Issue Presentation
- Publication type: Journal article
- Journal: Entreprise & Société
2017 – 2, n° 2. varia - Pages: 15 to 20
- Journal: Business & Society
Présentation du numéro
En mars dernier paraissait le premier numéro de la revue « Entreprise & Société » (ENSO), revue nouvelle qui se situait en continuité de la revue Économies et sociétés (cahiers de l’ISMEA), plus précisément dans le champ couvert par les séries « Économie de l’entreprise » (K), « Entreprise et finance » (KF) et « Dynamique technologique et organisation » (W).
Cette « renaissance » a été l’occasion de préciser la ligne éditoriale de cette ancienne/nouvelle revue ; cette ligne repose sur les principes suivants :
–Pluridisciplinarité effective
–Diversité assumée
–Science en conscience
–Francophonie ouverte au dialogue international
Les principes de fonctionnement de la revue E & S ont été également précisés afin de les adapter aux attentes des parties concernées :
–Pour les auteurs, l’équipe en charge d’ENSO a souhaité mettre en place un processus de publication pro-actif comprenant, de part et d’autre de l’indispensable évaluation en « double aveugle », la désignation d’un correspondant référent chargé d’accompagner le(s) auteur(s) tout au long du processus, et un séminaire de « pré-publication » réunissant les auteurs pressentis et le comité de rédaction.
–Pour les membres de ce comité de rédaction et, plus largement, pour ceux constituant les différentes instances de la revue (équipe éditoriale, comités de rédaction et d’orientation) des principes ont été posés visant à garantir la transparence des décisions et une relève progressive des responsabilités. Par ailleurs, un médiateur a été désigné pour améliorer le dialogue entre les parties prenantes (rédaction, auteurs, éditeur, autres revues de la collection EGS1).
16Compte tenu de l’ampleur du champ éditorial centré sur la relation entre l’entreprise et la société et pour tenter de lui apporter des réponses circonstanciées, la revue propose divers types de contributions :
–Un « grand angle » constitué autour d’un entretien avec une personnalité qui, par son itinéraire et ses travaux, peut apporter un témoignage précieux sur la relation entreprise-société. Cela a été le cas, pour le no 1 d’ENSO, de notre collègue Jean-Claude Thoenig, ancien doyen de la recherche à l’INSEAD et observateur averti de l’évolution des systèmes de formation au management des organisations.
–Un ou deux dossiers thématiques sur des thèmes caractéristiques du champ éditorial. Pour le no 1, cela a été le cas des « modèles économiques de la gratuité », thème d’actualité amenant à revisiter la relation entre marchand et non marchand. S’y est ajouté, un dossier regroupant des contributions sur « finance et société », axe thématique auquel ENSO souhaite apporter un intérêt régulier, compte tenu du retard de la réflexion collective dans ce domaine.
–Éventuellement des articles dits varia, i.e. hors dossiers thématiques, afin de permettre à tout auteur potentiel de contribuer.
–Éventuellement aussi des documents d’information et des tribunes libres permettant à tel ou tel de s’exprimer sur l’actualité sans cependant adopter une démarche de recherche classique.
–Des recensions portant sur des ouvrages récemment publiés dans le champ, participant ainsi à la vie scientifique du secteur de référence.
Le présent numéro (no 2, dit d’automne) s’inscrit dans cette ligne éditoriale et dans cette structure de présentation.
1. Le « grand angle » est issu d’un entretien qu’André Comte-Sponville a accordé à Olivier Basso et Henri Zimnovitch mais il n’en est pas la transcription car pour le philosophe, « la parole est le viol de la pensée ; l’écriture son amour » [Comte-Sponville (2009) p. 163]. Suite à l’échange oral, c’est donc par mails que le texte fut finalisé. Il porte sur la philosophie morale, pour laquelle l’auteur du Petit traité des grandes vertus est une référence, et sur l’entreprise, dont il s’avère être bon connaisseur. On pourra vérifier de nouveau ce 17dernier point en lisant son texte, intitulé Sens du travail, bonheur et motivation. Philosophie du management, dont il a autorisé Entreprise & Société à publier les bonnes feuilles (à paraître dans un prochain numéro). À cette occasion, un séminaire sera prochainement organisé sur ce thème au Cnam avec la participation de Christophe Dejours2 et Maurice Thévenet, professeurs dont c’est la spécialité au Conservatoire.
