Compte rendu
- Type de publication : Article de revue
- Revue : Cahiers de lexicologie
1995 – 2, n° 67. varia - Auteur : Gemmingen (Barbara Von)
- Pages : 207 à 210
- Réimpression de l’édition de : 1995
- Revue : Cahiers de lexicologie
209
COMPTE RENDU
Julio CALVO PÉ R E Z, Sebastitfn de Covarrubias o la fresea instilaci6n de las palabras [Cuenca], Publicaciones de la Excma. Diputaci6n Provincial de Cuenca, Serte Lingüistica - Filologia 3,
1991, 206 p.
Bien que le titre ne le signale pas, le sujet principal de cet ouvrage est le Tesoro de la lengua castellana, o espanola (1611), le célèbre ouvrage de COVARRUBIAS. L'importance toute particulière de ce dictionnaire au sein de la lexicographie espagnole repose tout d'abord dans le fait qû il fut le premier, et, pendant très longtemps, le seul dictionnaire espagnol unilinguel, et ne fut suivi qû su début du XVIIIe si8cle par le Diccionario de Autoridades (1726-1739) de la Real Academia Espanola. Â lui seul, ce fait pourrait laisser supposer que le Tesoro a pu su cours du temps faire l'objet d'un examen métalezicographique intense, ce qui malheureusement n ést pas le cas. C'est pourquoi nous sommes heureux de pouvoir disposer de cette étude récente de CALVO PÉREZ.
Dès la Preseraaci6n,1'auteur indique que ce livre s'adresse à des lecteurs de culture moyenne (p. III), et non suz érudits en lexicographie historique, ce qui facilite la compréhension de l'eeuvre, mais exclut toute discussion approfondie et détaillée de questions importantes toutefois souhaitable.
Conformément à un procédé généralement utilisé, CAI.VO PAREZ ouvre son étude par un bref aperçu du contente familial et des principales étapes de la vie de Sebastiân de COVARRUBIAS Y [H]OROZCO, chanoine de Cuenca (1539-1613). Cette partie se limite essentiellement àune série de faits et l'auteur renonce à présenter l'environnement philosophique et théologique et à examiner son influence possible sur COVARRUBIAS et son travail de lexicographe (p. 17-32). Dans le chapitre La vocaciôn de COV.txRUetas para et simbolismo y la abstracci6n (p. 37-47), CALVO PAREZ reprend l'idée que, dans les Emblemas morales (1610), l'intérêt de l'autéur pour l'étude du vocabulaire espagnol se manifeste déjà. Malheureusement, CALVO PÉREZ n'approfondit pas la question et se contente de reproduire de façon succincte la thèse de Carmen BRAVO-VILI.ASANTE selon
laquelle « Covarrubias, al definir o comentaz cada palabra de su Tesoro, segufa et mismo procedimiento que en sus emblemas [...) Cada palabra era un pequeno emblema, un pequet5o secreto, henchido de sentido, que et comentarista descifraba. La propia lengua castellana era materia emblem~tica »2. On regrette l'absence d'observations complémentaires sur ce point en considération d'un éventuel rapport entre les Emblemas et le Tesoro au niveau de leurs méthodes heuristiques. La partie intitulée El contexto lingüfstico en los albores del siglo XVII (p. 51-94) pose la question de savoir dans quelle mesure COVARRUBIAS reprend certaines idées linguistiques de son époque, quels procédés d'inventaire et de description du vocabulaire espagnol il utilise, et à quelles sources lexicographiques et littéraires il a recours. On remarque ici que CALVO P~R$z examine le dictionnaire de COVARRUSIAS exclusivement sous l'angle de la linguistique actuelle, et, par
conséquent, il lui reproche une série de "défauts" dont l'énumération se retrouve comme un fil conducteur dans la quasi-totalité de la littérature se rapportant au Tesoro 3. Les manques cités par C. PAREZ —qu'il considére avant tout comme le signe de « una mente desordenada, a veces ca6tica y en et fondo algo falaz » (p. 46) —pourraient, en supposant un principe herméneutique différent, être interprétés dans certains cas tout à fait à l'opposé. Ainsi, par exemple, « el defecto de repetir conceptos o descripciones ya dados » (p. d2), pourrait très bien, selon la conception de l'époque, être considéré comme la vertu rhétorique d'un rafraîchissement de mémoire. Les longues citations et les notes bibliographiques détaillées (p. 43), auxquelles le lecteur d'aujourd'hui n'est certainement pas accoutumé, correspondent à la tendance spécifique aux érudits humanistes à citer dës autorités éminemment reconnues de façon authentique, surtout en cas d'une divergence de points de vue. Enfin, « su constante verborrea » et « el excesivo desarrollo de sus definiciones » (p. 42 et 43) peuvent être également considérés comme un souci d'instruire le lecteur de la manière la plus globale possible et « la narracibn de hechos insustanciales » (p. 43) comme une tentative de traiter un sujet de façon adéquate, afin d'accroître la crédibilité de l'auteur.
