Pour une convergence des initiatives relatives à une refondation de la finance
- Type de publication : Article de revue
- Revue : Entreprise & Société
2017 – 1, n° 1. varia - Auteur : Pérez (Roland)
- Pages : 261 à 277
- Revue : Entreprise & Société
Pour une convergence
des initiatives relatives
à une refondation de la finance1
La crise financière mondiale déclenchée en 2007-2008 a amené à réfléchir et à débattre autour des thèmes concernant la refondation de la finance. Diverses initiatives ont été prises, des collectifs ont été créés, sous l’impulsion, ici de chercheurs, là de praticiens, ailleurs de citoyens préoccupés par l’ampleur et la durée de la crise actuelle, parfois en rapprochant, à des degrés divers, ces différentes catégories d’acteurs.
Parmi les différents appels reçus, nous avons retenu les suivants :
– The Call for a Finance Watch (juin 2010)
–L’appel pour « Renouveler la recherche et l’enseignement en finance, économie et gestion pour mieux servir le bien commun » (mars 2011)
–Le standing track « Finance, Economy and Society » d’EURAM (octobre 2013)
–Le Manifesto du réseau PoCFiN (avril 2015)
I. The “Call for a Finance Watch” (June 2010)
We, as European elected officials in charge of regulating financial markets and banks, can see every day the pressure exerted by the financial and banking industry to influence the laws governing it. There is nothing extraordinary if these companies make their point of view known and have discussions on a regular basis with legislators. But it seems to us that the asymmetry between the power of this lobbying activity and the lack of counter-expertise poses a danger to democracy. 262 Indeed, this lobbying activity should be balanced by that of others. When it comes to the environment or to public health, non-governmental organizations (NGOs) have developed a counter-expertise which reports a different point of view compared to the one of corporations. The same happens when it comes to social policies and industrial relations, where the voice of employers is balanced by the one of trade unions. These disputes allow elected officials to hear opposite points of reasoning. But when it comes to finance, this is not the case. Neither trade unions nor NGOs have developed an expertise capable of countering the banks ’ expertise. Therefore, there is currently no sufficient counterpower in civil society. This absence does not prevent us from developing our own expertise, independent from industry, and to do our work, but this asymmetry constitutes in our eyes a danger to democracy. This asymmetry lies in a context of close proximity between political and financial elites. In the U.S. the connections between Goldman Sachs and the government are known. But in Europe this proximity is by no means smaller. This proximity contributes to a unilateral attention to the argumentations of the financial industry and it certainly hinders the ability of politicians to take decisions free from influences. As it happens, the lack of an adequate political response to the crisis of the financial system can feed any form of populism, based more on emotion than on reason. As European elected officials in charge of financial and banking regulations, we therefore call on civil society (NGOs, trade unions, academic researchers, think-tanks…) to organize to create one (or more) non-governmental organization(s) capable of developing a counter-expertise on activities carried out on financial markets by the major operators (banks, insurance companies, hedge funds, etc.) and to convey effectively this analysis to the media. As elected officials from different political families we may differ on the measures to be taken. But we are all together in wanting to create greater awareness in the public opinion on this risk for the quality of democracy.
As MEPs, we invite the Members of national parliaments to join our call.
263II
Appel des enseignants et chercheurs « Renouveler la recherche et l’enseignement en financeéconomie et gestion pour mieux servir le bien commun » (Genève-Fribourg-Zürich mars 2011)
II.1.
Les auteurs de cet appel constatent avec inquiétude que plus de trois ans après l’éclatement de la crise qui a fortement mis en lumière les écueils, limites et dangers ainsi que les responsabilités de la pensée dominante en matière économique, cette dernière continue à exercer un quasi-monopole sur le monde académique. Ce monopole tient au pouvoir institutionnel que ses inconditionnels exercent sur le monde universitaire et sur celui de la recherche. La domination, relayée par les prétendues meilleures universités, date d’il y a au moins un quart de siècle et est mondiale. Toutefois, la manière dont ce paradigme persiste malgré la crise actuelle met en évidence son ampleur et la dangerosité de son caractère dogmatique. Les enseignants et chercheurs, signataires de cet appel, constatent que cette situation limite la fécondité de la recherche et de l’enseignement en économie, finance et gestion, car elle les détourne des questions essentielles pour la société.
