Bibliographie
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Danser entre ciel et terre. Le maître à danser du Quattrocento, sa technique et son art
- Pages : 413 à 470
- Collection : Bibliothèque de la Renaissance, n° 80
Notices biographiques
Alberti, Leon Battista : né le 14 février 1404 à Gênes et mort le 20 avril 1472 à Rome, il est un humaniste, écrivain, philosophe, architecte, mathématicien, théoricien de la peinture et de la sculpture. Ses ouvrages sur les arts figuratifs et l’architecture constituèrent les premiers traités des temps modernes. Après une formation à Venise et Padoue et être ensuite passé à Bologne, son séjour à Rome entre 1428 et 1432 et l’étude des ruines antiques, l’amène à l’écriture du Descriptio urbis Romae. Il commence en 1433 son traité De familia qui traite en trois livres de l’éducation des enfants, de la vie conjugale et domestique, et montre le portrait de l’homme vertueux chef de famille ; Il est complété en 1441 par un quatrième livre qui traite de l’amitié. Alberti y aborde de manière nouvelle la place et le rôle de l’argent, la gestion du temps, etc. Son ouvrage occupe une place essentielle dans la question des origines du capitalisme. De retour à Florence, Alberti prend la mesure du nouvel art en train de naître, représenté par des innovateurs comme Brunelleschi, Donatello, Masaccio, Paolo Uccello, etc. D’où la rédaction du De pictura (1435) qui est la théorisation de la conception de la première Renaissance florentine, où il ne s’agit plus d’une imitation mais d’une connaissance de la nature, fondée sur le nouveau concept de perspective scientifique. Il complète les traités avec le De re ædificatoria (1450) sur l’architecture et le De statua (1464) sur l’art de la sculpture. Architecte, il conçoit à Florence le Palais Rucellai (commencé en 1455) et la façade de la basilique Santa Maria Novella (1470) ; à Rimini il fait construire le temple Malatesta (1447-1468) et à Mantoue il laissa la « somme » de sa pensée architecturale dans les églises San Sebastiano (1460) et Sant’Andrea (1471 et suivants). Cf. Grayson, Cecil et Argan, Giulio Carlo, « Alberti, Leon Battista », Dizionario Biografico degli Italiani (en ligne), vol. 1, Roma, Istituto dell’Enciclopedia Italiana, 1960.
Allegretti, Allegretto : né à Sienne en 1429 et mort en 1497, il est membre d’une famille de banquiers et de dirigeants de la cité. Il est l’auteur de la Storia dei fatti dei Senesi dal 1450 al 1496. Cf. Prunai, Giulio, « Allegretti, Allegretto », D.B.I., vol. 2, 1960.
Alunno, Niccolo (ou l’Alunno ou Niccolò da Foligno), Niccolò di Liberatore dit : peintre de l’école ombrienne, né à Foligno en 1430, décédé en1502. Ses premières œuvres prouvent qu’il travaillait alors dans l’orbite de Benozzo Gozzoli. Sa peinture montre également une connaissance des œuvres de Vivarini, Crivelli et d’Antonio da Fabriano. On considère que ses chefs-d’œuvres sont les retables de Gualdo Tadino (1472) et Nocera Umbra (1482) en
384Ombrie. Cf. Laclotte, Michel, et Cuzin, Jean-Pierre (dir.), Dictionnaire la peinture, nouv. éd., Paris, Larousse, 2003, p. 902.
Aragon, Alphonse V d’, dit « le Magnanime », roi d’Aragon, de Naples et de Sicile : né le 18 décembre 1396 à Medina del Campo en Castille et mort le 27 juin 1458 à Naples. Il est déjà détenteur de la couronne d’Aragon (Aragon Catalogne, Valence et Majorque), et de celle de Sicile et de Sardaigne, quand il conquiert Naples en 1442. Il devient roi de Naples sous le nom d’Alphonse Ier et il fait son entrée triomphale dans cette ville, le 26 février 1443. Après avoir vaincu les Anjou de Naples, il règne sur des territoires très vastes et il fait de son domaine un centre culturel et commercial florissant. Il amène avec lui des peintres et des architectes espagnols et protège les humanistes italiens. Il fait entreprendre des travaux d’embellissement de Naples et l’industrie de la soie progresse. Du point de vue de la politique extérieure, il s’allie avec Milan, tout en convoitant Sienne et Gênes. Après sa mort en 1458, l’Aragon, les Baléares, la Sicile et la Sardaigne vont à son frère Jean et le royaume de Naples à son fils naturel Ferdinand. Cf. Moscati, Ruggero, « Alfonso V d’Aragona, re di Sicilia, re di Napoli », D.B.I., vol. 2, 1960.
Aragon, Alphonse II d’ (en italien Alfonso), roi de Naples : né le 4 novembre 1448 à Naples, mort en 1495, il est le fils de Ferdinand Ier et d’Isabelle de Chiaramonte, princesse de Tarente. Il épouse Ippolita Maria, fille de François Sforza, en 1465. Il est d’abord prince de Capoue et duc de Calabre avant d’accéder au trône en 1494. Ne pouvant empêcher Charles VIII d’envahir un royaume de Naples dont la population est lasse de la domination aragonaise, Alphonse abdique le 23 janvier 1495 en faveur de son fils Ferdinand II. Il se retire en Sicile, et meurt le 18 décembre 1495 à Mazzara. Cf. Mormone, Raffaele, « Alfonso II d’Aragona, re di Napoli », D.B.I., vol. 2, 1960.
Aragon, Camille Marzano d’ (en italien Camilla Covella da Marzano ou d’Aragona) : fille de Giovanni Francesco Mariano da Marzano, duc de Sessa et prince de Rossano, et de son épouse Éléonore d’Aragon, fille légitimée d’Alphonse V d’Aragon. Elle épouse en 1475 Costanzo I Sforza, seigneur de Pesaro, cérémonie rapportée dans le manuscrit Ordine delle Noççe dello illustrissimo Signore meser constantino Sfortia […] nell’ anno 1475. Guglielmo Ebreo organise plusieurs fêtes données à cette occasion. Elle décède en 1490.
Aragon, Éléonore d’ (en italien Leonora ou Eleonora d’Aragona), duchesse de Ferrare : née en 1450 à Naples et décédée le 11 octobre 1493 à Ferrare, elle est la fille du roi de Naples Ferdinand Ier et d’Isabelle de Chiaromonte. Elle épouse le duc de Ferrare Hercule Ier en 1473. Antonio Cornazzano lui dédie en 1478, alors qu’elle est régente du duché en l’absence de son mari, un traité politique, Del Modo di reggere e di regnare. Cf. Messina, Pietro, « Eleonora d’Aragona, duchessa di Ferrara », D.B.I., vol. 42, 1993.
Aragon, Ferdinand Ier d’ (en italien Ferdinando I, également appelé Ferrante d’Aragona), roi de Naples : né à Valence le 2 juin 1424, mort à Naples le 25 juin 1494, il est le fils illégitime d’Alphonse le Magnanime et de Giraldona Carlino et lui succède comme roi de Naples de 1458 à 1494. Il dut faire face à deux révoltes féodales (1459-1464 et 1485-1486) 385qui mirent sérieusement en danger son pouvoir. Les liens matrimoniaux avec Milan étaient étroits dans cette période puisque son successeur, Alphonse, alors duc de Calabre, avait épousé en premières noces Ippolita Maria Sforza, fille de François Sforza, et que sa sœur, Isabelle d’Aragon, épousait en 1489 le duc de Milan, Jean Galéas Sforza. Guglielmo Ebreo rapporte les cérémonies de fiançailles entre Alphonse et Ippolita Maria à Milan (1455) puis celles de leur mariage en 1465 à Naples. Il rapporte également les fêtes somptueuses qui accompagnèrent la réception des ambassadeurs du duc de Bourgogne en 1474, signe des liens diplomatiques noués entre le royaume de Naples et la cour de Bourgogne. Cf. Ryder, Alan, « Ferdinando I d’Aragona, re di Napoli », D.B.I., vol. 46, 1996.
Aragon, Isabelle d’, duchesse de Milan : née le 2 octobre 1470 à Naples et morte le 11 février 1524 à Bari, elle est la fille d’Alphonse II d’Aragon et d’Ippolita Maria Sforza. Afin de renforcer la relation entre Milan et Naples, elle est mariée en 1489 au duc Jean Galéas Marie Sforza. Cf. Vaglienti, Francesca M., « Isabelle d’Aragona, duchessa di Milano », D.B.I., vol. 62, 2004.
Arbeau, Thoinot : né à Dijon en 1519 décédé à Langres en 1595 ; Thoinot Arbeau, est une anagramme de son vrai nom, Jehan Tabourot. Il est chanoine de Langres en 1574, et l’auteur de deux ouvrages : Compot et manuel kalendrier (1582), sur la réforme grégorienne du calendrier, et l’Orchésographie (1589), d’importance considérable pour les descriptions précises, et les gravures qui les accompagnent, de nombreuses danses de l’époque, avec des exemples musicaux.
Aurispa, Giovanni : né en 1376 à Noto en Sicile, et mort en 1459 à Ferrare, il est un humaniste majeur du Quattrocento, secrétaire impérial auprès de Jean VIII Paléologue, il ramène de son séjour à Constantinople un très grand nombre de manuscrits grecs et est l’auteur de nombreuses traductions du latin et du grec. Cf. Emilio, Bigi, « Giovanni Aurispa », D.B.I., vol. 4, 1962.
Baldini, Baccio : orfèvre et graveur né en 1436 à Florence où il meurt en 1487. Lui sont attribués avec certitude trois gravures du Monte Sancto di Dio du jésuite Antonio Bettini da Siena, évêque de Foligno. et celles de La Comédie de Dante à partir de dessins de Sandro Botticelli. Son œuvre est difficile à cerner, la plupart des gravures réalisées à Florence dans la deuxième moitié du xve siècle lui ayant été souvent attribuées, même sans lien réel avec sa production. Lui sont attribuées en particulier les deux versions du Calendario Baldini (1464-1465). Cf. Petrucci, Alfredo, « Baldini, Baccio » D.B.I., vol. 5, 1963.
Bavière, Marguerite de, marquise de Mantoue : née en 1442, morte en 1479. Guglielmo Ebreo participe en 1463 à Mantoue à son mariage avec Frédéric Gonzague. Cf. Lazzarini, Isabella, « Margherita di Wittelsbach, marchesa di Mantova », D.B.I., vol. 70, 2008.
Bellincioni, Bernardo : Bernardo Bellincioni (ou Bellincione) est un poète né à Florence le 25 août 1452 et mort à Milan, le 12 septembre 1492. Il commence sa carrière à la cour de Laurent le Magnifique puis il passe en 1483 au service des Gonzague à Mantoue, avant de s’installer à Milan en 1485, où il devient le poète officiel de Ludovic le More. Il 386compose outre des poèmes dédiés à son protecteur, des livrets pour les fêtes de la cour dont la Festa del Paradiso. Cf. Scrivano, Riccardo, « Bellincioni, Bernardo », D.B.I., vol. 7, 1970.
Bentivoglio Annibale Ier seigneur de Bologne : né à Bologne en 1413 mort dans cette même ville le 24 juin 1445. Condottiere, il dirige Bologne de 1443 à 1445. Cf. Banti, Ottavio, « Bentivoglio, Annibale », D.B.I., vol. 8, 1966.
Bentivoglio, Antonia : fille d’Hannibal Ier, elle épouse Sigismondo Brandolini en 1458 à Castelnovo. Guglielmo Ebreo rapporte sa présence lors les fêtes qui accompagnent leur mariage.
Bentivoglio, Giovanni II, seigneur de Bologne : né le 12 février 1443 à Bologne et mort, le 15 février 1508 à Milan, il est le fils d’Annibale Ier Bentivoglio ; il succède à son cousin Sante Bentivoglio et épouse en 1464 sa veuve Ginevra Sforza. Il a dirigé la cité de Bologne de 1463 à 1506. Chassé par les troupes du Pape, il échoue en 1507 à reprendre la ville. Fait prisonnier par Louis XII, il décède en 1508 au Castello Sforzesco à Milan. Cf. De Caro, Gaspare, « Bentivoglio Giovanni », D.B.I., vol. 8, 1966.
Bentivoglio, Sante (ou Santi), seigneur de Bologne : né en 1424, mort le 1er octobre 1463, fils naturel d’Ercole Bentivoglio et cousin de Annibale Ier, il est le successeur de celui-ci. Il a été élevé à la cour de Cosme l’Ancien à Florence. Sous la souveraineté théorique du pape, il renforce aussi ses relations avec Venise, Milan et Florence, jouant de leurs rivalités pour préserver tout à la fois la paix en Italie du nord et sa propre indépendance. Guglielmo Ebreo témoigne des fêtes somptueuses qui accompagnèrent le 19 mai 1454, à Bologne, le mariage de Sante avec Ginevra, fille d’Alexandre Sforza, qui scelle l’alliance avec son puissant voisin. Cf. Banti, Ottavio « Bentivoglio, Sante », D.B.I., vol. 8, 1966.
Boiardo, Matteo Maria : né à Scandiano en 1441, décédé à Reggio de l’Émilie en 1494. Poète, courtisan et ami d’Hercule d’Este, il lui a dédié le De Laudibus Estensium. Il est également l’auteur de l’Orlando innamorato, qui est considéré comme son chef-d’œuvre, qu’il rédigea de 1476 à 1464 et qu’il laissa inachevé. Cf. Forti, Fiorenzo, « Boiardo, Matteo Maria », D.B.I., vol. 11, 1969.
