J'emprunte ce titre à mon regretté prédécesseur, JacquesMorel, qui ici même, il y a exactement vingt ans (dans les Cahiers X, 1988) se réjouissait de pouvoir célébrer l'en-trée de notre association et des Cahiers dans leur dixièmeannée. Le ton en effet était celui de la satisfaction et de laconfiance, après dix ans d'exercice. Depuis lors, les effortsde nos équipes animatrices, conjugués à la fidélité active etvigilante de notre éditeur et imprimeur René Rougeriecomme de nos lecteurs et abonnés, ont fait en sorte quecette confiance soit préservée au fil des ans. Ce trentièmenuméro, paraissant à son heure, nous autorise, je le crois,à exprimer, bien sûr sobrement, modestement, et en dépitdes incertitudes de l'avenir, la même satisfaction, la mêmeconfiance dans nos possibilités de renouvellement sans lamoindre trahison de nos engagements premiers. Pour la troisième fois, les Cahiers se présentent, pourl'essentiel, comme les actes d'une journée d'étude organi-sée autour d'un thème précis (précédemment sur Le Page disgracié, puis sur Les Paratextes dans l'oeuvre de Tristan, et cette année enfin sur Tristan L'Heinlite et le théâtre de son temps). Mais nous n'entendons nullement que cettecaractéristique devienne toujours la règle : nous veilleronsà ce qu'à l'avenir ces numéros strictement thématiques,fruit d'une journée d'étude, puissent, et cela sans rigueur,alterner avec des numéros qui, même s'ils peuvent s'arti-culer autour d'un thème ou d'une idée directrice, commece fut souvent le cas dans le passé, peuvent accueillir desinspirations et des préoccupations variées. Ainsi notrerevue, comme cela a toujours été, du reste, sa vocation,continuera à s'ouvrir largement à tous ceux qui vou-dront nous proposer leur réflexion et le résultat de leursrecherches sur Tristan ou, plus largement sur son époque,conformément à la lettre même des statuts (art. 2) de notreassociation, définie comme ayant « pour but d'étudier et de faire mieux connaître sous ses divers aspects (poésie, théâtre, prose), considérée dans le contexte du XVIIe siècle comme aussi dans ses rapports avec notre temps, l'ceuvre de Tristan L'Hermite ». En attendant, aujourd'hui, placeau théâtre, celui de Tristan et de son époque.
Jean-Pierre Chauveau