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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Actualité de l’humanisme. Mélanges offerts à Serge Stolf
  • Pages : 347 à 352
  • Collection : Rencontres, n° 449
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406096054
  • ISBN : 978-2-406-09605-4
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-09605-4.p.0347
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 02/11/2020
  • Langue : Français
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Résumés

Patrizia De Capitani et Cécile Terreaux-Scotto, « Introduction »

Les études réunies dans ce volume offert à Serge Stolf, spécialiste dEnea Silvio Piccolomini (Pie II), dAlberti, de Boccace et de la traduction, entre autres, abordent lhumanisme comme une attitude mentale qui sinterroge sur la nature humaine ainsi que sur la relation de lindividu avec le monde qui lentoure.

Jean-Claude Zancarini, « “Faire épreuve de son style”. Comment le Prince a été traduit en français au xvie et au xviie siècle »

Après un bref rappel des voyages en France des textes de Machiavel, on analyse la façon dont les traducteurs du Prince au xvie et au xviie siècle ont rendu lécriture du Prince. Procèdent-ils ou pas à des ajouts, respectent-ils ou pas lordre de largumentation, le rythme des phrases ? On sinterroge alors sur lhistoricité des façons de traduire et des mots que les traducteurs utilisent pour les décrire.

Emanuela Nanni, « Traduire Pétrarque au début du xviie siècle aux Pays-Bas. Pourquoi relire Philippe De Maldeghem “translateur” des Rime ? »

La présente étude sintéresse au rôle de la traduction des Rime de Pétrarque réalisée par Philippe de Maldeghem en 1600. Lapproche très rigoureuse que ce traducteur adopte lamène à reproduire une versification rimée, tout en restant fidèle à laspect sémantique du texte de départ. Une double gageure qui fait de cette traduction une écriture à contrainte. Les classiques sont à relire à la lumière de leurs traductions, des textes qui constituent un fragment très important de leur identité.

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Patrizia De Capitani, « Le Turc dans deux comédies de Giambattista Della Porta (1535-1615). Entre héritage plautinien et commedia allimprovviso »

Pendant la seconde moitié du xvie siècle, les Turcs étaient un sujet de crainte pour les habitants de la région de Naples. Le Napolitain Della Porta sempare de ce sujet dactualité dans deux de ses comédies, La Sorella et La Turca. Mais la seule nouveauté du sujet ne suffit pas pour renouveler le genre de la comédie classique héritée de lAntiquité. Della Porta se tourne alors du côté de la commedia dellarte, bien présente à Naples, pour donner une nouvelle impulsion à sa dramaturgie.

Sonia Porzi, « Les Épistres de la séraphique vierge saincte Catherine de Sienne (1644), une traduction de Jean Balesdens ? »

Cet article a pour objet la toute première traduction intégrale des lettres de Catherine de Sienne imprimée en France en 1644, à partir de lAldine parue en 1500. La présentation du contexte politique, religieux et éditorial dans lequel sinscrit cette publication met progressivement en lumière son éditeur, Jean Balesdens, secrétaire du chancelier Séguier, son libraire et imprimeur, Sébastien Huré fils, et son probable traducteur Simon Martin.

Luisa Secchi Tarugi, « Le séjour de Pétrarque à Milan à la cour des Visconti »

Dégoûté par le comportement de la Cour avignonnaise et en désaccord avec le pape Innocent VI, Pétrarque quitta Avignon à la fin du mois de mars 1353. Il arriva à Milan où il fut dignement accueilli par larchevêque Giovanni Visconti. Le séjour milanais de Pétrarque se prolongea jusquen 1361. Malgré les critiques de certains qui lui reprochaient dêtre à la cour des Visconti, la période milanaise fut très profitable tant sur le plan littéraire que sur celui de lactivité diplomatique.

Gérard Luciani, « Vicissitudes posthumes de Gaspara Stampa »

Dans ses Mémoires inutiles, Carlo Gozzi (1720-1806) faisait léloge de Gaspara Stampa, « jeune poétesse morte damour », un sort quil jugeait incompréhensible pour ses contemporains. Cette étude résume les diverses étapes de la « fortuna » des Rime depuis la mort de Gaspara (1554) jusquà nos jours, avec ses prolongements inattendus dans les universités Nord-Américaines.

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Jean-Claude Ternaux, « Michel de Montaigne dans le premier chapitre du livre III des Essais »

Riche en réflexions morales, « De lutile et de lhoneste » contient des renseignements sur Montaigne. En effet, lauteur des Essais prend souvent appui sur sa propre expérience pour réfléchir sur les deux notions. Gaieté et autodérision sont parfois de mise, par exemple à propos du mariage. Mais lautoportrait est aussi marqué par le sérieux, à propos de la prudence en politique et de la franchise en tant que négociateur ennemi du mensonge. Montaigne a su respecter lutile en restant honnête.

Edwige Comoy Fusaro, « Quasi-récits des quasi-moi de Carlo Dossi alias Alberto Pisani »

Les œuvres de Carlo Dossi relèvent-elles du genre autobiographique ? Pour y répondre, les textes que Dossi qualifia de « quasi-autobiographies » et quelques autres sont examinés à la lumière des affirmations de Dossi lui-même en la matière et des théories contemporaines du genre, notamment celle de Lejeune. Le bilan mitigé invite à retenir des catégories plus élastiques telles que le roman autobiographique ou lhypergenre autobiographique.