II faudrait également repenser le reproche de confusion entre l'objet et le mot dans la présentation du vocabulaire espagnol formulé par CALVO PÉREZ (p. 53 et 62), étant donnée la conception d'unité indissoluble formée par l'objet, le mot et l'étymolobie alors prédominante, telle qu'on la trouve paz exemple dans un passage de la Carta del Licenciado don Baltasar Sebastiln Navarro de Arroyta, qui constitue une sorte d'introduction au Tesoro : « Estas son las grandes utilidades del conocimiento de las etymologias, dem£s de ser, a mi pazecer, et mayor gusto de los buenos ingenios, como et conocer las rosas por sus causas, entender los vocablos por las suyas ;con et quai estudio se adquiere una
precisibn de inquirir la verdad en las rosas, que depende del conocimiento de las causas, y es poney en los éttimos de los espaüoles une juste curiosidad de repazaz en rada vocablo de ddnde se dite » (p. 12)4. Il est bien sûr incontestable que le Tesoro présente également pour l'utilisateur du XVII~ siècle toute une série d'insuffisances stylistiques et méthodiques. Il faut cependant souligner que le fait que CALVO P$REZ ne considère ce dictionnaire que d'un point de we actuel, sans tenir compte du contexte philosophique historique, nous semble poser un bon nombre de problbmes. Il est fort probable que les "erreurs" constatées par Calvo PAREZ dans le Tesoro n étaient pas considérées comme telles par un lectew pourvu du canon culturel de l'époque, mais que, dans bien des cas, elles équivalaient à une transposition concrète de l'érudition humaniste ou représentaient la mise en application de règles rhétoriques. Il faut donc se garder d'interpréter comme une contradiction le fait que, d'une part, COVARRUSIAS soit tenu pour un représentant de l'Humanisme et, d'autre part, de devoir lui attribuer des fautes personnelles qui, en y regazdant de plus près, ne sont que des caractéristiques de la pensée et de la méthode humanistes.