Bracciolini, Poggio (en français : Le Pogge) : né en 1380, décédé en 1459, il est un des plus importants humanistes du xve siècle. Il fut chancelier de la République de Florence de 1453 à 1458 et constitua un cercle de lettrés autour de Coluccio Salutati, avec entre autres Leonardo Bruni et Niccolò Niccoli. Cf. Lefèvre, Sylvie, « Pogge (Gian Francesco Poggio Bracciolini, dit le) », Dictionnaire des lettres françaises : le Moyen Âge, éd. Geneviève Hasenohr et Michel Zink, Paris, Fayard, 1992, p. 1200. (Réimpr. : Paris, Fayard « La Pochothèque », 1994).
Brandolini, Sigismondo : fils de Tiberto Brandolini, il est né dans la première moitié du xve siècle, mort vers 1493. Condottiere il est au service des Sforza jusqu’en 1482, date à laquelle il passe au service de Venise. Guglielmo Ebreo rapporte les fêtes qui accompagnent son mariage le 8 février 1458 à Bologne avec Antonia Bentivoglio, fille d’Annibale Ier, seigneur de la cité. Cf. Partner, Peter, « Brandolini, Sigismondo », D.B.I., vol. 14, 1972.
Brandolini, Tiberto : Condottiere, né avant 1420, mort en 1462. Il est le fils 387du condottiere Brandolino Brandolini de Bagnocavallo. Après avoir combattu pour Venise à partir de 1434, il passe vers 1452 au service de Milan et de François Sforza. En 1458, il épouse Cornelia Manfredi sœur de Taddeo Manfredi seigneur d’Imola ; Guiglielmo Ebreo est présent à cette occasion comme il le rapporte dans son « autobiographie » artistique. En 1462, accusé de trahison, Tiberto est emprisonné avant de se suicider ou d’être exécuté sur ordre de François Sforza. Cf. Partner Peter, « Brandolini, Tiberto », D.B.I., vol. 14, 1972.
Brunelleschi, Filippo : architecte, sculpteur, peintre, et orfèvre florentin, né en 1377 à Florence et mort le 15 avril 1446. Il est le premier à avoir démontré les principes de la perspective linéaire ; il en fait la démonstration à partir d’une expérience célèbre réalisée sur la place San Giovanni à Florence en 1415. Il est considéré comme le premier architecte de la Renaissance. Son grand œuvre fut la construction de la coupole de Santa Maria del Fiore à Florence à partir de 1420 jusqu’en 1436. Ses autres réalisations furent réalisées essentiellement à Florence : La basilique San Lorenzo (1419) ; l’Hôpital des Innocents (1419-1424) ; La sacristie de San Lorenzo à Florence ; la chapelle des Pazzi de la basilique Santa Croce (1430) ; l’église Santo Spirito (1434) ; la Rotonda degli Angeli (1434) ; les fortifications de Vicopisano. Cf. Argan, Giulio Carlo, Brunelleschi, (coll. « Architecture »), Paris, Macula, 1981.
Bruni, Leonardo : humaniste et homme politique né à Arezzo en 1370, mort à Florence le 9 mars 1444. Secrétaire apostolique à Rome de 1405 à 1415, il succède à Coluccio Salutati à la chancellerie de la république florentine de 1427 à sa mort. Un des premiers à étudier la littérature grecque, il a laissé des traductions précises de Démosthène, Eschine, Xénophon, Plutarque, Platon, Aristote, etc. Il a écrit une importante vie de Dante et une de Pétrarque. En tant qu’historien, il a écrit en latin l’Historiarum florentini populi libri XII (publié en 1415), une histoire de Florence de ses origines à 1404, qui se caractérise par une utilisation rigoureuse des sources ; traduite en italien par Donato Acciaiuoli, elle était largement utilisée à la Renaissance. Cf. Vasoli, V., « Bruni, Leonardo, detto Leonardo Aretino », D.B.I., 1972.
Calco, Tristano (ou Tristano Calchi) : historien milanais, né au milieu du xve siècle, mort vers 1515. Il était responsable des bibliothèques ducales de Pavie, puis de Milan et des archives secrètes des Sforza. Il est l’auteur d’une très importante histoire de Milan le Rerum patriae seu Mediolanensis historiae libri xx ab origine urbis ad a. 1313, ainsi que d’un ouvrage sur les noces des princes milanais. Cf. Petrucci, Franca, « Calco, Tristano », D.B.I., vol. 16, 1973.
Caracciolo, Roberto (ou Fra Roberto da Lecce) : né en 1425, mort en 1495, il est considéré comme l’un des prédicateurs les plus célèbres de son temps, célébré alors comme le « Nouveau (saint) Paul » et le « prince des prédicateurs ». Cf. Zafarana, Zelina, « Caracciolo, Roberto », D.B.I., vol. 19, 1976.
Caroso, Fabrizio : maître de danse né à Sermoneta vers 1526, mort après 1605. Il est l’auteur du premier livre de chorégraphie imprimé en Italie, 388Il ballarino (1581). Cf. Ascarelli, Alessandra, « Caroso, Fabrizio », D.B.I., vol. 20, 1977.
Colleoni, Bartolomeo : Condottiere né à Solza en 1400, mort à Malpaga en 1475. Il est au service de Venise notamment dans ses guerres contre Philippe Marie Visconti (1431 puis 1437-1441). Mais après la paix de Crémone (1441), il passe à la solde des Visconti (1442), pour revenir quelques années plus tard (1448) au service de la République, aux côtés de François Sforza. C’est la période de ses plus grands succès, de la bataille de Caravage à la campagne de Brescia, dans le Bergamasco, dans la région de Parme, aux batailles de Romagnano Sesia et de Borgomanero. Mais n’obtenant pas le commandement suprême il s’associe en 1451 à François Sforza, désormais ennemi de Venise. Après la paix de Lodi (1454), il retourne au service de la Sérénissime et obtint finalement le poste de commandement convoité. Antonio Cornazzano est à son service à partir de 1466 et il lui dédie une biographie, la Vie de Bartolomeo Colleoni. Cf. Mallett, Michael E., « Colleoni, Bartolomeo », D.B.I., vol. 27, 1982.
Coluccio, Salutati (Coluccio Salutati Stignano ou Lino Coluccio) : né en 1331 ou 1332 à Buggiano, mort le 4 mai 1406 à Florence. Humaniste de la première Renaissance, il fut chancelier de Florence à partir de 1374 ; il est un personnage central du début de la Renaissance à Florence et en Italie. Cf. De Rosa, Daniela, « Salutati, Lino Coluccio », D.B.I., vol. 89, 2017.
Corio, Bernardino : né le 8 mars 1459, mort peut être vers 1519 est un humaniste et historien milanais. En 1474, il entra au service du duc Galéas Marie Sforza et, après sa mort en 1476, il entre au service de Ludovic le More qui le nomme chambellan de jean Galéas Sforza. Après la chute de Ludovic en 1499, Corio quitte Milan. En 1503, il achève son Historia patria, la première histoire de Milan en langue vernaculaire de ses origines à 1499. Petrucci Franca, « Corio, Bernardino », D.B.I., vol. 29, 1983.
Cossa, Baldassarre, antipape sous le nom de Jean XXIII : il nait probablement à Naples vers 1360-1365 ; il meurt à Florence le 22 décembre 1419. Il est nommé Cardinal puis légat de Bologne en 1402 par Boniface IX qui souhaite récupérer cette ville. Il chasse les Visconti et entre victorieusement à Bologne en 1403. Élu pape par le concile de Pise en 1410 sous le nom de Jean XXIII, il est déposé par le concile de Constance en 1415. Il est considéré comme un antipape par l’Église catholique. Cf. Uginet, François Charles, « Giovanni XXIII, antipapa », D.B.I., vol. 55, 2001.
Crivelli, Taddeo : miniaturiste et peintre, né à Mantoue ou Milan entre 1420 et 1430, mort avant 1479. Actif à Ferrare entre 1451-et 1476, il a réalisé en collaboration pour le duc Borso d’Este la fameuse Bible enluminée (1455-1461), conservé à Modène. Il a ensuite travaillé à Bologne dans le chœur de l’abbaye de S. Proculus et à la cathédrale de Saint-Petronio. Cf. Eleen, Lijuba, « Crivelli, Taddeo », D.B.I., vol. 31, 1985.
Cyriaque d’Ancône, Pizzicolli, Ciriaco de’, dit : voyageur, antiquaire et humaniste, il est né à Ancône en 1391 et mort à Crémone en 1452. Ses activités de marchand le conduisent à plusieurs reprises en Grèce et en Asie Mineure le mettant en contact avec les vestiges de l’antiquité. Il dessine et décrit les 389monuments antiques, transcrivant un grand nombre d’épigraphes qu’il a rassemblées dans divers volumes des Commentarii, détruits par l’incendie de la bibliothèque des Sforza à Pesaro en 1514. Il reste quelques carnets de notes, autographes et copies qui avaient été conservés par ses amis. Il joue un rôle majeur à la Renaissance pour la connaissance et la diffusion de l’art et de l’iconographie antique. De nombreux monuments grecs ne sont aujourd’hui connus que par ses dessins et descriptions. Cf. Forner, Fabio, « Pizzicolli, Ciriaco de’ », D.B.I., vol. 84, 2015.
da Bisticci, Vespasiano : libraire, né à Bisticci à la fin de 1422 ou début de 1423, mort à Antella en1498. Il avait ouvert à Florence une librairie qui fournissait des manuscrits à des seigneurs et des familles illustres (les Médicis, les Estensi, les Sforza, les Montefeltre, les Aragonais, les Acciaiuoli, etc.) Sa librairie fut le lieu de rencontre du monde littéraire de 1440 à 1480. Vers cette date, il cessa son activité et se retira dans sa propriété d’Antella. Il y écrivit les Vies de personnages illustres qu’il avait connus, directement ou indirectement. Cf. Cagni, Giuseppe Maria, Vespasiano da Bisticci e il suo epistolario, Roma, Edizioni di storia e letteratura, 1969.
da Bologna, Bartolomeo : célèbre compositeur italien dont les dates de naissance et de mort sont inconnues, mais qui a probablement vécu et travaillé entre la fin du xive siècle et le premier quart du xve siècle. Moine bénédictin, il fut actif à Ferrare et à Bologne où plusieurs sources attestent de ses fonctions d’organiste. Cf. Meloncelli, Piero, « Bartolomeo da Bologna », D.B.I., vol. 6, 1964.
da Feltre, Bernardino (Bernardin de Feltre) : né sous le nom de Martino Tomitano il était un frère mineur et un missionnaire né à Feltre en 1439, mort à Pavie le 28 septembre 1494. Prédicateur et célèbre fondateur des monts-de-piété, Il fit preuve d’une grande hostilité envers les juifs. Cf. Melchiorre, Matteo, A un cenno del suo dito. Fra Bernardino da Feltre e gli Ebrei, Milano, Unicopli edizioni, 2012.
dal Ponte, Giovanni, Giovanni di Marco dit : peintre né à Florence en 1385 et mort dans la même ville en 1437. Il possédait un atelier près de l’église de Santo Stefano al Ponte (prêt du Ponte Vecchio) à Florence, d’où son nom. Il entra aux Arte dei Medici e degli Speziali en 1410 et à la Confrérie de saint Luc en 1413. À la fin des années 1420, il ouvrit son propre atelier et s’associa au peintre Smeraldo di Giovanni (v. 1365-après 1442). Il a été actif au début des années 1430 à l’église Santa Trinita à Florence où il a peint notamment les fresques du Martyre de San Bartolomeo, en collaboration avec son associé. Il est aussi l’auteur de nombreux retables et cassoni comme celui représentant un Épisode de la « Teseida » et Le jardin d’amour, comportant des scènes de danses. Vasari lui consacre un passage de ses Vies, mais en le confondant avec un autre peintre, suiveur de Giotto. Cf. Laclotte, Cuzin, op. cit., p. 500.
da Sommacampagna, Gidino (Ghidino) : né à Sommacampagna, province de Vérone, vers 1320/1330, mort vers 1400, il est un célèbre poète italien auteur du Trattato dei ritmi volgari. Cf. Milan, Gabriella, « Gidino da Sommacampagna », D.B.I., vol. 54, 2000.
d’Avalos, Alfonso : De famille noble espagnole, il passe au service 390d’Alphonse V d’Aragon à Naples pour lequel il combat. Il meurt en 1470. Cf. « Avalos, Alfonso d’ », D.B.I., vol. 4, 1962.
da Varano, Constance de Piergentile : née en 1426, morte en 1447, elle est la fille de Piergentile I da Varano (1400-1433), seigneur de Camerino, et d’Elisabetta Malatesta (1407-1477). Elle était une poétesse et une érudite en latin et grec. Elle épouse Alexandre Sforza seigneur de Pesaro, en 1444. Guglielmo Ebreo, alors au service d’Alexandre, rapporte les événements qui accompagnèrent la cérémonie. Cf. Feliciangeli, B., Notizie sulla vita e gli scritti di Costanza Varano, Torino, 1894.
da Varano, Costanza da Rodolpho : Fille de Rodolfo IV da Varano elle épouse Carlo Manfredi da Faenza en 1471. Guglielmo Ebreo en détaille les fêtes de noces dans son De Pratica de 1474.
da Varano, Rodolfo IV seigneur de Camerino : né à une date inconnue, mort en 1494, il est le fils de Pier Gentile I da Varano et d’Elisabetta Malatesta. Il épouse en 1444 Camille d’Este, fille de Nicolas III d’Este.
de Adam, Salimbene : né à Parme le 9 octobre 1221, mort en 1288 à Montefalcone, Reggio d’Émilie, il est en particulier l’auteur de la Chronica parmae, écrite entre 1283 et 1285. Cf. Guyotjeannin, Olivier, Salimbene de Adam, un chroniqueur franciscain, Turnhout, Brepols, 1995.
de Capistran, Jean : (en italien Giovanni da Capestrano) : né en 1386 à Capestrano, près de l’Aquila, mort à Ilok (croatie) en 1456, il fut un des plus fameux prêcheurs franciscains de son temps. Il participe par ses prêches à la montée de l’hostilité envers les juifs. Il a été canonisé en 1690. Cf. Angiolini, Hélène, « Giovanni da Capestrano, santo », D.B.I., vol. 55, 2001.
