Bibliographie
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Essais. Tome I. Livre I – Livre II (chapitres I-XII)
- Pages : XLIII à LXV
- Réimpression de l’édition de : 1979
- Collection : Classiques Jaunes, n° 389
- Série : Littératures francophones
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BIBLIOGRAPHIE
Nous avons établi ici une bibliographie aussi pra- tique que possible, et pour laquelle nous devons beau- coup aux travaux bibliographiques sur Montaigne de M. Pierre Bonnet, et plus encore peut-être à une remar- quable étude pédagogique de M. le professeur Pierre Michel.
L'astérisque devant une référence précise l'intérêt de l'ouvrage, particulièrement recommandé aux lecteurs des Essais et à tous les chercheurs en Montaigne.
I. -BIBLIOGRAPHIES
Le rayonnement des Essais et le développement continu des études montaignistes en France et à l'Étranger ont donné lieu à une bibliographie énorme, qu'une année ne suffirait pas à épuiser. Vouloir tout lire sur Montaigne aboutirait à négliger l'ceuvre au profit des critiques, aberration malheureusement fréquente. Aussi nous proposons non un répertoire exhaustif, mais des instruments de travail éprouvés et pratiques, que nous souhaitons efficaces.
Il vous sera toujours possible de compléter votre infor- mation en consultant les manuels bibliographiques suivants
I ~ Manuel bibliographique de la littérature franfaise moderne, par Gustave Lanson, Paris, Hachette. Le chapitre XIX (éd. 1~zI, pp. zoo-z13) est consacré à Montaigne et se divise en sept parties :Éditions, Biographie, Études littéraires, morales et historiques, Sources des Essais, Études particulières, Langue des Essais, Réputation et influence des Essais.
50 XLIV BIBLIOGRAPHIE
z~ Manuel de bibliographie pour les xvle, xvlle et xvllle siècles franfais, par Mlle Jeanne Giraud, Paris, éd. Vrin. Montaigne occupe les pages 4z à 47. L'édition de 1 ~ 3 ~ a été revue et complétée en I C~ j G.
3~ *Bibliographie de la Littérature franfaise au xvle siècle, par A. Cioranesco et V.-L. Saulnier, 1 ~ S ~, Paris, Librairie Klincksieck. Cet ouvrage énumère non seu- lement les études concernant les écrivains, mais les travaux concernant le milieu historique, les courants d'idées, l'enseignement, les sources d'inspiration, etc. La bibliographie de Montaigne : pp. 4~ 1 à S off.
4~ Pour les anglicistes :David C. Cabeen, A critical Bibliography of French Literature. Volume II :The Six- teenth Century, edited by Alexander H. Schulz, Ohio State University —Syracuse University Press, 1 ~ S 6.
La bibliographie, sélective et critique, de Rabelais et Montaigne a été réalisée par D. C. Cabeen, Donald M. Frame, professeur à l'Université Columbia et éditeur de Montaigne (1 ~ S 7), etc. Le chapitre consa- cré à la bibliographie de Montaigne occupe 33 pages et compte 3 I ~ notices.
i~ La Librairie Droz (Genève, Paris, 73, rue du Cardi- nal-Lemoine, Ve) vient de publier une *Bibliographie internationale de l'Humanisme et de la Renaissance. 1~65- 1~66. Chaque tome comporte une bibliographie de l'année précédente.
La plupart des manuels de littérature française (p. ex. l'édition rajeunie de Castex et Surer, éd. Hachette; de Decahors, éd. L'École; de MorçayetMüller, Littérature Calvet, éd. Del Duca..., etc.) contiennent une biblio- graphie. Il en va de même des récentes éditions des Essais et de la plupart des études générales sur Mon- taigne (p. ex.: Pierre Moreau, Montaigne, l'homme et l'æuvre, éd. Hatier, 1939-166).
Rappelons pour terminer :État présent des études sur Montaigne, par J. Plattard, Paris, 193 5, éd. «Les
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Belles-Lettres »; L'état présent des études montaignistes, par Ferdinand Duviard, «L'Information universi- taire », n~ 5, 1956, complétée dans la même revue en 160; une Direction de travail, de P. Michel pour les agrégatifs du Centre National par correspondance (texte série 1, FFF, AC t 166), et du même auteur, une Bibliographie montaigniste pratique, Bulletin de la Société des Amis de Montaigne, 3e série, n~ I, janvier-mars I ~ 5 7. On consultera avec fruit la Table analytique de la 3e série (1957-164), établie par M. Pierre Bonnet (Bulletin, 3e série, n~ 34, octobre-décembre 164).
II. — LEs ÉDITIONS
I°) Au XVIe Jtècle
a) La première édition, publiée en 15 80, à Bordeaux, comprend seulement les deux premiers livres. Elle est intitulée : Essais de Messire Michel, seigneur de Mon- taigne, chevalier de l'ordre du roi et gentilhomme ordinaire de sa cbamhre. Livre premier et livre second. A Bour- deaus, par Millanges, imprimeur ordinaire du roi.
b) Différentes éditions comportant des modifications et des additions de détail paraissent avant l'édition de 1588 en trois livres. Cette édition, publiée à Paris, est enrichie du livre III, fruit du voyage en Europe, de l'expérience des mairies de Bordeaux et des réflexions de la vieillesse. En dehors du livre III, entièrement nouveau, elle apporte de nombreuses retouches et additions aux précédentes éditions des livres I et II. Elle est intitulée :Essais de Michel, seigneur de Montaigne, cinquième édition, augmentée d'un troisième livre et de six cents additions aux deux premiers. A Paris, chef Abel L'Angelier, au premier pillier de la Grand'Salle du Palais.
c) Mais de I S 88 à 15 ~z, date de sa mort, Montaigne ne cesse de lire et de méditer. Éloigné de l'action
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par l'âge et peut-être par des déceptions politiques, il se consacre de plus en plus à son livre. Le fruit de ses ultimes réflexions, il le note sur un exemplaire imprimé de l'édition de 1582, conservé pieusement à la Bibliothèque municipale de Bordeaux, et sur de nombreux bouts de papier, les brevets, que sa veuve transmit à Pierre de Brach et Mlle de Gournay, mais qui sont aujourd'hui disparus. Cet exemplaire de Bor- deaux, reproduit photographiquement parla Librairie Hachette et typographiquement par l'Imprimerie Nationale, a servi de base à la plupart des éditions des xlxe et xxe siècles.
d) Édition posthume de Mlle de Gournay (1595). Cette édition avait été préparée par Pierre de Brach, poète et magistrat de Bordeaux, ami de Montaigne. Après la mort de celui-ci, la copie du travail fut envoyée à Paris, où Mlle de Gournay, «fille d'alliance » de l'écrivain, en assura l'impression. Mlle de Gournay avait l'avantage sur les éditeurs postérieurs d'avoir connu personnellement l'auteur et d'avoir eu de longs entretiens avec lui au sujet des Essais. Mais dans quelle mesure cette intimité et ce culte n'ont-ils pas édulcoré les hardiesses du penseur, il est délicat d'en décider. La critique moderne se montre aussi sévère à l'égard de cette édition posthume des Essais que pour celle des Pensées de Pascal par ses amis jansé- nistes en 1670, bien que les modifications aient été manifestement moins importantes. Aussi, pour le moment, l'édition de Mlle de Gournay est abandon- née comme texte de base, alors qu'elle avait été suivie au xv11e siècle.
z~) Éditions modernes (xlxe-xxe siècles)
a) 18oz. Édition Didot :Les Essais de Michel, seigneur de Montaigne (suivis de Lettres de Montaigne et de la Servitude volontaire d'E. de La Boétie), 4 vol. in-6~. Cette édition présente deux particularités :elle est la première à recourir à l' «exemplaire de Bordeaux »,
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et dans sa forme originale, elle comportait une pré- face de Naigeon (1738-1810). L'ancien secrétaire de Diderot, très antireligieux, insistait sur le scepticisme de Montaigne et le présentait comme un ancêtre des Encyclopédistes : « Ce qu'il a pensé et écrit il y a plsts de deux cents ans n'a été entendu et tenté que dans le XVIIIe siècle. » Cette préface de 73 pages fut rem- placée par un simple avis de deux pages par ordre de Bonaparte, qui venait de signer le Concordat.
1865-1866. Édition J.-V. Le Clerc, refonte de l'édition Le Clerc de 1826, est précédée d'une étude sur Mon- taigne par Prévost-Paradol, et suivie d'un Avertisse- ment de Louis Moland, de Lettres de Montaigne, de la Servitude volontaire d'E. de La Boétie, d'un extrait de la Théologie naturelle de Raymond Sebonde, traduite par Montaigne, etc.
1870-1873. Essais..., texte de 1580, avec les variantes de i 5 8 i et 15 87, publié par R. Dezeimeris et H. Barck- hausen, Bordeaux, «Société des Bibliophiles de Guyenne ».
1873-1875. Essais..., réimprimés sur l'édition de r588, par H. Motheau et D. Jouaust, avec une note de S. de Sacy, Paris, «Librairie des Bibliophiles », 4 vol. in-8~.
1872-1900. Les Essais..., par E. Courbet et Ch. Royer, réimpression très soignée du texte de 1595, Paris, éd. Lemerre, 5 vol. in-8~.
1906-19j 3. Les Essais..., par Fortunat Strowski et Gébe- lin, d'après l' «exemplaire de Bordeaux », Bordeaux, imprimerie Pech, 5 vol. in-4~ (3 vol. de texte, 1 vol. de notes par P. Villey et I vol. de lexique par Miss Grace Norton). Cette édition est appelée «Édition municipale ».
De cette édition sont issues la plupart des publications récentes. A noter pour l'examen approfondi du texte et des variantes
54 XLVIII BIBLIOGRAPHIE
I ~ I i. Reproduction phototypique de l' «exemplaire de Bordeaux », 3 vol. in-4~ (éd. Hachette).
1~zz-1~z3. *Les Essais... (d'après l' «exemplaire de Bordeaux »), par Pierre Villey (éd. Alcan). Cette édi- tion aété révisée en 1930, et réimprimée en 1~6f, avec une préface de V.-L. Saulnier aux P. U. F.
1~z3. ouvres complètes de Michel de Montaigne, par le Dr Armaingaud, Paris, Librairie Conard. Les 6 pre- miers tomes reproduisent les Essais, précédés d'une étude de z5o pages par le Dr Armaingaud, ainsi que les variantes des divers textes (I S 80, I S 8 z, I f 88,1 S 9 S )• Les volumes 7 et 8 donnent le Journal de voyage avec un avant-propos et une carte. Les volumes ~ et Io présentent la Théologie naturelle de Raymond Sebonde, avec une étude sur les problèmes de la traduction au xvle siècle, par Jean Porcher. Les derniers volumes, établis par Mlle Duportal, comprennent les Lettres de Montaigne, les Ephémérides de Beuther, le Dis- cours sur la servitude volontaire de La Boétie, les Maximes de la «Librairie », etc.