II.2.
Cet appel est à la fois public et international et s’inscrit dans un cadre plus large d’initiatives convergentes. En effet, dans les conditions actuelles, le monde académique ne semble plus en mesure de former des esprits ouverts, novateurs et responsables, susceptibles d’affronter les défis actuels et ceux à venir. Cette situation n’est limitée ni à la Suisse, ni à l’Europe. La recherche doit contribuer au bien-être commun et non pas produire des analyses complaisantes sur les supposés bienfaits de la financiarisation de l’ensemble du système économique obtenus grâce aux avantages présumés de l’innovation et de la spéculation financière.
264II.3.
Les professeurs, enseignants et chercheurs sont dépositaires de la confiance de la société qui leur a donné pour tâche de la servir par la transmission et par la quête continue d’une meilleure appréhension de la réalité. C’est seulement dans ce contexte que la liberté académique a un sens, elle est responsabilité et non licence. Ainsi, aujourd’hui, l’une des grandes priorités de la recherche en finance, économie et gestion devrait être d’examiner ses propres fondements et pratiques à la lumière des phénomènes qui ont conduit à la crise financière. C’est seulement à cette condition qu’il sera possible d’élaborer des politiques et remèdes permettant de retrouver un fonctionnement équilibré de l’économie.
II.4.
Il est impératif de dépasser ainsi les discussions à huis clos entre spécialistes tous coulés dans le même moule. Par construction, de telles discussions sont incapables de remettre en question leurs propres présupposés. La situation actuelle requiert donc l’ouverture de ces disciplines à une investigation fondamentale qui est nécessaire pour apporter la distance nécessaire à leur régénérescence. Cet effort se heurte à une résistance interne forte et doit donc trouver des relais extérieurs. Pour affirmer un pluralisme d’approches, il convient donc de mettre en discussion les fondements (épistémologiques, éthiques et anthropologiques) des disciplines d’économie, de finance et de gestion.
II.5.
En tant que dépositaires de la confiance des citoyens et producteurs d’idées qui influencent les comportements et les politiques, nous attirons l’attention de l’opinion publique et du monde politique sur le fait que les conditions d’accomplissement responsable de notre mission sont compromises. Cet appel s’adresse d’une part aux étudiants, jeunes chercheurs, collègues et acteurs économiques, et d’autre part à ceux qui exercent des responsabilités publiques en matière d’éducation universitaire et de recherche, recteurs et présidents d’institutions d’enseignement sans oublier les responsables des structures de financement de la recherche. Il leur revient, en premier lieu, de veiller à ce que les conditions nécessaires 265au renouvellement fondamental de nos disciplines et au retour au pluralisme des approches soient rapidement remplies.
II.6.
Les professeurs de l’enseignement supérieur, signataires de cet appel suggèrent des pistes d’actions susceptibles de promouvoir le pluralisme, rempart contre les risques de l’aveuglement dogmatique et la dérive des politiques et des comportements qui en résultent. Ils proposent notamment
–Qu’un examen critique rétrospectif soit initié, de manière à remettre à l’esprit de chaque chercheur la question de la pertinence, pour la société, des travaux qu’il produit grâce aux financements publics. La liberté académique ne saurait justifier de faire l’impasse sur la responsabilité des enseignants et chercheurs en la matière.
–Qu’au niveau institutionnel, le décloisonnement et l’interdisciplinarité soient réellement promus.
II.7.
Il s’agit aussi de créer les conditions nécessaires à ce que la pluralité soit présente et reconnue à tous les niveaux de la hiérarchie académique :
–Par la prise en compte dans le recrutement de nouveaux professeurs de l’intérêt qu’ils portent à la résolution de problèmes d’ordre socio-économiques ainsi qu’en général à l’équité, la stabilité et la durabilité du système économico-financier.
–Par l’élargissement des critères d’évaluation de la recherche de manière à intégrer la pertinence des thèmes choisis, le contenu et le caractère interdisciplinaire des articles ou livres publiés et non pas seulement le nombre de publications dans quelques revues monolithiques.
II.8.