Decembrio, Pier Candido : né à Pavie le 24 octobre 1399, mort à Milan le 12 novembre 1477, il est un humaniste et homme politique. Il est secrétaire des Visconti de 1419 à 1447, puis de 1449 à 1450 de celui de la République ambrosienne ; magister brevium à Rome de 1450 à 1456 ; secrétaire des Aragon à Naples jusqu’en 1459 ; puis, de 1466 à 1474, invité de Borso puis d’Hercule d’Este à Ferrare. Il est connu pour sa vaste correspondance avec les principales personnalités et intellectuels de son temps. Il a mené de vives controverses avec Filelfo, Guarino et Panormita. Cf. Viti, Paolo, « Decembrio, Pier Candido », D.B.I., vol. 33, 1987.
de Cicilia, Musetto : Maître de danse juif, père de Giuseppe et Guglielmo Ebreo. Actif à Pesaro, il enseigna son art aux enfants Malatesta.
degli Arienti, Giovanni Sabadino : né à Bologne, vers 1445, mort en 1510, il était un écrivain, homme politique et humaniste italien. Il fut notamment au service des Bentivoglio de Bologne et des Este de Ferrare. Il est l’auteur, entre autres, de Le porretane (1483), rédigé sur le modèle du Décaméron de Boccace ainsi que d’un Gynevera de le clare donne (1492) recueil de vies de femmes inspiré du De claris mulieribus et dédié à Ginevra Sforza et du De triumphis religionis (vers 1499). Cf. Ghinassi, Ghino, « Arienti, Giovanni Sabadino degli », D.B.I., vol. 4, 1962.
de Grouchy, Jean (latinisé en Johannes de Grocheio ou Grocheo) : né vers 1255, mort vers 1320, était un théoricien de la musique du début du xive siècle. Maître ès arts, il est l’auteur vers 1300 du traité Ars Musicae (« L’art de la musique ») qui marque une prise d’autonomie par rapport aux théories musicales de Boèce jusque là 391dominantes. Cf. Mullally, Robert, « Johannes de Grocheo’s “Musica Vulgaris” », Music & Letters, vol. 79, no 1, Oxford, Oxford University Press, février 1998, p. 1-26.
del Buono, Marco : peintre né en 1402, mort en 1489. Il devient membre de l’Arte dei Medici e degli Speziali en1426. Il rejoint la guilde de Saint Luc en 1443. Il est associé à Apollonio di Giovanni dans un atelier commun au moins à partir de 1446. Cf. Callmann, op. cit.
Del Corazza, Bartolomeo di Michele : né en 1381 mort en 1449, il est l’auteur d’un journal couvrant les années 1405 à 1438. Il s’y intéresse particulièrement aux costumes, aux détails des fêtes, aux rites, aux cérémonies organisées à Florence à l’occasion de célébrations publiques ou de visites de seigneurs et de prélats. Cf. Pampaloni, Guido, « Bartolomeo di Michele del Copazza », D.B.I., vol. 6, 1964.
del Cossa, Francesco : peintre, né à Ferrare vers 1436, mort à Bologne vers 1478. Formé sans doute à Ferrare, influencé par Mantegna, et de manière plus lointaine par Piero Della Francesca, del Cossa se trouve à Bologne en 1462 ; il est au service du duc de Ferrare Borso d’Este en 1469, année où il se plaint de son salaire trop bas. N’ayant pas obtenu la réponse espérée, il quitte définitivement sa ville natale pour Bologne où il est actif en 1472. Parmi ses nombreuses œuvres peintes dans cette ville se détache l’Annonciation qui pourrait dater du début de son second séjour Bolognais. Cossa meurt de la peste vers 1477-1478. Cf. « Cossa (Francesco del) », Laclotte, Cuzin, op. cit., p. 270.
dell’Ottonaio, Giovanbattista : né en 1482 à Florence, mort en 1527, dramaturge et héraut de la Seigneurie de Florence, il est l’auteur de nombreuses œuvres dont des Canzoni, o vero mascherate carnascialesche. Cf. Innamorati, Isabella, « dell’Ottonaio, Giovanni Battista, detto l’Araldo », D.B.I., vol. 38, 1990.
de Macinghi Strozzi, Alessandra : née à Florence en 1407 et morte en 1471, elle est l’épouse de Matteo di Simone Strozzi (1397-1435), de la célèbre famille rivale des Médicis. En 1434, après l’arrivée au pouvoir de Cosme l’Ancien, elle suit son époux dans son exil. Elle retourne à Florence après la mort de celui-ci. Plusieurs douzaines de ces lettres entre elle et ses fils ainés ont été publiées en 1877 par l’écrivain Cesare Guasti. Cf. Doni Garfagnini, Manuela, « Macinghi, Alessandra », D.B.I., vol. 67, 2006.
de Predis, Giovanni Ambrogio : peintre né à Milan en 1455, il est actif au moins jusqu’en 1508. Il a travaillé d’abord comme un miniaturiste avec son frère Christoforo, et en 1482 il est parmi les peintres de la cour des Sforza. Lui sont attribués le Livre d’Heures Torriani (vers 1490-1495) ainsi que de nombreux portraits. Cf. « Predis (Giovanni Ambrogio de) », Laclotte, Cuzin, op. cit., p. 1040.
de Predis, Cristoforo : né vers 1440, mort avant 1486, il est un peintre enlumineur actif au moins à partir de 1471. C’est probablement vers 1474 qu’il a décoré le Libro d’Ore Borromeo. Quatre œuvres sont signés, cinq autres lui sont attribuées avec une grande certitude. Le manuscrit De Sphaera (v. 1470) lui est également attribué ainsi que « Salomé dansant devant Hérode » du Codex de Turin (1476). Cf. Varallo, Franca, « De Prédis, Cristoforo », D.B.I., vol. 39, 1991.
di Giovanni, Apollonio : peintre né à Florence vers 1416, mort en 1465. 392Il a été formé comme miniaturiste dans le cercle de Bartolomeo di Fruosino (v. 1366-1441) et Battista di Biagio (1393-1451). Il devient membre de l’Arte dei Medici e degli Speziali en 1442 et de la Guilde de Saint-Luc en 1443. Avec Marco del Buono, ils dirigent, au moins depuis 1446, l’atelier le plus important dans la Florence du xve siècle. Ils ont produit des panneaux de cassone ainsi que des manuscrits enluminés (cf. Callmann, op. cit.).
di Giovanni, Matteo (ou Matteo da Siena ou encore Matteo di Giovanni di Bartolo) : peintre de l’école siennoise, né à Borgo San Sepolcro, vers 1430, mort à Sienne en 1495. Il aurait été formé dans l’entourage de Sassetta ou de Domenico di Bartolo ; l’influence de l’art florentin dans sa peinture, en particulier celle de Pollaiuolo, laisse supposer un séjour à Florence. Matteo di Giovanni est connu pour avoir fourni les panneaux latéraux d’un polyptyque de Borgo Sansepolcro, dont le panneau central était Le Baptême du Christ de Piero della Francesca. Cf. « Matteo di Giovanni », Laclotte, Cuzin, op. cit., p. 817.
di Niccolo’, Lattanzio di Liberatore : peintre documenté de 1480 à 1527, il est fils et collaborateur de Niccolò di Liberatore. Après la mort de son père, il passe sous l’influence stylistique de Pinturicchio. Parmi les œuvres signées et datées, on trouve, à Foligno, S. Maria di Jacobbe (1507), à l’église de S. Maria di Jacobbe, une prédelle avec les Anges et les Prophètes (1491) et l’Angelo annunciante (1523) à la Pinacoteca Comunale. Cf. Savina, Barbara, « Lattanzio di Niccolò di Liberatore », D.B.I., vol. 64, 2005.
Diobono, Pompeo : maître à danser, né à Milan dans la première moitié du xvie siècle mort à la fin du siècle. Il exerce son art à la cour de France à partir de 1554 et jusqu’à la fin du règne d’Henri III en 1589. Cf. Di Marco, Alessandra, « Diobono, Pompeo », D.B.I., vol. 40, 1991.
di Paolo, Giovanni : miniaturiste et peintre de l’école siennoise né à Sienne en 1399 ou 1403, mort en 1482. Il était connu aussi pour ses enluminures, notamment celles de la Divine Comédie du Louvre et du British Museum et celles de l’Antiphonaire de Sienne (Biblioteca degli Intronati, Sienne). Son style se caractérise par des couleurs vives et dures ainsi que des figures allongées. Cf. « Giovanni di Paolo », Laclotte-Cuzin, op. cit., p. 500.
di Ser Giovanni Cassai, Giovanni dit Lo Scheggia : peintre né en 1406 à San Giovanni Valdarno et mort en 1486 à Florence, il est le frère cadet de Masaccio avec lequel il a collaboré. Son oncle, qui était peintre et fabriquant de cassoni aurait eu un impact majeur dans sa vocation. Il est inscrit en 1430 dans la Guilde de Saint Luc, en 1432 à l’Arte dei Maestri di Pietra e Legname et l’année suivante à celle des Medici e Speziali, où étaient inscrits les peintres florentins. Vers 1449 il réalise le desco da parto de Laurent le Magnifique avec le Triomphe de la Renommée (New York, Metropolitan Museum), considéré comme le chef-d’œuvre de l’artiste. C’est de 1456-1457 que date l’unique œuvre signé de Lo Scheggia : la fresque avec Le Martyr de Saint Sébastien et l’Histoire de Sant’Antonio Abate dans l’oratoire de San Lorenzo à San Giovanni Valdarno. De Nombreux cassoni lui sont attribués, l’œuvre du Maître du Cassone Adimari lui ayant été rattachée en 1969. Cf. Cavazzini, Laura, « Giovanni di Ser Giovanni, detto lo Scheggia », D.B.I., vol. 56, 2001.
393di Stefano, Francesco dit Il Pesellino ou Francesco Peselli : peintre né à Florence en 1422 et mort dans cette ville en 1457. Il est initié à la peinture par son grand-père (Giuliano d’Arrigho dit Pesello, v. 1367-1446) dont il hérite l’atelier qu’il dirige à partir de 1447 après avoir été l’élève de Filippo Lippi. Son style est inspiré de ce dernier et de Fra Angelico. Cf. « Pesellino (Francesco di Stefano, dit) », Laclotte-Cuzin, op. cit., p. 981
Di Stagio Dati, Gregorio (Goro) : né à Florence en 1362 et mort en 1435, il est un marchand, homme politique, historien et homme de lettres. Plus d’une fois consul de l’Art de la soie et, en 1429, gonfalonier de justice, il écrit sous forme de dialogue une Istoria di Firenze (de 1380 à 1406), et un recueil de mémoires de sa famille, le Libro segreto. Cf. Viti, Paolo, « Dati, Gregorio », D.B.I., vol. 33, 1987.
Ebreo, Giuseppe : maître à danser installé à Florence, frère de Guglielmo Ebreo.
Este, Béatrice d’, duchesse de Milan : née le 29 juin 1475 à Ferrare et morte le 2 janvier 1497 à Milan, elle est fille d’Hercule Ier d’Este et d’Éléonore d’Aragon. Elle épouse en 1491 Ludovic le More alors régent du duché de Milan. Duchesse à partir de 1494, considérée comme une des femmes les plus cultivées de son temps, elle règne sur une des cours les plus brillantes de la Renaissance. Cf. « Beatrice d’Este, duchessa di Milano », D.B.I., vol. 7, 1970.
Este, Borso d’, duc de Ferrare : né à Ferrare le 24 août 1413, mort à Ferrare le 20 août 1471, il est un des fils naturels de Nicolas III d’Este et de Stella de’ Tolomei dell’Assassino. Conseiller aux côtés de son frère Lionel quand celui-ci est marquis de Ferrare, il lui succède en 1450. Borso est élevé au titre de duc de Modène et de Reggio par l’empereur Frédéric III en 1452, ces duchés étant des fiefs impériaux. En 1471, Ferrare est élevé au rang de duché en tant que fief papal par le pape Paul II. Borso a notamment fait construire à Ferrare le deuxième étage du palais Schifanoia décoré de peintures de Turá et Cossa. Il est également le commanditaire de magnifiques manuscrits enluminés dont la fameuse Bible dite de Borso (1455-1461). Antonio Cornazzano, qui lui dédie son De excellentium virorum principibus, fut à son service comme, sans doute, Domenico da Piacenza et, plus ponctuellement, Guglielmo Ebreo. Cf. Chiappini, Luciano, « Borso d’Este, duca di Modena, Reggio e Ferrara », D.B.I., vol. 13, 1971.
