Repères chronologiques
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Charles d’Orléans, un lyrisme entre Moyen Âge et modernité
- Pages : 225 à 230
- Collection : Recherches littéraires médiévales, n° 3
repères chronologiques
Plutôt que d’offrir une chronologie de la vie de Charles d’Orléans, nous indiquons ici les dates, grâce auxquelles le lecteur pourra situer ses poésies (et leur réception) dans leur contexte socio-culturel. Ces quelques repères lui permettront de mieux suivre les analyses proposées dans le présent volume.
1393 |
Eustache Deschamps écrit L’Art de dictier. Louis d’Orléans et son épouse comptent parmi les protecteurs du poète. |
1394 |
Naissance de Charles d’Orléans, fils de Louis d’Orléans et de Valentine Visconti, le 24 novembre 1394 au palais royal de Saint-Pol à Paris. |
1406 |
Charles d’Orléans épouse sa cousine Isabelle de Valois, fille du roi Charles VI et veuve de Richard ii d’Angleterre. |
1407 |
La nuit du 23 novembre, les sicaires du duc de Bourgogne assassinent Louis d’Orléans dans les rues de Paris. |
1408 |
Valentine Visconti se réfugie à Blois. Elle y meurt le 4 décembre. |
1410 |
Charles d’Orléans, veuf, épouse Bonne d’Armagnac, fille du comte Bertrand vii d’Armagnac, l’homme fort du parti orléanais. |
1414 |
Échange de ballades entre Charles d’Orléans et le poète chevalier Jean de Garencières. |
1415 |
Le 25 octobre, l’armée française subit une lourde défaite face aux troupes anglaises. La fleur de l’aristocratie française est tuée ou faite prisonnière à Azincourt : Charles d’Orléans restera vingt-cinq ans en Angleterre. – Mort de Jean de Garencières. |
1416 |
En réaction au désastre d’Azincourt, Alain Chartier écrit Le Livre des quatre dames. |
1419 |
Assassinat, sur ordre du futur Charles VII, de Jean sans Peur, duc de Bourgogne. |
1422 |
Mort d’Henri v, puis de Charles Vi. Le dauphin Charles se proclame roi de France ; Henri vi est proclamé roi de France et d’Angleterre. |
1424 |
Alain Chartier écrit La Belle Dame sans mercy. L’œuvre fait scandale et ne cesse de provoquer des réactions tout au long du xve siècle, voire au-delà. |
1429 |
Jeanne d’Arc apparaît sur les champs de bataille. On ne trouve aucune allusion à celle qui a libéré la ville d’Orléans dans les poésies de Charles d’Orléans, alors qu’Alain Chartier et Christine de Pizan saluent son intervention dans le conflit. |
1430/1433 |
Le duc Jean ier de Bourbon, lui aussi prisonnier, est autorisé à se rendre en France en 1420, 1430 et 1433. Dates probables pour les ballades lxxxiii (J106), lxxxiv (J107) et lxxxv (J108). |
1432 |
Baudet Herenc, Doctrinal de la seconde rhétorique. Le traité contient le rondeau « J’aime qui m’aime » qui servira de modèle au rondeau lxv (J169/V287) de Charles d’Orléans. |
1433 |
Charles d’Orléans est conduit à Douvres pour rencontrer des négociateurs : la paix paraît imminente. Date probable de la ballade lxxv (J98) et de la complainte i. |
1430/1435 |
Mort de Bonne d’Armagnac. Sa disparition aurait inspiré à Charles d’Orléans le Canticum Amoris. |
1437 |
Date du Songe en complainte et date probable de la constitution définitive du recueil primitif, de la Retenue d’Amours au Songe en complainte. |
1440 |
Retour en France de Charles d’Orléans grâce à l’aide de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, et d’Isabelle de Portugal, son épouse. Le poète adresse les ballades xciii (J116) et xciv (J117) à son cousin ; il épouse Marie de Clèves, nièce de Philippe le Bon. Le prisonnier ramène plus de soixante manuscrits d’Angleterre. |
1440/1442 |
Martin Le Franc rédige Le Champion des dames, dédicacé à Philippe le Bon de Bourgogne, dans lequel il fait de Charles d’Orléans un défenseur de l’idéal courtois. |
1441 |
Le Journal d’un bourgeois de Paris évoque le passage de Charles d’Orléans dans la capitale, où l’ancien prisonnier est venu demander de l’aide afin de payer sa rançon. Il reproche au duc de ne pas s’être engagé pour la paix, ainsi qu’il l’avait promis en contrepartie du soutien accordé notamment par le clergé. |
1444 |
Rondeau xvi (J59/V144), écrit à Tours, où Charles d’Orléans rencontre Fredet à l’occasion des trêves signées entre la France et l’Angleterre. |
1447 |
Reconquête éphémère du comté d’Asti, d’où il ramène l’humaniste Antonio d’Asti qui devient son secrétaire. |
1448 |
À partir de 1448, Charles d’Orléans se retire des affaires et vit essentiellement à Blois, sa demeure de prédilection. |
1449 |
Charles d’Orléans accorde une gratification à Baudet Herenc pour avoir écrit des ballades. |
Vers 1450 |
Antonio d’Asti traduit les poésies de Charles d’Orléans en latin. Le manuscrit est aujourd’hui conservé à la Bibliothèque Municipale de Grenoble (ms. no 873). |
1450/1460 |
Échange de rondeaux entre Charles d’Orléans et René d’Anjou. – Voir les rondeaux ix (J56/V137) à xv (V143). |
1453 |
