Avant-propos
- Type de publication : Article de revue
- Revue : Cahiers Louis Dumur
2015, n° 2. varia - Auteur : Jacob (François)
- Pages : 9 à 11
- Revue : Cahiers Louis Dumur
AVANT-PROPOS
La Société Louis Dumur a aujourd’hui cinq ans.
Elle a reçu le soutien marqué de Sabine Maffre et Gilbert Coutaz, responsables des entités patrimoniales chargées de la conservation des fonds d’archives Louis Dumur qui se trouvent à la Bibliothèque Carnegie de Reims et aux Archives cantonales vaudoises. Nous les remercions chaleureusement pour leur précieux concours et leur action continue au service d’une meilleure connaissance de la vie et de l’œuvre de Louis Dumur.
C’est d’ailleurs à Reims et à Chavannes-près-Renens que se tiendront les deux principales expositions consacrées, en 2017, à Louis Dumur. Tandis qu’il s’agira, à Lausanne, selon l’expression de Gilbert Coutaz, de « valoriser la personnalité de la famille Dumur au travers du fonds familial conservé aux Archives cantonales vaudoises », la Bibliothèque Carnegie de Reims, quant à elle, se proposera de retracer le parcours de Louis Dumur et de lui rendre la place qui lui est due au sein de l’histoire de la littérature, voire de l’histoire tout court, tant il est vrai que les deux sont, chez le directeur littéraire du Mercure de France, inextricablement liées.
La numérisation du fonds Dumur de la Bibliothèque Carnegie a en outre considérablement avancé, Louis Dumur ayant été inscrit au rang des priorités de la Bibliothèque municipale de Reims. Les Archives cantonales vaudoises ne sont pas en reste, qui font l’objet d’un vaste projet visant à établir une banque de données appelée à fédérer l’ensemble des entités patrimoniales concernées par la vie et l’œuvre de Louis Dumur (le département des manuscrits de la Bibliothèque de Genève conserve ainsi de nombreuses pièces d’importance, à commencer par tous les échanges de Dumur et de son ami René Claparède) : il devrait être possible, à moyen terme souhaitons-le, d’avoir une vue d’ensemble de tous les écrits relatifs à Louis Dumur et de relire chronologiquement l’ensemble de sa correspondance.
On comprend, dans ces conditions, que nous visions à plus court terme deux objectifs majeurs. Le premier est de susciter l’intérêt de la classe universitaire et d’intéresser des étudiants de master, voire de thèse, lesquels seraient appelés à féconder les éléments patrimoniaux considérables laissés à leur entière disposition. Le second est la prochaine constitution d’un site internet dédié à Louis Dumur, dont nous espérons pouvoir annoncer la mise en ligne effective dans le prochain numéro des Cahiers.
Il faut enfin rappeler qu’aucune action d’envergure ne serait aujourd’hui possible sur Louis Dumur si M. Cédric Dumur, petit-fils de Gustave Dumur, filleul de Louis, n’avait confié voici quelques années aux Archives cantonales vaudoises l’ensemble des archives familiales à sa disposition. Son arrière-grand-père Maurice Dumur, frère cadet de Louis, avait déjà été l’artisan du don de la bibliothèque de Louis Dumur et de ses archives professionnelles du Mercure de France à la Bibliothèque Carnegie de Reims. La même action se répète donc, à quatre-vingts ans de distance, et permet aujourd’hui à la communauté scientifique de disposer de l’ensemble des archives d’une personnalité hors normes du début de vingtième siècle. Il va sans dire que toute la Société Louis Dumur est profondément reconnaissante à M. Cédric Dumur de son action, comme le seront l’ensemble des lecteurs de Dumur appelés, souhaitons-le, à être de plus en plus nombreux.
Le présent numéro des Cahiers pose la question de la religiosité de Dumur – ce terme étant préférable à celui de « sentiment religieux », un sentiment que Dumur rejette, précisément, suivant en cela les préceptes d’un des principaux personnages de l’École du dimanche, le cousin Gobernard. La lecture croisée des archives de Reims et celles des Archives cantonales vaudoises permet aujourd’hui de lire, complétement reconstituée, la correspondance que Louis Dumur échange sur ce sujet délicat avec Hélène Brocher. L’implication de Dumur dans les organes d’information durant la Première Guerre mondiale sera également largement évoquée, suivant en cela les ouvertures réalisées lors de deux récents colloques : le premier, qui s’est tenu du 10 au 12 septembre 2014 au château de Penthes et était intitulé « La Suisse et la guerre de 1914-1918 » a donné lieu à une importante publication (La Suisse et la guerre de 1914-1918, sous la direction de Christophe Vuilleumier, Genève, éditions Slatkine, 2015) ; le second, intitulé « Écrire en Suisse
pendant la Grande Guerre » et organisé par Michèle Crogiez-Labarthe et Nicolas Morel, s’est tenu à l’université de Berne les 26 et 27 mars 2015 et devrait donner lieu, dans le courant de l’année 2016, à une publication en ligne.
Autant d’actions qui nous rappellent l’implication extrême de Louis Dumur dans les affaires de son temps et nous redisent l’urgence de relancer, dans le nôtre, à la lumière de cette œuvre à la fois abondante et multiforme, une réflexion d’ordre épistémologique, historique et, osons le mot, politique.
François Jacob
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-05944-8
- EAN : 9782406059448
- ISSN : 2427-8084
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-05944-8.p.0009
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 26/04/2016
- Périodicité : Annuelle
- Langue : Français