La critique de la pensée dominante est une exigence scientifique. Il s’agit donc d’avancer sur ces pistes pour que le pluralisme devienne une réalité reconnue et appréciée et qu’il enrichisse le débat public et éclaire les choix politiques.
266II.9.
Les auteurs de cet appel sont :
Titre/Prénom/Nom |
Institution d’attache |
Pays |
Prof. Hon. Claude Auroi |
IUHEID – Genève |
Suisse |
Prof. Heinrich Bortis |
Université de Fribourg |
Suisse |
Prof. Marc Chesney |
Université de Zurich |
Suisse |
Prof. Paul Dembinski |
Université de Fribourg |
Suisse |
Dr Denis Dupré MCF |
Université de Grenoble |
France |
Prof. Rajna Gibson |
Université de Genève |
Suisse |
Prof. Jean-Christophe Graz |
Université de Lausanne |
Suisse |
Em. Prof. Chris Lefebvre |
Université catholique de Leuven |
Belgique |
Prof. Rafeal Matos |
HES Sierre |
Suisse |
Em. Prof. Claude Mouchot |
Université de Lyon 2 |
France |
Prof. Alfred Pastor |
IESE – Barcelone |
Espagne |
Prof. Étienne Perrot |
Institut catholique de Paris |
France |
Prof. Hes M-F Perruchoud-Massy |
HES Sierre |
Suisse |
Prof. Frédéric Poulon |
Université Montesquieu – Bordeaux |
France |
Prof. Birger P. Priddat |
Université de Witten/Herdecke |
Allemagne |
Dr Gilles Raveaud MCF |
Université Paris 8 Saint-Denis |
France |
Prof. Sergio Rossi |
Université de Fribourg |
Suisse |
Prof. Jean-Michel Servet |
IUHEID – Genève |
Suisse |
Prof. Milad Zarin |
Université de Neuchâtel |
Suisse |
Les collègues enseignants-professeurs ainsi que toute personne découvrant cet appel et souhaitant le signer, peut le faire sur ce blog en cliquant sur le lien www.responsiblefinance.ch/appel/signer-lappel/. Vous 267pouvez ci-dessous aussi nous faire part de vos éventuels commentaires. L’adhésion et les commentaires peuvent aussi être envoyés à l’adresse dédiée manifeste@obsfin.ch
III. Le standing track
« Finance, Economy and Society » d’EURAM
L’European Academy of Management (EURAM) est une association européenne, regroupant depuis 2001 un nombre croissant de chercheurs et universitaires dans le monde des sciences de gestion (www.euram-online.orgo. Elle est structurée par thèmes dominants en Special Interest Group (SIG), notamment sur le thème « Business for Society » au sein duquel a été créé un standing track « Finance, Economy and Society » (animé par Catherine Karyotis (Neoma B. S.). Ce collectif a organisé des sessions dédiées aux congrès EURAM 2014 (Valencia), 2015 (Warshaw), 2016 (Paris) – thème directeur : « Finance, Economy and Society : For a sustainable re-embedding ».
Finance et soutenabilité : vers un changement de paradigme ?
Catherine Karyotis,
avril 2015
La crise financière de 2008 encore visible aujourd’hui mais aux conditions et à l’ampleur totalement différentes nous amènent à remettre la finance au service de l’économie réelle et de la société. L’hyper-financiarisation appelle un changement de paradigme pour remettre la finance en phase avec la soutenabilité des économies via son ré-encastrement au sens de Polanyi (1944).
III.1. Une crise financière aux contours indéfinis
Les dérives de la finance proviennent d’un développement à outrance de la finance devenue un but davantage qu’un moyen, ce qu’Aristote a appelé la chrématistique. Ces dérives s’inscrivent dans la trajectoire de 268l’hyper-financiarisation des économies. Les encours des marchés dérivés s’élèvent, en 2013, à 693 000 milliards de dollars, soit dix fois le PIB mondial ; pourtant, selon la Banque des Règlements Internationaux, seules 7 à 8 % des transactions sur les marchés à terme seraient dédiées aux besoins de couverture des entreprises industrielles ou commerciales ; le shadow banking, atteint 53 000 milliards d’euros ; tandis que chaque jour s’échangent 5 300 milliards de dollars sur le marché des changes.