Este, Camille d’ : fille de Nicolas III d’Este, elle épouse en 1444 Rodolfo IV da Varano.
Este, Hercule Ier d’ (Ercole d’Este ou di Ferrara), duc de Ferrare : né le 26 octobre 1431 à Ferrare et mort le 25 janvier 1505 dans cette même ville, il est un des fils de Nicolas III d’Este, marquis de Ferrare et de Ricciarda di Saluzzo. En 1471, il succède à son demi-frère Borso à la tête du duché. Antonio Cornazzano qui est à son service lui dédie son traité d’art militaire en 1476. Cf. Dean, Trevor, « Ercole I d’Este, duca di Ferrara Modena e Reggio », D.B.I., vol. 43, 1993
Este, Isabelle d’, marquise de Mantoue : née le 20 mai 1474 à Ferrare et morte le 13 février 1539 à Mantoue, elle est la fille du duc Hercule d’Este et d’Éléonore d’Aragon. Elle épouse en 1490 François II Gonzague, marquis de Mantoue, avec qui elle 394partage les responsabilités du pouvoir jusqu’à la mort de celui-ci en 1519. D’éducation humaniste raffinée, sa renommée est liée à la magnifique cour qu’elle a réunie autour d’elle, réunissant les plus grands artistes et écrivains de l’époque. Cf. Tamalio, Raffaele, « Isabella d’Este, marchesa di Mantova », D.B.I., vol. 62, 2004
Este, Lionel d’ (en italien Leonello ou Lionello d’Este), marquis de Ferrare : né en 1407 mort en 1450, fils naturel de Nicolas III d’Este et de Stella de’ Tolomei dell’Assassino, il succède à ce dernier comme marquis de Ferrare de 1441 à 1450. L’art de la cour de Lionel se caractérise par un grand raffinement et le déploiement d’un art courtois. Domenico da Piacenza est à son service et participe, ainsi que Guglielmo Ebreo, au mariage de Lionel et Marie, fille d’Alphonse d’Aragon en 1444 à Ferrare. Cf. Brunelli, Giampiero, « Este, Leonello d’ », D.B.I., vol. 43, 1993.
Este, Nicolas III d’, marquis de Ferrare : né le 9 novembre 1383 et mort le 26 décembre 1441, il est le fils naturel d’Alberto V, seigneur de Ferrare, et d’Isotta Albaresani. Condottiere, il est marquis de Ferrare de 1393 à sa mort. Ferrare devint un centre significatif de culture sous son règne et ceux de ses fils et successeurs, Lionel, Borso et Hercule. Néanmoins, leur situation est toujours sous le coup de menaces internes et externes. Si les Este sont installés depuis longtemps à Ferrare, ils ne possèdent pas une véritable légitimité dynastique, puisque l’État appartient officiellement au pape. Celui-ci tolère leur pouvoir, mais intervient dans les querelles de succession qui impliquent à la fois les héritiers de la famille d’Este et des forces extérieures au duché. En effet, plusieurs cités convoitent Ferrare, dont Venise à laquelle elle est liée par des accords de nature commerciale. Outre la question de leur légitimité dynastique, les Este doivent contenir les éventuelles révoltes populaires, dont l’écho n’est pas encore éteint, et les éventuelles conjurations. Cela explique l’effort constant de Nicolas III et de ses successeurs pour gagner la faveur du peuple, paraître les plus généreux et les plus magnanimes, tout en gouvernant leur domaine d’une main de fer. Cf. Menniti Ippolito, Antonio, « Este, Niccolò d’ », D.B.I., vol. 43, 1993.
Este, Sigismond d’ : né à Ferrare le 31 août 1433 et mort dans la même ville le 1er avril 1507, il est le second fils de Nicolas III d’Este et de Ricciarda di Saluzzo. Gouverneur de Reggio, il assume plusieurs fois la direction du duché de Ferrare lors des absences de son frère Hercule.
Farissol, Abraham : né à Avignon en 1451, mort en Italie en 1525 ou 1526. Cf. Richard Gottheil, M. Seligsohn « Farissol (Perizol), Abraham ben Mordecai », Jewish Encyclopedia, vol. 5, 1906, p. 344 ; et Ruderman, David B., The world of a Renaissance Jew : the life and thought of Abraham ben Mordecai Farissol, Monographs of the Hebrew Union College, no 6, Cincinnati, Hebrew Union College, 1981.
Ficin, Marsile (en italien Ficino, Marsilio) : né à Figline Valdarno le 19 octobre 1433 décédé à Careggi le 1er octobre 1499. Il est le fils d’un médecin célèbre à Florence qui servit en particulier Cosme de Médicis, qui, jusqu’à la fin de son existence, fut le protecteur et le mécène de Marsile Ficin. Après de premières études à Florence, on pense que Ficin 395a étudié à Bologne. Au cours des années 1450, il commence à étudier le grec. En 1459, Jean Argyropoulos donne des conférences sur la langue et la littérature grecques à Florence et Ficin devint son élève. À cette époque, Cosme de Médicis oriente Ficin vers la traduction des textes de Platon et offre officiellement en 1463 à Ficin une villa à Careggi, qui abrite les travaux de l’Académie néoplatonicienne de Florence ainsi nommée en hommage à celle que Platon avait fondé. S’il ne s’agit pas d’une institution formelle, elle regroupe notamment Marsile Ficin, Cristoforo Landino, Jean Pic de la Mirandole, Ange Politien, Laurent le Magnifique, etc. Avec les membres de ce cénacle, il alterne le travail de traduction des écrits platoniciens et hermétiques et des conversations sur des sujets philosophiques, politiques et littéraires. Il publie ainsi en 1469, le De Amore (« De l’amour ») ou Commentarium in Convivium Platonis (« Commentaire au Banquet de Platon »). Ces traductions du grec au latin sont nombreuses : en 1461 le Corpus Hermeticum d’Hermès Trismégiste, la première traduction complète de Platon (1484) puis les Ennéades de Plotin (1486). Il est ordonné prêtre en 1473, il devient plus tard un chanoine de Santa Maria del Fiore. Après cette date, il publie le De christiana religione (1474 « Livre sur la religion chrétienne »). Suivent d’autres écrits importants : le De raptu Pauli (1476), le Conseil contre la peste (1479), la Theologia platonica de animorum immortalitate (« Théologie platonicienne de l’immortalité des âmes ») (1482), le Compendium in Timaeum (1484) En 1489 le De triplici vita (« Les trois livres de la vie ») composé de trois traités : De Vita Sana (« De la Vie saine »), De Vita Longa (De la Vie longue), De Vita Coelitus Comparanda (« Comment organiser sa vie de façon céleste »). Paraissent ensuite le De lumine (« De la lumière ») en 1492, le De sole et Lumine (1493) ; enfin un commentaire de Saint Paul laissé inachevé par son décès. Cf. Vasoli, Cesare, « Ficino, Marsilio », D.B.I., vol. 47, 1997.
Filarete, Francesco (Francesco Filarete) ; né à Florence en 1419, mort vers 1505, il est poète, auteur du Libro cerimoniale, rédigé sur demande de la Signoria en 1476. Cf. Arrighi, Vanna, « Filarete, Francesco », D.B.I., vol. 47, 1997.
Filelfo, Francesco (en français François Philelphe) : né en 1398 à Tolentino dans les Marches, et mort en 1481 à Florence, il est un humaniste important du xve siècle ; il a été au service de nombreuses cours et cités d’Italie (Venise, Milan, Florence, Rome…) ; helléniste, ayant perfectionné son grec à Constantinople, contribuant à faire connaître les auteurs grecs, il est néanmoins critiqué pour son style souvent jugé vulgaire et son penchant pour les polémiques violentes. Cf. Viti, Paolo, « Filelfo, Francesco », D.B.I., vol. 47, 1997.
Filelfo, Giovanni Mario : humaniste mineur, né le 24 juillet 1426 à Constantinople, mort à Mantoue en juin 1480, il est le fils de Francesco Filelfo. Il séjourne et enseigne dans différentes villes et a laissé des milliers de vers latins, notamment des poèmes encomiastiques, à l’instar de la Sforziade écrite par son père, comme, parmi d’autres, la Felsineide (vers 1462), qui loue la grandeur de Bologne où il enseigne alors, ou la Cosmiade et la Laurenziade en l’honneur des Médicis. Accueillis à Vérone en 1467, il y enseigne et commente la Divine Comédie. Il est 396l’auteur vers 1463 d’un poème, Canzon morale di Mario Philelfo ad honore et laude di Maestro Guilielmo Hebreo, qui conclut le traité de danse de ce dernier. Cf. Pignatti, Franco, « Filelfo, Giovanni Mario », D.B.I., vol. 47, 1997.
Follino, Federigo : maître à danser juif actif à Mantoue au xve siècle.
Fra Angelico (Vicchio di Mugello ? v. 1395-1400 – Rome 1455) cf. « Angelico (Guidolino Di Pietro, en religion Fra Giovanni da Fiesole, dit Fra) », Laclotte-Cuzin, op. cit., p. 27.
Gonzague, François II marquis de Mantoue : fils aîné de Frédéric Ier et de Marguerite de Bavière, il fait le lien entre les Gonzague et une autre grande famille princière, les Este, grâce à son mariage en 1490 avec Isabelle d’Este qui joua un rôle primordial dans le mécénat princier de la Renaissance de la toute fin du xve et du début du xvie siècle. Cf. Benzoni, Gino, « Francesco II Gonzaga, marchese di Mantova », D.B.I., vol. 49, 1997.
Gonzague, Frédéric Ier, marquis de Mantoue : il est né le 2 juillet 1441 à Mantoue et mort le 14 juillet 1484 dans cette même ville. Il est fils aîné de Louis III de Mantoue auquel il succède en 1478. Guglielmo Ebreo assiste en 1463 à Mantoue à son mariage avec Marguerite de Bavière. Cf. Varanini, Gian Maria, « Federico I Gonzaga, marchese di Mantova », D.B.I., vol. 45, 1995.
Gonzague, Jean-François (en italien Gianfrancesco Gonzaga), marquis de Mantoue : né en 1395 et mort le 23 septembre 1444 à Mantoue, fils de François Ier Gonzague et de Margherita Malatesta. Il est d’abord Capitaine de Peuple (1407) puis achète à l’empereur Sigismond III le titre de marquis de Mantoue en 1433. Cf. Lazzarini, Isabella, « Gianfrancesco I Gonzaga, marchese di Mantova », D.B.I., vol. 54, 2000.
Gonzague, Louis III (en italien Ludovico III Gonzaga), marquis de Mantoue : né le 5 juin 1414 à Mantoue et mort le 12 juin 1478 à Goito, il est le fils de Jean-François Gonzague et de Paola Malatesta. Il règne sur Mantoue à partir de 1444 jusqu’à sa mort. Il alterne les alliances entre Milan et Venise, faisant de son petit État un État tampon entre ces deux puissances. L’activité militaire du marquis, louant ses services et ses soldats aux plus offrants, est la principale activité pourvoyeuse de fonds pour une des cours les plus luxueuses d’Italie qui profite de la proximité avec les autres grands centres de la Renaissance que sont Venise, Vérone, Ferrare, Padoue. La stabilité et la prospérité de la famille ont permis un développement important en matière architecturale de la ville, Alberti y réalise ses monuments les plus importants. Le raffinement intellectuel des Gonzague fait d’eux les protecteurs de grands hommes de lettres et des humanistes. Ils sont en effet des mécènes extraordinaires qui mènent une véritable stratégie culturelle liée à l’évocation de l’Antiquité. Ce désir de légitimation par l’Antiquité se retrouve dans leurs grandes commandes comme La chambre des époux dont le décor antiquisant, peint de 1465 à 1474 par Mantegna pour Louis III, les lie ainsi au passé romain. C’est le cas également de l’autre grand cycle de Mantegna pour les Gonzague, celui des grandes toiles qui représentent les Triomphes de César, réalisés entre 1486 397et 1492 et commandées sans doute par François II. Cf. Lazzarin, Isabella, « Ludovico III Gonzaga, marchese di Mantova », D.B.I., vol. 66, 2006.
Gozzoli, Benozzo : peintre né à Florence en 1420, mort à Pistoia en 1497. Il débute sa carrière comme aide de Ghiberti à Florence, puis suit Fra Angelico à Orvieto et Rome. Après une période ombrienne il revient à Florence en 1458. Il y réalise son œuvre la plus célèbre avec le Cortège des Rois mages de la chapelle du palais Médicis (1459-1462). Le dernier ouvrage important qu’il réalisa fut les fresques commandées pour le Camposanto de Pise, qu’il exécuta avec de nombreux aides (1468-1484). Cf. « Gozzoli (Benozzo di Lese, dit Benozzo) », Laclotte-Cuzin, op. cit., p. 521.