Puis vient la partie centrale de l'étude : Anhlisis programhtico del Tesoro de la lengua castellana, o espaitola (p. 99-184) comprenant des réflexions sw certains aspects quantitatifs de la macrostructwe et certaines particularités de son organisation, ainsi que sur le classement typologique du Tesoro parmi les dictionnaires unilingues. Pour effectuer le mieux possible la description d'une interdépendance entre la macro- et la microstructure, CALVO P$REZ introduit une nouvelle dimension — l'infraestructura —, qu'il considère comme « la concepcibn lezicolbgica-lexicogrâfica dei autor y, por supuesto, su concepcibn del mundo, sus ideas sobre et pazticulaz psfquico del hombre y sobre su reificaci6n social :las coordenadas del mundo en las que se fundamenta y que constituyen su màs abstracta biografia » (p. 126)6. Les paramètres de l'infraestructura du Tesoro introduits paz CALVO PÉREZ concernent avant tout son caractère fortement encyclopédique que l'on reconnaît paz exemple à la présence de l'autew dans de nombreux articles. Les deux dernières parties sont consacrées au mazquage des registres linguistiques (p. 160-177) et au problème des indications étymologiques (p. 178-184). L'emploi répété de marques d'usage dans la description d'un lemme considéré comme un archaïsme, vulgazisme ou régionalisme par exemple, constitue un aspect important de l'approche
L'étude de CALVO PÉREZ, considérée paz rapport à l'objectif poursuivi, contribue de
façon solide à la connaissance du Tesoro et à une meilleure approche de cet ouvrage complexe. L'examen de ce dictionnaùe laisse encore cependant en suspens la question des sources, c'est-à-dire le rapport entre le Tesoro et les dictionnaires contemporains, entre
autres NEBRIJA, CALEPIN, ESTIENNE, TOSCANELLA et NICOT, sans cesse cités par
COVARRUBIAS. Il serait d'autre part intéressant d'apprendre plus de détails sur le rôle joué par les nombreux glossaùes du XVIe siècle pour l'établissement du Tesoro ;comme paz exemple la Breve declaraciGn de las sentencias y vocablos obscuros placée à la suite de l'Agonia del transito de la muerte de A1ejo VENEGAS DEL BUSTO (1543). Enfin, une remazque lapidaùe comme celle figurant dans l'Enciclopedia universal ilustrada (vol. XV, 1958), qui affirme que le Tesoro « fué adicionado con escaso acierto y peor gusto por et padre Benito Remigio Noydens~ », rend curieux de connaître les raisons d'un tel jugement. Il reste donc à souhaiter que le Tesoro, ouvrage à la frontière entre une linguistique humaniste érudite et une description linguistique liée à une certaine nationalité, continue d'intéresser les spécialistes de ce domaine.
Bazbara von GENIIvIINGEN
He inric h-Heine-Universi t~t
Düsseldorf
Julio CALVO PÉ R E Z, Sebastitfn de Covarrubias o la fresea instilaci6n de las palabras [Cuenca], Publicaciones de la Excma. Diputaci6n Provincial de Cuenca, Serte Lingüistica - Filologia 3,
Bien que le titre ne le signale pas, le sujet principal de cet ouvrage est le Tesoro de la lengua castellana, o espanola (1611), le célèbre ouvrage de COVARRUBIAS. L'importance toute particulière de ce dictionnaire au sein de la lexicographie espagnole repose tout d'abord dans le fait qû il fut le premier, et, pendant très longtemps, le seul dictionnaire espagnol unilinguel, et ne fut suivi qû su début du XVIIIe si8cle par le Diccionario de Autoridades (1726-1739) de la Real Academia Espanola. Â lui seul, ce fait pourrait laisser supposer que le Tesoro a pu su cours du temps faire l'objet d'un examen métalezicographique intense, ce qui malheureusement n ést pas le cas. C'est pourquoi nous sommes heureux de pouvoir disposer de cette étude récente de CALVO PÉREZ.
Dès la Preseraaci6n,1'auteur indique que ce livre s'adresse à des lecteurs de culture moyenne (p. III), et non suz érudits en lexicographie historique, ce qui facilite la compréhension de l'eeuvre, mais exclut toute discussion approfondie et détaillée de questions importantes toutefois souhaitable.