Le modèle de l’économie hyper-financiarisée assise sur l’endettement, l’effet de levier et le court-termisme ont fait oublier le fondement des relations à long terme essentielles à la pérennisation de nos économies ; le système s’est écroulé en 2008. La crise est devenue globale et se révèle être une crise de modèle (Aglietta & Rigot 2009).
L’erreur de la finance est pourtant antérieure à la crise ; on a cru que tout pouvait se mettre en équation. On a cru à une modélisation totale, reposant sur le déterminisme. Cette financiarisation à outrance des économies et cette idéologie du quantifiable et du modélisable se sont cristallisés notamment dans une technique, qui fut l’instrument de propagation de la crise, la titrisation. En financiarisant la vie quotidienne (Martin 2002), les relations entre les individus et la société se sont progressivement structurées via le crédit. On a titrisé l’American dream. Aujourd’hui, une gouvernance de la finance mondiale est tout autant nécessaire que la stabilité de la même finance.
III.2. Un nécessaire changement de paradigme
pour un ré-encastrement de la finance
Polanyi (1944) avait dénoncé l’encastrement de la société dans l’économie, aujourd’hui cet encastrement est double : la société est encastrée par l’économie, elle-même encastrée par la finance. « La marchandisation économique [a pris] peu à peu le pas sur le développement éthique et spirituel. L’avoir [l’a emporté] sur l’être. Les liens de réciprocité entre les personnes, et les rapports mêmes avec le politique, [se sont effacés] devant l’extension de l’échange marchand à la sphère privée » (Lenoir 2012).
Plus que la marchandisation, c’est la « marchéisation » qui doit être limitée. Polanyi (1944), affirmait en effet que « La maîtrise du système économique par le marché a des effets irréversibles sur l’organisation toute entière de la société : elle signifie que la société est gérée en tant 269qu’auxiliaire du marché. Au lieu que l’économie soit encastrée dans les relations sociales, ce sont les relations sociales qui sont encastrées dans le système économique ».
Soixante ans après le sociologue, appelons à un changement de paradigme pour une nouvelle gouvernance ; que la finance reste un moyen et non un but !
Il convient de réguler l’ensemble des acteurs financiers et pas seulement les banques, d’assainir certaines techniques telles que la titrisation secondaire ou tertiaire ou certaines pratiques (limitation des bonus, séparation des activités bancaires…), de limiter l’activité de certains marchés (marchés OTC, etc.), de décourager, voire d’interdire, certaines transactions telles celles pratiquées dans les paradis fiscaux ou encore d’instaurer une taxation sur les transactions financières. À cette fin, le ré-encastrement prend toute son importance, pour remettre les choses à l’endroit, donc la finance au service de l’économie et des hommes
IV. Manifesto POCFIN
Thomas Lagoarde Segot
et Christophe Revelli
– Kedge B.S. (avril 2015)
L’inédite complexité du système financier et les conséquences délétères de la financiarisation aux plans économique, social et écologique nous appellent à repenser en profondeur les concepts de la théorie financière. Mais une telle diversification est-elle réellement envisageable, compte tenu de l’unicité paradigmatique de la finance académique, des conditions actuelles de l’administration de la recherche, et de l’évolution du métier d’enseignant-chercheur ?
Ce sont ces raisons qui ont poussé au printemps 2015 un collectif de chercheurs (en provenance d’institutions telles qu’Oxford University, KEDGE Business School, Leicester University, Loughborough University, University of Westminster) à lancer un Manifeste dont le texte est repris en annexe. L’objectif de ce Manifeste est de fournir un point de ralliement 270et de la visibilité à tout chercheur souhaitant s’engager dans la voie de la diversification de la théorie financière, dans une perspective pluraliste et interdisciplinaire, et dans le respect des normes académiques d’ouverture, d’équité et de transparence. Sur un plan épistémologique, nous affirmons que l’apport croisé de contributions issues d’approches différentes permettra une compréhension plus fine du monde financier, appréhendé sous ses multiples facettes. Nous posons comme principe que la recherche est un processus créatif pouvant être conduit de façon multiple : développer des connaissances dans des directions différentes… enrichira considérablement notre compréhension du monde social. L’interaction et le dialogue entre les différentes approches nous permettra de synthétiser, transformer, polariser, et clarifier les différences de point de vue, sans viser à obtenir un référentiel uniforme. Cette initiative aura également pour corollaire de responsabiliser les chercheurs, en nous rendant pleinement décisionnaires du protocole de recherche. Nous aurons en effet à nous justifier explicitement de l’approche retenue, des hypothèses posées, et des objectifs de leur recherche, en fonction de la nature du problème posé, et des alternatives existantes. Cet élargissement nous permettra de mieux appréhender la complexité nouvelle du système financier, ainsi que ses interactions avec l’environnement et la société.Enfin, par transposition dans les contenus d’enseignement, ces travaux nous permettront de stimuler le pluralisme économique, en favorisant l’émergence de nouvelles formes de gestion et de financement de l’activité économique.