Guarini, Guarino (Guarino Veronese ou en latin Guarinus Veronensis ou de Guarinis) : né vers 1370 à Vérone, mort le 14 décembre 1460 à Ferrare. Après avoir assisté à Padoue aux leçons de Giovanni di Conversino da Ravenna, il enseigne la grammaire à Venise. Puis il étudie le grec à Constantinople auprès de Manuel Chrysoloras entre 1403 et 1408. À son retour, il se voit confier l’enseignement du grec à Florence. En 1414, de retour à Venise, il ouvre une école de grec et de latin, où il a comme élève Vittorino da Feltre. Appelé par ses concitoyens, il installe en 1419 son école à Vérone, où il resta jusqu’en 1429, date à laquelle il fut contraint de partir à cause de la peste. Il est alors invité à Ferrare par Nicolas d’Este où son fils Lionel d’Este devient un de ses disciples. Il y garda pendant environ trente ans une école qui était un des principaux foyers humanistes du xve siècle. Guarini, a traduit de nombreux ouvrages du latin ou du grec, notamment ceux de Plutarque, de Lucien et de Strabon. Son importante correspondance fait revivre les événements et les travaux du premier humanisme en Italie. À partir de 1435, il mena une vigoureuse polémique en défense de Jules César contre Le Pogge exaltant la figure de Scipion. L’enjeu de la polémique est fortement politique : Le Pogge sous la défense de Scipion – derrière lequel on peut voir Cosme l’Ancien – défend les institutions oligarcho-républicaines florentines, tandis que Guarini exalte Lionel d’Este à travers César et la forme aristocratique de gouvernement qu’il a institué à Ferrare. Cf. Pistilli Gino « Guarini, Guarino », D.B.I., vol. 60, 2003.
Guicciardini, Francesco (ou en français François Guichardin ou le Guichardin) : diplomate, écrivain et historien, né le 6 mars 1483 à Florence et décédé le 22 mai 1540 à Arcetri. Il est l’auteur, entre autres, des Storie fiorentine (1509) et d’une très célèbre Storia d’Italia (1537-1540). Cf. Jodogne, Pierre et Benzoni, Gino, « Guicciardini, Francesco », D.B.I., vol. 61, 2004.
Infessura, Stefano : Chroniqueur et humaniste romain, il est né avant 1436 et mort avant 1500. Après avoir été podestat de Sutri (1466) et d’Orte (1478), il est à partir de 1487 secrétaire du Sénat romain. Il a écrit un Diario della Città di Roma dans lequel il raconte l’histoire de la ville de 1303 à 1494. Cf. Esch, Arnold « Infessura, Stefano », D.B.I., vol. 62, 2004.
Landino, Cristoforo : humaniste florentin, né à Florence en 1424, mort en 1498. Chargé de diverses charges officielles à Florence, son œuvre est imprégnée de néoplatonisme. Son 398principal ouvrage est le Disputationes camaldulenses qu’il composa entre 1472 et 1474 : il s’agit de dialogues philosophiques en latin supposés se dérouler dans le monastère de Camaldoli, entre Laurent de Médicis, Marsile Ficin, Alberti et Landino lui-même sur les thèmes platoniciens de la vie contemplative et du « souverain bien », et sur une interprétation allégorique de l’Énéide. Il fut aussi un célèbre commentateur de Dante et Boccace. Son commentaire sur la Comédie fut imprimé en 1481 avec des gravures tirées de dessins de Botticelli. Cf. Foà, Simona, « Landino, Cristoforo », D.B.I., vol. 63, 2004.
Lavagnolo, Lorenzo : actif dans la deuxième moitié du xve siècle, maître à danser d’Isabelle d’Este d’abord à Ferrare puis à Mantoue. Cf. Nordera, Marina, « Lorenzo Lavagnolo (fin du xve s.) », Le Moal, Philippe (dir.), Dictionnaire de la danse, Paris, Larousse, 1999, p. 251.
Le Filarète, Antonio di Pietro Averlino dit : architecte né à Florence vers1400 et mort vers 1469. Il est un des principaux théoriciens de l’architecture de la Renaissance italienne auteur d’un traité d’architecture dédié à Cosme de Médicis et François Sforza et achevé vers 1465. Cf. Romanini, Angiola Maria, « Averlino, Antonio, detto Filarete », D.B.I., vol. 4, 1962.
Lippi, Filippino : peintre né à Prato en 1457, mort à Florence en 1504. Il est le fils du peintre Fra Filippo Lippi et de Lucrezia Buti. Ayant douze ans à la mort de son père, il est formé dans l’atelier de Botticelli qui lui-même avait été l’élève de Filippo Lippi. Vers 1484-1485 il lui est confié l’achèvement des fresques consacrées à la vie de Saint Pierre de la chapelle Brancacci dans l’église Santa Maria del Carmine de Florence, interrompues cinquante ans auparavant par la mort de Masaccio. En 1487, Filippo Strozzi confie à Filippino la décoration de sa chapelle funéraire, à l’intérieur de l’Église Santa Maria Novella. avec la Vie de saint Philippe et celle de saint Jean l’Évangéliste. De 1489 à 1493, Filippino est à Rome pour peindre les Scènes de la vie de la Vierge et de saint Thomas d’Aquin de la chapelle Carafa à l’église Santa Maria sopra Minerva. À son retour à Florence, Filippino Lippi est chargé avec Botticelli et Domenico Ghirlandaio par Laurent le Magnifique, de peindre les fresques, aujourd’hui disparues, de sa villa de Spedaletto. En 1496, il peint l’Adoration des mages pour le couvent de Scopeto (Offices). Son dernier tableau une Déposition de la Croix, pour l’église Santissima Annunziata de Florence lui est commandé en 1503. Cf. « Lippi (Filippino) » Laclotte-Cuzin, op. cit., p. 718 et Filippo et Filippino, la Renaissance à Prato, catalogue de l’exposition présentée au musée du Luxembourg, Paris (du 25 mars au 2 août 2009), Paris, Silvana, 2009.
Lippi, Filippo : peintre né à Florence vers 1406, mort à Spolète le 26 octobre 1469. Il était frère convers au couvent du Carmine à Florence. Il quitta tôt le couvent et mena une vie qualifiée par les biographes « d’aventureuse ». En 1456, il fuit avec Lucrezia Buti, une religieuse du couvent de Santa Margherita à Prato et l’épouse. De cette union, légalisée ensuite grâce au pape Pie II, naquit un fils, Filippino, futur peintre lui aussi. Ses premiers travaux documentés sont les fresques de Prato, où il réalisa pour la cathédrale les Scènes des vies de saint Étienne et saint Jean-Baptiste. Il peint ensuite le Couronnement de la Vierge 399(1441, Offices). En 1452, il est chargé de la décoration à fresque du chœur du dôme de Prato, dont il termine le cycle des Scènes de la vie de saint Jean-Baptiste et de saint Étienne en 1464. On y trouve la grande scène représentant Le Festin d’Hérode avec la danse de Salomé. Proche des Médicis, Cosme l’Ancien fut son mécène constant. Cf. « Lippi (Filippo) », Laclotte-Cuzin, op. cit., p. 719.
Lorenzetti, Ambrogio : peintre documenté à Sienne de 1319 à 1347. Il contribue à introduire dans cette ville, avec son frère Pietro, les recherches de l’école florentine, en les adaptant à la tradition siennoise. Des documents attestent qu’Ambrogio est présent à Florence en 1321. Après plusieurs œuvres peintes à Sienne, en particulier les fresques avec le Martyre des franciscains à Ceuta et Saint Louis de Toulouse devant Boniface VIII (Sienne, San Francesco), il réalise en 1332 le triptyque de La Vierge et l’Enfant entre Saint Nicolas et Saint Procule (Offices) exécutées pour l’église San Procolo, à Florence, où dès 1327 Ambrogio Lorenzetti figure parmi les peintres du lieu sur le registre de l’ordre des Medici e Speziali. De 1337 à 1339 il réalise les célèbres fresques de l’Allégorie du Bon et du Mauvais Gouvernement et de leurs effets dans la ville et les campagnes (Sienne, Palazzo Pubblico) Vers 1340 il peint la Maestà de Massa Marittima, la fresque de la Maestà (San Agostino, Sienne) et la fresque de la Vierge en majesté, peinte en 1340 dans la loggia du Palazzo Pubblico. Après cette date Ambriogio approfondit ses recherches de perspective dans des œuvres comme la Présentation au Temple (Offices) ou l’Annonciation (1344, Sienne). Pendant plus d’un siècle, les œuvres d’Ambrogio Lorenzetti et ses recherches serviront de modèle aux peintres siennois. Cf. « Lorenzetti, les », Laclotte, Cuzin, op. cit., p. 728.
Loschi, Niccoló : humaniste, né à Vicence vers 1415, il est le fils de l’humaniste et secrétaire apostolique, Antonio Loschi (1368-1441). Il fréquente à Ferrare l’école de Guarino Guarini. Durant cette période, il écrit certaines de ses compositions les plus importantes, à la fois en vers latins et en prose. Il publie en particulier une œuvre en latin pseudo socratienne A Demonico. Il est ensuite présent à Florence et Bologne avant de retourner à Ferrare qu’il quitte définitivement après 1435 pour retourner à Vicence où, sur requête de son père, le pape lui accorde la charge de droit canonique précédemment occupée par son frère. Il meurt en 1439. Cf. Gualdo Rosa, Lucia, « Loschi, Niccoló », D.B.I., vol. 66, 2006.
Maccagnino, Angelo (ou Angelo di Pietro da Siena) : peintre d’origine siennoise, documenté à partir de 1439, mort à Ferrare en 1495. Actif d’abord à Sienne à partir de 1447, Maccagnino a travaillé pour Lionel et Borso d’Este au château de Belfiore. Son œuvre reste largement hypothétique. Le tableau d’Érato conservé à la pinacothèque de Ferrare est probablement de sa main ainsi que la partie supérieure de Terpsichore, complété par Cosme Turá, son successeur.
Malatesta, Roberto dit « le Magnifique », seigneur de Rimini : né à Fano en 1441-1442, mort à Rome en 1482. Fils illégitime de Sigismond Pandolfo Malatesta (1417-1468) et de Vannetta Toschi (1419-1475), il est un des plus célèbres condottieres de son époque. Il devient seigneur de Rimini 400en 1468. En 1471, Roberto épouse à Urbin Élisabeth de Montefeltre, fille du duc Frédéric. Guglielmo Ebreo organise plusieurs bals à cette occasion. Cf. Falcioni, Anna, « Malatesta, Roberto detto Roberto il Magnifico », D.B.I., vol. 68, 2007.
Malvezzi, Virgilio : né et mort à Bologne (1414-1482), il est un dirigeant de la ville de Bologne et un ambassadeur au service des Bentivoglio. Guglielmo Ebreo témoigne du mariage de sa fille Giovanna en 1454 à Ferrare. Cf. Carminati, Clizia, « Malvezzi, Virgilio », D.B.I., vol. 68, 2007.
Manetti, Giannozzo : homme politique et humaniste né à Florence en 1396, mort à Naples en 1459. De 1437 à 1452, il fut membre des magistratures de Florence. Après le retour de Cosme de Médicis, il déménage en 1453 pour Rome puis à Naples, au service du roi Alphonse Ier. Il compose des œuvres historiques des traités philosophiques et théologiques, des biographies, de Dante, Pétrarque, Boccace et une Vie de Nicolas V, ainsi que le De dignitate et excellentia hominis en 1452. Cf. Foà, Simona, « Manetti, Giannozzo », D.B.I., vol. 68, 2007.
Manfredi, Barbara : née le 3 avril 1444 et décédée le 7 octobre 1466, elle est la fille d’Astorgio II, seigneur de Faenza, et Giovanna Vestri, fille de Ludovico comte de Cunio. Guglielmo Ebreo rapporte sa présence ainsi que celle de Domenico da Piacenza au mariage de celle-ci avec Pino III Ordelaffi, seigneur de Forli, qui eut lieu en 1462. Cf. Lazzarini, Isabella, « Manfredi, Barbara », D.B.I., vol. 68, 2007.
Manfredi, Carlo II da Faenza, seigneur de Faenza : né à Faenza en 1439, mort en 1484, il est le fils de Astorgio II Manfredi. Il succède à son père à la tête de la ville en tant que vicaire de l’État papal. En 1471, il épouse Costanza da Varano, fille de Rodolfo da Varano, seigneur de Camerino. Il quitte la seigneurie de la ville en 1477. Il meurt à Rimini en 1484. Cf. Lazzarini, Isabella, « Manfredi, Carlo II da Faenza », D.B.I., vol. 68, 2007.
Manfredi, Taddeo, seigneur d’Imola : né en 1431, mort vers 1486, il est condottiere au service successivement de Florence et de Naples. Il est seigneur d’Imola de 1448 à 1473, année où il vend la cité au Cardinal Pietro Riario. Cf. Lazzarini, Isabella, « Manfredi, Taddeo », D.B.I., vol. 68, 2007.
Marrasio, Giovanni : né à Noto en Sicile vers 1405 mort après 1457, il est un poète humaniste siennois. Il étudie la littérature en Toscane, mais devient médecin à Padoue. En 1429, il publie son Angelinetum, un recueil d’élégies écrites en l’honneur d’Angelina Piccolomini. Il s’agit chronologiquement du premier livre de poèmes humanistes latins. Le recueil rencontre un énorme succès, on utilise même des passages en guise d’exempla. À partir de 1432, il est à Ferrare pendant une décennie. Vers 1444, il se retire en Sicile où il exerce en tant que médecin. Cf. Tramontana, Alessandra, « Marrasio, Giovanni », D.B.I., vol. 70, 2008.
