Postface Le sublime de la rationalité et les audaces de l'intelligence : hommage à Francis Goyet
- Publication type: Article from a collective work
- Collective work: Expériences rhétoriques. Mélanges offerts au professeur Francis Goyet
- Author: Danblon (Emmanuelle)
- Pages: 411 to 420
- Collection: Encounters, n° 465
Postface
Le sublime de la rationalité
et les audaces de l’intelligence :
hommage à Francis Goyet
Premier temps,
le sublime du lieu commun
J’ai découvert l’ouvrage de Francis, Le Sublime du « lieu commun », au moment de la rédaction de ma thèse que j’ai publiée sous le titre – plus téméraire qu’audacieux – de Rhétorique et rationalité. Je ne connaissais que la plume. Je ne connaissais pas le visage, ni la voix, ni l’incroyable vitalité de cet honnête homme du xxie siècle.
Je m’intéressais déjà à l’époque aux liens entre la rationalité du lieu commun et ses possibles modes d’expression en rhétorique. C’est dire que la lecture de l’opus de Francis a été un incontournable pour moi. Il y avait les émotions collectives : l’homonoia, pilier de la concorde, et l’indignatio, toujours source potentielle de discorde. L’homme a le sens de la formule. Il dit, d’un trait, que le lieu commun est à la fois dogmatique et conflictuel. Le lieu commun est dogmatique en tant qu’il incarne la pesanteur du collectif. C’est, disons, le côté obscur de l’homonoia, la concorde. Dans l’esprit de la Nouvelle Rhétorique de Perelman, la question de la propagande n’est jamais bien loin. Mais chez Francis et dans la perspective d’érudition historique qu’il nous propose, le lieu commun est une aventure aussi bien émotive que rationnelle. Le lieu commun est donc, à l’occasion, conflictuel en tant qu’il peut être critiqué (contrairement aux apparences qu’il se donne le plus souvent). C’est le côté obscur du désaccord, qui, en passant par ce qu’il peut avoir de plus profond – je pense au deep disagreement théorisé par Fogelin – peut toujours mener à 412la discorde. Voilà pourquoi le lieu commun peut être sublime. Il peut se trouver pris dans ce lieu inattendu où tout bascule, où, d’évident, il devient l’idole à casser. Alors, la Cité tremble sur ses bases. Dogmatique et conflictuel, le lieu commun, sous la plume de Francis, est un monstre sacré qui inspire fascination, terreur et respect.
C’est alors que j’ai rencontré l’homme Francis, à un colloque de Grenoble, et que j’ai eu la jeune audace de lui dire toute l’admiration que j’avais pour cet opus. Nous avons rapidement sympathisé et les liens ne se sont jamais rompus ni même distendus depuis. Monstre sacré à sa façon aussi, Francis est à la fois l’incarnation de l’honnête homme qui vit son érudition avec jubilation, et l’incarnation de l’aventurier capable de relever des défis intellectuels parmi les plus éloignés de sa formation initiale de seiziémiste. Je ne compte plus les jurys de thèse (pour ne citer qu’eux, Benoît Sans, Loïc Nicolas, Victor Ferry) auxquels Francis m’a fait l’amitié de participer à Bruxelles. Les colloques et journées d’étude se sont multipliés où l’occasion d’échanger depuis nos différences de culture et de tempérament nous ont toujours ramené à la ligne claire de l’amour de la rhétorique héritée des Anciens : la rhétorique dans toute sa plénitude de discipline éminemment politique.