126-1931. Reproduction typographique avec introduc- tion de Courbet, 3 vol. (Imprimerie Nationale). Cette édition monumentale reproduit sur la page de droite le texte de 1588 et sur celle de gauche les modifica- tions introduites par Montaigne. Le tome II com- prend une étude du Dr Armaingaud, et le tome III, une notice composée par le Dr Armaingaud et MIIe Duportal.
1931-IC~j2. Les Essais..., texte établi et annoté par Jean Plattard, Paris, «Les Belles-Lettres », 6 vol. in-8~.
1933. Les Essais..., texte établi et annoté par Albert Thibaudet (« La Pléiade », éd. Gallimard). Cette édi- tion reproduit le texte de l' «exemplaire de Bor- deaux ».
1942. Montaigne. Essais..., nouvelle édition conforme au texte de l' «exemplaire de Bordeaux », avec les
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variantes, une introduction, des notes et un index, par Maurice Rat, 3 vol. in-16, Paris, Garnier.
1~Sz. Les Essais..., présentés par Samuel Silvestre de Sacy, I vol. Collection « Le Portique », Paris, «Club français du Livre ». Cette édition prend comme texte de base non l' «exemplaire de Bordeaux », mais le texte de l'édition de 15 88, la dernière publiée du vivant de Montaigne.
195 7-I ~ 5 8. Les Essais..., édition présentée, établie et annotée par P. Michel, 5 vol. Collection «Astrée », Paris, «Club du Meilleur Livre ». Le texte de base est celui de 15 88, l'orthographe est modernisée pour la première fois dans une édition de lecture.
1961. Essais, présentés par Michel Butor, édition pré- parée par A. Lhéritier, 4 vol., Paris, «Union géné- rale d'éditions ».
162. *Montaigne. ouvres complètes, textes établis par Albert Thibaudet et Maurice Rat, introduction et notes par Maurice Rat, 1 vol. (« La Pléiade », éd. Galli- mard).
162-Ig64. Montaigne. Essais, éd. de l'Imprimerie Na- tionale, préface de Roger Delbiausse et Camille Mari- gnac, texte établi et annoté par Marcel Guilbaud, 5 vol.
165. *Michel de Montaigne. Essais, édition présentée, établie et annotée par Pierre Michel. Le texte de base est celui de l' «exemplaire de Bordeaux ». L'ortho- graphe aété modernisée comme dans la collection «Astrée ». Cette édition de lecture comprend des pré- faces d'Albert Thibaudet, d'André Gide et d'Alain.
167. *Montaigne. ouvres complètes, texte établi et annoté par Robert Barral, en collaboration avec P. Michel, 1 vol., collection «L'Intégrale », Paris, éd. du Seuil. Le texte des Essais est celui de l' «exemplaire de Bordeaux »; l'orthographe a été modernisée.
56 i BIBLIOGRAPHIE
Les éditions de lecture (« Livre de Poche », « L'Inté- grale ») permettent de goûter le texte dans son ensemble, sans préoccupation d'érudition, préalable indispensable avant d'entreprendre une étude par- tielle approfondie.
b) Éditions partielles
1924, chap. De l'institution des enfants, par Gustave Mi- chaut, Paris, éd. de Boccard.
1936, chap. Du pédantisme et Des livres, par Gustave Michaut (ibid.).
1937, Apologie de Raymond Sebonde, par Paul Porteau, Paris, éd. Aubier.
1953, Trois Essais (I, 39; II, 1; III, z) expliqués par G. Gougenheim (commentaire grammatical) et par P.-M. Schuhl (commentaire philosophique), 1 vol., Paris, éd. Vrin.
c) Les éditions scolaires Hachette, Hatier, Larousse, etc., donnent des extraits des Essais avec des notices et des notes faciles à utiliser.
1965, Répertoire des idées de Montaigne, par Éva Marcu, I vol. de 143o pages, Genève-Paris, éd. Droz-Minard. Cette étude thématique des Essais permet un regrou- pement aisé des opinions de Montaigne sur la guerre, les femmes, les médecins, etc., mals ne dispense en aucune façon de la lecture de l'ceuvre même.
III. — LE JOURNAL DE VOYAGE
Le livre III des Essais ayant été rédigé et publié après le voyage de Montaigne en Suisse, Allemagne et Ita- lie (158o-1581), la lecture du Journal de voyage, véri- table « arrière-boutique » des Essais s'impose. Elle éclaire la biographie du voyageur, ses moeurs et ses pensées politiques et religieuses. Très souvent, ces notes prises au jour le jour débouchent sur des préoc-
57 BIBLIOGRAPHIE Lt
cupations centrales des Essais. En particulier, pour saisir sur le vif l'art de la composition et le passage de l'exemple particulier à la réflexion générale, on ne saurait mieux faire que de confronter l'essai De la vanité avec le Journal.
Éditions
1774, Éditions originales du Journal, par Meusnier de Querlon.
188, Journal de voyage..., par Alexandre d'Ancona, Città di Castello.
106, Journal de voyage..., par Louis Lautrey, éd. Ha- chette.
1932, Journal de voyage..., par Edmond Pilon, éd. Crès. 1942, Journal de voyage..., par Maurice Rat, éd. Garnier.
1946, Journal de voyage..., par Charles Dédeyan, éd. «Les Belles-Lettres ».
1948, Journal de voyage..., par Paul Faure, préface du comte de Sainte-Aulaire; texte transcrit en français moderne; cette édition publiée aux éd. Bordas a été reproduite par le «Club des Libraires ».
1954, Journal de voyage..., par Samuel S. de Sacy, col-
lection « Le Portique » , «Club français du Livre ». 167, Montaigne, æuvres complètes (cf. supra) aux éd. du
Seuil, collection «L'Intégrale ».
On consultera avec fruit les communications publiées par le Bulletin de la Société des Amis de Montaigne, qui
accorde une large place au Journal.
IV. -ÉTUDES SUR MONTAIGNE ET SES ~,UVRES a) Généralités sur le xvle siècle
Rappelons les manuels d'histoire littéraire, entre autres ceux de Castex et Surer (éd. Hachette), de Decahors
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(éd. L'École), de Morçay et Müller (éd. Del Duca) et les études suivantes
A. Lefranc, Grands Écrivains français de la Renaissance
(1914)•
J'. Plattard, La Renaissance des Lettres en France, de Louis XII à Henri IV (1~zs).
*V.-L. Saulnier, La Littérature française de la Renais- sance, 1500-1610 (1948).
K. Ferguson Wallace, La Renaissance dans la pensée his-
torique (préface de V.-L. Saulnier, éd. Payot, I ~ S o). Richard H. Popkin, The History of Scepticism from Eras-
mus to Descartes (160).
P. Barrière, La Vie intellectuelle en France du xvle siècle à l'époque contemporaine (IC~61).
b) Biographie de Montaigne
Chaque édition des Essais comporte une biographie de leur auteur; les chercheurs ont intérêt à consulter les registres du Parlement de Bordeaux (recueil de Werthamon), le fonds de Gourgues aux Archives Nationales et le fonds Payen à la Bibliothèque Natio- nale. Les agrégatifs auront recours à des biographies déjà mises en forme; nous signalons les plus com- modes par
*Paul Bonnefon, Montaigne, l'homme et l'æuvre (Bor-
deaux, 1893); Montaigne et ses amis (ibid., 188). Grace Norton, Studies on Montaigne (New York, 104). Jean Prévost, La Vie de Montaigne (N. R. F., 1926). A. Lamandé, La Vie gaillarde et sage de Montaigne (Paris,
1~z~).
P. Villey, Montaigne (collection «Maîtres de la Litté- rature », 1933)•
*P. Moreau, Montaigne, l'homme et l'ceuvre (éd. Boivin- Hatier, 1930. Cet ouvrage a été remis à jour et fortement remanié en 166.
A. Nicolaï, Montaigne intime (éd. Aubier, 1941). A. Bailly, Montaigne (éd. Fayard, 1942).
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A. Cresson, Montaigne, sa vie, son oeuvre (P. U. F., 1947). P. Barrière, Montaigne, gentilhomme fran~ais (Bordeaux, éd. Delmas, 1948).
Friedrich, Montaigne (en allemand) (Berne, 1940.
*D. M. Frame, Montaigne. A Biography. Harcourt, Brace and World, New York, 1965) (en anglais).
c) Sur les origines, la famille et l'entourage de Montaigne, les études depuis le xlxe siècle sont nombreuses
Malvezin, Montaigne, ses origines et sa famille (Bordeaux,
1847-1862).
Schiff, La « fzlle d'alliance » de Montaigne, Marie de Gour-
nay (1910).
P. Courteault, La Mère de Montaigne (Revue historique de
Bordeaux, 1934).
Plattard, Montaigne et La Boétie (Kevue des Cours et
Conférences, XXXIX, i, 1933).
Demeure, Montaigne et La Boétie (Mercure de France,
juillet 1933).
Lugli, Une amitié illustre :Montaigne et La Boétie (Flo-
rence, 193 S ).
P. Laumonier, Madame de Montaigne d'après les Essais
(Mélanges Lefranc, 1936).
R. Ritter, Cette grande Corisande... (1936).
Kurg, Montaigne and La Boétie (Publications of Modern
Language Association, LXV, 1949).
A. Nicolaï, Les Belles Amies de Montaigne (1950).
d) Montaigne et sa province
A. Lamandé, Montaigne et l'esprit gascon (IVe centenaire de la naissance de Montaigne, Bordeaux, 1933)• Guillaumie, Montaigne périgourdin (ibid.).