Martino, Giovanni : maître à danser d’Éléonore d’Aragon à Naples. En 1473, il l’accompagne lorsqu’elle part vers Ferrare afin d’épouser le duc Hercule Ier d’Este.
Massarano Ebreo, Isacchino : maître à danser juif actif à Mantoue au xve siècle.
Médicis, Cosme l’Ancien de (en italien Cosimo de’ Medici) : né le 27 septembre 1389 à Florence et 401mort le 1er août 1464 dans la même ville : à partir de 1429, il s’oppose au régime oligarchique alors en place à Florence, dominé par la famille rivale des Albizzi. Rinaldo degli Albizzi, le fait arrêter le 7 septembre 1433, en l’accusant de concussion. Il est emprisonné mais réussit à faire commuer sa condamnation à mort en exil pour dix ans. Cosme part avec sa famille le 3 octobre 1433 et s’installe à Venise, tout en gardant un contact étroit avec ses partisans à Florence. Après le 5 octobre 1434, et le retour triomphal d’exil de Cosme, c’est la famille des Médicis, de noblesse récente et enrichie par le commerce de la laine, qui va détenir le pouvoir jusqu’en 1494. À la différence des autres princes italiens de la Renaissance, les Médicis conservèrent sciemment une position de primi inter pares : ils ne s’emparèrent pas directement des plus hautes magistratures de la ville, Cosme qui est nommé gonfalonier de Florence en 1434, garantit la survie des institutions républicaines, tout en resserrant le pouvoir autour d’un cercle restreint de fidèles, grâce à un meilleur contrôle des modalités d’élection aux différentes charges et en basant son pouvoir sur un complexe système mêlant liens familiaux, amis, dépendants, et un réseau d’institutions religieuses. L’un des moyens que Cosme et les Médicis utilisèrent pour accroître l’adhésion à leur pouvoir de toutes les couches de la population fut notamment celui des confréries laïques ; Cosme qui fut l’ami et le protecteur de Marsile Ficin et de Brunelleschi utilise le mécénat comme un investissement politique qui exalte la famille Médicis, Il fonde en 1459 l’Académie platonicienne de Florence. À sa mort en 1464, son fils Pierre lui succède à la tête de la famille et de son réseau de pouvoir. Cf. Kent, Dale, « Medici, Cosimo de’ », D.B.I., vol. 73, 2009.
Médicis, Jean (en italien Giovanni di Lorenzo de’ Medici) pape sous le nom de Léon X : né le 11 décembre 1475 à Florence, il est le second fils de Laurent le Magnifique et de Clarisse Orsini. Après la République théocratique de Savonarole (1494-1498), puis la République oligarchique dirigée par Pier Soderini (1450-1513), c’est sous son autorité que les Médicis retrouvent Florence et leur pouvoir en 1512. Il devient pape en 1513 sous le nom de Léon X. Il meurt à Rome le 1er décembre 1521. Cf. Pellegrini, Marco, « Leone X, papa », D.B.I., vol. 64, 2005.
Médicis, Laurent dit « le Magnifique » (en italien Lorenzo di Piero de’ Medici, « il Magnifico ») : né à Florence le 1er janvier 1449 et mort dans la même ville le 9 avril 1492. Il succède en 1469 à son père Pierre le goutteux (1416-1469), tout en continuant dans ses grandes lignes le mode de gouvernement de ses prédécesseurs. Il développe néanmoins son pouvoir dans un cadre plus clairement princier et personnel. Il marque par son mariage avec une romaine issue de la plus ancienne noblesse, Clarisse Orsini, la volonté d’atteindre un rang plus élevé que celui de ses origines bourgeoises. Laurent célèbre son pouvoir en reprenant, en contraste avec le style de Cosme, le langage courtois et chevaleresque de la noblesse. Il s’efforce d’accroître son prestige par le patronage des fêtes urbaines (et en particulier celle de Saint Jean et celles du Carnaval). Le pouvoir des Médicis reste malgré tout peu assuré comme le montre la conjuration des Pazzi en 1478, qui paradoxalement 402permit un renforcement du pouvoir de Laurent. En outre, un processus de concentration des pouvoirs dans un cercle toujours plus restreint vide les Conseils du Peuple et de la commune de tout contenu. Mais ce système reposant sur la seule autorité de Laurent, manquant de légitimité, pouvait être contesté par des familles rivales. Il finit par s’effondrer deux ans après la mort de Laurent, son fils, Pierre dit le Malchanceux (1472-1503), fuyant la ville après l’entrée triomphale des Français à Florence le 17 novembre 1494. Laurent continua la politique de mécénat de Cosme, à la fois par goût et par souci de légitimation de son pouvoir. Un cercle de poètes, d’artistes et de philosophes s’est formé autour de lui, qu’il soutenait et dont il était un ami : les trois frères Pulci, Politien, Verrocchio, Pollaiolo, Giuliano da Sangallo, Filippo et Philippino Lippi, Sandro Botticelli, Ficin, Landino, Pic de la Mirandole, Benozzo Gozzoli, Benedetto da Maiano, Mino da Fiesole, pour n’en citer que quelques-uns. Pour lui, Giuliano da Sangallo a construit la villa de Poggio a Caiano et le château de Poggio Imperiale. Laurent ayant bénéficié des meilleurs maîtres dans le cadre d’une éducation humaniste de haut vol, il fit preuve de ses talents artistiques en particulier comme homme de lettres et poète. Danseur, il est lui-même auteur de deux basses danses Venus et Lauro rapportés dans des exemplaires du traité de Guglielmo Ebreo. Cf. Ingeborg, Walter, « Medici, Lorenzo de’ », D.B.I., vol. 73, 2009 ; Racine, Pierre, Laurent le Magnifique, Paris, Éditions Ellipse, 2015.
Messer Leon, Juda ben Yehiel le médecin, dit (v. 1422 – v. 1498). Cf. Tirosh-Rothschild, Hava, Between Worlds : The Life and Thought of Rabbi David ben Judah Messer Leon, New-York, State University of New York Press, 1991.
Montefeltre, Élisabeth de : deuxième enfant de Frédéric de Montefeltre et de Battista Sforza, elle est née à Urbin en 1462 et morte après 1525 à Ferrare. Suites aux fiançailles de 1471, elle est mariée en 1475 à Roberto Malatesta, seigneur de Rimini. Après le décès de celui-ci en 1482 elle est contrainte de revenir à Urbin où elle se consacre à la vie religieuse sous le nom de Sœur Chiara Feltria. Cf. Falcioni, Anna, « Montefeltro, Elisabetta di », D.B.I., vol. 76, 2012.
Montefeltre, Frédéric III de, duc d’Urbin : né à Gubbio le 7 juin 1422, mort à Ferrare le 10 septembre 1482, il est fils illégitime de Guido antonio de Montefeltre, seigneur d’Urbin, de Gubbio et Casteldurante et duc de Spolète. Il fut l’époux successivement de Gentile Brancaleoni puis de Battista Sforza, fille d’Alexandre Sforza, qu’il épouse en 1460. Il devient duc d’Urbin en 1444 à la suite de l’assassinat de son demi-frère, le duc Oddantonio II de Montefeltre. Urbin est alors une ville de dix mille habitants environ, dans un duché qui en compte cent mille. Les revenus considérables de la ville sous Frédéric III, un des plus brillants condottieres de son temps, provenaient essentiellement des campagnes militaires. Il fut en effet employé tour à tour par la plupart des grands États d’Italie ; en 1467 il gagnait déjà soixante mille ducats par an en temps de paix et quatre-vingt mille lorsqu’il prenait les armes (le trésorier était le Milanais François Sforza). C’est avec ses gains de soldat accumulés au cours des vingt premières années 403de son règne, qu’il investit dans les arts des sommes qui le placent au rang du plus important mécène de son époque. Le rayonnement culturel de sa cour est considérable : Urbin vit la naissance de Bramante et de Raphaël. Frédéric de Montefeltre avait rassemblé autour de lui et de sa deuxième épouse de nombreux écrivains et artistes, comme Piero della Francesca, Luciano Laurana et Melozzo da Forli’, ainsi qu’une collection précieuse de manuscrits, sa bibliothèque étant une des plus importantes de son époque. Il possédait notamment un exemplaire, aujourd’hui perdu, du traité de Guglielmo Ebreo qui fut à son service à partir de 1473. Cornazzano a célèbré Frédéric, à qui il dédie la deuxième version, en vers, de son De Re Militari, tout comme Castiglione célèbre plus tard la cour de son fils et successeur Guidobaldo dans Le Courtisan. Cf. Benzoni, Gino, « Federico da Montefeltro, duca di Urbino », D.B.I., vol. 45, 1995.
Montefeltre, Sveva de : née en 1434, décédée le 8 septembre 1478, elle est la fille de Guido Antonio da Montefeltre, Comte d’Urbin et de Caterina Colonna. Elle épouse Alexandre Sforza en 1448. Mais les relations sont dificiles avec son mari qui l’accusant, sans doute faussement, d’adultère, la force en 1458 à se retirer au couvent des clarisses de Pesaro. Elle devient en 1475 abbesse du monastère sous le nom de Seraphina. Elle a été béatifiée en 1754. Cf. Heckmann, Ferdinand, « Blessed Seraphina Sforza », The Catholic Encyclopedia, vol. 13. New York, Robert Appleton Company, 1912. En ligne url : http://www.newadvent.org/cathen/13726b.htm, consulté le 12/11/2018.
Negri, Cesare, dit Il Trombone : maître à danser, il est né à Milan vers 1536 et mort après 1604. En 1602, il publie à Milan son traité de danse, Le Gratie d’amore, réédité en 1604 sous le titre Nuove inventioni di balli. Cf. Tucker McGinnis, Katherine, « Negri, Cesare, detto il Trombone », D.B.I., vol. 78, 2013.
Ordelaffi, Pino III, seigneur de Forli : né en 1436 mort en 1480. Il dirige Forli d’abord avec son frère aîné Cecco à partir de 1448, puis seul après la mort de celui-ci en 1463. En 1462 il épouse Barbara Manfredi fille d’Astorgio Manfredi seigneur de Faenza. Guglielmo Ebreo rapporte sa présence, ainsi que celle de Domenico da Piacenza, à la « digne fête » qui fut donnée à cette occasion. Veuf en 1466, il épouse la sœur de Taddeo Manfredi, Zaffira. En 1475, deux ans après le décès de celle-ci, il épouse Lucrezia, sœur de Jean Pic de la Mirandole. La relative stabilité et surtout les ressources économiques considérables que Cecco et Pino Ordelaffi tirent de leurs engagements militaires sont à la base de la politique d’investissement systématique dans les travaux publics et dans la promotion de la culture. Cf. Poloni, Alma, « Ordelaffi, Pino », D.B.I., vol. 79, 2013.
Pic de la Mirandole, Jean (en italien, Giovanni Pico della Mirandola) : il est né à Mirandola le 24 février 1463 et mort le 17 novembre 1494 à Florence. Entre 1477 et 1478, il étudie le droit canonique. En 1479, il est à Ferrare où il suit les enseignements de Battista Guarini. L’année suivante à Florence, il rencontre Ange Politien et, probablement, Marsile Ficin. Entre 1480 et 1482, il approfondit l’étude de la philosophie à Padoue ; L’intérêt pour 404l’aristotélisme scolastique l’amène à Paris en 1485. De retour en Italie, il approfondit l’étude de l’hébreu. En 1486, il termine les Conclusiones philosophicae, cabalisticae et theologicae, destinées à résumer les thèses des différentes traditions philosophiques afin de montrer leur harmonie, et qui devaient être discutées à Rome au cours de l’hiver 1487 ; il compose à la même période le de hominis dignitate (ou Oratio). Certaines des thèses des Conclusions étant jugées hérétiques, Innocent VIII interdit la discussion publique. Pic présente des excuses sans éviter la condamnation papale. Il quitte alors l’Italie pour se réfugier en France, où il est arrêté et emprisonné. L’intervention de Laurent de Médicis auprès de Charles VIII permet au philosophe de revenir à Florence en 1488. Assisté d’un cercle de traducteurs juifs, il approfondit l’étude de la Kabbale. En 1489, il publie l’Heptaplus, un commentaire allégorique sur la Genèse dédié à Laurent le Magnifique, qui établit des concordances entre le texte mosaïque et la pensée de Platon et d’Aristote. Il publie encore le De ente et uno dédié à Politien en 1492, tandis qu’il se rapproche de plus en plus de Savonarole. Sa dernière œuvre Disputationes adversus astrologiam divinatricem, est un traité qui cherche à faire converger la révélation chrétienne et les sagesses juive et païenne et qui polémique contre les astrologues, dont les prédictions sont pour lui la négation de la liberté inhérente à l’homme. Sa mort l’empêche de conclure l’œuvre que son neveu Jean François Pic de la Mirandole publie en 1496. Cf. Bacchelli, Franco, « Pico, Giovanni, conte della Mirandola e Concordia », D.B.I., vol. 83, 2015.