Deuxième temps,
les audaces de la prudence
À propos des Audaces de la prudence, Francis fait remarquer que la formule du titre est une tautologie pour les Anciens mais un oxymore pour les Modernes. En un sens, le prudent de la tradition est celui qui est capable de se saisir de ce moment où la Cité tremble sur ses bases. Ce moment qui demande la plus grande des audaces, qui demande de saisir dans le ronron de la tradition ce qui pourrait tout faire basculer. Tant que tout roule, le lieu commun ne se fait pas remarquer. En un sens, il est invisible, évident et donc, paradoxalement ineffable. Cet aspect du lieu commun m’avait beaucoup fascinée à l’époque de ma thèse. Il y a là un paradoxe de la rationalité : l’évidence est ineffable, autant que l’inédit. Le lieu commun est la catégorie « plan-plan » qui se situe entre 413les deux : ni trop évident, ni trop étonnant. Or le prudent, donc, est celui qui est capable de déceler dans les plis du réel, dans le grain fin des faits, ce qui se présente à sa sagacité comme remarquable, c’est-à-dire, au fond, comme le signe de quelque chose. Le regard du prudent transforme la trace imperceptible en indice d’un événement remarquable. Voilà pourquoi, nous dit Francis, il faut renouer avec l’audace de la prudence des Anciens. Cette prudente audace est l’un des meilleurs outils dont se munir face à la merveilleuse monstruosité du lieu commun, lui qui est tantôt dogmatique, tantôt conflictuel.
En 2013, j’organise avec mon équipe un grand colloque international sur les fonctions de la rhétorique à Bruxelles. J’ai l’idée d’y inviter le physiologiste du Collège de France, Alain Berthoz, qui vient d’écrire un ouvrage sur la simplexité qu’il décrit comme l’intelligence humaine héritée du vivant. La notion m’évoque d’abord la mètis, cette intelligence rusée qui sait comment tailler le réel à sa mesure, ensuite la phronèsis, la prudence audacieuse de Francis qui sait saisir l’enjeu d’une situation en un coup d’œil sans pour autant s’en trouver minéralisé. Avec quelques-uns de mes collaborateurs, nous faisons se rencontrer les deux hommes. Une scène surréaliste au restaurant le Coupe Chou à Paris, à côté du Collège de France, où Alain Berthoz a ses bureaux. Manteau de commandeur, il arbore la médaille de la légion d’honneur à sa boutonnière. Il vient d’un hommage à son grand oncle René Cassin, co-rédacteur de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Je me dis, comme Cocteau, qu’il n’y a pas de hasard : qu’il n’y a que des rendez-vous. Francis arrive de Grenoble, nous arrivons de Bruxelles. L’enjeu est simple mais crucial. Il faut servir de courroie de transmission entre ces deux hommes aux univers si éloignés et les convaincre qu’ils parlent de la même chose. Notre audace va un pas plus loin. Nous faisons le pari suivant. Chacun pourrait lire l’autre afin qu’ils croisent leurs regards sur la description des qualités physiologiques et rhétoriques de la prudence des Anciens à la lumière de la simplexité. Pari réussi. Les deux hommes inaugurent le colloque en mai 2013 après avoir joué le jeu sérieux que nous leur avions proposé. Étonnés mais confiants, ils se sont lancés dans cette aventure humaniste à deux voix qui reste à jamais gravée dans ma mémoire.
Entretemps voit le jour la revue Exercices de rhétorique que Francis dirige avec Christine Noille. Pour notre plus grand bonheur, mon équipe propose un numéro sur notre expérience de l’enseignement des exercices de rhétorique 414(numéro édité par Victor Ferry et Benoît Sans). Un autre numéro est actuellement en préparation. Il s’intéressera à une question qui, une fois de plus, croise nos réflexions de façon providentielle. Les figures de rhétorique qui s’intéressent à la question du regard (ekphrasis, hypotypose, enargeia, evidentia) à une époque où le déni et le narcissisme, ces deux maladies contemporaines du regard, semblent gagner la société tout entière.
Troisième temps,
le regard rhétorique
C’est ainsi que nous arrivons au Regard rhétorique, dernier ouvrage en date de Francis. Des émotions de l’indignatio en passant par l’audace « simplexe » de la prudence, nous arrivons aujourd’hui à ce qui apparaît sous la plume de Francis comme la pierre angulaire de la rhétorique : l’exercice du regard.