F. Duviard, Montaigne méridional (Kevue universitaire, novembre-décembre 1954).
Bien que Montaigne soit lui-même la matière de son livre, de nombreuses zones d'ombre subsistent dans sa biographie, en particulier depuis les mairies de Bordeaux jusqu'à sa mort. Aussi, en dehors des
60 Lrv BIBLIOGRAPHIE
ouvrages cités, il est utile de consulter le Mémorial du Congrès international des études montaignistes (i 963), composé par G. Palassie, Bordeaux, imprimerie Taf- fard, où les communications de Mme Gardeau, de MM. Ritter et Joseph Saint-Martin apportent d'in- téressantes précisions. Ne pas oublier les patientes et ingénieuses recherches de M. Roger Trinquet, qui ont précisé et même redressé souvent les données traditionnelles, p. ex.: Du nouveau dans la biographie de Montaigne (R. histoire littéraire, janvier-mars r ~ 5 3) ; La Vraie Figure de Mme d'Estissac... (Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance, z ~ 5 6) ; Problèmes posés par la révision de la biographie de Montaigne (Cahiers de l'Ass. intern. des études francaises, mars i96z); Mon- taigne de 1588 à 1592 (Bulletin S. A. M., 3e série, n~ i i, 1967, sous presse)... Les amateurs de controverse se divertiront avec les points de vue divergents de Mau- rice Rat (Bulletin S. A. M., n~ i 5) et de Ferdinand Duviard (R. des Sciences humaines, janvier-mars z 9 f 6) sur le ménage de Montaigne.
e) Montaigne, la maladie et les médecins
Montaigne souffrit de la goutte et surtout de la gra- velle, comme son père; c'était, selon lui, « la pire de toutes les maladies, la plus soudaine, la plus douloureuse, la plus mortelle et la plus irrémédiahle ». (Essais, livre II, chap. XXXVII, «Livre de poche », tome II, p. 43o et sq.) La gravelle cependant comportait deux compensations :c'était alors une maladie aristocra- tique, et elle ne s'attaquait pas à l'esprit : « Je me tâte au plus épais du mal; et ai trouvé que j'étais capable de dire, de penser, de répondre aussi sainement qu'en une autre heure, mais non si constamment. » (Ibid.). Mon- taigne adonc médité sur la maladie, les médecins, les remèdes (chap. XXXVII), préférant à tout les cures thermales (cf. Le Journal de voyage). Aussi a-t-il été étudié en qualité de malade et de curiste
Dr Armaingaud, Montaigne était-il hypocondriaque? (Bul-
61 BIBLIOGRAPHIE I.v
letin de l'Acad. de médecine, 25 février 108, Masson, Paris).
C. Aymonier, Montaigne et la médecine en Aquitaine (R. historique de Bordeaux).
Dr Spatowski, Dictionnaire médical des Essais.
Dr Batisse, Montaigne et la médecine (Paris, «Les Belles- Lettres » , 1962).
Voir aussi les communications de Maurice Rat, Dr Du- jarric de la Rivière (Bulletin S. A. M., 3e série, n~~ Zj, 26, 27) et Dr Batisse (Mémorial...).
Dr René Bernoulli, Les Yeux de Montaigne (Bulletin S. A. M., 4e série, n~ Io, avril-juin 167).
f) Montaigne homme public et conseiller des rois.
Montaigne, conseiller au Parlement de Bordeaux pen- dant treize ans, deux fois maire de sa cité, officier de la Chambre du roi de France et de celle du roi de Navarre, ne peut passer pour un philosophe en chambre. Sa sagesse s'est formée au contact de l'expérience vécue
Grün, La Vie publique de Montaigne (Librairie d'Amyot, 18 S S) ; Montaigne magistrat (Paris, 18 S 6).
J. Plattard, Montaigne et son temps (Paris, 1933)• Jullian, Montaigne maire (dans Bordeaux au temps de la
mairie de Montaigne, R. historique de Bordeaux, 1933)• Cherel, La Pensée de Machiavel en France (1935)• Mesnard, L'Essor de la philosophie politique au xvle siècle
(1930•
C. Aymonier, Les Opinions politiques de Montaigne (Bul- letin de l'Acad. de Bordeaux, 1 ~ 3 ~).
Nicolaï (Bulletin S. A. M., 3e série, nO84~ S~ ~~ 7~ 9)• P. Michel (ibid., n~ 21).
D.-M. Frame, Du nouveau sur le voyage de Montaigne à Paris en 1588 (Bulletin S. A. M., avril-juin 1962).
*R. Trinquet, Montaigne et la divulgation du « Contr' Un » (R. d'Hist. littéraire, tome LXIV, p. I-12); Mon- taigne de 1585 à 1592 (Bulletin S. A. M., 4e série, n~ II, 1~G7).
62 LVI BIBLIOGRAPHIE
V. — MONTAIGNE ET LES ESSAIS
a) Aucun écrivain n'a eu des liens aussi étroits que Montaigne et son livre; mais plus préoccupé de cher- cher la vérité que de la trouver, influençable, mobile, passant sans cesse du particulier au général, hasar- dant les boutades de son esprit pour finalement suivre la voie moyenne, Montaigne offre matière aux inter- prétations les plus diverses. Le dialogue contradic- toire Montaigne, Pascal, Voltaire n'est pas clos. Sainte-Beuve, dans son Port-Royal, prolonge, avec plus de nuances, il est vrai, l'opinion des « Philo- sophes » du XVIIIe siècle, qui revendiquaient Mon- taigne comme un de leurs ancêtres spirituels. De nos jours, un courant opposé, né surtout des travaux de Fortunat Strowski, souligne au contraire les aspects catholiques de la pensée montaigniste. Les uns et les autres s'accordent pour reconnaître dans les Essais une eeuvre unique pour la connaissance de l'humaine condition.
*Fortunat Strowski, De Montaigne à Pascal (éd. Alcan, 1~0~); La Sagesse francaise (éd. Plon, 1~z5); Montaigne (éd. Alcan, 1931).
Montaigne est replacé dans la galerie des moralistes fran- çais, qui associent la raisôn, le sens critique et une prudhomie malicieuse. Les variations de sa pensée enrichissent son Moi, au lieu d'en détruire l'unité. Dans ce domaine, l'ouvrage de base, bien que des retouches récentes tendent à assouplir les positions systématiques de l'auteur, ,reste la thèse de
*P. Villey, Les Sources et l'Évolution des Essais (106; texte révisé en 1933, éd. Hachette, i vol.).
Le tome I, consacré à la chronologie et aux sources des Essais comprend une introduction fixant le rôle de Montaigne dans le mouvement des idées morales au xvle siècle. Une première partie étudie les lectures de Montaigne et leur chronologie; une seconde éta- blit la chronologie des trois livres des Essais.
63 BIBLIOGRAPHIE LVII
Le tome II est divisé en cinq livres. Le premier traite des essais impersonnels en insistant sur l'originalité du genre et sur le développement, d'abord timide, de la personnalité. Le deuxième, intitulé La Conquête de la personnalité, étudie le sentiment moral, la part du Moi, le scepticisme. Le livre III en vient aux essais personnels. Le livre IV traite de l'épanouisse- ment del'Essai personnel dans l'édition de 1588. Le livre V étudie les dernières années (IS88-If~z) et le système des additions.
De cet ouvrage fondamental sont dérivés des ouvrages scolaires, notamment
P. Villey, Les Essais de Michel de Montaigne (1932, Paris, éd. Malfère, réédité par la S. F. E. L. T.).
G. Lanson, Les Essais de Montaigne (1930, Paris, éd. Mellottée).
P. Michel, Montaigne (1945-1~6S, Paris, éd. Foucher). A consulter également
Victor Giraud, Les Époques de la pensée de Montaigne (dans les Maîtres d'autrefois et d'aujourd'hui).
Raymond Naves, L'Aventure de Prométhée, la Patience (Paris, Didier, 1943).
A. Micha, Le Singulier Montaigne (Paris, Nizet, 164). A. Micha insiste sur l'importance du jeu dans les Essais,
se rencontrant avec F. Duviard (Jeu des idées..., dans
Neophilologus, Groningen et New York, janvier-juil-
let 1 ~ 5 0).
*R. Trinquet, Le Vrai Triomphe de Montaigne (Mémo- rial..., 163).
b) Sur le sens du mot «Essai ».
Mme M. Hamel, Expérience-Essai (Bulletin S. A. M., 3e série, 11-1 i).
J. de Feytaud, Petite note sur le sens du mot «Essai» (ibid., nos 17-18).
A. Blinkenberg, Quel sens Montaigne a-t-il voulu donner au mot «Essais» dans le titre de son æuvre~ (publié
64 LVIII BIBLIOGRAPHIE
dans les Mélanges Mario Koques et reproduit dans le Bulletin S. A. M., 3e série, n~ z~).
E. Feuillâtre, Les Emprunts de Montaigne (Mélanges lit- téraires, Université de Poitiers, ~ 946).
G. Atkinson, La Forme de l'essai avant Montaigne (B. H. R., 1946).
c) Le problème religieux.
Toute la génération de Montaigne est tourmentée par le problème religieux. Non seulement dans le monde ecclésiastique, mais à l'intérieur des familles, la Réforme et l'$glise catholique s'affrontent; depuis 1 S 60, les guerres de religion ne cessent d'ensanglan- ter le pays. Le conflit religieux développe le scepti- cisme et même l'athéisme, issus des Anciens et enri- chis par le rationalisme de Padoue. A quel camp appartiennent les Essais? S'agit-il plutôt de ten- dances que d'un engagement? La question est d'au- tant plus brûlante que Montaigne, s'il a vécu en catholique pratiquant, avoue que ses amis protestants le soupçonnent d'être de coeur avec eux, que Pascal le tient pour un sceptique. On sait que Voltaire, Diderot, Naigeon, etc., puisent dans les Essais des arguments pour leur irréligion. Montaigne s'est expliqué et justifié à plusieurs reprises dans son livre, en particulier dans le chapitre Des prières (I, 56) : « Je propose des fantaisies humaines et miennes, simplement comme humaines fantaisies, et séparément consi- dérées, comme non arrêtées et réglées par l'ordonnance céleste... d'une manière laïque, non cléricale, mais très reli- gieuse toujours... » Mais devant l'ambiguïté de cer- taines réponses sur la relativité de la religion, comme « Nous sommes chrétiens à même titre que nous sommes ou Périgourdins ou Allemands » (II, I z), les commen- tateurs continuent à s'interroger.
Le Dr Armaingaud (Montaigne pamphlétaire et édition), G. Lanson, Paul Stapfer (Montaigne, éd. Hachette, 1893), A. Gide (Essai sur Montaigne, La Pléiade, i~29)
65 BIBLIOGRAPHIE I.Ix
voient en lui le sceptique, rajeunissant l'interpréta- tion de Pascal, des «Philosophes» et de Sainte-Beuve. Ils s'appuient surtout sur le scepticisme, incontes- table, de l'Apologie de Raymond Sebonde.
Interprétant ce scepticisme comme une manifestation d'humilité chrétienne, commentant le chapitre Des prières, invoquant le Journal de voyage, en particulier le pèlerinage àNotre-Dame-de-Lorette, les excel- lentes relations de Montaigne avec les Jésuites (son amitié avec le R. P. Maldonat), d'autres commenta- teurs considèrent Montaigne comme un croyant, soit fidéiste, soit chrétien, soit tout bonnement catholique comme on l'était au xv18 siècle.
Abbé Joseph Coppin, Montaigne traducteur de Raymond Sebonde (Facultés catholiques de Lille, 1925).
Chanoine Mathurin Dreano, La Pensée religieuse de Mon- taigne (1926-1937, éd. Beauchesne).
On doit également à Mathurin Dreano de nombreuses études annexes, p. ex. Montaigne et la préparation d la mort (B. H. R., tome XXII, 1960); Crise sceptique de Montaigne (B. H. R., tome XXIII, 19ûI); Montaigne dans les bibliothèques privées en France au xvllle siècle (Cahiers de l'Ass. intern. des études fr., n~ 14, 1962); L'Augustinisme dans !'Apologie de R. S. (B. H. R., tome XXIV, 1962), une polémique ardente et cour- toise avec Henri Busson sur la sincérité religieuse de Montaigne.
