Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Bruno et Montaigne. Chemins de la modernité
- Pages : 233 à 235
- Collection : Constitution de la modernité, n° 25
Résumés
Saverio Ansaldi et Raffaele Carbone, « Introduction »
Malgré certaines différences importantes, des idées et des thématiques communes se dégagent des ouvrages de Montaigne et de Bruno, telles la remise en question de l’ontologie hiérarchique et une vision problématique de la civilisation et du progrès des peuples. Il devient ainsi important d’explorer les relations entre les deux auteurs dans la perspective d’une confrontation spéculative qui se focalise aussi bien sur la rhétorique et l’éthique que sur l’ontologie et l’anthropologie.
Jordi Bayod, « Sur Bruno, Montaigne et la “credula pazzia” »
L’intensité de certaines des connexions textuelles entre les œuvres de ces deux auteurs nous amène à prendre au sérieux la possibilité d’une lecture de Montaigne par Bruno. L’analyse de ces connexions révèle un contraste intéressant entre l’audace philosophique de Bruno, associée à un certain dogmatisme, et l’esprit critique de Montaigne, lié à son tour à une forte prudence intellectuelle et politique.
Maurizio Cambi, « Intrigues et réflexions. Montaigne, Bruno et la rhétorique »
Il y a bien des éléments qui prouvent une vraie distance entre Montaigne et Bruno, mais aussi des domaines dans lesquels les deux philosophes partagent une même vision, dont ils tirent toutefois des arguments qu’ils développent de manière très différente. C’est le cas de la rhétorique. En effet, les deux auteurs pensent que c’est un usage sournois des mots qui produit des arguments fallacieux et que la rhétorique a la force de lier les âmes et les corps.
234Olivier Guerrier, « Fantaisie et fortune chez Bruno et Montaigne »
Si l’on peut, chez Bruno comme chez Montaigne, relier la « fantaisie » à la « fortune », la chose est explicitement thématisée par les Essais, suite de « fantaisies conduites par sort », ce qui met en évidence la valeur d’hapax de l’œuvre, finalement irréductible par son fonctionnement aux cadres spéculatifs du temps, jusqu’aux plus téméraires.
Raffaele Carbone, « Nature, parité, liens chez Montaigne et Bruno »
Cet article propose une relecture nuancée des ouvrages de Montaigne et de Bruno à partir des notions de « nature », de « parité » et de « liens ». Par cette mise en rapport, on tente de rendre visibles les thèmes par lesquels, sous certains aspects, les deux auteurs tendent à se rejoindre, tout en montrant que des différences significatives demeurent dans l’approche et les objectifs respectifs de leurs ouvrages et dans les orientations philosophiques qui les sous-tendent.
Alberto Fabris, « Philosopher dans la mort. Les Essais comme exercice de congé du soi »
Figures majeures de la Renaissance, Montaigne et Bruno partagent une atmosphère culturelle analogue et se nourrissent souvent des mêmes références textuelles. En nous concentrant surtout sur Montaigne, nous verrons comment la tentative de penser le passage de l’un au multiple et du fini à l’infini les amène à théoriser une véritable herméneutique de la transformation.
Sophie Peytavin, « Les liaisons vertueuses. Pour un réexamen du relativisme montaignien »
Le projet de « maîtrise » et de « renouvellement » des « liens », développé par Bruno dans un petit recueil qu’il leur consacre, nous invite à penser la relation comme concept structurant des Essais : la liaison, loin d’être source de passivité et d’aliénation, est une activité à instituer et à entretenir, et vaut aux différents plans de l’éthique (« culture des corps »), de la morale et du discernement, permettant de penser le montaignisme en termes de relationnisme plutôt que de relativisme.
235Massimiliano Traversino Di Cristo, « Le débat sur la condition des indigènes américains au xvie siècle. Quelques pistes de réflexion »
Le débat déclenché au xvie siècle à la suite des premiers contacts entre les Européens et les indigènes américains se caractérise par deux grandes tendances, l’une favorable et l’autre contraire à l’assujettissement des Amériques à la civilisation européenne. Cette distinction doit être considérée comme non radicale. Cela permet de mieux évaluer les différences et les similitudes entre les auteurs, conditionnés par un système commun de croyances religieuses et culturelles.
Fabio Raimondi, « Le multiple infini est un. La modernité de Giordano Bruno »
Cet article aborde la question de la modernité de la pensée de Bruno, lue dans une perspective philosophique et politique très différente de celle qui caractérise la modernité inaugurée par Descartes et Hobbes. Bruno est porteur d’une idée de modernité originale, basée sur l’infini des mondes et leurs conflits potentiels. Cette proposition rend sa pensée éminemment politique même s’il est exposé au moyen d’un vocabulaire qui n’est pas auto-référentiel comme celui des traités politiques du xvie siècle.
- Thème CLIL : 4127 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Philosophie -- Philosophie éthique et politique
- ISBN : 978-2-406-10364-6
- EAN : 9782406103646
- ISSN : 2494-7407
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-10364-6.p.0233
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 09/11/2020
- Langue : Français