, Paris, 1857; Édouard Arnaud, Cours darchitecture et de constructions civiles, Paris, 1920-1923, 4 vol.; Eugène Aucamus, Fumisterie, chauffage et ventilation, Paris, 1898; Pierre Chabat, Dictionnaire des termes employés dans la construction, Paris, 1875-1876, 2 vol. et supp. 1878, 1 vol.; Théodore Château, Technologie du bâtiment…, Paris, 1880, 2 vol.; Cyclopedia of Architecture, Carpentry and Building, Chicago, American Technical Society, 1908, 3 vol. (in fact 10 vol.); Henri-Jean-Baptiste Davenne, Recueil méthodique et raisonné des lois et règlements sur la voirie, les alignements et la police des constructions, Paris, 1830, 2 vol.; Joseph-Marie-Anne Dégousée et Charles Laurent, Guide du sondeur ou Traité théorique et pratique des sondages, Paris, 2 éd. 1886; Charles-Louis-Gustave Eck, Recueil de machines appropriées à lart de batir, et à diverses opérations de lindustrie, Paris, 1840; Encyclopédie darchitecture, revue mensuelle des travaux publics et particuliers, (Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, directeur), Paris, Veuve Morel, 1871-1892; Collection Encyclopédie des travaux publics, fondée par Marc Clément Lechalas, Paris, 1884; M. Fleurigeon, « Vocabulaire technologique », Code de la grande et petite voirie, Paris, 1821, p. 271-299; Louis-Benjamin Francœur, François Étienne Molard, Louis Sébastien Le Normand et al., Dictionnaire technologique ou nouveau dictionnaire universel des arts et métiers, et de léconomie industrielle et commerciale. Paris, 1821-1832. 10 vol.; Charles de Freycinet, Traité de lassainissement industriel, Paris, 1869; Charles Laboulaye, Dictionnaire des arts et manufactures, Paris, 1845-1847, 2 vol.; Baldwin Latham, Sanitary engineering; a guide to the construction of works of sewerage, Londres, 1878; François Liger, Dictionnaire historique et pratique de la voirie, de la construction, de la police municipale et de la contiguïté, Paris, 1867; Henri Porée et Achille Livache, Traité des manufactures et ateliers dangereux et insalubres, Paris, 1872; Londons Encyclopædia of Cottage, Farm and Villa Architecture, Londres, 1832; Ministère de lIntérieur, Instruction et programme pour la construction des maisons darrêt et de justice, Paris, 1841; Morel, A. Dictionnaire des termes employés dans la construction, Paris, 1875-1876, 2 vol.; Nosban, Nouveau manuel complet du menuisier, 1857, 2 vol.; Gustave Oslet, Traité de charpente en bois et en fer, Paris, 1898, 3 vol.; David de Penanrun, Les architectes et leurs rapports avec les propriétaires, les entrepreneurs et les tiers dans les travaux particuliers et publics, Paris, 1892; Paul Planat, Encyclopédie de lArchitecture et de la construction, Paris, 1888, 7 vol.; Paul Planat, Pratique de la mécanique appliquée à la résistance des matériaux, Paris, 1898; Paul Planat, Cours de construction civile, Paris, Ed. Société Centrale des Architectes. 1881; Antoine Chrysostome Quatremère de Quincy, Dictionnaire historique darchitecture, Paris, 1832, 2 vol.; Théodore Ravinet, Dictionnaire hydrographique, Paris, 1824; Théodore Ravinet, Code des Ponts et chaussées et des mines, Paris, 1828; Henri Ravon et G. Collet-Corbinière, Dictionnaire juridique et pratique de la propriété, Paris, 1895; Léon Renier Encyclopédie moderne. Dictionnaire abrégé des sciences, des lettres, des arts, de lindustrie, de lagriculture et du commerce, Paris, 2e éd., 1861-1866, 17 vol.; Léonce Reynaud, Traité darchitecture, Paris, 1894, 2 vol.; Jean Bernard Tarbé de Vaulxclairs, Dictionnaire des Travaux Publics civils, militaires et maritimes, Paris, 1835; Émile Trélat, Questions de salubrité, Paris, 1903; Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de larchitecture française du xve au xvie siècle. Paris, 1868.