Henri Busson, Les Sources et le développement du rationa- lisme dans !a littérature franFaise de la Renaissance (1922-
1937)•
Janssen, Montaigne fidéiste (Nimègue, 1930).
Marc Citoleux, Le Vrai Montaigne, théologien et soldat
(1937)•
Clément Sclafert, L'Ame religieuse de Montaigne (19f 1).
Armand Müller, Montaigne, collection «Les Écrivains devant Dieu» (19Gs).
66 rx BIBLIOGRAPHIE
Articles de revues et communications
Ballaguy, La Sincérité de Montaigne (Mercure de France, Ier août 1933)•
Jean Guitton, Où en est le débat sur la religion de Mon-
taigne~ (The Romanic Review, XXX, avril 1944)• Roger Pons, L'Apologie de Raymond Sebonde (L'Infor-
mation universitaire, 1954).
Blinkenberg, Mémorial... (163).
Mme Hamel, L'Expression des idées religieuses... (Bulletin S. A. M., 3e série, n~ 16).
Daniel-Rops, Montaigne chrétien et sa sainte nièce (discours du dîner des «Amis de Montaigne », 160).
J. de Feytaud, Les Travaux d'Hercule (Bulletin S. A. M., nos 23-z4).
P. Michel, Fidéisme de Ronsard et de Montaigne (Bulletin S. A. M., 4e série, n~ 7, 160). Continuité de la Sagesse francaise (éd. S. E. D. E. S., I C~6 j ).
d) Philosophie morale et humanisme
Idées pédagogiques
G. Compayré, Montaigne et l'éducation du jugement(1~os).
P. Villey, L'Influence de Montaigne sur les idées pédagogiques
de Locke et de Rousseau (191 I).
*P. Porteau, Montaigne et la vie pédagogique de son temps
(193 S)•
e) Morale et culte du Moi
J. Merlant, De Montaigne à Vauvenargues (1914.).
G. Lanson, La Vie morale selon les Essais (R. des Deux
Mondes, I, 1~z4).
F. Tavera, Le Problème humain. L'idée d'humanité dans
Montaigne (IC~32).
M. Conche, Montaigne ou la Conscience heureuse (éd.
Seghers, 164).
*P. Moreau, L'Égotisme de Montaigne et de Stendhal (Bulle-
tin S. A. M., 4e série, n~ 5, janvier-mars 166).
67 BIBLIOGRAPHIE 1.x1
Camille Hill Hay, Montaigne lecteur et imitateur de Sénèque (Thèse de l'Université de Poitiers, 1938).
*A. Thibaudet, Montaigne (posthume), textes établis, présentés et annotés par Floyd Gray (éd. Gallimard,
163).
f) Humanisme et classicisme
F.-H. Janssen, Sources vives de la pensée de Montaigne
(1935)•
G. Toffanin, Montaigne e l'idea classica (Bologne, 1940). M. Weiler, Pour connaître la pensée de Montaigne (1948). G. Poulet, Études sur le temps humain (I ~ S o).
R. Beapaloff, L'Instant et la liberté chef Montaigne (« Être et Pensée », 3e s. cahier, Neuchâtel, La Baconnière,
1~So).
F. Jeanson, Montaigne par lui-même (19S I).
D.-M. Frame, Montaigne's Discovery of Man (New York,
19S S)•
A. Stegmann, Montaigne, critico del pensiero umanistico (Turin, 160).
M. Baraz, Le Sentiment de l'unité cosmique cbe~ Montaigne (Cahiers de l'Ass. intern. des études françaises, n~ 14, 162).
g) Montaigne et le «bon Sauvage ».
Cette question concerne le chapitre Des Coches (III, 6, « Livre de poche », p. 1 z8), qui doit être rapproché de plusieurs passages des Essais : De la coutume...
(I, z3), Des Cannibales (I, 31) et de l'Apologie de R. S.
(II, I2). Le chapitre Des Cannibales traite des Indiens du Brésil et des peuples vivant selon l'état de nature, celui des Coches vise la conquête du Pérou et du Mexique par les Espagnols. Montaigne se sert de l'exemple des peuples du Nouveau Monde pour condamner les vices des civilisés (guerre, inégalité sociale, fanatisme).
Chinard, L'Exotisme américain dans la littérature française du xvie siècle (éd. Hachette, 191I).
68 LXII BIBLIOGRAPHIE
*Ch.-André Julien, Voyages de découverte et les premiers établissements aux xve et xvle siècles (P. U. F., 1948).
*Étiemble, Sens et Structure d'un Essai de Montaigne (Les Coches), (Cahiers de l'Ass. intern des études franfaises, n~ 14, 1~6z).
P. Michel, Cannibales et Cosmographes (Bulletin S. A. M., 4e série, n~ 11, 167).
h) Idées esthétiques
E. Ruell, Du sentiment artistique dans la morale de Mon-
taigne (162).
Th. Goutchkhoff, Les Vues esthétiques de Montaigne
(19°7)•
A. Machabey, Montaigne et la musique (Revue musicale,
IC~28).
Ph. Gracey, Montaigne et la poésie (1935).
VI. -ART ET LANGUE DE MONTAIGNE
Voizard, Études sur la langue de Montaigne (I 8 8 5 ). Coffin, Étude sur la grammaire et le vocabulaire de Mon-
taigne d'après les variantes des Essais (Facultés catho-
liques de Lille, IC~2S).
Beauheux, L'Orthograpbe de Montaigne (Mélanges Huguet,
1940).
Mayer, Les Images dans Montaigne d'après le chapitre de
l'Institution des enfants (Mélanges Huguet, 1940).
Floyd Gray, Le Style de Montaigne (éd. Nizet, 1 ~ S 8).
* J. Thomas, Sur la composition d'un Essai de Montaigne
(B. H. R., mai 1 ~; 8. Il s'agit du chapitre De la vanité). R. Jasinski, Sur la composition chez Montaigne (Mélanges
Chamard, I i f I ).
M. Baraz, Sur la structure d'un Essai de Montaigne (B. H. R., 1961).
Étiemble, Sens et Structure d'un Essai (Les Coches, cf. supra) .
W. Traegler, Aufbau und Gedankenführung in Montaignes Essays (Heidelberg, 1961).
69 BIBLIOGRAPHIE LXIII
*A. Blinkenberg, Le Dernier Essai de Montaigne (Bulle- tin S. A. M., 4e série, n~ 7, 166).
Maurice Rat, Montaigne et l'humour (Bulletin S. A. M., 3e série, n~ 31).
K. C. Cameron, Montaigne et l'humour (Archives des Lettres modernes, Paris, 166).
VII. — MONTAIGNE ET LA POSTÉRITÉ
En France
P. Villey, Montaigne devant la postérité (1935). P. Villey étudie l'influence de Montaigne jusqu'en 1610.
P. Laumonier, Montaigne précurseur du XVIIe siècle (Revue universitaire, 186).
L. Brunschwicg, Descartes et Pascal, lecteurs de Montaigne (Neuchâtel, éd. de La Baconnière, 1945)•
F. Duviard, Pascal a-t-il plagié Montaigne ~ (Revue univer- sitaire, mai-juin 1 ~ 5 7).
D. M. Frame, Montaigne in France, 1812-1852 (New York, Columbia University Press, 1940).
M. Dreano, La Renommée de Montaigne en France au
XVIIIe siècle (Angers, Éditions de l'Ouest, 1052). Y. Mayeda, Étude sur les rapports de l'Apologie de R. S.
et des Pensées (Bulletin S. A. M., 3e série, nOe 17-18). R. Bady, L'Homme et son «institution », de Montaigne à
Bérulle (164).
P. Michel, Montaigne et Marivaux (Bulletin S. A. M., 3e série, nos 21, z3-24); Montaigne, Alain (Mémorial... du congrès de 163).
Hors de France
Philarète Chasles, L'Angleterre au xvle siècle : Shakes- peare traducteur de Montaigne (1879).
J. Texte, La Descendance de Montaigne : sir Thomas Bro2vne (188).
P. Villey, L'Influence de Montaigne sur Charles Blount et des déistes anglais (Revue du xvle siècle, 1913).
Alan M. Boase, The Fortune of Montaigne (Londres, 193 5).
70 I.xly BIBLIOGRAPHIE
Ch. Dédeywn, Montaigne chez ses amis anglo-saxons (1946). V. Bouillier, La Renommée de Montaigne en Allemagne
I 2I
V. Bouillier, La Fortune de Montaigne en Italie et en Espagne (1~zz).
VIII. -RAYONNEMENT DE MONTAIGNE
Montaigne déclare qu'il écrit les E.rsair pour peu d'hommes et peu de temps :aucune prophétie ne s'est révélée plus fausse. En France, des manifes- tations comme celles du quadricentenaire de sa nais- sance àBordeaux (1933), du Congrès international des Études montaignistes (163) à Bordeaux et Sar- lat, l'abondance des thèses en cours (une vingtaine, à Paris, Lille, Montpellier, Rennes, Clermont-Fer- rand), la vitalité de la Société des Amis de Montaigne, animée par Maurice Rat, prouvent l'étendue de l'au- dience des E,r.rais. Il en est de même à l'Étranger des universitaires comme MM. Moore à Oxford, Blinkenberg au Danemark, Dresden en Hollande, Graham au Canada, Frame et Floyd Gray aux U. S.A., Mayeda au Japon, des poètes comme Lionello Fiumi en Italie, etc., commentent, éditent, traduisent l'oeuvre de Montaigne. Bien mieux : le grand public, partout, lit les E.rrai.r. En 1945, une édition en japonais tirée à Io 00o exemplaires s'est enlevée en un an; actuelle- ment, un élève de M. Mayeda en publie une nou- ve~le à Ioo 00o exemplaires. Un des principaux édi- te~.rs des U. S. A. prétend faire plus encore. Des pays qui, pour des raisons diverses, restaient fermés à l'eeuvre complète de Montaigne, comme le Canada et l'U. R. S. S., lui donnent maintenant accès. Il semble que notre époque, aussi éprise de renouveau et de progrès que le xvle siècle, et guère moins chao- tique, redoute plus que jamais de voir la personne humaine opprimée et anéantie. Elle trouve dans les
71 BIBLIOGRAPHIE I.xv
Essais un exemple rare d'individualisme sans anar-
chie et de sagesse universelle.
IX. -ICONOGRAPHIE DE MONTAIGNE
Ch. Lafon et J. Saint-Martin, Iconographie de Montaigne (Bulletin S. A. M., 3e série, 1960). Le tirage à part de cette étude capitale est épuisé.
Pierre Bonnet, Montaigne et la philatélie (Bulletin S. A. M., 4e série, n~ 7, 1966).