Conformément à un procédé généralement utilisé, CAI.VO PAREZ ouvre son étude par un bref aperçu du contente familial et des principales étapes de la vie de Sebastiân de COVARRUBIAS Y [H]OROZCO, chanoine de Cuenca (1539-1613). Cette partie se limite essentiellement àune série de faits et l'auteur renonce à présenter l'environnement philosophique et théologique et à examiner son influence possible sur COVARRUBIAS et son travail de lexicographe (p. 17-32). Dans le chapitre La vocaciôn de COV.txRUetas para et simbolismo y la abstracci6n (p. 37-47), CALVO PAREZ reprend l'idée que, dans les Emblemas morales (1610), l'intérêt de l'autéur pour l'étude du vocabulaire espagnol se manifeste déjà. Malheureusement, CALVO PÉREZ n'approfondit pas la question et se contente de reproduire de façon succincte la thèse de Carmen BRAVO-VILI.ASANTE selon
1 Rappelons dans ce contente que les grands dictionnaires unilingues de PERGAMINO [PERGAMINI] (1602), des Accademici della Crusca (1612) ou le semi-monolingue NICOT (1606) sont parus à peu de distance du Tesoro.
Cah. Lexicol. 67, 1995-2, p. 207-210
210Cah. Lexicol. 67, 1995-2, p. 207-210
laquelle « Covarrubias, al definir o comentaz cada palabra de su Tesoro, segufa et mismo procedimiento que en sus emblemas [...) Cada palabra era un pequeno emblema, un pequet5o secreto, henchido de sentido, que et comentarista descifraba. La propia lengua castellana era materia emblem~tica »2. On regrette l'absence d'observations complémentaires sur ce point en considération d'un éventuel rapport entre les Emblemas et le Tesoro au niveau de leurs méthodes heuristiques. La partie intitulée El contexto lingüfstico en los albores del siglo XVII (p. 51-94) pose la question de savoir dans quelle mesure COVARRUBIAS reprend certaines idées linguistiques de son époque, quels procédés d'inventaire et de description du vocabulaire espagnol il utilise, et à quelles sources lexicographiques et littéraires il a recours. On remarque ici que CALVO P~R$z examine le dictionnaire de COVARRUSIAS exclusivement sous l'angle de la linguistique actuelle, et, par
conséquent, il lui reproche une série de "défauts" dont l'énumération se retrouve comme un fil conducteur dans la quasi-totalité de la littérature se rapportant au Tesoro 3. Les manques cités par C. PAREZ —qu'il considére avant tout comme le signe de « una mente desordenada, a veces ca6tica y en et fondo algo falaz » (p. 46) —pourraient, en supposant un principe herméneutique différent, être interprétés dans certains cas tout à fait à l'opposé. Ainsi, par exemple, « el defecto de repetir conceptos o descripciones ya dados » (p. d2), pourrait très bien, selon la conception de l'époque, être considéré comme la vertu rhétorique d'un rafraîchissement de mémoire. Les longues citations et les notes bibliographiques détaillées (p. 43), auxquelles le lecteur d'aujourd'hui n'est certainement pas accoutumé, correspondent à la tendance spécifique aux érudits humanistes à citer dës autorités éminemment reconnues de façon authentique, surtout en cas d'une divergence de points de vue. Enfin, « su constante verborrea » et « el excesivo desarrollo de sus definiciones » (p. 42 et 43) peuvent être également considérés comme un souci d'instruire le lecteur de la manière la plus globale possible et « la narracibn de hechos insustanciales » (p. 43) comme une tentative de traiter un sujet de façon adéquate, afin d'accroître la crédibilité de l'auteur.
II faudrait également repenser le reproche de confusion entre l'objet et le mot dans la présentation du vocabulaire espagnol formulé par CALVO PÉREZ (p. 53 et 62), étant donnée la conception d'unité indissoluble formée par l'objet, le mot et l'étymolobie alors prédominante, telle qu'on la trouve paz exemple dans un passage de la Carta del Licenciado don Baltasar Sebastiln Navarro de Arroyta, qui constitue une sorte d'introduction au Tesoro : « Estas son las grandes utilidades del conocimiento de las etymologias, dem£s de ser, a mi pazecer, et mayor gusto de los buenos ingenios, como et conocer las rosas por sus causas, entender los vocablos por las suyas ;con et quai estudio se adquiere una
2 « Covarrubias, pour définir ou commenter chaque mot de son Tesoro, utilisait le même procédé que dans ses Emblèmes [...] chaque mot litait un petit embl8me, un petit secret gonflé de signification que le commentateur déchiffrait. La langue castillane elle- même était une matière énigmatique ». Cf. la nouvelle édition des Emblemas morales rédigée par Carmen BRAVO-VII.LASANTE, Madrid, 1978, p. XXVII-XXVIII.