2. Un premier dossier thématique a été construit autour de l’étude des coopératives, type d’entreprise qui interroge, tout particulièrement, la relation à la société. Si le thème général des coopératives a donné lieu à une littérature abondante, notamment dans les milieux directement concernés, le présent dossier, coordonné par Amélie Artis (Université de Grenoble Alpes), porte sur des questions, actuellement en débat, concernant l’effectivité de la diversité institutionnelle des entreprises coopératives et leur mode de gouvernance.
–Le premier article, co-rédigé par Amélie Artis avec ses deux collègues de l’École de Management de Grenoble – Sandrine Ansart et Virginie Monvoisin – s’intéresse au pluralisme institutionnel, à travers le cas de la banalisation des banques coopératives en France. Les auteurs mettent en relief le rôle peu apparent, mais à leurs yeux notable, des institutions concernées dans la régulation du secteur.
–Le second article, de Gilles Caire (Université Poitiers) et Marius Chevallier (Université Limoges) porte sur la participation des sociétaires dans les entreprises relevant de l’ESS (mutuelles, banques, coopératives de consommation). Les auteurs, à partir d’une étude menée dans leurs régions respectives, montrent, malgré un affaiblissement de la participation, un attachement des sociétaires à leurs institutions coopératives.
–Le troisième article, de Leonidas Maroudas (Université de Patras, Grèce) et Yorgos Rizopoulos (Université Paris Diderot), élargit le débat autour du dilemme « dégénérescence versus gouvernance élargie » ; ils montrent comment et à quelles conditions la seconde voie peut permettre d’éviter le première.
183. Un second dossier thématique est préposé, plus précisément, un premier cahier sur un sujet relevant du champ « finance et société » auquel la revue souhaite apporter une contribution régulière. Le sujet choisi est celui des « investissements d’impact (social/sociétal) » (Social Impact Investing), thème dont on sait qu’il intéresse tant les acteurs de la finance que les autorités institutionnelles concernées (tutelle, régulation…). Deux articles complémentaires composent ce mini-dossier, permettant de bien cadrer le débat autour du thème choisi :
–Nicole Alix (Coop des communs) donne le point de vue d’une professionnelle avertie sur « le pouvoir transformateur des investisseurs à impact social ». S’appuyant sur les entreprises du secteur de l’Économie sociale et solidaire, elle montre les limites de ce type d’investissement et la nécessité d’approches financières diversifiées.
–Thomas Lagoarde-Segot (Kedge B. S.) propose un cadrage théorique permettant d’élargir l’approche classique fondée sur la théorie de l’agence. Les deux pistes de recherche qu’il suggère – l’une sur l’inclusion de fonctions d’utilité interdépendantes, l’autre sur l’adoption d’une posture subjectiviste – seront précieuses pour des travaux futurs.
Comme on le voit, après cette nécessaire première étape, ce dossier sur les investissements d’impact est appelé à être poursuivi3.
4. Au-delà de ces deux dossiers thématiques, le présent numéro publie deux articles dans la catégorie dite varia, articles se situant sur des problématiques distinctes mais s’inscrivant l’une et l’autre dans le champ éditorial de la revue.
–Anne Rollet (Université d’Aix Marseille) s’intéresse aux dynamiques entreprises-territoires ; elle se demande comment appréhender la stratégie territoriale d’un syndicat professionnel. En prenant comme terrain d’étude l’appellation d’origine (AO) Champagne, elle met en relief les déploiements idiosyncratiques des stratégies des acteurs concernés par l’AO.