Sur le château et la tour de Montaigne, il faut lire Jacques de Feytaud, Une visite d Montaigne (Bulle- tin S. A. M., 4e série, nOe 6 et 7, 1966).
N.-B. —Parmi les revues publiant souvent des études sur Montaigne, en dehors de l'indispensable Bulletin S. A. M., et de Bibliothèque d'Humanisme et Renais- sance, citons la Revue d'histoire littéraire de la France et l'Information universitaire.
Nous avons établi ici une bibliographie aussi pra- tique que possible, et pour laquelle nous devons beau- coup aux travaux bibliographiques sur Montaigne de M. Pierre Bonnet, et plus encore peut-être à une remar- quable étude pédagogique de M. le professeur Pierre Michel.
L'astérisque devant une référence précise l'intérêt de l'ouvrage, particulièrement recommandé aux lecteurs des Essais et à tous les chercheurs en Montaigne.
Le rayonnement des Essais et le développement continu des études montaignistes en France et à l'Étranger ont donné lieu à une bibliographie énorme, qu'une année ne suffirait pas à épuiser. Vouloir tout lire sur Montaigne aboutirait à négliger l'ceuvre au profit des critiques, aberration malheureusement fréquente. Aussi nous proposons non un répertoire exhaustif, mais des instruments de travail éprouvés et pratiques, que nous souhaitons efficaces.
Il vous sera toujours possible de compléter votre infor- mation en consultant les manuels bibliographiques suivants
I ~ Manuel bibliographique de la littérature franfaise moderne, par Gustave Lanson, Paris, Hachette. Le chapitre XIX (éd. 1~zI, pp. zoo-z13) est consacré à Montaigne et se divise en sept parties :Éditions, Biographie, Études littéraires, morales et historiques, Sources des Essais, Études particulières, Langue des Essais, Réputation et influence des Essais.
50 XLIV BIBLIOGRAPHIE
z~ Manuel de bibliographie pour les xvle, xvlle et xvllle siècles franfais, par Mlle Jeanne Giraud, Paris, éd. Vrin. Montaigne occupe les pages 4z à 47. L'édition de 1 ~ 3 ~ a été revue et complétée en I C~ j G.
3~ *Bibliographie de la Littérature franfaise au xvle siècle, par A. Cioranesco et V.-L. Saulnier, 1 ~ S ~, Paris, Librairie Klincksieck. Cet ouvrage énumère non seu- lement les études concernant les écrivains, mais les travaux concernant le milieu historique, les courants d'idées, l'enseignement, les sources d'inspiration, etc. La bibliographie de Montaigne : pp. 4~ 1 à S off.
4~ Pour les anglicistes :David C. Cabeen, A critical Bibliography of French Literature. Volume II :The Six- teenth Century, edited by Alexander H. Schulz, Ohio State University —Syracuse University Press, 1 ~ S 6.
La bibliographie, sélective et critique, de Rabelais et Montaigne a été réalisée par D. C. Cabeen, Donald M. Frame, professeur à l'Université Columbia et éditeur de Montaigne (1 ~ S 7), etc. Le chapitre consa- cré à la bibliographie de Montaigne occupe 33 pages et compte 3 I ~ notices.
i~ La Librairie Droz (Genève, Paris, 73, rue du Cardi- nal-Lemoine, Ve) vient de publier une *Bibliographie internationale de l'Humanisme et de la Renaissance. 1~65- 1~66. Chaque tome comporte une bibliographie de l'année précédente.
La plupart des manuels de littérature française (p. ex. l'édition rajeunie de Castex et Surer, éd. Hachette; de Decahors, éd. L'École; de MorçayetMüller, Littérature Calvet, éd. Del Duca..., etc.) contiennent une biblio- graphie. Il en va de même des récentes éditions des Essais et de la plupart des études générales sur Mon- taigne (p. ex.: Pierre Moreau, Montaigne, l'homme et l'æuvre, éd. Hatier, 1939-166).
Rappelons pour terminer :État présent des études sur Montaigne, par J. Plattard, Paris, 193 5, éd. «Les
51 BIBLIOGRAPHIE XLV
Belles-Lettres »; L'état présent des études montaignistes, par Ferdinand Duviard, «L'Information universi- taire », n~ 5, 1956, complétée dans la même revue en 160; une Direction de travail, de P. Michel pour les agrégatifs du Centre National par correspondance (texte série 1, FFF, AC t 166), et du même auteur, une Bibliographie montaigniste pratique, Bulletin de la Société des Amis de Montaigne, 3e série, n~ I, janvier-mars I ~ 5 7. On consultera avec fruit la Table analytique de la 3e série (1957-164), établie par M. Pierre Bonnet (Bulletin, 3e série, n~ 34, octobre-décembre 164).
II. — LEs ÉDITIONS
I°) Au XVIe Jtècle
a) La première édition, publiée en 15 80, à Bordeaux, comprend seulement les deux premiers livres. Elle est intitulée : Essais de Messire Michel, seigneur de Mon- taigne, chevalier de l'ordre du roi et gentilhomme ordinaire de sa cbamhre. Livre premier et livre second. A Bour- deaus, par Millanges, imprimeur ordinaire du roi.
b) Différentes éditions comportant des modifications et des additions de détail paraissent avant l'édition de 1588 en trois livres. Cette édition, publiée à Paris, est enrichie du livre III, fruit du voyage en Europe, de l'expérience des mairies de Bordeaux et des réflexions de la vieillesse. En dehors du livre III, entièrement nouveau, elle apporte de nombreuses retouches et additions aux précédentes éditions des livres I et II. Elle est intitulée :Essais de Michel, seigneur de Montaigne, cinquième édition, augmentée d'un troisième livre et de six cents additions aux deux premiers. A Paris, chef Abel L'Angelier, au premier pillier de la Grand'Salle du Palais.
c) Mais de I S 88 à 15 ~z, date de sa mort, Montaigne ne cesse de lire et de méditer. Éloigné de l'action
52 XLVI BIBLIOGRAPHIE
par l'âge et peut-être par des déceptions politiques, il se consacre de plus en plus à son livre. Le fruit de ses ultimes réflexions, il le note sur un exemplaire imprimé de l'édition de 1582, conservé pieusement à la Bibliothèque municipale de Bordeaux, et sur de nombreux bouts de papier, les brevets, que sa veuve transmit à Pierre de Brach et Mlle de Gournay, mais qui sont aujourd'hui disparus. Cet exemplaire de Bor- deaux, reproduit photographiquement parla Librairie Hachette et typographiquement par l'Imprimerie Nationale, a servi de base à la plupart des éditions des xlxe et xxe siècles.
d) Édition posthume de Mlle de Gournay (1595). Cette édition avait été préparée par Pierre de Brach, poète et magistrat de Bordeaux, ami de Montaigne. Après la mort de celui-ci, la copie du travail fut envoyée à Paris, où Mlle de Gournay, «fille d'alliance » de l'écrivain, en assura l'impression. Mlle de Gournay avait l'avantage sur les éditeurs postérieurs d'avoir connu personnellement l'auteur et d'avoir eu de longs entretiens avec lui au sujet des Essais. Mais dans quelle mesure cette intimité et ce culte n'ont-ils pas édulcoré les hardiesses du penseur, il est délicat d'en décider. La critique moderne se montre aussi sévère à l'égard de cette édition posthume des Essais que pour celle des Pensées de Pascal par ses amis jansé- nistes en 1670, bien que les modifications aient été manifestement moins importantes. Aussi, pour le moment, l'édition de Mlle de Gournay est abandon- née comme texte de base, alors qu'elle avait été suivie au xv11e siècle.
z~) Éditions modernes (xlxe-xxe siècles)
a) 18oz. Édition Didot :Les Essais de Michel, seigneur de Montaigne (suivis de Lettres de Montaigne et de la Servitude volontaire d'E. de La Boétie), 4 vol. in-6~. Cette édition présente deux particularités :elle est la première à recourir à l' «exemplaire de Bordeaux »,
53 BIBLIOGRAPHIE x1.vII
et dans sa forme originale, elle comportait une pré- face de Naigeon (1738-1810). L'ancien secrétaire de Diderot, très antireligieux, insistait sur le scepticisme de Montaigne et le présentait comme un ancêtre des Encyclopédistes : « Ce qu'il a pensé et écrit il y a plsts de deux cents ans n'a été entendu et tenté que dans le XVIIIe siècle. » Cette préface de 73 pages fut rem- placée par un simple avis de deux pages par ordre de Bonaparte, qui venait de signer le Concordat.
1865-1866. Édition J.-V. Le Clerc, refonte de l'édition Le Clerc de 1826, est précédée d'une étude sur Mon- taigne par Prévost-Paradol, et suivie d'un Avertisse- ment de Louis Moland, de Lettres de Montaigne, de la Servitude volontaire d'E. de La Boétie, d'un extrait de la Théologie naturelle de Raymond Sebonde, traduite par Montaigne, etc.
1870-1873. Essais..., texte de 1580, avec les variantes de i 5 8 i et 15 87, publié par R. Dezeimeris et H. Barck- hausen, Bordeaux, «Société des Bibliophiles de Guyenne ».
1873-1875. Essais..., réimprimés sur l'édition de r588, par H. Motheau et D. Jouaust, avec une note de S. de Sacy, Paris, «Librairie des Bibliophiles », 4 vol. in-8~.
1872-1900. Les Essais..., par E. Courbet et Ch. Royer, réimpression très soignée du texte de 1595, Paris, éd. Lemerre, 5 vol. in-8~.
1906-19j 3. Les Essais..., par Fortunat Strowski et Gébe- lin, d'après l' «exemplaire de Bordeaux », Bordeaux, imprimerie Pech, 5 vol. in-4~ (3 vol. de texte, 1 vol. de notes par P. Villey et I vol. de lexique par Miss Grace Norton). Cette édition est appelée «Édition municipale ».
De cette édition sont issues la plupart des publications récentes. A noter pour l'examen approfondi du texte et des variantes
54 XLVIII BIBLIOGRAPHIE
I ~ I i. Reproduction phototypique de l' «exemplaire de Bordeaux », 3 vol. in-4~ (éd. Hachette).
1~zz-1~z3. *Les Essais... (d'après l' «exemplaire de Bordeaux »), par Pierre Villey (éd. Alcan). Cette édi- tion aété révisée en 1930, et réimprimée en 1~6f, avec une préface de V.-L. Saulnier aux P. U. F.