Il semblerait que l’intelligence soit, dans cette perspective d’exercice du regard, le quasi synonyme de la clairvoyance. La clairvoyance du prudent, dont Francis dispose comme d’un talent inné, mais aussi la clairvoyance acquise dans le temps long de l’exercice de rhétorique. Aux pages 31 et suivantes du Regard rhétorique (désormais RR), Francis s’appesantit sur la figure de l’hypotypose et fait remarquer que la figure est structurante pour le regard. Une description qui a la réputation de placer sous les yeux de l’auditoire la scène absente. Cette mise en présence, dit Goyet, passe par un modèle qui est comme une empreinte, un sceau (les images choisies par Francis sont toujours très parlantes et provoquent un plaisir contagieux de la formule juste). Il y a donc, déjà là, dans l’intelligence du regard, une capacité à produire du général à partir du singulier. Ainsi, la lecture intelligente du réel, la capacité à voir un indice dans une trace est une création du regard. Elle représente sa fonction heuristique. Le critère de cette lecture intelligente est, comme souvent chez Goyet, l’émotion. L’émotion à laquelle il donne des accents mystiques, devient à l’occasion le témoin d’une communication d’âme à âme. La parole devient image et se donne « comme si » elle se jouait des mots. Elle donne l’illusion rationnelle de la présence (encore un oxymore). La recette rhétorique est bien connue : une description 415vivante, dynamique et synesthésique fait oublier au public qu’il est face à des mots : il ne voit plus qu’une réalité pleine de sens.
De cette réflexion sur la vision à partir de la matière rhétorique, on aperçoit bientôt la différence entre le omnia, le tout en parties, et le totum, le tout « en une fois ». Par l’intermédiaire de ce qui fait impression – comme on imprime une forme dans une matière – le type en arrive à se confondre avec son objet. Et la magie rhétorique fait à cette occasion correspondre le vraisemblable au vrai : « Le vraisemblable n’est pas le vrai, mais ce qui ressemble à l’idée – au type – que le public s’en fait » (RR : 57). Et pourtant, note encore Francis, « voir le tout, ce n’est pas évident ; ce n’est pas tout le temps ; enfin, ce n’est pas donné à tout le monde » (RR : 59). Il y a donc de l’exercice et son exigence laborieuse. Mais il y a aussi cette aisance de ceux qui semblent avoir reçu, on ne sait comment, la grâce du regard….
Un regard sur la clairvoyance que je me suis risquée à qualifier de prophétique. Quelques temps auparavant, j’avais fait paraître une réflexion libre sur un poème de Paul Celan, Mandorla1. Ma thèse y était que Celan évoque dans le poème les qualités du regard des prophètes à l’ancienne, enfouies au fond de notre âme rationaliste, et que certains d’entre nous cherchent, à l’image de Celan, à ressusciter d’entre les ruines.
Quatrième temps, la lecture lente,
la générosité du regard,
le dialogue de l’intime
Francis est un homme généreux de sa personne. Il reçoit chez lui comme si on avait toujours appartenu à la famille. Avec sa charmante épouse, Florence, ils font de leurs soirées amicales des moments de partage intellectuel inoubliables. Cette générosité, Francis me l’a une fois encore offerte dans son commentaire à partir de sa lecture de mon livre sur le poème de Celan.
Un commentaire à usage privé que je décide de reproduire ici pour que chacun puisse en profiter.
41620 mars 2017
De : Francis Goyet
À : Emmanuelle Danblon
Objet : merci pour ton Celan/Mandorla !
Chère Emmanuelle,
J’ai lu d’une traite ce week-end ton analyse de Mandorla, dont je te remercie vivement. On est là au cœur de ton amande à toi : petit livre, grands enjeux vitaux. Le tout suscite une émotion très particulière (découvrir que : je te connais, et je ne te connais pas). La poésie est tellement au cœur de toute chose !