Pierozzi, Antonino (en français saint Antonin de Florence) : né en 1389 à Florence, entré dans l’ordre dominicain en 1405, il est archevêque de Florence de 1446 à sa mort, le 2 mai 1459 à Montughi. Auparavant, à partir de 1439 il, devient Prieur du nouveau couvent dominicain de San Marco, protégé et financé par Cosme l’Ancien. Il encourage Fra Angelico à y peindre les fresques représentant la vie du Christ. Comme archevêque, il réorganise le diocèse et défend les libertés populaires contre les Médicis (1458). Il écrit plusieurs ouvrages, en particulier deux œuvres majeures, la Summa Theologiae ou Summa moralis à l’usage des confesseurs et des prédicateurs, écrite entre 1440 et 1459, et le Chronicon ou Summa historialis terminé en 1458 qui est une sorte d’histoire universelle du point de vue chrétien qui mêle des faits tirés des Saintes Écritures, des biographies et des dictons de saints à des événements historiques, conformément à la tradition des chroniques médiévales. Cf. D’Addario, Arnaldo, « Antonino Pierozzi, santo », D.B.I., vol. 3, 1961.
Politien, Ange, Angelo Ambrogini dit (en italien Angelo Poliziano) : né à Montepulciano le 14 juillet 1454, et mort à Florence le 24 septembre 1494, il est un poète et philologue majeur de la Renaissance. À partir de 1473 il est secrétaire personnel de Laurent le Magnifique et de 1475 précepteur de son fils Pierre puis de Jean. Sa production poétique en langue vulgaire est particulièrement riche. Il commence en 1475 les Stanze per la giostra (« Stances pour la joute » titre en français : Le Tournoi), à la suite d’un tournoi remporté par le frère de Laurent, Julien de Médicis. La rédaction s’interrompt en 1478 après l’assassinat de celui-ci lors de la conjuration des Pazzi. Brouillé avec les 405Médicis, il quitte Florence en 1479 et se rend notamment à Mantoue à la cour de François Gonzague, où il publie un texte théâtral, la Fabula di Orfeo (vers 1479-1480). Après s’être réconcilié avec Laurent, il retrouve sa charge de précepteur et reçoit en 1480 la chaire de rhétorique latine et grecque à l’université de Florence, qu’il conserve jusqu’à sa mort. Il rédige ses Rimes, poèmes de forme populaire, qui ont été écrits à différents moments mais achevés pour la plupart avant 1480 et publiés en 1495. Ils sont constitués de rispetti, de strambotti et de canzoni a ballo. On lui attribue également des textes d’introduction à ses leçons, des élégies latines, trois sermons, quarante lettres, etc. Participant à l’Académie néoplatonicienne, il y introduit Pic de la Mirandole en 1483. À partir de 1490, Politien abandonne la composition de textes poétiques pour se consacrer à la philosophie et à l’étude des textes des philosophes de l’Antiquité. Cf. Bigi, Emilio, « Ambrogini, Angelo, detto il Poliziano », D.B.I., vol. 2, 1960.
Pollaiolo, Antonio : Antonio Pollaiolo ou Antonio di Jacopo d’Antonio Benci, né à Florence le 17 janvier 1429 et mort à Rome le 4 février 1498, est un peintre, sculpteur, graveur et orfèvre italien. La fresque des Hommes nus dansants de la villa de la Gallina à Arcetri, datée de 1465, lui est attribuée. Le sujet évoque une de ses célèbres gravures, le Combat d’hommes nus. Cf. « Pollaiolo (les) ou les Pollaivolo », Laclotte-Cuzin, op. cit., p. 1023.
Prudenzani, Simone : né à Orvieto à une date inconnue (1351 ?), mort entre 1433 et 1438, il est l’auteur, outre de Il Saporetto, d’un recueil composé de dix-huit nouvelles sous forme de ballade, Il Sollazzo. Cf. Carboni, Fabio, « Prudenzani, Simone de », D.B.I., vol. 85, 2016.
Riàrio, Pietro, cardinal : né en 1445 à Savone, mort en 1474 à Rome, il est neveux du pape Sixte IV. Il est fait par lui archevêque de Florence en 1471, puis légat du Saint-Siège pour toute l’Italie en 1473. Il est nommé à la tête de nombreux évêchés en Italie et en France. Il a laissé la réputation d’un des princes les plus fastueux du xve siècle. Cf. Giansante, Massimo, « Riàrio, Pietro », D.B.I., vol. 87, 2016.
Rigoni, Rinaldo : Cité dans des sources du début du xviiie siècle, comme l’auteur du premier traité de danse imprimé en 1468 à Milan : Il Ballerino perfetto. Aucune autre trace ne nous est parvenue de ce traité ni de cet auteur.
Rinuccini, Alamanno : humaniste né à Florence en 1426 et mort en 1499, il était un érudit de la littérature grecque et latine et a été en contact avec les principaux humanistes de son temps. Proche de Laurent de Médicis, il a été son ambassadeur auprès de Sixte IV. Il a occupé plusieurs fonctions publiques avant et après l’expulsion des Médicis. Il continua pour les années 1461-1499, il Priorista, une sorte de chronique citadine, initiée par son père Filippo pour la période 1282-1459 et continuée jusqu’en 1506 par son frère Neri. Cf. Böninger, Lorenz, « Rinuccini, Alamanno Zanobi », D.B.I., vol. 87, 2016.
Sacchetti, Franco : né à Raguse vers 1335 et mort vers 1400 à San Miniato, il est un important poète et romancier du xive siècle. De famille florentine, dans sa jeunesse, il voyage beaucoup se consacrant au commerce. Revenu à Florence en 1363, il y occupe de nombreux postes officiels jusqu’à celui de prieur (1384). Il est également nommé podestat dans de nombreuses 406villes de Toscane et d’Émilie. Parmi ses œuvres on trouve Il trecento novelle (Trois cents nouvelles) inspiré de Boccace, recueil d’anecdotes tirées de l’expérience de Sacchetti ou de la tradition orale. Il écrit également des poèmes comme La battaglia delle belle donne di Firenze con le vecchie, (« La bataille des belles femmes de Florence contre les vieilles » vers 1454), Il Libro delle rime (1363), recueils de poèmes, souvent sous forme de ballades ou de madrigaux, sur le thème de l’amour, et une œuvre d’inspiration religieuse le Sposizioni dei Vangeli (1378-1381). Cf. Zaccarello, Michelangelo, « Sacchetti, Franco », D.B.I., vol. 89, 2017.
Sanudo (ou Sanuto), Marino dit « le jeune » : né le 22 juin 1466 à Venise et décédé le 4 avril 1536 dans cette même ville. Membre d’une famille patricienne de Venise il est un historien dont l’œuvre principale, le Diarii en vingt-deux volumes, composé de 1496 à 1533, constitue une source inestimable pour l’histoire de son époque d’un point de vue vénitien. Ils contiennent de nombreuses lettres, documents originaux et récits de première main, ainsi que des observations détaillées sur la culture, le commerce, les coutumes et la société. Cf. Melchiorre, Matteo, « Sanudo, Marino il Giovane », D.B.I., vol. 90, 2017.
Savonarole, Jérôme (en italien Girolamo Savonarola) : né à Ferrare, le 21 ou le 24 septembre 1421, mort le 23 mai 1498. En 1475, il rejoint l’ordre des dominicains. En 1482 après un premier séjour florentin, il retourne peu après prêcher à Ferrare. En 1490, il revient définitivement à Florence, toujours en tant que lecteur dans le couvent de Saint Marc. Il bénéficie alors de la protection de Laurent le Magnifique, probablement recommandé par Jean Pic de la Mirandole, qui connaissait Savonarole depuis plusieurs années. En mai 1491, il est élu prieur de Saint Marc. La même année il annonce dans une de ces prêches un fléau divin qui serait bientôt abattu sur Florence et l’Italie. Prononcée deux jours avant le décès de Laurent de Médicis, elle fait grande impression sur la population. En 1494, le roi de France Charles VIII envahi l’Italie, semblant réaliser la prophétie. Face à la menace française le successeur de Laurent, Pierre de Médicis, est chassé de Florence le 9 novembre par le peuple en révolte, tandis que Savonarole scelle l’alliance avec Charles VIII qui fait son entrée dans la ville le 17 novembre. Savonarole à partir de ses prophéties met alors en place un gouvernement populaire « élargi » avec l’instauration du Grand Conseil. La vision savonarolienne vise à réduire les conflits politiques, à limiter le pouvoir excessif de l’organe exécutif, en évitant le risque de décisions arbitraires. Parmi les fondements du programme politique et social de Savonarole figurait également le concept de bien commun – par opposition à l’idée d’une « tyrannie médicéenne » antérieure – et d’une plus grande justice sociale en réduisant l’inégalité fiscale. Les réformes institutionnelles s’inscrivent dans une vision de la purification d’une église corrompue. Au tout début de 1497, conformément à la demande de Savonarole, le Grand Conseil approuve des lois visant à réglementer les vêtements pour femmes, à punir sévèrement la sodomie et les jeux de hasard et à accorder davantage de pouvoirs aux fanciulli (« enfants »). Ceux-ci constituaient des bandes de 407jeunes gens que le frère utilisait pour exercer un contrôle généralisé sur le territoire contre les comportements considérés comme immoraux. Le 7 février 1497, est dressé le « Bûcher des vanités » où sont brûlés ornements féminins, instruments de musique, œuvres d’art, livres, miroirs, cartes à jouer, etc. Cependant, Florence se lasse des excès de Savonarole. Lors du sermon de l’Ascension du 4 mai 1497, des bandes de jeunes déclenchent une émeute, qui devient une révolte : les tavernes rouvrent, les jeux reprennent publiquement. Le 23 mai 1497, Savonarole est excommunié par Alexandre VI. Arrêté, convaincu d’hérésie, il est pendu et brûlé le 23 mai 1498 sur la place della Signoria. Cf. Dall’Aglio, Stefano, « Savonarola, Girolamo », D.B.I., vol. 11, 2018.
Sforza, Alexandre (en italien Alessandro Sforza), seigneur de Pesaro : né en 1409 à Cotignola près de Ravenne et mort le 3 avril 1473 à Fossa près de Ferrare, il est le fils naturel de Muzio Attendolo Sforza et le demi-frère de François Sforza. En 1445, celui-ci acquiert pour vingt mille florins la ville de Pesaro de Galeazzo, le dernier des Malatesta, et la cède ensuite à son frère Alexandre qui devient seigneur de Pesaro de 1447 jusqu’à sa mort. Après cette date, Alexandre continue sa vie de condottiere, combattant au service de son frère François, puis du pape ou du roi de Naples. Sa stratégie se fonde principalement sur une politique de conquête militaire et sur une habile politique d’alliance par mariage, à travers laquelle Pesaro tisse des rapports privilégiés avec d’importantes cours italiennes comme celle d’Urbin et de Bologne, ainsi qu’avec les Aragonais de Naples. En 1467, il participe à l’entreprise de Bartolomeo Colleoni contre Florence, alliée à son neveu Galéas, duc de Milan. En 1470, réconcilié avec celui-ci, il est nommé lieutenant général du duché. Bien que moins riche que les cours de Milan ou d’Urbin, les seigneurs de Pesaro s’efforcent de donner une impression de grandeur semblable à celle des cours alliées. Alexandre Sforza, protecteur des arts, est aussi auteur de poésies. Il jouit de la réputation d’un homme particulièrement érudit et qui depuis son accession au pouvoir a réuni une très belle bibliothèque. Giovanni Sforza a fait dresser un inventaire de la bibliothèque ducale où figurait le traité de danse de Guglielmo Ebreo. Celui-ci est en effet au service d’Alexandre à partir de 1466. Cf. Castelli, Patrizia, « La kermesse degli Sforza pesaresi », Castelli, Mingardi, Padovan, op. cit.
Sforza, Battista, duchesse d’Urbin : née en 1446 à Pesaro, première fille légitime d’Alexandre Sforza et de Constance da Varano, elle est la deuxième épouse de Frédéric III de Montefeltre. Comme lui, elle est protectrice des arts et humaniste. Elle meurt le 7 juillet 1472 à Gubbio.
