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Classiques Garnier

Itinéraire biographique

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Adolphe. Anecdote trouvée dans les papiers d’un inconnu
  • Pages : CXIX à CXXIX
  • Réimpression de l’édition de : 1985
  • Collection : Classiques Jaunes, n° 425
  • Série : Littératures francophones
  • Thème CLIL : 3436 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques
  • EAN : 9782812414695
  • ISBN : 978-2-8124-1469-5
  • ISSN : 2417-6400
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-1469-5.p.0125
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 08/04/2014
  • Langue : Français
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ITINÉRAIRE BIOGRAPHIQUE DE BENJAMIN CONSTANT jusqu'à la publication d' « Adolphe »

1767. - 25 octobre. Naissance, à Lausanne, de Ben¬ jamin Henri Constant, fils de Noble Louis Arnold Juste de Constant, Officier au service des États Généraux de Hollande, et de Dame Henriette Pauline de Chandieu, qui le laisse orphelin quinze jours plus tard... 1772. - J uste de Constant soustrait à sa propre mère l'éducation du petit Benjamin, et le confie à l'amie de toute sa vie, Jeanne (dite Marianne) Magnin — née en 1752 — qu'il établit à la campagne avec son pupille. Le 22 juillet, il signe à Jeanne une promesse de mariage. Cette même année, avec l'Allemand Stroelin, qui lui apprend le grec en le lui faisant « inventer », mais aussi lui fait subir les sautes d'humeur de son caractère déséquilibré, Benjamin Constant inaugure la série des cinq étranges précepteurs — ou gouverneurs... — qui, pendant six années (1772-1778), vont développer diversement chez leur jeune élève une culture extraordinairement précoce, mais aussi un sens ironique et mélancoliquement sceptique du rela¬ tivisme de tout.

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cxx ITINÉRAIRE BIOGRAPHIQUE 1774. - Deuxième « précepteur », M. de la Grange, chirurgien-major, athée et débauché déclaré, qui, par commodité, se fixe avec son élève dans une maison de femmes... 1775-1776. - Après un hiver en Suisse, nouveau séjour à Bruxelles avec son père, qui y exerce son commandement. En pension chez son maître de musique (troisième « précepteur ») qui lui laisse la bride sur le cou : Benjamin (il a huit ans !) passe une dizaine d'heures par jour à dévorer dans un cabinet de lecture tous les romans licen¬ cieux et ouvrages irréligieux qui viennent de paraître. 1776-1778. - Quatrième précepteur, Gobert, ex-avo¬ cat. Le discipulat du jeune Benjamin se borne, pa¬ raît-il, à recopier sans fin un méchant ouvrage d'his¬ toire sans cesse remanié. Benjamin Constant commence à se faire une idée assez noire de l'humanité. 1778. - Retour en Suisse. Benjamin connaît un cinquième précepteur, un certain Duplessis, moine défroqué passé au protestantisme, homme instruit et bon, mais aussi faible qu'exalté. Après cette dernière expérience, départ pour la Hollande. B. Constant commence sa première œuvre, un roman-poème en cinq chants, Les Chevaliers, qu'il termine l'année suivante. 1780. - Début de la seconde éducation. B. Constant passe deux mois à l'Université d'Oxford, d'où il revient nanti d'un jeune compagnon anglais, M. May, mi-camarade mi-gouverneur, que M. de Constant le père, aussi prompt à s'engouer sur des apparences qu'à prendre en aversion les marionnettes qu'il a lui-même choisies, congédie bientôt. (1781.) De retour en Hollande, il s'en-