1~z3. ouvres complètes de Michel de Montaigne, par le Dr Armaingaud, Paris, Librairie Conard. Les 6 pre- miers tomes reproduisent les Essais, précédés d'une étude de z5o pages par le Dr Armaingaud, ainsi que les variantes des divers textes (I S 80, I S 8 z, I f 88,1 S 9 S )• Les volumes 7 et 8 donnent le Journal de voyage avec un avant-propos et une carte. Les volumes ~ et Io présentent la Théologie naturelle de Raymond Sebonde, avec une étude sur les problèmes de la traduction au xvle siècle, par Jean Porcher. Les derniers volumes, établis par Mlle Duportal, comprennent les Lettres de Montaigne, les Ephémérides de Beuther, le Dis- cours sur la servitude volontaire de La Boétie, les Maximes de la «Librairie », etc.
126-1931. Reproduction typographique avec introduc- tion de Courbet, 3 vol. (Imprimerie Nationale). Cette édition monumentale reproduit sur la page de droite le texte de 1588 et sur celle de gauche les modifica- tions introduites par Montaigne. Le tome II com- prend une étude du Dr Armaingaud, et le tome III, une notice composée par le Dr Armaingaud et MIIe Duportal.
1931-IC~j2. Les Essais..., texte établi et annoté par Jean Plattard, Paris, «Les Belles-Lettres », 6 vol. in-8~.
1933. Les Essais..., texte établi et annoté par Albert Thibaudet (« La Pléiade », éd. Gallimard). Cette édi- tion reproduit le texte de l' «exemplaire de Bor- deaux ».
1942. Montaigne. Essais..., nouvelle édition conforme au texte de l' «exemplaire de Bordeaux », avec les
55 BIBLIOGRAPHIE XLIX
variantes, une introduction, des notes et un index, par Maurice Rat, 3 vol. in-16, Paris, Garnier.
1~Sz. Les Essais..., présentés par Samuel Silvestre de Sacy, I vol. Collection « Le Portique », Paris, «Club français du Livre ». Cette édition prend comme texte de base non l' «exemplaire de Bordeaux », mais le texte de l'édition de 15 88, la dernière publiée du vivant de Montaigne.
195 7-I ~ 5 8. Les Essais..., édition présentée, établie et annotée par P. Michel, 5 vol. Collection «Astrée », Paris, «Club du Meilleur Livre ». Le texte de base est celui de 15 88, l'orthographe est modernisée pour la première fois dans une édition de lecture.
1961. Essais, présentés par Michel Butor, édition pré- parée par A. Lhéritier, 4 vol., Paris, «Union géné- rale d'éditions ».
162. *Montaigne. ouvres complètes, textes établis par Albert Thibaudet et Maurice Rat, introduction et notes par Maurice Rat, 1 vol. (« La Pléiade », éd. Galli- mard).
162-Ig64. Montaigne. Essais, éd. de l'Imprimerie Na- tionale, préface de Roger Delbiausse et Camille Mari- gnac, texte établi et annoté par Marcel Guilbaud, 5 vol.
165. *Michel de Montaigne. Essais, édition présentée, établie et annotée par Pierre Michel. Le texte de base est celui de l' «exemplaire de Bordeaux ». L'ortho- graphe aété modernisée comme dans la collection «Astrée ». Cette édition de lecture comprend des pré- faces d'Albert Thibaudet, d'André Gide et d'Alain.
167. *Montaigne. ouvres complètes, texte établi et annoté par Robert Barral, en collaboration avec P. Michel, 1 vol., collection «L'Intégrale », Paris, éd. du Seuil. Le texte des Essais est celui de l' «exemplaire de Bordeaux »; l'orthographe a été modernisée.
56 i BIBLIOGRAPHIE
Les éditions de lecture (« Livre de Poche », « L'Inté- grale ») permettent de goûter le texte dans son ensemble, sans préoccupation d'érudition, préalable indispensable avant d'entreprendre une étude par- tielle approfondie.
b) Éditions partielles
1924, chap. De l'institution des enfants, par Gustave Mi- chaut, Paris, éd. de Boccard.
1936, chap. Du pédantisme et Des livres, par Gustave Michaut (ibid.).
1937, Apologie de Raymond Sebonde, par Paul Porteau, Paris, éd. Aubier.
1953, Trois Essais (I, 39; II, 1; III, z) expliqués par G. Gougenheim (commentaire grammatical) et par P.-M. Schuhl (commentaire philosophique), 1 vol., Paris, éd. Vrin.
c) Les éditions scolaires Hachette, Hatier, Larousse, etc., donnent des extraits des Essais avec des notices et des notes faciles à utiliser.
1965, Répertoire des idées de Montaigne, par Éva Marcu, I vol. de 143o pages, Genève-Paris, éd. Droz-Minard. Cette étude thématique des Essais permet un regrou- pement aisé des opinions de Montaigne sur la guerre, les femmes, les médecins, etc., mals ne dispense en aucune façon de la lecture de l'ceuvre même.
Le livre III des Essais ayant été rédigé et publié après le voyage de Montaigne en Suisse, Allemagne et Ita- lie (158o-1581), la lecture du Journal de voyage, véri- table « arrière-boutique » des Essais s'impose. Elle éclaire la biographie du voyageur, ses moeurs et ses pensées politiques et religieuses. Très souvent, ces notes prises au jour le jour débouchent sur des préoc-
57 BIBLIOGRAPHIE Lt
cupations centrales des Essais. En particulier, pour saisir sur le vif l'art de la composition et le passage de l'exemple particulier à la réflexion générale, on ne saurait mieux faire que de confronter l'essai De la vanité avec le Journal.
Éditions
1774, Éditions originales du Journal, par Meusnier de Querlon.
188, Journal de voyage..., par Alexandre d'Ancona, Città di Castello.
106, Journal de voyage..., par Louis Lautrey, éd. Ha- chette.
1932, Journal de voyage..., par Edmond Pilon, éd. Crès. 1942, Journal de voyage..., par Maurice Rat, éd. Garnier.
1946, Journal de voyage..., par Charles Dédeyan, éd. «Les Belles-Lettres ».
1948, Journal de voyage..., par Paul Faure, préface du comte de Sainte-Aulaire; texte transcrit en français moderne; cette édition publiée aux éd. Bordas a été reproduite par le «Club des Libraires ».
1954, Journal de voyage..., par Samuel S. de Sacy, col-
lection « Le Portique » , «Club français du Livre ». 167, Montaigne, æuvres complètes (cf. supra) aux éd. du
Seuil, collection «L'Intégrale ».
On consultera avec fruit les communications publiées par le Bulletin de la Société des Amis de Montaigne, qui
accorde une large place au Journal.
IV. -ÉTUDES SUR MONTAIGNE ET SES ~,UVRES a) Généralités sur le xvle siècle
Rappelons les manuels d'histoire littéraire, entre autres ceux de Castex et Surer (éd. Hachette), de Decahors
58 LII BIBLIOGRAPHIE
(éd. L'École), de Morçay et Müller (éd. Del Duca) et les études suivantes
(1914)•
J'. Plattard, La Renaissance des Lettres en France, de Louis XII à Henri IV (1~zs).
*V.-L. Saulnier, La Littérature française de la Renais- sance, 1500-1610 (1948).
K. Ferguson Wallace, La Renaissance dans la pensée his-
torique (préface de V.-L. Saulnier, éd. Payot, I ~ S o). Richard H. Popkin, The History of Scepticism from Eras-
mus to Descartes (160).
P. Barrière, La Vie intellectuelle en France du xvle siècle à l'époque contemporaine (IC~61).
b) Biographie de Montaigne
Chaque édition des Essais comporte une biographie de leur auteur; les chercheurs ont intérêt à consulter les registres du Parlement de Bordeaux (recueil de Werthamon), le fonds de Gourgues aux Archives Nationales et le fonds Payen à la Bibliothèque Natio- nale. Les agrégatifs auront recours à des biographies déjà mises en forme; nous signalons les plus com- modes par
*Paul Bonnefon, Montaigne, l'homme et l'æuvre (Bor-
deaux, 1893); Montaigne et ses amis (ibid., 188). Grace Norton, Studies on Montaigne (New York, 104). Jean Prévost, La Vie de Montaigne (N. R. F., 1926). A. Lamandé, La Vie gaillarde et sage de Montaigne (Paris,
1~z~).
P. Villey, Montaigne (collection «Maîtres de la Litté- rature », 1933)•
*P. Moreau, Montaigne, l'homme et l'ceuvre (éd. Boivin- Hatier, 1930. Cet ouvrage a été remis à jour et fortement remanié en 166.
A. Nicolaï, Montaigne intime (éd. Aubier, 1941). A. Bailly, Montaigne (éd. Fayard, 1942).
59 BIBLIOGRAPHIE LIII
A. Cresson, Montaigne, sa vie, son oeuvre (P. U. F., 1947). P. Barrière, Montaigne, gentilhomme fran~ais (Bordeaux, éd. Delmas, 1948).
Friedrich, Montaigne (en allemand) (Berne, 1940.
*D. M. Frame, Montaigne. A Biography. Harcourt, Brace and World, New York, 1965) (en anglais).
c) Sur les origines, la famille et l'entourage de Montaigne, les études depuis le xlxe siècle sont nombreuses
Malvezin, Montaigne, ses origines et sa famille (Bordeaux,
1847-1862).
Schiff, La « fzlle d'alliance » de Montaigne, Marie de Gour-
nay (1910).
P. Courteault, La Mère de Montaigne (Revue historique de
Bordeaux, 1934).
Plattard, Montaigne et La Boétie (Kevue des Cours et
Conférences, XXXIX, i, 1933).
Demeure, Montaigne et La Boétie (Mercure de France,
juillet 1933).
Lugli, Une amitié illustre :Montaigne et La Boétie (Flo-
rence, 193 S ).
P. Laumonier, Madame de Montaigne d'après les Essais
(Mélanges Lefranc, 1936).
R. Ritter, Cette grande Corisande... (1936).
Kurg, Montaigne and La Boétie (Publications of Modern
Language Association, LXV, 1949).
A. Nicolaï, Les Belles Amies de Montaigne (1950).
d) Montaigne et sa province
A. Lamandé, Montaigne et l'esprit gascon (IVe centenaire de la naissance de Montaigne, Bordeaux, 1933)• Guillaumie, Montaigne périgourdin (ibid.).
