Index des correspondants
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Correspondance. Tome VI. 1846-1848
- Pages : 733 à 786
- Collection : Correspondances et mémoires, n° 18
- Série : Le dix-neuvième siècle, n° 9
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INDEX DES CORRESPONDANTS
Cet index renvoie aux numéros des lettres ;ceux-ci sont en italiques pour les lettres adressées à Vigny.
ACHARD (Louis-Amédée-Eugène). — *47-113.
Né à Marseille le 19 avril 1814. — Mort à Paris le 25 mars 1875.
Après avoir commencé dans le commerce, puis l'agriculture en Algérie, et l'administration comme chef de cabinet du préfet de l'Hérault, Amédée Achard se lance dans le journalisme au Sémaphore de Marseille, puis en 1838 à Paris, collaborant à Uert-Vert, à L'Entracte ou au Charivari. En 1845, lors de la fondation de L'Époque, il y est chargé du « Courrier de Paris » et y donne des « Lettres parisiennes » sous le pseudonyme de Grimm ; il y publie en 1846 un article sur la réception académique de Vigny, et fait partie des journalistes choisis pour suivre les fêtes du mariage du duc de Montpensier en Espagne. En 1848, officier de la Garde nationale, il est partisan de l'ordre. Tout en continuant sa colla- boration àdivers journaux, comme L'Assemblée nationale, et à la Revue des deux mondes, il est l'auteur d'une quarantaine de romans, et d'une dizaine de pièces de théâtre.
AGOULT (Marie d'). — *46-47, *46-76, *46-82, *46-83, *46-126, *46-
129,
*46-136,
*46-139,
*46-140,
*46-151, *46-153,
*47-20,
*47-23,
*47-34, *47-35,
*47-39,
*47-91, *47-143, *47-167, *48-94, *48-109.
Voir Corr., t. 2, p. 511.
AMPÈRE (Jean Jacques). — *47-54.
Né à Lyon le 12 août 1800. — Mort à Pau le 27 mars 1864.
Fils du physicien André-Marie Ampère, il se tourna très tôt vers la littérature, débutant par des tragédies. Après des voyages en Italie, en Suède, en Allemagne, où il rencontra Goethe et Schlegel, il entama en
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1830 une carrière universitaire : il enseigna à la Faculté des Lettres de Paris (1831-1382), puis à partir de 1833 occupa la chaire de littérature française au Collège de France. Lorsqu'il fut élu à l'Académie française en 1847, il était déjà membre de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres depuis le 23 décembre 1842. Pour succéder à Alexandre Guiraud, celui qui fut l'un des plus fidèles de l'Abbaye-au-Bois bénéficia non seulement du soutien de Chateaubriand mais aussi de l'opposition à la candidature de Jean Vatout, soutenue par le Château. En 1848, il rem- plaça Sainte-Beuve comme conservateur de la bibliothèque Mazarine.
Voyageur cosmopolite, polygraphe érudit, linguiste émérite capable d'appréhender le chinois comme le danois, il est l'auteur d'une oeuvre qui couvre de très larges domaines. Historien de la littérature (Histoire littéraire de la France avant le xr~ siècle, Hachette, 1839-1840 ; La Grèce, Rome et Dante :études littéraires d'après nature, Didier, 1848 ;Mélanges d'histoire littéraire et de littérature, Michel-Lévy frères, 1867), philologue (Histoire de la littérature fran~aise au moyen âge, comparée aux littératures étrangères :introduction, histoire de la formation de la langue française, Tessier, 1841) et historien (L'Histoire romaine à Rome, Michel-Lévy frères, 1862- 1864), tenté par la littérature (César, scènes historiques, 1859 ; Christian, roman inachevé), il fut également critique, collaborant entre autres au Globe ou à la Revue fran~-aise. Il était, selon Sainte-Beuve (Revue des deux mondes, t. 21, 1840, « Écrivains critiques et historiens littéraires de la France » ), un « maître très à part en critique », disciple de Chateaubriand, Goethe, Lamartine, Cousin et Fauriel, alliant à la poésie l'héritage scientifique de son père.
ANCEI..oT (Virginie). —*46-89, *47-157. Voir Corr., t. 5, p. 595-597.
ANDERSEN (Hans-Christian). — *47-67.
Né à Odense (Danemark) le 2 avril 1805. — Mort à Rolighed (Danemark) le 4 août 1875.
Le premier séjour parisien de l'écrivain danois eut lieu en 1833, alors qu'il se rendait en Italie. Il rencontra Hugo, comme il le raconte dans le Conte de ma vie, et fit la connaissance du vaudevilliste Paul Duport. De retour à Copenhague, son oeuvre se ressentit de sa francophilie. En 1837, il reçut la visite de celui qui allait le faire connaître en France et être
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son premier traducteur, Xavier Marmier (voir Corr., t. 1, p. 355), venu étudier la littérature scandinave et qui reprit en 1839, dans son Histoire de la littérature en Danemark et en Suède, un article biographique qu'il lui avait consacré à son retour en France. Quatre ans plus tard, Nicolas Martin (voir Corr., t. 4, p. 895) lui adressa, dans la Revue de Paris, une lettre en vers intitulée : « Au poëte danois Andersen ».
Lorsqu'Andersen séjourna une seconde fois à Paris, entre le 8 mars et le 7 mai 1843, les lettres d'introduction que lui avait procurées Maxmier lui firent connaître la vie parisienne et ses représentants, que sa noto- riété naissante ne manqua pas d'intéresser :les salons de la comtesse de Bocarmé, de la baronne de Pfaffins ou encore de Virginie Ancelot lui furent ouverts. Il rencontra Hugo à deux reprises, Lamartine, Dumas, qui lui servit de guide dans les coulisses des théâtres et l'introduisit chez Rachel. Le 11 avril, il fut reçu chez Vigny qui à son tour lui rendit visite le 26 à son hôtel, rue de Valois, et lui offrit des vers de I,a Sauvage pour son album
Voir Poul H~ybe, Andersen et la France, Copenhague, Munksgaard,
1960.
ANDIGNÉ (comtesse Oneïda d'). — *47-65, *48-39.
Voir Corr., t. 1, p. 494.
AUDIFFRET (Louis-Dominique-Laurent). — *46 57, *46-74 M.
Né à Draguignan (Var) le 14 novembre 1790. — Mort à Marseille le 11 juin 1869.
Avocat à Draguignan puis à Marseille, il était aussi poète, et colla- bora àl'Almanach des Muses et à divers recueils poétiques. Il publia en 1818 un volume d'Élégies suivies d'autres poésies, et fut reçu en 1827 dans la classe des lettres de l'Académie de Marseille. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages en prose et en vers, comme les Poèmes du foyer (1857) ou Entre deux paravents, théâtre des salons de famille (1860).
AUSTIN (Sarah TAYLOR, Mrs John). — 46-125, *46-193, *47-42, *47-151. Voir Corr., t. 3, p. 615.
BARBIER (Auguste). — *46-87, *46-ISS, 47-159. Voir Corr., t. 2, p. 513.
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BARBOT DE CHÉMENT (Pierre-Ludovic). — *46-3.
Né au château de Chément, commune de Garat (Charente), le 6 août 1813. —Mort le 27 septembre 1888.
Sorti de l'École polytechnique, il devint chef d'escadron d'artillerie. Il épousa le 7 mai 1851 Marie-Lucie de Berthoumé. Il était propriétaire de la terre de Chément en Charente.
BARTHÉLEMY (Auguste-Marseille). — *47-50, *47-52.
Né à Marseille le 11 mai 1794. — Mort à Marseille le 23 août 1867.
Poète satirique, il publie sous la Restauration de nombreux poèmes satiriques en collaboration avec son compatriote Joseph Méry, comme La Villéliade (1826) ou La Peyronnéide (1827), ou encore l'épopée de Napoléon en Égypte (1828). Il salue la révolution de Juillet, mais retrouve vite sa veine première avec les 52 livraisons de sa Némésis, satire hebdo- madaire des actes du gouvernement, de mars 1831 à juin 1832 ;rallié au régime, grâce notamment aux subsides gouvernementaux, il se livre alors à la poésie descriptive, revenant parfois à la satire, avant de se vendre à l'Empire.
BAUDIN (Charles). — *46-192, *47-14.
Né à Paris le 21 juillet 1784 — Mort à Paris le 7 juin 1854.
Protégé de Bonaparte, Charles Baudin entama dès 1799 une brillante carrière maritime qui allait le conduire jusqu'à la dignité d'amiral en 1854. Au service de l'Empire, il participa à des expéditions navales (1800- 1808), escorta des navires marchands entre Gênes et Toulon en tant que lieutenant de vaisseau (1809-1812), fut chargé de la défense de la Gironde (1815). Sous la Restauration il quitta la marine militaire avec le grade de capitaine de frégate pour s'établir armateur au Havre, mais la réintégra en 1830 : promu capitaine de vaisseau en 1834, il reçut le commandement de plusieurs bâtiments. En 1838, emmenant le prince de Joinville, fils de Louis-Philippe, il commanda l'expédition du Mexique, avec le grade de contre-amiral. Il fut fait vice-amiral l'année suivante. Préfet maritime de Toulon entre 1841 et 1847, il exerça ensuite à Paris la présidence du Conseil de l'Amirauté. Malgré son opposition à la révolution de 1848, il accepta, sur la proposition de son ami Arago, ministre de la Marine du Gouvernement provisoire, le commandement des forces navales de la Méditerranée à Toulon, où il joua un rôle important.
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BERLIOZ (Hector). — *48-6, *48-10, *4s-14.
Voir Corr., t. 2, p. 514.
BERNARD (Thalès). — *46 S0.
Né à Paris le 15 mai 1821. — Mort à Paris le 10 janvier 1873.
Il était le petit-fils de Jacques-Claude Bernard (1760-1794), ex-prêtre, membre de la Commune de Paris, qui avait été chargé d'accompagner Louis XVI à l'échafaud, et qui fut guillotiné le 10 thermidor. Il fut à la fois érudit, philosophe et poète. Il a traduit de l'allemand et adapté en 1846 le Dictionnaire mythologique universel d'Eduard Jacobi, et a publié une Étude sur les variations du polythéisme grec (1853) ainsi qu'une Histoire du polythéisme grec (1854). Outre des recueils poétiques, dont Adorations (1855), Mélodies pastorales (1856) et Poésies mystiques (1858), il a donné en 1857 une Lettre sur la poésie, qui porte en sous-titre : « Rénovation de la poésie. Projet de fondation d'une Académie de littérature étran- gère », ainsi qu'une Histoire de la poésie (1864). Il a également livré sous le titre La Lisette de Béranger (1864) des « souvenirs intimes » sur le poète-chansonnier.
BIRÉ (Jeari-Baptiste Edmond). — *47-83, 47-102.
Né à Luçon le 13 mars 1829 — Mort à Nantes le 15 mars1907.
Fils d'un notaire royal vendéen, Augustin Biré, le jeune Edmond qui écrit à Vigny en 1847 est un étudiant qui fréquente autant la faculté de droit que les cours au Collège de France. Reçu docteur après avoir soutenu une thèse sur les « seconds mariages » en 1852, il ne reste pas longtemps avocat à la Cour d'appel de Paris mais rentre en province comme secrétaire de chambre de commerce puis directeur d'une fabrique d'huile et de savon nantaise. Il épouse Anne Métois, dont il aura deux fils qui feront carrière à Nantes, l'un à la chambre de commerce, le second comme commis.
En 1857, avec son compatriote le poète Émile Grimaud, il fonde une revue catholique et royaliste, appelée à devenir l'une des plus importantes publications provinciales, la Revue de Bretagne et de Vendée (1857-1914) dans la première livraison, qui comporte un article sur Vigny et l'honneur, il signe une longue critique du recueil des Contemplations, qui annonce ses futures études. En 1864, son premier livre, encore en collaboration avec Grimaud, porte sur les Poètes lauréats de l'Académie fran~-aise.
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À partir de ce moment il construit en autodidacte une oeuvre proli- fique de chroniqueur littéraire, d'historien de la Révolution et surtout de la littérature. Si son principal — et controversé —titre est le triptyque qu'il consacre à Hugo (Victor Hugo avant 1830, 1883 ;Victor Hugo après 1830, 2 vol., 1891; Victor Hugo après 1852, 1894), il s'attache tout par- ticulièrement aux auteurs romantiques, se réclamant de la méthode de documentation du vicomte de Lovenjoul :Chateaubriand, Lamartine, Musset, Laprade...
BLANCHE (Esprit). — 48-140 D, 48-124 ( ?). Voir Corr., t. 4, p. 873.
BLAZE DE BURY (Marie-Pauline Rose STEWART, Mme Henri). — *47--139,
*47-141, *48-148.
Voir Corr., t. 3, p. 647 : STEWART (Rose).
BLOWER et VIZARD :voir VIZARD (Charles).
BOCAGE (Pierre-François TouzÉ dit). — 47-142, *47-144, 48-25. Voir Corr., t. 2, p. 515.
BoNJouR (Yvan-Bernard-Auguste). — *48-139.
? —Mort en 1871.
Auguste Bonjour, d'abord tenté pax la poésie et le journalisme, débute par un recueil poétique :Castaing, ou la Victime des passions, poème histo- rique, suivi de poésies diverses (1824) ;outre une Ode à Charles Dix (1824), il publie Les Lacédémoniennes, dédiées aux élèves de l'École polytechnique (1825), célébrant leur courage lors de la bataille de Paris le 31 mars 1814, qui lui valent quelques ennuis avec la police qui en arrache les annonces. Il fonde en 1825 Le Nain, journal des théâtres, de la littérature, des moeurs, des arts et des modes, qui disparaîtra au bout de sept mois. Il salue les journées de Juillet 1830 avec une « nouvelle Lacédémonienne », Le Triomphe des libertés (1830), puis L'Apothéose des Martyrs de la Liberté, vers prononcés au Louvre, le 27 juillet 1831, sur la tombe des victimes de juillet (1831). Le 31 mars 1834, il est inscrit au tableau des avocats du barreau de Paris, et demeure alors 2 rue d'Angivilliers. Avocat à la Cour royale de Paris, il ne cessera néanmoins de rimer, célébrant notamment son illustre confrère Alphonse Paillet (Sur la mort de Paillet, 1856), et la Dignité de l'avocat
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(1858, rééd. 1869) ; il publie aussi quelques plaidoiries et mémoires, et un Essai sur le régicide (1837). Vigny lui accorde, le 26 novembre 1845, un prêt hypothécaire de 30.000 francs, gagé sur une maison au 1 rue de Fleurus, dans laquelle il s'installe, avec son épouse Emma Lointier ; la maison sera vendue sur expropriation forcée, sans que Vigny puisse jamais récupérer cette somme. En 1858, Bonjour quitte la rue de Fleurus pour le 27, quai de Bercy, puis en 1862 il se fixe au 109 quai de Valmy; il possédait également une maison à Ivey.
BOUGAINVILLE (Henriette-Eugénie Joséphine de SALVAING de BOISSIEU, baronne puis comtesse Alphonse de). — 48-19.
Née à Mons (Belgique) le 22 mars 1805. —Morte le 25 août 1884.
Fille de Jean Joseph de Salvaing de Boissieu (1755-1846), directeur
du génie maritime, et de Suzanne Homberg (1777-1823), elle a épousé
le 7 février 1825, à Paris, Alphonse de Bougainville (Paris, 19 novembre
1788-Paris, 11 mai 1861), frère de Hyacinthe (1781-1846) —voir Corr.,
t. 3, p. 617.
BOYER (Charles). — *48-128.
Né en 1812. — Mort à Lorient ? en 1851.
L'aîné des demi-frères de Brizeux, peintre comme son frère Ernest, collabora à la Revue de Bretagne et anima la Société philotechnique de Lorient créée en 1832.
BRIDIEU (François-Antoine-Henri, marquis de) — *46-108.
Né à Loches (Indre-et-Loire) le 7 janvier 1804. — Mort à Paris le 17 mai 1872.
Fils de Cyprien Joseph-Louis de Bridieu de Saint-Germain (décédé le 7 octobre 1835), chevalier de Malte (1777), page du duc d'Orléans, qui, de retour d'émigration, avait épousé en 1803 Élisabeth de Mallevault de Marigny (~ 1844), il fut reçu avocat à Paris en 1826. Nommé peu après secrétaire général de la préfecture du Calvados, il démissionna en 1830 pour ne pas servir la monarchie de Juillet, et se retira dans sa terre de Sansac près de Loches. Conseiller général de Loches de 1848 à sa mort, il fut élu le 8 février 1871 député d'Indre-et-Loire à l'Assemblée natio- nale, et siégea sur les bancs de la droite monarchiste. Il avait épousé le 22 juin 1829 Aglaé-Marie-Antoinette Lignaud de Lussac (1807-1862).
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Il était cousin de Vigny pax les Maussabré : la mère de Rose-Charlotte de Maussabré, l'épouse de Joseph de Nogerée (1742 ?-Loches, 1832),1'un des fils qu'Alain de Nogerée, l'arrière-grand-père maternel de Vigny, avait eus avec sa seconde épouse, Élisabeth Antoinette Héron, était née de Bridieu.
BRIZEUX (Auguste). - *46-49, 46-111, *46-116 M, *46-122, *46-145,
*46-149 M, *46-152, *46-175, 46-194 D, *46-198, *46-202, *46-208
M, *46-212, *46-213, *46-215, *46-216, 46-220 D, *47-6 M, *47-11,
*47-28, *47-30 M, *47-38, *47-69, 47-70 D, *47-72, 47-79 D, *47-85,
*48-23, *48-42 M, *48-63.
Voir Corr., t. 1, p. 498.
Bul.oz (François). - 47-81, *47-116, 47-124, 47-126. Voir Corr., t. 2, p. 519.
BusoNl (Philippe). - *46-2, *46-137, *47-74 ( ?), *47-122 ( ?), *47-130,
*47-137, 48-20, *48-22, 48-95, *48-129, 48-134 D.
Voir Corr., t. 2, p. 520.
CAMÉRISTE (la). - 48-145 D.
Cette correspondante mystérieuse apparaît pax deux fois dans l'Agenda de 1848 ;c'est peut-être la même personne que Vigny désigne, dans le même agenda, lors de leurs rencontres, sous la mention « lac » ou « elle ».
CAP (Paul-Antoine GRATACAP, dit). - *47-IS.
Né à Mâcon le 2 avril 1788 - Mort à Paris le 12 novembre 1877.
Pharmacologue et naturaliste français, élu en 1827 membre de l'Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, il devint membre associé de l'Académie de médecine de Paris en 1842. Outre ses travaux de recherche et des ouvrages de vulgarisation (Principes élé- mentaires de pharmaceutique, 1837 ;Histoire de la pharmacie et de la matière médicale depuis les temps les plus reconnus jusqu'à nos jours, 1847...), il publia un certain nombre d'éloges dont certains furent récompensés :celui de Casimir Delavigne fut couronné par l'Académie royale de Rouen en 1846; celui de Benjamin Delessert reçut le prix de l'Académie de Lyon en 1849. Il regroupa ses études publiées sur des scientifiques (Gessner,
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Faraday, Paracelse, Nicolas Lémery...) dans des Études biographiques pour servir à l'histoire des sciences (1857-1864). Chevalier de la Légion d'honneur, il fut également membre honoraire de l'Académie royale de médecine de Belgique.
CAUX (Pierre de). — *48-121.
Poète amateur non identifié. De retour en France en 1848 après avoir voyagé pendant dix ans « au-delà du cap de Bonne-Espérance », il envoie à Vigny un long poème inspiré par ses oeuvres.
CAVÉ (Auguste-Émile). — *46-218. Voir Corr., t. 3, p. 621.
CAYLA (Zoé Victoire TALON, comtesse Achille BASCHI du). — *46-118. Voir Corr., t. 5, p. 604.
CHARBONNAUD (Jeari). — *46-200 M, *46-201.
Propriétaire à Roullet (Charente), aujourd'hui commune de Roullet Saint-Estèphe, au lieu-dit Les Moreaux. Au recensement de 1846, il est âgé de 50 ans ; il vit avec son fils Jean (28 ans), marié à Marguerite Moreau (30 ans), et leur fille Nélée (3 ans).
CHARPENTIER (Gervais). — *46-117, *46-121, *46-132, *46-138, *46-141,
*46-207, *46-211, *47-106, *47-135, *47-158, 47-161, *47-163, *48-18. Voir Corr., t. 4, p. 878.
CHERTIER (Gilbert). — *46-181 M, *46-183, *46-185 M, *46-188, *46-189 M.
Voir Corr., t. 5, p. 605.
CHEVALIER (Michel). — *47-36, *47-37.
Né à Limoges le 13 janvier 1806 — Mort à Lodève (Hérault) le 28 novembre 1879.
Fils de fonctionnaire, cet économiste libéral, polytechnicien ingénieur des Mines, commença sa carrière par une parenthèse saint-simonienne qui le conduisit à exprimer dans Le Globe, entre 1830 et 1831, un credo économique qui allait le faire remarquer sous la forme d'un progressisme fondé sur le libre-échange.
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Ce sont les Lettres sur l'Amérique du Nord, publiées dans le Journal des débats, puis en volume chez Gosselin (1836), à la suite d'une mission confiée par Thiers en 1831, qui lui assurèrent une audience, qu'amplifia un important volume Des intérêts matériels en France :travaux publics, routes, canaux, chemins de fer en 1837. Les portes s'ouvrirent alors pour lui :maître des requêtes en 1836, conseiller d'État en service extraordinaire en 1838, il occupa la chaire d'économie politique au Collège de France à partir de 1841. Il fut député de l'Aveyron en 1845-1846. Révoqué de ses fonctions et titres avec la révolution de 1848 pour ses prises de position contre les théories économiques de Louis Blanc sur l'organisation du travail, il les retrouva en faisant allégeance à Napoléon III : il était convaincu en effet de la nécessité d'un gouvernement fort pour contrebalancer les effets du libéralisme. Il fut nommé sénateur en 1860. Apôtre du libre-échange, persuadé de ses vertus pacificatrices et progressistes, il vota contre la guerre en 1870. À la chute de l'Empire, il se retira de la vie publique. Il avait été élu en février 1851 à l'Académie des sciences morales et politiques.
CHEVREAU Uulien-Théophile-Henri). — 46-25.
Né à Belleville (Seine) le 27 avril 1823. — Mort à Yerres (Essonne) le 26 mai 1903.
Après avoir voyagé avec son ami Laurent-Pichat et publié avec lui un volume de vers, Les Voyageuses (1844), Chevreau se tourna vers la politique et soutint la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence; il fut nommé dès le 10 janvier 1849 préfet de l'Ardèche. Après le coup d'État du 2 décembre, il devint secrétaire général et chef du personnel du ministère de l'Intérieur, puis préfet à Nantes (1853) et à Lyon (1864), avant d'être appelé au Sénat (1865). En janvier 1870, il remplaça Haussmann à la préfecture de la Seine, et fut nommé ministre de l'Intérieur le 10 août 1870. Il suivit l'impératrice en exil, revint en France en 1877, mais échoua par deux fois à être élu député en Ardèche.
CHOLLET (Auguste Nicolas Madeleine). — *46-205.
Né à Paris le 8 décembre 1801. —Mort après 1856.
Fils d'un employé des eaux de la ville de Paris, René Timothée (mort à Paris le 25 juin 1852), d'une famille d'origine normande, et de Désirée Sénéchal (morte à Paris le 12 août 1849), Auguste Chollet
743 fit toute sa carrière au ministère des Finances, dans l'administration des contributions directes, où il finit chef de bureau. Après trente ans de services, il fut nommé chevalier dans l'ordre impérial de la Légion d'honneur (décret impérial n°4794, août 1856, publié dans le Bulletin des lois et de l'Empire, vol. 8, 1857, p. 183). Il épousa le 12 décembre 1828, en l'église Saint-Roch, Céline Labattut (voir ci-dessous). Musicien ama- teur —son frère Louis (1815-1851) était un pianiste réputé —, il composa quelques morceaux, dont un fut remarqué lors d'un concours en 1847. Les Chollet eurent un fils, Charles, né à Paris le let octobre 1829.
CHOLLET (Marie-Henriette-Céline LABATTUT, Madame Auguste). — *46-
195, *46-217, *47-71, *47-107, *47-127, *47-153, *48-3, *48-102. Voir Corr., t. 5, p. 605.
CIRCOURT (Adolphe, comte de). — *46-22 ( ?).
Né à Bouxières-aux-Chênes (Meurthe-et-Moselle) le 22 septembre 1801 — Mort à Paris le 17 novembre 1879.
De noblesse lorraine, Adolphe, qui dès 1812 avait perdu son père, émigré dans l'armée de Condé, commença de brillantes études avant de monter à Paris faire son droit. Il entra dans l'administration :entre 1822 et 1829, il fut successivement rédacteur, sous-chef et chef de bureau de la police, avant de devenir chef du cabinet du ministre de l'Intérieur, le comte de la Bourdonnaye, puis d'entrer aux Affaires étrangères où il se lia avec Lamartine. Après 1830, légitimiste convaincu, il rentra dans la vie privée et se consacra à des travaux d'érudition, tout en suivant sa femme dans les multiples voyages à travers l'Europe et la Russie, qu'ils entreprirent après leur mariage en Suisse, entre 1831 et 1837, date à laquelle ils se fixèrent à Paris.
Polyglotte érudit, il travailla régulièrement à rassembler la documen- tation, généralement dans les domaines historique et juridique, dont Lamartine avait besoin pour ses discours ; il publia de nombreux articles dans diverses revues comme la Revue des deux mondes, la Bibliothèque uni- verselle, la Revue contemporaine, Le Correspondant ou la Revue britannique. Sollicité en 1848 par Lamartine, il accepta une mission de trois mois auprès de Frédéric-Guillaume IV à Berlin, où il avait gardé de solides relations. C'est à partir de cette époque qu'il entretint une amitié féconde avec Tocqueville. Dans les années 1840, il semble qu'il fut relativement
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assidu aux mercredis de Vigny qui, pour sa part, à partir de 1837, fré- quentait régulièrement le salon de sa femme. Après la mort de celle-ci, en 1863, il reprit ses voyages et continua ses études.
CIRCOURT (Anastasie de KLÜSTINE, comtesse de). — *46-98, *46-119,
*46-160, *46-161, *47-4, *47-100, *47-140, *47-145, *47-154, *48-4,
Voir Corr., t. 5, p. 605.
CLARENCE (Jean Charles CAPPUA, dit). — *47-117. Voir Corr., t. 5, p. 607.
COGNIARD (Théodore). — 47-32.
Né à Paris le 30 avril 1806 — Mort à Paris le 30 mai 1872.
Avec son frère Jean-Hippolyte (Paris, 2 novembre 1807 — Paris, 6 février 1882), il abandonna ses études de médecine pour se consacrer au théâtre dès 1830, remportant un succès certain avec leur Cocarde tricolore dès 1832 sur la scène des Folies-Dramatiques, fraîchement inaugurées. Signant, jusqu'en 1850, du nom de « Cogniard frères », ils entamèrent une carrière de vaudevillistes-librettistes prolifiques qui les conduisit à écrire avec les Crémieux, Clairville, Dumanoir, Paul de Kock et autres Michel Delaporte. Un de leurs plus grands succès fut la féerie en 3 actes de 1852 intitulée I,a Chatte blanche.
Du 1~ novembre 1840 au 20 octobre 1848, Théodore dirigea le théâtre de la Porte Saint-Martin, son frère ne s'associant à lui qu'entre septembre 1841 et août 1845, date à laquelle il prit la succession de Jacques Ancelot à la tête du Vaudeville pour un peu plus d'un an. À la Porte-Saint-Martin, ils réintroduisirent la danse, supprimée depuis 1830, et rendirent progressivement àcette salle un répertoire plus léger que la direction d'Harel avait eu tendance à détourner au profit du drame romantique. C'est à Hippolyte, qui dirigea les Variétés de 1855 à 1869 et y imposa l'opérette, que l'on doit la création de I,a Belle Hélène d'Offenbach en 1864.
COLET (Louise REVOIE, Mme Hippolyte). — 46-128, *46-206.
Née àAix-en-Provence le 15 septembre 1810. — Morte à Paris le 8 mars 1876.
745
Labelle Louise Revoil épouse le 5 décembre 1834 à Uzès le musicien Hippolyte Colet (1808-1857), qui l'arrache à la Provence et l'emmène à Paris, où elle commence bien vite une carrière de poétesse, avec ses Fleurs du Midi (1836), sachant user de ses charmes pour se concilier de puissants protecteurs comme Victor Cousin, dont elle devient la maîtresse. Elle réussit à faire récompenser quatre fois ses poèmes pax l'Académie française. Son mari finit par se séparer en 1847 de cette muse aux multiples amants :après Cousin, on peut notamment citer le sculpteur James Pradier, Gustave Flaubert, Alfred de Musset... Son oeuvre est abondante :outre les poèmes, des romans en partie autobio- graphiques et à clefs (Une histoire de soldat en 1856, et Lui en 1859, où Vigny apparaît sous le masque d'Albert de Germiny, « le poète philo- sophique »), des nouvelles, des récits de voyages, des essais dramatiques, des souvenirs sur Béranger ou Edgar Quinet, etc. Toujours attentive à courtiser les grands écrivains, comme Victor Hugo, elle entra dès 1846 en relations avec Vigny, toujours sensible au charme féminin, qu'elle avait probablement rencontré dans l'atelier de Pradier. C'est en mars 1854 que se nouera entre Louise et Vigny une liaison amoureuse qui durera près de trois ans.
Voir (malgré des erreurs) Micheline Bood et Serge Grand, L'Indomptable Louise Colet, Pierre Horay, 1986.
CORDELLIER-DELANOUE (Etienne-Casimir-Hippolyte Cordellier, dit Auguste). — *48-13.
Né le 19 septembre 1806 àGrenoble. — Mort à Paris le 14 novembre
1854.
Fils unique d'Étienne Jean-Laurent Cordellier (1767-1845), lui- même fils d'un notaire de Seine-et-Marne, Étienne-Casimir Cordellier, qui adopta le pseudonyme Cordellier-Delanoue dont usait son père, semble avoir dû ses débuts parisiens à ce dernier, général de la première République et de l'Empire. Celui-ci fut nommé, après 1797, membre de l'administration de Seine-et-Marne puis employé à l'armée d'Italie et s'établit à Grenoble avant d'être admis à la retraite en octobre 1812. À Paris, le fils du général républicain commença par un poste d'employé
le jeune Cordellier-Delanoue semble avoir suivi un itinéraire semblable à celui d'Alexandre Dumas, avec qui il se lia lorsqu'il lui laissa sa place chez le duc d'Orléans, au Palais-Royal, en 1824. Il entra dans la carrière
746
littéraire en publiant une série d'épîtres dès cette année-là (La Poésie et la Musique, ou Racine et Mozart, épître à M. Victor S... [Peyrieux, 1824], Au président Boyer [Bouillaud, 1825], Épître à Walter Scott [A. Dupont, 1826]), avant de chercher la gloire au théâtre avec un drame, Le Barbier de Louis XI (Mme Béchet, 1832) et de s'engager avec fougue dans la bataille romantique :admirateur passionné de Hugo, il fut du premier cercle cénaculaire avec Paul Foucher, Henri de Latouche ou Victor Pavie. Ce dernier a raconté, dans ses Souvenirs de jeunesse, comment, chez Corréard, un libraire spécialisé dans les publications militaires et sans doute lié à son père, Cordellier-Delanoue fonda La Tribune romantique, éphémère et « belliqueuse revue » de 1830, selon son prospectus « dépositaire des inspirations des jeunes poètes [...] accept[ant] l'épithète de Romantique avec toutes ses conséquences ». Il multiplia les collaborations au théâtre —avec Dumas (Napoléon ou Trente ans de l'histoire de France [Odéon, 1831], Cromwell et Charles I~ [Porte Saint-Martin, 1835]), Paul Foucher (Isabelle de Montreal [Gaîté, 1839] ou Jules Barbier (Une épreuve avant la lettre) entre autres —, sans renoncer à faire jouer de petites comédies de sa seule plume (Le Manchon ou Qui dort dîne, 1847). Il publia dans de nombreux keespsakes et ouvrages collectifs (Paris ou le Livre des cent-et-un, t. II et XIII ; Nouveau Tableau de Paris au xrxe siècle, t. III ; Le Livre de beauté. Souvenirs historiques ;Les Fran~-ais peints par eux-mêmes, t. II et VIII), donnant une dizaine de notices historiques à La France littéraire de Charles Malo dès la fondation de la revue en 1832. Enfin, dans les années 1840-1850, il écrivit de petits volumes éducatifs qui furent régulièrement réimprimés pendant vingt ans : Les favanazr :histoire de 1682 (Limoges, Baxbou, 1845), Jacques Cceur (Tours, Mame, 1849), René d'Anjou (Tours, Mame, 1851).