Ce Manifeste est par ailleurs associé à un grand nombre d’initiatives (ateliers de recherche, coopérations avec les acteurs, ouvrages collectifs, numéros spéciaux, conférences internationales…), notre objectif partagé étant de faire paraître une cinquantaine d’articles dans des revues labellisées à l’horizon 2018 ; et de publier dans la foulée un manuel d’enseignement assis sur ces nouvelles connaissances. Si nous réussissons, nous aurons très probablement jeté les bases du processus de diversification de la finance académique et aurons contribué, à notre échelle, à un projet partagé d’émancipation du capitalisme financiarisé.
Manifesto (Postcrisis Finance Research Network – Marseille, spring 2015)
The ongoing economic, social and environmental crisis has revealed the need to redefine the finance function. Given its micro-normative intent, academic 271 finance bears significant responsibility in this process addressing the interaction between finance and society. As a response, many private actors have enlarged their definition of ‘ value ’ to include environmental and social elements into their management and asset allocation practices. Such practices, however, appear incompatible with the current epistemological structure of academic discourse in finance, which is heavily influenced by logical positivism and the methodological individualism hypothesis based on the maximization of the shareholder ’ s utility function. This paradox challenges us to reconsider the epistemological foundations of modern finance, and, in particular, the dominant role played by shareholders. In particular, we argue there is a need to turn the order upside down : economy and finance have to be embedded in environmental and social welfare to answer challenges we face, rather than the opposite. There is a need for a radical break with the methodological individualism that dominates the fields of economics and management, and especially finance. It is of our responsibility to question social welfare simply considered as a result of shareholders value maximization point of view. Or should we instead promote another character, as a substitute to the shareholder ? How should we (re)define the concept of value ? This could serve as a stepping stone for the rethinking of academic finance and attempt to carve out innovative paths for financial research in the 21 st century.
Il parait souhaitable que les différentes initiatives prônant une « refondation de la finance » se coordonnent entre elles pour construire ensemble une alternative crédible face à la toute puissance du mainstream.
Toutes les personnes intéressées par ce projet collectif sont invitées à y participer et à le faire savoir. « Working together » comme nous le recommandait Lin Ostrom…
Contacts :
–Réseau PoCFin c/o chaire “finance autrement” AG2R-La Mondiale – Kedge BS (bernard.paranque@kedgebs.com ; thomas.lagoardesegot@kedgebs.com ; christophe.revelli@kedgebs.com)
–Finance Watch (benoit.lallemand@finance-watch.org)
–Observatoire de la finance. Genève, CH (manifeste@obsfin.ch)
–Séminaire « Éthique et finance » MSH Paris chaire-ef@msh-paris.fr, christian.walter@msh-paris.fr
272–Groupes de travail. EURAM et RIODD (fred.dejean@gmail.com, catherine.karyotis@neoma-bs.fr)
–finance@bienscommuns.org (nicole.alix@credit-cooperatif.coop ; perez.roland@free.fr)
273Références
Aglietta M., 2004, Dérives du capitalisme financier, Ed. Odile Jacob.
Aglietta M. & al., 2016, Monnaie, entre dettes et souveraineté, Ed. Odile Jacob.
Aglietta M., Orléan A., 2002, La Monnaie entre violence et confiance, Ed. Odile Jacob.