F. Duviard, Montaigne méridional (Kevue universitaire, novembre-décembre 1954).
Bien que Montaigne soit lui-même la matière de son livre, de nombreuses zones d'ombre subsistent dans sa biographie, en particulier depuis les mairies de Bordeaux jusqu'à sa mort. Aussi, en dehors des
60 Lrv BIBLIOGRAPHIE
ouvrages cités, il est utile de consulter le Mémorial du Congrès international des études montaignistes (i 963), composé par G. Palassie, Bordeaux, imprimerie Taf- fard, où les communications de Mme Gardeau, de MM. Ritter et Joseph Saint-Martin apportent d'in- téressantes précisions. Ne pas oublier les patientes et ingénieuses recherches de M. Roger Trinquet, qui ont précisé et même redressé souvent les données traditionnelles, p. ex.: Du nouveau dans la biographie de Montaigne (R. histoire littéraire, janvier-mars r ~ 5 3) ; La Vraie Figure de Mme d'Estissac... (Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance, z ~ 5 6) ; Problèmes posés par la révision de la biographie de Montaigne (Cahiers de l'Ass. intern. des études francaises, mars i96z); Mon- taigne de 1588 à 1592 (Bulletin S. A. M., 3e série, n~ i i, 1967, sous presse)... Les amateurs de controverse se divertiront avec les points de vue divergents de Mau- rice Rat (Bulletin S. A. M., n~ i 5) et de Ferdinand Duviard (R. des Sciences humaines, janvier-mars z 9 f 6) sur le ménage de Montaigne.
e) Montaigne, la maladie et les médecins
Montaigne souffrit de la goutte et surtout de la gra- velle, comme son père; c'était, selon lui, « la pire de toutes les maladies, la plus soudaine, la plus douloureuse, la plus mortelle et la plus irrémédiahle ». (Essais, livre II, chap. XXXVII, «Livre de poche », tome II, p. 43o et sq.) La gravelle cependant comportait deux compensations :c'était alors une maladie aristocra- tique, et elle ne s'attaquait pas à l'esprit : « Je me tâte au plus épais du mal; et ai trouvé que j'étais capable de dire, de penser, de répondre aussi sainement qu'en une autre heure, mais non si constamment. » (Ibid.). Mon- taigne adonc médité sur la maladie, les médecins, les remèdes (chap. XXXVII), préférant à tout les cures thermales (cf. Le Journal de voyage). Aussi a-t-il été étudié en qualité de malade et de curiste
Dr Armaingaud, Montaigne était-il hypocondriaque? (Bul-
61 BIBLIOGRAPHIE I.v
letin de l'Acad. de médecine, 25 février 108, Masson, Paris).
C. Aymonier, Montaigne et la médecine en Aquitaine (R. historique de Bordeaux).
Dr Batisse, Montaigne et la médecine (Paris, «Les Belles- Lettres » , 1962).
Voir aussi les communications de Maurice Rat, Dr Du- jarric de la Rivière (Bulletin S. A. M., 3e série, n~~ Zj, 26, 27) et Dr Batisse (Mémorial...).
Dr René Bernoulli, Les Yeux de Montaigne (Bulletin S. A. M., 4e série, n~ Io, avril-juin 167).
f) Montaigne homme public et conseiller des rois.
Montaigne, conseiller au Parlement de Bordeaux pen- dant treize ans, deux fois maire de sa cité, officier de la Chambre du roi de France et de celle du roi de Navarre, ne peut passer pour un philosophe en chambre. Sa sagesse s'est formée au contact de l'expérience vécue
Grün, La Vie publique de Montaigne (Librairie d'Amyot, 18 S S) ; Montaigne magistrat (Paris, 18 S 6).
J. Plattard, Montaigne et son temps (Paris, 1933)• Jullian, Montaigne maire (dans Bordeaux au temps de la
mairie de Montaigne, R. historique de Bordeaux, 1933)• Cherel, La Pensée de Machiavel en France (1935)• Mesnard, L'Essor de la philosophie politique au xvle siècle
(1930•
C. Aymonier, Les Opinions politiques de Montaigne (Bul- letin de l'Acad. de Bordeaux, 1 ~ 3 ~).
Nicolaï (Bulletin S. A. M., 3e série, nO84~ S~ ~~ 7~ 9)• P. Michel (ibid., n~ 21).
D.-M. Frame, Du nouveau sur le voyage de Montaigne à Paris en 1588 (Bulletin S. A. M., avril-juin 1962).
*R. Trinquet, Montaigne et la divulgation du « Contr' Un » (R. d'Hist. littéraire, tome LXIV, p. I-12); Mon- taigne de 1585 à 1592 (Bulletin S. A. M., 4e série, n~ II, 1~G7).
62 LVI BIBLIOGRAPHIE
a) Aucun écrivain n'a eu des liens aussi étroits que Montaigne et son livre; mais plus préoccupé de cher- cher la vérité que de la trouver, influençable, mobile, passant sans cesse du particulier au général, hasar- dant les boutades de son esprit pour finalement suivre la voie moyenne, Montaigne offre matière aux inter- prétations les plus diverses. Le dialogue contradic- toire Montaigne, Pascal, Voltaire n'est pas clos. Sainte-Beuve, dans son Port-Royal, prolonge, avec plus de nuances, il est vrai, l'opinion des « Philo- sophes » du XVIIIe siècle, qui revendiquaient Mon- taigne comme un de leurs ancêtres spirituels. De nos jours, un courant opposé, né surtout des travaux de Fortunat Strowski, souligne au contraire les aspects catholiques de la pensée montaigniste. Les uns et les autres s'accordent pour reconnaître dans les Essais une eeuvre unique pour la connaissance de l'humaine condition.
*Fortunat Strowski, De Montaigne à Pascal (éd. Alcan, 1~0~); La Sagesse francaise (éd. Plon, 1~z5); Montaigne (éd. Alcan, 1931).
Montaigne est replacé dans la galerie des moralistes fran- çais, qui associent la raisôn, le sens critique et une prudhomie malicieuse. Les variations de sa pensée enrichissent son Moi, au lieu d'en détruire l'unité. Dans ce domaine, l'ouvrage de base, bien que des retouches récentes tendent à assouplir les positions systématiques de l'auteur, ,reste la thèse de
*P. Villey, Les Sources et l'Évolution des Essais (106; texte révisé en 1933, éd. Hachette, i vol.).
Le tome I, consacré à la chronologie et aux sources des Essais comprend une introduction fixant le rôle de Montaigne dans le mouvement des idées morales au xvle siècle. Une première partie étudie les lectures de Montaigne et leur chronologie; une seconde éta- blit la chronologie des trois livres des Essais.
63 BIBLIOGRAPHIE LVII
Le tome II est divisé en cinq livres. Le premier traite des essais impersonnels en insistant sur l'originalité du genre et sur le développement, d'abord timide, de la personnalité. Le deuxième, intitulé La Conquête de la personnalité, étudie le sentiment moral, la part du Moi, le scepticisme. Le livre III en vient aux essais personnels. Le livre IV traite de l'épanouisse- ment del'Essai personnel dans l'édition de 1588. Le livre V étudie les dernières années (IS88-If~z) et le système des additions.
De cet ouvrage fondamental sont dérivés des ouvrages scolaires, notamment
P. Villey, Les Essais de Michel de Montaigne (1932, Paris, éd. Malfère, réédité par la S. F. E. L. T.).
G. Lanson, Les Essais de Montaigne (1930, Paris, éd. Mellottée).
P. Michel, Montaigne (1945-1~6S, Paris, éd. Foucher). A consulter également
Victor Giraud, Les Époques de la pensée de Montaigne (dans les Maîtres d'autrefois et d'aujourd'hui).
Raymond Naves, L'Aventure de Prométhée, la Patience (Paris, Didier, 1943).
A. Micha, Le Singulier Montaigne (Paris, Nizet, 164). A. Micha insiste sur l'importance du jeu dans les Essais,
se rencontrant avec F. Duviard (Jeu des idées..., dans
Neophilologus, Groningen et New York, janvier-juil-
let 1 ~ 5 0).
*R. Trinquet, Le Vrai Triomphe de Montaigne (Mémo- rial..., 163).
b) Sur le sens du mot «Essai ».
Mme M. Hamel, Expérience-Essai (Bulletin S. A. M., 3e série, 11-1 i).
J. de Feytaud, Petite note sur le sens du mot «Essai» (ibid., nos 17-18).
A. Blinkenberg, Quel sens Montaigne a-t-il voulu donner au mot «Essais» dans le titre de son æuvre~ (publié
64 LVIII BIBLIOGRAPHIE
dans les Mélanges Mario Koques et reproduit dans le Bulletin S. A. M., 3e série, n~ z~).
E. Feuillâtre, Les Emprunts de Montaigne (Mélanges lit- téraires, Université de Poitiers, ~ 946).
G. Atkinson, La Forme de l'essai avant Montaigne (B. H. R., 1946).
c) Le problème religieux.
Toute la génération de Montaigne est tourmentée par le problème religieux. Non seulement dans le monde ecclésiastique, mais à l'intérieur des familles, la Réforme et l'$glise catholique s'affrontent; depuis 1 S 60, les guerres de religion ne cessent d'ensanglan- ter le pays. Le conflit religieux développe le scepti- cisme et même l'athéisme, issus des Anciens et enri- chis par le rationalisme de Padoue. A quel camp appartiennent les Essais? S'agit-il plutôt de ten- dances que d'un engagement? La question est d'au- tant plus brûlante que Montaigne, s'il a vécu en catholique pratiquant, avoue que ses amis protestants le soupçonnent d'être de coeur avec eux, que Pascal le tient pour un sceptique. On sait que Voltaire, Diderot, Naigeon, etc., puisent dans les Essais des arguments pour leur irréligion. Montaigne s'est expliqué et justifié à plusieurs reprises dans son livre, en particulier dans le chapitre Des prières (I, 56) : « Je propose des fantaisies humaines et miennes, simplement comme humaines fantaisies, et séparément consi- dérées, comme non arrêtées et réglées par l'ordonnance céleste... d'une manière laïque, non cléricale, mais très reli- gieuse toujours... » Mais devant l'ambiguïté de cer- taines réponses sur la relativité de la religion, comme « Nous sommes chrétiens à même titre que nous sommes ou Périgourdins ou Allemands » (II, I z), les commen- tateurs continuent à s'interroger.
Le Dr Armaingaud (Montaigne pamphlétaire et édition), G. Lanson, Paul Stapfer (Montaigne, éd. Hachette, 1893), A. Gide (Essai sur Montaigne, La Pléiade, i~29)
65 BIBLIOGRAPHIE I.Ix
voient en lui le sceptique, rajeunissant l'interpréta- tion de Pascal, des «Philosophes» et de Sainte-Beuve. Ils s'appuient surtout sur le scepticisme, incontes- table, de l'Apologie de Raymond Sebonde.
Interprétant ce scepticisme comme une manifestation d'humilité chrétienne, commentant le chapitre Des prières, invoquant le Journal de voyage, en particulier le pèlerinage àNotre-Dame-de-Lorette, les excel- lentes relations de Montaigne avec les Jésuites (son amitié avec le R. P. Maldonat), d'autres commenta- teurs considèrent Montaigne comme un croyant, soit fidéiste, soit chrétien, soit tout bonnement catholique comme on l'était au xv18 siècle.
Abbé Joseph Coppin, Montaigne traducteur de Raymond Sebonde (Facultés catholiques de Lille, 1925).
Chanoine Mathurin Dreano, La Pensée religieuse de Mon- taigne (1926-1937, éd. Beauchesne).