3 Ces reproches d'hétérogénéité, de prolixité et de manque de logique linguistique sont évoqués avec plus ou moins de netteté dans Julio F~RN~(rIDEZ-SEVII.I.A, Problemas de lexicograj°Fa actual, Bogot£, 1974, p. 45, dans Manuel $ECO, « El "Tesoro" de Covarrubias », dans Estudios de lexicogra~a espaRola, Madrid, 1987, p. 97-110 ou dans R. LAPESA, Historia de la lengua espanola, Madrid, 1984, p. 416.
2113 Ces reproches d'hétérogénéité, de prolixité et de manque de logique linguistique sont évoqués avec plus ou moins de netteté dans Julio F~RN~(rIDEZ-SEVII.I.A, Problemas de lexicograj°Fa actual, Bogot£, 1974, p. 45, dans Manuel $ECO, « El "Tesoro" de Covarrubias », dans Estudios de lexicogra~a espaRola, Madrid, 1987, p. 97-110 ou dans R. LAPESA, Historia de la lengua espanola, Madrid, 1984, p. 416.
precisibn de inquirir la verdad en las rosas, que depende del conocimiento de las causas, y es poney en los éttimos de los espaüoles une juste curiosidad de repazaz en rada vocablo de ddnde se dite » (p. 12)4. Il est bien sûr incontestable que le Tesoro présente également pour l'utilisateur du XVII~ siècle toute une série d'insuffisances stylistiques et méthodiques. Il faut cependant souligner que le fait que CALVO P$REZ ne considère ce dictionnaire que d'un point de we actuel, sans tenir compte du contexte philosophique historique, nous semble poser un bon nombre de problbmes. Il est fort probable que les "erreurs" constatées par Calvo PAREZ dans le Tesoro n étaient pas considérées comme telles par un lectew pourvu du canon culturel de l'époque, mais que, dans bien des cas, elles équivalaient à une transposition concrète de l'érudition humaniste ou représentaient la mise en application de règles rhétoriques. Il faut donc se garder d'interpréter comme une contradiction le fait que, d'une part, COVARRUSIAS soit tenu pour un représentant de l'Humanisme et, d'autre part, de devoir lui attribuer des fautes personnelles qui, en y regazdant de plus près, ne sont que des caractéristiques de la pensée et de la méthode humanistes.
Puis vient la partie centrale de l'étude : Anhlisis programhtico del Tesoro de la lengua castellana, o espaitola (p. 99-184) comprenant des réflexions sw certains aspects quantitatifs de la macrostructwe et certaines particularités de son organisation, ainsi que sur le classement typologique du Tesoro parmi les dictionnaires unilingues. Pour effectuer le mieux possible la description d'une interdépendance entre la macro- et la microstructure, CALVO P$REZ introduit une nouvelle dimension — l'infraestructura —, qu'il considère comme « la concepcibn lezicolbgica-lexicogrâfica dei autor y, por supuesto, su concepcibn del mundo, sus ideas sobre et pazticulaz psfquico del hombre y sobre su reificaci6n social :las coordenadas del mundo en las que se fundamenta y que constituyen su màs abstracta biografia » (p. 126)6. Les paramètres de l'infraestructura du Tesoro introduits paz CALVO PÉREZ concernent avant tout son caractère fortement encyclopédique que l'on reconnaît paz exemple à la présence de l'autew dans de nombreux articles. Les deux dernières parties sont consacrées au mazquage des registres linguistiques (p. 160-177) et au problème des indications étymologiques (p. 178-184). L'emploi répété de marques d'usage dans la description d'un lemme considéré comme un archaïsme, vulgazisme ou régionalisme par exemple, constitue un aspect important de l'approche
4 « Tels sont les grands avantages que donne la connaissance des étymologies, en plus d'être, à mon avis, le plus grand plaisir des bons esprits :connaître les choses par lews causes, comprendre les mots paz les lews. Avec cette étude, on acquiert le besoin de chercher la vérité dans les choses qui dépend de la connaissance des causes ; et c'est inspirer une juste cwiosité aux Espagnols que de les inciter à connaître d'oû vient chaque mot ». Nous citons d'après l'édition du Tesoro aux Ediciones Twner, Madrid,
1977.