C'est autour de Hugo et de Nodier et dans l'effervescence des « batailles » au théâtre qu'il rencontra Vigny : « J'étais de la grande lutte !J'ai fait la grande guerre !Quelques illustres amis le savent, si d'autres l'ont oublié. J'ai combattu au rang le plus obscur, mais j'ai combattu », revendique- t-il dans la préface de son petit volume posthume de poésie, Les Sillons (Michel Lévy frères, 1855, p. xvI). Reprenant dans ce texte l'un des prin- cipaux manifestes romantiques de la lre livraison de La Tribune romantique (p. 194 sq.), il y brosse un panorama de la poésie contemporaine :derrière les « trois grands poètes montant] à l'horizon » de 1819 à 1825, Chénier, ressuscité par Latouche, Lamartine et Hugo, il montre Vigny « refaisant le Poëme ; Émile Deschamps, refaisant la Romance » (op. cit., p. xxlv).
747CORRESPONDANTS NON IDENTIFIÉS. — *46-8, *46-48, *47-81 (un
Polonais), *46-86 (un ami), *46-94 (un ami), 46-97 bis D, *46-149 bis (une dame), *46-154 (un poète), *46-219 (une dame), 47-55 D (un ami), *47-64, *47-103 (un ami), *47-128 (une actrice), 47-168 D (un poète), *48-1 (un ami), 48-21 D, 48-91 D (un ami).
COSTA (Jeari). — *47 59, *47--108, *47-125 M, *47-134, *47-146 M. Voir Corr., t. 3, p. 623.
CRAPELET (Charles Jean). — 46-120, *46-123, 46-135.
Né à Paris le 12 septembre 1819. — Mort à Paris le 25 mai 1885.
Fils de Georges-Adrien Crapelet (Paris 15 juin 1789 —Nice 11 décembre 1842), grand imprimeur et érudit, Charles lui avait succédé au début de 1842, avec son beau-frère Charles Lahure (1809-1887), à la tête d'une des plus importantes imprimeries de Paris, sise 9 rue de Vaugirard, dès lors sous la raison sociale « Crapelet fils et Lahure ». Charles Crapelet se retirera en 1856 de l'imprimerie, qui portera désormais le seul nom de Lahure. Il avait épousé le 18 décembre 1851 Anne-Clémentine Rattier (1815-1869), veuve de Roch-Romain Ledoux (~ 1849).
CROUSEILHES (Marie Jean-Pierre-Pie-Frédéric DOMBIDAU, baron de).
— *47-96.
Voir Corr., t. 1, p. 503 (corriger DOMIDAU en DOMBIDAU).
CYGNAEUS (Fredrik). — *47-27.
Né à H~.meenlinna (Finlande) le let avril 1807. — Mort à Helsinki le 7 février 1881.
Ce poète —mineur —, historien et surtout critique littéraire finnois (d'expression suédoise) était fils d'un évêque protestant ;après des études à l'université d'Abo (Turku), il devint professeur d'esthétique et de littérature modernes à l'université d'Helsinki. Grand collectionneur, promoteur pionnier de l'art national, il eut une influence profonde sur le milieu culturel et les beaux-arts de son époque. La donation qu'il fit de sa collection, essentiellement composée d'aeuvres contemporaines, donna lieu à la création d'un musée en 1882, « The Cygnaeus Gallery », qui est aujourd'hui le plus ancien musée d'art national de Finlande.
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CZARTORYSKA (Anna SAPIEHA, princesse Adam). — *47-22.
Née àSaint-Germain-en-Laye le 17 octobre 1798 — Morte à Montpellier le 24 décembre 1864.
Issue d'une ancienne et influente famille princière polonaise, elle épousa le 25 septembre 1817, à Radzyn (Pologne), Adam Jerzy Czartorysky (1770-1861), ardent patriote que son opposition à la politique russe, malgré ses liens d'amitié avec le tsar Alexandre Ie1, poussa à prendre la présidence du gouvernement provisoire de Pologne lors de l'insurrection de 1830. Après l'écrasement de la révolte, émigré, il fit preuve d'un infa- tigable — et parfois controversé —activisme que son épouse, surnommée « l'ange de la Pologne », partagea indéfectiblement. Ensemble ils fon- dèrent associations caritatives, librairie, société historique de Pologne
ils firent de leur hôtel particulier de l'île Saint-Louis, l'hôtel Lambert, acquis en 1843, un foyer politique et culturel au service de la cause polonaise dont le rayonnement se mesurait à l'éclat du bal de charité annuel — et pour lequel Chopin donna plusieurs Polonaises.
La princesse vécut ainsi une grande partie de son existence, exilée, au service de ses compatriotes malheureux :elle avait notamment créé, dans son hôtel, un pensionnat de jeunes filles. Dans l'article que George Sand lui consacre en 1839, elle la montre occupée à des travaux de broderie avec ses protégées, brossant d'elle, dans un intérieur familial d'« une médiocrité voisine de la pauvreté », le portrait d'une « sainte », renonçant à son « existence royale » pour « subvenir aux frais d'une patriotique charité » (article paru dans Le Siècle du 26 décembre 1839, recueilli dans les Nouvelles Lettres d'un voyageur, Calmann-Lévy, 1877,
p. 233-243).
DANIEL, (Aristide). — *48-142.
Ce correspondant occasionnel, ancien élève de l'École normale, est en 1848 professeur agrégé de 3e ; il ne figure pas dans le « répertoire des agrégés de l'enseignement secondaire 1809-1950 ».
DAUVIN et FONTAINE. — *47-148.
Libraires parisiens installés au 35, passage des Panoramas.
DAVID (Pierre Jean), dit DAVID D'ANGERS. — *47-101. Voir Corr., t. 1, p. 503.
749
DÉCLARATION AUX ÉLECTEURS DE LA CHARENTE. — 48-37.
DEHAY (Louis Timothée). — *46-67 ( ?). Voir Corr., t. 5, p. 608.
DENEAUVE (André). — *48 53 bZS.
Fils de Pierre Deneauve et Marie-Françoise Verdeau, originaires du « Maine blanc », sur la commune de Bessac, en Charente. Cet huissier, dont on trouve la trace en 1842 à Lusignan, puis à Angoulême, épousa à Blanzac le 18 novembre 1838 Irma Élisabeth Françoise de La Porte aux Loups. Celle-ci était la fille de Jean-Théodore de La Porte aux loups (né en 1796), fils d'une Ogier des Gentils et donc alliée aux Tilliard et aux Tabuteau. Après avoir été percepteur des contributions indirectes à Pérignac, son père quitta la France autour de 1828-1830 pour l'île Maurice, laissant sa femme et ses huit enfants à Blanzac. La mère d'Irma, Anne Julie Élisabeth Vidaud du Dognon (1795-1866), était la fille d'un receveur des contributions publiques d'Angoulême.
DENTEND (Philippe). — *47-16 M, *47-53 M, *47-89 M, *47-109 M,
48-65 D, 48-84 D, *48-85, *48-86 M, *48-87, 48-96 D, *48-107,
*48-108, *48-115, *48-116, *48-123 M, *48-127, *48-131, *48-136 M,
*48-144.
Voir Corr., t. 3, p. 624.
DESCHAMPS (Aritoril). — *46-46. Voir Corr., t. 1, p. 504.
DESGRANGES (Jean-François POULLION-). — *46-6, *47-75, *47-76, *47-
121, *47--162, *47--166, *48 56, *48-68, *48-105, *48-113.
Voir Corr., t. 4, p. 882.
DESGRANGES (Marie-Catherine-Gertrude-Amélie Breton, Mme Jean- François). — *48-119.
Née en 1749. — Morte à Paris (5e arrondissement) le 23 août 1850. Elle est la femme de l'orientaliste Jean-François Poullion-Desgranges qu'elle a épousé le 7 février 1794.
750
DESNOYERS (Louis-Claude Joseph). — *48 58.
Né à Replonges (Ain) le 23 février 1805. — Mort à Paris le 12 décembre
1868.
Après avoir essayé de l'enseignement et du droit, Louis Desnoyers devint une figure du journalisme sous la monarchie de Juillet. Il commença en 1829 par fonder avec Peytel Le Journal rose qui parut sous les divers titres du Sylphe, du Lutin, du Trilby ou du Follet. A partir de 1830, il collabora à Figaro de Latouche, au Temps, au Corsaire et à La Caricature, sous le pseudonyme de Derville ; il se vit confier par Philipon la rédac- tion en chef du Charivari, tout en signant une chronique régulière dans Le National. Il prit la direction littéraire du Siècle à partir de 1836 et jusqu'à sa mort. Il est l'auteur d'un roman-feuilleton très populaire, les Aventures de Jean-Paul Choppart, paru chez Allardin en 1834, après leur édition pré-originale dans le Journal des enfants.
En 1837, il fut avec Hugo et Dumas un des fondateurs de la Société des gens de lettres.
DESPÉROUX (j0.reph-Bernard). — *48-66 M, *48-67.
Né à La Rochelle le 26 mars 1798. — Mort à Angoulême le 6 février 1878.
Il y a au moins deux générations de banquiers de ce nom à Angoulême. Joseph Despéroux passa la première partie de sa vie dans le commerce, à l'île Maurice, où il épousa en 1822 Marie-Pauline Chasteau de Balyon dont il eut quatre enfants. De retour en France, il s'installa à Angoulême
il exerça comme banquier, rue d'Arcole. Son fils Pierre Joseph-Gustave (Pla.ines Wilhems (île Maurice), 4 septembre 1823 —Angoulême, 10 février 1890), qui lui succéda, travailla avec lui dès avant son mariage en 1847, avant de s'installer 48 rue de l'Arsenal.
DozoN (Louis-Auguste-Henri). — *46-214, *47 S.
Né à Châlons-sur-Marne le 2 février 1822. — Mort à Versailles le 31 décembre 1890.
Condisciple au lycée Louis-le-Grand et ami de jeunesse de Baudelaire, Auguste Dozon fut linguiste et philologue ; affecté à partir de 1845 à la direction des Beaux-Arts, il entama une carrière consulaire qui l'emmena en Europe centrale et en Turquie. Il fut ensuite professeur à l'École des langues orientales et publia plusieurs traductions ou recueils de poésies serbes et bulgares. Auguste Dozon avait publié en juin 1843 avec ses
751 amis Gustave Le Vavasseur et Ernest Prarond un recueil de Vers, sous le pseudonyme d'Auguste Argonne. Il était lié avec Auguste Barbier et Auguste Brizeux. Il était « un ami du groupe [des mercredis de Vigny], auteur pseudonyme de poésies dont plus d'une était dédiée à Vigny, Le Dernier des Grecs ;rassembleur émérite bientôt de la poésie des Slaves danubiens, Serbes et Bulgaxes » (F. Baldensperger, A~ed de Vigny, nouvelle contribution à sa biographie intellectuelle, Les Belles Lettres, 1932, p. 100).
DUCHAMBGE (Pauline). — 46-11 bis D, *46-113, *46-115. Voir Corr., t. 2, p. 526.
DUCHÂTEL (Charles-Marie-Tanneguy, comte). — *46-144.
Né à Paris le 19 février 1803. — Mort à Paris le 5 novembre 1867.
Il commença sa carrière comme publiciste, donnant au Globe dès 1824 des articles sur l'économie politique et le commerce. Entré au Conseil d'État le 20 août 1830, nommé en 1831 commissaire du roi auprès des Chambres, élu en 1833 député de la Charente-inférieure, il fut successivement ministre du Commerce (1834-1836), des Finances (1836-1837), puis de l'Intérieur (1840-1848). Entré en 1842 à l'Académie des sciences morales et politiques, il était également membre libre (1846) de l'Académie des beaux-arts.
DUMAS (Adolphe). — 46-142, *46-145 bis. Voir Corr., t. 2, p. 526.
DUMAS (Alexandre). — *47-56 M, *47-60.
Voir Corr., t. 1, p. 507. Voir également l'article de C. Schopp sur Dumas et Vigny, « Alfred de Vigny et Alexandre Dumas ou les deux mousquetaires », AAAV, n° 30, 2001, p. 28-64.
DUMAS (E.). — 46-77.
Correspondant occasionnel, non identifié. Il s'agit peut-être d'Ernest Dumas (Paris 26 février 1827 — 27 février 1890), alors étudiant à l'École des Mines, avant de devenir administrateur de la Monnaie et député de 1867 à 1870.
DUPRÉ DE SAINT-MAUR (Édouard). - *48-74 M. Voir Corr., t. 4, p. 884.
752
FAIRE-PART. — *4]-]ô.
FELS (Elisa VATTERLOSS, Mme Charles). — *46-159.
Brevetée par l'Académie du Doubs, âgée de 20 ans en 1846, et alors institutrice à Wintzenheim près Colmar (Haut-Rhin), Élisa Vatterloss a épousé Charles Fels, âgé de 25 ans, lorsqu'enceinte elle écrit à Vigny ; délaissée par son mari, contremaître de filature à Bollwiller (Haut-Rhin), elle donne le jour, « dans ses séjours à Wintzenheim », le 6 décembre 1846, à une fille prénommée Marie-Caroline.
FoucxÉ (Toussaint ou Jean dit Toussaint). — *48-36.
Né à Blanzac le 12 décembre 1812. — Mort à Angoulême ?
Fils de Jean Fouché et Jeanne-Ursule Raine (ou Reine ?), mariés à Blanzac, le 25 juin 1811. Marchand épicier puis marchand quincaillier à Blanzac (Grande Rue), il eut deux filles de son mariage avec Jeanne Seguinard :Ursule, née le 26 février 1843, et Élisabeth-Arthémise, née le 16 avril 1845. Son frère François, époux de Jeanne Thilliard, était serrurier à Blanzac ; son cousin Jean, époux de Marguerite Descoffre, boulanger dans la même ville. À partir du début des années 1850, il s'installa à Angoulême. Il ne faut pas le confondre avec Toussaint Foucher (1788-1868), fils de Jean Foucher et Jeanne Toussaint, époux d'Élisabeth Parquet, serrurier à Blanzac, noté dans un des carnets de Vigny.
FOURAU (Hugues). — *46-109.
Né à Paris le 9 mai 1803. — Mort à Paris le let décembre 1873.
Peintre au talent facile, élève de Guérin et de Gros, il exposa dès 1827 au Salon (La Mort de Grégoire, patriarche grec, Mairie d'Auray) ; il remporta en 18301a première médaille pour le paysage historique, et en 1831 le second grand prix de Rome pour son tableau La Mort d'Adonis. Il exposa régulièrement au Salon jusqu'en 1864 : tableaux historiques, portraits et paysages, notamment inspirés par ses voyages en Europe et en Orient de 1838 à 1845. C'est probablement chez les Holmes que Vigny connut Fourau, qui a peint un Chatterton (exposé au Salon de 1844, n° 714), et un Portrait de M. le comte Alfred de Vigny au pastel (Salon de 1857, n° 1038 ;voir cat. Alfred de Vigny et les arts, 1997, n° 101).
FOURNIER (Charles). — *46-66.
Voir Corr., t. 4, p. 885.
753 FOUSSIER (Édouard). — *46-148, *46-150.
Né à Paris le 23 juillet 1824. — Mort à Paris le 15 mars 1882.
Fils d'un riche avoué parisien, Foussier fit des études de droit puis voyagea pendant deux ans en Italie d'où il rapporta son premier livre, un recueil de poèmes, Italiam (1846). Il soutint sa thèse de licence en droit sur les testaments le 19 août 1851, mais avait déjà commencé à écrire pour le théâtre : sa comédie en vers Héraclite et Démocrite avait été créée au Théâtre-Français le 31 août 1850, première d'une douzaine de pièces, dont trois écrites en collaboration avec son ami Émile Augier de 1855 à 1859. Après sa mort, Émile Augier a rassemblé et publié le Théâtre d'Édouard Foussier (Lemerre, 1883-1884, 3 vol.).
GRILLON (Isidore, vicomte de). — *47-82.
Né à Gournay-en-Bray (Seine-Maritime) le 11 avril 1813. —Mort à Gaillon-sur-Monscient (Yvelines) le 24 janvier 1892.
D'une ancienne famille d'Île-de-France, originaire de Bourgogne, il était fils d'Anne-Charles marquis de Gaillon et d'Élisabeth Julie de Brossard, petit-fils d'un député de la noblesse aux États-Généraux de 1789, et arrière-neveu d'un érudit du xvlie siècle, Antoine de Vion.
Le petit volume confidentiel, Les Oiseaux et les Fleurs (non enregistré à la BF), recueil de 95 poèmes dans la veine romantique qu'Isidore de Gaillon envoie à Vigny en 1847, marque ses débuts de poète. Victor de Mars, dans la Chronique de la quinzaine de la Revue des deux mondes, les commente le 30 septembre : « ce petit volume est aimable et gracieux. Il contraste si agréablement avec les oeuvres bruyantes qui éclatent de tous côtés, qu'il nous a paru mériter une mention particulière. Au temps où nous sommes, de pareilles poésies, un peu féminines, si cela peut se dire, ne conduisent pas à la célébrité; elles passent presque toujours inaperçues. » Absence de succès que Sainte-Beuve attribue, dans une lettre au jeune auteur, à un manque d'originalité :ces poèmes sont « une reprise de la couleur et du ton de l'ancien printemps, de la manière qui a eu sa floraison et qui n'est plus assez neuve pour se réveiller » (7 novembre 1847, Corr. Sainte-Beuve, t. 7, p. 159). Le jeune poète ne persévèrera pas dans cette veine.
Bibliophile érudit, on le retrouvera, entre 1852-1865, collaborant activement au Bulletin du bibliophile auquel il donnera quelque 77 articles, portant principalement sur le xvie siècle. Ses travaux et ses vers seront
754 rassemblés par sa femme en deux volumes, Mélanges littéraires :poésies, études et lettres, Atar près Périgueux, impr. C.L. Limoges, 1896.
Il semble que ce soit dès 1835 que Vigny, fidèle àlui-même, ait encouragé le poète après avoir lu des pièces « d'une véritable beauté » et l'ait invité à ses mercredis.
Voir Jean Bonnerot, « Un bibliophile érudit d'autrefois : le marquis de Gaillon », Bulletin du bibliophile, novembre 1947, p. 525-527.
GAI,LOT (Jacques-Antoine). — *47-147, *47-150.
Cet agent des auteurs et compositeurs dramatiques a succédé en avril 1846, au 12 rue Ménars, à Jean-Noël Guyot, jusqu'à la fin du mois de juin 1848, date à laquelle le premier reprendra la charge —son fils Amédée lui succèdera en 1852, avant Alexandre Roger (1865-1884). Selon ses statuts de 1837, les auteurs de la Société des auteurs drama- tiques délèguent la comptabilité de leurs droits à deux agents généraux.
GIGAUD (M.). — 48-110 D.
Correspondant occasionnel non identifié.
GIRARDIN (Émile de). — *46-38.
Né à Paris le 22 juin 1806. — Mort à Paris le 27 avril 1881.
Fils adultérin du général Alexandre, comte de Girardin (1776-1855) et de Mme Adélaïde-Marie Dupuy, déclaré sous le nom d'Émile Delamothe et non reconnu, après de petits emplois dans la Maison du roi et chez un agent de change, il publie en 1827 sous l'anonymat un récit autobio- graphique, Émile, et prend désormais, de sa propre initiative, le nom de Girardin Il lance en 1828 avec succès le journal Le Voleur, puis en 1829 la revue La Mode. Il épouse le let juin 1831 la charmante Delphine Gay. Grand travailleur, doué d'un prodigieux esprit d'innovation, homme d'« une idée par jour », il crée de nombreux journaux, et va révolutionner les publications périodiques avec le lancement de son journal La Presse, en 1836. Il entame également en 1834 une carrière politique, en se faisant élire député de la Creuse. Il mènera parallèlement son activité de grand patron de presse et d'homme politique, écrivant également quantité d'ouvrages et brochures. Sous le Second Empire, après bien des démêlés avec la censure, il lâchera La Presse pour reprendre, en 1866, La Liberté. Veuf en 1855, il se remarie le 31 octobre 1856 avec Mina
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Brunold, comtesse de Tieffenbach, fille naturelle du prince Frédéric de Nassau, dont il se séparera en 1872. Après la guerre de 1870, il achètera et relancera Le Petit Journal et La France.
Voir Maurice Reclus, Émile de Girardin, Hachette, 1934.
GIRARDIN (Delphine GAY, Mme Émile de). — *46 52, *46-93, *47-2,
*47-8, *47-9.
Voir Corr., t. 5, p. 611.
GOÜIN & C1e. — *48-8.
Cette maison de banque familiale, fondée en 1714 à Tours, est deve- nue, à la seconde génération, sous l'administration de Frédéric (1801- 1871) et Alexandre-Henri (1792-1872), la Banque Goüin père, fils et Cie. Elle entretient des liens commerciaux avec les banquiers parisiens, en particulier avec la banque Rothschild ; sa clientèle est répartie entre Tours, Paris et l'Angleterre, et sa prospérité tient tout particulièrement aux opérations d'escompte.
Les Gouïn sont des cousins d'Alexandrine Le Breton du Plessis — Alexandre-Henri est témoin de son mariage en 1841 à Tours ; c'est sans doute pour cette raison que Vigny s'adresse à eux.
GRANTHAM (Cecilia) :voir SPURSIN.
GROS ou GROS VIGNAUD (François). — *46-166 M, *46-169, *46-170
M, *46-176, *46-179 M, *46-182, *46-184, *46-190 M, 48-26 D,
*48-29, *48-32.
Né à Cellefrouin (canton de Mansle, Charente) le 26 mars 1815. — Mort à Blanzac après 1878 ?
Fils de François Gros Vignaud (né en 1749), propriétaire au hameau de Chavagnac sur la commune de Cellefrouin, et de Jeanne Massignat, son épouse. Il a épousé à Nersac, le 6 février 1844, Marie-Madeleine Sicard, fille d'un chirurgien de cette commune. Leur fille, qui y est née le 26 juillet 1846, est décédée à Blanzac le 9 août 1849 ; un fils, François-Alfred, est né le 29 juin 1852. Notaire à Blanzac (Rue basse), au moins à partir de 1846, il en sera maire après Jean Tilliard, après
1848.
756 GUIRAUD (Alexandre). — *46-16, *46-18, *46-24, *46-30, *46-43, *46-
44, *46-70, *46-73, *46-75, *46-106, *46-107 M.
Voir Corr., t. 1, p. 509.
GUYARD. — 47-92 D.
Ce correspondant non identifié soumet en juillet 1847 un manuscrit à Vigny. Un certain A. Guyard écrit en mai 1847 à Lamartine pour commenter les Girondins (Corn. Lamartine, t. 5, p. 758.)
HAWTREY (Edward). — *47-11~. Voir Corr., t. 3, p. 631.
HOCHES (Tryphina-Anne-Constance-Augusta SHEARER, Mme Dalkeith).
— *48-79 ( ?), 48-104 D, 48-111 D, 48-120 D, 48-133 D, 48-138 D,
48-149 D.
Née à Southampton ( ?) en 1811. — Morte à Paris le 10 mai 1858.
D'une famille d'ascendance à la fois irlandaise et écossaise, qui vient s'installer en France à Vernon au début des années 1820, cette jeune Anglaise, d'une surprenante beauté, parlant et écrivant un français parfait, compose des poésies anglaises et se livre avec talent à la peinture et au dessin. Elle épouse en 1827, à l'ambassade anglaise de Paris, Dalkeith Holmes (1797-1869, voir Corr., t. 4, p. 888). Le couple Holmes rencontre en 1827 sur la plage de Dieppe le couple Vigny, et Tryphina devient la meilleure amie de Lydia. Les Holmes s'installent en décembre 1834 au 3, rue Neuve-de-Berry, non loin de chez Vigny ;les voisins se voient très souvent. Le 16 décembre 1847, Tryphina donne naissance à une fille, Augusta Mary Anne Holmes, dont on a attribué, sans preuve, la paternité à Vigny, et qui deviendra une remarquable musicienne sous le nom d'Augusta Holmès (1847-1903). Tryphina fut pour Vigny une amie intime, en qui il avait toute confiance, et une correspondante régulière lors des séjours au Maine-Giraud. En 1855, les Holmes quittèrent Paris pour Versailles, où ils s'installèrent au 15 rue de l'Orangerie, non sans garder un pied à terre parisien dans l'immeuble même des Vigny, dans lequel mourut Tryphina.
Voir Gérard Gefen, Augusta Holmès l'outrancière (Belfond, 1987) ; Loïc Chotard, « homme d'ordre et la femme bavarde, Alfred de Vigny et Tryphina-Augusta Holmes, été 1850-été 1852 », dans La Lettre et le politique (Champion, 1996, p. 141-153).
757
HUBERT, dit HUBERT DE SAINTE-CROIX (Alexandre-Edme). — *48-41. Voir Corr., t. 2, p. 534 — et t. 3, p. 622.
HUGO (Victor). — *46-36, 46-37. Voir Corr., t. 1, p. 511. HUGO (Adèle Julie-Victoire-Marie FoucxER, Mme Victor). — *46-156, *46-163, *46-209,
*47-51 M.
*46-210, *47-13,
*47-21,
*47-24, *47-25, *47-26,
Née à Paris le 28 novembre 1803. — Morte à Bruxelles le 27 avril 1868. Soeur de Paul Foucher (voir Corr., t. 1, p. 507), elle épousa Victor Hugo le 12 octobre 1822. Vigny lui témoigna une affectueuse amitié. Pendant l'exil de son mari, elle rédigea sous sa surveillance des souve- nirs, Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie (1863) —édition conforme aux manuscrits :Victor Hugo raconté par Adèle Hugo, Plon, 1985. Elle y consacre un chapitre à Vigny (voir AAAV, n°44, 2015).
HUGOT (Charles). — *46-26.
Né àCoulanges-la-Vineuse (Yonne) le 6 février 1815. —Mort après
1880.
Élève de Thomas Couture, il a exposé au Salon de 1835 à 1880 des peintures d'histoire, des paysages, des scènes de genre, des natures mortes, et des portraits. Dessinateur et graveur, il a fait en 1846, pour le journal L'Illustration, le portrait de Vigny.
HussoN (Alfred). — *46-131, *46-134.
Jeune écrivain et publiciste, il demeure en 1846 au 16 rue du Croissant, avec sa mère et sa soeur dont il est le soutien. Il s'occupe d'études historiques et de questions économiques, et collabore au Charivari et au Siècle. Il se désigne à Théophile Gautier comme « un des plus pauvres diables de la république des lettres » (Théophile Gautier, Correspondance générale, t. XII, Droz, 2000, p. 133). Il a publié en 1847 une brochure sur M. Émile de Girardin, la Chambre des pairs et le minis- tère. En mars 1848, se désignant comme ancien rédacteur de La Presse, il est à Arras, où il prend la direction du quotidien La Liberté, Journal du Nord de la France.
758 HUNIER (M.). — *46-99, *48-17.
Cet agent d'affaires se présente comme « arbitre en matières commerciales, directeur du Bureau spécial de recouvrements de toutes créances anciennes et litigieuses pour Paris, la France et l'étranger » (Almanach des 25000 adresses, 1845). Il est au 26 (ou 22) puis au 49 rue Sainte-Anne. Il est aussi trésorier de l'ouvre du Mont-Carmel.
JuBINAI. (Michel-Louis-Achille). — *46-27.
Né à Paris le 24 octobre 1810. — Mort à Paris le 28 décembre 1875.
Après avoir suivi les cours de l'École des chartes, il fut un des fonda- teurs, en 1833, de l'Institut des études historiques, et publia d'importants ouvrages historiques sur les tapisseries, et des recueils sur la littérature médiévale :Jongleurs et trouvères (1835), Mystères inédits du xve siècle (1836- 1837), les ouvres complètes de Rutebeuf (1839), etc. Nommé professeur de littérature étrangère à Montpellier (1838), chargé par le ministre de l'Intérieur de missions pour rechercher des manuscrits dans les biblio- thèques étrangères, il était aussi publiciste. Député des Hautes-Pyrénées (dont sa famille était originaire) de 1852 à 1870, il dirigea L'Estafette puis Le Messager de Paris, et fut correspondant de L'Indépendance belge.
JULLIEN DE PARIS (Marc-AritOlrie). — *46-], *46-21. Voir Corr., t. 4, p. 890.
KARR (Jeari-Baptiste Alphonse). — *48-90.
Né à Paris le 24 novembre 1808. —Mort àSaint-Raphaël le 30 sep- tembre 1890.
D'origine bavaroise par son père, pianiste réputé, Alphonse Karr commençait une caxrière dans l'enseignement, au collège Bourbon, lorsque la publication de sa première nouvelle le 9 juillet 1829 dans le Figaro lui permit de se tourner vers les lettres et le journalisme. Romancier (Sous les Tilleuls, Gosselin, 1832 ;Une heure trop tard, Gosselin, 1833 ; Fd diète, A. Ledoux, 1834...), il collabora à de nombreux périodiques :L'Entracte, Le Corsaire, L'Artiste, Le Siècle, Le Chdrrvdrl, Le Musée des familles... En 1834, il fut rédacteur en chef de la revue périodique Causeries du monde avant de reprendre le Figaro en 1836, où il fut alternativement rédacteur en chef et chroniqueur. Il collabora à La Presse, à partir de 1837, rédigeant successivement le « Courrier de la province » (1837), des « Causeries »
759
(1838) et quinze articles de « Voyage autour de mon jardin » (1843). En novembre 1839, il fonda ses Guêpes satiriques qû il publia jusqû en 1849, puis par séries jusqû en 1876, avec un grand succès ; en 1848, LeJournal, qui soutint la candidature du général Cavaignac à la présidence de la République, les absorba un temps. Il se retira à Nice sous Napoléon III pour se consacrer à la floriculture.
Voir Derek P. Scales, Alphonse Karr, sa vie et son oeuvre, Droz-Minard,
1959.
KOSSAKOWSKA (Alexandra de LAVAL, comtesse Stanislas KORWIN-).
— *46-127, *46-133, *46-158, *46-191, *47-3, *47-98, *48-57, 48-77 D, 48-92 D, 48-103 D.
Née en 1811. —Morte en 1886.
Quatrième fille du comte Jean-Charles-François de Laval de La Loubrerie (Marseille 1761— Saint-Pétersbourg avril 1846) et d'Alexandra Grigorievna Kozitska (1772-1850), Alexandra fut élevée pax sa grand-mère maternelle dans l'Oural où sa famille possédait des mines. Son père, émigré après avoir été fait comte par Louis XVIII pour les services qu'il lui avait rendus lors de son exil à Mittau, occupait un poste important dans le gouvernement impérial et menait une vie mondaine brillante à Saint-Pétersbourg. En mai 1829, elle épousa un comte polonais, Stanislas-Félix Korwin Kossakowski (1795-1872), diplomate, sénateur et auteur d'ouvrages historiques, dont elle eut trois enfants :Catherine, dite Kitty (1830-1907), qui épousera le comte Stanislas Lempicki ; Alexandrine, dite Sacha (1831-1901), qui épousera le comte Zygmunt Adam de Broel Plater; et Stanislas-Casimir (1837-1905). Au début des années 1830, ils quittèrent la capitale russe pour la Pologne, peut-être afin de se protéger des retombées de l'insurrection décembriste de 1825 : la soeur aînée d'Alexandra, Catherine Ivanovna (1800-Irkoutsk, 1854) avait rejoint son époux, le prince Serge Troubetskoï (1790-1860), en Sibérie, où il avait été condamné au bagne pour sa participation à la révolte. Se partageant entre leur domaine de Woitkuszki (Lituanie) et Varsovie, les Kossakowski voyagèrent également. C'est ainsi qû Alexandra séjourna en France pendant près de trois ans :dans les Pyrénées et à Toulouse en 1843-1844, puis à Paris. C'est le 15 mai 1845 que Vigny fit sa connaissance :ils se virent régulièrement jusqu'à son départ le 3 juin 1846. Elle ne revint à Paris qu'en 1857. Une belle correspondance
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régulière, dont ne subsistent que les lettres du poète entre le 11 juin de cette année-là et le 6 mai 1858, atteste le lien qui se créa lors de ces deux séjours. Le poème de Wanda, achevé le 5 novembre 1847, en porte également l'empreinte :Vigny s'inspirant à la fois de la destinée de la soeur d'Alexandra et de celle-ci.