Pour en rester à l’extérieur de nos intérêts communs, je suis sensible au fait que, dès qu’il est question de regard, on se retrouve à convoquer le religieux, et dès lors, voir ne peut s’écrire ou se dire qu’avec, mentalement, des guillemets : on ne voit pas, on « voit ». Religieux + « vision » de voyant (et de prophète) = initiation, notre grand étendard commun. L’initiation est très proche de l’interprétation (y compris de l’interprétation par le critique), mais la grande différence est que c’est une expérience, un chemin à prendre, d’ailleurs sans fin. L’amande ne s’« ouvre » (ne s’entr’ouvre) que si on se met dans une disposition d’esprit ou d’âme adéquate.
Je te mets en PS une remarque forme/fond sur la comptine, car cela m’a beaucoup intrigué. Remarque au jugé, évidemment : j’ignore tout (hélas) de la poésie allemande, et du lien que tu poses entre comptines et monde juif. Cela te prouvera au moins que ta lecture a produit des effets dans un certain nombre de mes lobes berthoziens.
Amitiés
Francis
Post-Scriptum sur la comptine
« Amande vide, bleu roi » est donc une « voix venue d’ailleurs », qui, dit Celan, « parle au nom d’un Autre ». C’est tout à fait convaincant. J’ajouterais que, pour ma part, j’entends le vers, terrifiant, « Mèche de Juif etc. » comme une voix elle aussi venue d’ailleurs, une forme de prophétie (« une vérité générale et une prédiction », dis-tu p. 17 ; et peut-être d’ailleurs ne vais-je que reformuler tout ce que tu as déjà dit, ce qui est une manière de dialoguer).
Sur le fond (d’un point de vue anthropologique) : j’entends ce vers « comme si » c’était une ritournelle entendue dans la rue, un souvenir vif d’« avant » (de l’époque du nazisme), dite par des enfants sur le trottoir, dans leurs jeux. Rien de léger là-dedans. Je me rappelle les pages étonnantes de Denis Crouzet dans Les guerriers de Dieu. La violence au temps des guerres de religion : il décrit ces compagnies d’enfants qui, spontanément, en groupe, vêtus de lin blanc, venaient réclamer que l’on démembre et broie les « hérétiques » (les Protestants) déjà en chemin vers le bûcher ; l’assistance (la foule présente des adultes catholiques) voyait en eux des anges « innocents » descendus sur terre, levant la grande épée exterminatrice des anges de l’Ancien Testament. Il y 417avait aussi des compagnies d’enfants dans le Carnaval (dites « infanterie » à Dijon), etc. La voix de ces enfants se présente comme une forme de vox populi ou mieux de vox Dei : « comme si » c’était, là aussi, une prophétie. Dans le cas du nazisme : ce vers ou formule de « comptine » est, plus qu’une vérité générale, une « vérité qui sort de la bouche des enfants », à laquelle on ne peut rien opposer discursivement. Les enfants synthétisent en un « flash » (une trouvaille) l’air du temps, ce qu’ils perçoivent de ce qui se passe chez les adultes : que les juifs n’y survivront pas. Prophétie cruelle : cet âge est sans pitié – et il est pourtant poète/prophète.