Aglietta M., Orléan A., 1998, La Monnaie souveraine, Ed. Odile Jacob.
Aglietta M, Rigot S, 2009, Crise et rénovation de la finance, Ed. Odile Jacob.
Akerlof, Shiller R.J. (2015), Phishing for Phools : The Economics of Manipulation and Deception, Princeton U. P. Akerlof, Shiller R.J. (2009), Animal Spirits : How Human Psychology Drives the Economy, and Why It Matters for Global Capitalism, Princeton U.P. Alijani, S., Karyotis, C., 2016, Sustainability : Finance, Economy, and society, Bingley, Emerald Publishing.
Ardalan, K., 2008, On the role of paradigms in finance. Alternative voices in contemporary economics, Ashgate, Hampshire (UK).
Altavater E., Mahnkopf B. (1997), “The world market unbound”, Review of International Political Economy, 4 3, Autumn, p. 448-471.
Auvray T., Dallery T., Rigot S., 2016, L’entreprise liquidée – la finance contre l’investissement, Paris, Michalon.
Beck (2001), La société du risque, Sur la voie d’une autre modernité, Flammarion.
Berger P., Luchmann Th., 1966, The social construction of reality, NY, Doubleday.
Bignon V., Biondi Y. et Ragot X., 2009, Une analyse économique de la “juste valeur” – La comptabilité comme vecteur de crise, Prisme no 15, Centre Cournot.
Boltanski et Chiapello E., 1999, Le Nouvel esprit du capitalisme, Paris, Gallimard, NRF
Bourguignon A. et Chiapello E, 2003, The role of criticism in the dynamics of performance evaluation systems, Cergy-Pontoise, ESSEC.
Bourguinat H., Briys E., 2009, L’arrogance de la finance, Paris, La Découverte.
Boussard, V., 2016, Finance at Work. Routledge,
Capron & alii, 2005, Les normes comptables internationales, instruments du capitalisme financier, Paris, La Découverte.
Casta J-F. et Colasse B., éd., 2001, Juste valeur : enjeux techniques et politiques, Paris, Economica.
Chambost I., Touchelay B. (éd.), 2013, dossier thématique « L’information économique et sociale des salariés et de leur représentants ; histoire d’un enjeu de société », Économies et sociétés (ISMEA) – série « Entreprise et finance » (KF3) – v. 47/no 8, août ; p. 1219-1419.
Chambost I. & al (éd.), 2016, La fabrique de la finance, P. U. du Septentrion.
274Charreaux G., 2008, « La recherche en finance d’entreprise : quel positionnement méthodologique ? », F.C.S., p. 201-312.
Charreaux G., Wirtz P., 2006, Gouvernance des entreprises – Nouvelles perspectives, Paris, Economica.
Cuillerai M., 2002/2009, Spéculation, éthique, confiance, Paris, Payot & Rivages.
Dembinsky P., 2008, « Finance servante ou finance trompeuse ?, Rapport de l’Observatoire de la Finance » Paris, Desclée de Brouwer.
Durand D., 2014, Le capital fictif, Paris, Les prairies ordinaires.
El Karoui N., 2009, « Un moment de l’expérience probabiliste. Théorie des processus stochastiques et pratiques dans les marchés financiers », Prisme no 17, novembre, Paris, Centre Cournot.
Faber E. (2011), Chemins de traverse, Vivre l’économie autrement, A. Michel.
Filippi C.H. (2012), Les 7 péchés du capital, Descartes & Cie.
Fimbel E. et Karyotis C. (2012) « Titrisation et réflexo-genèse », Économies & Sociétés (KF2), tome 46, no 3, p. 527-551.
Franke G. (1998), “Transformation of banks and bank services”, Journal of Institutional and Theoretical Economics. Vol. 154, March, p. 109-133.
Généreux J. (2010), La grande régression, Seuil.
Giraud G., 2014, L’illusion financière, Paris, Les éditions de l’atelier.
Giraud G., Renouard C., 2009, 20 Propositions pour réformer le capitalisme, Paris, Flammarion
Granovetter M. (1985), « Economic action and social structure : the problem of embeddedness », Am. Jour. of Sociology, 91/3, p. 1360-80.