Voir V. B. Bikoulitch et A.D. Nikolski, « Une correspondance de Vigny avec la comtesse Kossakovskaïa », Europe, n° 589, mai 1978, p. 20-83 ;Michel Cadot, « La véritable histoire de Wanda », ibid., p. 84-96 ; Jean-Pierre Lassalle, « Le séjour de Wanda en France : un journal inédit (1843-1845) de la comtesse Alexandra Kossakowska », AAAV, n° 15, 1985-1986, p. 8-37.
LACAUSSADE (Auguste). — *47-49. Voir Corr., t. 4, p. 891.
LACHAUD (Ernestine-Edmée-Antoinette-Loutre AIVCELOT, Mme Chares).
— *46-1, *47-7, *47-63, *47-88.
Voir Vigny et les siens, p. 399.
LACRETELLE jeune (Jean-Charles-Dominique de) — *46-68, *46-69 M. Né à Metz le 3 septembre 1766. — Mort à Mâcon (Saône-et-Loire) le 26 mars 1855.
Fils d'un avocat lorrain, et frère de Pierre-Louis Lacretelle aîné (1751- 1824), qui fut avocat, député et académicien (1803), Charles fut reçu comme eux avocat (1784), mais se tourna très tôt vers les lettres et le journalisme, en collaborant à l'Encyclopédie de Panckoucke, et en deve- nant au début de la Révolution rédacteur au Journal des débats, puis au Journal de Paris, au Républicain et au Précurseur. Après le 13 vendémiaire, il est proscrit comme royaliste, arrêté après le 18 fructidor et emprisonné deux ans à la Force et au Temple. Professeur à la Faculté des Lettres, censeur impérial (1810), il rejoint en 1811 son frère à l'Académie française. Ayant suivi le roi à Gand pendant les Cent Jours, il fut anobli en 1822 et prit la particule. En 1827, il perdit sa place de censeur pour avoir marqué son opposition aux lois sur la presse. Il a laissé une oeuvre considérable d'historien, notamment sur la période qui va de la Révolution à la Restauration, depuis son Précis historique de la Révolution fran~-aise (1801- 1806, 5 vol.) jusqu'à une Histoire du Consulat et de l'Empire (1846, 6 vol.).
761
LACRETELLE (Marie-Honorine BENON DE VOSGINES, Mme Charles de)
— *47-44.
Née à Flacé-lès-Mâcon (Saône-et-Loire) le 19 mai 1793. —Morte à Mâcon (Saône-et-Loire) le 21 juillet 1864.
Elle avait épousé à Mâcon le let octobre 1814 Charles de Lacretelle, dont elle eut trois fils :Pierre-Henri (1815-1899), Anthime (1817-1829) et Pierre (1823-1867).
LA CROIX (Jeari-Hector de). — *46-162, *47-68, 47-90, *47-105. Voir Corr., t. 2, p. 536.
LA CROIX (Louis-François-Charles de). — *48-15 M, 48-31, *48-33,
*48-44, 48-46, *48 54.
Né au Château de Flaville (Bonneuil) le 19 août 1808 —Mort à Maisonneuve de Balzac (près d'Angoulême) le 3 novembre 1865.
Fils cadet de Jean-Hector de La Croix, il épousa à Angoulême, le 19 août 1833, Jeanne-Marie-Hermine Barreiron de Villamont, fille de François Barreiron de Villamont et de Jeanne-Catherine-Christine de Marqueyssac. Ils eurent trois enfants : François-Xavier (Angoulême, 15 août 1835-Angoulême, 6 août 1851); Jean-Baptiste-Hector (Angoulême, 7 janvier 1838-Angoulême, 20 janvier 1868) et Marc (Angoulême,
1841-1925).
LA CROIX, dit l'abbé de FLAVILLE (François Joseph de). — 46-157.
Né au Château de Flaville (Bonneuil) le 26 janvier 1802. —Mort à Angoulême le 6 janvier 1876.
Fils aîné de Jean-Hector de La Croix, il fut ordonné prêtre le 21 mars 1826. Il fut directeur du petit séminaire d'Angoulême de 1828 à 1831 ; puis professeur au grand séminaire de 1831 à 1853, où il mourut (abbé J.-P.-G Blanchet, Notice sur les écoles secondaires ecclésiastiques du diocèse d'Angoulême, Angoulême, impr. Roussaud, 1891). Selon les Généalogies périgourdines du comte de Saint-Baud (Bergerac, 1897, p. 42), il avait été nommé également chanoine et directeur du grand séminaire. Il eut en partage le domaine paternel de Sarrazin.
LAFERRIÈRE (Louis-Fortuné DELAFERRIÈRE, dit Adolphe). — 47-164. Né à Alençon (Orne) le 12 avril 1806. — Mort à Paris le 15 juillet 1877.
762 Acteur favori d'Alexandre Dumas, il fut l'un des interprètes de Chatterton. Après l'Ambigu et la Porte Saint-Martin, il débuta en 1831 à la Comédie-Française dans le rôle de Saint-Mégrin de Henri III et sa cour; il créa celui d'Arthur dans Terésa l'année suivante, salle Ventadour. Après un exil àSaint-Pétersbourg, il reparut sur les scènes de la Gaîté (1837) et du Vaudeville (1840) et devint l'un des acteurs vedettes du Théâtre-Historique où il joue dans L'École des familles d'Adolphe Dumas, et surtout dans les pièces d'Alexandre Dumas, comme Le Chevalier de Maison-Rouge, Antony, LaJeunesse des mousquetaires, Le Chevalier d'Harmental entre autres. Il fut jusqu'à un âge avancé un jeune premier séduisant et apprécié du public. Il dirigea à la fin de sa vie le Théâtre de Bordeaux, et a laissé des mémoires posthumes (Souvenirs d'un jeune premier, 1884).
LA GRANGE (Édouard, marquis de). — *46-35, *46-42, *46-97, *46-104. Voir Corr., t. 1, p. 512.
LA GRANGE (Marquise Édouard de). — *46-88, *47-33, *47-149. Voir Corr., t. 1, p. 512.
LAMARTINE (Alphonse de). — 48-40. Voir Corr., t. 1, p. 512.
LANDAIS (Napoléon). — *48-89.
Né à Laval (Mayenne) le 3 juin 1804. — Mort à Paris le 19 août 1852.
Fils d'un ferblantier, Napoléon Landais entra en littérature par la collaboration avec Horace Raisson ; il entreprit d'abord une carrière de romancier sous son nom (Une femme du peuple, 1834) et sous le pseu- donyme d'Eugène de Massy (La Fille d'un ouvrier, 1836). Il était lié à Théophile Gautier et surtout à Alphonse Karr qui a raconté avoir, en 1834, présenté Landais, « jeune homme qui n'avait pas de talent, pas d'esprit, très peu d'instruction », à Victor Bohain qui décida d'en faire « le Napoléon de la grammaire » (Le Livre de bord, C. Lévy, 1879, t. I, p. 165-168). Outre un ouvrage d'éducation (De l'éducation et de l'instruction en France, 1838), Landais se lança ainsi dans une vaste entreprise de compilations grammaticales et lexicographiques, publiée par la Société des Dictionnaires de Victor Bohain et Michel Royer, puis, après la fail- lite du premier, par l'éditeur Didier qui en fit l'un de ses principaux
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auteurs dans cette veine, sans que celui-ci en tirât de bénéfice comme le montrent ses lettres de protestation, en 1848, à la Société des gens de lettres, dont il faisait partie.
LANDRESSE (Ernest-Augustin-Xavier CLERC de). — *46-101, *47-21 bis.
Né à Auvers-sur-Oise le 17 août 1800. — Mort à Paris le 29 juin 1862.
D'une famille originaire de Franche-Comté, il fit ses études au lycée de Bruxelles, puis vint à Paris en 1818 pour étudier le droit, mais, en suivant les cours de Jean-Pierre Abel-Rémusat au Collège de France, il s'intéressa au sanscrit et au chinois, et fit partie de la première promotion de l'École des chartes créée en 1821. Employé provisoire en 1824 pour dresser le catalogue de la bibliothèque Mazarine, il ne cessa de continuer ses études chinoises, et publia ses premiers travaux sous l'égide de la Société asiatique et de son maître, avec qui il participa à la rédaction de journaux politiques et qui le nomma gérant de L'Universel (1829-1830). Il traduisit notamment du portugais et publia en 1825 les Éléments de la grammaire japonaise du Père Rodriguez. Exécuteur testamentaire d'Abel-Rémusat, mort en 1832, il mit au point et publia ses ouvrages inachevés en collaboration avec Klaproth, dont il dressa le catalogue de la bibliothèque (1839). Entré en 1833 à la Bibliothèque de l'Institut comme sous-bibliothécaire, il en devint le bibliothécaire en chef en 1844 à la mort de Laurent-François Feuillet, et il renonça dès lors à ses travaux personnels pour se consacrer au service de sa bibliothèque. Il était membre du conseil de la Société asiatique, et professeur à l'École des chartes. Il avait réuni une importante bibliothèque d'ouvrages et manuscrits chinois et orientaux, et de chartes anciennes, qui fut dispersée le 4 décembre 1862. Sa collection d'autographes fut léguée par sa fille Ernestine à la ville de Mantes. C'est probablement par l'intermédiaire de Jean-François Desgranges que Vigny l'a connu.
Voir le bel article nécrologique par Édouard Laboulaye, Journal des débats, 14 août 1862.
LAPRADE (Victor de). — *47-80, *47-86, *47-87 M. Voir Corr., t. 4, p. 892.
LA 7i2ÉMOILLE (Valentine-Eugénie Joséphine WALSH DE SERRANT, duchesse de). — *46-28, 46-29 D.
764
Née le 7 mars 1810. — Morte à Paris le 10 septembre 1887.
Fille d'Antoine Joseph-Philippe Walsh, comte de Serrant (17~~-1817), lieutenant-général, et de Louise-Charlotte-Élisabeth-Marie de Rigaud de Vaudreuil, elle épousa le 14 septembre 1830 Charles-Bretagne- Marie Joseph, duc de Thouars, prince de Tarente et de Talmont, duc de La Trémoille (14 mars 1764 — 10 novembre 1839)• Officier, il s'était illustré dans les armées de l'émigration, et était le frère aîné du prince de Talmont (1765-1794), général des armées vendéennes. Pair de France à la Restauration, il resta en France en 1830 à la demande de Charles X et se rallia àLouis-Philippe. Il avait épousé en premières noces en 1781 Louise-Emmanuel de Châtillon; veuf en 1814, il s'était remarié en 1817 à Marie Virginie de Saint-Didier, qui lui donna deux filles, et mourut en 1829. De son troisième mariage avec Valentine Walsh, qui lui apporta le beau château de Serrant (Maine-et-Loire), il eut un fils, Charles-Louis, prince de Tarente et de Talmont (1838-1911).
LAURENT (Alexis). — *48-118.
Créancier de Vigny, demeurant 13 rue Saint James à Neuilly. Le 18 juin 1846, sur les conseils de son notaire Dentend, Vigny a fait un placement hypothécaire de 60.000 francs (c'est le plus gros des trois placements faits en 1845-1846) sur M. Laurent, avec un intérêt de 5 %payable par trimestre, qui lui assure un revenu de 3.000 francs
« Sur M. Laurent. Transport fait par la succession Buffault, par M. de Cubières au nom de son fils » (US, p. 319) ; mais les événements de 1848 vont compromettre ce revenu, et causer bien des soucis à Vigny. La rédaction de sa note n'est pas claire. Il s'agit de la succession, gérée par Philippe Dentend, d'Alphonse Buffault (1762-1844), régent de la Banque de France, décédé le 20 septembre 1844 sans alliance, et de son frère Philippe (1760-1850), receveur général, dont les deux filles étaient légataires de leur oncle ; la cadette, Marie-Aglaé (1794-1857), avait épousé le 3 avril 1813 Amédée-Louis de Cubières (1786-1853), qui devint général et ministre de la Guerre, avant d'être impliqué et condamné en 1847 dans le scandale Teste ; le couple ne semble pas avoir eu d'enfant. Alexis Laurent et son père possèdent, outre deux petites maisons à Neuilly, un immeuble parisien au 47 rue Neuve des Petits- Champs, sur lequel repose la créance.
765
LAURENT-PICHAT (Léon). — 46-25.
Né à Paris le 11 juillet 1823. — Mort à Paris le 12 juin 1886.
Né Léon Laurent, de père inconnu et de « Rosine Laurent », adopté en 1832 par Étienne Pichat, et finalement reconnu comme son fils naturel par Mme Rose Deslandes en 1851, il avait hérité d'une fortune importante qui lui permit de voyager en Italie, en Grèce, en Égypte et en Syrie avec son ami Henri Chevreau, et de publier à leur retour un recueil de vers, Les Voyageuses (1844). Il collabora à divers journaux démocratiques avant de fonder en 1852 la Revue de Paris dont il prit la direction. Il publia des romans, des essais, de la poésie, et poursuivit sa carrière de publiciste après l'interdiction de sa revue en 1858. Député de la Seine en 1871, il devint sénateur inamovible en 1875.
LE BRETON DU PLESSIS :volt PLESSIS.
LEBRUN (Thérèse-Amédée-Anais RICO, Mme Louis-Frédéric-Auguste), dite la comtesse de BASSANVILLE. — *46-90, *46-92 M.
Née à Paris le 7 janvier 1803. — Morte à Paris le 7 novembre 1884.
Élevée par Mme Campan, dame d'honneur de la duchesse d'Angoulême, cette femme de lettres fonda en 1846 le Journal des jeunes filles, et elle dirigea le Moniteur des Dames et des Demoiselles. Sous son pseudonyme de comtesse de Bassanville, elle a publié de nombreux ouvrages destinés aux jeunes filles, comme La Corbeille de~eurs (1847), le Code du cérémonial (1867) ou L'Art de bien tenir une maison (1878). Elle est surtout connue pour ses quatre volumes des Salons d'autrefois, souvenirs intimes (1862-1866), évoca- tion des salons que l'auteur a bien connus, du Premier au Second Empire.
LECLERC (M.). — *46-173 M, *46-186 M, *46-187.
Propriétaire à Blanzac, et voisin de Vigny, qui eut avec lui des problèmes de bornage. Il était le gendre du chirurgien Jean Charlet (voir Corr., t. 5, p. 604), dont les terres, à Ruiné, jouxtaient celles du Maine-Giraud.
L'ÉGLISE DE FÉLIX (Casimir-Scipion-Marie chevalier de). — *48-141 M,
*48-147.
Né à Sarrians (Vaucluse) le 14 août 1769. — Mort à Saint-Chéron (Essonne) le 20 mars 1854.
766
Il est le second fils, d'une fratrie de dix enfants, de Joseph-Sébastien de l'Église (Courthezon, 6 septembre 1730 —Orange, le 23 juin 1794) et de Marie-Thérèse de Sylvecane de Camaret, originaire de Saxrians. Élève de l'École militaire de Paris, capitaine émigré et à ce titre inscrit sur la liste des pensionnaires de la liste civile sous la Restauration et la monarchie de Juillet, chevalier de Saint-Louis, Casimir Scipion fit sa carrière dans l'administration des finances où il fut, entre autres, sous-chef du contentieux à la caisse d'amortissement. (Nous précisons la notice publiée dans Corr :, t. 3, p. 663.)
LEHMANN (Carl-Ernst-Rudolf-Heinrich-Salem dit Henri). — 46-91. Voir Corr., t. 5, p. 621.
LOURMAND (Adrien). — *46 58, *46-71, *46-72 M, *46-124, *47-40,
*47-41 M, *47-66, *48-34.
Voir Corr., t. 4, p. 894.
LURAT (François). — *46-199 M.
Curé à Sers (Charente) de 1843 à 1845, il est ensuite le curé de Blanzac ;lors du recensement de 1846, il est âgé de 42 ans, et vit avec sa nièce Marie Thérèse Gobelet (29 ans) et son neveu Jean-Paul Gobelet (22 ans). Il meurt à Blanzac le 23 mai 1850 à 47 ans.
MAILLÉ (Blanche Joséphine LE BASCLE D'ARGENTEUIL, duchesse de).
— *47-ISS, *47-156, *48-82, 48-99 D, *48-114, 48-135 D, *48-143. Voir Corr., t. 1, p. 515.
MAILLÉ (Jacquelin-Armand-Charles de MAILLÉ DE LA TOUR-LANDRY, duc de). — *46-32, 46-33 D.
Né à Paris le 5 mai 1815. — Mort à Paris le 4 mars 1874.
Fils de Charles-François-Armand de Maillé (1770-1837) et de sa seconde femme (voir ci-dessus), il épousa le 15 octobre 1845 Charlotte- Eustachine Jeanne d'Osmond (1827-1899) dont il eut, de 1858 à 1866, sept enfants. Troisième duc de Maillé, il vivait une grande partie de l'année dans son château de Châteauneuf--sur-Cher.
MALÉZIEU (Pierre-Alexandre, vicomte de). — 48-83 D, *48-98.
Né à Senlis (Oise) le 2 septembre 1795. — Mort à Vienne (Isère) le 23 janvier 1852.
767 Fils de Jean-Baptiste-Charles René de Malézieu (1774-1798) et de Marie-Louise Reynard de Bussy (1778-1823). Il épousa, à Paris, le 30 avril 1823, Claude-Victoire Mérigot de Sainte-Fère (Paris, 4 janvier 1802-Paris,
12 janvier 1866). Cet ami d'enfance de Vigny partageait sa vie entre Paris — en 1846, Vigny note son adresse rue Vaneau — et Senlis, dans les propriétés familiales (voir Corr., t. 2, il est appelé par erreur Pierre- Auguste). Il avait deux enfants :Marie Josèphe-Charlotte de Malézieu (1824 ? —Pise, 15 janvier 1852), qui épousa son cousin Alexandre de Bony de Lavergne (1815-1883), en 1823, en l'église Saint Thomas d'Aquin, et eut deux enfants, Jeanne (1843-1870) et Roger (1848-1915) ; Paul (Paris, 27 juillet 1826 Vayres, 16 juin 1875) épousa Marie-Louise de Ségur d'Aguesseau (1829-1911), dont il eut également deux enfants, Marie-Louise (1852-1936) et Christian (1855-1910). Alexandre-Pierre devait mourir victime d'un accident vasculaire alors qu'il se rendait à Pise, avec sa femme, au chevet de sa fille, ignorant qu'elle était décédée huit jours auparavant.
Les Malézieu s'étaient alliés au début du xvllie siècle aux Junquières, une ancienne famille de Senlis où ils s'étaient implantés par cette alliance. Jean-Baptiste Joseph de Malézieu (Paris, 1738-Senlis, 23 août 1786) avait en effet épousé Angélique-Catherine-Élisabeth de Junquières (Senlis, 1739-1778), fille d'un écuyer, conseiller du Roy et lieutenant particulier au baillage et présidial de Senlis où il était un riche pro- priétaire. Le frère d'Angélique, Amable-Louis de Junquières (Senlis,
13 août 1747-Senlis, 9 septembre 1821), officier d'artillerie, qui fut fait chevalier de l'ordre de Saint-Louis, avait deux fils, François-Isidore et Jean-Baptiste-Isidore (Gisors, 1781 Versigny, 1861). Ce dernier fut garde du corps du Roi dans la compagnie du Luxembourg ; il fut fait chevalier de la Légion d'honneur au retour de Gand. Par son mariage avec Aglaë de Versigny, il fit entrer dans les propriétés des Junquières le château de Valjenceuse, situé à un km de Senlis :comme Nerval entre autres, Vigny fréquenta cette propriété où Mme de Junquières tenait un salon animé ; il a laissé dans l'album de cette dernière au moins deux poèmes datés de 1849 et 1855.
MAI,OT (Jacques-Alexandre). — 48-97 D, *48-101, *48-137 M, *48-146.
Copropriétaire avec les époux Derobe de l'immeuble du 6, rue des
Écuries d'Artois, qu'habitait Vigny. Lors du premier bail, en 1838, les
768 propriétaires étaient Pierre-Gervais Frichet, et sa fille Marie Joséphine, qui avait épousé Nicolas Derobe, chef ébéniste au palais de Saint Cloud. Le 21 février 1845, lors du renouvellement du bail de l'appartement du 2e étage occupé par Vigny, les propriétaires sont Jacques-Alexandre Malot, « propriétaire, demeurant àSaint-Cloud », et les époux Derobe; mais c'est à Malot que Vigny paiera régulièrement son loyer jusqu'à sa mort. (Voir Vigny et les siens, p. 303.)
MARS (Victor-Étienne-Guillaume DEMARS dit Victor de). — *48 59.
Né à Strasbourg le 17 juillet 1817. — Mort à Clamart le 4 juillet 1866.
C'est à partir de 1838 que Buloz engagea Victor de Mars comme secrétaire de direction de la Revue des deux mondes ; en 1839, il en devint directeur-gérant en société avec les frères Bonnaire et Buloz, et il signa la « Chronique de la quinzaine » de cette date jusqu'à sa mort. En janvier 1846, il fut nommé gérant de la revue.
MARTEL, (Rose-Christiane de SAINT-PoL,, Mme François de). — *48-78 ( ?). Née àSouzy-la-Briche (Essonne) le 12 juin 1780. — Morte à Versailles le 7 mars 1853.
Cousine de Vigny, Rose-Christiane de Martel est la fille de Louis de Saint-Pol (Souzy-la-Briche, 24 octobre 1753 —Versailles, 4 juillet 1837) et d'Élisabeth de Marillac (1757-1840) ; elle est donc la petite-fille d'Étienne-Chrestien de Saint-Pol (1718-1801) et de Françoise-Louise de Vigny, tante de Vigny. Elle aépousé àSaint-Gilles la Briche (commune de Souzy-la-Briche, Essonne), lieu d'origine de la famille de Saint-Pol, François de Martel (Breteuil, 11 avril 1770 —Versailles, 8 janvier 1855). — Précisons que c'est sa tante, la soeur (et non la fille, voir Corr., t. 3, p. 645) de Louis de Saint-Pol, Henriette-Marie-Victoire de Saint-Pol (1754-1801), qui a épousé Alexandre des Mazis, dont elle divorça ensuite ; le correspondant de Vigny en 1835 n'est pas le fils de Louis de Saint- Pol (on n'en recense qu'un, Ange, né en 1782 et mort en 1801), mais Louis lui-même, qui fut premier page de la grande écurie et colonel de cavalerie en 1814.
MARTIN (Nicolas). — *47-31, *47-97. Voir Corr., t. 4, p. 895.
769 MASGANA (Paul). — *47-46, *47-47.
Né le 8 mars 1802. — ?
Ce libraire, installé au n° 12 des Galeries de l'Odéon, obtint son bre- vet de libraire le 10 mai 1838, mais il exerçait déjà depuis une dizaine d'années. Celui que Sainte-Beuve appelle « le Barbin des Galeries de l'Odéon » (lettre à Juste et Caroline Olivier, 4 novembre 1846, Corr. Sainte-Beuve, t. 5, p. 319), semble avoir eu réputation d'honnêteté, malgré un physique difficile qu'évoque Armand de Pontmartin lorsqu'il décrit « l'Odéon, le Luxembourg, la rue de Vaugirard, la galerie où le libraire Masgana, jaune et grêlé, vendait aux rhétoriciens, pour 25 centimes, une édition in-32 de Tartuffe, de Charles IX ou du Mariage de raison » (Souvenirs d'un vieux critique, 3e série, Calmann-Lévy, 1883, p. 123). Il fut l'éditeur de Brizeux, de Barbier (Iambes et poèmes, 1840 et 1849), d'Hégésippe Moreau, de Marmier...
MATRAT (S.) — *48-122.
Directrice des postes à Blanzac en 1848.
MAUNOIR (Camilla). — 48-52, 48-64, 48-69. Voir Corr., t. 3, p. 638.
MAURIN (Louis). — *46-95 M, *46-96, *46-167 M, *46-171, *46-177 M,
*46-178, *46-180 M, *47-58 M, *47-61, *47-110 M, *47-111, *47-114 M, *47-119, *48-73 M, *48-75 M.
Notaire à Châteauneuf--sur-Charente, où il a succédé à Maître Jean Tabuteau (voir Corr., t. 2, p. 552). Au recensement de 1846, il est âgé de 28 ans, marié à Jeanne Jobit (21 ans), et père de Lucile (20 mois).
MAZZINI (Andrea-Luigi). — *48 SS.
Né à Pescia (près de Pistoia) le 11 juin 1814. — Mort à Marseille en août 1849 ( ?).
Après des études de droit à Pise, cet homonyme de Giuseppe Mazzini vient à Florence où il commence une activité de journaliste et publiciste, traduisant Schiller, dirigeant la Rivista musicale di Firenze, et publiant un opuscule philosophique, Idee per servire d'introduzione ad una storia delle scienze (1841). Émigré en France en 1844 à cause de ses idées répu- blicaines, il collabore à Paris à la Gazzetta italiana, et rédige en français
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un important ouvrage en 2 volumes, De l'Italie dans ses rapports avec la liberté et la civilisation moderne (Amyot, 1847). Rentré en Toscane en 1848, il milite avec la gauche républicaine. Au début de 1849, il est l'envoyé du gouvernement provisoire de Toscane au royaume des Deux-Siciles, mais la contrerévolution florentine l'oblige à retourner en France ; il serait mort à Marseille de la fièvre typhoïde.
MENNESSIER-NODIER (Marie). — *48-16. Voir Corr., t. 2, p. 541.
MERLE (Jean-Toussaint). — *47-160. Voir Corr., t. 2, p. 541.
MEYENDORFF (Alexandre de). — *47-120.
Né à Riga le 13 août 1796. — Mort à Saint-Pétersbourg le 12 janvier
1865.
Il est un des quatre fils du général de cavalerie russe, Casimir de Meyendorff —voir Corr. t. 3, p. 639. Il épousa, le 20 septembre 1825, Élisabeth, baronne d'Hogguer (La Haye, 1804 —Paris, 1875), qui mourut dans son hôtel particulier parisien au 20 rue Barbet de Jouy. Chambellan de l'empereur de Russie, il fut longtemps président de la Chambre de commerce de Moscou.
MICHAUD (Bernard). — 48-76 D. Voir Corr., t. 2, p. 542.
MIET (Alexandre). — *48-100.
Né à Paris le 27 octobre 1794. — ?
Fils d'un ancien vicaire de Saint-Germain des Prés, défroqué à la Révolution, Alexandre Miet fait paxtie de la promotion de 1814 de l'École polytechnique. En 1827, il épouse Joséphine de Monet de Lamarck, fille du célèbre naturaliste. Professeur de mathématiques au Collège royal de Bourbon, devenu en 1848 Lycée Henri IV, et examinateur pour l'École navale, il demeure 8 rue des Beaux-Arts. Sa fille Zélie épouse le 7 novembre 18541'avocat François dit Eugène Bardy (1823-1880).
MOLÉ (Louis-Mathieu, comte). — *46 S. Voir Corr., t. 5, p. 623.
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MONTALEMBERT (Jeari-François-Charles). — *46-203 M, *46-204, *47-
48, *47-73, 48-43, 48-72, *48-112, 48-125 D, *48-130.
Né à Blanzac le 14 thermidor an VIII [2 août 1801]. —Mort à Angoulême le 3 février 1871.
D'une famille d'officiers de santé pax son grand-père paternel, Charles (mort à Blanzac le 17 ventôse an VIII [8 mars 1800]), et par son père, Jean-Baptiste (Blanzac, 11 janvier 1772-Angoulême, 15 février 1854), qui fut à la fois médecin et directeur des Postes de Blanzac, Jean- François-Charles tient par sa mère de la bourgeoisie locale de robe et d'administration. Sa mère, Marguerite Guimberteau, qui s'est mariée à Blanzac le 30 fructidor an VIII [17 septembre 1800], est la fille de Jean-François, né à Angoulême, installé à Blanzac avec une charge de notaire avant de devenir également juge sénéchal ; sa soeur, Marie- Catherine, aépousé Stanislas Ogier Desgentils, receveur de la régie de l'enregistrement de Blanzac, frère de Virginie, l'épouse du notaire Jean Tilliaxd (voir Corn, t. 2, p. 553). Un des frères de Marguerite Guimberteau fut avocat et membre du Conseil des Cinq-cents, tandis qu'un autre exerça la médecine comme son époux.
Jean-François-Charles épousa le 8 juillet 1832 à Blanzac, où il exer- çait, Marie-Valérie-Élisabeth Hubert, fille de Jean-Baptiste Hubert et d'Anne-Élisabeth Richard, demeurant à Châteauneuf, et soeur de l'avocat Alexandre Hubert de Sainte-Croix. Ils n'eurent pas d'enfant. Autour de la fin de 1847 et du début de 1848, ils s'installèrent à Angoulême, probablement au n° 16 place de la Commune.
MONTIERS (Amélie MUNTZENBERG, marquise de). — *46-45.
Née en 1795 ( ?). — Morte à Paris le 20 mars 1855, à l'âge de 60 ans.
Elle avait épousé à Paris le 6 mai 1812 le négociant Kalman Rémy Léopold, qui fut autorisé à porter le nom de Ramback par ordonnance du 26 décembre 1834. Veuve, elle se remaria à Paris, le 16 novembre 1840, avec Charles-Marie Joseph Tarteron de Montiers, dit le marquis de Montiers (1778-1844), officier de cavalerie, chevalier de la Légion d'honneur (1832), qui avait lui-même épousé en premières noces, le 17 janvier 1803 à Paris, Marie-Louise-Caroline-Auguste de La Valette (1783-1836), dont il eut deux filles. En 1851, la marquise de Montiers habitait au 13, rue de la Ville-l'Évêque.
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NISARD (Désiré). — *47-1. Voir Corr., t. 1, p. 521.
NOTE. — *48-80.
ORGLANDES (Camille d'). — 46-31. Voir Corr., t. 2, p. 544.
ORSAY (Alfred GRIMOD, comte d'). — *48-9, *48-11, *48-12. Voir Corr., t. 3, p. 642.
PAIGNON (Jacques-Philippe, dit Eugène). — *48-30, *48-35, *48-38,
48-47, *48-49 M, *48 53.
Né à Mussidan (Dordogne) le 3 septembre 1812. — Mort à Montgaudier (commune de Montbron, Charente) le 8 septembre 1894.
Fils de Jean-Baptiste, chirurgien, et de son épouse Jeanne Tillard, il fit ses classes aux collèges d'Angoulême et de Bordeaux, puis ses études de droit aux facultés de Toulouse et de Paris. Licencié en droit, il fut reçu avocat en 1835 ; il exerça à Toulouse avant de prendre une charge d'avoué à Angoulême entre 1840 et 1851 — en 1838, il habitait Barbézieux lorsqu'il fut témoin au mariage de Gilbert Chertier. Il fut ensuite avocat au Conseil d'État et à la cour de Cassation de 1851 à 1856 avant d'abandonner la profession pour diriger une maison de banque à Paris jusqu'en 1859. À la fin de sa carrière, il se retira en Charente, où il s'adonna à sa passion pour l'archéologie, près de sa « villa Paignon » à Montgaudier.
Après un premier mariage avec Victorine Rodier, il épousa en secondes noces, Elmire-Armantine Peigné (Troyes, 1821-Paris, 1872), issue d'une famille de commerçants assez aisée et soeur d'un camarade d'université, Alfred-Charles Peigné, avocat et journaliste républicain radical, futur préfet de la Drôme. À la fin de sa vie, Paignon se remaria avec une toute jeune Jeanne Arzena, de plus de quarante ans sa cadette, avec qui il finit sa vie.