La ballade ci (J76/V84) célèbre la libération de la Guyenne et de la Normandie, reconquises respectivement en 1449 et en 1453 par les troupes de Charles vii. – Les indication temporelles des rondeaux clix (J77/V178) et clxii (J78/V180), consacrés à la Saint Valentin, permettent de les dater de 1453. |
Vers 1453 |
Charles d’Orléans écrit la célèbre ballade c (J75/V83) « Je meurs de soif en couste la fontaine ». Onze auteurs broderont sur ce thème, donnant naissance à la légende d’un « concours de Blois », d’une joute poétique organisée par le duc. |
1455 |
René d’Anjou rédige Le Mortifiement de vaine plaisance, œuvre marquée par la spiritualité de la devotio moderna. |
1456 |
François Villon date son Lais ou Petit Testament de 1456 ; Antoine de La Sale rédige Jehan de Saintré, qu’il termine en 1460. |
1457 |
Le duc René d’Anjou présente, dans Le Cœur d’amours épris, son cousin Charles d’Orléans sous les traits d’un amant et poète. – François Villon célèbre la naissance de Marie d’Orléans, fille de Charles d’Orléans et de Marie de Clèves dans une Epistre, dans laquelle il intègre la Double ballade rédigée probablement en 1460, à l’occasion de l’entrée joyeuse à Orléans de la jeune princesse. Est-ce à ce moment que Villon transcrit le texte dans le manuscrit personnel du duc où figure aussi sa ballade sur le thème du « concours de Blois » ? |
1458 |
Charles d’Orléans défend son gendre, le duc d’Alençon, accusé d’avoir conspiré contre le roi. Dans son plaidoyer, il évoque son expérience de la prison. |
1461 |
Louis XI monte sur le trône de France. – François Villon écrit Le Testament. |
1462 |
Naissance du futur Louis xii, fils de Charles d’Orléans et de Marie de Clèves, au château de Blois. |
1465 |
Mort de Charles d’Orléans à Amboise, le 5 janvier 1465. Il est inhumé à l’église du Saint-Sauveur à Blois. |
1483 |
Olivier de La Marche évoque la disparition de Charles d’Orléans dans Le Chevalier delibéré (strophe 188). |
1503 |
Louis xii reprend les manuscrits de ses parents, confiés à la Chambre des Comptes, et les intègre à la Librairie royale de Blois. |
1509 |
Le libraire parisien Antoine Vérard publie La Chasse et Le Départ d’Amours, un recueil où l’on trouve l’essentiel des ballades et des rondeaux de Charles d’Orléans, sans qu’il ne soit jamais nommé. |
1535 |
Le Triomphe de l’Amant Vert publié par Denis et Simon Janot à Paris contient dix-huit rondeaux du cercle de Blois, dont sept de Charles d’Orléans. |
1617/1680 |
Parmi les 327 portraits de la galerie du château de Beauregard (Loir-et-Cher) figurent Louis d’Orléans, Valentine Visconti et Louis xii. Charles d’Orléans n’a pas été retenu par le commanditaire, Paul Ardier, comme personnage digne de trouver une place dans cette fresque de l’histoire de France. |
1740 |
L’Abbé Sallier publie des extraits de l’œuvre de Charles d’Orléans. |
1745 |
L’Abbé Goujet consacre une notice à Charles d’Orléans dans la Bibliothèque Françoise. |
1780 |
Jean-Benjamin de La Borde dédie plusieurs pages aux poètes du cercle de Blois et à Charles d’Orléans dans l’Essai sur la musique ancienne et moderne. |
1802 |
Fleury Richard, peintre lyonnais, réalise un tableau représentant Valentine Visconti pleurant la mort de son époux Louis d’Orléans. |
1803 |
Pierre Vincent Chalvet offre au public la première véritable édition de Charles d’Orléans. |
1822 |
Marie Philippe Coupin de la Couperie représente Valentine de Milan pleurant au tombeau de son époux Louis d’Orléans. |
1823 |
Opéra posthume de Méhul, Valentine de Milan. |
1840 |
Julet Michelet brosse un portrait de Charles d’Orléans au livre ix de son Histoire de France et porte un jugement plutôt favorable sur l’œuvre poétique du prisonnier. |
1842 |
Aimé Louis Champollion-Figeac et Jean-Marie Guichard publient, chacun de leur côté, une édition de Charles d’Orléans. |
1861 |
Jules Michelet cite et commente une poésie de Charles d’Orléans dans son Journal. |
1866 |
Dans son Dictionnaire, Pierre Larousse consacre des notices à Marie de Clèves, princesse et poétesse, et à Charles d’Orléans dont il propose une poésie en modèle à l’entrée Ballade. |
1870 |
Dans Le Dormeur du val, Arthur Rimbaud dialogue avec plusieurs rondeaux de Charles d’Orléans. |
1874 |
Charles d’Héricault édite les Poésies complètes de Charles d’Orléans. |
1875 |
Théodore de Banville publie les Rondels composés à la manière de Charles d’Orléans. |
1882 |
Louis R. Stevenson, l’auteur du Treasure Island, consacre un long article à Charles d’Orléans et son œuvre, qu’il juge mièvre. |
1896 |
Gabriele d’Annunzio célèbre dans un sonnet rédigé en français Le Fils de Valentine. En 1913, il offrira à Debussy une réédition des Poésies complètes publiées par Charles d’Héricault. |
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-8124-4215-5
- EAN : 9782812442155
- ISSN : 2261-0367
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-4215-5.p.0225
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 03/12/2010
- Langue : Français