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flamme romantiquement pour la fille d'un vieil ami de son père, commandant d'une petite place forte. 1782. - 6 février. Benjamin Constant devient étu¬ diant à l'Université d'Erlangen. Il est présenté à la Cour, mais commence une vie double et extra¬ vagante : il veut se donner « la gloire d'avoir une maîtresse» sans l'aimer, et sans la posséder... Ayant de surcroît choisi une fille dont la mère s'était montrée impertinente envers la Margravine, et se faisant son complice, il tombe dans une dis¬ grâce qui lui fait quitter la Cour (printemps 1783). 1783-1784. - Heureux temps d'études littéraires et philosophiques à l'Université d'Edimbourg. Mais, affolé de plaisirs et d'abîmes, il se met à jouer, et part finalement sans payer ses dettes. 1785. - Printemps. Séjour à Paris, en pension chez l'écrivain et journaliste Suard. Encore une fois vie double et dangereuse avec des amis et un « mentor » dissolus. Retour à Bruxelles, où une certaine Mme Johannot, créature nostalgique et malheureuse, lui inspire son vrai premier amour. 1786. - De nouveau en Suisse, à Lausanne, où - tel un héros des Liaisons dangereuses - il s'imagine une passion pour la femme d'un diplomate, Mrs Trevor, et entreprend de faire sa conquête par vanité et esprit de système (cf. la conquête d'Ellénore dans Adolphe); faux amour-passion qui, à travers mille extravagances, devient un vrai amour de tête et un peu une romance; les événements séparent les deux protagonistes. Retour à Paris (novembre) par des routes nei-geuses et des journées désolées (Constant trans-posera l'atmosphère de ce voyage dans Cécile, première version d'Adolphe, et Adolphe lui- même). De nouveau chez Suard.

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cxxii ITINÉRAIRE BIOGRAPHIQUE 1787. - mars. Rencontre de Mme de Charrière, femme étrange et fascinante (cf. mon Introduc¬ tion, pp. xix-xxii), avec laquelle il brasse sans fin tous les problèmes insolubles du monde et du destin... En même temps, il suit les cours de la Harpe, et, sur le plan sentimental, remonte pour une Mlle Pourrat le même mécanisme senti¬ mental que naguère pour Mrs Trevor, poussant cette fois jusqu'à la tentative de suicide-chan¬ tage. Après un pèlerinage vers le proche passé, en Angleterre et en Écosse (juin-septembre), puis un bref séjour auprès de son père, il retrouve Mme de Charrière dans son château du Colom¬ bier (octobre). 1788. - février. Départ pour la Cour de Brunswick, où il est nommé Gentilhomme de la Chambre. En août, le Colonel de Constant perd contre toute justice les treize procès soutenus ou engagés, au terme d'une sombre, mesquine et absurde his¬ toire, contre ses officiers indisciplinés ou révoltés. Écœuré, il s'enfuit à Bruges, d'où il regagne Lausanne (malgré tous les moyens de procédure, il perdra de nouveau devant toutes les instances, jusqu'en 1791 !). Benjamin, que ces événements remplissent d'amertume, cherche à la fois diversion et stabilité dans des fiançailles avec Mlle Minna de Cramm, de neuf ans plus âgée que lui, dont la laideur même devrait être une garantie de tranquillité... 1789. - En mai, mariage avec Minna, qu'il présente en Suisse à sa famille. En août, orages avec Mme de Charrière, jalouse et lucide. 1790. - Retour à Brunswick en mai. Par-delà une réconciliation avec Mme de Charrière, Benjamin Constant se sent de plus en plus sombrement détaché de tout.