Outre Éloquence et improvisation (Cotillon, 1846), il publia un très engagé Code des rois. Pensées et opinions d'un prince souverain sur les affaires de l'État (Cotillon, 1848), puis divers ouvrages de droit et de jurispru- dence : un Commentaire théorique et pratique sur les ventes judiciaires des
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biens immeubles (Cotillon, 1841), un Traité juridique de la construction, de l'exploitation et de la police des chemins de fer (Imprimerie et librairie des chemins de fer, 1853) ou une Théorie légale des opérations de banque, ou Droits et devoirs des banquiers en matière de commerce et d'argent (Guillaumin et Cie-Durand, 1854). Tout en donnant des articles à La Presse et à La Liberté entre 1857 et 1866, il collabora au Dictionnaire général de la politique (Lorenz, 1873), pour au moins deux articles (« contrat social », « contrat politique »)qui firent partie de la documentation rassemblée par Flaubert pour Bouvard et Pécuchet.
PASQUIER (Étienne-Denis, duc). — *47-136.
Né à Paris le 22 avril 1767. —Mort le 5 juillet 1862.
Fils aîné d'Étienne-Pierre Pasquier de Coulans (1736-1794), conseiller au Parlement de Paris guillotiné, et d'Anne Thérèse Gauthier d'Hauteserve (1748-1794). Conseiller au Parlement de Paris dès l'âge de vingt ans, avec une dispense d'âge, il fut emprisonné sous la Terreur et proscrit. Nommé par Napoléon maître des requêtes au Conseil d'État en 1806, il fut créé baron deux ans plus tard et devint un influent préfet de police. Rallié aux Bourbons dès 1814, il fut plusieurs fois ministre sous les deux Restaurations. En 1821, Louis XVIII le fit pair de France. Il fut président de la chambre des Pairs de 1830 à 1848 et à ce titre joua un rôle important au moment des procès Teste et Cubières ou de celui du duc de Choiseul-Praslin; Louis-Philippe fit revivre pour lui en 1837 le titre de chancelier de France. Louis-Philippe l'avait fait duc en 1844. En 1848, il abandonna toute activité politique. Le 28 septembre 1815, il avait élevé à la dignité de Grand-Croix dans l'ordre de la Légion d'honneur.
Ami de Chateaubriand, il fut élu contre Vigny le 17 février 1842 au fauteuil de Frayssinous, à l'Académie française.
PASQUIER DE COULANS (Jules-Paul, baron). — *48-27.
Né à Paris le 25 janvier 1774. —Mort en 1858.
Second fils d'Étienne-Pierre Pasquier de Coulans (1736-1794), conseiller au Parlement de Paris guillotiné, et d'Anne Thérèse Gauthier d'Hauteserve (1748-1794), Jules-Paul Pasquier de Coulans, après avoir été unsous-préfet très bonapartiste de La Flèche, se rallia aux Bourbons dès 1814 comme son frère : il fut préfet de la Sarthe sous les deux Restaurations, se signalant par son zèle. Il fut directeur de la Caisse
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d'amortissement et des dépôts et consignations de 1818 à 1848. Conseiller d'État de 1826 à 1848, il avait été élevé au grade de commandeur dans la Légion d'honneur le 22 mai 1844.
PEPIN (Dr C.). — *48-62, *48-81 M.
Médecin parisien de Vigny, domicilié 7 faubourg du Roule.
PERRIER (Joseph). — *46-78.
Correspondant non identifié, probablement un apprenti poète qui avait envoyé des vers à Vigny.
PlcxoT (Amédée). — 47-95.
Né à Arles le 3 novembre 1795. — Mort à Paris le 12 février 1877.
Après des études de médecine, Pichot ouvrit un cabinet à Paris, mais abandonna rapidement la médecine pour la littérature. Il se fit connaître comme traducteur de Thomas Moore et de Byron, et fut un des principaux traducteurs (notamment de Dickens) et introducteurs de la littérature anglaise en France. Il devint rédacteur en chef de la Revue britannique en 1829, et prit en octobre 1831 la succession de Charles Rabou à la tête de la Revue de Paris, qu'il dirigea jusqu'en mai 1834. Il a publié de nombreux ouvrages historiques, des contes, des récits de voyages, etc. Son fils Pierre-Amédée (1841-1921) lui succèdera à la tête de la Revue britannique.
PINGARD (Antonins-Louis). — 46-39.
Né à Paris le 10 messidor an V (28 juin 1797). — Mort à Paris le 5 septembre 1885.
Fils de Jean Pingard, premier huissier de l'Institut, né à Sedan et mort à Paris le 2 mars 1830, âgé de 73 ans, et de Marie-Denise Perrot, qu'il avait épousée à Paris le 24 mai 1787. Antonins, né à l'Institut, y occupa pendant quarante-six ans d'importantes fonctions. Il était depuis 1841 l'adjoint d'Étienne Cardot, chef du secrétariat et agent comptable de l'Institut, à qui il succéda dans ces fonctions le 27 février 1847. Marié àHéloïse-Annette-Félicité Pierdon, il en eut un fils, Julia-Félix, né à l'Institut le 19 avril 1829, qui devint son adjoint en 1851, avant de succéder à son père en 1886, et qui mourut à Créteil le 15 juin 1905.
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PLAUCHUT (Edmond). — *48-48.
Né le 6 janvier 1824 àSaint-Gaudens (Haute-Garonne). —Mort à Biarritz le 30 janvier 1909.
Fils d'un inspecteur des bois destinés à la marine royale, muté en 1832 à Angoulême où il mourut en 1838, Plauchut fut de bonne heure employé dans une maison de roulage, puis chez un banquier d'Angoulême ;ses loisirs étaient consacrés à la littérature. Ayant embrassé avec ardeur la révolution de 1848, il correspond alors avec Vigny, lors de sa candidature électorale, et aussi avec George Sand ; il devient, de novembre 1848 à octobre 1849, sous la direction de Louis Lurine, journaliste à La Conciliation, journal fondé par des libéraux charentais pour concurrencer Le Charentais, jugé trop conservateur; après la chute de la République, il veut partir pour un long voyage en Asie, mais fait naufrage aux îles du Cap Vert, ne pouvant sauver qu'une cassette contenant les lettres de Sand, grâce auxquelles il est recueilli par un admirateur portugais de la romancière. De retour en France après des voyages en Extrême-Orient, il raconte ses aventures dans Un naufrage aux îles du Cap-Vert (1865), repris avec d'autres récits de voyage dans Le Tour du Monde en cent vingt jours (1872). Il est l'auteur de divers ouvrages et articles principalement sur l'Asie. Ayant enfin rencontré George Sand en 1861, il devient, à partir de 1865, un familier de Nohant.
Voir Michelle Tricot, Christiane Sand, L'Ami de George Sand en Berry. Edmond Plauchut le tartarin de Nohant (Geste éditions, 2009).
PLESSIS (Élisabeth-Alexandrine BLÉRÉ, vicomtesse Hector LE BRETON
Du). — 46-165, 48-24, 48-88, 48-93, 48-126 D ( ?).
Née à Tours le 7 janvier 1817. — ?
Fille d'Omer-François Bléré (Tours, 1789-Tours, 1865), qui fut avo- cat, doyen et bâtonnier de son ordre puis juge suppléant au tribunal de première instance de Tours, et de son épouse Marie-Élisabeth Dupré. Cette Tourangelle est une cousine par alliance de Vigny, qui fait sa connaissance lors de son séjour en Touraine en septembre 1846. Elle a en effet épousé à Tours, le 7 septembre 1841, Hector, vicomte Le Breton du Plessis (Neuvy-le-Roi, 10 juillet 1812- ?). Celui-ci est le fils de Charles- Hector-Victor Le Breton du Plessis (Couture-sur-Loir, 1761-Neuvy-le-Roi, 1821), officier de l'armée comme ses grand-père et père, et chevalier de Saint-Louis ; il a épousé le 16 août 1805 à Chalo-Saint-Mars (Essonne),
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Christiane-Henriette de Vigny (1775-1819), fille de Claude-Louis-Victor de Vigny (1730-1808), frère aîné de Léon-Pierre, et d'Augustine, l'épouse de Pierre Joseph-Étienne de Boësnier, administrateur et chevalier de la Légion d'honneur, qui est le témoin d'Hector Le Breton du Plessis en 1841. Hector a une soeur, Hectorine (Neuvy-le-Roi, 11 juin 1810 —1~` décembre 1855), qui a épousé Octave Joseph Chicoyneau de Lavalette (Saint-Cyr-sur-Loire, 1796-Neuillé-Pont-Pierre, 1886), dont elle a trois enfants, Octavie (Tours, 1835 Tours, 1917), Jean-Baptiste-Alphonse (1836-1911) et Paul-Émile (Neuillé-Pont-Pierre, 1838-Semblançay, 1910).
Alexandrine et Hector, qui se partagent entre Tours, où ils résident rue de Jérusalem, chez les Bléré, et leur terre de Dolbeau, près de Semblançay, au nord-ouest de Tours, ont un fils, Hector-François, né à Tours, le 26 juillet 1842.
PLOUVIER (Édouard). — *46-40, *46-51 M, *46-168. Voir Corr., t. 4, p. 901.
POIRET (C.). — *48-]O.
Deuxième clerc de l'étude du notaire Philippe Dentend.
POMMIER (Amédée). — *48-28.
Né à Lyon le 20 juillet 1804. —Mort en 1877.
Ses brillantes études au collège Bourbon firent d'Amédée Pommier un homme de lettres « de la glorieuse ventrée de poètes qu'avait portés 1830 », selon la formule de Barbey d'Aurevilly qui consacra plusieurs articles à deux de ses recueils de poésie L'Enfer (1856) et Colifichets et jeux de rimes (1866), faisant de lui un « Boileau ardent qui s'était chauffé à ce Malherbe de flamme qu'on appelle Victor Hugo » (Les ouvres et les hommes, 3e partie, Les poètes, Amyot, 1862, p. 203). S'il commença par des ouvrages de philologie latine (une traduction du Dialogue sur la vieillesse de Cicéron pour la Bibliothèque latine de Panckoucke, un projet inachevé de « Collection des classiques latins » avec traduction française en regard), il se consacra rapidement à la poésie et devint, selon une autre formule de Barbey d'Aurevilly, un « rude joueur de rimes » (ibid., p. 213) ; son premier recueil, Poésies. Premières armes, parut chez Abel Ledoux en 1832. Le pamphlet La République ou le Livre de sang (183, publié sans nom d'auteur, lui fit reconnaître des qualités de poète
777 satirique; Océanides et fantaisies (1839), Crâneries et dettes de coeur (1842), Colères (1844) suivirent. Il concourut à de multiples prix de poésie depuis celui des Jeux floraux (en 1827, son ode, L'Expédition de Russie, fut couronnée) jusqu'à ceux de l'Académie pour lesquels il entra en relation avec Vigny en 1848. Il collabora également à L'Artiste, la Revue des deux mondes, L'Univers ou encore à La France littéraire et au Livre des Cent-et-un (« Les Fêtes publiques à Paris », « Les Musées en plein vent »). Il fut gérant de la Société des gens de lettres du 31 décembre 1837 au let novembre 1846.
Charles Asselineau lui consacre une notice dans Les Poètes fran~-ais, préfacé par Sainte-Beuve, t. 4 (Les Contemporains), Louis Hachette et Cie, 1863.
PONGERVILLE Dean-Baptiste-Antoine-Aimé SANSON dit de). — 46-11 D,
*46-23, *46-146 M, *46-147.
Né à Abbeville (Somme) le 3 mars 1782. — Mort à Paris le 22 janvier
1870.
Poète, Pongerville se fit surtout connaître comme traducteur de Lucrèce, Ovide, Virgile mais aussi de Milton. Élu en 1830 à l'Académie française, il fut conservateur de la Bibliothèque Sainte-Geneviève (1846) puis à la Bibliothèque nationale (1851).
PouJouLAT (jean Joseph-François). — *46-164, *47-10 M, *47-12, *47-17. Né à Montferrand-la Fare (Bouches-du-Rhône) le 28 janvier 1808. — Mort à Paris le 5 janvier 1880.
Royaliste fervent, Poujoulat devint dès 1828 l'ami et collaborateur de Joseph-François Michaud qu'il accompagna en 1830 dans son voyage en Orient ; à leur retour, ils publièrent leur Correspondance d'Orient, 1830-1831 (1832-1835, 7 vol.). Puis ils se consacrèrent à la Nouvelle col- lection des mémoires pour servir à l'histoire de France (1836-1838, 32 vol.). Collaborateur du journal légitimiste La Quotidienne, il publia un roman, La Bédouine (1835), et de nombreux ouvrages historiques. Élu à l'Assemblée constituante en 1848 par les Bouches-du-Rhône, puis à l'Assemblée législative, il quitta la politique après le 2 décembre pour se consacrer à ses travaux et au journalisme d'opposition monarchique dans L'Union.
POULLION-DESGRANGES :volt DESGRANGES.
778
PRADEL (Abbé). — *46-9.
Correspondant occasionnel non identifié, cet abbé Pradel ou de Pradel a demandé à assister à la réception académique de Vigny.
RAUCOURT (Achille). — *47-45, *47-93, 47-94 D, *47-152.
Né à Rennes en 1804. —Mort le 4 juin 1855.
Clerc de notaire, il abandonna son métier pour se consacrer au théâtre, à Brest, Angers, puis Bordeaux, où il se fit en dix ans une belle réputation, malgré une voix un peu nasillarde. Il monta en 1836 à Paris, où il débuta brillamment dans La Duchesse de la Vaubalière, drame de Balisson de Rougemont, à la Porte Saint-Martin, où il fit presque toute sa carrière, en rival de Frédérick Lemaître qu'il ne réussit jamais à détrôner. Il publia en 1846 un recueil de Chansons et poésies.
RAUZAN (Claire Henriette Philippine Benjamine de DURFORT de DURAS, duchesse de). — *47-19.
Née à Londres (Angleterre) le 25 septembre 1799. — Morte à Paris le 11 novembre 1863.
Seconde fille de Claire de Coëtnempren de Kersaint (117-1818) et d'Amédée Malo de Durfort, duc de Duras (1771-1838), elle épousa le 30 août 1819 Henri Louis, marquis de Duras-Chastellux, créé duc à brevet de Rauzan en faveur de ce mariage ; ils eurent une fille, Marie, qui épousa en 1842 le marquis de Lubersac (1812-1878).
Selon Viel-Castel, Marie d'Agoult et elle étaient « rivales comme mécènes littéraires » (Mémoires sur le règne de Napoléon III, 1883, t. 1, p. 39)• Dans ses Mémoires, souvenirs et journaux, la première explique qu'elles furent parmi les dames du faubourg Saint-Germain qui ouvrirent leur salon aux jeunes romantiques. « Chez Mme de Rauzan, il y avait deux mondes :l'un, celui du soir, était nombreux, fort bruyant et très convenablement frivole ; le matin entre 4 et 6 heures apparaissait une tout autre série de visiteurs ;très peu de femmes, des hommes distingués dans la politique et les lettres ; c'était l'héritage et comme la continuation du salon de Mme la duchesse de Duras, mère de Mme de Rauzan », raconte Armand de Melun (Mémoires du vicomte Armand de Melun [...J, revus et mis en ordre pax le Comte Le Camus, 11e partie [t. 1], ancienne librairie H. Oudin, 1891, p. 157). On y rencontrait Villemain, Sainte-Beuve, Salvandy, Eugène Sue ou encore Liszt. En 1847, c'est Adolphe de Circourt qui invite Vigny à venir rue d'Anjou.
779
RÉAL-DALLÉ — *47-123 M.
Tapissier, marchand de laines, tapis et sommiers élastiques, installé 24, rue du Bac.
REES (JOhri) —volt WILDE, REES, HUMPHRY, WILDE & C1e.
RESSÉGUIER (Jules de). — *46-IS, *46-19, *46-20. Voir Corr., t. 1, p. 526.
REYNALD (Hermile). — *46-4.
Né à Pradières (Ariège) le 13 septembre 1828. — Mort à Aix-en- Provence le 22 juillet 1883.
Ancien élève de l'École normale supérieure (1849), puis de l'École française d'Athènes (1853), agrégé de lettres (1855), docteur ès-lettres en 1856, avec une thèse sur Samuel Johnson, professeur aux lycées de Brest (1858) puis de Toulouse (1862), il est nommé professeur de littérature étrangère à la Faculté de Poitiers (1865), puis de littérature française à la Faculté des lettres d'Aix (1867), où il enseignera ensuite l'histoire. Auteur d'un pamphlet en 1849, Voix d'un légitimiste, il publie en 1860 une Biographie deJonathan Swift et des Recherches sur ce qui manquait à la liberté dans les républiques de la Grèce. En 1863, sous le pseudonyme de Léon Verdier, il donne une Histoire politique et littéraire de la Restauration. Il publiera après la guerre de 1870 des ouvrages historiques sur Mirabeau, l'Espagne et l'Angleterre.
BIVEAU (Mme du). — *46-130, *46-143.
Probablement parente ou correspondante parisienne du marquis de Bridieu, cousin de Vigny, elle demeure 16, rue Popincourt ; elle va s'occuper de Jeanne Bodichon-Carton, fille de la nourrice de Vigny, venue de Loches à Paris pour se faire opérer des yeux à la Pitié.
ROGIER (Charles). — *47-99 M, *47--104, *47-129, 47-133 D.
Né àSaint-Quentin (Nord) le 17 août 1800. — Mort à Saint Josse (Bruxelles) le 27 mai 1885.
Charles Rogier est issu d'une famille d'origine hennuyère établie à Cambrai au milieu du xvllie siècle. Son père, marchand de draps, mou- rut pendant la campagne de Russie. La famille Rogier s'établit alors à
780 Liège où Firmin, le frère aîné de Charles Rogier, avait été nommé maître élémentaire au lycée impérial. Tout en poursuivant des études de droit, Charles Rogier fut sollicité par ses amis Paul Devaux et Joseph Lebeau pour participer, avec Firmin, à la création du Mathieu Laenrbergh, en 1824 ; rebaptisé Le Politique en 1829, ce journal devint l'organe du libéralisme belge et le fer de lance de l'opposition au régime hollandais. Dès la fin du mois d'août 1830, Charles prit une part active à la révolution et à la proclamation de l'indépendance de la Belgique. Devenu membre du gouvernement provisoire, il entama dès les premières élections législatives d'août 1831 une carrière parlementaire ininterrompue jusqu'à sa mort. Ministre de l'Intérieur (1832-1834), puis ministre des Travaux publics (1840-1841), il fut appelé en 1847 à constituer le premier gouvernement libéral à la suite de la large victoire électorale du mois de juin Ce gou- vernement, qui se maintint au pouvoir jusqu'en 1852, eut à faire face à la grave crise des Flandres et aux remous suscités par les événements révolutionnaires de février 1848. Après avoir passé cinq années dans l'opposition (1852-1857), Rogier redevint chef du cabinet en 1857, avec le portefeuille de l'Intérieur (1857-1861) puis celui des Affaires étrangères (1861-1867). Sa politique économique et sociale fut marquée par ses liens avec Michel Chevalier; il fut l'artisan de l'organisation administrative de la jeune Belgique, développant le chemin de fer et les infrastructures économiques propices à l'essor des Flandres ; il oeuvra également dans les domaines de l'enseignement et des beaux-arts.
Avant la révolution de 1830, Charles Rogier avait fait un séjour à Paris :c'est sans doute à ce moment qu'il rencontra Vigny, comme il se lia àSainte-Beuve.
ROGIER (Firmin). — *47-112, *47-115 M, *47-131, *47-132, *47-138. Né à Cambrai le let avril 1790. — Mort à Bruxelles le let novembre
1875.
Après des études à Douai et à Paris, à l'École Normale, où il noua des liens avec Lacretelle entre autres, Firmin Rogier commença une carrière dans l'enseignement : à Liège où sa famille le rejoignit, puis en France jusqu'à la fin de la seconde Restauration. Il prit part en 1824 à la fondation du Mathieu Laensbergh, assurant la liaison avec les rédacteurs du Globe à Paris et rédigeant les articles de critique littéraire et théâtrale. Dès novembre, Firmin Rogier fut nommé représentant du gouvernement
781
provisoire à Paris :ainsi débuta-t-il une carrière diplomatique qui dura jusqu'en 1864. De secrétaire de légation en 1831, il devint conseiller en 1837 puis, après la démission du prince de Ligne, il occupa la fonction d'envoyé extraordinaire et de ministre plénipotentiaire de Belgique à Paris jusqu'à sa retraite, après la mort de sa femme. Félicité von Fries (1820-1862), épousée à Paris le 26 octobre 1839, était la fille unique née du second mariage du banquier Johan von Fries (1777-1826) et de Fanny Muntzenberg (1795-1869), qui épousa ensuite le comte Alexandre-Louis de Girardin (1767-1848).
Voir Ernest Discailles, Un diplomate belge à Paris de 1830 à 1864, Académie royale de Belgique, Mémoirer, 2e série, t. III, Bruxelles, Hayez, 1908.
ROMAND (Gustave DU BOIS DE). — *46-12. Voir Corr., t. 3, p. 645.
ROSTOPCHINE (Evdokia [Eudoxie] Petrovna SOUCHKOVA, comtesse André). — *46-34.
Née le 23 décembre 1811. — Morte à Moscou le 3 décembre 1858.
Ayant perdu sa mère à six ans, elle fut élevée à Moscou par son grand-père maternel, Ivan Alexandrovitch Pashkov; aimant beaucoup lire, elle maîtrisait parfaitement l'allemand, l'anglais, le français et l'italien. Son premier poème, Talisman, fut publié en 1831, par les soins de Pierre Viazemsky. Elle épousa en 1833 le comte Andrei Fedorovitch Rostopchine (1813-1892), fils du gouverneur de Moscou, et frère cadet de la comtesse de Ségur. Le couple s'installa en 1836 àSaint-Pétersbourg, où la comtesse tint un brillant salon littéraire. Tandis que le comte s'occupait de ses haras réputés, la comtesse se livrait à la poésie, et publia de nombreux recueils. Lors de son voyage en Europe en 1845-1846, sa ballade allégorique, Mariage forcé, critiquant la conduite de la Russie à l'égard de la Pologne, lui valut d'être assignée à résidence à Moscou. Elle continua à écrire poésie et théâtre, mais sans retenir l'attention du public, et elle mourut quasiment oubliée.
ROUZET frères. — *47-84.
Ces tailleurs, installés au 47 rue Vivienne, avaient la pratique régu- lière de Vigny.
782
SAINT-PRIEST (Alexis de). — *48-132, *48-ISO. Voir Corr., t. 1, p. 527.
SALVANDY (Narcisse dit Narcisse-Achille, comte de). — *46-79 M, *46-
80, *46-102, *46-103, *46-105, *46-110, *46-112 M, *46-114, *47-43. Voir Corr., t. 5, p. 629.
TABUTEAU (Étienne). — *46-196 M, *46-197.
Médecin, et maire de Champagne lors du recensement de 1846, il demeure aux Quillets et est âgé de 58 ans. Il est maxié à Élisabeth Rodin (50 ans) ;ils vivent avec leur fille Anne Tabuteau (25 ans).
TILLIARD (Jeari). — *46-100 M, *46-172 M, *46-174. Voir Corr., t. 2, p. 553.
TISSIER (Edmond). — *48-60.
Voir Corr., t. 4, p. 906.
TiSSOT (Pierre-François). — *46-13, 46-17 D.
Né à Versailles le 10 mars 1768. — Mort à Paris le 7 avril 1854.
Fils d'un marchand parfumeur de Versailles, jeune clerc de procu- reur, il embrassa la Révolution et travailla dans les subsistances ;député invalidé aux Cinq-Cents, il entra au ministère de la Police ;révoqué, il se consacra aux études littéraires et traduisit en vers les Bucoliques de Virgile (1800). Suppléant de Delille à la chaire de poésie latine au Collège de France en 1810, il lui succéda en 1813 ;destitué pour libéralisme en 1821, il fut réintégré dans sa chaire en 1830. Élu en 1833 à l'Académie française au fauteuil de Dacier, il publia plusieurs ouvrages historiques sur la Révolution et Napoléon, ainsi que des études littéraires sur la poésie latine (1821), sur Virgile « comparé avec tous les poètes épiques anciens et modernes » (1825-1830), sur la littérature française (1835).
TocQuEVILLE (Alexis de). — *48 S0, *48-51.
Né à Paris le 29 juillet 1805. — Mort à Cannes le 16 avril 1859.
Si la correspondance avec Tocqueville —lui-même élu au fauteuil de Lacuée de Cessac le 23 décembre 1841— débute avec la vie d'académicien de Vigny, l'influence de l'auteur de la Démocratie en Amérique sur celui de I,a Sauvage est ancienne. Vigny lit et annote dès 1840 l'ouvrage de
783
Tocqueville (voir Pl., t. 2, 1948, p. 1145) ; on peut également supposer qu'il est attentif aux discours et articles de ce dernier, tant les sujets de rencontre sont nombreux, qu'il s'agisse de la question de la liberté de l'enseignement, de celle de l'abolition de l'esclavage, de la conquête de l'Algérie et de la colonisation ou, bien entendu, de celle du régime démo- cratique des assemblées, que tous deux regardent à travers le double prisme anglais et américain. John Stuart Mill, qui fut un correspondant régulier de Tocqueville et une relation de Sarah Austin, ne s'y trompe pas qui associe les deux auteurs dans l'important article qû il consacre à Vigny en avril 1838 (The London and Westminster Review, vol. xxxl, n° ix, p. 1-23).
Contrairement à Vigny, Tocqueville n'était pas assidu aux séances académiques bi-hebdomadaires, sauf en 1847 lorsqu'il fut directeur de l'Académie ; néanmoins ils fréquentaient des cercles similaires :comme chez Sarah Austin, qui était la tante d'Henry Reeve, proche de Tocqueville depuis qu'il avait entrepris la. traduction de la. Démocratie ;chez les Circourt ; ou encore, à partir de 1849-1850, chez la soeur du général américain Lee, Mrs Childe (1811-1856) qui, depuis son installation, en 1842, à Paris où son mari, Edward Vernon Childe, était devenu correspondant du Times et Courier and Enquirer, tenait un salon rue de la Ville-l'Évêque.
TORCY (Wladimir Nicolas William VILLEDIEU, marquis de). — 47-57,
*47-62.
Né à Cauvicourt (Calvados) le 31 août 1802. — Mort à Paris le 2 avri11859.
Fils de Raphaël Villedieu de Torcy (1768-1835) et d'Antoinette Marie Julie Lefèvre de Graffard de Sarceau (1776-1803), le marquis de Torcy épousa à Paris le 29 décembre 1824 la fille du général chouan, Aimé Casimir Picquet du Boisguy (1776-1839), Marie Camille Picquet du Boisguy (1806-1883), dont il eut deux fils, René Gaston et Aimé Raphaël, un officier de marine qui suivit les traces de son père en politique. Cet homme politique fit en effet toute sa carrière dans le département de l'Orne :maire, puis député (1846-1848) et conseiller général sous la monarchie de Juillet, il fut de la majorité qui soutint le ministère Guizot. Il fut fait chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur le 25 avril 1845 — et promu officier pax décret du 12 août 1853. C'est toujours dans l'Orne, dans la troisième circonscription, que, en février 1852, rallié àLouis- Napoléon Bonaparte après le coup d'État, il se présenta comme candidat officiel : il fut réélu jusqu'à sa mort, pendant la législature, en 1859.
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Tt7DERT (Éléonore de VIGNY, comtesse de). — *48-106, 48-117 D. Voir Corr., t. 5, p. 632.
VATOUT (Jean). — *47-77.
Né àVillefranche-sur-Saône (Rhône) le 26 mai 1791. —Mort à Claremont (Angleterre) le 3 novembre 1848.
Sixième enfant de Jérôme Vatout, négociant àVillefranche-sur-Saône, et de Philiberte Burdiat, il commença, sous l'Empire, comme secrétaire de Boissy-d'Anglas. Rallié aux Bourbons, il se lia avec Decazes et fit partie de son cabinet entre 1816 et 1818, date à laquelle il fut nommé sous-préfet de Semur avant d'être révoqué pour ses tendances libérales en 1820. L'amitié qu'il noua avec le duc d'Orléans dont il devint biblio- thécaire dès 18221ui valut les honneurs lorsque ce dernier monta sur le trône en 1830 : premier bibliothécaire du Roi en 1832, conseiller d'État en service extraordinaire en 1837, président du Conseil des monuments publics et historiques en 1839• Il fut également député pendant les dix- huit années de la monarchie de Juillet.
Après de nombreuses candidatures à l'Académie, qui lui valurent de constantes railleries dans la presse, il fut élu le 6 janvier 1848, mais mou- rut à Claremont où il avait suivi Louis-Philippe avant même d'être reçu sous la Coupole. Ses titres littéraires lui furent souvent contestés :outre l'établissement de catalogues (Catalogue historique des tableaux appartenant au duc d'Orléans, 4 vol., 1823-1826 ;Galerie lithographiée des tableaux du duc d'Orléans, 2 vol., 1824-1829), il donna quelques ouvrages historiques (HZ.rtOlre du Pdld1J-ROydl, 1830 ; SouvenlYJ h1JtoYlquer der YéJldenceJ YOydleJ de France, 7 vol., 1837-1846 ; Le Château d'Eu, 1844). Mais il est aussi l'auteur de textes et de chansons satiriques, qui lui aliénèrent la voix de Vigny, qui vota toujours contre lui : « il était le fou du roi et l'égayait par des chansons de mauvais goût toutes souillées de calembours un peu salissants » (22 novembre 1848).
VÉRITÉ (Marie-Angélique-Nicole). — *48-45.
Née à Paris (arrondissement Saint-Maxcel) le 5 octobre 1770. —Morte à Paris (12e arrondissement ancien) le 14 avril 1849.
Voir Corr., t. 3, p. 648, ici complétée.
VÉRON (Louis-Désiré). — 46-60 ( ?).
Né à Paris le 5 avril 1798. — Mort à Paris le 27 septembre 1867.
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Reçu docteur en 1823, Véron fit fortune avec la pâte pectorale Regnault, qu'il sut lancer avec un sens habile de la publicité. Il aban- donna vite la médecine pour se consacrer au journalisme, collaborant à La Quotidienne. Il fonda la Revue de Paris en 1829, puis dirigea brillam- ment l'Opéra de 1831 à 1835. Directeur du Constitutionnel en 1838, il en devint propriétaire en 1844 ; il le cédera en 1862 au banquier Mirès pour une somme fabuleuse. Il fut élu député de l'arrondissement de Sceaux en 1852 et en 1857. Il a publié en 1854 ses souvenirs sous le titre Mémoires d'un bourgeois de Paris.
VILLEMAIN (Abel-François). — *46-53 M, *46 54, *46-55, *46 59,
*46-61, *46-62, *46-63 M, *46-65, *46-84 M, *46-85.
Voir Corr., t. 1, p. 533.
VIZARD (Charles). — 47-29 A.
VOlr COYY., t. 4, p. 874 (BLOWER ET VIZARD).
VIZENTINI (Augustlri). — 47-165.
Né àSaint-Quentin (Aisne) le 18 octobre 1811. — Mort à Sens le 3 août 1890.
Fils aîné de l'acteur Augustin Vizentini (-1836). Après avoir joué en province, notamment comme premier comique à Tournai et au Grand Théâtre de Marseille, il débuta à Paris en 1833 à la salle Feydeau; il fut régisseur des Délassements-Comiques, de l'Opéra (1841-1847) avant de succéder à Bocage à la direction de l'Odéon, du let mars 1847 au 15 mars 1848. Il fut régisseur général puis directeur de la scène du théâtre de la Monnaie de Bruxelles (1849-1856), puis régisseur au Vaudeville et au Théâtre Lyrique (1868-1869), direc- teur de théâtres de province (Le Havre, Lille) et administrateur du Théâtre-Français au Caire en 1874. Il est le père d'Albert Vizentini (1841-1906), musicien et chef d'orchestre, qui succéda à Offenbach à la direction de la Gaîté.