Sur la forme (d’un point de vue métrique) : la traduction Dominicy est juste, évidemment (« Mèche de juif, tu ne deviendras pas grise »). Mais elle ne rend pas compte, dans sa forme, de l’effet comptine. Le texte allemand est bien plus court. Si je transpose sa violence, ce serait « Mèch’ de juif, pas d’vieux os » (3/3, mais sans rapport bien sûr avec le sens littéral, et sans imagination). On pourrait mettre, au moins pour cerner ce que je cherche à dire : « Mèch’ de juif, tu deviendras/ pas/ grise/ », à condition de le chantonner ou psalmodier comme la fin d’Une souris verte : « ça fera/ un escargot/ tout/ chaud/ » (le même 3/4/1/1, et « pas grise » ferait le même effet qu’en allemand, où le nicht arrive après le verbe, c’est-à-dire : à wirst on ne sait pas encore que le verbe va être avec négation). Le fait que ce soit très difficile à décrire par écrit avec les moyens traditionnels de la métrique (française ou allemande) fait partie du problème « prophétie par des enfants ». La métrique peut décrire des effets standard à l’intérieur d’une culture, par exemple, un parallélisme standard de type 3/3, ou une répétition sw/sw/sw. Dans les comptines, il n’y a aucun standard. Chaque comptine est un unicum métrique. On ne peut donc pas deviner le rythme d’une comptine écrite, quand on ne l’a jamais entendue à l’oral. Et ensuite, on n’a pas le choix. Il faut répéter à l’identique le rythme qu’elle impose, sa façon à elle de psalmodier/chantonner (ou pas). Cette obligation et cette oralité veulent dire : il faut adhérer au groupe, à la compagnie d’enfants, « entrer dans la danse ». La singularité métrique va de pair avec l’obéissance totale à cette vérité du groupe, vécue par lui comme une voix venue d’ailleurs. Métrique brute, sauvage, d’avant toute métrique cultivée, raffinée. Métrique « idolâtre », qui ne laisse place à aucune liberté interprétative.
Tout ceci ne fait qu’apporter de l’eau à ton moulin, en étageant une première prophétie (par les enfants) et une seconde (celle que décrit ton livre). La reprise par « Mèche d’homme » humanise en effet, rectifie, corrige la première prophétie. Celle-ci a sa part de vérité et de fulgurance, les enfants (ou leur « voix ») ont saisi en quatre ou cinq mots quelque chose de la situation. Mais cette première prophétie n’est que l’écorce de la vérité, du mystère qui se joue. Elle « voit », mais pas très loin. Elle est, comme souvent, une vox populi qui se prend pour une vox Dei. Le poète initie à un mystère plus grand, nous en approche plus, en la « parodiant » au sens propre du mot (en chantant une tout autre chanson sur le même air, mais pour cela il a besoin de la première 418chanson). Ce mouvement même est celui que tu décris partout, entre autres avec tes belles remarques sur l’idolâtrie et son nécessaire dépassement. L’idolâtre voit l’écorce (ici, pas la tête, mais les cheveux sur la tête, et même la boucle de cheveux : le plus superficiel, le plus accessible aux sens). Le mystère, lui, relève toujours du « vide » (de la kénose, etc.).
Merci, cher Francis.
Emmanuelle Danblon
Université Libre de Bruxelles
419Annexe
MANDORLA
In der Mandel – was steht in der Mandel ?
Das Nichts.
Es steht das Nichts in der Mandel.
Da steht es und steht.
Im Nichts – wer steht da ? Der König.
Da steht der König, der König.
Da steht er und steht.
Judenlocke, wirst nicht grau.
Und dein Aug – wohin steht dein Auge ?
Dein Aug steht der Mandel entgegen.
Dein Aug, dem Nichts stehts entgegen.
Es steht zum König.
So steht es und steht.
Menschenlocke, wirst nicht grau.
Leere Mandel, königsblau2.
MANDORLA
Dans l’amande – qu’est-ce qui se tient dans l’amande ?
Le Rien.
Il se tient le Rien dans l’amande.
Là il se tient et se tient.
Dans le Rien – qui se tient là ?
Le Roi. Là se tient le Roi, le Roi.
Là il se tient et se tient.
420Mèche de Juif, tu ne deviendras pas grise.
Et ton œil – vers quoi se tient ton œil ?
Ton œil se tient face à l’amande.
Ton œil, face au Rien il se tient.
Il se tient auprès du Roi.
Ainsi il se tient et se tient.
Mèche d’homme, tu ne deviendras pas grise.
Amande vide, bleu roi.
Traduction de Marc Dominicy
- CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN: 978-2-406-10393-6
- EAN: 9782406103936
- ISSN: 2261-1851
- DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-10393-6.p.0411
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 05-27-2020
- Language: French