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Classiques Garnier

Avant-propos

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : À fleur de page. Voir et lire le texte de la Renaissance
  • Pages : 7 à 8
  • Collection : Études et essais sur la Renaissance, n° 108
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782812432507
  • ISBN : 978-2-8124-3250-7
  • ISSN : 2114-1096
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-3250-7.p.0007
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 06/12/2015
  • Langue : Français
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avant-propos

Remontant aux cabales des cinéphiles français aux années 1950-1960, en 2011, Jacques Rancière a proposé que les adeptes préconisant le concept de « mise-en-scène » comme mesure du statut du réalisateur du film en tant qu« auteur » navaient la moindre idée de ce quils énonçaient à tue-tête. Prononçant de grandes vérités acquises dans lobscurité des salles de cinéma parisiennes, au titre de la politique des auteurs, ils cherchaient à cerner ce qui du film américain, ce qui leur était étranger, exerçant une force dattraction gigantesque, navait pas de nom. Mais il en fallait : en découlaient des luttes sanglantes dans lesquelles, adolescent à lépoque, il était imbriqué. Maintenant, vus de loin, ces débats le font sourire. Il sagissait, dit-il, moins dune politique dauteurs, que celle dune politique damateurs. Malgré leurs convictions férues et féroces ils découvraient le cinéma par le biais de la passion et de lenthousiasme. Serait-ce ainsi dans les débats concernant lhistoire de laccueil du texte de la Renaissance ? Le pari est quil induit une force dattraction de la même magnitude, et que plaisir et passion, surtout à lépoque où le seizième siècle disparaît de luniversité actuelle, est à transmettre aux autres. Devant une crise générale des arts libéraux dans le monde où nous nous trouvons, il nous faut de la conviction et de lengagement.

Ainsi ce livre modeste, produit dun amateur, cherche un lectorat qui se fie aux plaisirs auxquels il peut accéder sans souci de faille de maîtrise ou de carence de savoir. Le paradoxe est que lauteur de ces pages doit tout aux savants passés et présents, ardents seiziémistes, sans lappui desquels personne ne pourrait accéder au stade damateur. Je dois ma profonde reconnaissance à Mireille Huchon. Généreuse, vivace, spirituelle, après mavoir invité à participer à un samedi de son magnifique Atelier de la Renaissance, elle ma encouragé – inlassablement – à réaliser ce projet. Je tiens à remercier Gisèle Mathieu-Castellani, énergumène, qui depuis longtemps me fait confiance. Sans François Rigolot, collègue et cher ami depuis les années soixante, je naurais jamais « habondé » en ce sens de

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la littérature de la Renaissance. Cest Dominique de Courcelles qui a vu en quelle mesure le cinéma a pour exemple et analogue lécriture de la Renaissance. La force de ses convictions, ainsi que son amitié ferme et rassurante, me sont exemplaires. Je remercie Yves Hersant, collaborateur et co-conspirateur en projets liant les média de nos jours à lart et au texte du seizième siècle, et lui sais gré de mavoir ouvert au monde dont se réjouissent les enseignants et les étudiants de lÉcole en Hautes Études en Sciences Sociales. Avant de faire la connaissance de Frank Lestringant, jétais, ainsi que je le suis toujours, fervent admirateur de ses recherches et de son écriture savante et percutante. Sa personne et ses recherches me sont précieuses. Je remercie Dominique Bertrand, fidèle collaboratrice et amie qui, depuis plus dune décennie, me rassure que, dans le monde de la facétie, de Rabelais à Sorel et au-delà, ainsi que lavait remarqué André Gide sur un plan de grande envergure, « cest avec de bons sentiments quon fait de la mauvaise littérature ». Je tiens en admiration absolue Claude Blum, Jean Céard, Michel Jeanneret, et Daniel Ménager, leur encouragements métant décisifs ainsi que ceux de Michel Simonin qui métait la prosopopée de la passion pour lérudition. Mon collègue et ami Henri Zerner, qui me permet de participer à lenseignement de lart sous langle de la littérature à la Renaissance, mest dune inspiration sans fin. Il mest impossible de faire mention de tous les collègues au « nouveau monde » qui ont inspiré ce travail, mais parmi eux : Jean-Claude Carron, François Cornilliat, Hope Glidden, Ullrich Langer, Richard Sieburth et surtout mon fort regretté mentor et ami Michel Beaujour.

Ce livre, séquelle à An Errant Eye : Poetry and Topography in Early Modern France (2011) doù il a tiré des idées pour lintroduction et une partie du deuxième chapitre, est le fruit des séjours passés dans la Houghton Library à Harvard University. Cest là où les événements en ce livre ont eu lieu. Sans ses collections, et surtout sans lappui sympathique des bibliothécaires Susan Halpert, Rachel Howarth et dautres que je remercie vivement, ce projet naurait pas vu le jour. Le soutien quotidien de Verena Conley est à lassise de ce projet, et cest à elle, ici comme ailleurs, sans jamais ladmettre, amatrice depuis longue date du texte de la Renaissance, que je dédie ce livre.