WAILLY (Léon de). — *46 56, *46-64. Voir Corr., t. 2, p. 555.
WILDE (Charles). Voir ci-dessous.
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WILDE, REES, HUMPHRY, WILDE ET C1e. — <*46-14 M>, 46-41 A, 47-18 A, 48-2 A, *48-5 M, 48-7 A.
Voir Corr., t. 3, p. 649.
Cet index renvoie aux numéros des lettres ;ceux-ci sont en italiques pour les lettres adressées à Vigny.
ACHARD (Louis-Amédée-Eugène). — *47-113.
Né à Marseille le 19 avril 1814. — Mort à Paris le 25 mars 1875.
Après avoir commencé dans le commerce, puis l'agriculture en Algérie, et l'administration comme chef de cabinet du préfet de l'Hérault, Amédée Achard se lance dans le journalisme au Sémaphore de Marseille, puis en 1838 à Paris, collaborant à Uert-Vert, à L'Entracte ou au Charivari. En 1845, lors de la fondation de L'Époque, il y est chargé du « Courrier de Paris » et y donne des « Lettres parisiennes » sous le pseudonyme de Grimm ; il y publie en 1846 un article sur la réception académique de Vigny, et fait partie des journalistes choisis pour suivre les fêtes du mariage du duc de Montpensier en Espagne. En 1848, officier de la Garde nationale, il est partisan de l'ordre. Tout en continuant sa colla- boration àdivers journaux, comme L'Assemblée nationale, et à la Revue des deux mondes, il est l'auteur d'une quarantaine de romans, et d'une dizaine de pièces de théâtre.
AGOULT (Marie d'). — *46-47, *46-76, *46-82, *46-83, *46-126, *46-
129,
*46-136,
*46-139,
*46-140,
*46-151, *46-153,
*47-20,
*47-23,
*47-34, *47-35,
*47-39,
*47-91, *47-143, *47-167, *48-94, *48-109.
Voir Corr., t. 2, p. 511.
AMPÈRE (Jean Jacques). — *47-54.
Né à Lyon le 12 août 1800. — Mort à Pau le 27 mars 1864.
Fils du physicien André-Marie Ampère, il se tourna très tôt vers la littérature, débutant par des tragédies. Après des voyages en Italie, en Suède, en Allemagne, où il rencontra Goethe et Schlegel, il entama en
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1830 une carrière universitaire : il enseigna à la Faculté des Lettres de Paris (1831-1382), puis à partir de 1833 occupa la chaire de littérature française au Collège de France. Lorsqu'il fut élu à l'Académie française en 1847, il était déjà membre de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres depuis le 23 décembre 1842. Pour succéder à Alexandre Guiraud, celui qui fut l'un des plus fidèles de l'Abbaye-au-Bois bénéficia non seulement du soutien de Chateaubriand mais aussi de l'opposition à la candidature de Jean Vatout, soutenue par le Château. En 1848, il rem- plaça Sainte-Beuve comme conservateur de la bibliothèque Mazarine.
Voyageur cosmopolite, polygraphe érudit, linguiste émérite capable d'appréhender le chinois comme le danois, il est l'auteur d'une oeuvre qui couvre de très larges domaines. Historien de la littérature (Histoire littéraire de la France avant le xr~ siècle, Hachette, 1839-1840 ; La Grèce, Rome et Dante :études littéraires d'après nature, Didier, 1848 ;Mélanges d'histoire littéraire et de littérature, Michel-Lévy frères, 1867), philologue (Histoire de la littérature fran~aise au moyen âge, comparée aux littératures étrangères :introduction, histoire de la formation de la langue française, Tessier, 1841) et historien (L'Histoire romaine à Rome, Michel-Lévy frères, 1862- 1864), tenté par la littérature (César, scènes historiques, 1859 ; Christian, roman inachevé), il fut également critique, collaborant entre autres au Globe ou à la Revue fran~-aise. Il était, selon Sainte-Beuve (Revue des deux mondes, t. 21, 1840, « Écrivains critiques et historiens littéraires de la France » ), un « maître très à part en critique », disciple de Chateaubriand, Goethe, Lamartine, Cousin et Fauriel, alliant à la poésie l'héritage scientifique de son père.
ANCEI..oT (Virginie). —*46-89, *47-157. Voir Corr., t. 5, p. 595-597.
ANDERSEN (Hans-Christian). — *47-67.
Né à Odense (Danemark) le 2 avril 1805. — Mort à Rolighed (Danemark) le 4 août 1875.
Le premier séjour parisien de l'écrivain danois eut lieu en 1833, alors qu'il se rendait en Italie. Il rencontra Hugo, comme il le raconte dans le Conte de ma vie, et fit la connaissance du vaudevilliste Paul Duport. De retour à Copenhague, son oeuvre se ressentit de sa francophilie. En 1837, il reçut la visite de celui qui allait le faire connaître en France et être
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son premier traducteur, Xavier Marmier (voir Corr., t. 1, p. 355), venu étudier la littérature scandinave et qui reprit en 1839, dans son Histoire de la littérature en Danemark et en Suède, un article biographique qu'il lui avait consacré à son retour en France. Quatre ans plus tard, Nicolas Martin (voir Corr., t. 4, p. 895) lui adressa, dans la Revue de Paris, une lettre en vers intitulée : « Au poëte danois Andersen ».
Lorsqu'Andersen séjourna une seconde fois à Paris, entre le 8 mars et le 7 mai 1843, les lettres d'introduction que lui avait procurées Maxmier lui firent connaître la vie parisienne et ses représentants, que sa noto- riété naissante ne manqua pas d'intéresser :les salons de la comtesse de Bocarmé, de la baronne de Pfaffins ou encore de Virginie Ancelot lui furent ouverts. Il rencontra Hugo à deux reprises, Lamartine, Dumas, qui lui servit de guide dans les coulisses des théâtres et l'introduisit chez Rachel. Le 11 avril, il fut reçu chez Vigny qui à son tour lui rendit visite le 26 à son hôtel, rue de Valois, et lui offrit des vers de I,a Sauvage pour son album
Voir Poul H~ybe, Andersen et la France, Copenhague, Munksgaard,
1960.
ANDIGNÉ (comtesse Oneïda d'). — *47-65, *48-39.
Voir Corr., t. 1, p. 494.
AUDIFFRET (Louis-Dominique-Laurent). — *46 57, *46-74 M.
Né à Draguignan (Var) le 14 novembre 1790. — Mort à Marseille le 11 juin 1869.
Avocat à Draguignan puis à Marseille, il était aussi poète, et colla- bora àl'Almanach des Muses et à divers recueils poétiques. Il publia en 1818 un volume d'Élégies suivies d'autres poésies, et fut reçu en 1827 dans la classe des lettres de l'Académie de Marseille. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages en prose et en vers, comme les Poèmes du foyer (1857) ou Entre deux paravents, théâtre des salons de famille (1860).
AUSTIN (Sarah TAYLOR, Mrs John). — 46-125, *46-193, *47-42, *47-151. Voir Corr., t. 3, p. 615.
BARBIER (Auguste). — *46-87, *46-ISS, 47-159. Voir Corr., t. 2, p. 513.
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BARBOT DE CHÉMENT (Pierre-Ludovic). — *46-3.
Né au château de Chément, commune de Garat (Charente), le 6 août 1813. —Mort le 27 septembre 1888.
Sorti de l'École polytechnique, il devint chef d'escadron d'artillerie. Il épousa le 7 mai 1851 Marie-Lucie de Berthoumé. Il était propriétaire de la terre de Chément en Charente.
BARTHÉLEMY (Auguste-Marseille). — *47-50, *47-52.
Né à Marseille le 11 mai 1794. — Mort à Marseille le 23 août 1867.
Poète satirique, il publie sous la Restauration de nombreux poèmes satiriques en collaboration avec son compatriote Joseph Méry, comme La Villéliade (1826) ou La Peyronnéide (1827), ou encore l'épopée de Napoléon en Égypte (1828). Il salue la révolution de Juillet, mais retrouve vite sa veine première avec les 52 livraisons de sa Némésis, satire hebdo- madaire des actes du gouvernement, de mars 1831 à juin 1832 ;rallié au régime, grâce notamment aux subsides gouvernementaux, il se livre alors à la poésie descriptive, revenant parfois à la satire, avant de se vendre à l'Empire.
BAUDIN (Charles). — *46-192, *47-14.
Né à Paris le 21 juillet 1784 — Mort à Paris le 7 juin 1854.
Protégé de Bonaparte, Charles Baudin entama dès 1799 une brillante carrière maritime qui allait le conduire jusqu'à la dignité d'amiral en 1854. Au service de l'Empire, il participa à des expéditions navales (1800- 1808), escorta des navires marchands entre Gênes et Toulon en tant que lieutenant de vaisseau (1809-1812), fut chargé de la défense de la Gironde (1815). Sous la Restauration il quitta la marine militaire avec le grade de capitaine de frégate pour s'établir armateur au Havre, mais la réintégra en 1830 : promu capitaine de vaisseau en 1834, il reçut le commandement de plusieurs bâtiments. En 1838, emmenant le prince de Joinville, fils de Louis-Philippe, il commanda l'expédition du Mexique, avec le grade de contre-amiral. Il fut fait vice-amiral l'année suivante. Préfet maritime de Toulon entre 1841 et 1847, il exerça ensuite à Paris la présidence du Conseil de l'Amirauté. Malgré son opposition à la révolution de 1848, il accepta, sur la proposition de son ami Arago, ministre de la Marine du Gouvernement provisoire, le commandement des forces navales de la Méditerranée à Toulon, où il joua un rôle important.
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BERLIOZ (Hector). — *48-6, *48-10, *4s-14.
Voir Corr., t. 2, p. 514.
BERNARD (Thalès). — *46 S0.
Né à Paris le 15 mai 1821. — Mort à Paris le 10 janvier 1873.
Il était le petit-fils de Jacques-Claude Bernard (1760-1794), ex-prêtre, membre de la Commune de Paris, qui avait été chargé d'accompagner Louis XVI à l'échafaud, et qui fut guillotiné le 10 thermidor. Il fut à la fois érudit, philosophe et poète. Il a traduit de l'allemand et adapté en 1846 le Dictionnaire mythologique universel d'Eduard Jacobi, et a publié une Étude sur les variations du polythéisme grec (1853) ainsi qu'une Histoire du polythéisme grec (1854). Outre des recueils poétiques, dont Adorations (1855), Mélodies pastorales (1856) et Poésies mystiques (1858), il a donné en 1857 une Lettre sur la poésie, qui porte en sous-titre : « Rénovation de la poésie. Projet de fondation d'une Académie de littérature étran- gère », ainsi qu'une Histoire de la poésie (1864). Il a également livré sous le titre La Lisette de Béranger (1864) des « souvenirs intimes » sur le poète-chansonnier.
BIRÉ (Jeari-Baptiste Edmond). — *47-83, 47-102.
Né à Luçon le 13 mars 1829 — Mort à Nantes le 15 mars1907.
Fils d'un notaire royal vendéen, Augustin Biré, le jeune Edmond qui écrit à Vigny en 1847 est un étudiant qui fréquente autant la faculté de droit que les cours au Collège de France. Reçu docteur après avoir soutenu une thèse sur les « seconds mariages » en 1852, il ne reste pas longtemps avocat à la Cour d'appel de Paris mais rentre en province comme secrétaire de chambre de commerce puis directeur d'une fabrique d'huile et de savon nantaise. Il épouse Anne Métois, dont il aura deux fils qui feront carrière à Nantes, l'un à la chambre de commerce, le second comme commis.
En 1857, avec son compatriote le poète Émile Grimaud, il fonde une revue catholique et royaliste, appelée à devenir l'une des plus importantes publications provinciales, la Revue de Bretagne et de Vendée (1857-1914) dans la première livraison, qui comporte un article sur Vigny et l'honneur, il signe une longue critique du recueil des Contemplations, qui annonce ses futures études. En 1864, son premier livre, encore en collaboration avec Grimaud, porte sur les Poètes lauréats de l'Académie fran~-aise.
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À partir de ce moment il construit en autodidacte une oeuvre proli- fique de chroniqueur littéraire, d'historien de la Révolution et surtout de la littérature. Si son principal — et controversé —titre est le triptyque qu'il consacre à Hugo (Victor Hugo avant 1830, 1883 ;Victor Hugo après 1830, 2 vol., 1891; Victor Hugo après 1852, 1894), il s'attache tout par- ticulièrement aux auteurs romantiques, se réclamant de la méthode de documentation du vicomte de Lovenjoul :Chateaubriand, Lamartine, Musset, Laprade...
BLANCHE (Esprit). — 48-140 D, 48-124 ( ?). Voir Corr., t. 4, p. 873.
BLAZE DE BURY (Marie-Pauline Rose STEWART, Mme Henri). — *47--139,
*47-141, *48-148.
Voir Corr., t. 3, p. 647 : STEWART (Rose).
BLOWER et VIZARD :voir VIZARD (Charles).
BOCAGE (Pierre-François TouzÉ dit). — 47-142, *47-144, 48-25. Voir Corr., t. 2, p. 515.
BoNJouR (Yvan-Bernard-Auguste). — *48-139.
? —Mort en 1871.
Auguste Bonjour, d'abord tenté pax la poésie et le journalisme, débute par un recueil poétique :Castaing, ou la Victime des passions, poème histo- rique, suivi de poésies diverses (1824) ;outre une Ode à Charles Dix (1824), il publie Les Lacédémoniennes, dédiées aux élèves de l'École polytechnique (1825), célébrant leur courage lors de la bataille de Paris le 31 mars 1814, qui lui valent quelques ennuis avec la police qui en arrache les annonces. Il fonde en 1825 Le Nain, journal des théâtres, de la littérature, des moeurs, des arts et des modes, qui disparaîtra au bout de sept mois. Il salue les journées de Juillet 1830 avec une « nouvelle Lacédémonienne », Le Triomphe des libertés (1830), puis L'Apothéose des Martyrs de la Liberté, vers prononcés au Louvre, le 27 juillet 1831, sur la tombe des victimes de juillet (1831). Le 31 mars 1834, il est inscrit au tableau des avocats du barreau de Paris, et demeure alors 2 rue d'Angivilliers. Avocat à la Cour royale de Paris, il ne cessera néanmoins de rimer, célébrant notamment son illustre confrère Alphonse Paillet (Sur la mort de Paillet, 1856), et la Dignité de l'avocat
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(1858, rééd. 1869) ; il publie aussi quelques plaidoiries et mémoires, et un Essai sur le régicide (1837). Vigny lui accorde, le 26 novembre 1845, un prêt hypothécaire de 30.000 francs, gagé sur une maison au 1 rue de Fleurus, dans laquelle il s'installe, avec son épouse Emma Lointier ; la maison sera vendue sur expropriation forcée, sans que Vigny puisse jamais récupérer cette somme. En 1858, Bonjour quitte la rue de Fleurus pour le 27, quai de Bercy, puis en 1862 il se fixe au 109 quai de Valmy; il possédait également une maison à Ivey.
BOUGAINVILLE (Henriette-Eugénie Joséphine de SALVAING de BOISSIEU, baronne puis comtesse Alphonse de). — 48-19.
Née à Mons (Belgique) le 22 mars 1805. —Morte le 25 août 1884.
Fille de Jean Joseph de Salvaing de Boissieu (1755-1846), directeur
du génie maritime, et de Suzanne Homberg (1777-1823), elle a épousé
le 7 février 1825, à Paris, Alphonse de Bougainville (Paris, 19 novembre
1788-Paris, 11 mai 1861), frère de Hyacinthe (1781-1846) —voir Corr.,
t. 3, p. 617.
BOYER (Charles). — *48-128.
Né en 1812. — Mort à Lorient ? en 1851.
L'aîné des demi-frères de Brizeux, peintre comme son frère Ernest, collabora à la Revue de Bretagne et anima la Société philotechnique de Lorient créée en 1832.
BRIDIEU (François-Antoine-Henri, marquis de) — *46-108.
Né à Loches (Indre-et-Loire) le 7 janvier 1804. — Mort à Paris le 17 mai 1872.
Fils de Cyprien Joseph-Louis de Bridieu de Saint-Germain (décédé le 7 octobre 1835), chevalier de Malte (1777), page du duc d'Orléans, qui, de retour d'émigration, avait épousé en 1803 Élisabeth de Mallevault de Marigny (~ 1844), il fut reçu avocat à Paris en 1826. Nommé peu après secrétaire général de la préfecture du Calvados, il démissionna en 1830 pour ne pas servir la monarchie de Juillet, et se retira dans sa terre de Sansac près de Loches. Conseiller général de Loches de 1848 à sa mort, il fut élu le 8 février 1871 député d'Indre-et-Loire à l'Assemblée natio- nale, et siégea sur les bancs de la droite monarchiste. Il avait épousé le 22 juin 1829 Aglaé-Marie-Antoinette Lignaud de Lussac (1807-1862).
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Il était cousin de Vigny pax les Maussabré : la mère de Rose-Charlotte de Maussabré, l'épouse de Joseph de Nogerée (1742 ?-Loches, 1832),1'un des fils qu'Alain de Nogerée, l'arrière-grand-père maternel de Vigny, avait eus avec sa seconde épouse, Élisabeth Antoinette Héron, était née de Bridieu.
BRIZEUX (Auguste). - *46-49, 46-111, *46-116 M, *46-122, *46-145,
*46-149 M, *46-152, *46-175, 46-194 D, *46-198, *46-202, *46-208
M, *46-212, *46-213, *46-215, *46-216, 46-220 D, *47-6 M, *47-11,
*47-28, *47-30 M, *47-38, *47-69, 47-70 D, *47-72, 47-79 D, *47-85,
*48-23, *48-42 M, *48-63.
Voir Corr., t. 1, p. 498.
Bul.oz (François). - 47-81, *47-116, 47-124, 47-126. Voir Corr., t. 2, p. 519.
BusoNl (Philippe). - *46-2, *46-137, *47-74 ( ?), *47-122 ( ?), *47-130,
*47-137, 48-20, *48-22, 48-95, *48-129, 48-134 D.
Voir Corr., t. 2, p. 520.
CAMÉRISTE (la). - 48-145 D.
Cette correspondante mystérieuse apparaît pax deux fois dans l'Agenda de 1848 ;c'est peut-être la même personne que Vigny désigne, dans le même agenda, lors de leurs rencontres, sous la mention « lac » ou « elle ».
CAP (Paul-Antoine GRATACAP, dit). - *47-IS.
Pharmacologue et naturaliste français, élu en 1827 membre de l'Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, il devint membre associé de l'Académie de médecine de Paris en 1842. Outre ses travaux de recherche et des ouvrages de vulgarisation (Principes élé- mentaires de pharmaceutique, 1837 ;Histoire de la pharmacie et de la matière médicale depuis les temps les plus reconnus jusqu'à nos jours, 1847...), il publia un certain nombre d'éloges dont certains furent récompensés :celui de Casimir Delavigne fut couronné par l'Académie royale de Rouen en 1846; celui de Benjamin Delessert reçut le prix de l'Académie de Lyon en 1849. Il regroupa ses études publiées sur des scientifiques (Gessner,
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Faraday, Paracelse, Nicolas Lémery...) dans des Études biographiques pour servir à l'histoire des sciences (1857-1864). Chevalier de la Légion d'honneur, il fut également membre honoraire de l'Académie royale de médecine de Belgique.
CAUX (Pierre de). — *48-121.
Poète amateur non identifié. De retour en France en 1848 après avoir voyagé pendant dix ans « au-delà du cap de Bonne-Espérance », il envoie à Vigny un long poème inspiré par ses oeuvres.
CAVÉ (Auguste-Émile). — *46-218. Voir Corr., t. 3, p. 621.
CAYLA (Zoé Victoire TALON, comtesse Achille BASCHI du). — *46-118. Voir Corr., t. 5, p. 604.
CHARBONNAUD (Jeari). — *46-200 M, *46-201.
Propriétaire à Roullet (Charente), aujourd'hui commune de Roullet Saint-Estèphe, au lieu-dit Les Moreaux. Au recensement de 1846, il est âgé de 50 ans ; il vit avec son fils Jean (28 ans), marié à Marguerite Moreau (30 ans), et leur fille Nélée (3 ans).
CHARPENTIER (Gervais). — *46-117, *46-121, *46-132, *46-138, *46-141,
*46-207, *46-211, *47-106, *47-135, *47-158, 47-161, *47-163, *48-18. Voir Corr., t. 4, p. 878.
CHERTIER (Gilbert). — *46-181 M, *46-183, *46-185 M, *46-188, *46-189 M.
Voir Corr., t. 5, p. 605.
CHEVALIER (Michel). — *47-36, *47-37.
Né à Limoges le 13 janvier 1806 — Mort à Lodève (Hérault) le 28 novembre 1879.
Fils de fonctionnaire, cet économiste libéral, polytechnicien ingénieur des Mines, commença sa carrière par une parenthèse saint-simonienne qui le conduisit à exprimer dans Le Globe, entre 1830 et 1831, un credo économique qui allait le faire remarquer sous la forme d'un progressisme fondé sur le libre-échange.
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Ce sont les Lettres sur l'Amérique du Nord, publiées dans le Journal des débats, puis en volume chez Gosselin (1836), à la suite d'une mission confiée par Thiers en 1831, qui lui assurèrent une audience, qu'amplifia un important volume Des intérêts matériels en France :travaux publics, routes, canaux, chemins de fer en 1837. Les portes s'ouvrirent alors pour lui :maître des requêtes en 1836, conseiller d'État en service extraordinaire en 1838, il occupa la chaire d'économie politique au Collège de France à partir de 1841. Il fut député de l'Aveyron en 1845-1846. Révoqué de ses fonctions et titres avec la révolution de 1848 pour ses prises de position contre les théories économiques de Louis Blanc sur l'organisation du travail, il les retrouva en faisant allégeance à Napoléon III : il était convaincu en effet de la nécessité d'un gouvernement fort pour contrebalancer les effets du libéralisme. Il fut nommé sénateur en 1860. Apôtre du libre-échange, persuadé de ses vertus pacificatrices et progressistes, il vota contre la guerre en 1870. À la chute de l'Empire, il se retira de la vie publique. Il avait été élu en février 1851 à l'Académie des sciences morales et politiques.
CHEVREAU Uulien-Théophile-Henri). — 46-25.
Né à Belleville (Seine) le 27 avril 1823. — Mort à Yerres (Essonne) le 26 mai 1903.
Après avoir voyagé avec son ami Laurent-Pichat et publié avec lui un volume de vers, Les Voyageuses (1844), Chevreau se tourna vers la politique et soutint la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence; il fut nommé dès le 10 janvier 1849 préfet de l'Ardèche. Après le coup d'État du 2 décembre, il devint secrétaire général et chef du personnel du ministère de l'Intérieur, puis préfet à Nantes (1853) et à Lyon (1864), avant d'être appelé au Sénat (1865). En janvier 1870, il remplaça Haussmann à la préfecture de la Seine, et fut nommé ministre de l'Intérieur le 10 août 1870. Il suivit l'impératrice en exil, revint en France en 1877, mais échoua par deux fois à être élu député en Ardèche.
CHOLLET (Auguste Nicolas Madeleine). — *46-205.
Né à Paris le 8 décembre 1801. —Mort après 1856.
Fils d'un employé des eaux de la ville de Paris, René Timothée (mort à Paris le 25 juin 1852), d'une famille d'origine normande, et de Désirée Sénéchal (morte à Paris le 12 août 1849), Auguste Chollet
743 fit toute sa carrière au ministère des Finances, dans l'administration des contributions directes, où il finit chef de bureau. Après trente ans de services, il fut nommé chevalier dans l'ordre impérial de la Légion d'honneur (décret impérial n°4794, août 1856, publié dans le Bulletin des lois et de l'Empire, vol. 8, 1857, p. 183). Il épousa le 12 décembre 1828, en l'église Saint-Roch, Céline Labattut (voir ci-dessous). Musicien ama- teur —son frère Louis (1815-1851) était un pianiste réputé —, il composa quelques morceaux, dont un fut remarqué lors d'un concours en 1847. Les Chollet eurent un fils, Charles, né à Paris le let octobre 1829.
CHOLLET (Marie-Henriette-Céline LABATTUT, Madame Auguste). — *46-
195, *46-217, *47-71, *47-107, *47-127, *47-153, *48-3, *48-102. Voir Corr., t. 5, p. 605.
CIRCOURT (Adolphe, comte de). — *46-22 ( ?).
Né à Bouxières-aux-Chênes (Meurthe-et-Moselle) le 22 septembre 1801 — Mort à Paris le 17 novembre 1879.
De noblesse lorraine, Adolphe, qui dès 1812 avait perdu son père, émigré dans l'armée de Condé, commença de brillantes études avant de monter à Paris faire son droit. Il entra dans l'administration :entre 1822 et 1829, il fut successivement rédacteur, sous-chef et chef de bureau de la police, avant de devenir chef du cabinet du ministre de l'Intérieur, le comte de la Bourdonnaye, puis d'entrer aux Affaires étrangères où il se lia avec Lamartine. Après 1830, légitimiste convaincu, il rentra dans la vie privée et se consacra à des travaux d'érudition, tout en suivant sa femme dans les multiples voyages à travers l'Europe et la Russie, qu'ils entreprirent après leur mariage en Suisse, entre 1831 et 1837, date à laquelle ils se fixèrent à Paris.
Polyglotte érudit, il travailla régulièrement à rassembler la documen- tation, généralement dans les domaines historique et juridique, dont Lamartine avait besoin pour ses discours ; il publia de nombreux articles dans diverses revues comme la Revue des deux mondes, la Bibliothèque uni- verselle, la Revue contemporaine, Le Correspondant ou la Revue britannique. Sollicité en 1848 par Lamartine, il accepta une mission de trois mois auprès de Frédéric-Guillaume IV à Berlin, où il avait gardé de solides relations. C'est à partir de cette époque qu'il entretint une amitié féconde avec Tocqueville. Dans les années 1840, il semble qu'il fut relativement
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assidu aux mercredis de Vigny qui, pour sa part, à partir de 1837, fré- quentait régulièrement le salon de sa femme. Après la mort de celle-ci, en 1863, il reprit ses voyages et continua ses études.
CIRCOURT (Anastasie de KLÜSTINE, comtesse de). — *46-98, *46-119,
*46-160, *46-161, *47-4, *47-100, *47-140, *47-145, *47-154, *48-4,
Voir Corr., t. 5, p. 605.
CLARENCE (Jean Charles CAPPUA, dit). — *47-117. Voir Corr., t. 5, p. 607.
COGNIARD (Théodore). — 47-32.
Né à Paris le 30 avril 1806 — Mort à Paris le 30 mai 1872.
Avec son frère Jean-Hippolyte (Paris, 2 novembre 1807 — Paris, 6 février 1882), il abandonna ses études de médecine pour se consacrer au théâtre dès 1830, remportant un succès certain avec leur Cocarde tricolore dès 1832 sur la scène des Folies-Dramatiques, fraîchement inaugurées. Signant, jusqu'en 1850, du nom de « Cogniard frères », ils entamèrent une carrière de vaudevillistes-librettistes prolifiques qui les conduisit à écrire avec les Crémieux, Clairville, Dumanoir, Paul de Kock et autres Michel Delaporte. Un de leurs plus grands succès fut la féerie en 3 actes de 1852 intitulée I,a Chatte blanche.
Du 1~ novembre 1840 au 20 octobre 1848, Théodore dirigea le théâtre de la Porte Saint-Martin, son frère ne s'associant à lui qu'entre septembre 1841 et août 1845, date à laquelle il prit la succession de Jacques Ancelot à la tête du Vaudeville pour un peu plus d'un an. À la Porte-Saint-Martin, ils réintroduisirent la danse, supprimée depuis 1830, et rendirent progressivement àcette salle un répertoire plus léger que la direction d'Harel avait eu tendance à détourner au profit du drame romantique. C'est à Hippolyte, qui dirigea les Variétés de 1855 à 1869 et y imposa l'opérette, que l'on doit la création de I,a Belle Hélène d'Offenbach en 1864.
COLET (Louise REVOIE, Mme Hippolyte). — 46-128, *46-206.
Née àAix-en-Provence le 15 septembre 1810. — Morte à Paris le 8 mars 1876.
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Labelle Louise Revoil épouse le 5 décembre 1834 à Uzès le musicien Hippolyte Colet (1808-1857), qui l'arrache à la Provence et l'emmène à Paris, où elle commence bien vite une carrière de poétesse, avec ses Fleurs du Midi (1836), sachant user de ses charmes pour se concilier de puissants protecteurs comme Victor Cousin, dont elle devient la maîtresse. Elle réussit à faire récompenser quatre fois ses poèmes pax l'Académie française. Son mari finit par se séparer en 1847 de cette muse aux multiples amants :après Cousin, on peut notamment citer le sculpteur James Pradier, Gustave Flaubert, Alfred de Musset... Son oeuvre est abondante :outre les poèmes, des romans en partie autobio- graphiques et à clefs (Une histoire de soldat en 1856, et Lui en 1859, où Vigny apparaît sous le masque d'Albert de Germiny, « le poète philo- sophique »), des nouvelles, des récits de voyages, des essais dramatiques, des souvenirs sur Béranger ou Edgar Quinet, etc. Toujours attentive à courtiser les grands écrivains, comme Victor Hugo, elle entra dès 1846 en relations avec Vigny, toujours sensible au charme féminin, qu'elle avait probablement rencontré dans l'atelier de Pradier. C'est en mars 1854 que se nouera entre Louise et Vigny une liaison amoureuse qui durera près de trois ans.
Voir (malgré des erreurs) Micheline Bood et Serge Grand, L'Indomptable Louise Colet, Pierre Horay, 1986.
CORDELLIER-DELANOUE (Etienne-Casimir-Hippolyte Cordellier, dit Auguste). — *48-13.
Né le 19 septembre 1806 àGrenoble. — Mort à Paris le 14 novembre
1854.
Fils unique d'Étienne Jean-Laurent Cordellier (1767-1845), lui- même fils d'un notaire de Seine-et-Marne, Étienne-Casimir Cordellier, qui adopta le pseudonyme Cordellier-Delanoue dont usait son père, semble avoir dû ses débuts parisiens à ce dernier, général de la première République et de l'Empire. Celui-ci fut nommé, après 1797, membre de l'administration de Seine-et-Marne puis employé à l'armée d'Italie et s'établit à Grenoble avant d'être admis à la retraite en octobre 1812. À Paris, le fils du général républicain commença par un poste d'employé
le jeune Cordellier-Delanoue semble avoir suivi un itinéraire semblable à celui d'Alexandre Dumas, avec qui il se lia lorsqu'il lui laissa sa place chez le duc d'Orléans, au Palais-Royal, en 1824. Il entra dans la carrière
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littéraire en publiant une série d'épîtres dès cette année-là (La Poésie et la Musique, ou Racine et Mozart, épître à M. Victor S... [Peyrieux, 1824], Au président Boyer [Bouillaud, 1825], Épître à Walter Scott [A. Dupont, 1826]), avant de chercher la gloire au théâtre avec un drame, Le Barbier de Louis XI (Mme Béchet, 1832) et de s'engager avec fougue dans la bataille romantique :admirateur passionné de Hugo, il fut du premier cercle cénaculaire avec Paul Foucher, Henri de Latouche ou Victor Pavie. Ce dernier a raconté, dans ses Souvenirs de jeunesse, comment, chez Corréard, un libraire spécialisé dans les publications militaires et sans doute lié à son père, Cordellier-Delanoue fonda La Tribune romantique, éphémère et « belliqueuse revue » de 1830, selon son prospectus « dépositaire des inspirations des jeunes poètes [...] accept[ant] l'épithète de Romantique avec toutes ses conséquences ». Il multiplia les collaborations au théâtre —avec Dumas (Napoléon ou Trente ans de l'histoire de France [Odéon, 1831], Cromwell et Charles I~ [Porte Saint-Martin, 1835]), Paul Foucher (Isabelle de Montreal [Gaîté, 1839] ou Jules Barbier (Une épreuve avant la lettre) entre autres —, sans renoncer à faire jouer de petites comédies de sa seule plume (Le Manchon ou Qui dort dîne, 1847). Il publia dans de nombreux keespsakes et ouvrages collectifs (Paris ou le Livre des cent-et-un, t. II et XIII ; Nouveau Tableau de Paris au xrxe siècle, t. III ; Le Livre de beauté. Souvenirs historiques ;Les Fran~-ais peints par eux-mêmes, t. II et VIII), donnant une dizaine de notices historiques à La France littéraire de Charles Malo dès la fondation de la revue en 1832. Enfin, dans les années 1840-1850, il écrivit de petits volumes éducatifs qui furent régulièrement réimprimés pendant vingt ans : Les favanazr :histoire de 1682 (Limoges, Baxbou, 1845), Jacques Cceur (Tours, Mame, 1849), René d'Anjou (Tours, Mame, 1851).