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1791. - Année perdue en amers tracas matériels (liquidation de la fortune et paiement des amendes infligées à son père). 1792. - Despotique solitude conjugale. La laide Minna trouve ou retrouve un amant, ou un « ami ». Benjamin Constant, contre l'absolutisme de la Montagne, penche vers les idées républicaines libérales. Conjointement, il se distrait, ou se venge, de ses pensées et de ses infortunes avec une petite comédienne nommée Caroline. 1793. - janvier. Rencontre d'une certaine Charlotte de Marenholz, née Hardenberg, qu'il épousera quinze ans plus tard et qui, comme Minna, est d'une laideur paisible et un peu rude, mais d'un cœur à la fois plus tendre et volcanique. En poli¬ tique, cet indécis est attiré, dans les circonstances exceptionnelles que traverse la France, par la personnalité exceptionnelle d'un Robespierre. 1794. - avril-juillet. Ultime séjour à Brunswick. Démarches en vue du divorce. Rencontre de Mme de Staël en Suisse (19 septembre). D'abord réservé à son égard, Constant la décrit le 21 octo¬ bre à Mme de Charrière comme « un Être à part, un Être supérieur tel qu'il s'en présente peut- être un par siècle... » En décembre, violente dispute et rupture avec Mme de Charrière. 1795. - Entretiens nocturnes avec Mme de Staël. Simulation de suicide sublime (même tactique qu'avec Mlle Pourrat). Mme de Staël en est natu¬ rellement flattée, et cède. En mai à Paris avec Elle. Il est le plus bel ornement de son salon de la rue du Bac. Articles « réactionnaires » dans les Nou¬ velles politiques de Suard; polémique et volte-face de Constant. Il s'occupe de se fixer, et achète à bon compte un bien national près de Luzarches.

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Mme de Staël, turbulente et mêle-tout, est dès lors priée de quitter Paris, et Benjamin l'accom¬ pagne en Suisse le 21 décembre. Le 18 novembre, son divorce d'avec Minna a été enfin prononcé. 1796. - En Suisse, entre sa famille et le château de Coppet, chez Mme de Staël. Brochure intelligente et opportuniste : « De la force du Gouvernement actuel de la Francey et de la nécessité de s'j rallier. Dès lors, première entrevision d'une femme exquise, Julie Talma. 1797. - Nouvelles brochures politiques. La liaison avec Mme de Staël, cimentée par la naissance de la petite Albertine (8 juin), commence à peser à Constant. Il écrit à Mme de Nassau le ier juillet, avec quelque humour noir : « Mon légitime souverain est de retour, et... tout projet d'insur¬ rection est abandonné... » Nouvelles activités politiques au Club de Salm. Participation au petit essai de Mme de Staël. Des circonstances qui peu¬ vent terminer la Révolution. 1798. - Candidat malheureux en Seine-et-Oise aux élections du 11 mai (22 floréal). L'annexion de la Suisse l'a fait citoyen français. 1799. - Nouvel échec aux élections, à Genève cette fois (avril). Le coup d'État du 18 Brumaire est bien accueilli par les deux amants. Constant est nommé membre du Tribunat le 4 nivôse (fin décembre). 1800. - Dès le 15 nivôse (5 janvier), Constant pro¬ nonce au Tribunat un discours qui le classe parmi les opposants. Bonaparte, violemment irrité, le fait attaquer par la meute des journaux. Le salon de Mme de Staël est provisoirement déserté par les « amis ». En novembre, Constant s'enquiert de Charlotte de Hardenberg, mais la rencontre

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de la belle Anna Lindsay, dont il devient immé¬ diatement et follement amoureux, renouvelle sa vie : « Je vous aime comme un insensé... Je ne vois, je n'entends, je ne respire que vous... » (29-30 novembre). 1801. - Constant s'élève contre le projet de loi sur les tribunaux spéciaux (février). Devant ses temporisations sentimentales, la malheureuse et entière Anna s'enfuit à Amiens, laissant à Ben¬ jamin une déchirante lettre de rupture. Malgré des « reprises », leur liaison est irrémédiablement fêlée. Constant, inquiet en politique, traqué par Germaine de Staël, se partage tant bien que mal entre Paris, sa « campagne » et la Suisse. 1802. - Le 27 nivôse an X (19 janvier), Constant est « écrémé » du Tribunat. Il troque sa propriété contre une autre, moins dispendieuse et plus proche de Paris. La disgrâce de Mme de Staël, à la suite de Delphine, comme la mort du Baron de Staël (mai) lui posent de nouveaux problèmes. 1803. - Premier journal intime, Amélie (Fabri) et Germaine (de Staël), où il fait un bilan et caresse le pour et le contre des deux mariages possibles... Mme de Staël, dûment exilée, part pour l'Alle¬ magne, accompagnée de son chevalier servant révolté et dompté (19 octobre). Elle est à Weimar le 13 décembre. 1804. - Arrivée de B. Constant à Weimar au début de janvier. Rencontre ce même mois de Goethe et de Wieland, puis de Schiller. Projet d'un grand ouvrage relativiste sur les différentes religions. A la suite de Mme de Staël, il se partage entre Weimar et la Suisse. Mme de Staël partie pour son grand pèlerinage en Italie, il peut enfin souffler, et regagne Paris, où il revoit Charlotte de Hardenberg (28 décembre).