Emmanuel Mattiato, « Aspects des “fictions de lécrivain” dans lœuvre de Dino Buzzati. Les articles oubliés de la guerre civile italienne »

Les écrits de Buzzati, notamment ses nouvelles, impliquent des protagonistes eux-mêmes écrivains ou concernés par les questions de lécriture. Souvent, comme lattestent de rares articles des années 1943-1945, la mission de lécrivain, par de multiples résonances métatextuelles, est vécue sous langle de la crise (oppression, censure, angoisse, épuisement de linspiration). Cette détresse sestompe dans laprès-guerre, mais ressurgit dans les carnets quil rédige quelques mois avant de mourir.

Johannes Bartuschat, « “Giotto è maestro dogni cosa”. Une note sur les peintres dans la nouvelle de Boccace à Sacchetti »

Larticle analyse deux nouvelles des Trecento Novelle de Sacchetti dont Giotto est le héros. Leurs principaux thèmes sinspirent du modèle des nouvelles des peintres du Décaméron, mais aussi de la « légende de lartiste » étudiée 350par Otto Kurz et Ernst Kris. On démontre ensuite que ces nouvelles ne se bornent pas à célébrer Giotto et à défendre le prestige social de lartiste, mais quelles contiennent également une réflexion sur la nature et les finalités des arts figuratifs.

Cécile Terreaux-Scotto, « Prédication et nouvelle. Quelques observations sur les récits fictifs dans les sermons de Bernardin de Sienne »

Les récits fictifs que Bernardin de Sienne expose à ses ouailles sont destinés à leur rendre accessible la parole divine. Autonomes et autosuffisants, ils constituent de véritables petites nouvelles à lintérieur de ses sermons. Facilement mémorisables, ils favorisent aussi, par leur réalisme, lidentification de lauditoire aux personnages. Ils constituent ainsi un des rouages du dispositif de persuasion adopté par le prédicateur franciscain.

Jean-Louis Charlet, « Sur quelques mètres dEnea Silvio Piccolomini »

Létude de quatre mètres particuliers des Epygrammata dE. S. Piccolomini montre quà côté de deux mètres traditionnels de lépigramme empruntés à Catulle et à Martial, de facture classique avec une originalité dans les scazons, Piccolomini, à la différence de Beccadelli, a voulu introduire dans son recueil une touche de variété avec deux mètres provenant de la dislocation de strophes dHorace, comme lavaient fait Sénèque et Boèce (hendécasyllabe sapphique et quaternaire dactylique).

Ismène Cotensin, « “[]spero che chi verrà doppo noi arà da scrivere la quarta età del mio volume”. De Vasari à Passeri, du modèle à son avatar »

Cet article a pour objet la confrontation entre le recueil de Vies dartistes dun biographe romain méconnu du xviie siècle, Giovanni Battista Passeri, et celui de Giorgio Vasari, publié un siècle plus tôt, et considéré comme paradigme. Létude proposée se veut à la fois narrative et stylistique. Par lanalyse de plusieurs extraits de louvrage de Passeri, il sagit de mettre en lumière les questions dhéritage qui se posent quand on compare un avatar à son modèle.

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Sylvie MartinMercier, « Théâtre et merveilleux en images. Mangefeu et son Grand théâtre de marionnettes vus par les illustrateurs »

Cet article propose détudier le traitement du théâtre et de la théâtralité dans Les Aventures de Pinocchio de Carlo Collodi, à travers lépisode du montreur de marionnettes Mangefeu mis en image par six illustrateurs italiens parmi les plus remarquables (Enrico Mazzanti, Carlo Chiostri, Attilio Mussino, Roberto Innocenti, Lorenzo Mattotti et Massimiliano Frezzato) qui en donnent tour à tour une interprétation sociale, théâtrale ou merveilleuse.

Stefano Pittaluga, « Éloges de la médecine et médecins ignorants »

Cette contribution est une analyse de la fluctuation des événements littéraires liés à limage du médecin et de la médecine, de la métaphore du Christus medicus dans Augustin à la médecine comme ars mechanica dans Hugues de Saint Victor, de laphorisme « dum dolet accipe » de Jean de Salisbury aux Invectivæ contra medicum de Francesco Petrarca aux caricatures des médecins ignorants et avides de gain dans le Liber Facetiarum de Poggio Bracciolini.

Florence Bistagne, « Éditer et traduire une correspondance humaniste, enjeux et méthodes. Le cas Giovanni Pontano »

Éditer et traduire une correspondance de lépoque humaniste oblige à la fois à utiliser les méthodes les plus strictes de la philologie et de lecdotique mais aussi à se décentrer dans lacte de traduction. Le texte ainsi dégagé de toute gangue et de toute une tradition de partis-pris parfois désuets peut alors acquérir aussi le statut de source historique. Cest le cas notamment pour lhistoire de la langue italienne à la fin du Quattrocento.

Francis Goyet, « Le Discours de la Servitude volontaire, ou les misères des gens de cour »

On propose ici de lire le Discours de la Servitude volontaire dÉtienne de La Boétie à la lumière du De curialium miseriis dEnea Silvio Piccolomini. Lidée, très simple, est que la fin du Discours décrit Les Misères des gens de cour, les misères dune servitude volontaire. La question est plutôt : puisque cest si simple, pourquoi cela passe-t-il autant inaperçu de la critique sur La Boétie ?

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Gilbert Bosetti, « Della ragione di stato de Giovanni Botero. Un anti-machiavélien machiavélique ? »

Dans la seconde moitié du xvie siècle, à lépoque de la Contre-Réforme, le réalisme politique de Machiavel trouve un écho dans les cours européennes. Parmi les plus hostiles de ses détracteurs se distingue Botero, formé par les Jésuites et bien en cour chez les Espagnols et la Maison de Savoie. Tout en condamnant le cynisme du Florentin, il sinspire de son réalisme pour safficher comme le défenseur du bien public en contribuant à la reprise en main de lÉglise sur les consciences.