C'est autour de Hugo et de Nodier et dans l'effervescence des « batailles » au théâtre qu'il rencontra Vigny : « J'étais de la grande lutte !J'ai fait la grande guerre !Quelques illustres amis le savent, si d'autres l'ont oublié. J'ai combattu au rang le plus obscur, mais j'ai combattu », revendique- t-il dans la préface de son petit volume posthume de poésie, Les Sillons (Michel Lévy frères, 1855, p. xvI). Reprenant dans ce texte l'un des prin- cipaux manifestes romantiques de la lre livraison de La Tribune romantique (p. 194 sq.), il y brosse un panorama de la poésie contemporaine :derrière les « trois grands poètes montant] à l'horizon » de 1819 à 1825, Chénier, ressuscité par Latouche, Lamartine et Hugo, il montre Vigny « refaisant le Poëme ; Émile Deschamps, refaisant la Romance » (op. cit., p. xxlv).
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Polonais), *46-86 (un ami), *46-94 (un ami), 46-97 bis D, *46-149 bis (une dame), *46-154 (un poète), *46-219 (une dame), 47-55 D (un ami), *47-64, *47-103 (un ami), *47-128 (une actrice), 47-168 D (un poète), *48-1 (un ami), 48-21 D, 48-91 D (un ami).
COSTA (Jeari). — *47 59, *47--108, *47-125 M, *47-134, *47-146 M. Voir Corr., t. 3, p. 623.
CRAPELET (Charles Jean). — 46-120, *46-123, 46-135.
Fils de Georges-Adrien Crapelet (Paris 15 juin 1789 —Nice 11 décembre 1842), grand imprimeur et érudit, Charles lui avait succédé au début de 1842, avec son beau-frère Charles Lahure (1809-1887), à la tête d'une des plus importantes imprimeries de Paris, sise 9 rue de Vaugirard, dès lors sous la raison sociale « Crapelet fils et Lahure ». Charles Crapelet se retirera en 1856 de l'imprimerie, qui portera désormais le seul nom de Lahure. Il avait épousé le 18 décembre 1851 Anne-Clémentine Rattier (1815-1869), veuve de Roch-Romain Ledoux (~ 1849).
CROUSEILHES (Marie Jean-Pierre-Pie-Frédéric DOMBIDAU, baron de).
— *47-96.
Voir Corr., t. 1, p. 503 (corriger DOMIDAU en DOMBIDAU).
CYGNAEUS (Fredrik). — *47-27.
Né à H~.meenlinna (Finlande) le let avril 1807. — Mort à Helsinki le 7 février 1881.
Ce poète —mineur —, historien et surtout critique littéraire finnois (d'expression suédoise) était fils d'un évêque protestant ;après des études à l'université d'Abo (Turku), il devint professeur d'esthétique et de littérature modernes à l'université d'Helsinki. Grand collectionneur, promoteur pionnier de l'art national, il eut une influence profonde sur le milieu culturel et les beaux-arts de son époque. La donation qu'il fit de sa collection, essentiellement composée d'aeuvres contemporaines, donna lieu à la création d'un musée en 1882, « The Cygnaeus Gallery », qui est aujourd'hui le plus ancien musée d'art national de Finlande.
748
CZARTORYSKA (Anna SAPIEHA, princesse Adam). — *47-22.
Née àSaint-Germain-en-Laye le 17 octobre 1798 — Morte à Montpellier le 24 décembre 1864.
Issue d'une ancienne et influente famille princière polonaise, elle épousa le 25 septembre 1817, à Radzyn (Pologne), Adam Jerzy Czartorysky (1770-1861), ardent patriote que son opposition à la politique russe, malgré ses liens d'amitié avec le tsar Alexandre Ie1, poussa à prendre la présidence du gouvernement provisoire de Pologne lors de l'insurrection de 1830. Après l'écrasement de la révolte, émigré, il fit preuve d'un infa- tigable — et parfois controversé —activisme que son épouse, surnommée « l'ange de la Pologne », partagea indéfectiblement. Ensemble ils fon- dèrent associations caritatives, librairie, société historique de Pologne
ils firent de leur hôtel particulier de l'île Saint-Louis, l'hôtel Lambert, acquis en 1843, un foyer politique et culturel au service de la cause polonaise dont le rayonnement se mesurait à l'éclat du bal de charité annuel — et pour lequel Chopin donna plusieurs Polonaises.
La princesse vécut ainsi une grande partie de son existence, exilée, au service de ses compatriotes malheureux :elle avait notamment créé, dans son hôtel, un pensionnat de jeunes filles. Dans l'article que George Sand lui consacre en 1839, elle la montre occupée à des travaux de broderie avec ses protégées, brossant d'elle, dans un intérieur familial d'« une médiocrité voisine de la pauvreté », le portrait d'une « sainte », renonçant à son « existence royale » pour « subvenir aux frais d'une patriotique charité » (article paru dans Le Siècle du 26 décembre 1839, recueilli dans les Nouvelles Lettres d'un voyageur, Calmann-Lévy, 1877,
p. 233-243).
DANIEL, (Aristide). — *48-142.
Ce correspondant occasionnel, ancien élève de l'École normale, est en 1848 professeur agrégé de 3e ; il ne figure pas dans le « répertoire des agrégés de l'enseignement secondaire 1809-1950 ».
DAUVIN et FONTAINE. — *47-148.
Libraires parisiens installés au 35, passage des Panoramas.
DAVID (Pierre Jean), dit DAVID D'ANGERS. — *47-101. Voir Corr., t. 1, p. 503.
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DÉCLARATION AUX ÉLECTEURS DE LA CHARENTE. — 48-37.
DEHAY (Louis Timothée). — *46-67 ( ?). Voir Corr., t. 5, p. 608.
DENEAUVE (André). — *48 53 bZS.
Fils de Pierre Deneauve et Marie-Françoise Verdeau, originaires du « Maine blanc », sur la commune de Bessac, en Charente. Cet huissier, dont on trouve la trace en 1842 à Lusignan, puis à Angoulême, épousa à Blanzac le 18 novembre 1838 Irma Élisabeth Françoise de La Porte aux Loups. Celle-ci était la fille de Jean-Théodore de La Porte aux loups (né en 1796), fils d'une Ogier des Gentils et donc alliée aux Tilliard et aux Tabuteau. Après avoir été percepteur des contributions indirectes à Pérignac, son père quitta la France autour de 1828-1830 pour l'île Maurice, laissant sa femme et ses huit enfants à Blanzac. La mère d'Irma, Anne Julie Élisabeth Vidaud du Dognon (1795-1866), était la fille d'un receveur des contributions publiques d'Angoulême.
DENTEND (Philippe). — *47-16 M, *47-53 M, *47-89 M, *47-109 M,
48-65 D, 48-84 D, *48-85, *48-86 M, *48-87, 48-96 D, *48-107,
*48-108, *48-115, *48-116, *48-123 M, *48-127, *48-131, *48-136 M,
*48-144.
Voir Corr., t. 3, p. 624.
DESCHAMPS (Aritoril). — *46-46. Voir Corr., t. 1, p. 504.
DESGRANGES (Jean-François POULLION-). — *46-6, *47-75, *47-76, *47-
121, *47--162, *47--166, *48 56, *48-68, *48-105, *48-113.
Voir Corr., t. 4, p. 882.
DESGRANGES (Marie-Catherine-Gertrude-Amélie Breton, Mme Jean- François). — *48-119.
Née en 1749. — Morte à Paris (5e arrondissement) le 23 août 1850. Elle est la femme de l'orientaliste Jean-François Poullion-Desgranges qu'elle a épousé le 7 février 1794.
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DESNOYERS (Louis-Claude Joseph). — *48 58.
Né à Replonges (Ain) le 23 février 1805. — Mort à Paris le 12 décembre
1868.
Après avoir essayé de l'enseignement et du droit, Louis Desnoyers devint une figure du journalisme sous la monarchie de Juillet. Il commença en 1829 par fonder avec Peytel Le Journal rose qui parut sous les divers titres du Sylphe, du Lutin, du Trilby ou du Follet. A partir de 1830, il collabora à Figaro de Latouche, au Temps, au Corsaire et à La Caricature, sous le pseudonyme de Derville ; il se vit confier par Philipon la rédac- tion en chef du Charivari, tout en signant une chronique régulière dans Le National. Il prit la direction littéraire du Siècle à partir de 1836 et jusqu'à sa mort. Il est l'auteur d'un roman-feuilleton très populaire, les Aventures de Jean-Paul Choppart, paru chez Allardin en 1834, après leur édition pré-originale dans le Journal des enfants.
En 1837, il fut avec Hugo et Dumas un des fondateurs de la Société des gens de lettres.
DESPÉROUX (j0.reph-Bernard). — *48-66 M, *48-67.
Né à La Rochelle le 26 mars 1798. — Mort à Angoulême le 6 février 1878.
Il y a au moins deux générations de banquiers de ce nom à Angoulême. Joseph Despéroux passa la première partie de sa vie dans le commerce, à l'île Maurice, où il épousa en 1822 Marie-Pauline Chasteau de Balyon dont il eut quatre enfants. De retour en France, il s'installa à Angoulême
il exerça comme banquier, rue d'Arcole. Son fils Pierre Joseph-Gustave (Pla.ines Wilhems (île Maurice), 4 septembre 1823 —Angoulême, 10 février 1890), qui lui succéda, travailla avec lui dès avant son mariage en 1847, avant de s'installer 48 rue de l'Arsenal.
DozoN (Louis-Auguste-Henri). — *46-214, *47 S.
Né à Châlons-sur-Marne le 2 février 1822. — Mort à Versailles le 31 décembre 1890.
Condisciple au lycée Louis-le-Grand et ami de jeunesse de Baudelaire, Auguste Dozon fut linguiste et philologue ; affecté à partir de 1845 à la direction des Beaux-Arts, il entama une carrière consulaire qui l'emmena en Europe centrale et en Turquie. Il fut ensuite professeur à l'École des langues orientales et publia plusieurs traductions ou recueils de poésies serbes et bulgares. Auguste Dozon avait publié en juin 1843 avec ses
751 amis Gustave Le Vavasseur et Ernest Prarond un recueil de Vers, sous le pseudonyme d'Auguste Argonne. Il était lié avec Auguste Barbier et Auguste Brizeux. Il était « un ami du groupe [des mercredis de Vigny], auteur pseudonyme de poésies dont plus d'une était dédiée à Vigny, Le Dernier des Grecs ;rassembleur émérite bientôt de la poésie des Slaves danubiens, Serbes et Bulgaxes » (F. Baldensperger, A~ed de Vigny, nouvelle contribution à sa biographie intellectuelle, Les Belles Lettres, 1932, p. 100).
DUCHAMBGE (Pauline). — 46-11 bis D, *46-113, *46-115. Voir Corr., t. 2, p. 526.
DUCHÂTEL (Charles-Marie-Tanneguy, comte). — *46-144.
Né à Paris le 19 février 1803. — Mort à Paris le 5 novembre 1867.
Il commença sa carrière comme publiciste, donnant au Globe dès 1824 des articles sur l'économie politique et le commerce. Entré au Conseil d'État le 20 août 1830, nommé en 1831 commissaire du roi auprès des Chambres, élu en 1833 député de la Charente-inférieure, il fut successivement ministre du Commerce (1834-1836), des Finances (1836-1837), puis de l'Intérieur (1840-1848). Entré en 1842 à l'Académie des sciences morales et politiques, il était également membre libre (1846) de l'Académie des beaux-arts.
DUMAS (Adolphe). — 46-142, *46-145 bis. Voir Corr., t. 2, p. 526.
DUMAS (Alexandre). — *47-56 M, *47-60.
Voir Corr., t. 1, p. 507. Voir également l'article de C. Schopp sur Dumas et Vigny, « Alfred de Vigny et Alexandre Dumas ou les deux mousquetaires », AAAV, n° 30, 2001, p. 28-64.
DUMAS (E.). — 46-77.
Correspondant occasionnel, non identifié. Il s'agit peut-être d'Ernest Dumas (Paris 26 février 1827 — 27 février 1890), alors étudiant à l'École des Mines, avant de devenir administrateur de la Monnaie et député de 1867 à 1870.
DUPRÉ DE SAINT-MAUR (Édouard). - *48-74 M. Voir Corr., t. 4, p. 884.
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FAIRE-PART. — *4]-]ô.
FELS (Elisa VATTERLOSS, Mme Charles). — *46-159.
Brevetée par l'Académie du Doubs, âgée de 20 ans en 1846, et alors institutrice à Wintzenheim près Colmar (Haut-Rhin), Élisa Vatterloss a épousé Charles Fels, âgé de 25 ans, lorsqu'enceinte elle écrit à Vigny ; délaissée par son mari, contremaître de filature à Bollwiller (Haut-Rhin), elle donne le jour, « dans ses séjours à Wintzenheim », le 6 décembre 1846, à une fille prénommée Marie-Caroline.
FoucxÉ (Toussaint ou Jean dit Toussaint). — *48-36.
Né à Blanzac le 12 décembre 1812. — Mort à Angoulême ?
Fils de Jean Fouché et Jeanne-Ursule Raine (ou Reine ?), mariés à Blanzac, le 25 juin 1811. Marchand épicier puis marchand quincaillier à Blanzac (Grande Rue), il eut deux filles de son mariage avec Jeanne Seguinard :Ursule, née le 26 février 1843, et Élisabeth-Arthémise, née le 16 avril 1845. Son frère François, époux de Jeanne Thilliard, était serrurier à Blanzac ; son cousin Jean, époux de Marguerite Descoffre, boulanger dans la même ville. À partir du début des années 1850, il s'installa à Angoulême. Il ne faut pas le confondre avec Toussaint Foucher (1788-1868), fils de Jean Foucher et Jeanne Toussaint, époux d'Élisabeth Parquet, serrurier à Blanzac, noté dans un des carnets de Vigny.
FOURAU (Hugues). — *46-109.
Né à Paris le 9 mai 1803. — Mort à Paris le let décembre 1873.
Peintre au talent facile, élève de Guérin et de Gros, il exposa dès 1827 au Salon (La Mort de Grégoire, patriarche grec, Mairie d'Auray) ; il remporta en 18301a première médaille pour le paysage historique, et en 1831 le second grand prix de Rome pour son tableau La Mort d'Adonis. Il exposa régulièrement au Salon jusqu'en 1864 : tableaux historiques, portraits et paysages, notamment inspirés par ses voyages en Europe et en Orient de 1838 à 1845. C'est probablement chez les Holmes que Vigny connut Fourau, qui a peint un Chatterton (exposé au Salon de 1844, n° 714), et un Portrait de M. le comte Alfred de Vigny au pastel (Salon de 1857, n° 1038 ;voir cat. Alfred de Vigny et les arts, 1997, n° 101).
Voir Corr., t. 4, p. 885.
753 FOUSSIER (Édouard). — *46-148, *46-150.
Né à Paris le 23 juillet 1824. — Mort à Paris le 15 mars 1882.
Fils d'un riche avoué parisien, Foussier fit des études de droit puis voyagea pendant deux ans en Italie d'où il rapporta son premier livre, un recueil de poèmes, Italiam (1846). Il soutint sa thèse de licence en droit sur les testaments le 19 août 1851, mais avait déjà commencé à écrire pour le théâtre : sa comédie en vers Héraclite et Démocrite avait été créée au Théâtre-Français le 31 août 1850, première d'une douzaine de pièces, dont trois écrites en collaboration avec son ami Émile Augier de 1855 à 1859. Après sa mort, Émile Augier a rassemblé et publié le Théâtre d'Édouard Foussier (Lemerre, 1883-1884, 3 vol.).
GRILLON (Isidore, vicomte de). — *47-82.
Né à Gournay-en-Bray (Seine-Maritime) le 11 avril 1813. —Mort à Gaillon-sur-Monscient (Yvelines) le 24 janvier 1892.
D'une ancienne famille d'Île-de-France, originaire de Bourgogne, il était fils d'Anne-Charles marquis de Gaillon et d'Élisabeth Julie de Brossard, petit-fils d'un député de la noblesse aux États-Généraux de 1789, et arrière-neveu d'un érudit du xvlie siècle, Antoine de Vion.
Le petit volume confidentiel, Les Oiseaux et les Fleurs (non enregistré à la BF), recueil de 95 poèmes dans la veine romantique qu'Isidore de Gaillon envoie à Vigny en 1847, marque ses débuts de poète. Victor de Mars, dans la Chronique de la quinzaine de la Revue des deux mondes, les commente le 30 septembre : « ce petit volume est aimable et gracieux. Il contraste si agréablement avec les oeuvres bruyantes qui éclatent de tous côtés, qu'il nous a paru mériter une mention particulière. Au temps où nous sommes, de pareilles poésies, un peu féminines, si cela peut se dire, ne conduisent pas à la célébrité; elles passent presque toujours inaperçues. » Absence de succès que Sainte-Beuve attribue, dans une lettre au jeune auteur, à un manque d'originalité :ces poèmes sont « une reprise de la couleur et du ton de l'ancien printemps, de la manière qui a eu sa floraison et qui n'est plus assez neuve pour se réveiller » (7 novembre 1847, Corr. Sainte-Beuve, t. 7, p. 159). Le jeune poète ne persévèrera pas dans cette veine.
Bibliophile érudit, on le retrouvera, entre 1852-1865, collaborant activement au Bulletin du bibliophile auquel il donnera quelque 77 articles, portant principalement sur le xvie siècle. Ses travaux et ses vers seront
754 rassemblés par sa femme en deux volumes, Mélanges littéraires :poésies, études et lettres, Atar près Périgueux, impr. C.L. Limoges, 1896.
Il semble que ce soit dès 1835 que Vigny, fidèle àlui-même, ait encouragé le poète après avoir lu des pièces « d'une véritable beauté » et l'ait invité à ses mercredis.
Voir Jean Bonnerot, « Un bibliophile érudit d'autrefois : le marquis de Gaillon », Bulletin du bibliophile, novembre 1947, p. 525-527.
GAI,LOT (Jacques-Antoine). — *47-147, *47-150.
Cet agent des auteurs et compositeurs dramatiques a succédé en avril 1846, au 12 rue Ménars, à Jean-Noël Guyot, jusqu'à la fin du mois de juin 1848, date à laquelle le premier reprendra la charge —son fils Amédée lui succèdera en 1852, avant Alexandre Roger (1865-1884). Selon ses statuts de 1837, les auteurs de la Société des auteurs drama- tiques délèguent la comptabilité de leurs droits à deux agents généraux.
GIGAUD (M.). — 48-110 D.
Correspondant occasionnel non identifié.
GIRARDIN (Émile de). — *46-38.
Né à Paris le 22 juin 1806. — Mort à Paris le 27 avril 1881.
Fils adultérin du général Alexandre, comte de Girardin (1776-1855) et de Mme Adélaïde-Marie Dupuy, déclaré sous le nom d'Émile Delamothe et non reconnu, après de petits emplois dans la Maison du roi et chez un agent de change, il publie en 1827 sous l'anonymat un récit autobio- graphique, Émile, et prend désormais, de sa propre initiative, le nom de Girardin Il lance en 1828 avec succès le journal Le Voleur, puis en 1829 la revue La Mode. Il épouse le let juin 1831 la charmante Delphine Gay. Grand travailleur, doué d'un prodigieux esprit d'innovation, homme d'« une idée par jour », il crée de nombreux journaux, et va révolutionner les publications périodiques avec le lancement de son journal La Presse, en 1836. Il entame également en 1834 une carrière politique, en se faisant élire député de la Creuse. Il mènera parallèlement son activité de grand patron de presse et d'homme politique, écrivant également quantité d'ouvrages et brochures. Sous le Second Empire, après bien des démêlés avec la censure, il lâchera La Presse pour reprendre, en 1866, La Liberté. Veuf en 1855, il se remarie le 31 octobre 1856 avec Mina
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Brunold, comtesse de Tieffenbach, fille naturelle du prince Frédéric de Nassau, dont il se séparera en 1872. Après la guerre de 1870, il achètera et relancera Le Petit Journal et La France.
Voir Maurice Reclus, Émile de Girardin, Hachette, 1934.
GIRARDIN (Delphine GAY, Mme Émile de). — *46 52, *46-93, *47-2,
*47-8, *47-9.
Voir Corr., t. 5, p. 611.
GOÜIN & C1e. — *48-8.
Cette maison de banque familiale, fondée en 1714 à Tours, est deve- nue, à la seconde génération, sous l'administration de Frédéric (1801- 1871) et Alexandre-Henri (1792-1872), la Banque Goüin père, fils et Cie. Elle entretient des liens commerciaux avec les banquiers parisiens, en particulier avec la banque Rothschild ; sa clientèle est répartie entre Tours, Paris et l'Angleterre, et sa prospérité tient tout particulièrement aux opérations d'escompte.
Les Gouïn sont des cousins d'Alexandrine Le Breton du Plessis — Alexandre-Henri est témoin de son mariage en 1841 à Tours ; c'est sans doute pour cette raison que Vigny s'adresse à eux.
GRANTHAM (Cecilia) :voir SPURSIN.
GROS ou GROS VIGNAUD (François). — *46-166 M, *46-169, *46-170
M, *46-176, *46-179 M, *46-182, *46-184, *46-190 M, 48-26 D,
*48-29, *48-32.
Né à Cellefrouin (canton de Mansle, Charente) le 26 mars 1815. — Mort à Blanzac après 1878 ?
Fils de François Gros Vignaud (né en 1749), propriétaire au hameau de Chavagnac sur la commune de Cellefrouin, et de Jeanne Massignat, son épouse. Il a épousé à Nersac, le 6 février 1844, Marie-Madeleine Sicard, fille d'un chirurgien de cette commune. Leur fille, qui y est née le 26 juillet 1846, est décédée à Blanzac le 9 août 1849 ; un fils, François-Alfred, est né le 29 juin 1852. Notaire à Blanzac (Rue basse), au moins à partir de 1846, il en sera maire après Jean Tilliard, après
1848.
756 GUIRAUD (Alexandre). — *46-16, *46-18, *46-24, *46-30, *46-43, *46-
44, *46-70, *46-73, *46-75, *46-106, *46-107 M.
Voir Corr., t. 1, p. 509.
GUYARD. — 47-92 D.
Ce correspondant non identifié soumet en juillet 1847 un manuscrit à Vigny. Un certain A. Guyard écrit en mai 1847 à Lamartine pour commenter les Girondins (Corn. Lamartine, t. 5, p. 758.)
HAWTREY (Edward). — *47-11~. Voir Corr., t. 3, p. 631.
HOCHES (Tryphina-Anne-Constance-Augusta SHEARER, Mme Dalkeith).
— *48-79 ( ?), 48-104 D, 48-111 D, 48-120 D, 48-133 D, 48-138 D,
48-149 D.
D'une famille d'ascendance à la fois irlandaise et écossaise, qui vient s'installer en France à Vernon au début des années 1820, cette jeune Anglaise, d'une surprenante beauté, parlant et écrivant un français parfait, compose des poésies anglaises et se livre avec talent à la peinture et au dessin. Elle épouse en 1827, à l'ambassade anglaise de Paris, Dalkeith Holmes (1797-1869, voir Corr., t. 4, p. 888). Le couple Holmes rencontre en 1827 sur la plage de Dieppe le couple Vigny, et Tryphina devient la meilleure amie de Lydia. Les Holmes s'installent en décembre 1834 au 3, rue Neuve-de-Berry, non loin de chez Vigny ;les voisins se voient très souvent. Le 16 décembre 1847, Tryphina donne naissance à une fille, Augusta Mary Anne Holmes, dont on a attribué, sans preuve, la paternité à Vigny, et qui deviendra une remarquable musicienne sous le nom d'Augusta Holmès (1847-1903). Tryphina fut pour Vigny une amie intime, en qui il avait toute confiance, et une correspondante régulière lors des séjours au Maine-Giraud. En 1855, les Holmes quittèrent Paris pour Versailles, où ils s'installèrent au 15 rue de l'Orangerie, non sans garder un pied à terre parisien dans l'immeuble même des Vigny, dans lequel mourut Tryphina.
Voir Gérard Gefen, Augusta Holmès l'outrancière (Belfond, 1987) ; Loïc Chotard, « homme d'ordre et la femme bavarde, Alfred de Vigny et Tryphina-Augusta Holmes, été 1850-été 1852 », dans La Lettre et le politique (Champion, 1996, p. 141-153).
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HUBERT, dit HUBERT DE SAINTE-CROIX (Alexandre-Edme). — *48-41. Voir Corr., t. 2, p. 534 — et t. 3, p. 622.
HUGO (Victor). — *46-36, 46-37. Voir Corr., t. 1, p. 511. HUGO (Adèle Julie-Victoire-Marie FoucxER, Mme Victor). — *46-156, *46-163, *46-209,
*47-51 M.
*46-210, *47-13,
*47-21,
*47-24, *47-25, *47-26,
Née à Paris le 28 novembre 1803. — Morte à Bruxelles le 27 avril 1868. Soeur de Paul Foucher (voir Corr., t. 1, p. 507), elle épousa Victor Hugo le 12 octobre 1822. Vigny lui témoigna une affectueuse amitié. Pendant l'exil de son mari, elle rédigea sous sa surveillance des souve- nirs, Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie (1863) —édition conforme aux manuscrits :Victor Hugo raconté par Adèle Hugo, Plon, 1985. Elle y consacre un chapitre à Vigny (voir AAAV, n°44, 2015).
HUGOT (Charles). — *46-26.
Né àCoulanges-la-Vineuse (Yonne) le 6 février 1815. —Mort après
1880.
Élève de Thomas Couture, il a exposé au Salon de 1835 à 1880 des peintures d'histoire, des paysages, des scènes de genre, des natures mortes, et des portraits. Dessinateur et graveur, il a fait en 1846, pour le journal L'Illustration, le portrait de Vigny.
HussoN (Alfred). — *46-131, *46-134.
Jeune écrivain et publiciste, il demeure en 1846 au 16 rue du Croissant, avec sa mère et sa soeur dont il est le soutien. Il s'occupe d'études historiques et de questions économiques, et collabore au Charivari et au Siècle. Il se désigne à Théophile Gautier comme « un des plus pauvres diables de la république des lettres » (Théophile Gautier, Correspondance générale, t. XII, Droz, 2000, p. 133). Il a publié en 1847 une brochure sur M. Émile de Girardin, la Chambre des pairs et le minis- tère. En mars 1848, se désignant comme ancien rédacteur de La Presse, il est à Arras, où il prend la direction du quotidien La Liberté, Journal du Nord de la France.
758 HUNIER (M.). — *46-99, *48-17.
Cet agent d'affaires se présente comme « arbitre en matières commerciales, directeur du Bureau spécial de recouvrements de toutes créances anciennes et litigieuses pour Paris, la France et l'étranger » (Almanach des 25000 adresses, 1845). Il est au 26 (ou 22) puis au 49 rue Sainte-Anne. Il est aussi trésorier de l'ouvre du Mont-Carmel.
JuBINAI. (Michel-Louis-Achille). — *46-27.
Né à Paris le 24 octobre 1810. — Mort à Paris le 28 décembre 1875.
Après avoir suivi les cours de l'École des chartes, il fut un des fonda- teurs, en 1833, de l'Institut des études historiques, et publia d'importants ouvrages historiques sur les tapisseries, et des recueils sur la littérature médiévale :Jongleurs et trouvères (1835), Mystères inédits du xve siècle (1836- 1837), les ouvres complètes de Rutebeuf (1839), etc. Nommé professeur de littérature étrangère à Montpellier (1838), chargé par le ministre de l'Intérieur de missions pour rechercher des manuscrits dans les biblio- thèques étrangères, il était aussi publiciste. Député des Hautes-Pyrénées (dont sa famille était originaire) de 1852 à 1870, il dirigea L'Estafette puis Le Messager de Paris, et fut correspondant de L'Indépendance belge.
JULLIEN DE PARIS (Marc-AritOlrie). — *46-], *46-21. Voir Corr., t. 4, p. 890.
KARR (Jeari-Baptiste Alphonse). — *48-90.
Né à Paris le 24 novembre 1808. —Mort àSaint-Raphaël le 30 sep- tembre 1890.
D'origine bavaroise par son père, pianiste réputé, Alphonse Karr commençait une caxrière dans l'enseignement, au collège Bourbon, lorsque la publication de sa première nouvelle le 9 juillet 1829 dans le Figaro lui permit de se tourner vers les lettres et le journalisme. Romancier (Sous les Tilleuls, Gosselin, 1832 ;Une heure trop tard, Gosselin, 1833 ; Fd diète, A. Ledoux, 1834...), il collabora à de nombreux périodiques :L'Entracte, Le Corsaire, L'Artiste, Le Siècle, Le Chdrrvdrl, Le Musée des familles... En 1834, il fut rédacteur en chef de la revue périodique Causeries du monde avant de reprendre le Figaro en 1836, où il fut alternativement rédacteur en chef et chroniqueur. Il collabora à La Presse, à partir de 1837, rédigeant successivement le « Courrier de la province » (1837), des « Causeries »
759
(1838) et quinze articles de « Voyage autour de mon jardin » (1843). En novembre 1839, il fonda ses Guêpes satiriques qû il publia jusqû en 1849, puis par séries jusqû en 1876, avec un grand succès ; en 1848, LeJournal, qui soutint la candidature du général Cavaignac à la présidence de la République, les absorba un temps. Il se retira à Nice sous Napoléon III pour se consacrer à la floriculture.
Voir Derek P. Scales, Alphonse Karr, sa vie et son oeuvre, Droz-Minard,
1959.
KOSSAKOWSKA (Alexandra de LAVAL, comtesse Stanislas KORWIN-).
— *46-127, *46-133, *46-158, *46-191, *47-3, *47-98, *48-57, 48-77 D, 48-92 D, 48-103 D.
Née en 1811. —Morte en 1886.
Quatrième fille du comte Jean-Charles-François de Laval de La Loubrerie (Marseille 1761— Saint-Pétersbourg avril 1846) et d'Alexandra Grigorievna Kozitska (1772-1850), Alexandra fut élevée pax sa grand-mère maternelle dans l'Oural où sa famille possédait des mines. Son père, émigré après avoir été fait comte par Louis XVIII pour les services qu'il lui avait rendus lors de son exil à Mittau, occupait un poste important dans le gouvernement impérial et menait une vie mondaine brillante à Saint-Pétersbourg. En mai 1829, elle épousa un comte polonais, Stanislas-Félix Korwin Kossakowski (1795-1872), diplomate, sénateur et auteur d'ouvrages historiques, dont elle eut trois enfants :Catherine, dite Kitty (1830-1907), qui épousera le comte Stanislas Lempicki ; Alexandrine, dite Sacha (1831-1901), qui épousera le comte Zygmunt Adam de Broel Plater; et Stanislas-Casimir (1837-1905). Au début des années 1830, ils quittèrent la capitale russe pour la Pologne, peut-être afin de se protéger des retombées de l'insurrection décembriste de 1825 : la soeur aînée d'Alexandra, Catherine Ivanovna (1800-Irkoutsk, 1854) avait rejoint son époux, le prince Serge Troubetskoï (1790-1860), en Sibérie, où il avait été condamné au bagne pour sa participation à la révolte. Se partageant entre leur domaine de Woitkuszki (Lituanie) et Varsovie, les Kossakowski voyagèrent également. C'est ainsi qû Alexandra séjourna en France pendant près de trois ans :dans les Pyrénées et à Toulouse en 1843-1844, puis à Paris. C'est le 15 mai 1845 que Vigny fit sa connaissance :ils se virent régulièrement jusqu'à son départ le 3 juin 1846. Elle ne revint à Paris qu'en 1857. Une belle correspondance
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régulière, dont ne subsistent que les lettres du poète entre le 11 juin de cette année-là et le 6 mai 1858, atteste le lien qui se créa lors de ces deux séjours. Le poème de Wanda, achevé le 5 novembre 1847, en porte également l'empreinte :Vigny s'inspirant à la fois de la destinée de la soeur d'Alexandra et de celle-ci.