–Denis Malherbe (Université de Tours) est lui orienté sur l’histoire de la pensée managériale ; ainsi il propose un retour sur le 19–parcours équivoque de Robert Michels (1876-1936), théoricien de l’oligarchie organisationnelle dont la trajectoire idéologique et académique met en relief un rapport paradoxal entre lucidité et aveuglement.
5. Cet ensemble d’articles diversifiés est complété, comme pour le no 1 d’ENSO, par plusieurs recensions d’ouvrages récemment parus :
–Pierre-Yves Gomez (E. M. Lyon) : « Intelligence du travail » publié par Desclée de Brouwer (recension par Henri Zimnovitch).
–Blanche Segrestin et Armand Hatchuel : Refonder l’entreprise, paru au Seuil (recension par Christian Le Bas).
–Blanche Segrestin, Baudoin Roger, Stéphane Vernac (coord.), L’entreprise, point aveugle du savoir, paru aux Éditions Sciences Humaines (recension par Christian Le Bas).
–Sophie Mignon, Philippe Chapellier, Agnès Mazars-Chapellon, Fabienne Villesèque-Dubus (coord). L’innovation managériale. Les multiples voies d’une spirale vertueuse, paru aux Éditions Management et société (recension par Christian Le Bas).
–Henri Mintzberg Rééquilibrer la société, paru, dans sa version française, aux Éditions Maxima (recension par Elisabeth Walliser).
6. Le présent numéro d’ENSO se termine par une perspective sur les prochains numéros :
–Le no 3, prévu au printemps 2018, actuellement en phase de finalisation, avec un « grand angle » autour de Pierre-Jean Benghozi (CNRS-École Polytechnique et ARCEP), un dossier thématique sur la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE), quelques articles variés, des recensions…
–Le no 4, prévu pour l’automne 2014, avec deux grands angles en forme de « regards croisés » entre Julie Battilana (Professeur à Harvard B. S) et Isabelle Huault (Présidente de l’Université Paris Dauphine), un dossier thématique sur l’innovation sociale, un autre sur la rénovation de l’enseignement et la recherche en finance, ainsi que des articles variés, des recensions… Il est effet appel à propositions pour ces différents dossiers et projets d’articles.
20Ainsi, pas à pas, i. e. numéro par numéro, la nouvelle revue ENSO tentera d’apporter des contributions de qualité aux débats contemporains sur la relation entre entreprise et société, tout en restant fidèle à l’esprit de ses fondateurs, à l’exemple de François Perroux, plaidant déjà, il y a plus de cinquante ans, « Pour une théorie rajeunie de l’entreprise4 ».
1 En effet, tout en étant devenue une revue totalement autonome, Entreprise & Société garde des relations avec d’autres revues, également issues des anciennes séries d’Économies et sociétés, formant avec elles un secteur éditorial dédié à « Économie, gestion et société » au sein des éditions Classiques Garnier – editions-garnier.fr
2 Signalons son chapitre dans l’ouvrage collectif dirigé par Alexis Cukier, sorti en mars 2017, Vivant et théorie critique. Affects, pouvoir et critique du travail Paris, PUF.
3 Il le sera notamment via un autre dossier sur ce thème préparé actuellement par une des revues partenaires d’ENSO : la RIBAF (Reseach in International Business and Finance) publiée par Elsevier.
4 Texte paru en 1965 en Italie “Annali di Economia” – CEDAM Padova ; repris sous le titre “L’entreprise et le phénomène collectif du second xxe siècle” en introduction de l’ouvrage collectif dirigé par François Bloch-Lainé et François Perroux “L’entreprise et l’économie du xxe siècle”, Paris, PUF, 1966, tome 1, p. 1-17.
- CLIL theme: 3312 -- SCIENCES ÉCONOMIQUES -- Économie publique, économie du travail et inégalités
- ISBN: 978-2-406-07390-1
- EAN: 9782406073901
- ISSN: 2554-9626
- DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-07390-1.p.0015
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 12-22-2017
- Periodicity: Biannual
- Language: French