5 Cf. à ce propos la contribution de Mechtild BIERBACH, « Frühe volkssprachlich- lateinische Zeugnisse humanistischer Lexikographie in der Romanis », Zeitschrift für Romanische Philologie, 110, 1994, p. 64-116, en particulier son interprétation du Synonymorum Liber de Baztolomé BARRIENTOS (1570).
6 « la conception lexicologico-lexicographique de l'auteur, et, bien entendu, sa conception du monde, ses idées sw le particularisme psychique de l'homme et sur sa réification sociale :coordonnées du monde qui constituent sa biographie la pius abstraite et sw lesquelles elle se fonde ».
212 métalezicographique de ce dictionnaire, car elles révèlent l'intention de COVARRUBIAS — malgré le grand nombre d'équivalents latins donnés aux lemmes espagnols, et malgré les indications étymologiques souvent surabondantes — de cataloguer le vocabulaire espagnol selon les principes d'un dictionnaire unilingue à composante normative.1977.
5 Cf. à ce propos la contribution de Mechtild BIERBACH, « Frühe volkssprachlich- lateinische Zeugnisse humanistischer Lexikographie in der Romanis », Zeitschrift für Romanische Philologie, 110, 1994, p. 64-116, en particulier son interprétation du Synonymorum Liber de Baztolomé BARRIENTOS (1570).
6 « la conception lexicologico-lexicographique de l'auteur, et, bien entendu, sa conception du monde, ses idées sw le particularisme psychique de l'homme et sur sa réification sociale :coordonnées du monde qui constituent sa biographie la pius abstraite et sw lesquelles elle se fonde ».
L'étude de CALVO PÉREZ, considérée paz rapport à l'objectif poursuivi, contribue de
façon solide à la connaissance du Tesoro et à une meilleure approche de cet ouvrage complexe. L'examen de ce dictionnaùe laisse encore cependant en suspens la question des sources, c'est-à-dire le rapport entre le Tesoro et les dictionnaires contemporains, entre
COVARRUBIAS. Il serait d'autre part intéressant d'apprendre plus de détails sur le rôle joué par les nombreux glossaùes du XVIe siècle pour l'établissement du Tesoro ;comme paz exemple la Breve declaraciGn de las sentencias y vocablos obscuros placée à la suite de l'Agonia del transito de la muerte de A1ejo VENEGAS DEL BUSTO (1543). Enfin, une remazque lapidaùe comme celle figurant dans l'Enciclopedia universal ilustrada (vol. XV, 1958), qui affirme que le Tesoro « fué adicionado con escaso acierto y peor gusto por et padre Benito Remigio Noydens~ », rend curieux de connaître les raisons d'un tel jugement. Il reste donc à souhaiter que le Tesoro, ouvrage à la frontière entre une linguistique humaniste érudite et une description linguistique liée à une certaine nationalité, continue d'intéresser les spécialistes de ce domaine.
He inric h-Heine-Universi t~t
Düsseldorf
7 "fut augmenté avec peu d'à-propos et très mauvais goût paz le Pare Benito Remigio Noydens".
- Thème CLIL : 3147 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Linguistique, Sciences du langage
- ISBN : 978-2-8124-4319-0
- EAN : 9782812443190
- ISSN : 2262-0346
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-4319-0.p.0209
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 09/11/2012
- Périodicité : Semestrielle
- Langue : Français