Sforza, Costanzo Ier, seigneur de Pesaro : né en 1447, mort en 1483, il est le fils d’Alexandre Sforza et de Constance da Varano. Considéré comme un capitaine valeureux, il participe à de nombreuses guerres en Italie. Il devient seigneur de Pesaro à la mort de son père en 1473. Il épouse Camille d’Aragon en 1475 à Pesaro lors de fastueuses fêtes, rapportées dans l’Ordine delle Noççe dello illustrissimo Signore meser constantino Sfortia […]. Cf. « Sfòrza, Costanzo I, signore di Pesaro », Enciclopedie on line, Treccani
Sforza, François duc de Milan : il est né le 23 juillet 1401 à San Miniato et mort 408le 8 mars 1466 à Milan. Succédant à son père Muzio Attendolo « Sforza » à la tête de ses mercenaires, il continue sa carrière de condottiere, se vendant au plus offrant. Après la paix de Crémone en 1441, il est au service du duc de Milan Philippe Marie Visconti (1392-1447). Il épouse la fille illégitime de celui-ci, Blanche Marie Visconti, et obtient la promesse de succéder à son beau-père. À la suite de la mort sans héritier du duc en 1447, une lutte de succession s’ouvre entre plusieurs prétendants. Lorsqu’il entre dans Milan en 1450, après la courte parenthèse de la République Ambrosienne (1447-1450), il est accueilli comme garant de la paix et de l’ordre interne. François Sforza se retrouve à la tête d’un duché qu’il connaît mal ; hors du tissu de relations de la ville, il essaye de s’appuyer sur les familles nobles et réinstaure certains aspects de l’organisation politique instaurée par les Visconti. L’épisode républicain révèle qu’en dépit du changement intervenu dans les formes du pouvoir, des structures et des habitudes de l’époque communale persistaient et pouvaient constituer une menace pour le nouveau duc. Par ailleurs des carences dans le fonctionnement de l’administration sont une cause d’instabilité. Les familles nobles de Milan gardent des traditions d’indépendance et restent circonspectes à l’encontre des Sforza, dont les origines ne sont pas milanaises. Leur légitimité n’est donc pas acquise et leur succession est fréquemment remise en cause. La grande richesse économique du Milanais était fondée sur le commerce, l’agriculture et l’industrie (bâtiment, étoffes de luxe, armes et armures), les industries textiles étaient particulièrement actives. Pour tirer parti de ces atouts, François Sforza et ses successeurs, à la suite des Visconti, s’efforcent malgré les difficultés, de centraliser et d’uniformiser : suppression des immunités fiscales, établissement d’impôts uniformes, leur permettant de payer des soldats et de faire réédifier le Castello de Milan, détruit par les républicains. Ces richesses permettent aux Sforza de diriger une des cours les plus brillantes d’Europe. Parmi les humanistes et artistes dont François Sforza s’entoure, on trouve en particulier les maîtres à danser Domenico da Piacenza et Guglielmo Ebreo ainsi qu’Antonio Cornazzano qui écrit en 1454 la Sforziade, poème épique qui célèbre la geste du duc ; il est également maître à danser de sa fille Ippolita Maria Sforza. C’est dans ce contexte brillant que la danse italienne savante est assimilée à une « danse lombarde », il ballare lombardo. Cf. Menniti Ippolito, Antonio, « Francesco I Sforza, duca di Milano », D.B.I., vol. 50, 1998 ; Santoro, Caterina. Gli Sforza, Milano, Corbaccio, 1992.
Sforza, Galéas Marie (en italien Galeazzo Maria Sforza), duc de Milan : né à Fermo dans les Marches le 24 janvier 1444 et mort assassiné à Milan le 26 décembre 1476. Fils de François Sforza et Blanche-Marie Visconti, il succède à son père comme duc de Milan en 1466. Il a laissé le souvenir d’un souverain cruel et dispendieux, mais qui s’illustra particulièrement dans le mécénat de la musique. Guglielmo Ebreo da Pesaro lui dédie en 1463 le premier exemplaire de son traité de danse et rapporte dans son « autobiographie » artistique sa présence quand le duc épouse, en 1468, Bonne de Savoie. Cf. Vaglienti, Francesca M., « Galeazzo Maria Sforza, duca di Milano », D.B.I., vol. 51, 1998.
409Sforza, Ginevra : née à Ancône en 1440, décédée le 16 mai 1507 à Busseto près de Parme, elle est la fille illégitime d’Alexandre Sforza, seigneur de Pesaro. Elle épouse en premières noces Sante Bentivoglio, seigneur de Bologne, en 1454. Veuve de celui-ci en 1463, elle épouse l’année suivante son successeur Giovanni II Bentivoglio. Après la prise de la ville par Cesar Borgia en 1506, elle s’exile à Parme jusqu’à son décès.
Sforza, Ippolita Maria, duchesse de Calabre : née à Crémone le 18 avril 1446 et décédée le 20 août 1484 à Naples. Fille de François Sforza et Blanche Marie Visconti, elle est l’épouse d’Alphonse d’Aragon, alors duc de Calabre et futur roi de Naples. Guglielmo Ebreo dans son « autobiographie » artistique a témoigné de la magnificence des cérémonies de fiançailles entre Alphonse et Ippolita Maria à Milan en 1455, puis celles de leur mariage en 1465 à Naples. En 1455, Cornazzano, qui est son maître de danse, lui dédie le premier exemplaire de son traité. Elle est considérée comme une danseuse particulièrement douée, ce qui en fait la première danseuse connue de danses chorégraphiées. Cf. Southern, Eileen, « A 15th-Century Prima Ballerina », Shapiro, Anne Dhu (éd.), Music and Context, Essays for John M. Ward, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 1985, p. 183-197.
Sforza, Jean Galéas Marie (en italien Gian Galeazzo Maria), duc de Milan : né à Abbiategrasso le 20 juin 1469 et décédé à Pavie le 22 octobre 1494, il est le fils ainé de Galéas Marie Sforza, duc de Milan, et de Bonne de Savoie. Il succède à son père à l’âge de huit ans, la régence étant d’abord assurée par sa mère et Cicco Simonetta, puis par son oncle Ludovic le More qui le tient à l’écart du gouvernement et le relègue à Pavie. En 1489, il épouse Isabelle, fille d’Alphonse d’Aragon. Selon la tradition, Ludovic l’aurait empoisonné ; il est plus probablement mort de maladie. Cf. Vaglienti, Francesca M., « Gian Galeazzo Maria Sforza, duca di Milano », D.B.I., vol. 54, 2000.
Sforza, Ludovic Maria dit « le More » (en italien Ludovico Maria Sforza detto il Moro duc de Milan : né le 27 juillet 1452 à Vigevano et mort le 27 mai 1508 à Loches en France, il est le deuxième fils de François Sforza et Blanche-Marie Visconti. Après avoir usurpé la réalité du pouvoir du duc Jean Galéas qu’il retient à Pavie, il devient duc de Milan après la mort de ce dernier en 1494, écartant l’héritier légitime du duché, le fils de Jean Galéas, le jeune François qui a trois ans. Il règne jusqu’en 1499, date d’entrée des troupes de Louis XII dans la ville. Grand mécène il fait, avec son épouse Béatrice d’Este, de sa cour l’un des plus splendides centres des arts et de culture de la Renaissance. Cf. Benzoni, Gino « Ludovico Maria Sforza detto il Moro, duca di Milano », D.B.I., vol. 66, 2006
Sforza, Sforza Secondo : né à Grottammare en 1433, mort à Naples en 1492/1493, il est un condottiere, fils naturel de François Sforza et Giovanna d’Acquapendente. Antonio Cornazzano lui dédie le second exemplaire de son traité de danse, daté de 1465.
Sforza, Tristan : il est né en 1424 à Gênes, mort en 1477 à Milan. Condottiere, il est le fils de naturel de François Sforza. Domenico da Piacenza est chargé de préparer les danses pour ses noces avec Béatrice, fille de Nicolas III d’Este, qui eurent lieu en 1454.
410Squarcialupi, Antonio : né à Florence en 1416, mort en 1480. Il était l’un des plus célèbres organistes d’Italie du xve siècle. Cf. Gargiulo Piero, La musica a Firenze al tempo di Lorenzo il Magnifico, Firenze, Leo S. Olschky Editore, 1993.
Tranchedini, Nicodemo (ou Trincadini) : né en 1413 à Pontremoli, mort à Milan en 1481, il fut fonctionnaire puis ambassadeur de François Sforza de 1428 à sa mort. Ami d’Antonio Cornazzano, il lui confie une mission diplomatique en France en 1461. L’érudition antique et la bibliothèque de Tranchedini était immense et rayonnait auprès de nombreux humanistes. Cf. Sverzellati, Paola, « Per la biografia di Nicodemo Tranchedini da Pontremoli, ambasciatore sforzesco », Aevum, 72, 1998, p. 485-557.
Traversari, Ambrogio, connu aussi comme Ambrogio Camaldolese (en français, Ambroise le Camaldule) : né à Portique de Romagne en 1386, mort à Florence en 1439. Moine camaldule, sa connaissance des lettres grecques et latines, son goût humaniste, ses traductions (comme celles de Diogène Laërce) sa connaissance des manuscrits grecs, le plaçait au centre de la vie littéraire florentine. Il est devenu supérieur de l’ordre des Camaldules en 1431 et a entrepris sa réforme. Par sa connaissance de la tradition théologique grecque, il a eu un rôle important dans les conciles de Bâle et de Ferrare-Florence, consacrés à l’union des Églises grecques et latines. Cf. Caby, Cécile, « Culte monastique et fortune humaniste : Ambrogio Traversari, vir illuster de l’ordre camaldule », Mélanges de l’École française de Rome. Moyen Âge, vol. 108, no 1, 1996, p. 321-354.
Turá, Cosmè (en italien Cosimo Turá) : peintre né à Ferrare vers 1430, mort dans la même ville en 1495. À partir de 1457, il est peintre à la cour de Ferrare où il s’occupe de travaux de décoration. En 1460-1462, il intervient dans le décor du studiolo ducal du château de Belfiore. Entre 1465 et 1467, il peint dix panneaux pour la bibliothèque de Pic de La Mirandole et, en 1469, il s’engage dans la décoration de la résidence Delizia de Belriguardo, terminée en 1472. En 1471, il est nommé portraitiste à la cour d’Este, où il exécute les portraits de divers personnages : le duc Hercule et sa fille Lucrèce, Alphonse d’Este, Béatrice d’Este. En 1486, il abandonne sa charge à la cour et se retire, tout en continuant à peindre, jusqu’à sa mort. C’est un des peintres majeurs de la Renaissance qui contribua à faire de Ferrare un des principaux centres de la Renaissance en Italie septentrionale. Cf. « Turá (Cosme) ou Cosimo Turá », Laclotte-Cuzin, op. cit., p. 1278.
Verardi, Carlo : né en 1440, mort en 1500 : archidiacre de Cesena, prélat de la Curie romaine et secrétaire apostolique, auteur de l’Historia Baetica.
Vergerio, Pier Paolo il vecchio (l’Ancien) : né à Koper en Slovénie, en 1370, mort à Budapest, en 1444, il était un humaniste et pédagogue italien. Il est l’auteur notamment, d’un traité pédagogique De ingenuis moribus et liberalibus studiis adulescentiae, rédigé entre 1400 et 1402, où il offre un plan d’éducation pour les jeunes des familles princières, avec des études libérales et les beaux-arts, la culture morale et les exercices physiques et militaires. Gambaro, Angiolo, « Vergerio, Pier Paolo il vecchio », Enciclopedia Italiana di scienze, lettere ed arti, Treccani, 1937.
411Villani, Giovanni : né vers 1280 et mort en 1348, il est un des plus importants et célèbres chroniqueurs de l’Europe médiévale. Menant une carrière de marchand, il occupe à partir de 1316 d’importantes fonctions officielles à Florence, Prieur (1316, 1317, 1321), ufficiale à la Monnaie (1317) enfin camerlengo travaillant à la construction des nouveaux murs de la ville (1330). Il est entraîné dans la faillite des Bardi et des Peruzzi en 1345 ce qui provoque son incarcération. Libéré, il meurt de la peste peu après. Sa Nuova Cronica, en douze livres, est une histoire universelle – des origines à 1346 – écrite d’un point de vue florentin. Son principal apport est d’élargir son horizon au-delà de Florence et, surtout, d’inclure des aspects de la vie économique, démographique, administrative, généralement négligés par les autres chroniqueurs, ainsi que de porter son attention aux aspects littéraires et à la question des sources. Son frère Mattéo (v. 1283/1285-1363) pousuit le récit de la Nuova Cronica de 1346 à 1363.
Villani, Filippo : né à Florence en 1325, mort en 1405, il est un chroniqueur de la ville de Florence et un homme de lettres célèbre pour ses commentaires de Dante. Il poursuit la rédaction de la Nuova Cronica commencée par son oncle Giovanni et continuée par son père Matteo, en ajoutant un dernier livre jusqu’en 1364.
Visconti, Blanche-Marie (en italien, Bianca Maria Visconti), duchesse de Milan : née à Settimo Pavese le 31 mars 1425 et morte à Melegnano, le 28 octobre 1468, fille illégitime de Phillipe Marie Visconti, duc de Milan. Elle épouse François Sforza en 1441 et devient duchesse de Milan en 1450. Éloignée du pouvoir par son fils Galéas Marie devenu duc, elle meurt sur la route de son exil volontaire à Crémone. Cf. Catalano, Franco, « Bianca Maria Visconti, duchessa di Milano », D.B.I., vol. 10, 1968.
Zavattari, Francesco, Ambrogio et Giovanni : Les Zavattari forment une famille de peintres italiens actifs en Lombardie de 1404 à 1481. Les documents d’archives citent cinq peintres de la famille des Zavattari, entre 1404 et 1481. Ambrogio, Gregorio et Giovanni qui sont sans doute les auteurs des Scènes de la vie de la reine Théodolinde, signées et datées de 1444 qui constitue le plus important cycle de fresques du Gothique tardif lombard. Cf. « Zavattari (les) », Laclotte-Cuzin, op. cit., p. 1375.
Zuccolo da Cologna, Simeone : il serait né vers 1504 à Cologna en Italie et mort vers 1569. On ne le connaît que par un livre sur la danse, La pazzia del ballo, dédicacé à Hercule de San Bonifazio, chanoine de Padoue. Il n’existe aucune certitude sur son existence réelle.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-09251-3
- EAN : 9782406092513
- ISSN : 2114-1223
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-09251-3.p.0413
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 30/12/2019
- Langue : Français