Voir V. B. Bikoulitch et A.D. Nikolski, « Une correspondance de Vigny avec la comtesse Kossakovskaïa », Europe, n° 589, mai 1978, p. 20-83 ;Michel Cadot, « La véritable histoire de Wanda », ibid., p. 84-96 ; Jean-Pierre Lassalle, « Le séjour de Wanda en France : un journal inédit (1843-1845) de la comtesse Alexandra Kossakowska », AAAV, n° 15, 1985-1986, p. 8-37.
LACAUSSADE (Auguste). — *47-49. Voir Corr., t. 4, p. 891.
LACHAUD (Ernestine-Edmée-Antoinette-Loutre AIVCELOT, Mme Chares).
— *46-1, *47-7, *47-63, *47-88.
Voir Vigny et les siens, p. 399.
LACRETELLE jeune (Jean-Charles-Dominique de) — *46-68, *46-69 M. Né à Metz le 3 septembre 1766. — Mort à Mâcon (Saône-et-Loire) le 26 mars 1855.
Fils d'un avocat lorrain, et frère de Pierre-Louis Lacretelle aîné (1751- 1824), qui fut avocat, député et académicien (1803), Charles fut reçu comme eux avocat (1784), mais se tourna très tôt vers les lettres et le journalisme, en collaborant à l'Encyclopédie de Panckoucke, et en deve- nant au début de la Révolution rédacteur au Journal des débats, puis au Journal de Paris, au Républicain et au Précurseur. Après le 13 vendémiaire, il est proscrit comme royaliste, arrêté après le 18 fructidor et emprisonné deux ans à la Force et au Temple. Professeur à la Faculté des Lettres, censeur impérial (1810), il rejoint en 1811 son frère à l'Académie française. Ayant suivi le roi à Gand pendant les Cent Jours, il fut anobli en 1822 et prit la particule. En 1827, il perdit sa place de censeur pour avoir marqué son opposition aux lois sur la presse. Il a laissé une oeuvre considérable d'historien, notamment sur la période qui va de la Révolution à la Restauration, depuis son Précis historique de la Révolution fran~-aise (1801- 1806, 5 vol.) jusqu'à une Histoire du Consulat et de l'Empire (1846, 6 vol.).
761
LACRETELLE (Marie-Honorine BENON DE VOSGINES, Mme Charles de)
— *47-44.
Née à Flacé-lès-Mâcon (Saône-et-Loire) le 19 mai 1793. —Morte à Mâcon (Saône-et-Loire) le 21 juillet 1864.
Elle avait épousé à Mâcon le let octobre 1814 Charles de Lacretelle, dont elle eut trois fils :Pierre-Henri (1815-1899), Anthime (1817-1829) et Pierre (1823-1867).
LA CROIX (Jeari-Hector de). — *46-162, *47-68, 47-90, *47-105. Voir Corr., t. 2, p. 536.
LA CROIX (Louis-François-Charles de). — *48-15 M, 48-31, *48-33,
*48-44, 48-46, *48 54.
Né au Château de Flaville (Bonneuil) le 19 août 1808 —Mort à Maisonneuve de Balzac (près d'Angoulême) le 3 novembre 1865.
Fils cadet de Jean-Hector de La Croix, il épousa à Angoulême, le 19 août 1833, Jeanne-Marie-Hermine Barreiron de Villamont, fille de François Barreiron de Villamont et de Jeanne-Catherine-Christine de Marqueyssac. Ils eurent trois enfants : François-Xavier (Angoulême, 15 août 1835-Angoulême, 6 août 1851); Jean-Baptiste-Hector (Angoulême, 7 janvier 1838-Angoulême, 20 janvier 1868) et Marc (Angoulême,
1841-1925).
LA CROIX, dit l'abbé de FLAVILLE (François Joseph de). — 46-157.
Né au Château de Flaville (Bonneuil) le 26 janvier 1802. —Mort à Angoulême le 6 janvier 1876.
Fils aîné de Jean-Hector de La Croix, il fut ordonné prêtre le 21 mars 1826. Il fut directeur du petit séminaire d'Angoulême de 1828 à 1831 ; puis professeur au grand séminaire de 1831 à 1853, où il mourut (abbé J.-P.-G Blanchet, Notice sur les écoles secondaires ecclésiastiques du diocèse d'Angoulême, Angoulême, impr. Roussaud, 1891). Selon les Généalogies périgourdines du comte de Saint-Baud (Bergerac, 1897, p. 42), il avait été nommé également chanoine et directeur du grand séminaire. Il eut en partage le domaine paternel de Sarrazin.
LAFERRIÈRE (Louis-Fortuné DELAFERRIÈRE, dit Adolphe). — 47-164. Né à Alençon (Orne) le 12 avril 1806. — Mort à Paris le 15 juillet 1877.
762 Acteur favori d'Alexandre Dumas, il fut l'un des interprètes de Chatterton. Après l'Ambigu et la Porte Saint-Martin, il débuta en 1831 à la Comédie-Française dans le rôle de Saint-Mégrin de Henri III et sa cour; il créa celui d'Arthur dans Terésa l'année suivante, salle Ventadour. Après un exil àSaint-Pétersbourg, il reparut sur les scènes de la Gaîté (1837) et du Vaudeville (1840) et devint l'un des acteurs vedettes du Théâtre-Historique où il joue dans L'École des familles d'Adolphe Dumas, et surtout dans les pièces d'Alexandre Dumas, comme Le Chevalier de Maison-Rouge, Antony, LaJeunesse des mousquetaires, Le Chevalier d'Harmental entre autres. Il fut jusqu'à un âge avancé un jeune premier séduisant et apprécié du public. Il dirigea à la fin de sa vie le Théâtre de Bordeaux, et a laissé des mémoires posthumes (Souvenirs d'un jeune premier, 1884).
LA GRANGE (Édouard, marquis de). — *46-35, *46-42, *46-97, *46-104. Voir Corr., t. 1, p. 512.
LA GRANGE (Marquise Édouard de). — *46-88, *47-33, *47-149. Voir Corr., t. 1, p. 512.
LAMARTINE (Alphonse de). — 48-40. Voir Corr., t. 1, p. 512.
LANDAIS (Napoléon). — *48-89.
Né à Laval (Mayenne) le 3 juin 1804. — Mort à Paris le 19 août 1852.
Fils d'un ferblantier, Napoléon Landais entra en littérature par la collaboration avec Horace Raisson ; il entreprit d'abord une carrière de romancier sous son nom (Une femme du peuple, 1834) et sous le pseu- donyme d'Eugène de Massy (La Fille d'un ouvrier, 1836). Il était lié à Théophile Gautier et surtout à Alphonse Karr qui a raconté avoir, en 1834, présenté Landais, « jeune homme qui n'avait pas de talent, pas d'esprit, très peu d'instruction », à Victor Bohain qui décida d'en faire « le Napoléon de la grammaire » (Le Livre de bord, C. Lévy, 1879, t. I, p. 165-168). Outre un ouvrage d'éducation (De l'éducation et de l'instruction en France, 1838), Landais se lança ainsi dans une vaste entreprise de compilations grammaticales et lexicographiques, publiée par la Société des Dictionnaires de Victor Bohain et Michel Royer, puis, après la fail- lite du premier, par l'éditeur Didier qui en fit l'un de ses principaux
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auteurs dans cette veine, sans que celui-ci en tirât de bénéfice comme le montrent ses lettres de protestation, en 1848, à la Société des gens de lettres, dont il faisait partie.
Né à Auvers-sur-Oise le 17 août 1800. — Mort à Paris le 29 juin 1862.
D'une famille originaire de Franche-Comté, il fit ses études au lycée de Bruxelles, puis vint à Paris en 1818 pour étudier le droit, mais, en suivant les cours de Jean-Pierre Abel-Rémusat au Collège de France, il s'intéressa au sanscrit et au chinois, et fit partie de la première promotion de l'École des chartes créée en 1821. Employé provisoire en 1824 pour dresser le catalogue de la bibliothèque Mazarine, il ne cessa de continuer ses études chinoises, et publia ses premiers travaux sous l'égide de la Société asiatique et de son maître, avec qui il participa à la rédaction de journaux politiques et qui le nomma gérant de L'Universel (1829-1830). Il traduisit notamment du portugais et publia en 1825 les Éléments de la grammaire japonaise du Père Rodriguez. Exécuteur testamentaire d'Abel-Rémusat, mort en 1832, il mit au point et publia ses ouvrages inachevés en collaboration avec Klaproth, dont il dressa le catalogue de la bibliothèque (1839). Entré en 1833 à la Bibliothèque de l'Institut comme sous-bibliothécaire, il en devint le bibliothécaire en chef en 1844 à la mort de Laurent-François Feuillet, et il renonça dès lors à ses travaux personnels pour se consacrer au service de sa bibliothèque. Il était membre du conseil de la Société asiatique, et professeur à l'École des chartes. Il avait réuni une importante bibliothèque d'ouvrages et manuscrits chinois et orientaux, et de chartes anciennes, qui fut dispersée le 4 décembre 1862. Sa collection d'autographes fut léguée par sa fille Ernestine à la ville de Mantes. C'est probablement par l'intermédiaire de Jean-François Desgranges que Vigny l'a connu.
Voir le bel article nécrologique par Édouard Laboulaye, Journal des débats, 14 août 1862.
LAPRADE (Victor de). — *47-80, *47-86, *47-87 M. Voir Corr., t. 4, p. 892.
LA 7i2ÉMOILLE (Valentine-Eugénie Joséphine WALSH DE SERRANT, duchesse de). — *46-28, 46-29 D.
764
Née le 7 mars 1810. — Morte à Paris le 10 septembre 1887.
Fille d'Antoine Joseph-Philippe Walsh, comte de Serrant (17~~-1817), lieutenant-général, et de Louise-Charlotte-Élisabeth-Marie de Rigaud de Vaudreuil, elle épousa le 14 septembre 1830 Charles-Bretagne- Marie Joseph, duc de Thouars, prince de Tarente et de Talmont, duc de La Trémoille (14 mars 1764 — 10 novembre 1839)• Officier, il s'était illustré dans les armées de l'émigration, et était le frère aîné du prince de Talmont (1765-1794), général des armées vendéennes. Pair de France à la Restauration, il resta en France en 1830 à la demande de Charles X et se rallia àLouis-Philippe. Il avait épousé en premières noces en 1781 Louise-Emmanuel de Châtillon; veuf en 1814, il s'était remarié en 1817 à Marie Virginie de Saint-Didier, qui lui donna deux filles, et mourut en 1829. De son troisième mariage avec Valentine Walsh, qui lui apporta le beau château de Serrant (Maine-et-Loire), il eut un fils, Charles-Louis, prince de Tarente et de Talmont (1838-1911).
LAURENT (Alexis). — *48-118.
Créancier de Vigny, demeurant 13 rue Saint James à Neuilly. Le 18 juin 1846, sur les conseils de son notaire Dentend, Vigny a fait un placement hypothécaire de 60.000 francs (c'est le plus gros des trois placements faits en 1845-1846) sur M. Laurent, avec un intérêt de 5 %payable par trimestre, qui lui assure un revenu de 3.000 francs
« Sur M. Laurent. Transport fait par la succession Buffault, par M. de Cubières au nom de son fils » (US, p. 319) ; mais les événements de 1848 vont compromettre ce revenu, et causer bien des soucis à Vigny. La rédaction de sa note n'est pas claire. Il s'agit de la succession, gérée par Philippe Dentend, d'Alphonse Buffault (1762-1844), régent de la Banque de France, décédé le 20 septembre 1844 sans alliance, et de son frère Philippe (1760-1850), receveur général, dont les deux filles étaient légataires de leur oncle ; la cadette, Marie-Aglaé (1794-1857), avait épousé le 3 avril 1813 Amédée-Louis de Cubières (1786-1853), qui devint général et ministre de la Guerre, avant d'être impliqué et condamné en 1847 dans le scandale Teste ; le couple ne semble pas avoir eu d'enfant. Alexis Laurent et son père possèdent, outre deux petites maisons à Neuilly, un immeuble parisien au 47 rue Neuve des Petits- Champs, sur lequel repose la créance.
765
LAURENT-PICHAT (Léon). — 46-25.
Né à Paris le 11 juillet 1823. — Mort à Paris le 12 juin 1886.
Né Léon Laurent, de père inconnu et de « Rosine Laurent », adopté en 1832 par Étienne Pichat, et finalement reconnu comme son fils naturel par Mme Rose Deslandes en 1851, il avait hérité d'une fortune importante qui lui permit de voyager en Italie, en Grèce, en Égypte et en Syrie avec son ami Henri Chevreau, et de publier à leur retour un recueil de vers, Les Voyageuses (1844). Il collabora à divers journaux démocratiques avant de fonder en 1852 la Revue de Paris dont il prit la direction. Il publia des romans, des essais, de la poésie, et poursuivit sa carrière de publiciste après l'interdiction de sa revue en 1858. Député de la Seine en 1871, il devint sénateur inamovible en 1875.
LE BRETON DU PLESSIS :volt PLESSIS.
LEBRUN (Thérèse-Amédée-Anais RICO, Mme Louis-Frédéric-Auguste), dite la comtesse de BASSANVILLE. — *46-90, *46-92 M.
Née à Paris le 7 janvier 1803. — Morte à Paris le 7 novembre 1884.
Élevée par Mme Campan, dame d'honneur de la duchesse d'Angoulême, cette femme de lettres fonda en 1846 le Journal des jeunes filles, et elle dirigea le Moniteur des Dames et des Demoiselles. Sous son pseudonyme de comtesse de Bassanville, elle a publié de nombreux ouvrages destinés aux jeunes filles, comme La Corbeille de~eurs (1847), le Code du cérémonial (1867) ou L'Art de bien tenir une maison (1878). Elle est surtout connue pour ses quatre volumes des Salons d'autrefois, souvenirs intimes (1862-1866), évoca- tion des salons que l'auteur a bien connus, du Premier au Second Empire.
LECLERC (M.). — *46-173 M, *46-186 M, *46-187.
Propriétaire à Blanzac, et voisin de Vigny, qui eut avec lui des problèmes de bornage. Il était le gendre du chirurgien Jean Charlet (voir Corr., t. 5, p. 604), dont les terres, à Ruiné, jouxtaient celles du Maine-Giraud.
L'ÉGLISE DE FÉLIX (Casimir-Scipion-Marie chevalier de). — *48-141 M,
*48-147.
Né à Sarrians (Vaucluse) le 14 août 1769. — Mort à Saint-Chéron (Essonne) le 20 mars 1854.
766
Il est le second fils, d'une fratrie de dix enfants, de Joseph-Sébastien de l'Église (Courthezon, 6 septembre 1730 —Orange, le 23 juin 1794) et de Marie-Thérèse de Sylvecane de Camaret, originaire de Saxrians. Élève de l'École militaire de Paris, capitaine émigré et à ce titre inscrit sur la liste des pensionnaires de la liste civile sous la Restauration et la monarchie de Juillet, chevalier de Saint-Louis, Casimir Scipion fit sa carrière dans l'administration des finances où il fut, entre autres, sous-chef du contentieux à la caisse d'amortissement. (Nous précisons la notice publiée dans Corr :, t. 3, p. 663.)
LEHMANN (Carl-Ernst-Rudolf-Heinrich-Salem dit Henri). — 46-91. Voir Corr., t. 5, p. 621.
LOURMAND (Adrien). — *46 58, *46-71, *46-72 M, *46-124, *47-40,
*47-41 M, *47-66, *48-34.
Voir Corr., t. 4, p. 894.
LURAT (François). — *46-199 M.
Curé à Sers (Charente) de 1843 à 1845, il est ensuite le curé de Blanzac ;lors du recensement de 1846, il est âgé de 42 ans, et vit avec sa nièce Marie Thérèse Gobelet (29 ans) et son neveu Jean-Paul Gobelet (22 ans). Il meurt à Blanzac le 23 mai 1850 à 47 ans.
MAILLÉ (Blanche Joséphine LE BASCLE D'ARGENTEUIL, duchesse de).
— *47-ISS, *47-156, *48-82, 48-99 D, *48-114, 48-135 D, *48-143. Voir Corr., t. 1, p. 515.
MAILLÉ (Jacquelin-Armand-Charles de MAILLÉ DE LA TOUR-LANDRY, duc de). — *46-32, 46-33 D.
Né à Paris le 5 mai 1815. — Mort à Paris le 4 mars 1874.
Fils de Charles-François-Armand de Maillé (1770-1837) et de sa seconde femme (voir ci-dessus), il épousa le 15 octobre 1845 Charlotte- Eustachine Jeanne d'Osmond (1827-1899) dont il eut, de 1858 à 1866, sept enfants. Troisième duc de Maillé, il vivait une grande partie de l'année dans son château de Châteauneuf--sur-Cher.
MALÉZIEU (Pierre-Alexandre, vicomte de). — 48-83 D, *48-98.
Né à Senlis (Oise) le 2 septembre 1795. — Mort à Vienne (Isère) le 23 janvier 1852.
767 Fils de Jean-Baptiste-Charles René de Malézieu (1774-1798) et de Marie-Louise Reynard de Bussy (1778-1823). Il épousa, à Paris, le 30 avril 1823, Claude-Victoire Mérigot de Sainte-Fère (Paris, 4 janvier 1802-Paris,
12 janvier 1866). Cet ami d'enfance de Vigny partageait sa vie entre Paris — en 1846, Vigny note son adresse rue Vaneau — et Senlis, dans les propriétés familiales (voir Corr., t. 2, il est appelé par erreur Pierre- Auguste). Il avait deux enfants :Marie Josèphe-Charlotte de Malézieu (1824 ? —Pise, 15 janvier 1852), qui épousa son cousin Alexandre de Bony de Lavergne (1815-1883), en 1823, en l'église Saint Thomas d'Aquin, et eut deux enfants, Jeanne (1843-1870) et Roger (1848-1915) ; Paul (Paris, 27 juillet 1826 Vayres, 16 juin 1875) épousa Marie-Louise de Ségur d'Aguesseau (1829-1911), dont il eut également deux enfants, Marie-Louise (1852-1936) et Christian (1855-1910). Alexandre-Pierre devait mourir victime d'un accident vasculaire alors qu'il se rendait à Pise, avec sa femme, au chevet de sa fille, ignorant qu'elle était décédée huit jours auparavant.
Les Malézieu s'étaient alliés au début du xvllie siècle aux Junquières, une ancienne famille de Senlis où ils s'étaient implantés par cette alliance. Jean-Baptiste Joseph de Malézieu (Paris, 1738-Senlis, 23 août 1786) avait en effet épousé Angélique-Catherine-Élisabeth de Junquières (Senlis, 1739-1778), fille d'un écuyer, conseiller du Roy et lieutenant particulier au baillage et présidial de Senlis où il était un riche pro- priétaire. Le frère d'Angélique, Amable-Louis de Junquières (Senlis,
13 août 1747-Senlis, 9 septembre 1821), officier d'artillerie, qui fut fait chevalier de l'ordre de Saint-Louis, avait deux fils, François-Isidore et Jean-Baptiste-Isidore (Gisors, 1781 Versigny, 1861). Ce dernier fut garde du corps du Roi dans la compagnie du Luxembourg ; il fut fait chevalier de la Légion d'honneur au retour de Gand. Par son mariage avec Aglaë de Versigny, il fit entrer dans les propriétés des Junquières le château de Valjenceuse, situé à un km de Senlis :comme Nerval entre autres, Vigny fréquenta cette propriété où Mme de Junquières tenait un salon animé ; il a laissé dans l'album de cette dernière au moins deux poèmes datés de 1849 et 1855.
MAI,OT (Jacques-Alexandre). — 48-97 D, *48-101, *48-137 M, *48-146.
Copropriétaire avec les époux Derobe de l'immeuble du 6, rue des
Écuries d'Artois, qu'habitait Vigny. Lors du premier bail, en 1838, les
768 propriétaires étaient Pierre-Gervais Frichet, et sa fille Marie Joséphine, qui avait épousé Nicolas Derobe, chef ébéniste au palais de Saint Cloud. Le 21 février 1845, lors du renouvellement du bail de l'appartement du 2e étage occupé par Vigny, les propriétaires sont Jacques-Alexandre Malot, « propriétaire, demeurant àSaint-Cloud », et les époux Derobe; mais c'est à Malot que Vigny paiera régulièrement son loyer jusqu'à sa mort. (Voir Vigny et les siens, p. 303.)
MARS (Victor-Étienne-Guillaume DEMARS dit Victor de). — *48 59.
Né à Strasbourg le 17 juillet 1817. — Mort à Clamart le 4 juillet 1866.
C'est à partir de 1838 que Buloz engagea Victor de Mars comme secrétaire de direction de la Revue des deux mondes ; en 1839, il en devint directeur-gérant en société avec les frères Bonnaire et Buloz, et il signa la « Chronique de la quinzaine » de cette date jusqu'à sa mort. En janvier 1846, il fut nommé gérant de la revue.
MARTEL, (Rose-Christiane de SAINT-PoL,, Mme François de). — *48-78 ( ?). Née àSouzy-la-Briche (Essonne) le 12 juin 1780. — Morte à Versailles le 7 mars 1853.
Cousine de Vigny, Rose-Christiane de Martel est la fille de Louis de Saint-Pol (Souzy-la-Briche, 24 octobre 1753 —Versailles, 4 juillet 1837) et d'Élisabeth de Marillac (1757-1840) ; elle est donc la petite-fille d'Étienne-Chrestien de Saint-Pol (1718-1801) et de Françoise-Louise de Vigny, tante de Vigny. Elle aépousé àSaint-Gilles la Briche (commune de Souzy-la-Briche, Essonne), lieu d'origine de la famille de Saint-Pol, François de Martel (Breteuil, 11 avril 1770 —Versailles, 8 janvier 1855). — Précisons que c'est sa tante, la soeur (et non la fille, voir Corr., t. 3, p. 645) de Louis de Saint-Pol, Henriette-Marie-Victoire de Saint-Pol (1754-1801), qui a épousé Alexandre des Mazis, dont elle divorça ensuite ; le correspondant de Vigny en 1835 n'est pas le fils de Louis de Saint- Pol (on n'en recense qu'un, Ange, né en 1782 et mort en 1801), mais Louis lui-même, qui fut premier page de la grande écurie et colonel de cavalerie en 1814.
MARTIN (Nicolas). — *47-31, *47-97. Voir Corr., t. 4, p. 895.
769 MASGANA (Paul). — *47-46, *47-47.
Né le 8 mars 1802. — ?
Ce libraire, installé au n° 12 des Galeries de l'Odéon, obtint son bre- vet de libraire le 10 mai 1838, mais il exerçait déjà depuis une dizaine d'années. Celui que Sainte-Beuve appelle « le Barbin des Galeries de l'Odéon » (lettre à Juste et Caroline Olivier, 4 novembre 1846, Corr. Sainte-Beuve, t. 5, p. 319), semble avoir eu réputation d'honnêteté, malgré un physique difficile qu'évoque Armand de Pontmartin lorsqu'il décrit « l'Odéon, le Luxembourg, la rue de Vaugirard, la galerie où le libraire Masgana, jaune et grêlé, vendait aux rhétoriciens, pour 25 centimes, une édition in-32 de Tartuffe, de Charles IX ou du Mariage de raison » (Souvenirs d'un vieux critique, 3e série, Calmann-Lévy, 1883, p. 123). Il fut l'éditeur de Brizeux, de Barbier (Iambes et poèmes, 1840 et 1849), d'Hégésippe Moreau, de Marmier...
MATRAT (S.) — *48-122.
Directrice des postes à Blanzac en 1848.
MAUNOIR (Camilla). — 48-52, 48-64, 48-69. Voir Corr., t. 3, p. 638.
MAURIN (Louis). — *46-95 M, *46-96, *46-167 M, *46-171, *46-177 M,
*46-178, *46-180 M, *47-58 M, *47-61, *47-110 M, *47-111, *47-114 M, *47-119, *48-73 M, *48-75 M.
Notaire à Châteauneuf--sur-Charente, où il a succédé à Maître Jean Tabuteau (voir Corr., t. 2, p. 552). Au recensement de 1846, il est âgé de 28 ans, marié à Jeanne Jobit (21 ans), et père de Lucile (20 mois).
MAZZINI (Andrea-Luigi). — *48 SS.
Né à Pescia (près de Pistoia) le 11 juin 1814. — Mort à Marseille en août 1849 ( ?).
Après des études de droit à Pise, cet homonyme de Giuseppe Mazzini vient à Florence où il commence une activité de journaliste et publiciste, traduisant Schiller, dirigeant la Rivista musicale di Firenze, et publiant un opuscule philosophique, Idee per servire d'introduzione ad una storia delle scienze (1841). Émigré en France en 1844 à cause de ses idées répu- blicaines, il collabore à Paris à la Gazzetta italiana, et rédige en français
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un important ouvrage en 2 volumes, De l'Italie dans ses rapports avec la liberté et la civilisation moderne (Amyot, 1847). Rentré en Toscane en 1848, il milite avec la gauche républicaine. Au début de 1849, il est l'envoyé du gouvernement provisoire de Toscane au royaume des Deux-Siciles, mais la contrerévolution florentine l'oblige à retourner en France ; il serait mort à Marseille de la fièvre typhoïde.
MENNESSIER-NODIER (Marie). — *48-16. Voir Corr., t. 2, p. 541.
MERLE (Jean-Toussaint). — *47-160. Voir Corr., t. 2, p. 541.
MEYENDORFF (Alexandre de). — *47-120.
Né à Riga le 13 août 1796. — Mort à Saint-Pétersbourg le 12 janvier
1865.
Il est un des quatre fils du général de cavalerie russe, Casimir de Meyendorff —voir Corr. t. 3, p. 639. Il épousa, le 20 septembre 1825, Élisabeth, baronne d'Hogguer (La Haye, 1804 —Paris, 1875), qui mourut dans son hôtel particulier parisien au 20 rue Barbet de Jouy. Chambellan de l'empereur de Russie, il fut longtemps président de la Chambre de commerce de Moscou.
MICHAUD (Bernard). — 48-76 D. Voir Corr., t. 2, p. 542.
MIET (Alexandre). — *48-100.
Né à Paris le 27 octobre 1794. — ?
Fils d'un ancien vicaire de Saint-Germain des Prés, défroqué à la Révolution, Alexandre Miet fait paxtie de la promotion de 1814 de l'École polytechnique. En 1827, il épouse Joséphine de Monet de Lamarck, fille du célèbre naturaliste. Professeur de mathématiques au Collège royal de Bourbon, devenu en 1848 Lycée Henri IV, et examinateur pour l'École navale, il demeure 8 rue des Beaux-Arts. Sa fille Zélie épouse le 7 novembre 18541'avocat François dit Eugène Bardy (1823-1880).
MOLÉ (Louis-Mathieu, comte). — *46 S. Voir Corr., t. 5, p. 623.
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MONTALEMBERT (Jeari-François-Charles). — *46-203 M, *46-204, *47-
48, *47-73, 48-43, 48-72, *48-112, 48-125 D, *48-130.
Né à Blanzac le 14 thermidor an VIII [2 août 1801]. —Mort à Angoulême le 3 février 1871.
D'une famille d'officiers de santé pax son grand-père paternel, Charles (mort à Blanzac le 17 ventôse an VIII [8 mars 1800]), et par son père, Jean-Baptiste (Blanzac, 11 janvier 1772-Angoulême, 15 février 1854), qui fut à la fois médecin et directeur des Postes de Blanzac, Jean- François-Charles tient par sa mère de la bourgeoisie locale de robe et d'administration. Sa mère, Marguerite Guimberteau, qui s'est mariée à Blanzac le 30 fructidor an VIII [17 septembre 1800], est la fille de Jean-François, né à Angoulême, installé à Blanzac avec une charge de notaire avant de devenir également juge sénéchal ; sa soeur, Marie- Catherine, aépousé Stanislas Ogier Desgentils, receveur de la régie de l'enregistrement de Blanzac, frère de Virginie, l'épouse du notaire Jean Tilliaxd (voir Corn, t. 2, p. 553). Un des frères de Marguerite Guimberteau fut avocat et membre du Conseil des Cinq-cents, tandis qu'un autre exerça la médecine comme son époux.
Jean-François-Charles épousa le 8 juillet 1832 à Blanzac, où il exer- çait, Marie-Valérie-Élisabeth Hubert, fille de Jean-Baptiste Hubert et d'Anne-Élisabeth Richard, demeurant à Châteauneuf, et soeur de l'avocat Alexandre Hubert de Sainte-Croix. Ils n'eurent pas d'enfant. Autour de la fin de 1847 et du début de 1848, ils s'installèrent à Angoulême, probablement au n° 16 place de la Commune.
MONTIERS (Amélie MUNTZENBERG, marquise de). — *46-45.
Née en 1795 ( ?). — Morte à Paris le 20 mars 1855, à l'âge de 60 ans.
Elle avait épousé à Paris le 6 mai 1812 le négociant Kalman Rémy Léopold, qui fut autorisé à porter le nom de Ramback par ordonnance du 26 décembre 1834. Veuve, elle se remaria à Paris, le 16 novembre 1840, avec Charles-Marie Joseph Tarteron de Montiers, dit le marquis de Montiers (1778-1844), officier de cavalerie, chevalier de la Légion d'honneur (1832), qui avait lui-même épousé en premières noces, le 17 janvier 1803 à Paris, Marie-Louise-Caroline-Auguste de La Valette (1783-1836), dont il eut deux filles. En 1851, la marquise de Montiers habitait au 13, rue de la Ville-l'Évêque.
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NISARD (Désiré). — *47-1. Voir Corr., t. 1, p. 521.
NOTE. — *48-80.
ORGLANDES (Camille d'). — 46-31. Voir Corr., t. 2, p. 544.
ORSAY (Alfred GRIMOD, comte d'). — *48-9, *48-11, *48-12. Voir Corr., t. 3, p. 642.
PAIGNON (Jacques-Philippe, dit Eugène). — *48-30, *48-35, *48-38,
48-47, *48-49 M, *48 53.
Né à Mussidan (Dordogne) le 3 septembre 1812. — Mort à Montgaudier (commune de Montbron, Charente) le 8 septembre 1894.
Fils de Jean-Baptiste, chirurgien, et de son épouse Jeanne Tillard, il fit ses classes aux collèges d'Angoulême et de Bordeaux, puis ses études de droit aux facultés de Toulouse et de Paris. Licencié en droit, il fut reçu avocat en 1835 ; il exerça à Toulouse avant de prendre une charge d'avoué à Angoulême entre 1840 et 1851 — en 1838, il habitait Barbézieux lorsqu'il fut témoin au mariage de Gilbert Chertier. Il fut ensuite avocat au Conseil d'État et à la cour de Cassation de 1851 à 1856 avant d'abandonner la profession pour diriger une maison de banque à Paris jusqu'en 1859. À la fin de sa carrière, il se retira en Charente, où il s'adonna à sa passion pour l'archéologie, près de sa « villa Paignon » à Montgaudier.
Après un premier mariage avec Victorine Rodier, il épousa en secondes noces, Elmire-Armantine Peigné (Troyes, 1821-Paris, 1872), issue d'une famille de commerçants assez aisée et soeur d'un camarade d'université, Alfred-Charles Peigné, avocat et journaliste républicain radical, futur préfet de la Drôme. À la fin de sa vie, Paignon se remaria avec une toute jeune Jeanne Arzena, de plus de quarante ans sa cadette, avec qui il finit sa vie.