Hacking I., 2001, Entre science et réalité : la construction sociale de quoi ?, Paris, La Découverte.
Herlin Ph., 2008, « Théorie des marchés financiers : revenir aux concepts fondamentaux », Club Finance HEC, Études no 75,
Huault I. et Richard C., 2012, Finance. The Discreet Regulator : How Financial Activities Shape and Transform the World, Palgrave MacMillan,
Huault I. et Rainelli H., 2009, “Market shaping as an answer to ambiguities. The case of credit derivatives”, Organization Studies, May, vol. 30 no. 5 549-575
Jorion P., 2008 L’implosion. La finance contre l’économie : ce que révèle et annonce « la crise des subprimes », Fayard.
Jorion P., Colmant B., 2014, Penser l’économie autrement, Fayard
Karyotis C., Rajsingh P. (2013), « Impénitente, envahissante et arrogante finance », Expansion Management Review, (3) : 28-35.
Kuhn Th., 1983, La structure des révolutions scientifiques, Paris, Flammarion,, tr. de The Structure of Scientific Revolution, 1962/1970.
Lagoarde-Segot, Th., 2015, « Diversifying financial research : from financialization to sustainability » International Review of Financial Analysis, 39, p. 1-6.
275Lagoarde-Segot Th., 2014, La finance solidaire. Un humanisme économique, De Boeck, Bruxelles.
Lagoarde-Segot, T., Paranque, B., 2016, « Finance reconsidered : an editorial », Research in International Business and Finance.
Lenoir A. (2012), Comprendre la crise et prévoir la prochaine, L’Harmattan.
Louche C., Hebb T., 2014, Socially Responsible Investment in the 21st Century : Does it Make a Difference for Society ? Bingley, Emerald Group Publishing.
MacKenzie D. A., 2006, An Engine, not a camera. Social Studies in Finance, Cambridge, PA, MIT Press.
MacKenzie D. A. & al., 2007, Do Economists Make Markets ? On the Performativity of Economics, Princeton Univ. Press.
MacKenzie D., Millo Y., 2003, « Constructing a market, performing theory : The historical sociology of a financial derivatives exchange » American Journal Sociology 109, p. 107-145.
MandelbrotB., 2004, The (Mis)Behaviour of Markets, Benoît, Profile Books.
Mandelbrot B., HudsonR., 2005, Une approche fractale des marchés, Ed. Odile Jacob.
Marteau D., Morand P., 2009, Normes comptables et crise financière : propositions pour une réforme du système de régulation comptable, Paris, La Documentation Française.
Martin R. (2002), Financialization of daily life, Temple University Press.
Mathias E. (1996) ; « Les marchés sans mythes », Revue de l’OFCE. No 57, 1996. p. 95-134.
Morin F., 2006, Le nouveau mur de l’argent – Essai sur la finance globalisée, Paris, Seuil.
Orléan A., 2009, De l’euphorie à la panique : Penser la crise financière, Ed. rue d’Ulm.
Orléan A., 2011, L’Empire de la valeur, Seuil.
Paranque B. et Pérez R. (éd.) (2015), La finance autrement ? Réflexions critiques et perspectives sur la finance moderne, Villeneuve d’Asq, P. U. du Septentrion – nouvelle édition (2016) Finance reconsidered – New perspectives for a responsible and sustainable finance, Bingley, Emarald Publ.
Pastre O. et Sylvestre J-M., 2008, Le roman vrai de la crise financière, Paris, Ed. Perrin.
Pérez R., 2003, 2009, La gouvernance de l’entreprise, Paris, La Découverte
Plihon D., 2003, Le nouveau capitalisme, Paris, La Découverte, 3o éd 2009.
Polanyi K., 1944, The Great Transformation. Holt Rinehart.
Rainelli H., 2008, “Nouveaux chantiers de la finance” in Schmidt G. (éd), Le management, Auxerre, SH Éditions, p. 175-183.
Revelli C., 2011, La performance financière de l’investissement socialement responsable (ISR) : approche méta-analytique, Thèse de doctorat, Université de Montpellier.
276Revelli C. (2013), « L’Investissement socialement responsable : origine, débats et perspectives », Revue française de gestion, no 236, p. 79-92.