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cxxvi ITINÉRAIRE BIOGRAPHIQUE 1805. - Retour de flamme pour Mme Lindsay. Conjointement, Benjamin renoue des relations très affectueuses avec Charlotte. Julie Talma tombe gravement malade (mars-mai) et meurt le 5 mai. Accablement de Benjamin Constant. Après Julie Talma au printemps, Mme de Char- rière meurt en hiver (27 décembre). Constant cherche un renouveau psychologique et senti¬ mental dans l'espoir d'épouser Charlotte, qui devrait préalablement divorcer de son second mari, M. du Tertre. 1806. - Toujours dans le sillage de Mme de Staël, il réussit à s'échapper quelques jours, et, en oc¬ tobre, devient l'amant enivré de sa Charlotte, avec laquelle il échange des serments qu'il a ensuite la maladresse d'avouer à sa Germaine, sans pourtant rompre, — d'où un épouvantable orage, suivi de bien d'autres... En novembre, il est de nouveau aux arrêts auprès de Mme de Staël, dans son château des environs d'Auber- genville. Il a commencé tant bien que mal une première version ày Adolphe, dont il essaie l'effet et mesure les répercussions (nov.-déc.). 1807. - Nouvelles lectures d'Adolphe, modifié, à des intimes (février-mai). En juin, après avoir accompagné jusqu'à Châlons-sur-Marne Char¬ lotte, en route pour l'Allemagne, retour à Coppet (juillet), puis séjour à Lausanne où les idées quiétistes le séduisent, mais pas au point de le faire renoncer à secouer son joug : il s'enfuit de Coppet le ier septembre, mais Mme de Staël le ramène sous bonne garde. Représentations thé⬠trales à Coppet, et, pour se délasser l'âme, adap¬ tation du Wallenstein de Schiller (qui paraîtra en 1809). Nouveaux atermoiements et rendez-vous manqués avec Charlotte, qui en tombe malade

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de chagrin. Finalement, il la rejoint à Besançon, et l'emmène à Brévans auprès de son propre père (décembre). 1808. - Retour de Benjamin et de Charlotte à Paris (février). A la fin du mois de mai, retour à Brévans, où, le 5 juin, il épouse Charlotte, dans le plus grand secret, — puis la laisse pour re¬ tourner à Coppet auprès de Mme de Staël, à laquelle il tremble d'annoncer son mariage... Le 15 décem¬ bre, il rejoint — clandestinement — sa femme. 1809. - janvier. Départ pour Paris avec sa femme. Ils vivent tapis à la campagne. Au printemps, B. Constant, harcelé, se décide enfin à la grande explication : burlesque et dramatique scène à trois dans une auberge des environs de Genève. « C'est que, voyez-vous, Benjamin est si bon!... » (Charlotte à Germaine). Mme de Staël, par souci d'amour-propre, décide que le mariage ne sera pas encore divulgué, et Benjamin doit repartir provisoirement faire bonne figure à Coppet. Charlotte tente de s'empoisonner (tactique que Benjamin connaît bien...). Il la réconforte, et rejoint Mme de Staël, qui, furieuse que le mariage commence à être connu, se répand en mesquines insinuations contre son ancien esclave, oubliant avec une superbe inconscience qu'elle a déjà engagé un nouvel amant, le Comte O'Donnel ! 1810. - De février à fin mars avec Mme de Staël, avec laquelle il règle, d'après ses exigences, leurs vieux comptes financiers, apurés par un acte sur papier timbré en date du 21 mars, qui repousse le remboursement à la mort du débiteur. Cepen¬ dant, Charlotte, à Paris, échappe de peu à l'in¬ cendie de l'Ambassade d'Autriche (ier juillet). Le 27 septembre, Mme de Staël, dont le livre De rAllemagne est saisi, est exilée de Paris. Constant,