Outre Éloquence et improvisation (Cotillon, 1846), il publia un très engagé Code des rois. Pensées et opinions d'un prince souverain sur les affaires de l'État (Cotillon, 1848), puis divers ouvrages de droit et de jurispru- dence : un Commentaire théorique et pratique sur les ventes judiciaires des
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biens immeubles (Cotillon, 1841), un Traité juridique de la construction, de l'exploitation et de la police des chemins de fer (Imprimerie et librairie des chemins de fer, 1853) ou une Théorie légale des opérations de banque, ou Droits et devoirs des banquiers en matière de commerce et d'argent (Guillaumin et Cie-Durand, 1854). Tout en donnant des articles à La Presse et à La Liberté entre 1857 et 1866, il collabora au Dictionnaire général de la politique (Lorenz, 1873), pour au moins deux articles (« contrat social », « contrat politique »)qui firent partie de la documentation rassemblée par Flaubert pour Bouvard et Pécuchet.
PASQUIER (Étienne-Denis, duc). — *47-136.
Né à Paris le 22 avril 1767. —Mort le 5 juillet 1862.
Fils aîné d'Étienne-Pierre Pasquier de Coulans (1736-1794), conseiller au Parlement de Paris guillotiné, et d'Anne Thérèse Gauthier d'Hauteserve (1748-1794). Conseiller au Parlement de Paris dès l'âge de vingt ans, avec une dispense d'âge, il fut emprisonné sous la Terreur et proscrit. Nommé par Napoléon maître des requêtes au Conseil d'État en 1806, il fut créé baron deux ans plus tard et devint un influent préfet de police. Rallié aux Bourbons dès 1814, il fut plusieurs fois ministre sous les deux Restaurations. En 1821, Louis XVIII le fit pair de France. Il fut président de la chambre des Pairs de 1830 à 1848 et à ce titre joua un rôle important au moment des procès Teste et Cubières ou de celui du duc de Choiseul-Praslin; Louis-Philippe fit revivre pour lui en 1837 le titre de chancelier de France. Louis-Philippe l'avait fait duc en 1844. En 1848, il abandonna toute activité politique. Le 28 septembre 1815, il avait élevé à la dignité de Grand-Croix dans l'ordre de la Légion d'honneur.
Ami de Chateaubriand, il fut élu contre Vigny le 17 février 1842 au fauteuil de Frayssinous, à l'Académie française.
PASQUIER DE COULANS (Jules-Paul, baron). — *48-27.
Né à Paris le 25 janvier 1774. —Mort en 1858.
Second fils d'Étienne-Pierre Pasquier de Coulans (1736-1794), conseiller au Parlement de Paris guillotiné, et d'Anne Thérèse Gauthier d'Hauteserve (1748-1794), Jules-Paul Pasquier de Coulans, après avoir été unsous-préfet très bonapartiste de La Flèche, se rallia aux Bourbons dès 1814 comme son frère : il fut préfet de la Sarthe sous les deux Restaurations, se signalant par son zèle. Il fut directeur de la Caisse
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d'amortissement et des dépôts et consignations de 1818 à 1848. Conseiller d'État de 1826 à 1848, il avait été élevé au grade de commandeur dans la Légion d'honneur le 22 mai 1844.
PEPIN (Dr C.). — *48-62, *48-81 M.
Médecin parisien de Vigny, domicilié 7 faubourg du Roule.
PERRIER (Joseph). — *46-78.
Correspondant non identifié, probablement un apprenti poète qui avait envoyé des vers à Vigny.
PlcxoT (Amédée). — 47-95.
Né à Arles le 3 novembre 1795. — Mort à Paris le 12 février 1877.
Après des études de médecine, Pichot ouvrit un cabinet à Paris, mais abandonna rapidement la médecine pour la littérature. Il se fit connaître comme traducteur de Thomas Moore et de Byron, et fut un des principaux traducteurs (notamment de Dickens) et introducteurs de la littérature anglaise en France. Il devint rédacteur en chef de la Revue britannique en 1829, et prit en octobre 1831 la succession de Charles Rabou à la tête de la Revue de Paris, qu'il dirigea jusqu'en mai 1834. Il a publié de nombreux ouvrages historiques, des contes, des récits de voyages, etc. Son fils Pierre-Amédée (1841-1921) lui succèdera à la tête de la Revue britannique.
PINGARD (Antonins-Louis). — 46-39.
Né à Paris le 10 messidor an V (28 juin 1797). — Mort à Paris le 5 septembre 1885.
Fils de Jean Pingard, premier huissier de l'Institut, né à Sedan et mort à Paris le 2 mars 1830, âgé de 73 ans, et de Marie-Denise Perrot, qu'il avait épousée à Paris le 24 mai 1787. Antonins, né à l'Institut, y occupa pendant quarante-six ans d'importantes fonctions. Il était depuis 1841 l'adjoint d'Étienne Cardot, chef du secrétariat et agent comptable de l'Institut, à qui il succéda dans ces fonctions le 27 février 1847. Marié àHéloïse-Annette-Félicité Pierdon, il en eut un fils, Julia-Félix, né à l'Institut le 19 avril 1829, qui devint son adjoint en 1851, avant de succéder à son père en 1886, et qui mourut à Créteil le 15 juin 1905.
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PLAUCHUT (Edmond). — *48-48.
Né le 6 janvier 1824 àSaint-Gaudens (Haute-Garonne). —Mort à Biarritz le 30 janvier 1909.
Fils d'un inspecteur des bois destinés à la marine royale, muté en 1832 à Angoulême où il mourut en 1838, Plauchut fut de bonne heure employé dans une maison de roulage, puis chez un banquier d'Angoulême ;ses loisirs étaient consacrés à la littérature. Ayant embrassé avec ardeur la révolution de 1848, il correspond alors avec Vigny, lors de sa candidature électorale, et aussi avec George Sand ; il devient, de novembre 1848 à octobre 1849, sous la direction de Louis Lurine, journaliste à La Conciliation, journal fondé par des libéraux charentais pour concurrencer Le Charentais, jugé trop conservateur; après la chute de la République, il veut partir pour un long voyage en Asie, mais fait naufrage aux îles du Cap Vert, ne pouvant sauver qu'une cassette contenant les lettres de Sand, grâce auxquelles il est recueilli par un admirateur portugais de la romancière. De retour en France après des voyages en Extrême-Orient, il raconte ses aventures dans Un naufrage aux îles du Cap-Vert (1865), repris avec d'autres récits de voyage dans Le Tour du Monde en cent vingt jours (1872). Il est l'auteur de divers ouvrages et articles principalement sur l'Asie. Ayant enfin rencontré George Sand en 1861, il devient, à partir de 1865, un familier de Nohant.
Voir Michelle Tricot, Christiane Sand, L'Ami de George Sand en Berry. Edmond Plauchut le tartarin de Nohant (Geste éditions, 2009).
PLESSIS (Élisabeth-Alexandrine BLÉRÉ, vicomtesse Hector LE BRETON
Du). — 46-165, 48-24, 48-88, 48-93, 48-126 D ( ?).
Née à Tours le 7 janvier 1817. — ?
Fille d'Omer-François Bléré (Tours, 1789-Tours, 1865), qui fut avo- cat, doyen et bâtonnier de son ordre puis juge suppléant au tribunal de première instance de Tours, et de son épouse Marie-Élisabeth Dupré. Cette Tourangelle est une cousine par alliance de Vigny, qui fait sa connaissance lors de son séjour en Touraine en septembre 1846. Elle a en effet épousé à Tours, le 7 septembre 1841, Hector, vicomte Le Breton du Plessis (Neuvy-le-Roi, 10 juillet 1812- ?). Celui-ci est le fils de Charles- Hector-Victor Le Breton du Plessis (Couture-sur-Loir, 1761-Neuvy-le-Roi, 1821), officier de l'armée comme ses grand-père et père, et chevalier de Saint-Louis ; il a épousé le 16 août 1805 à Chalo-Saint-Mars (Essonne),
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Christiane-Henriette de Vigny (1775-1819), fille de Claude-Louis-Victor de Vigny (1730-1808), frère aîné de Léon-Pierre, et d'Augustine, l'épouse de Pierre Joseph-Étienne de Boësnier, administrateur et chevalier de la Légion d'honneur, qui est le témoin d'Hector Le Breton du Plessis en 1841. Hector a une soeur, Hectorine (Neuvy-le-Roi, 11 juin 1810 —1~` décembre 1855), qui a épousé Octave Joseph Chicoyneau de Lavalette (Saint-Cyr-sur-Loire, 1796-Neuillé-Pont-Pierre, 1886), dont elle a trois enfants, Octavie (Tours, 1835 Tours, 1917), Jean-Baptiste-Alphonse (1836-1911) et Paul-Émile (Neuillé-Pont-Pierre, 1838-Semblançay, 1910).
Alexandrine et Hector, qui se partagent entre Tours, où ils résident rue de Jérusalem, chez les Bléré, et leur terre de Dolbeau, près de Semblançay, au nord-ouest de Tours, ont un fils, Hector-François, né à Tours, le 26 juillet 1842.
PLOUVIER (Édouard). — *46-40, *46-51 M, *46-168. Voir Corr., t. 4, p. 901.
POIRET (C.). — *48-]O.
Deuxième clerc de l'étude du notaire Philippe Dentend.
POMMIER (Amédée). — *48-28.
Né à Lyon le 20 juillet 1804. —Mort en 1877.
Ses brillantes études au collège Bourbon firent d'Amédée Pommier un homme de lettres « de la glorieuse ventrée de poètes qu'avait portés 1830 », selon la formule de Barbey d'Aurevilly qui consacra plusieurs articles à deux de ses recueils de poésie L'Enfer (1856) et Colifichets et jeux de rimes (1866), faisant de lui un « Boileau ardent qui s'était chauffé à ce Malherbe de flamme qu'on appelle Victor Hugo » (Les ouvres et les hommes, 3e partie, Les poètes, Amyot, 1862, p. 203). S'il commença par des ouvrages de philologie latine (une traduction du Dialogue sur la vieillesse de Cicéron pour la Bibliothèque latine de Panckoucke, un projet inachevé de « Collection des classiques latins » avec traduction française en regard), il se consacra rapidement à la poésie et devint, selon une autre formule de Barbey d'Aurevilly, un « rude joueur de rimes » (ibid., p. 213) ; son premier recueil, Poésies. Premières armes, parut chez Abel Ledoux en 1832. Le pamphlet La République ou le Livre de sang (183, publié sans nom d'auteur, lui fit reconnaître des qualités de poète
777 satirique; Océanides et fantaisies (1839), Crâneries et dettes de coeur (1842), Colères (1844) suivirent. Il concourut à de multiples prix de poésie depuis celui des Jeux floraux (en 1827, son ode, L'Expédition de Russie, fut couronnée) jusqu'à ceux de l'Académie pour lesquels il entra en relation avec Vigny en 1848. Il collabora également à L'Artiste, la Revue des deux mondes, L'Univers ou encore à La France littéraire et au Livre des Cent-et-un (« Les Fêtes publiques à Paris », « Les Musées en plein vent »). Il fut gérant de la Société des gens de lettres du 31 décembre 1837 au let novembre 1846.
Charles Asselineau lui consacre une notice dans Les Poètes fran~-ais, préfacé par Sainte-Beuve, t. 4 (Les Contemporains), Louis Hachette et Cie, 1863.
PONGERVILLE Dean-Baptiste-Antoine-Aimé SANSON dit de). — 46-11 D,
*46-23, *46-146 M, *46-147.
Né à Abbeville (Somme) le 3 mars 1782. — Mort à Paris le 22 janvier
1870.
Poète, Pongerville se fit surtout connaître comme traducteur de Lucrèce, Ovide, Virgile mais aussi de Milton. Élu en 1830 à l'Académie française, il fut conservateur de la Bibliothèque Sainte-Geneviève (1846) puis à la Bibliothèque nationale (1851).
PouJouLAT (jean Joseph-François). — *46-164, *47-10 M, *47-12, *47-17. Né à Montferrand-la Fare (Bouches-du-Rhône) le 28 janvier 1808. — Mort à Paris le 5 janvier 1880.
Royaliste fervent, Poujoulat devint dès 1828 l'ami et collaborateur de Joseph-François Michaud qu'il accompagna en 1830 dans son voyage en Orient ; à leur retour, ils publièrent leur Correspondance d'Orient, 1830-1831 (1832-1835, 7 vol.). Puis ils se consacrèrent à la Nouvelle col- lection des mémoires pour servir à l'histoire de France (1836-1838, 32 vol.). Collaborateur du journal légitimiste La Quotidienne, il publia un roman, La Bédouine (1835), et de nombreux ouvrages historiques. Élu à l'Assemblée constituante en 1848 par les Bouches-du-Rhône, puis à l'Assemblée législative, il quitta la politique après le 2 décembre pour se consacrer à ses travaux et au journalisme d'opposition monarchique dans L'Union.
POULLION-DESGRANGES :volt DESGRANGES.
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PRADEL (Abbé). — *46-9.
Correspondant occasionnel non identifié, cet abbé Pradel ou de Pradel a demandé à assister à la réception académique de Vigny.
RAUCOURT (Achille). — *47-45, *47-93, 47-94 D, *47-152.
Né à Rennes en 1804. —Mort le 4 juin 1855.
Clerc de notaire, il abandonna son métier pour se consacrer au théâtre, à Brest, Angers, puis Bordeaux, où il se fit en dix ans une belle réputation, malgré une voix un peu nasillarde. Il monta en 1836 à Paris, où il débuta brillamment dans La Duchesse de la Vaubalière, drame de Balisson de Rougemont, à la Porte Saint-Martin, où il fit presque toute sa carrière, en rival de Frédérick Lemaître qu'il ne réussit jamais à détrôner. Il publia en 1846 un recueil de Chansons et poésies.
RAUZAN (Claire Henriette Philippine Benjamine de DURFORT de DURAS, duchesse de). — *47-19.
Née à Londres (Angleterre) le 25 septembre 1799. — Morte à Paris le 11 novembre 1863.
Seconde fille de Claire de Coëtnempren de Kersaint (117-1818) et d'Amédée Malo de Durfort, duc de Duras (1771-1838), elle épousa le 30 août 1819 Henri Louis, marquis de Duras-Chastellux, créé duc à brevet de Rauzan en faveur de ce mariage ; ils eurent une fille, Marie, qui épousa en 1842 le marquis de Lubersac (1812-1878).
Selon Viel-Castel, Marie d'Agoult et elle étaient « rivales comme mécènes littéraires » (Mémoires sur le règne de Napoléon III, 1883, t. 1, p. 39)• Dans ses Mémoires, souvenirs et journaux, la première explique qu'elles furent parmi les dames du faubourg Saint-Germain qui ouvrirent leur salon aux jeunes romantiques. « Chez Mme de Rauzan, il y avait deux mondes :l'un, celui du soir, était nombreux, fort bruyant et très convenablement frivole ; le matin entre 4 et 6 heures apparaissait une tout autre série de visiteurs ;très peu de femmes, des hommes distingués dans la politique et les lettres ; c'était l'héritage et comme la continuation du salon de Mme la duchesse de Duras, mère de Mme de Rauzan », raconte Armand de Melun (Mémoires du vicomte Armand de Melun [...J, revus et mis en ordre pax le Comte Le Camus, 11e partie [t. 1], ancienne librairie H. Oudin, 1891, p. 157). On y rencontrait Villemain, Sainte-Beuve, Salvandy, Eugène Sue ou encore Liszt. En 1847, c'est Adolphe de Circourt qui invite Vigny à venir rue d'Anjou.
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RÉAL-DALLÉ — *47-123 M.
Tapissier, marchand de laines, tapis et sommiers élastiques, installé 24, rue du Bac.
REES (JOhri) —volt WILDE, REES, HUMPHRY, WILDE & C1e.
RESSÉGUIER (Jules de). — *46-IS, *46-19, *46-20. Voir Corr., t. 1, p. 526.
REYNALD (Hermile). — *46-4.
Né à Pradières (Ariège) le 13 septembre 1828. — Mort à Aix-en- Provence le 22 juillet 1883.
Ancien élève de l'École normale supérieure (1849), puis de l'École française d'Athènes (1853), agrégé de lettres (1855), docteur ès-lettres en 1856, avec une thèse sur Samuel Johnson, professeur aux lycées de Brest (1858) puis de Toulouse (1862), il est nommé professeur de littérature étrangère à la Faculté de Poitiers (1865), puis de littérature française à la Faculté des lettres d'Aix (1867), où il enseignera ensuite l'histoire. Auteur d'un pamphlet en 1849, Voix d'un légitimiste, il publie en 1860 une Biographie deJonathan Swift et des Recherches sur ce qui manquait à la liberté dans les républiques de la Grèce. En 1863, sous le pseudonyme de Léon Verdier, il donne une Histoire politique et littéraire de la Restauration. Il publiera après la guerre de 1870 des ouvrages historiques sur Mirabeau, l'Espagne et l'Angleterre.
BIVEAU (Mme du). — *46-130, *46-143.
Probablement parente ou correspondante parisienne du marquis de Bridieu, cousin de Vigny, elle demeure 16, rue Popincourt ; elle va s'occuper de Jeanne Bodichon-Carton, fille de la nourrice de Vigny, venue de Loches à Paris pour se faire opérer des yeux à la Pitié.
ROGIER (Charles). — *47-99 M, *47--104, *47-129, 47-133 D.
Né àSaint-Quentin (Nord) le 17 août 1800. — Mort à Saint Josse (Bruxelles) le 27 mai 1885.
Charles Rogier est issu d'une famille d'origine hennuyère établie à Cambrai au milieu du xvllie siècle. Son père, marchand de draps, mou- rut pendant la campagne de Russie. La famille Rogier s'établit alors à
780 Liège où Firmin, le frère aîné de Charles Rogier, avait été nommé maître élémentaire au lycée impérial. Tout en poursuivant des études de droit, Charles Rogier fut sollicité par ses amis Paul Devaux et Joseph Lebeau pour participer, avec Firmin, à la création du Mathieu Laenrbergh, en 1824 ; rebaptisé Le Politique en 1829, ce journal devint l'organe du libéralisme belge et le fer de lance de l'opposition au régime hollandais. Dès la fin du mois d'août 1830, Charles prit une part active à la révolution et à la proclamation de l'indépendance de la Belgique. Devenu membre du gouvernement provisoire, il entama dès les premières élections législatives d'août 1831 une carrière parlementaire ininterrompue jusqu'à sa mort. Ministre de l'Intérieur (1832-1834), puis ministre des Travaux publics (1840-1841), il fut appelé en 1847 à constituer le premier gouvernement libéral à la suite de la large victoire électorale du mois de juin Ce gou- vernement, qui se maintint au pouvoir jusqu'en 1852, eut à faire face à la grave crise des Flandres et aux remous suscités par les événements révolutionnaires de février 1848. Après avoir passé cinq années dans l'opposition (1852-1857), Rogier redevint chef du cabinet en 1857, avec le portefeuille de l'Intérieur (1857-1861) puis celui des Affaires étrangères (1861-1867). Sa politique économique et sociale fut marquée par ses liens avec Michel Chevalier; il fut l'artisan de l'organisation administrative de la jeune Belgique, développant le chemin de fer et les infrastructures économiques propices à l'essor des Flandres ; il oeuvra également dans les domaines de l'enseignement et des beaux-arts.
Avant la révolution de 1830, Charles Rogier avait fait un séjour à Paris :c'est sans doute à ce moment qu'il rencontra Vigny, comme il se lia àSainte-Beuve.
ROGIER (Firmin). — *47-112, *47-115 M, *47-131, *47-132, *47-138. Né à Cambrai le let avril 1790. — Mort à Bruxelles le let novembre
1875.
Après des études à Douai et à Paris, à l'École Normale, où il noua des liens avec Lacretelle entre autres, Firmin Rogier commença une carrière dans l'enseignement : à Liège où sa famille le rejoignit, puis en France jusqu'à la fin de la seconde Restauration. Il prit part en 1824 à la fondation du Mathieu Laensbergh, assurant la liaison avec les rédacteurs du Globe à Paris et rédigeant les articles de critique littéraire et théâtrale. Dès novembre, Firmin Rogier fut nommé représentant du gouvernement
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provisoire à Paris :ainsi débuta-t-il une carrière diplomatique qui dura jusqu'en 1864. De secrétaire de légation en 1831, il devint conseiller en 1837 puis, après la démission du prince de Ligne, il occupa la fonction d'envoyé extraordinaire et de ministre plénipotentiaire de Belgique à Paris jusqu'à sa retraite, après la mort de sa femme. Félicité von Fries (1820-1862), épousée à Paris le 26 octobre 1839, était la fille unique née du second mariage du banquier Johan von Fries (1777-1826) et de Fanny Muntzenberg (1795-1869), qui épousa ensuite le comte Alexandre-Louis de Girardin (1767-1848).
Voir Ernest Discailles, Un diplomate belge à Paris de 1830 à 1864, Académie royale de Belgique, Mémoirer, 2e série, t. III, Bruxelles, Hayez, 1908.
ROMAND (Gustave DU BOIS DE). — *46-12. Voir Corr., t. 3, p. 645.
ROSTOPCHINE (Evdokia [Eudoxie] Petrovna SOUCHKOVA, comtesse André). — *46-34.
Née le 23 décembre 1811. — Morte à Moscou le 3 décembre 1858.
Ayant perdu sa mère à six ans, elle fut élevée à Moscou par son grand-père maternel, Ivan Alexandrovitch Pashkov; aimant beaucoup lire, elle maîtrisait parfaitement l'allemand, l'anglais, le français et l'italien. Son premier poème, Talisman, fut publié en 1831, par les soins de Pierre Viazemsky. Elle épousa en 1833 le comte Andrei Fedorovitch Rostopchine (1813-1892), fils du gouverneur de Moscou, et frère cadet de la comtesse de Ségur. Le couple s'installa en 1836 àSaint-Pétersbourg, où la comtesse tint un brillant salon littéraire. Tandis que le comte s'occupait de ses haras réputés, la comtesse se livrait à la poésie, et publia de nombreux recueils. Lors de son voyage en Europe en 1845-1846, sa ballade allégorique, Mariage forcé, critiquant la conduite de la Russie à l'égard de la Pologne, lui valut d'être assignée à résidence à Moscou. Elle continua à écrire poésie et théâtre, mais sans retenir l'attention du public, et elle mourut quasiment oubliée.
ROUZET frères. — *47-84.
Ces tailleurs, installés au 47 rue Vivienne, avaient la pratique régu- lière de Vigny.
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SAINT-PRIEST (Alexis de). — *48-132, *48-ISO. Voir Corr., t. 1, p. 527.
SALVANDY (Narcisse dit Narcisse-Achille, comte de). — *46-79 M, *46-
80, *46-102, *46-103, *46-105, *46-110, *46-112 M, *46-114, *47-43. Voir Corr., t. 5, p. 629.
TABUTEAU (Étienne). — *46-196 M, *46-197.
Médecin, et maire de Champagne lors du recensement de 1846, il demeure aux Quillets et est âgé de 58 ans. Il est maxié à Élisabeth Rodin (50 ans) ;ils vivent avec leur fille Anne Tabuteau (25 ans).
TILLIARD (Jeari). — *46-100 M, *46-172 M, *46-174. Voir Corr., t. 2, p. 553.
Voir Corr., t. 4, p. 906.
TiSSOT (Pierre-François). — *46-13, 46-17 D.
Fils d'un marchand parfumeur de Versailles, jeune clerc de procu- reur, il embrassa la Révolution et travailla dans les subsistances ;député invalidé aux Cinq-Cents, il entra au ministère de la Police ;révoqué, il se consacra aux études littéraires et traduisit en vers les Bucoliques de Virgile (1800). Suppléant de Delille à la chaire de poésie latine au Collège de France en 1810, il lui succéda en 1813 ;destitué pour libéralisme en 1821, il fut réintégré dans sa chaire en 1830. Élu en 1833 à l'Académie française au fauteuil de Dacier, il publia plusieurs ouvrages historiques sur la Révolution et Napoléon, ainsi que des études littéraires sur la poésie latine (1821), sur Virgile « comparé avec tous les poètes épiques anciens et modernes » (1825-1830), sur la littérature française (1835).
TocQuEVILLE (Alexis de). — *48 S0, *48-51.
Si la correspondance avec Tocqueville —lui-même élu au fauteuil de Lacuée de Cessac le 23 décembre 1841— débute avec la vie d'académicien de Vigny, l'influence de l'auteur de la Démocratie en Amérique sur celui de I,a Sauvage est ancienne. Vigny lit et annote dès 1840 l'ouvrage de
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Tocqueville (voir Pl., t. 2, 1948, p. 1145) ; on peut également supposer qu'il est attentif aux discours et articles de ce dernier, tant les sujets de rencontre sont nombreux, qu'il s'agisse de la question de la liberté de l'enseignement, de celle de l'abolition de l'esclavage, de la conquête de l'Algérie et de la colonisation ou, bien entendu, de celle du régime démo- cratique des assemblées, que tous deux regardent à travers le double prisme anglais et américain. John Stuart Mill, qui fut un correspondant régulier de Tocqueville et une relation de Sarah Austin, ne s'y trompe pas qui associe les deux auteurs dans l'important article qû il consacre à Vigny en avril 1838 (The London and Westminster Review, vol. xxxl, n° ix, p. 1-23).
Contrairement à Vigny, Tocqueville n'était pas assidu aux séances académiques bi-hebdomadaires, sauf en 1847 lorsqu'il fut directeur de l'Académie ; néanmoins ils fréquentaient des cercles similaires :comme chez Sarah Austin, qui était la tante d'Henry Reeve, proche de Tocqueville depuis qu'il avait entrepris la. traduction de la. Démocratie ;chez les Circourt ; ou encore, à partir de 1849-1850, chez la soeur du général américain Lee, Mrs Childe (1811-1856) qui, depuis son installation, en 1842, à Paris où son mari, Edward Vernon Childe, était devenu correspondant du Times et Courier and Enquirer, tenait un salon rue de la Ville-l'Évêque.
*47-62.
Né à Cauvicourt (Calvados) le 31 août 1802. — Mort à Paris le 2 avri11859.
Fils de Raphaël Villedieu de Torcy (1768-1835) et d'Antoinette Marie Julie Lefèvre de Graffard de Sarceau (1776-1803), le marquis de Torcy épousa à Paris le 29 décembre 1824 la fille du général chouan, Aimé Casimir Picquet du Boisguy (1776-1839), Marie Camille Picquet du Boisguy (1806-1883), dont il eut deux fils, René Gaston et Aimé Raphaël, un officier de marine qui suivit les traces de son père en politique. Cet homme politique fit en effet toute sa carrière dans le département de l'Orne :maire, puis député (1846-1848) et conseiller général sous la monarchie de Juillet, il fut de la majorité qui soutint le ministère Guizot. Il fut fait chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur le 25 avril 1845 — et promu officier pax décret du 12 août 1853. C'est toujours dans l'Orne, dans la troisième circonscription, que, en février 1852, rallié àLouis- Napoléon Bonaparte après le coup d'État, il se présenta comme candidat officiel : il fut réélu jusqu'à sa mort, pendant la législature, en 1859.
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Tt7DERT (Éléonore de VIGNY, comtesse de). — *48-106, 48-117 D. Voir Corr., t. 5, p. 632.
VATOUT (Jean). — *47-77.
Né àVillefranche-sur-Saône (Rhône) le 26 mai 1791. —Mort à Claremont (Angleterre) le 3 novembre 1848.
Sixième enfant de Jérôme Vatout, négociant àVillefranche-sur-Saône, et de Philiberte Burdiat, il commença, sous l'Empire, comme secrétaire de Boissy-d'Anglas. Rallié aux Bourbons, il se lia avec Decazes et fit partie de son cabinet entre 1816 et 1818, date à laquelle il fut nommé sous-préfet de Semur avant d'être révoqué pour ses tendances libérales en 1820. L'amitié qu'il noua avec le duc d'Orléans dont il devint biblio- thécaire dès 18221ui valut les honneurs lorsque ce dernier monta sur le trône en 1830 : premier bibliothécaire du Roi en 1832, conseiller d'État en service extraordinaire en 1837, président du Conseil des monuments publics et historiques en 1839• Il fut également député pendant les dix- huit années de la monarchie de Juillet.
Après de nombreuses candidatures à l'Académie, qui lui valurent de constantes railleries dans la presse, il fut élu le 6 janvier 1848, mais mou- rut à Claremont où il avait suivi Louis-Philippe avant même d'être reçu sous la Coupole. Ses titres littéraires lui furent souvent contestés :outre l'établissement de catalogues (Catalogue historique des tableaux appartenant au duc d'Orléans, 4 vol., 1823-1826 ;Galerie lithographiée des tableaux du duc d'Orléans, 2 vol., 1824-1829), il donna quelques ouvrages historiques (HZ.rtOlre du Pdld1J-ROydl, 1830 ; SouvenlYJ h1JtoYlquer der YéJldenceJ YOydleJ de France, 7 vol., 1837-1846 ; Le Château d'Eu, 1844). Mais il est aussi l'auteur de textes et de chansons satiriques, qui lui aliénèrent la voix de Vigny, qui vota toujours contre lui : « il était le fou du roi et l'égayait par des chansons de mauvais goût toutes souillées de calembours un peu salissants » (22 novembre 1848).
VÉRITÉ (Marie-Angélique-Nicole). — *48-45.
Née à Paris (arrondissement Saint-Maxcel) le 5 octobre 1770. —Morte à Paris (12e arrondissement ancien) le 14 avril 1849.
Voir Corr., t. 3, p. 648, ici complétée.
VÉRON (Louis-Désiré). — 46-60 ( ?).
Né à Paris le 5 avril 1798. — Mort à Paris le 27 septembre 1867.
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Reçu docteur en 1823, Véron fit fortune avec la pâte pectorale Regnault, qu'il sut lancer avec un sens habile de la publicité. Il aban- donna vite la médecine pour se consacrer au journalisme, collaborant à La Quotidienne. Il fonda la Revue de Paris en 1829, puis dirigea brillam- ment l'Opéra de 1831 à 1835. Directeur du Constitutionnel en 1838, il en devint propriétaire en 1844 ; il le cédera en 1862 au banquier Mirès pour une somme fabuleuse. Il fut élu député de l'arrondissement de Sceaux en 1852 et en 1857. Il a publié en 1854 ses souvenirs sous le titre Mémoires d'un bourgeois de Paris.
VILLEMAIN (Abel-François). — *46-53 M, *46 54, *46-55, *46 59,
*46-61, *46-62, *46-63 M, *46-65, *46-84 M, *46-85.
Voir Corr., t. 1, p. 533.
VIZARD (Charles). — 47-29 A.
VOlr COYY., t. 4, p. 874 (BLOWER ET VIZARD).
VIZENTINI (Augustlri). — 47-165.
Né àSaint-Quentin (Aisne) le 18 octobre 1811. — Mort à Sens le 3 août 1890.
Fils aîné de l'acteur Augustin Vizentini (-1836). Après avoir joué en province, notamment comme premier comique à Tournai et au Grand Théâtre de Marseille, il débuta à Paris en 1833 à la salle Feydeau; il fut régisseur des Délassements-Comiques, de l'Opéra (1841-1847) avant de succéder à Bocage à la direction de l'Odéon, du let mars 1847 au 15 mars 1848. Il fut régisseur général puis directeur de la scène du théâtre de la Monnaie de Bruxelles (1849-1856), puis régisseur au Vaudeville et au Théâtre Lyrique (1868-1869), direc- teur de théâtres de province (Le Havre, Lille) et administrateur du Théâtre-Français au Caire en 1874. Il est le père d'Albert Vizentini (1841-1906), musicien et chef d'orchestre, qui succéda à Offenbach à la direction de la Gaîté.
WAILLY (Léon de). — *46 56, *46-64. Voir Corr., t. 2, p. 555.
WILDE (Charles). Voir ci-dessous.
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WILDE, REES, HUMPHRY, WILDE ET C1e. — <*46-14 M>, 46-41 A, 47-18 A, 48-2 A, *48-5 M, 48-7 A.
Voir Corr., t. 3, p. 649.
- Thème CLIL : 3639 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Art épistolaire, Correspondances, Discours
- ISBN : 978-2-8124-3499-0
- EAN : 9782812434990
- ISSN : 2261-5881
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-3499-0.p.0733
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 09/09/2015
- Langue : Français