Richard J., 2012, Comptabilité et développement durable, Paris, Economica.
Rifkin J., 2000, L’âge de l’accès, La Découverte.
Robin J., 2003, « Les enjeux économiques et politiques du concept d’information » in Merlant P., Passet R., Robin J., Sortir de l’économisme, une alternative au capitalisme néolibéral, Les Éditions de l’Atelier.
Roubini N., Mihm S, 2010, Économie de crise : une introduction à la finance du futur, Paris, J-C Lattès.
Roux M., 2005, Finance éthique, Paris, RB Éditions.
Schinckus C., 2015, « Positivism in finance and its implication for the diversification of finance research ». International Review of Financial Analysis, v40, p. 103-106.
Servet J-M., 2012, Les monnaies du lien, P. U. Lyon.
Servet J-M., 2015, La vraie révolution du micro-crédit, Éd. Odile Jacob, Paris.
Shiller R. J., 2000, Irrational Exuberance, Princeton U. P. Simon C. et Collectif Roosevelt, 2014, Stop à la dérive des banques et de la finance, Paris, Les Éditions de l’atelier.
Soros G., 2008, The New Paradigm for Financial Markets : The Credit Crisis of 2008 and What It Means, NY, Perseus Group.
Stiglitz J. (2006), “Global Public Goods and Global Finance : Does Global Governance Ensure that the Global Public Interest is Served ?” in Touffut J.P. (ed.) Advancing Public Goods. Centre Cournot.
Stout L., 2009, “How deregulating Derivatives led to Disaster and what Re-regulating them can prevent another“, Lombart Street, note FinReg 21th www.finreg21.com
Sun W., Louche C., Pérez R. (Eds), 2011, Finance and Sustainability : Towards a New Paradigm ? A Post-Crisis Agenda, Bingley, Emerald Group Publishing.
Sun W., Stewart J., Pollard D., 2010, Reframing Corporate Social Responsibility : Lessons from the Global Financial Crisis, Bingley, Emerald Group Publishing.
Sun W., Steward J., Pollard D, 2011 “Corporate Governance and the Global Financial Crisis : International Perspectives”, Cambridge University Press.
Taleb N. N., 2013, Antifragile : Les bienfaits du désordre[trad ; de « Antifragile : Things That Gain from Disorder »] Les Belles Lettres.
Taleb N. N. (2010), Le cygne noir : La puissance de l’imprévisible[trad. de « The Black Swan : The Impact of the highly improbable »], Les Belles Lettres.
Testart A. (2001), “Échange marchand, échange non marchand”, Revue Française de sociologie, 42(4) : 719-748.
Thom R., 1983, Paraboles et catastrophes, Paris, Flammarion.
Tirole J., 2006, The Theory of Corporate Governance, Princeton University Press.
277Tirole J., 2008, « Leçons d‘une crise », notes TSE – no 1, déc.,, Toulouse S.E. Van Frederisklut R.A.I & alii, Ed., 2008, Corporate finance and Corporate Governance : an European Perspective, London, Routledge.
Vieille J-N., 2012, Valorisation des entreprises en temps de crise, Paris, Economica.
Walter C, 2013, Le modèle de marche au hasard en finance, Paris, Economica.
Walter C. & Le Courtois O., 2012, Risques financiers extrêmes et allocation d’actifs, Paris, Economica.
Walter C. (dir.), 2010, Nouvelles normes financières. S’organiser face à la crise, Springer.
Walter C. & de Pracontal M., 2009, Le virus B. Crise financière et mathématiques, Seuil.
Walter C. & Lévy Véhel J., 2002, Les Marchés fractals. Efficience, ruptures et tendances sur les marchés financiers, Paris, PUF.
1 Informations rassemblées par Roland Pérez, (juillet 2016).
- Thème CLIL : 3312 -- SCIENCES ÉCONOMIQUES -- Économie publique, économie du travail et inégalités
- ISBN : 978-2-406-06842-6
- EAN : 9782406068426
- ISSN : 2554-9626
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-06842-6.p.0261
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 10/03/2017
- Périodicité : Semestrielle
- Langue : Français
- Mots-clés : Crise financière, refondation, financé durable, initiatives européennes