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cxxviii ITINÉRAIRE BIOGRAPHIQUE fou de jeu, est obligé de vendre sa maison de campagne. 1811. - Départ de Benjamin et de sa Charlotte pour Lausanne (janvier). Règlement de comptes fami¬ liaux avec son père. Adieux à Mme de Staël à Lausanne (9 mai). École buissonnière sur le chemin de l'Allemagne, en passant par casinos et maisons de jeu, où la fortune est contraire. Installation à Gœttingue le 2 novembre. 1812. - Monotonie et déceptions de la vie conjugale. Aigres disputes avec la « céleste » Charlotte. La mort de son père, le 2 février, le fait réfléchir sur la solitude. Mme de Staël part pour la Russie le 23 mai. Incertitudes et retours sur soi-même. A défaut d'oeuvre positive. B. Constant commence une satire anti-napoléonienne, Le Siège de Soissons. 1813. - Divers voyages à travers l'Allemagne pour se désennuyer de sa vie à Gœttingue. Cependant, l'Empire français se dégrade, et Constant, sur l'incitation de Mme de Staël, qui lui écrit de Londres le 30 novembre, songe tout ensemble à s'attacher à la fortune de Bernadotte, Prince royal de Suède, et à donner des gages par un nouvel ouvrage de théorie politique anti-napo¬ léonienne. 1814. - Son ouvrage paraît à Hanovre le 30 janvier : De F Esprit de Conquête et de l'Usurpation. Décoré par Bernadotte, il arrive à Paris le 15 avril après l'abdication de Napoléon. Nombreuses activités politiques : entretiens avec Talleyrand et l'Empe¬ reur de Russie; plusieurs brochures (mai-août). Le 31 août, coup de foudre pour Mme Récamier, coquette consommée qui, en se servant de lui, va dans une certaine mesure orienter ses nouvelles activités, mais aussi le rajeunit par la

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DE BENJAMIN CONSTANT cxxix ferveur et la souffrance. Par Mme Récamier, il fait la connaissance de la folle et mystique Mme de Krudener, « l'Égérie de la Sainte-Alliance ». 1815. - Nouvelle brochure politique, De la Respon¬ sabilité des Ministres. Napoléon débarqué de l'île d'Elbe le 5 mars, B. Constant publie les 11 et 19 mars deux articles anti-napoléoniens d'une violence inouïe. Craignant pour sa vie à l'arrivée de l'Empereur à Paris, il se cache à la Légation des États-Unis, fuit à Nantes, puis rentre à Paris. Au lieu de le faire exécuter, Napoléon le mande aux Tuileries (14 avril). L'Empereur est très aimable, B. Constant séduit. Chargé de rédiger, d'après ses propres principes, l'Acte additionnel aux Constitutions de l'Empire, il est nommé au Conseil d'État. Nouveaux tracas financiers avec Mme de Staël, qui lui réclame sans vergogne de quoi parfaire la dot d'Albertine (future duchesse de Broglie), dont il est le véritable père... Après Waterloo, seconde abdication de Napoléon (fin juin). Constant fait partie d'une commission chargée de porter des propositions de paix aux Alliés. Retour à Paris le 5 juillet. Ordre d'exil signifié par Louis XVIII, puis révoqué à la suite d'un habile mémoire apologétique, et aussi de diverses interventions. Cependant, départ pour Bruxelles, où il arrive le 3 novembre, et où, un mois plus tard, sa Charlotte se décide enfin à le rejoindre. 1816. - A partir de la mi-janvier, séjour à Londres, où Constant fait de nombreuses « lectures pu¬ bliques » de son Adolphe et s'occupe en outre d'en négocier la publication. Au milieu de juin, Adolphe paraît presque simultanément à Londres et à Paris (cf. mon Introduction, pp. cxii sq).