On doit également à Mathurin Dreano de nombreuses études annexes, p. ex. Montaigne et la préparation d la mort (B. H. R., tome XXII, 1960); Crise sceptique de Montaigne (B. H. R., tome XXIII, 19ûI); Montaigne dans les bibliothèques privées en France au xvllle siècle (Cahiers de l'Ass. intern. des études fr., n~ 14, 1962); L'Augustinisme dans !'Apologie de R. S. (B. H. R., tome XXIV, 1962), une polémique ardente et cour- toise avec Henri Busson sur la sincérité religieuse de Montaigne.
Henri Busson, Les Sources et le développement du rationa- lisme dans !a littérature franFaise de la Renaissance (1922-
1937)•
Janssen, Montaigne fidéiste (Nimègue, 1930).
(1937)•
Armand Müller, Montaigne, collection «Les Écrivains devant Dieu» (19Gs).
66 rx BIBLIOGRAPHIE
Articles de revues et communications
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Jean Guitton, Où en est le débat sur la religion de Mon-
taigne~ (The Romanic Review, XXX, avril 1944)• Roger Pons, L'Apologie de Raymond Sebonde (L'Infor-
mation universitaire, 1954).
Blinkenberg, Mémorial... (163).
Mme Hamel, L'Expression des idées religieuses... (Bulletin S. A. M., 3e série, n~ 16).
Daniel-Rops, Montaigne chrétien et sa sainte nièce (discours du dîner des «Amis de Montaigne », 160).
J. de Feytaud, Les Travaux d'Hercule (Bulletin S. A. M., nos 23-z4).
P. Michel, Fidéisme de Ronsard et de Montaigne (Bulletin S. A. M., 4e série, n~ 7, 160). Continuité de la Sagesse francaise (éd. S. E. D. E. S., I C~6 j ).
d) Philosophie morale et humanisme
Idées pédagogiques
G. Compayré, Montaigne et l'éducation du jugement(1~os).
P. Villey, L'Influence de Montaigne sur les idées pédagogiques
de Locke et de Rousseau (191 I).
*P. Porteau, Montaigne et la vie pédagogique de son temps
(193 S)•
e) Morale et culte du Moi
J. Merlant, De Montaigne à Vauvenargues (1914.).
G. Lanson, La Vie morale selon les Essais (R. des Deux
Mondes, I, 1~z4).
F. Tavera, Le Problème humain. L'idée d'humanité dans
Montaigne (IC~32).
M. Conche, Montaigne ou la Conscience heureuse (éd.
Seghers, 164).
*P. Moreau, L'Égotisme de Montaigne et de Stendhal (Bulle-
67 BIBLIOGRAPHIE 1.x1
Camille Hill Hay, Montaigne lecteur et imitateur de Sénèque (Thèse de l'Université de Poitiers, 1938).
*A. Thibaudet, Montaigne (posthume), textes établis, présentés et annotés par Floyd Gray (éd. Gallimard,
163).
f) Humanisme et classicisme
(1935)•
G. Toffanin, Montaigne e l'idea classica (Bologne, 1940). M. Weiler, Pour connaître la pensée de Montaigne (1948). G. Poulet, Études sur le temps humain (I ~ S o).
R. Beapaloff, L'Instant et la liberté chef Montaigne (« Être et Pensée », 3e s. cahier, Neuchâtel, La Baconnière,
1~So).
F. Jeanson, Montaigne par lui-même (19S I).
19S S)•
A. Stegmann, Montaigne, critico del pensiero umanistico (Turin, 160).
M. Baraz, Le Sentiment de l'unité cosmique cbe~ Montaigne (Cahiers de l'Ass. intern. des études françaises, n~ 14, 162).
g) Montaigne et le «bon Sauvage ».
Cette question concerne le chapitre Des Coches (III, 6, « Livre de poche », p. 1 z8), qui doit être rapproché de plusieurs passages des Essais : De la coutume...
(I, z3), Des Cannibales (I, 31) et de l'Apologie de R. S.
(II, I2). Le chapitre Des Cannibales traite des Indiens du Brésil et des peuples vivant selon l'état de nature, celui des Coches vise la conquête du Pérou et du Mexique par les Espagnols. Montaigne se sert de l'exemple des peuples du Nouveau Monde pour condamner les vices des civilisés (guerre, inégalité sociale, fanatisme).
Chinard, L'Exotisme américain dans la littérature française du xvie siècle (éd. Hachette, 191I).
68 LXII BIBLIOGRAPHIE
*Ch.-André Julien, Voyages de découverte et les premiers établissements aux xve et xvle siècles (P. U. F., 1948).
*Étiemble, Sens et Structure d'un Essai de Montaigne (Les Coches), (Cahiers de l'Ass. intern des études franfaises, n~ 14, 1~6z).
P. Michel, Cannibales et Cosmographes (Bulletin S. A. M., 4e série, n~ 11, 167).
h) Idées esthétiques
E. Ruell, Du sentiment artistique dans la morale de Mon-
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Th. Goutchkhoff, Les Vues esthétiques de Montaigne
(19°7)•
A. Machabey, Montaigne et la musique (Revue musicale,
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Ph. Gracey, Montaigne et la poésie (1935).
Voizard, Études sur la langue de Montaigne (I 8 8 5 ). Coffin, Étude sur la grammaire et le vocabulaire de Mon-
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liques de Lille, IC~2S).
Beauheux, L'Orthograpbe de Montaigne (Mélanges Huguet,
1940).
Mayer, Les Images dans Montaigne d'après le chapitre de
Floyd Gray, Le Style de Montaigne (éd. Nizet, 1 ~ S 8).
* J. Thomas, Sur la composition d'un Essai de Montaigne
(B. H. R., mai 1 ~; 8. Il s'agit du chapitre De la vanité). R. Jasinski, Sur la composition chez Montaigne (Mélanges
Chamard, I i f I ).
M. Baraz, Sur la structure d'un Essai de Montaigne (B. H. R., 1961).
Étiemble, Sens et Structure d'un Essai (Les Coches, cf. supra) .
W. Traegler, Aufbau und Gedankenführung in Montaignes Essays (Heidelberg, 1961).
69 BIBLIOGRAPHIE LXIII
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Maurice Rat, Montaigne et l'humour (Bulletin S. A. M., 3e série, n~ 31).
K. C. Cameron, Montaigne et l'humour (Archives des Lettres modernes, Paris, 166).
En France
P. Villey, Montaigne devant la postérité (1935). P. Villey étudie l'influence de Montaigne jusqu'en 1610.
P. Laumonier, Montaigne précurseur du XVIIe siècle (Revue universitaire, 186).
L. Brunschwicg, Descartes et Pascal, lecteurs de Montaigne (Neuchâtel, éd. de La Baconnière, 1945)•
F. Duviard, Pascal a-t-il plagié Montaigne ~ (Revue univer- sitaire, mai-juin 1 ~ 5 7).
D. M. Frame, Montaigne in France, 1812-1852 (New York, Columbia University Press, 1940).
M. Dreano, La Renommée de Montaigne en France au
XVIIIe siècle (Angers, Éditions de l'Ouest, 1052). Y. Mayeda, Étude sur les rapports de l'Apologie de R. S.
et des Pensées (Bulletin S. A. M., 3e série, nOe 17-18). R. Bady, L'Homme et son «institution », de Montaigne à
Bérulle (164).
P. Michel, Montaigne et Marivaux (Bulletin S. A. M., 3e série, nos 21, z3-24); Montaigne, Alain (Mémorial... du congrès de 163).
Hors de France
Philarète Chasles, L'Angleterre au xvle siècle : Shakes- peare traducteur de Montaigne (1879).
J. Texte, La Descendance de Montaigne : sir Thomas Bro2vne (188).
P. Villey, L'Influence de Montaigne sur Charles Blount et des déistes anglais (Revue du xvle siècle, 1913).
Alan M. Boase, The Fortune of Montaigne (Londres, 193 5).
70 I.xly BIBLIOGRAPHIE
Ch. Dédeywn, Montaigne chez ses amis anglo-saxons (1946). V. Bouillier, La Renommée de Montaigne en Allemagne
I 2I
V. Bouillier, La Fortune de Montaigne en Italie et en Espagne (1~zz).
Montaigne déclare qu'il écrit les E.rsair pour peu d'hommes et peu de temps :aucune prophétie ne s'est révélée plus fausse. En France, des manifes- tations comme celles du quadricentenaire de sa nais- sance àBordeaux (1933), du Congrès international des Études montaignistes (163) à Bordeaux et Sar- lat, l'abondance des thèses en cours (une vingtaine, à Paris, Lille, Montpellier, Rennes, Clermont-Fer- rand), la vitalité de la Société des Amis de Montaigne, animée par Maurice Rat, prouvent l'étendue de l'au- dience des E,r.rais. Il en est de même à l'Étranger des universitaires comme MM. Moore à Oxford, Blinkenberg au Danemark, Dresden en Hollande, Graham au Canada, Frame et Floyd Gray aux U. S.A., Mayeda au Japon, des poètes comme Lionello Fiumi en Italie, etc., commentent, éditent, traduisent l'oeuvre de Montaigne. Bien mieux : le grand public, partout, lit les E.rrai.r. En 1945, une édition en japonais tirée à Io 00o exemplaires s'est enlevée en un an; actuelle- ment, un élève de M. Mayeda en publie une nou- ve~le à Ioo 00o exemplaires. Un des principaux édi- te~.rs des U. S. A. prétend faire plus encore. Des pays qui, pour des raisons diverses, restaient fermés à l'eeuvre complète de Montaigne, comme le Canada et l'U. R. S. S., lui donnent maintenant accès. Il semble que notre époque, aussi éprise de renouveau et de progrès que le xvle siècle, et guère moins chao- tique, redoute plus que jamais de voir la personne humaine opprimée et anéantie. Elle trouve dans les
71 BIBLIOGRAPHIE I.xv
Essais un exemple rare d'individualisme sans anar-
chie et de sagesse universelle.
Ch. Lafon et J. Saint-Martin, Iconographie de Montaigne (Bulletin S. A. M., 3e série, 1960). Le tirage à part de cette étude capitale est épuisé.
Pierre Bonnet, Montaigne et la philatélie (Bulletin S. A. M., 4e série, n~ 7, 1966).
Sur le château et la tour de Montaigne, il faut lire Jacques de Feytaud, Une visite d Montaigne (Bulle- tin S. A. M., 4e série, nOe 6 et 7, 1966).
N.-B. —Parmi les revues publiant souvent des études sur Montaigne, en dehors de l'indispensable Bulletin S. A. M., et de Bibliothèque d'Humanisme et Renais- sance, citons la Revue d'histoire littéraire de la France et l'Information universitaire.
- Thème CLIL : 3130 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Philosophie -- Philosophie moderne -- Philosophie humaniste
- ISBN : 978-2-8124-2621-6
- EAN : 9782812426216
- ISSN : 2417-6400
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-2621-6.p.0049
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 08/04/2014
- Langue : Français